(03.08.2020) (mood) Pleine lune. L’envie est palpable, mais un silence ecclésiastique règne dans le bureau des chasseurs de lycans. Tous sont suspendus aux lèvres du chef. « Les indésirables ont changé de quartier général, depuis la dernière fois ». La soif d’adrénaline se sent chez l’unité – c’est qu’on se prépare tout le mois pour cette soirée. Sur une carte du Dorset projetée au mur, Volkine identifie un village. « Tyneham. Village fantôme réquisitionné par l’armée moldue. Ils ont cru que les quartiers étaient vides, et ont placé des sorts repousse-moldus dessus. L’armée arrive pas à retrouver son terrain d’entrainement, et ils nous ont filé le tuyau vers leur nouvelle piaule. Il y a un ancien quartier sorcier, abandonné lui aussi ». La tension se sent dans l’air, mélange de soif d’adrénaline et de nervosité. Les silhouettes sont majoritairement masculines, costaudes. Un mélange hétéroclite d’outils se retrouve entre leurs mains – magie et méthodes musclées se côtoient sans arrière-pensée, ici.
Les renseignements défilent, proférés avec économie et méthode. « Nos renseignements indiquent qu’il reste 4 indésirables dans la meute, et quelques sorciers alliés. On va se séparer les bâtiments comme ça », fait le leader en indiquant certains bâtiments. « Les aurors, vous occupez pas des loups, on les tiendra ». Un sourire trop large, le teint blafard – c’est qu’il semble s’en réjouir, le chef. « Démerdez-vous avec les sorciers, et points bonus si vous nous causez pas de paperasseries inutiles, la miss ici présente en a déjà assez à faire », fait le semi-vampire, ses canines dévoilées par un sourire ironique dirigées vers sa stagiaire, Alice. « Rendez-vous dans 10 minutes dans le cimetière, puis on se sépare ». On entend quelques grognements d’assentiment parmi les habitués, ponctués de deux ou trois hochements de tête nerveux chez les bleus – la plupart se dirigent promptement vers la sortie, prêts à en découdre. Avant d’engager le pas vers la même direction, Evan se tourne toutefois vers sa partenaire.
« Alice », la hèle le Calédonien, posant une main instinctive sur l’avant-bras de la jeune femme qu’il retire rapidement, surpris de la familiarité et ne voulant pas s’attirer les regards agacés de leurs supérieurs – prêt à recevoir un hé les tourtereaux, c’est pas une balade romantique au clair de lune qu’on s’apprête à faire de la part de Volkine. Les lèvres pincées de l’esprit qui s’égare immanquablement à l’idée, ses sourcils se froncent, et il se centre à nouveau sur la tâche. « Is there anything I need to know, before we go in the field together? » Aucune trace de facétie ne demeure sur son faciès d’ordinaire traversé d’amusement. Ses traits s’habillent du sérieux inhérent à sa future carrière – ses collègues duellistes le reconnaitraient avec aisance.
Concentré d’avance sur la tâche à accomplir, Evan a conscience d’entrer sur un terrain qu’il connait peu, avec une partenaire qu’il comprend encore moins – par sa faute.
((et la soie de sa peau sous ses doigts, un instant.))
Se ressaisit. Professionnellement, le ton a changé, incapables qu’ils sont de ne pas chercher à piéger la seconde face de leur médaille d’une formulation spirituelle servant également d’armure – et la voir comme arme chez l’autre. Il reconnait des habiletés martiales réelles à la duelliste, pour l’avoir affrontée.
((la traque au fond du regard))
Scient que le plaisir sportif des duels en contexte contrôlé diffère des aléas et de la cruauté possibles à l’extérieur, le futur auror choisit de faire table rase de ce qu’il sait des capacités d’Alice. Elle est assez apte pour que son maitre de stage accepte de la charger d’une part de mission tactique, et ça lui suffit pour l’instant. Pourtant, il n’apprécie pas entrer ainsi dans cette situation à l’aveugle – avant d’être lancés dans une situation dangereuse, les aurors apprennent à connaitre les peurs de leurs partenaires, pour mieux s’en protéger.
les siennes se faufilent
justifiées d’explications approximatives –
why would there be fire on a werewolf hunt?
janus – regarder d’un côté, les yeux fermés de l’autre.
Lentement, il roule ses épaules sous sa veste de cuir – uniformité avec l’unité qui tranche avec ses habituels trois pièces. Dégage la tension, se mord l’intérieur d’une joue. Doit-il avouer en premier, alors qu’il voudrait l’entendre elle, d’abord, céder une once de terrain? Mais ils n’ont pas le luxe des jeux de fiancés, ni de la méfiance des esprits qui ne s’apprivoisent que lentement. Le joug des poings les lie davantage que les caprices cardiaques – alors, cède.
Souffle, bien que sa méfiance face à la jeune femme lui hurle de ne pas laisser aller si aisément la précieuse information, et elle se faufile à peine entre ses dents serrées – mais leur sécurité mutuelle l’exige, et si l’Américaine est un jour capable de se montrer assez détestable pour l’utiliser contre lui … well, you accepted this union, didn’t you? En gage de bonne foi, l’Écossais accepte de se mouiller en premier, espérant que sa fiancée acceptera de mettre ses velléités dominatrices entre parenthèses. « Fire », admet-il d’une voix neutre – s’en détache, comme on le lui a appris (pour l’instant). « The large type, that swallows buildings ». Son auberge, engloutie par les flammes ayant dévoré sa baguette, et son dos, grugé. La belle a senti les cicatrices, un an plus tôt – de ces étreintes entre étrangers au cours desquelles on ne prend pas le temps de s’admirer sous toutes ses coutures, mais sa peau a été marquée trop profondément pour que les marques s’oublient. Evan penche la tête, cherchant à maintenir le contact visuel avec Alice, se faire rassurant – i won’t leave you to fend for yourself, but what do I need to know?
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way down we go (evalice v) (terminé)
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suffocate your own empire.
Caressant distraitement l’extrémité de l’une de ses tresses, coincée entre le pouce et l’index, Alice fixait son mentor et la carte devant lui, impassible, jusqu’à l’évocation de son travail de gratte papier à temps plein, réagissant à la remarque d’un mouvement de tête sans ostentation, trop tendue pour faire de l’esprit à ce moment précis. Le pitch achevé, l’américaine resta un instant figée devant le plan, devant l’instant, rassemblant ce qu’elle avait de courage, d’inconscience et de détermination pour emboiter le pas de la horde dont elle était le plus petit spécimen. De loin. Cela ne l’empêcha pas de sursauter quand une main vint se poser sur son avant bras, avant de se reprendre, presque immédiatement, relevant (forcément) les yeux vers son interlocuteur alors qu’il rompait le contact aussi rapidement qu’il l’avait initié, lui faisant hausser un sourcil. What do you want. Sans tergiverser, la question, importante, vitale même, dans les circonstances de la soirée. En d’autres temps, d’autres lieux, elle aurait tenté l’esbrouffe, la provocation, quelqu’elle soit, pour ne pas avoir à répondre sérieusement à cette dernière. Mais rien ne se prêtait au jeu, et elle le savait, se contentant de se pincer les lèvres, sans détourner le regard. Sans mot dire, d’abord.
Tu lui en parles, ou je devrais le faire, avec toutes les conséquences que cela implique entre vous. C’était ce que lui avait asséné Mirko plus tôt dans la journée, au détour d’un dossier, sur la même intonation que s’ils avaient devisé de la météo estivale. Depuis des mois, presque des années qu’ils travaillaient ensemble, le demi-vampire savait tout d’elle, l’avait même confronté à un épouvantard uniquement pour savoir de quel bois elle était faite. Le même que le sien, peu ou proue, ça l’avait fait marrer de voir l’énorme masse sombre et velue sortir de la malle en grognant. Mais entre savoir qu’elle devait le faire et s’exécuter, il y avait un monde, un océan de réticence et de préjugés à traverser, à la nage s’il vous plait. Elle allait devoir prendre une grande inspiration, et se jeter du grand plongeoir.
Le feu. Le feu qui brûle, qui détruit, qui consume pour ne rien laisser. Celui qui purifie, aussi. Ce n’était pas une crainte plus honteuse qu’une autre, à vrai dire, elle tenait plus de l’instinct de survie et du bon sens élémentaire que d’autres terreurs autrement plus risibles, celles des insectes par exemple. Ou des serpents. Alice plissa les yeux, digérant l’information lentement mais surement, tenant sur le bout de la langue l’acidité d’une ironie mal placée, plaçant ses bras en barrière sous sa poitrine. Si l’exercice n’avait pas semblé plaisant au Wakefield, elle n’en menait pas plus large. Elle devait montrer patte blanche, si elle voulait qu’il la tire hypothétiquement de celles de ceux qui défendraient chèrement leur peau ce soir.
- Werewolves.
Voix sensiblement étranglée, pourtant elle avait essayé d’emprunter la même intonation détachée que lui. Manque de pratique, sans doute, mais elle refusa de baisser les yeux. Il lui restait au moins ça, collision des prunelles inquisitrices.
- I’ve been attacked seven years ago. Some kind of stupid dancer saved me from The bite, or worst. I… don’t like them.
