- Inès SaouliOldieㄨ experimented wizard
- » parchemins postés : 627
» miroir du riséd : Emily Bador
» crédits : Merci Brunelle!
» multinick : Billie Shakespeare, Ambrosius Redgrave
» âge : 22 ans (2001-04-30)
» situation : en couple très ouvert
» profession : Propriétaire du Loch d'Inès, serveuse à temps partiel au VP et présidente de l'AECES
» nature du sang : sang pur
» gallions sous la cape : 1374
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Inspiration (ft. Iris Bird)
Dim 24 Mai 2020 - 3:58
Pendant toute la journée, les nuages au-dessus de la ville avaient oscillé entre le gris bleuté des minutes précédant la pluie et le violet dangereusement menaçant d'un orage imminent. Le vent écossais en avait décidé autrement et, en dépit de tous les mauvais augures, pas une goutte de pluie n'avait heurté le sol. La météo indécise avait tenu éloignés bien des promeneurs et joggeurs du dimanche dans les rues des vieux quartiers. Les familles avaient elles aussi jugé plus prudent de garder les enfants à la maison. Plusieurs s'étaient tournés vers le shopping.
Pour sa part, si Inès avait observé ce va-et-vient nuageux de l'intérieur d'une boutique de Victorian Market, ce n'était pas par choix, mais parce qu'elle avait dû passer la journée à plier des vêtements, à sourire à des clientes, à leur apporter des produits de beauté ("oui, oui, faits ici même à Inverness avec du lait de Highland") et à encaisser des profits dont elle ne goûterait pas les fruits. Une semaine à peine de ce train-train et Inès en avait déjà assez de son nouveau boulot.
Sa promesse faite à Dounia de trouver un emploi pour l'été n'allait pas tenir très longtemps à ce rythme. Encore une remarque de travers de sa délicieuse patronne et Inès allait sentir la moutarde lui monter une fois de trop au nez. Oh comme elle aimerait faire une scène, avec grands bruits et moult gestes des bras, avant de claquer la porte du commerce. Peut-être même que des touristes moldus la filmeraient et la mettraient sur leurs réseaux. Tentant.
Heureusement, la journée avait fini par s'achever sans qu'un sortilège pour accélérer le temps soit nécessaire, et Inès avait recouvert sa liberté, flanquée de son trop-plein d'énergie, qui n'avait cessé d'augmenter au fil des heures. Inspiration. Inès n'avait eu d'autres recours pour se défouler que de pédaler à s'en arracher le souffle, louvoyant entre les piétons, les mobylettes et les voitures pour rentrer à la maison familiale.
Mais une fois rendue sur Perceval road, son niveau d'énergie frôlait encore le point d'explosion, alors Inès passa devant la maison sans s'arrêter, tourna à gauche sur Fairfield road, puis à droite sur Kenneth street, qu'elle remonta en ralentissant à peine. Tomnahurich street passa en coup de vent et bientôt, la sorcière montait en flèche sur Castle street en direction du château.
C'est quand elle arriva au sommet, débouchant sur un parking quasiment désert que le ciel soudain s'éclaircit, comme il arrivait souvent en fin de journée. Le soleil couchant déversa un torrent de lumière dorée sur les vieilles pierres du bâtiment, fermé à cette heure.
Mais encore et toujours, Inès sentait l'énergie bouillonner en elle, alors elle descendit de son vélo et alla l'accoter à un support vide. Un petit coup d'oeil par-dessus son épaule pour s'assurer de ne pas être observée, et Inès balança un discret sortilège de verrouillage à sa fidèle monture. Aucun voleur à la petite semaine ne parviendrait à le faire bouger d'un centimètre.
Inès, le coeur prêt à décoller loin, bien loin des pensées qui bourdonnaient à son esprit, ne fit ni une ni deux et se mit à courir. Sans but ni objectif précis en tête. Elle avait simplement besoin de courir, sauter, bondir. Et bondir, elle le fit à la première occasion, lorsqu'elle croisa un muret. D'un coup, ses pieds ne touchaient plus le sol, surfaient sur l'air puis atterrissaient souplement sur le muret, qu'elle parcourut sur plusieurs mètres. Un second muret, plus haut, ne lui offrit pas plus de difficulté.
