- InvitéInvité
Beware of Smoldering Embers...
Lun 3 Aoû 2020 - 4:57
Il y avait maintenant un moment que les lueurs dansantes de l’horizon couchant s’étaient éteintes, cédant le monopole de leur lumière aux flammèches d’un modeste feu de bois, une installation que l’aîné Donovan avait réalisé tout juste à quelques mètres de l’océan, si bien que le crépitement des braises brûlantes rivalisait au murmure délicat des vagues venues s'échouer sur la plage.
Ce contraste particulier réconfortait étrangement le trentenaire, lui qui travaillait l’élément le plus chaud du duo sur une base quotidienne ; soucieux toujours d’en contenir les propriétés potentiellement destructrices et pourtant, nécessiteux de cette passion qu’on lui associait, une ardeur étroitement lié à sa besogne. D’un autre côté, l’Irlandais ne pouvait complètement oublier la métropole portuaire qui l’avait vu grandir ; l’odeur de l’eau salée, le vol immuable des albatros et puis le bruit lent et sifflant des mouvements de l’eau.
Si le cuistot devait bien quelques épisodes méditatifs salvateurs — en plus de cette sérénité naturelle qu’on lui connaissait — au microcosme aquatique, c’était pourtant à la chaleur d’autres étuves que s’associaient ses souvenirs les plus heureux, menaçant de tourner au brasier chaque fois que s’élevait une brise, un déséquilibre que Baz s’expliquait — et supportait — hélas de plus en plus mal, affectant certainement quelques anxiétés dont il se serait bien passé.
— C’est bon ? Tu as trouvé tout ce qu’il nous fallait ? souffla t-il à l’attention de sa benjamine, de retour déjà de la cabine exigue qui leur était réservé pour le week-end.
Il avait précédemment envoyé Mercy récupérer quelques ingrédients bien précis, tous destinés à la préparation d’un même plat cuit sous les étoiles, une friandises incontournable des soirées estivales nord-américaine ; Campfire S’mores.
Le chatouillis du sable chaud qui collait à la peau moite de ses jambes nues — et repliées — s'intensifiait doucement, mais le chef n’avait pourtant pas bouger d’un iota, dans l’attente que la médicomage vienne s’installer à ses côtés. Il n’y avait qu’en sa présence que les plus mauvaises boucles de son esprit semblaient se dénouer ; sa frangine était ce roc que rien ni personne ne pouvait éclabousser, éteindre ou incendier et pour cette raison, il avait besoin d'elle.
- InvitéInvité
Re: Beware of Smoldering Embers...
Mer 19 Aoû 2020 - 13:03
(à coder)
De quand datent tes dernières vacances, Mercy? Oh, tu as bien posé quelques jours par-ci par-là, mais jamais assez pour partir. Même adolescente, tu as toujours trouvé un pretexte pour y échapper - les séjours chez les Chaffinch étant l'exception à la règle. Parce que pour toi, vacances riment avec famille (si si… holydays, family… il y a quelque chose, je vous jure!), et que sans Val et vos parents, ça ne veut rien dire. Mais voilà. Aujourd'hui, c'est ton frère Sebastian, le seul autre survivant de votre famille, qui a voulu partir avec toi. Et parce qu'il te connaît bien - pour ne pas dire par coeur - il t'a simplement proposé un week-end. Et encore, tu as essayé d'esquiver. "Mais Axis et Scapula?" "Laisse-moi ta furette. Axis sera trop content d'aller à la mer." Et voilà. Alex ne t'avait pas laissé le choix. Sur le moment, tu lui en as voulu, un peu, de te forcer la main pour partir. Mais maintenant que tu es là, devant les vagues avec les pieds dans le sable…
“Tu peux retourner à la cabane?” La voix de ton frère arrache ton regard à l’océan et à Axis qui s’y ébat la langue pendant sur le côté. Tu te retournes vers celui qui a pris soin de toi toutes ces années, sabordant son futur pour te permettre de toucher tes rêves du doigt et de réaliser le tien. “Tu as besoin de quoi?” demandes-tu. “Axis, reste avec Bash” ordonnes-tu à ton chien après qu’il t’ait donné sa liste.
Tu trouves rapidement tout ce que tu cherches. Il faut dire… Bash est nettement plus ordonné que toi. Toi, tu ne l’es qu’au boulot. Peut-être parce que tu sais que ça fait râler Dhan et que tu adores faire râler ton colocataire préféré. Bref. C’est donc après moins de quinze minutes d’absence que tu reviens sur la plage.