Euphémisme maitrisé, froideur dans le regard. Elle n’avait rien contre les malades, tout contre la maladie. Elle ne craignait pas vraiment les loups en tant que tels, mais bien la sensation de vulnérabilité, de perte de contrôle sur sa vie, sur son destin, face à ses bêtes aussi sauvages que libérées de toutes convenances sociales humaines. Alice plissa le nez, chercha une réponse à sa déclaration sur la face du Wakefield, mais déjà quelqu’un aboyait son nom, et elle fit volte face dans un parallélisme quasi parfait avec le jeune auror. Dix minutes, c’était court, très court, en réalité. Il n’avait pas une minute de plus à perdre à se regarder dans le blanc des yeux, le plus dur était devant eux.
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(03.08.2020) (mood) (tenue) Enlisés dans un jeu d’équilibre de ceux qui ne savent pas admettre la défaite – et certainement pas face à la personne promise, au jugé des fondations fragiles de leur relation. Fléchissant le premier, Evan énonce sa peur la plus profonde, les traits incandescents pris par son épouvantard à son retour parmi les forces publiques, en septembre dernier – tend une main vers les griffes, invitant à ne pas être mordu. Les manigances de fiançailles exigent d’être mises de côté lorsque leurs vies sont possiblement en jeu. « Werewolves ». Dans sa voix, la faille trouve écho chez lui – est-ce ce rapport obstiné à la jeune femme qu’entretient le Calédonien depuis des mois, qui l’empêchait jusqu’alors de la voir ainsi? Humanisée. Être de chair et de sang – un cœur qui se serre face à la peur. But this is what she chose as a career?
L’ethelred soufflerait de respect si ce n’était du ton adopté par Alice, la bride qu’elle tente de mettre à sa voix de façon si évidente. Ses traits neutres alors qu’il attend la suite, la nouvelle orne son tableau mental du soir – le feu pouvant être une donnée négligeable dans ce genre de mission, mais sa nature même prescrit la prudence, sachant cela. « I’ve been attacked seven years ago. Some kind of stupid dancer saved me from The bite, or worst. I… don’t like them. » Et elle se détourne – aveugle au regard que lui lance son binôme. Prunelles claires teintées de respect, parce qu’il comprend ce que signifie affronter ses peurs alors qu’on pourrait leur tourner le dos en préférant une carrière différente. La voit, le temps d’un souffle, non pas couverte d’écailles, mais auréolée d’une crinière n’ayant rien à envier à celle que lui ont transmis ses ancêtres, soigneusement retenue dans des tresses guerrières pour l’heure. Couronnée d’or et de grenat – la louange suprême d’un futur auror héritier de Godric.
Prenant le détour permis aux membres des forces publiques en mission, la sécurité étatique ne sachant souffrir des queues pouvant se former aux heures de pointe aux entrées officielles du Ministère, les partenaires disparaissent après d’autres membres de l’unité de capture. Le craquement fend l’air de la nuit, dans le cimetière – assez loin pour ne pas alerter leurs proies de leur arrivée … mais ils savent, n’est-ce pas? Leur existence réglée par les rythmes sélénites, ils les attendent. Se préparent-ils, eux aussi, ou prendront-ils la fuite? Se croient-ils protégés, avec les animagus et autres sorciers dans leur entourage? Ont-ils choisi cette forteresse glorieuse pour la défendre au sang, affirmer un morceau de vie – hurler au monde qu’ils ne cèderont que ce qui aura été chèrement arraché?
Glissées avec une apparence de nonchalance dans ses poches, ses mains s’agitent, invisibles. Le corps tendu, le futur auror en viendrait presque à admirer cette dynamique mensuelle des chasseurs de loups garous – leur met-on une bride ainsi pour relâcher une fois par mois une violence qui n’a rien de contrôlé face à des bêtes libres des lois humaines? Chez les aurors, la tension se diffuse, dépensée de nombreuses fois par mois – les interventions sont musclées, certes, mais on a affaire à des sorciers, dotés de raison pour la plupart. is this why they call them the mad dogs? Because it’s necessary? Un sorcier saurait-il faire face à une créature – et gagner en ne jouant pas selon les règles?
Un brouillard léger se teinte d’argent sous les rayons lunaires, faufilé entre les pierres tombales aux noms grugés de mousse, les sculptures gravées semblant les suivre du regard alors qu’ils se rejoignent à l’intérieur d’un mausolée. D’une voix basse, Volkine donne les dernières indications – les stagiaires restent derrière alors que les aurors et chasseurs se séparent sans mot, rejoignant leurs propres postes. Son cœur semble battre sur le tambour de ses tympans – rythme ses respirations. Les doigts qui fourmillent, la respiration qu’il calme dans sa poitrine.
Et dans sa tête – le silence. Douce paix intérieure dans l’action, dans ce rôle noble.
« Wakefield, Hangbé », les appelle l’auror senior responsable de la mission du côté des suspects sorciers. Le visage sérieux et balafré de la Britannique respirant efficacité et dureté, elle ne prend pas le temps de valider s’ils ont compris – s’ils sont ici, c’est qu’ils sont capables de l’être. Pointant un bâtiment surplombant le cadran sud-ouest du village fantôme, leur supérieur leur indique leur rôle pour la soirée. « You’ll be covering the cathedral. You’ve got a few minutes before the trackers seek out the werevolves. Do not engage them directly. You’re here as support. Understood? » Hochant la tête, Evan jette un œil par la minuscule fenêtre, évaluant le trajet – ils devront y aller à pied, le cœur du bâtiment gothique étant trop près du nid pour que le son du transplanage ne soit pas immédiatement identifié par leurs proies.
La brise fraiche de la nuit les entoure – mais elle n’a rien de protectrice. Ici, les ombres cachent les monstres et la possibilité réelle de blessures graves, ou pire. « I’ll fly over you to keep an eye on the surroundings so we can get to the cathedral without anybody noticing », propose-t-il, attendant l’assentiment de la jeune femme avant de prendre sa minuscule forme de volatile. « I’ll show you the safest way ». L’Écossais s’apprête à prendre un pas de côté pour mieux s’élancer dans les airs, puis se ravise, la regardant. « Also, Alice. Keeping up appearances is less important than surviving. You need to let me know if something becomes too much to handle. I promise to do the same. » Riche d’un début de compréhension (qu’il croit) de la psyché de la jeune femme, il veut se présenter en allié – est-il seulement si aisé d’effacer des mois de provocations et de réactions opposées? Et dans la noirceur, les âmes éclatantes éloignent les ombres – terrify the night.
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suffocate your own empire.
Spontanément, le fait qu’une femme soit à la tête de l’équipé lui tira une bouffée de satisfaction, bien que celle ci ne transparut pas sur ses traits fermés. Elle enregistra les consignes pour acquiescer d’un mouvement de tête. L’auror ne faisait que lui répéter ce que Mirko lui avait déjà dit, plusieurs heures plus tôt. Elle connaissait la topographie du terrain, l’architecture de l’endroit, les portes d’entrées et de sorties possibles. Quand celle-ci s’éloigna pour retourner à ses fidèles, Alice s’étira, faisant rouler ses omoplates, agitant ses doigts et frottant ses pouces contre ses index, comme pour activer circulation sanguine et magie. Il n’y avait plus qu’elle, et Lui, bien sur, dans le froid nocturne et l’heure avancée. Elle leva simplement les yeux vers lui quand il prit la parole. Ne répondit pas tout de suite, avisant de la proposition : Le temps de la traversée, elle aurait donc l’air complètement seule. Isolée, et donc vulnérable. Elle n’était pas sure que cela soit une bonne chose, si d’aventure quelqu’un venait à la repérer, et en même temps … n’en paraitrait elle pas plus insignifiante ? Les deux versants d’une même posture, pile coté risque, face coté opportunité.
Cesse de faire la moue, et tu l’écoutes. Il est là depuis plus longtemps que toi, que ça te plaise ou non. Le semi vampire avait anticipé ses velléités, connaissant sa protégée plus encore qu’elle-même surement, privilège de l’âge et de la paternité d’une autre forte tête. Alors Alice daigna hocher la tête à nouveau, déglutissant avant de détourner les yeux.
- Fine, I’ll follow you.
L’espoir que leur échange s’éteigne là disparut alors qu’il l’interpelait, pour la seconde fois, par son prénom. Tentative malhabile de mettre du poids dans ses paroles, d’appuyer son propos d’un simulacre de familiarité entre eux. L’esprit ombrageux conditionné par des années de fierté et de rejet du moindre impérialisme
- Let’s just survive then.
Elle le laissa disparaître dans un tourbillon de plumes muet, s’envoler jusqu’à ne devenir qu’un point au dessus de sa tête, effleurant les cimes et les toits alors qu’elle avançait dans les allées, sans un bruit. Elle n’avait qu’à se coller aux marbres frais et aux granits obscurs pour devenir ombre parmi les ombres, prunelles passant du ciel à l’horizon dans des vas et viens incessants, à l’affut du moindre mouvement suspect. Ils avancèrent ainsi plusieurs centaines de mètres, s’approchant rapidement de la cathédrale et de ses murs protecteurs, elle guidée par un chant mélodieux, discret. Alice pouvait voir les ornements de la porte à l’arrière du lieu de culte quand un raclement de gorge et un bruit de crachat la fit bondir derrière une stèle, plaquée contre la pierre, hors de vue. La voix ne lui était pas familière, mais elle ne connaissait pas tous les aurors présents lors de cette mission, alors… Elle murmura un sort de désillusion, se dissimulant autant que possible à un regard potentiellement inquisiteur, avant de relever les yeux au ciel. L’oiseau. Il fallait qu’elle retrouve son oiseau, ou alors il risquait de la chercher et de se faire repérer.