L'exercice lui avait toujours servi d'échappatoire idéale à Poudlard, quand les études, les garçons, les Gryffondors, sa mère, son père, même Salim lui sortaient par les oreilles. Ça n'avait pas changé. Inès sentit un sourire naître sur ses lèvres tandis qu'elle courait librement. Deux mètres au-dessus du plancher des vaches, concentrée sur son équilibre et sur l'endroit où elle posait ses pieds, elle ne remarqua pas, plus loin sous les arbres, une silhouette courbée sur toile et pinceaux.
Pour sa part, si Inès avait observé ce va-et-vient nuageux de l'intérieur d'une boutique de Victorian Market, ce n'était pas par choix, mais parce qu'elle avait dû passer la journée à plier des vêtements, à sourire à des clientes, à leur apporter des produits de beauté ("oui, oui, faits ici même à Inverness avec du lait de Highland") et à encaisser des profits dont elle ne goûterait pas les fruits. Une semaine à peine de ce train-train et Inès en avait déjà assez de son nouveau boulot.
Sa promesse faite à Dounia de trouver un emploi pour l'été n'allait pas tenir très longtemps à ce rythme. Encore une remarque de travers de sa délicieuse patronne et Inès allait sentir la moutarde lui monter une fois de trop au nez. Oh comme elle aimerait faire une scène, avec grands bruits et moult gestes des bras, avant de claquer la porte du commerce. Peut-être même que des touristes moldus la filmeraient et la mettraient sur leurs réseaux. Tentant.
Heureusement, la journée avait fini par s'achever sans qu'un sortilège pour accélérer le temps soit nécessaire, et Inès avait recouvert sa liberté, flanquée de son trop-plein d'énergie, qui n'avait cessé d'augmenter au fil des heures. Inspiration. Inès n'avait eu d'autres recours pour se défouler que de pédaler à s'en arracher le souffle, louvoyant entre les piétons, les mobylettes et les voitures pour rentrer à la maison familiale.
Mais une fois rendue sur Perceval road, son niveau d'énergie frôlait encore le point d'explosion, alors Inès passa devant la maison sans s'arrêter, tourna à gauche sur Fairfield road, puis à droite sur Kenneth street, qu'elle remonta en ralentissant à peine. Tomnahurich street passa en coup de vent et bientôt, la sorcière montait en flèche sur Castle street en direction du château.
C'est quand elle arriva au sommet, débouchant sur un parking quasiment désert que le ciel soudain s'éclaircit, comme il arrivait souvent en fin de journée. Le soleil couchant déversa un torrent de lumière dorée sur les vieilles pierres du bâtiment, fermé à cette heure.
Mais encore et toujours, Inès sentait l'énergie bouillonner en elle, alors elle descendit de son vélo et alla l'accoter à un support vide. Un petit coup d'oeil par-dessus son épaule pour s'assurer de ne pas être observée, et Inès balança un discret sortilège de verrouillage à sa fidèle monture. Aucun voleur à la petite semaine ne parviendrait à le faire bouger d'un centimètre.
Inès, le coeur prêt à décoller loin, bien loin des pensées qui bourdonnaient à son esprit, ne fit ni une ni deux et se mit à courir. Sans but ni objectif précis en tête. Elle avait simplement besoin de courir, sauter, bondir. Et bondir, elle le fit à la première occasion, lorsqu'elle croisa un muret. D'un coup, ses pieds ne touchaient plus le sol, surfaient sur l'air puis atterrissaient souplement sur le muret, qu'elle parcourut sur plusieurs mètres. Un second muret, plus haut, ne lui offrit pas plus de difficulté.
L'exercice lui avait toujours servi d'échappatoire idéale à Poudlard, quand les études, les garçons, les Gryffondors, sa mère, son père, même Salim lui sortaient par les oreilles. Ça n'avait pas changé. Inès sentit un sourire naître sur ses lèvres tandis qu'elle courait librement. Deux mètres au-dessus du plancher des vaches, concentrée sur son équilibre et sur l'endroit où elle posait ses pieds, elle ne remarqua pas, plus loin sous les arbres, une silhouette courbée sur toile et pinceaux.
