(tenue) Admiré des Non-Majs autant qu’il puisse être oublié des sorciers, le village de Rye n’en comporte pas moins son lot de curiosités. C’est une frêle communauté de magiciens qui vivent ici, cloitrés dans le bourg et incapables semble-t-il de venir à bout de l’inquiétante créature qui se mure au sein de la forteresse originelle. Alors tu as étudié le dossier dans ses moindres détails. Des rumeurs aux faits concrets, en passant par les enquêtes paranormales réalisées de la main d’adolescents moldus et postés sur ce que l’on nomme l’Internet. Bien sûr, tes coutumes sorcières font que tu n’y comprends strictement rien. Tu as eu la chance d’être aidée dans cette démarche par des collaborateurs du Ministère.
Le craquement sourd retentit dans une ruelle isolée de Rye. La petite bourgade est encore à moitié endormie et les bruits de la flotte se font entendre. Tes paupières se referment un instant. C’est une ambiance agréable mais ce dont tu t’imprègnes est tout autre. Il s’agit plutôt de toute cette énergie magique dégagée dans ce lieu réputé. Pragmatique, Burgess – ou plutôt Derby bien que tu aies du mal à te faire à cette appellation-là – s’enquit déjà de l’objet de votre venue ici. « Nous avons rendez-vous au sommet de la Tour d’Ypres » commences-tu en la désignant au loin, surplombant fièrement les alentours.
« Les Non-Majs font régulièrement état de phénomènes qu’ils qualifient volontiers de surnaturels. Si je ne suis pas familière des technologies moldues, je puis vous assurer qu’ils s’en donnent à cœur joie pour enquêter sur les lieux ». Replaçant une mèche de cheveux, tu fais ici référence aux images vidéo que tu as consulté sur ces maudites machines moldues. Tes talons claquent contre les pavés, d’une démarche décidée tu t’élances en direction d’un puits sur lequel tu déposes une carte du village que tu déplies soigneusement avant de l’inspecter d’un pendule dont la pointe est faite d’obsidienne.
L’artéfact oscille d’abord lentement, puis sa trajectoire prend une allure bien plus vive. Adressant un coup d’œil à l’homme à tes côtés, tu reprends. « Comme vous le constatez la Tour d’Ypres dégage de puissantes énergies occultes ». Tu refermes le document, le glissant dans une élégante pochette que tu as enchanté pour cette mission. « Je crains que nous ayons affaire à un Spectre de la Mort, autrement dénommé Banshee … Mais il n’y a qu’un moyen de le savoir ». Tu désignes la tour, t’emparant de deux paires de cache-oreilles de ton sac dont tu lui tends un exemplaire.
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on a cliff edge (flâneries) - cléo
Rye, un vestige de l'Angleterre médiévale, autrefois haut lieu commercial sorcier, aujourd'hui destination touristique moldue. La communauté magique qui s'y était réinstallée après les chasses aux sorcières vivait désormais en périphérie ou dans le petit centre-ville caché aux yeux des non-initiés. Un bijou anglo-normand, dont le charme célèbre était troublé depuis quelques semaines par une rumeur inquiétante : la Tour d'Ypres, forteresse locale, serait hantée. Des hurlements se font entendre très régulièrement, et des phénomènes étranges ont été rapportés. Les professionnels du tourisme ont commencé par s'en frotter les mains, mais en réalisant que personne n'avait monté ce trucage ingénieux, les autorités moldues ont commencé à enquêter. Le Ministère de la magie envoya donc une conjureure afin de régler le problème au plus vite, avant que les moldus ne poussent leur enquête trop loin.
C'était l'occasion tant attendue. Oswald bouillait d'impatience dans son emploi ingrat aux Trois Corneilles, rongeant son frein. Il avait parlé avec Cléopatra de l'opportunité de travailler pour elle afin qu'elle le recommande en tant qu'associé au Département des mystères. Il avait patienté gentiment pendant des mois, supportant d'être traité comme chien renifleur sur les enquêtes de l'Unité de capture, méprisé et moqué, entre deux journées à mourir d'ennui derrière sa caisse enregistreuse. Il se pliait à toutes les contraintes du Ministère depuis sa libération conditionnelle et n'avait approché aucune des lignes infranchissables. Aucun écart, aucune provocation - une épreuve pour l'impulsif. Il ne lui manquait plus que l'occasion de se montrer utile, plus utile à chasser les créatures qu'à ranger des potions dans des rayons, avec l'appui respectable d'Amonwë.