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(03.08.2020) (mood) (tenue) Sa nervosité se lit sur ses pores – dans sa gestuelle, dans sa voix. She’s afraid, isn’t she? Curieux de voir cette facette de l’Américaine, il l’observe du coin de l’œil, avec le regard du partenaire et le tempérament de sauveur qui lui perdra bien un jour. S’ils avaient davantage de temps, réconcilierait-il ses mines de marionnettiste qui n’a pas même atteint la trentaine, ses sourires solaires teintés de suggestion de Cordoue et ce qu’il perçoit à présent, cette bravoure d’affronter ses démons? L’instinct protecteur d’Evan veut la rassurer, malgré sa nature diapside. Avec la voix d’un professionnel, il tente d’effacer la méfiance des cœurs, soustraite au profit de celle de l’auror, sans réaliser que son capital de bonne foi a été si étroitement conservé auprès de la sorcière qu’on ne saurait lui débiter autre chose que mauvaise grâce et paternalisme.
Pourtant, il est honnête dans ses intentions, par instinct gardien et de survie : une partenaire qui n’estime pas les risques à leur juste valeur est aussi dangereuse pour elle-même que pour lui. Avisant son attitude, il se tait, assumant que c’est par nervosité de débutante et non par agacement qu’Alice lui répond ainsi.
La stature de l’auror disparait, remplacée par la minuscule silhouette de l’oiseau – ses partenaires habituels connaissent sa tendance à camoufler ce qui constitue une cible imposante par ce qui semble être un simple figurant. L’avantage de sa forme d’animagus résidant dans sa posture d'éclaireur et la silhouette tellement petite qu'elle en devient négligeable … compensé par le manque de nuances dans le raisonnement de l’animal. Certains croient que les sorciers conservent toutes leurs facultés, lorsqu’ils se transforment, mais il faut un impressionnant effort de concentration pour garder ses buts en tête. Check the way. Show the path. Change courses if an unknown presence is seen.
Le rossignol s’élève dans les airs d’un battement rapide des ailes, feignant de se poser tour à tour sur diverses lucarnes après avoir jeté un coup d’œil pour s’assurer que la voie est libre. Le duo qui n’en semble pas un (mais l’est-il seulement?) avance avec fluidité, l’éclaireur manœuvrant avec efficacité pour indiquer les pas à prendre. Survolant le dédale des rues abandonnées, l’oiseau avise des silhouettes inconnues – membre des forces publiques depuis un an et ayant passé l’été parmi les chasseurs de loups garous, il sait reconnaître la plupart d’entre eux, et les traits des trois suspects lui sont étrangers. Le vent s’engouffre à nouveau dans ses plumes, et Evan se laisse emporter, changeant de voie avec un naturel calculé. Une ruelle – à éviter, en temps normal : si elle peut mieux camoufler la grymm, elle a également le désavantage de permettre à des suspects de s’y terrer, et s’il ne doute pas des capacités guerrières d’Alice, leurs consignes sont claires : circuler sans se faire repérer, et servir d’appui aux véritables forces de frappe. Un filet de sécurité, en somme.
D’un coup d’œil, il avise un des aurors seniors, qui a pris place – il ne représente pas un danger pour eux, et l’animagus poursuit sur sa lancée, se posant sur le sommet d’un monticule de pierres maçonnées pour désigner à nouveau la direction. Le rossignol jette un regard derrière pour s’assurer que la juriste l’a suivi – ils ne sont plus qu’à un jet de pierre du but. Vide. La ruelle est vide. Is she trying to stall us or get us killed?, s’agace-t-il d’abord, la compassion de l’expérience prenant le pas sur son réflexe de jugement avant qu’il ne la cherche, regard perçant de volatile adapté aux reflets diurnes, mais relativement peu aux ombres crépusculaires. L’éclaireur s’élève légèrement pour s’assurer que les derniers mètres à franchir avant d’atteindre la cathédrale sont libres, et pique vers les dalles au sol, se transformant à un mètre du sol pour simplement y poser les pieds. En un souffle, son dos se pose contre le mur, et il cherche la jeune femme du regard, balayant l’espace libre des prunelles.
« An auror. We’re fine. » and you should’ve trusted me when I didn’t change courses. Offre le murmure à la nuit, et sa silhouette se distingue enfin du mur contre lequel elle s’est appuyée. At least she hides well, songe-t-il, prêt à maugréer intérieurement, avant de lui faire signe d’avancer. Ils poursuivront bien à pied. Avisant l’imposante porte de chêne rongée par l’humidité et les dégâts sonores que ses gonds risquent de provoquer, les partenaires cherchent une ouverture naturelle et plus discrète, pénétrant dans l’imposant bâtiment par le biais d’une porte forcée depuis belle lurette par quelque squatteur. Evan jette un regard à l’Américaine, baguette levée, et ils pénètrent dans la structure gothique, le futur auror se tournant naturellement vers le côté gauche. « Hominum revelio », souffle-t-il, le silence ambiant pour réponse – plus jeune, le sortilège avait le don de l’angoisser, l’absence de réaction pouvant à la fois suggérer une pièce vide de toute présence humaine ou un échec, mais il avait eu de nombreuses occasions de pratique, depuis. Toutefois conscient que des lycans passent inaperçus lorsqu’il s’agit de ce genre de sort, c’est le cèdre toujours levé qu’il parcourt les premiers mètres avec Alice. Le même pas de chat, inaudibles dans le calme de la nuit. Scient qu’il leur reste quelques instants avant que les embrouilles se mêlent au tableau tranquille, l’Écossais lui décoche un regard. « Which position would be wisest? » Avec sincérité, il préfère la laisser prendre des décisions, mesurer son assurance dans ce contexte où rien ne perturbe encore le silence – et évaluer sa jugeotte. Prendre trop les devants, et il risquait encore qu'elle improvise et l'oblige à recalculer – la laisser décider avec une attitude plus expérimentée, et on l'accuserait de paternalisme. Deal with it.
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- Hmmm ?
Tout à sa découverte du lieu, Alice ne comprit pas tout de suite ce que l’auror venait de lui demander, presque rêveuse, faussement inoffensive. Me on top n’étant probablement pas la réponse qu’il attendait, elle se fit encore attendre quelques secondes, balayant la nef du regard, qu’elle leva ensuite dans les alcôves de l’étage, dont elle doutait presque qu’elles soient toutes praticables. Sa voix était basse, elle était obligée de s’approcher pour se faire entendre de lui uniquement, toujours concentrée sur l’environnement autour d’elle.
- I …We need to be able to see what happens outside, but without being seen… We must have a panoramic view of the inside as well, just in case that someone tries to come for us, wether it’s an ally ou an ennemy… So we have to cover up all the space, but without being too far apart. Because obvious reasons, including the fact that I can’t fight a whole pack by myself.
La conclusion se faisait en demi teinte, à peine mâtinée d’humour pour gagner du temps. Elle n’était pas satisfaite, et pour cause : Le perchoir parfait n’existait probablement pas, mais il fallait tout de même trouver le meilleur, et les facteurs à prendre en considération étaient trop nombreux pour lui offrir un faisceau d’indices satisfaisant. Pourtant, bonne élève, elle tachait de se remémorer les conseils de Mirko, ceux des agents de terrain, aussi : She, an intellectual, pensait bien trop aux détails, sans voir parfois l’évidence qui trônait devant ses yeux. A vouloir trop en faire, elle oublierait l’essentiel de la mission, à savoir les ordres qu’on leur avait donnés. Etre en renfort.
- Maybe… A anti-intrusion spell on all the doors, to warn us if someone is approching, and we climb to the belfry ? The night is young, pretty clear, the view will be perfect and we could use the bell as a distraction if one is needed…
Elle se tut, se grattant l'aile du nez avec une grimace insatisfaite, relevant enfin les yeux vers Evan qui lui avait laissé le temps de dérouler sa pensée. Presque reconnaissante, elle guetta sa réaction, avant de reprendre avec une humilité qu’elle n’avait probablement jamais affichée devant lui. Jamais en tête à tête, en tout cas.
- I forgot something. Evan... What do I miss ?
Il y avait forcément quelque chose, et puisque c’était le cas, le Wakefield l’avait remarqué, lui, et devait avoir un avis sur la question. Pour une fois, il n’y avait pas une once de défi dans sa voix, l’interrogation était sincère : son inexpérience oblitérait sa vision, elle en était suffisamment consciente pour lui concéder, pour une fois, une oreille attentive. Qu’il ne s’y habitue pas trop, à circonstances exceptionnelles, docilité exceptionnelle ...