- InvitéInvité
Re: Inspiration (ft. Iris Bird)
Lun 1 Juin 2020 - 8:59
Iris, elle avait la tête ailleurs, aujourd’hui. C’était habituel, lorsqu’on connaissait la jeune femme, mais cette fois, c’était différent, elle était un peu ronchonne, mal lunée : il s’agissait là presque d’une exclusivité tant le phénomène demeurait exceptionnel, peu usuel. Les sourcils légèrement froncés et peu de propos glissés à l’encontre de sa famille, Iris était frustrée, à n’en pas douter, l’on était surpris de la voir ainsi, la moue boudeuse, ses bras frêles repliés sur son buste. Elle avait passé une mauvaise nuit : avec la chaleur qui s’installait, la ferme se transformait en four et Iris ne supportait pas cela, sans évoquer la crise d’aboiement d’Anya, après avoir été effrayée par un des chevaux. Lorsque sa nuit avait été perturbée, l’abeille savait que la journée allait être difficile, du genre à tout faire mal et ne plus savoir quoi faire de ses deux mains, devenues problématiques en un rien de temps. Sur un énième coup de tête (le goût pour l’instinct, les choix spontanés, impulsivité de jeunesse), Iris ramassait son matériel de dessin : elle se retrouvait parfaitement au milieu de ce bordel, sa chambre rapidement évitée par les parents en raison de la déchèterie qu’elle incarnait. Ainsi, son petit carré blond virevoltait au rythme de son avancée, de son voyage jusqu’au lieu choisi (le château lui semblait parfaitement adapté), paisible en ce jour, évitant les visites touristiques. La croupe aplatie sur l’herbe fraîche et le dos plaqué contre le tronc d’un arbre, Iris plaçait à la va-vite ce qu’elle avait embarqué, dans la vitesse et la précipitation. Installée de la sorte, la douce se protégeait du soleil, de ses rayons ardents, ne l’obligeant guère à froncer les yeux. Elle aurait pu passer un moment paisible, mais son attention fut vite capturée par une sauvageonne, là, en train de courir et de sauter partout. Ça lui faisait presque peur, Iris, consciente que les actions de l’inconnue pouvaient rapidement devenir dangereuses. À ce titre, la belle ne pouvait pas s’empêcher d’intervenir et de s’approcher, à pas légers, délicats, se faisant peu remarquer (dans le genre à surprendre, à effrayer), elle lui adressait un signe de main. « Tu risques de te blesser si tu continues. » Bienveillance et douceur à toute épreuve, audibles dans le son de sa voix délicate, elle gardait quand même une certaine distance, afin de ne pas frustrer ou perturber la demoiselle, une paume plaquée à la verticale au niveau de son front, pour mieux la voir.
- Inès SaouliOldieㄨ experimented wizard
- » parchemins postés : 627
» miroir du riséd : Emily Bador
» crédits : Merci Brunelle!
» multinick : Billie Shakespeare, Ambrosius Redgrave
» âge : 22 ans (2001-04-30)
» situation : en couple très ouvert
» profession : Propriétaire du Loch d'Inès, serveuse à temps partiel au VP et présidente de l'AECES
» nature du sang : sang pur
» gallions sous la cape : 1374
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: Inspiration (ft. Iris Bird)
Ven 5 Juin 2020 - 4:14
Très exactement dix-neuf minutes et dix secondes après avoir commencé ses cabrioles, qui, d'un point de vue extérieur, pouvaient donner l'impression que la jeune Inès s'agitait comme une poule ayant perdu la tête, la sorcière s'arrêta brusquement avant un grand saut. Il fallait bien calculer son coup. Le saut paraissait large, mais il était avant tout technique. Elle allait devoir projeter ses jambes vers l'avant tout en pivotant le haut du corps pour atteindre l'angle désiré et atterrir comme une fleur sur l'autre mur. Ou alors peut-être valait-il mieux prévoir le rattrapage d'une main sur ce bout de clôture pour assurer son assiette.
Dans sa tête, les angles et les calculs s'inscrivaient presque aussi bien que si elle avait saisi un crayon pour les tracer. Il fallait une approche systémique : calculer les déplacements d'air et les frictions, calculer la force de ses jambes, calculer la porosité du muret et l'enchevêtrement de tous ces facteurs. Ses yeux passaient d'une prise à l'autre, pour les mains, les pieds... Quand elle se sentit prête, elle recula pour prendre son élan. Son pied droit fit rouler quelques pierres jusqu'au sol, mais Inès, toute tournée vers son objectif, n'y porta pas attention.
Elle prit une grande inspiration, banda ses muscles et...