“Axis a été sage?” demandes-tu à ton frère en même temps qu’il te demande si tu as tout trouvé. “J’aurais pu m’appeler Enola Holmes”, réponds-tu en faisant référence à une héroïne d’un film à paraître sur Netflix. “Tiens, d’ailleurs, c’est joli, Enola, comme prénom”, ajoutes-tu en posant ton index devant ta bouche. Ca fait longtemps que tu n’as pas eu envie de changement, comme ça. Néanmoins, tu t’empresses de rassurer ton frère qui a déjà eu du mal à se faire à Mercedes - aka Mercy - quand tu as voulu changer ton bête Mary à dix ans. “Je plaisante!!!!!!!! Mercy, ça me convient toujours….” Surtout, c’est le dernier prénom sous lequel tes parents t’ont connue et rien que pour ça, tu y as un attachement personnel. Même si Mary est ton prénom de naissance. “Mais si pour une raison X ou Y je devais changer de nom pour échapper à des truands, Enola figurerait en bonne place.” Tu regardes vraiment trop la télé, Mercy…
Tu te laisses choir au sol près de ton frère, l’étendue d’encre devant toi et le feu derrière toi. Tu comprends rapidement que tu pourrais t’endormir, là, tout de suite, si tu n’y prends pas garde tant c’est apaisant, reposant. “C’est la première fois que je pars en vacances depuis…” Tu ne termines pas ta phrase. Tu n’as pas besoin. Il sait déjà.
- InvitéInvité
Re: Beware of Smoldering Embers...
Lun 14 Sep 2020 - 7:00
Si son regard c’était surtout perdu en rêvasseries quelque part par-delà l’horizon incandescent, les aboiements heureux d’Axis n’avait pas tardé à reporter l’attention du chef sur l’écho silencieux des pas de sa légitime propriétaire ; Mercy. Trépigant sur place sans oser aller la rejoindre, l’animal creusait le sol en guettant une sorte de permission de la part de Sebastian. "Axis a été sage?" Sa soeur s’était approché du feu les bras chargés, déposant tout près sa cargaison gourmande avant de se laisser choir à son tour dans le sable, croisant les jambes pour offrir une sorte de refuge à son cerbère personnel, qui ne se fit pas prier pour aller s’y lover.
— Considérant que je dois m'accommoder ces jours-ci d’un petit cyclone avec autant d’obéissance qu’une chaise, I’d say he was perfectly well-behaved. dit-il en étirant un bras pour gratouiller un peu la tête du cabot tranquillisé.
D’un geste précis, le chef avait ensuite balayé quelques coquillages du sable afin d'y stabiliser une assiette dans laquelle il dispersa quelques biscuits à la farine de blé, songeant que Rita aurait sans doute rapidement léchouillé tout ce qui se trouvait à son niveau — le sol —, là ou Axis au moins, se contentait encore d’observer les vagues déferler à quelques mètres devant lui.
Tandis que sa chère frangine avançait quelques préférences au sujet d’un prénom féminin, attisant ainsi quelques inquiétudes chez son cuistot de frère (Pour qui donc ? Pour elle ? Pour une progéniture future? La sienne?) celui-ci enfila machinalement quelques guimauves à la pointe d’une branche dépourvue d’écorce, récupérée plus tôt lors d’une promenade sur l’île aux utopies bien gardées. "Mais si pour une raison X ou Y je devais changer de nom pour échapper à des truands, Enola figurerait en bonne place." Tournant légèrement la branche qu’il tenait afin d’assurer une cuisson homogène de l’ingrédient vedette à leur futur encas, l'aîné du duo offrit à sa benjamine une regard faussement réprobateur et critique.
— Great, just don't forget to tell me first, so that I can come and join you wherever you hide. Nouveau tour du poignet, empêchant à la première guimauve de toute de calciner. Fais seulement gaffe de choisir un pays un peu moins nordique peut-être, pourquoi pas les Bermudes hein ? dit-il en riant, envoyant une bonne pelleté de sable dans la direction de Mercy.
La noirceur tombait de plus en plus et il n’était pas impossible que quelques brindilles se soit faufilées au travers de la poignée de gravier fin et doré, Baz pouvant presque juré avoir vu quelques formes allongés s'y former. Right ? "C’est la première fois que je pars en vacances depuis…" Le visage tout entier de Sebastian s’était tourné vers celui de l'infirmière à ses côtés, cherchant un contact à ses iris presque noirs, dans l’attente d’une suite qui ne viendrait pas, substituée par un silence dont il connaissait trop bien le sens.
— I know. souffla t-il simplement avant de tirer à lui la branche chargée de petit nuages blanc fondants et sucrés. And I’m glad you’re here with me now. précisa t-il, d’un ton où l’émotion n’était guère absente, ses prunelles marron demeurant bien plantées dans celles de l’unique survivante à son noyau familial. Okay, prête ? Le marmiton avait tendu devant lui un biscuit sur lequel avait été déposé — voir tendrement écrasé — un chamallow dignement grillé avant de pointer un contenant ou avait été entreposé les réserves cacaotés. Maintenant, tu ajoutes un carré de chocolat, puis encore un cookie avant de le refermer à la manière d’un sandwich. Just like that. dit-il avant de s’exécuter lui-même, laissant une multitude de miettes sèches venir se coller à la commissures de ses lèvres, entravées dès la première bouchée par une barbe négligée de quelques semaines.
|
|