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Re: way down we go (evalice v) (terminé)
(03.08.2020) (mood) (tenue) Le regard de l’ethelred était fixé sur les traits de la jeune femme, autant prêt à s’agacer d’une réplique de mauvaise foi qu’il se préparait à apprécier un potentiel esprit tactique. Espérant que les tendances de crotale d’Alice pouvaient être utilisées autrement que pour manigancer des intrigues de petite cour universitaire, il ne fut pas déçu – et rassuré, peut-être, de se dire que si elle s’occupait présentement à organiser son monde, c’était surtout en raison de l’aspect limité de l’université, et non par simple immaturité teintée de commérages à la desperate witchwives? Silencieux alors qu’elle réfléchissait à voix haute, il se contentait de hocher la tête, l’encourageant à organiser sa pensée. Une interprétation sensée de l’endroit où ils se trouvaient, rien à reprocher. Et pourtant, il y avait quelque chose. Un minuscule fil sur lequel tirer – ils étaient tous deux en apprentissage, n’est-ce pas? Lui dirait-il, sous peine de se prendre un roulement d’yeux vers le ciel nocturne? « I forgot something. Evan... What do I miss ? » Surpris que la demoiselle demande conseil, toute velléité antagoniste prête à se dérouler s’évanouit.
« You’re not missing anything, your reflexes are textbook ». L’approbation se lisait sur ses traits réguliers, et il hocha la tête, jetant un coup d’œil à la sorcière. Le futur auror absobait son air de guerrière, l’humilité tellement surprenante de lui demander conseil. Déstabilisé, presque, mais l’Écossais espérait enseigner, un jour, et avait déjà une forte tendance à se placer dans cette posture. Désignant le clocher unique du bâtiment, il poursuivit. « It’s also exactly what assailants would expect – but the wisest posture, even then. Is there anything different you would do? » You, Alice. Not any werewolf tracker. On lui avait reconnu des traits rebelles dès l’enfance – le tempérament des adeptes de métamorphose, lui avait dit son enseignante, jadis. L’envie irrépressible d’utiliser son environnement, de le transformer pour qu’il lui serve davantage. Transfigurators rarely like playing with the cards they’ve been dealt, avait souri l’octogénaire avant de lui infliger un mois entier de colle, lors de sa première année – mais le Calédonien avait retenu les paroles davantage que la punition (qui ne l’avait pas particulièrement recadré, au demeurant).
Développant sa pensée pour exprimer ce qu’il attendait comme réflexion de la part de la juriste, il poursuivit. « Your boss has great speed and since he doesn’t sleep, he never gets tired. That gives him an incredible edge in a fight, that training could never give us even if we tried ». Le duelliste croyait fermement qu’un bon bretteur se devait d’abord d’identifier ses propres forces et de les affiner davantage, plutôt que de tenter d’être le plus complet possible – ce serait se condamner à la moyenne. Gardant un œil sur la porte derrière eux, un sortilège balaie les meubles et débris de grande taille qui pourraient servir de parechoc à leurs ennemis potentiels. Appuyés contre les murs pour l’heure, les deux sorciers auront bien le temps de les dégager au besoin. « Getting the entrances to ring an alarm is excellent, but we’d essentially be waiting for them to choose, wouldn’t we? » D’un geste, il désigne les multiples entrées trouant la pierre maçonnée : les entrées de service, la grande porte de chêne renforcée de fer, les fenêtres qui tenaient davantage de meurtrières par endroits. « You don’t look like a prey to me. Let them think they’re choosing, while we’ve actually decided where they’ll walk. We’ll do exactly what you’ve said, but we’ll also turn this cathedral into a trap. Force them to enter where we’ll choose. » Un sourire vint éclairer son faciès – convaincu, touché d’une once de plaisir de la traque, mais dénué de hargne à l’endroit de leurs proies futures. Reconnaitrait-on son père en ses traits, à l’instant? La détermination calculée de l’ex-diplomate, qui jouait avec les âmes des hommes comme son fils se plaisait à imaginer l’univers : malléable.
Les sorciers avancèrent, l’ethelred ne souhaitant pas perdre de temps dans une démonstration didactique. Par souci de bruit, Evan préféra emprunter les escaliers menant à la mezzanine qui encadrait le cœur de la cathédrale. Le silence avant la bataille, si seulement bataille il y aurait ici – mais il n’en doutait pas, la taille du bâtiment invitant à la retraite d’ennemis acculés au pied du mur pour sa position dans le village. Laissant à Alice le soin de fermer l’ascension, il grimpait les marches deux à deux, baguette levée en parvenant à l’étage. Un orgue éventré y trônait, tuyaux métalliques répandus au sol comme autant d’organes d’une bête terrassée par un ennemi invisible pour le plaisir – toutes les pièces y étaient, spectatrices silencieuses d’un nouveau combat à venir. L’auror adressa un regard à la sorcière, lui faisant signe de l’accompagner. « I’m thinking this cathedral doesn’t actually have many doors, except the main one ». De leur position, ils pouvaient toutes les voir, sauf la robuste structure gardée de ferraille, à laquelle ils ne toucheraient pas. Au loin, des bruits de combat commençaient à percer le silence de la nuit : parfait – l’attention de la meute ne serait pas tournée vers les tuyaux de l’orgue qui serviraient de barricade aux portes indésirables. Invitant la jeune femme à faire de même si elle en avait l’habileté, Evan leva les deux bras, et commença à façonner des barreaux dans les airs. La tâche paraissait plus complexe qu’elle ne l’était réellement : il n’avait pas besoin de repenser la structure de la tuyauterie de l’imposant instrument, déjà droite et prête à être réorganisée. « You’re excellent in a duel, I’ve had the bruises to prove it. Other than that, is there anything you’re especially good at? What could you do? » Why would partners specifically choose you, Alice?
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Re: way down we go (evalice v) (terminé)
suffocate your own empire.
Dehors, on commençait à entendre quelques exclamations, lointaines, indistinctes, trop pour que cela puisse interrompre la classe improvisée. Alice salua le compliment voilé d’un mouvement de tête, avant de marquer un temps d’arrêt, un instant interdite. A trap. Serait il donc, par un hasard miraculeux, aujourd’hui possible que leurs esprits s’accordent sans mot dire, en toute bonne foi ? - C’est à dire que si tu prenais la peine de l’écouter plus souvent, Love, tu serais surprise de te rendre compte que c’est plus fréquemment le cas qu’à ton tour. - Cela lui paraissait tellement inédit que sur l’instant, elle lui retourna son sourire, dévoilant tout juste la naissance de ses canines pointues. Attirer les âmes perdues ou trop fières dans des eaux profondes, elle savait faire. C’était même là sa nature, un héritage génétique qu’elle ne pourrait jamais renier, qui courrait dans son sang et nourrissait ses os. Un instinct primaire. Alors elle acquiesça à nouveau, sans rajouter ni contrarier les propos du sorcier, avant de le suivre dans les hauteurs sans se dépêcher, l’oeil par derrière, montant bien moins vite les marches inégales, ses petites jambes ne permettant pas d’esquiver la moitié d’entre elles par pur plaisir sportif. Quand elle le rejoignit contre l’ancien instrument de musique, sorte de cimetière d’un éléphant de métal aux ossements épars, elle se pencha à la balustrade, plissant les yeux pour tenter de percer la pénombre qui dérobait quelques angles à leur vision.
- Yes but … on the plan Mirko gave me, there was a hatch somewhere. I can’t see it, but it could be a plus for us ?
Le ton était à la suggestion, simple état de fait d’une préparation minutieuse. D’ailleurs, elle ne s’y appesantit pas plus que cela, préférant prêter main forte au wright dans le ballet des cuivres à la baguette, néanmoins : elle aurait besoin de sa manumagie plus tard, probablement, et une utilisation extensive de cette dernière n’était pas une pratique raisonnable, sauf à vouloir voir ses doigts se cloquer douloureusement avant la fin de la soirée. Alors qu’elle déposait délicatement le dernier tuyau à sa portée contre le bois blet dont elle soupçonnait une nature farineuse, tant il était vermoulu, l’ultime question d’Evan la laissa, à nouveau , silencieuse. Elle avait des réponses toutes faites à ce genre d’interrogations, politiquement correctes, charmantes, pas totalement fausses. De la modestie de cour, celle de la jeune dame qui ne veut pas se faire trop fanfaronne, caractère par trop masculin. Elle pourrait louer sa propre finesse, une certaine discrétion, ou alors cette souplesse qui pouvait appeler à des pensées autres que guerrières, mais … Est-ce que cela la sauverait des mâchoires d’un loup ou des estocades létales d’un mage maléfique- elle n’aimait pas le terme de mage noir, pour des raisons évidentes - ? Probablement pas.
- … Being underestimated. I’m the perfect bait.
Il n’y avait pas la moindre trace de malice dans la déclaration clinique. Elle aurait pu jouer la gouaille pourtant, d’autant que le Wakefield en avait fait les frais, un an plus tôt. Pourtant, ce qui avait pu le mettre en situation délicate par le passé pourrait devenir l’un des plus beaux atouts de sa manche. Se refusant à laisser trop libre court à l’interprétation de ses propos, elle poursuivit, sans se dérober au regard assombri de concentration du coeur de lion.
- I can serve other causes than mine solely and exclusively. I’m ready to take the bad role. I don’t care to be the one to catch the villain, as soon as he has been captured at the very end.
Formée à la meute familiale, à la loyauté sans condition, alors que les cris se rapprochaient au dehors.
- I’m a team player, if it’s worth the money.
Especialy when the captain is pretty.