Une voix, douce et gentille, un brin mélodieuse, qui s'inquiétait de potentielles blessures la fit sursauter. L'aurait-on interpellée en lui enjoignant de ne pas sauter ou en lui ordonnant de descendre de son perchoir qu'Inès se serait aussitôt braquée. Mais comment se fâcher contre une voix aussi pleine de sollicitude? Inès pivota de tout son corps pour voir qui lui adressait la parole ainsi, alors qu'elle se croyait seule en territoire conquis.
Une tête blonde, une main sur le front en guise de pare-soleil. Des traits aimables quoique légèrement tirés par l'inquiétude. Pour Inès? Les inconnus n'avaient pas tendance à s'inquiéter ainsi pour autrui. Rien que cela incita la jeune sorcière à mettre sur pause ses projets d'escalade. Elle avait déjà bien sauté et couru, une petite pause ne ferait pas de tort.
Inès se laissa choir sur son séant, les pieds pendant du haut du muret; elle pencha la tête, comme pour mieux examiner qui avait interrompu ses exercices, ce qui lui donna l'air d'une zibeline humant l'air à la sortir de son terrier. Moldue ou sorcière? Amie ou ennemie?
« Bonsoir... » À quelques pas derrière la blonde, au pied d'un arbre, reposait ce qui ressemblait à des calepins.
« Tu écris? »
Le château était sans doute un endroit inspirant pour les artistes. Inès était pour le moins imperméable à son charme, lui trouvant principalement un attrait pour ces possibilités de parkour. Mais avec le soleil qui descendait à l'horizon et la couleur dorée qui remplissait l'air, il y avait sûrement de quoi écrire des poèmes. Elle passa la main dans ses cheveux longs pour les plaquer sur son crâne, l'humidité de son cuir chevelu aidant. D'un mouvement du bras, elle s'essuya le visage au passage. Elle allait déjà beaucoup mieux que quelques minutes plus tôt, les soucis et frustrations de la journée relégués au second plan.
Dans sa tête, les angles et les calculs s'inscrivaient presque aussi bien que si elle avait saisi un crayon pour les tracer. Il fallait une approche systémique : calculer les déplacements d'air et les frictions, calculer la force de ses jambes, calculer la porosité du muret et l'enchevêtrement de tous ces facteurs. Ses yeux passaient d'une prise à l'autre, pour les mains, les pieds... Quand elle se sentit prête, elle recula pour prendre son élan. Son pied droit fit rouler quelques pierres jusqu'au sol, mais Inès, toute tournée vers son objectif, n'y porta pas attention.
Elle prit une grande inspiration, banda ses muscles et...
Une voix, douce et gentille, un brin mélodieuse, qui s'inquiétait de potentielles blessures la fit sursauter. L'aurait-on interpellée en lui enjoignant de ne pas sauter ou en lui ordonnant de descendre de son perchoir qu'Inès se serait aussitôt braquée. Mais comment se fâcher contre une voix aussi pleine de sollicitude? Inès pivota de tout son corps pour voir qui lui adressait la parole ainsi, alors qu'elle se croyait seule en territoire conquis.
Une tête blonde, une main sur le front en guise de pare-soleil. Des traits aimables quoique légèrement tirés par l'inquiétude. Pour Inès? Les inconnus n'avaient pas tendance à s'inquiéter ainsi pour autrui. Rien que cela incita la jeune sorcière à mettre sur pause ses projets d'escalade. Elle avait déjà bien sauté et couru, une petite pause ne ferait pas de tort.
Inès se laissa choir sur son séant, les pieds pendant du haut du muret; elle pencha la tête, comme pour mieux examiner qui avait interrompu ses exercices, ce qui lui donna l'air d'une zibeline humant l'air à la sortir de son terrier. Moldue ou sorcière? Amie ou ennemie?
« Bonsoir... » À quelques pas derrière la blonde, au pied d'un arbre, reposait ce qui ressemblait à des calepins.
« Tu écris? »
Le château était sans doute un endroit inspirant pour les artistes. Inès était pour le moins imperméable à son charme, lui trouvant principalement un attrait pour ces possibilités de parkour. Mais avec le soleil qui descendait à l'horizon et la couleur dorée qui remplissait l'air, il y avait sûrement de quoi écrire des poèmes. Elle passa la main dans ses cheveux longs pour les plaquer sur son crâne, l'humidité de son cuir chevelu aidant. D'un mouvement du bras, elle s'essuya le visage au passage. Elle allait déjà beaucoup mieux que quelques minutes plus tôt, les soucis et frustrations de la journée relégués au second plan.
|
|