Elle n'avait pas eu besoin d'insister, ni même de lui expliquer la mission. Un simple "je pourrais avoir usage de vos services" et le lycan était déjà au garde-à-vous. La négociation avec sa compagne, enceinte de sept mois, avait nécessité plus de tact et de diplomatie. Cléopatra avait dû informer le Ministère qu'elle disposait de lui afin qu'il puisse manquer le travail le temps de résoudre l'affaire, et il l'avait rejoint pour transplaner. Pas de préparation pour lui : il n'était ni potionniste, ni magizoologiste. Il apportait sa force brute, son talent pour les duels, son goût pour les situations à risques. Ses sens développés par une meilleure cohésion avec la bête qui sommeillait en lui, il avait retrouvé un niveau d'efficacité acceptable, bien que rouillé par un abrutissant travail de vendeur.
Une fois sur place, dans la partie sorcière de la ville, ils feraient le point sur ce qui était requis. Oz attendait les ordres, certain que Cléopatra lui donnerait les informations nécessaires - et rien d'autre. Il était là pour agir pour elle. Comme au bon vieux temps : celui du chasseur de primes sans peur, avant la morsure, impulsif et chanceux, à l'instinct brut, aguerri au combat et à la traque. Petit con, tête brûlée, têtu, macho : oui, aussi. Avec un peu d'espoir, il avait pris du plomb dans la cervelle. Alors, qu'est-ce qu'on fait ici ? Ses yeux couleur acier glissaient sur les façades des bâtiments qui les entouraient, dans le soleil de midi. On entendait vaguement la clameur du port non loin.
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Re: on a cliff edge (flâneries) - cléo
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Les mains dans les poches, il suivit le pas sonore de la sorcière jusqu'au puits. Les mouvements du pendule surveillés du coin de l'oeil, il inspectait surtout les alentours, les sens à l'affût, plus avide d'action que méfiant. Comme vous le constatez, reprit Cléo, la Tour d’Ypres dégage de puissantes énergies occultes. Haussement d'épaules tandis qu'il hochait la tête à l'affirmative, n'attendant que les consignes à suivre. Une idée de ce que c'est plus précisément ? Puissante énergie occulte, c'était déjà mauvais signe - et bon à la fois, pour lui qui ne demandait qu'à s'illustrer, mais c'était large. Je crains que nous ayons affaire à un Spectre de la Mort, autrement dénommé Banshee… Mais il n’y a qu’un moyen de le savoir. Elle lui fit signe d'avancer jusqu'à la tour et lui tendit un cache-oreilles. En agrippant l'objet d'une main, il pointa un index de l'autre vers la conjureure, indiquant qu'il comprenait leur nécessité. Cri paralysant, ! C'est ça ? A moins que ce ne soit mortel ? Les cours de défense contre les forces du mal étaient lointains et il n'avait pas révisé avant de venir.
Loin de s'en inquiéter, confiant en ses capacités d'adaptation, il passa le cache-oreilles autour de son cou le temps du déplacement. Par réflexe, il glissa sa baguette de chêne rouge dans sa manche, l'embout dans les doigts, prête à être dégainée. On fait quoi, repérage, capture, élimination ? Ignorant si on pouvait même tuer une Banshee, il avait simplement besoin de savoir ce qu'on attendait de lui pour être efficace. Il n'aimerait pas tuer accidentellement une créature qu'il aurait fallu ramener en vie - oui, ça sentait le vécu. Silencieusement, Oz collectait dans sa mémoire rouillée les informations utiles. Un Spectre de la mort, s'il ne se faisait pas repérer par son fameux cri, dégageait un air froid que la peau chaude du lycan ressentirait bien vite. Il risquerait aussi d'inspirer un effroi proche de celui des Détraqueurs, avec qui il était souvent confondu. L'ancien prisonnier tâcha d'oublier vite cette mention peu réjouissante et reprit la parole. Vous en avez déjà affrontée une ?