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Re: way down we go (evalice v) (terminé)
(03.08.2020) (mood) (tenue) A trap. L’éclat de l’émail qu’ils s’envoyèrent aurait pu les placer ailleurs, sous le regard d’une lune moins traître, et avec des objectifs tout aussi dangereux. Le duelliste hocha simplement la tête en entendant la suggestion d’Alice, occupés qu’ils étaient à former des barreaux pour les quelques portes disponibles. Le silence nocturne se perçait enfin de cris – l’orbe claire découpait des ombres nettes le long des murs de la cathédrale, à travers quelques trouées de maçonnerie. Dehors, le chaos n’avait pas encore repris ses droits sur l’ordre trompeur du calme avant les combats multiples qui prendraient place entre les dédales de pierres de la ville-fantôme. Une lutte bien différente avait lieu au cœur du bâtiment ecclésiastique – sans en avoir l’air, celle de deux alliés qui ne se faisaient pas (encore) réellement confiance. Pourtant, c’est avec une tranquillité relative que le géant blond s’intéressait aux atouts guerriers de sa partenaire.
« … Being underestimated. I’m the perfect bait. » Une proie facile, charmante – l'auror le percevait trop bien, à présent. Non pas de ces prédateurs qui annonçaient leurs intentions avec franchise, laissant à tout le moins une chance de combat à leurs proies – la jeune femme tenait davantage de ces êtres halieutiques des bas-fonds, qui ensorcelaient leurs proies d'une douce lumière pour mieux les avaler. Charmé, Evan l'avait été - l'était-il encore? Convaincu de la fausseté de leurs interactions passées, aurait-on pu l'en blâmer? Depuis ce poisson d'avril cruel, dont elle n’avait été « que » l’appât … mais l’héritier involontaire ne pouvait l’imaginer avec si peu d’agentivité, limitée au rôle de pantin familial. S’il avait été amer, l’orgueil profondément blessé par les façons de faire des Hangbé et de son paternel, l’Écossais se montrait plus paisible face aux fiançailles, bien que la réconciliation avec l’idée soit résolument incomplète. S’il avait donné libre cours à la mauvaise foi dont il pouvait si aisément faire preuve face aux figures d’autorité, Evan aurait certainement glissé un but you do love to act like it was all your idea when it works, don’t you?
Ce que c’était que d’incarner la jeunesse (très) dorée.
Oubliant qu’ultimement, les femmes de leurs milieux conservateurs se voyaient circonscrites bien plus encore que les représentants de son genre, lorsqu’il s’agissait de mariages – et qu’on leur pardonnait bien moins aisément leurs écarts. Elles étaient destinées à perdre leur nom, et pourquoi, alors, couvrirait-on le palais de leurs aïeux de gloire, si ce n’était pour cette raison? Leur nom. Inconscient de ses privilèges réels – d’avoir pu partir avec autant d’éclat … et de voir les barreaux de son échelle dorée non pas comme un tremplin, mais comme une cage réalisée pour lui couper les ailes.
« I can serve other causes than mine solely and exclusively. I’m ready to take the bad role. I don’t care to be the one to catch the villain, as soon as he has been captured at the very end. I’m a team player, if it’s worth the money ». Si l’équilibre de leur relation n’était pas si fragile, s’ils étaient de meilleure disposition face à l’autre, si, si, si – le Calédonien aurait pu lui lancer un was I worth the investment? charmant, du genre à lui faire lever les yeux au ciel (et sourire intérieurement, un peu). S’il cédait à son sourire de chat plutôt que de se concentrer sur ses yeux de vipère, s’il acceptait de réconcilier ce qui n’était désormais pour lui qu’une fable (les rayons sélènes sur ta peau, le goût de sangria sur tes lèvres, nos soupirs qui faisaient vibrer l’air chaud de la nuit) avec la réalité (ton air de combattante lorsque tu m’affrontais, ta manie agaçante de vouloir te placer au centre de tous les petits fils que tu veux tirer, cette manière que tu as de mentir en semblant dire la vérité), si, si, si –
« I can imagine why » Son ton neutre n’invitait pas à la réplique spirituelle, et il aurait pu se gifler mentalement. Get your act together Wakefield, you’ll both get killed. Leurs égos n’avaient pas leur place ici – surtout pas le sien, dont il découvrait à peine les proportions, à présent qu’il avait été blessé. Ses traits fermés, un pli dur pressé entre ses sourcils qu’on aurait pu attribuer à sa concentration (l’était-il réellement?), il fit signe à Alice d’avancer à ses côtés vers l’extrémité de la mezzanine, qui leur offrirait la meilleure vue sur la seule porte demeurée disponible. « Watch the door, I’ll keep a lookout outside », fit-il, voix grave se faisant murmure, déroulant une bobine de fil conservée dans une de ses poches. Ses doigts dextres formèrent deux anneaux à leurs extrémités, en tendant un à l’Américaine et enfilant le second à son majeur gauche – what it would have been to tie myself willingly. « Pull on it if you see anything, sounds carry easily in stone buildings ». Sans un mot de plus, il s’éloigna, fléchissant ses longues jambes pour s’installer confortablement dans un angle lui permettant de surveiller l’espace en contrebas sans trop révéler sa présence à la fenêtre.
Les dos tournés, avec le silence pour écrin et ce seul fil rouge en guise de lien, ils attendaient. Evan eut presque envie de tirer, sans s’expliquer pourquoi – voir sa réaction, sans calcul, l’observer se retourner vers lui sans les artifices dont la jeune femme semblait constamment vouloir se doter. Apercevoir l’éclat de ses prunelles aigue-marine sans l’impression de devoir éviter un piège dont il ne voyait pas encore la teneur. Sa concentration était dirigée vers l’extérieur, et pourtant – son échine se hérissait presque dans l’expectative de se retourner et de la trouver, le regardant, alors même qu’il se retenait de faire de même. Avait-elle peur, tentant de maitriser les battements de son cœur, le rythme de sa respiration? Tentait-elle de se rappeler les mantras appris auprès de son mentor, s’encourageant sans mots? Il lui était difficile de ne pas se placer en posture protectrice dans ce genre de situation, mais elle lui était interdite, par trois fois. Ses cérulés fixés sur les dalles de la ruelle, il sursauta presque en sentant le mouvement du fil contre sa main, également alerté par le cri d’un oiseau. Sans bruit, le futur auror rejoignit sa partenaire, le regard se portant sur un oiseau perché sous la lucarne de ce qui avait été un vitrail ouvragé, jadis, laissant derrière une plaie béante de nuit. Préservés par les ombres et la posture du volatile qui leur tournait le dos, ils étaient tous deux immobiles. La pie était-elle une spectatrice hasardeuse, ou un éclaireur d’une meute en quête d’un nouvel abri? Mieux placé que la moyenne pour douter de l’innocence animale, sa baguette de cèdre levée, il lança un hominum revelio informulé, priant une fois de plus que le sortilège traître ne lui fasse pas défaut. Toujours, le néant. Les battements du myocarde se tranquillisèrent, un instant. « False alarm », prononça-t-il, reprenant à nouveau sa position de guetteur, avec, toujours, leur lien carmin en guise d’assurance.
- ton choix de dés :
- 1 : Dehors, une scène d’affrontement entre un auror et un mage allié de la meute à proximité a pour conséquence un bombarda détourné, projeté vers la cathédrale. Le perchoir d’Alice et Evan s’effondre.
2 : Dehors, une scène d’affrontement entre un auror et un mage allié de la meute à proximité tourne au vinaigre pour le mage, qui se réfugie à l’intérieur de la cathédrale, dont il scelle l’entrée principale, s’enfermant sans le savoir avec Alice et Evan.
3 : un loup-garou en cavale pénètre dans la cathédrale. Il se dirige directement vers la mezzanine.
4 : un loup-garou en cavale pénètre dans la cathédrale. Il se contente de renifler au rez de chaussée.
5 – 6 : un appel à l’aide signalé à l’aide d’une pluie d’étincelles convainc Evan et Alice d’abandonner (temporairement) leur position pour porter renfort à un duo de traqueurs acculés par des alliés de la meute.
- InvitéInvité
Re: way down we go (evalice v) (terminé)
suffocate your own empire.
Si Evan avait laissé libre cours à sa mauvaise foi, surement n’aurait-elle pas pu résister à la tentative de la surenchère, sourire gourmand aux lèvres, son costume de pécheresse prêt à être revêtu comme une seconde peau confortable. « Faire le mal oui, mais le faire bien. ». De tous les coups pendables qu’elle avait pu commettre, on ne pouvait nier une certaine maestria, doublé d’un sérieux indéniable dans la préparation de la moindre manigance. C’était qu’il fallait du doigté, pour tromper son monde durablement. N’était pas Janus qui voulait, il fallait une sacrée mémoire pour retenir chaque mensonge, une certaine logique pour les construire, les monter les uns contre les autres dans des architectures toujours plus complexes. C’était quelque chose que les honnêtes gens ne pouvaient pas comprendre, dans leur conception si binaire des choses, tout paresseux qu'ils étaient de ne se contenter du monde que tel qu'il était, plutôt que de le façonner à hauteur de leurs ambitions.
Si, si, si, si Evan avait posé sa question, peut-être l’aurait elle porté à son coeur en offrande, lui aurait-elle concédé un « yes » sans fioriture ni hésitation, pour tempérer la brûlure de la première réplique bravache. « I would have bedazzled thousand of spanish musicians and learnt many other songs to entertwine our paths again. ». Parce que bien malgré elle, elle ne pouvait affirmer fermement qu’il l’eut pour le moment déçu.( et la douceur d’un souffle court qui exhale le désir et la fatigue enroulée à tes hanches, l’épiderme épicé qui agace les sens et fait maudire l’arrivée du char d’Apollon par la fenêtre, trop courte épopée sans Encore possible de l’orchestre). A la place, ils s’activaient en silence, chacun en proie à leurs pensées sauvages, brillant par une répartie qu’ils ne verbaliseraient jamais, se rengorgeant de bons mots jamais prononcés. Elle opina muettement à la consigne, sans même un froncement de sourcil, étonnement docile sans même s’en rendre compte. Habituée aux consignes avares en syllabes du Volkine, elle se pliait aux ordres d’autant plus facilement qu’ils étaient lapidaires, inconsciemment. Elle se ferait la réflexion plus tard, alors qu’elle attrapait le fil pour le passer à son index gauche avant de s’asseoir contre la balustrade. Commençait l’attente, longue, lancinante, les secondes s’égrenant comme les perles d’un chapelet de prières macabres, où chaque Gloria et autres mystères se traduisait par un glapissement au loin, une explosion ou un bruit inconnu, étouffé. Dans l’ankylose de sa garde, Alice ne semblait plus même respirer, gargouille recroquevillée en tourmente dans sa loge, recluse aux crochets venimeux, prête à l’attaque. À l’intérieur en revanche, l’énergie phosphorait, et elle se répétait les conseils de ceux qui lui avaient donné suffisamment de quoi pour qu’elle soit en mesure de les rendre. Conformément à l’une des nombreuses consignes, elle n’hésita pas à abaisser l’index – l’annulaire étant chasse gardée à présent-, quand une boule de plumes et son roucoulement surpris la sortie de sa transe contemplative. L’oiseau ne payait pas de mine et pourtant, il ne fallait pas prendre le moindre risque, leur avait-on martelé. Les paupières plissées à la recherche du moindre mouvement suspect, l’américaine avait laissé l’auror lancer ce sort qu’il semblait maitriser à la perfection, ne se tranquillisant que lorsqu’il rompit le silence monacal d’une levée des soupçons, pour retrouver son poste. De là où elle était, Alice ne pouvait voir les tirs croisés des sortilèges agressifs échangés entre les agents du ministère et les mages belligérants, les consignes aboyées par chaque parti et les pertes humains et animales qui croissaient sous la lune pleine. Elle ne pouvait que tendre l’oreille pour chercher à déceler une intonation slave ou américaine familière, mais se faisait violence pour ne pas tourner la tête en direction de la meurtrière où se trouvait son fiancé. Chacun son job, le sien était de tenir sa curiosité en laisse, de museler un élan inquisiteur pour ne pas perdre cette fichue porte de vue… Et à raison.
Un sortilège explosif médiocre fit sauter la serrure et sursauter la sorcière par la même occasion, et une silhouette trapue éventra la sérénité relative des lieux de sa respiration erratique, de ses gestes empressées. Le bouleux referma l’entrée d’un mouvement brusque, marmonnant un sortilège, puis deux, recouvrant le bois vermoulu d’une couche épaisse et sombre d’un matériau probablement plus robuste, avant de tourner sur lui même, la baguette à la main, le regard torve. De son perchoir, Alice se devinait peu visible, mais pas indécelable. Surtout, elle sentit son estomac se tordre, sa poitrine se serrer, et la peur se dissoudre dans ses veines en poison paralysant. L’index tremblant, elle avait reculé, assise, sans le moindre bruit, jusque contre la jambe du sorcier guetteur, lui tirant la main à la manière d’une enfant réclamant l’attention d’un adulte, le contraignant à mettre genou à terre. Elle posa l’index lié sur sa bouche, avant de désigner le rez de chaussée, la nef, et enfin d’articuler sans bruit un « he is alone » qu’elle espérait intelligible. Sous les rayons de la grosse gibbeuse, la sorcière paraissait étonnamment pâle, le regard translucide et un tressautement discret au bout des doigts, résonnant dans le fil qui reliait sa patte féline à celle de son oiseau. Qu’elle le veuille ou non, Alice avait peur, et elle attendait qu’Evan lui dise quoi faire.
En bas, le sorcier faisait le tour de la pièce, soufflant bruyamment et grognant par moment. Le pas était chancelant, mais volontaire. Probablement pas un perdreau de l’année, dans tous les cas...
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Re: way down we go (evalice v) (terminé)
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Re: way down we go (evalice v) (terminé)
(03.08.2020) (mood) (tenue) La déflagration du sortilège contre la serrure sembla résonner dans sa boite crânienne, et son corps entier sembla se replier sur lui-même, muscles prêts à bondir comme un ressort recroquevillé par les entrainements. L’Écossais avait l’expérience des sorties terrain, mais la nouveauté du partenariat le rendait plus nerveux qu’il n’aurait dû l’être. La tête tournée vers l’entrée dans laquelle s’engouffra le mage, Evan ne parvenait pas à voir en contrebas, dépendant des observations d’Alice … qui reculait vers lui. Sourcils froncés, l’auror resta immobile, attendant que la petite silhouette le rejoigne. À quoi jouait-elle, abandonnant ainsi son poste? Le contact de ses doigts sur sa main, crispés et tirant sur son membre avec urgence eut tôt fait de jeter une lumière légère d’empathie sur la scène – she’s afraid. Hochant la tête face à sa phrase muette, le Calédonien se contenta de presser doucement sa main entre les siennes (you’re okay. we’re okay.) avant d’inviter la Grymm à avancer avec lui vers le perchoir, presque à quatre pattes.
En contrebas, le sorcier faisait les cent pas, et Evan avisa son air, reconnaissable entre cent : celui d’une bête traquée, à laquelle il fallait glisser un collet. Sans animosité, sans haine pour ceux qui, ayant rompu le cadre de la loi, n’étaient plus protégés par les plateaux de son auguste balance, mais les êtres du genre étaient un danger pour une société que le département des aurors avait juré de protéger. Réfléchissant à toute allure, il posa une main sur sa bouche. Dans l’idéal, Evan préférait généralement garder les positions les plus hautes, du fait de l’avantage non-négligeable de sa forme d’animagus, et laisser les positions de fantassin aux aurors qui dépendaient davantage du sol pour combattre. Toutefois, il ne pouvait pas décemment laisser Alice affronter le sorcier seule, si efficace fut-il en renforts, là-haut : peut-être la sorcière plus jeune se sentirait-elle abandonnée, et surtout, elle ne lui semblait pas assez confiante pour être jetée dans la gueule du loup, plus bas. Way down we go, then.
Approchant les lèvres de l’oreille d’Alice pour ne pas perdre un seul décibel au silence entrecoupé des expirations bruyantes de leur cible, il murmura « cover me » à l’Américaine, s’assurant d’un regard perçant de voir un assentiment dans ses propres prunelles avant de se transformer en rossignol sans bruit, sa forme de volatile risquant moins de le trahir d’un craquement de l’escalier ancien en bois par lequel ils étaient arrivés. Reprenant sa forme humaine derrière une des multiples colonnades soutenant la mezzanine où Alice était toujours perchée, il jeta un coup d’œil plus informé vers le sorcier, duquel se dégageait une puissance brutale – sa silhouette épaisse n’avait pas été cédée à la rapidité, toutefois : se sentant observé, leur proie se retourna avec une vitesse fulgurante, et Evan n’eut que le temps de prendre appui derrière le tronc de pierre avant d’être aperçu. Un craquement violent signa le début d’une pluie de sortilèges offensifs s’abattant sur son bouclier de fortune, mais c’était sans compter l’intervention de la juriste, qui riposta, surprenant leur cible, qui n’avait pas pensé à assurer ses arrières (ou ses hauteurs).
Un air sombrement satisfait que l’Américaine se soit ressaisie éclaira son visage une fraction de secondes, alors que la salve précise envoyée par la vipère contre leur ennemi se faisait lancinante, éprouvante. Evan en profita pour sortir des ombres qui l’avaient dissimulé, et se mit à attaquer l’inconnu, tentant de le prendre en tenaille pour l’assommer correctement. Quelques portoloins avaient été disséminés çà et là dans le village par les bons soins des aurors, et il se ferait une joie de rédiger une note sardonique pour envoyer leurs colis indésirables au Ministère. Stature imposante imprimant les formes diverses qui permettaient d’appuyer la puissance de ses sortilèges dans le mouvement de son propre corps, l’Écossais savait qu’ils le tenaient – si expérimenté soit-il, leur cible n’avait pas l’avantage de combattre sur deux plans physiques, et il fallait admettre que malgré leur expérience relative, les deux duellistes savaient se défendre mieux que la moyenne des ours. I’ve got you. Le voilà qui reculait, et Evan avançait, gagnant du terrain sur lui. Il eut conscience qu’Alice avait préféré le rejoindre, en contrebas, l’angle d’attaque perdant de sa pertinence plus haut une fois que leur cible avait commencé à perdre ses plumes. S’apprêtant à porter le coup de grâce, une violente déflagration l’aveugla presque par sa brutalité. Merlin have mercy.