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Re: on a cliff edge (flâneries) - cléo
(tenue) Listant l’ensemble des prérogatives à cette escapade sur les terres de Rye, tu n’omets aucun détail qui puisse être utile à l’homme qui t’accompagne. Ses sens aiguisés – ceux du lycanthrope, certes – mais avant tout ceux de l’ancien traqueur ne seront pas de trop. Le sourcil relevé, tu acquiesces à sa remarque que tu juges pleine de bon sens. Il n’est pas rare que les Non-Majs aient besoin des équipes du Département des catastrophes magiques afin de réparer leurs outrages et autres flâneries.
L’obsidienne semble se jouer des énergies environnantes, allant et venant sous vos yeux, les tiens plus experts que ceux de ton acolyte. Tu sais très bien ce qu’il attend patiemment. De l’action. Que cette tour puisse dégager autant d’énergies occultes est un excellent point à tes yeux. Ton intérêt scientifique, évidemment. Tu approuves, hochant la tête une nouvelle fois. Tu enfiles toi-même une paire de cache-oreilles que tu as souhaité d’une couleur assortie à ta tenue ordinaire. Si tu pouvais éviter ce genre d’horribles accessoires tu le ferais volontiers.
« Le cri des banshees est fatal pour quiconque l’entend. Les théoriciens des forces obscures vont dans le sens d’une comparaison des sonorités produites par les spectres de la mort et celles des mandragores. Leurs deux cris étant à même de provoquer la mort ». Prenant le chemin de la tour, tu poursuis. « Je me demande moi-même s’il est probable que le cri d’une banshee puisse seulement provoquer la folie chez un être humain, comme le ferait celui d’une mandragore à un stade de nouveau-né ». Ce qui t’amène à répondre à sa prochaine demande.
« Nous sommes ici pour l’éliminer. Officiellement. Mais vous devinez mon intérêt pour cette créature que je souhaiterais plutôt capturer afin de l’étudier plus longuement ». Tu ne manques pas son réflexe que tu salues, celui de se munir de sa baguette aux reflets carmin. Praticienne de la magie sans baguette, tu n’en es plus réduite à cet artéfact. Ton visage en sa direction, tu es d’abord surprise. En vérité, ce n’est pas tant étonnant qu’il s’intéresse à ton parcours. « Une seule fois, il y a quelques années ». Ce sont de rares créatures. « Au château de Bolsover, une forteresse érigée au-dessus d’un cimetière du dix-septième siècle ». Ce ne fut pas une mince affaire. Ces spectres sont de vraies saletés.
« Nous devrions entrer ». L’intonation vive, tu ne laisse pas tant place au choix. D’emblée, une sensation de froid t’envahie, celle-ci serait désagréable pour la plupart. C’est sans compter tes années passées dans les cachots de l’Université à enseigner l’arithmancie. C’est une atmosphère dans laquelle tu te sens bien. « Il nous faut l’immobiliser. Je m’occuperais de lui faire boire une fiole de potion d’hilarité. La lumière risquerait de la faire fuir. Elles sont rapides ». L’œil avisé, tu parcoures la pièce alentour, il s’agit d’un petit rez-de-chaussée sculpté dans la pierre. La moiteur est perceptible à l’étage.
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Re: on a cliff edge (flâneries) - cléo
C'était toujours moins facile et demandait un mélange subtil de puissance et de retenue. Le lycan espéra ne pas être trop rouillé pour maîtriser ses gestes et sortilèges. Depuis que la sorcière lui avait parlé d'une éventuelle future mission ensemble, il avait repris l'entrainement, répétant les routines apprises en Forces publiques et en club de duel, pour assouplir ses mouvements, réveiller ses réflexes et habituer son esprit à choisir les sorts en une fraction de seconde. Ils se dirigeaient jusqu'à la tour quand Oz interrogea Cléo sur son expérience avec cette créature spécifique. Une seule fois, il y a quelques années. Au château de Bolsover, une forteresse érigée au-dessus d’un cimetière du dix-septième siècle. Les détails du lieu ne l'intéressaient pas tant que l'issue de l'opération passée, mais il se tut, docile sous l'intonation de la sorcière qui leur intima d'entrer dans le bâtiment.