Fire. The kind that devours buildings. Evan savait qu’il allait leur échapper, mais il était incapable de bouger. Immobile face à l’intensité dévorante qui avalait tout le mobilier éparpillé, les flammes qui léchaient tout, jusqu’à la pierre des murs. De ces incendies qui pourraient dévorer des pays en entier, semblait-il, et les prunelles azurées écarquillées, l’auror ne pouvait que demeurer immobile, horreur gravée en plein visage, tics nerveux s’emparant de ses doigts, qui menaçaient d’échapper sa baguette. ( run, you fool! Fly! Get away! Master your fear, get control of your senses, do something! ) Inutile. Evan connaissait toutes ses options, et pourtant, le voilà, tétanisé d’horreur, et le souvenir de l’incendie dévorant la chair de son dos cruellement marqué venant se superposer à l’enfer d’ambre et d’or menaçant de l’avaler, lui aussi. Inferno.
- InvitéInvité
Re: way down we go (evalice v) (terminé)
suffocate your own empire.
Les secondes qui séparèrent l’envol de l’oiseau et l’ouverture des hostilités lui parurent une éternité, une ère sans fin durant laquelle elle avait observé le sorcier rogue se déplacer comme au ralenti, décortiquant sa posture (il semblait boiter un tout petit peu, handicap ou blessure ? ), la manière dont il tenait sa baguette (un droitier) et, enfin l’expression de surprise hargneuse quand l’auror lui tomba dessus, à moins que cela ne soit l’inverse. Sans attendre la moindre consigne, Alice s’était redressée, déplacée de quelques pas sur le côté pour que son angle d’attaque ne souffre d’aucun obstacle, et avait lâché les chevaux : ceux d’une des cavalières de l’apocalypse, implacable dans ses assauts, renforçant les estocs de son binôme par autant de maléfices qui contraignaient le belligérant dans ses mouvements comme sa diction. D’où elle était, elle ne pouvait pas se permettre de sortilèges trop précis, les lieux étaient trop sombres pour un bloclang à quinze, vingt, trente mètres de distance, d’autant qu’elle risquait de toucher le Wakefield dans la bagarre. Elle était allée à bonne école, celle de la Guerre aux timbres délicats et martiaux d’Oscar, qui lui avait appris à la dure que chaque stratégie avait son contexte, chaque difficulté, sa solution. Puisqu’elle ne pouvait pas se faire précise, elle devait se faire puissante : C’était à grand renfort de croc-en-jambes enchantés et d’étranglements quasi barbares que l’Hangbé soulageait son partenaire du poids du mage ténébreux qui perdait pied à son tour, le visage violacé par la carence en oxygène alors qu’elle dévalait les escaliers pour se rapprocher des deux hommes.
Elle maintenait de sa baguette la pression sur la trachée du sorcier quand la déflagration retentit, l’acouphène sifflant bruyamment dans son oreille droite alors qu’elle couvrait sa tête de ses mains. Quand elle se redressa, leur opposant se tenait à nouveau sur ses deux pieds, chancelant, mais libre de ses entraves, le regard porté sur l’auror qui lui faisait face. Alice s’attendait à ce qu’Evan bouge, face à l’ours pantelant, il n’y avait plus qu’un bon stupéfix à lancer et l’affaire serait réglée… Mais il ne bougeait pas, le regard dans le vague, miroir des flammes qui léchaient les murs et les bois de la structure avec gourmandise.
Bordel de merde.
Le laps de temps était trop court pour appeler à l’aide, fuir, chercher des renforts. Il n’y avait plus que lui, elle, et ce type désorienté mais coriace, qui ricanait de voir son assaillant figé face au brasier… Sans la voir. Un œil fou rivé sur le Calédonien, géant aux pieds d’argile figés par la chaleur, qu’il s’imaginait une ultime épreuve avant la liberté. La conscience d’Alice prostrée contre l’escalier, bataillait entre deux objectifs qui semblaient à présent inatteignables de concert, dans de telles circonstances : il fallait neutraliser le fuyard. Il fallait faire sortir Evan de là. Si elle devait se battre à nouveau, peut être pendant de longues minutes, elle n’était pas sûre de pouvoir faire sortir les deux hommes, l’un après l’autre, avant que la charpente ne s’effondre sur eux. Si elle exfiltrait Evan avant tout, elle prenait le risque que le renégat les suive (ou pire, qu’il s’échappe). Deux choix, une seule voie, celle qu’elle devait choisir en quelques secondes, sans certitude de résultat. L’américaine cracha un chapelet d’insultes entre ses dents, se releva d’un bond pour se placer entre l’ours et l’oiseau. Le mage haussa un sourcil, la dominant de toute sa stature bancale, prêt à la balayer comme un fétu de paille. Ils étaient tous comme ça. Trop forts. Trop confiants. L’une des chaises de prière vint lui percuter la tempe dans un craquement peu avenant, et Alice attrapa le poignet de son fiancé pour les faire disparaître dans le maelström familier d’un transplanage d’urgence. Elle ne connaissait pas suffisamment la topographie du terrain pour les déplacer trop loin. Pire, dehors, il y avait peut être des feux croisés, elle ne pouvait pas prendre le risque de les faire apparaître au beau milieu du champ de bataille. Alors elle avait pris de la hauteur. Le sommet du clocher, elle les avait fait atterrir contre les balustrades de pierres friables, manquant de peu de passer par dessus dans l’élan du moment. Le vent battait dans leurs oreilles, on sentait l’odeur de la fumée et on entendait les craquements de la structure gémissante sous leurs pieds : ils ne pourraient pas rester là très très longtemps. Alors elle hissa ses mains cramées autour des mâchoires du jeune homme, pinçait doucement la peau de son cou, sous ses oreilles, dans l’espoir de le sortir de sa sidération. Les flammes n’étaient plus visibles, mais elles n’étaient certainement pas si loin.
- Evan, il faut que tu te transformes. Il faut que tu t’envoles de là, et vite, avant que tout s’effondre. Je te suivrai, je me débrouillerai, mais tu dois nous trouver un point de chute, tu m’entends ? Il faut que tu te ressaisisses, il est hors de question que l’on perde notre objectif de vue !
Il est hors de question que je te perde tout court.
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(03.08.2020) (mood) (tenue) Fire. The kind that devours buildings. Ses doigts s’agitaient, incontrôlables, prunelles écarquillées dans lesquelles se reflétaient les déflagrations du bois centenaire qui craquait sous les dents affamées de l’incendie. Les flammes engloutissaient tout, voraces, ne discriminaient pas entre le choix d’encas, l’appétit titanesque de la destruction qui ne ralentirait pas. Son dos hurla de protestation, et il se détourna, lâchant un cri, écrasant son dos contre un des piliers de la nef dans une tentative d’étouffer le feu imaginaire – le souvenir de sa blessure fantôme, éveillé, et la sensation de la chair, dévorée. Get a grip Evan! Get your head straight! Fucking hell, do something! Les souvenirs se mêlaient au tissu du réel, impossibles à démêler de la réalité des flammes autour d’eux.
On martelait l’instinct de combat et de fuite profondément chez les futurs aurors, pour ne plus en faire que des réflexes de survie mais des outils à affuter – the knights in shining armour of the Ministry. Il n'y avait plus rien d’étincelant en lui, rien de l’éclat habituel de ses prouesses. Son armure était en toc, et son épée, inutile, menaçant d’échapper à ses doigts. Les traumatismes étaient trop profondément enracinés, il ne s’agissait pas de simplement se secouer. La peur était trop profonde, il s’enlisait dans ses bras traitres. Suffocating. Étouffé par la fumée, mais incapable de se dégager, rien n’existait, pas même Alice, pas l’ennemi à abattre. Son univers n’était que flammes. Doucement, il se sentit glisser, abandon vécu une fois, jadis, regard figé, lointain, au-delà de l’étendue d’ambre – l’apaisement de la terreur, une fois qu’elle avait terminé d’enrouler ses longs doigts autour de sa conscience.
Les doigts sur sa peau le tirèrent à peine de son état, et il fixa un regard absent sur la petite figure qui l’avait enlevé. Distant, Evan la regardait sans réellement la voir, entendait sa voix à travers un voile. Sentait les pincements, légers, absents, diffus – is this a nightmare? Se réveillerait-il pour trouver Aedan, le pinçant pour qu’il se tire de la peur nocturne? Finalement, le plat de la main d’Alice s’abattit sur son visage avec violence pendant que l’autre main se glissait à la base de sa nuque, attrapant fermement la racine de ses cheveux. Une inspiration soudaine se fraya enfin un chemin jusque dans sa poitrine, et toute sa stature menaça de s’effondrer sous le coup de la réalisation. « Merlin! I let him go! » Les paroles de la jeune femme s’imprimèrent enfin en lui, et il jeta un regard aux alentours, la structure gémissante de la tour du clocher leur signifiant son impatience.
On leur avait imposé un rôle de guet – il faudrait trouver le prochain point de repli logique pour leurs ennemis. The belfry. Dans l’obscurité, il ne vit pas immédiatement la silhouette du bâtiment symbolique de l’indépendance des bourgs médiévaux. « the roof over there – then the belf – BALLS! » Les gémissements de la pierre maçonnée se transformèrent en hurlements de rocaille, cédant sous le poids de la structure et l’appétit affamé des flammes. Perdant pied, ils eurent à peine le temps de disparaitre dans la tempête iridescente du transplanage pour se poser sur un toit voisin avant que le clocher s’effondre sous leur poids. Lâchant le bras d’Alice, qu’il avait empoigné avec force le temps du déplacement, Evan fit un pas de côté, ses épaules et sa poitrine se soulevant au rythme des respirations profondes qu’il tentait de contrôler. You’re fine. You’re a rock. You can have feelings later. For now, you’re a rock. C’était ce que sa cheffe de section lui martelait depuis son arrivée – rock now, emotions after.