Le froid ne gêna pas le lycan, doué d'un chauffage interne supérieur à celui des humains. La mâchoire contractée par la concentration, Oz détendait tous ses sens pour rester à l'affût d'un bruit ou d'un mouvement. Il écoutait Cléo sans la regarder pour ne pas se distraire. Il nous faut l’immobiliser. Je m’occuperais de lui faire boire une fiole de potion d’hilarité. La lumière risquerait de la faire fuir. Elles sont rapides. Hochant la tête pour manifester sa compréhension des consignes, l'Anglais inspecta rapidement la pièce et avisa l'escalier. Il passa instinctivement devant la sorcière, jugeant que c'était à lui d'ouvrir la marche et d'agir le premier quand la Banshee se présenterait à eux. Dès la première marche, il plaça le cache-oreilles correctement avant d'oublier son existence vitale et grimpa l'escalier, le pas assuré et leste, la baguette pointée à la manière d'un tireur d'élite.
L'atmosphère se faisait progressivement plus lourde et humide. L'escalier en colimaçon n'était pas le meilleur endroit pour un affrontement, et Oz espérait pouvoir s'engouffrer dans une pièce à l'étage pour avoir plus de place pour bouger. Un léger hululement se fit entendre : le vent qui s'engouffrait dans les interstices des pierres ? ou l'avertissement du Spectre aux intrus ? Incertain que le bruit soit perceptible aux oreilles humaines (couvertes, en plus), le lycan acheva l'ascension jusqu'au premier étage. L'escalier continuait sur leur gauche, tandis qu'une vaste pièce délabrée s'ouvrait sur leur droite. La lumière faiblissait de plus en plus. Les pupilles légèrement dilatées pour capter le plus de luminosité possible, Oswald marqua une pause, la baguette toujours en joue, attendant que Cléo décide de continuer à monter ou d'inspecter l'étage.
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Re: on a cliff edge (flâneries) - cléo
(tenue) Tu n’as que faire des directives du Département des Mystères. Pour ainsi dire, tu aimes à dicter ta propre conduite des missions qui te sont données. S’il en est, c’est que tu as su faire preuve de tes compétences sur le terrain. Auquel cas aucun passe-droit ne serait toléré. Il y a également cette promotion du Burgess au sein du Ministère, arpentant ses méandres sous ton aile bienveillante. Quelles pourraient être les raisons d’un tel geste de ta part ? Celles-ci restent après tout bien obscures.
Du hall d’entrée se dessinent les marches d’un escalier que tu scrutes avec intérêt. Sans en attendre moins de sa part, l’homme s’enquit de passer au-devant de la scène. Le voir ainsi à l’affût de la moindre présence prouve sa motivation. Tu apprécies son pragmatisme et sa rigueur. Consignes énoncées, tu admires ses réflexes passés se mêlant à ceux du présent. Pour participer à la formation des aurors et autres tireurs d’élite, tu es habituée de telles manœuvres.
De ton côté, seule ta main la plus habile est en quête d’une potentielle cible. Duelliste depuis tes études en terres africaines, tu manies la magie d’une main de fer. Par la même occasion, tu en profites pour tâter les énergies alentours, plongeant au cœur de tes sens et ressentis afin de percevoir un quelconque signe de la créature. Tes talons hauts frappant les marches d’une régularité certaine, tu inspires profondément l’air ambiant, chargé d’une froideur non inhabituelle aux initiés.
Un bruit sourd se fait entendre au loin, tes iris pleines du fait de l’obscurité pointent dans cette direction. Tu n’es pas certaine d’avoir bien entendu. Tes sourcils se froncent et tu ne cesses de fixer un point invisible tant les ténèbres sont à peine combattues de la lueur extérieure. Les sens en éveil, à défaut de l’ouïe sur lequel le lycanthrope a nécessairement une avance.
L’endroit est un taudis, cela n’aidera pas à vous repérer. Tu as la présence d’esprit de couper ta respiration. Comme si cela t’aiderait à mieux percevoir ton environnement. Oswald inspecte une nouvelle partie de la pièce. Et sous un halo de lumière, tu devines qu’un meuble est en train de se mouvoir en votre direction. Tu as le geste vif et dirige ta paume à son encontre.
- Spoiler:
- Lancé de dé :
-1 à 3 : le petit buffet explose sous l'impact du sortilège
-4 à 5 : le petit buffet est immobilisé dans les airs avant de se briser contre le sol
-6 : tu esquives le petit buffet dont la porte délabrée entaille tout de même ta cuisse