Plus tard, il la remercierait, d’une voix pas tout à fait égale, qui ne s’habillerait pas des trémolos charmeurs et chauds qu’il pouvait adopter au gré de ses envies. Son timbre se ferait grave, plus sérieux que jamais, et sobrement, il lui signifierait qu’il aurait pu mourir brûlé, sans elle. Pour l’heure, ils avaient toujours une tâche à accomplir, et ses traumatismes leur avaient coûté une position enviable. « I’ll be fine », signifia-t-il à Alice, levant une main pour indiquer qu’il avait besoin de quelques instants. Joignant ses doigts sous son nez, le Calédonien continua de respirer, se concentrant sur le souffle qui se glissait entre ses phalanges. « The belfry’ll probably be their next bet to regroup », reprit-il, avant de le designer d’un mouvement de main. « I’ll go check if it’s safe. » Sans attendre de réplique de la part de l’Américaine, la silhouette du géant se fondit dans la nuit, troquée contre celle du rossignol qui prit rapidement son envol. À présent, aucune chance de pouvoir s’en tirer dans les rues sans tomber sur un indésirable – avec un peu de chance, la structure de pierre du beffroi serait inoccupée et ils pourraient simplement transplaner. Il fit un tour rapide de la tour, n’y voyant aucun éclat de sortilège ni âme qui vive – surprenant, eut égard à la nature du bâtiment. Satisfait de sa mission de reconnaissance, l’oiseau reprit forme humaine près d’Alice, la retrouvant accroupie. « Coast’s clear », indiqua Evan, tendant une main ouverte à la sorcière. Attendant sa réaction, il lui jeta enfin un regard franc, dans lequel se glissa la gratitude qui n’eut pas exactement le temps de se rendre à ses lèvres. Rock now, feelings later.
1 : la structure s'effondre sous leurs pieds, avant qu'ils aient le temps de fuir
2 : la structure s'effondre mais ils parviennent tout juste à transplaner
3 : le transplanage se fait sans encombres
4 - 5 : le transplanage réussit, mais ils atterrissent dans une nouvelle zone de danger
6 : ils transplanent, mais Alice est blessée par désartibulement
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Re: way down we go (evalice v) (terminé)
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Re: way down we go (evalice v) (terminé)
suffocate your own empire.
Les secondes s’étaient faites minutes, heures, jours, éternité lancinante à en crever jusqu’à ce qu’enfin le wakefield semble réagir à ses suppliques, les verbales et les autres. Elle avait vu son regard, miroir sans tain ne reflétant que le rougeoiement des flammes et la panique dans ses propres prunelles, sa conscience inaccessible tout derrière. Elle avait craint jusqu’au dernier moment de devoir prendre la responsabilité de le transporter encore ailleurs, sans la moindre connaissance du terrain, de qui se trouverait à leurs cotés quand ils atterriraient, ni même si l’auror retrouverait ses esprits une fois le brasier hors de sa vue. La boule d’angoisse lui avait noué la gorge comme la corde celle d’un aspirant pendu jusqu’à ce qu’elle sente la pression de la main du grand sorcier sur son bras, manquant de lui tomber dessus, et que ses yeux se rallumèrent, seigneur, enfin, comme les deux phares d’une voiture. La comparaison était peu flatteuse, mais elle était pertinente, elle avait craint la panne d’essence, de batterie, que plus jamais le contact ne fasse ronfler le moteur, jusqu’à ce que ce dernier crache quelques paroles frustrées et hargneuses. Mieux valait ça que rien du tout.
Elle n’avait pas fermé les yeux lors de ce second transplanage, sans trop savoir pourquoi. La fumée et la poussière faisaient couler les larmes de ses yeux sans discontinuer, mais ses mains étaient tellement sales qu’elle ne pouvait même pas les frotter sans que cela n’empire le tout. Alors elle battait des cils, très vite, les mâchoires serrées. Oui, ils avaient laissé filer le type qui les avait chargé, mais pour le moment, elle s’en foutait royalement, cherchait un échappatoire à travers la buée humide qui brouillait sa vue. Elle avait peur, alerte, et si il n’y avait pas eu cette saturation d’adrénaline dans ses veines, elle serait certainement roulée en boule dans un coin, à attendre qu’un des gars de l’escouade vienne la chercher. Elle n’avait pas ce luxe aujourd’hui, alors qu’à sa gauche Evan semblait redevenir lui même, enfin, et soufflait quelques mots, lui signifiant qu’elle devait prendre son mal(e) en patience mais qu’il était de retour. Elle se pinça les lèvres, s’astreignant aux mêmes exercices de respiration que lui, occupant comme elle le pouvait ses mains aux jointures blanchies par la cendre en faisant tourner sa baguette entre son pouce et son index. Elle s’appliquait à ne pas le regarder lui, ne pas lui communiquer cette détresse qu’elle maitrisait à grand peine et qui lui vaudrait surement une sacrée décompensation, plus tard.
- You’d better be, it’s not over … Avait elle soufflé sans véhémence, du ton le plus neutre dont elle était capable.
Un hochement de tête machinal accompagna les propos du sorcier d’une bénédiction peu enthousiaste, économisant mots et salive comme autant d’ingrédients précieux du miracle qui gardait sa sanité intacte, malgré tout. Quand Evan disparut dans un battement d’aile, s’éloignant d’un battement d’elle, Alice se laissa glisser contre le mur de pierres sale, s’enfonçant dans un recoin obscure pour se faire toute, toute petite, quasi invisible à un œil mal intentionné. Tout en précaution, elle palpa ses jambes, ses bras, son ventre, guettant la moindre tache rougeâtre malvenue. Elle avait des écorchures, mais rien de bien méchant, ne grimaçant qu’en appuyant l’index contre son coude : elle serait quitte d’un bel hématome sûrement, ce n’était pas si mal. Elle songea un instant à envoyer un patronus en direction des membres de l’équipe d’intervention, ne serait ce que pour les assurer qu’elle était encore en un seul morceau, puis se ravisa : d’abord parce qu’elle n’était pas certainement d’être capable d’en émettre un à cet instant précis, ensuite parce que l’animal n’était pour ainsi dire pas franchement discret, et risquait de trahir sa position, mais aussi celle des membres de l’équipe qu’elle trouverait .. Non, elle devait se débrouiller toute seule, encore un moment.
Elle était toujours tapie dans l’ombre quand l’ethelred revint la chercher, quelques minutes après avoir disparu. Elle observa sa main sans desserrer les mâchoires, véritables vérins d’os et de dentines., mais avant de pouvoir s’en saisir, la chaleur d’un sort offensif lui chauffa le poignet, lui faisant faire un bond sur le coté, presque ventre à terre. N’y tenant plus, elle jura dans un chapelet d’insultes grincé dans la langue de son paternel, lui donnant des airs de sorcière démoniaque maudissant à l’instant quelques générations de leur assaillant. Elle se redressa finalement sans l’aide du Wakefield, se protégeant des étincelles de ce qui ressemblait à l’oeuvre d’un artificier ivre mort d’un sortilège rapide, fronçant les sourcils : c’était quoi, ça encore ?
- … I can tell you this is not one of « our » moves. Murmura t’elle, devançant la probable question de l’auror. Jamais les gars de l’équipe ne lui avaient parlé de ce genre de manœuvres dans des comptes rendus, elle s’en serait souvenue. Is it safe to go through this ? What if one of them explodes when we’ll appear on the roof ?
Les questions étaient elles pour lui ou pour elle-même ? Surement un peu des deux. De toute façon, ils ne pourraient pas s’éterniser là où ils étaient, trop à découvert, et Evan venait de dire que la voie était libre, alors …
- Show me the way, I got your back.
- Les dés!:
1-2 ; Tout juste comme Alice attrape la main d’Evan et avant qu’ils ne transplanent à nouveau, de longs gémissements étouffés se font entendre à proximité, possiblement à l’intérieur du bâtiment sur lequel ils se sont précipitamment posés. S’agit-il d’un auror allié ou plutôt d’un sorcier ennemi ? Chose certaine, iel semble en souffrance.
3-4 ; Alice et Evan disparaisse rapidement avant de réapparaître aux pieds de la tour abandonnée, mais alors qu’il s’apprêtent à y entrer en toute discrétion, la double porte du beffroi s’ouvre littéralement d’elle-même et devant eux. Il ne semble pourtant pas que l’endroit soit occupé et sinon une lumière faiblarde au détour du couloir le plus près, il n’y a que le silence pour les accueillir. La tour aurait-elle été enchantée préalablement ? Si oui, par qui ?
5-6 ; Avant que Alice ne puisse attraper la main de son partenaire, un sortilège fend l’air derrière eux, ratant de peu les deux sorciers en allant exploser dans les airs, quelques mètres plus loin. Bientôt, une multitude de ces petits enchantements explosifs s'élèvent en partance du sol pour éclairer le ciel, tout en semant quelques émanations désagréables en chemin. Appel au secours ou tentative de contrôle de l’espace aérien ?
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Re: way down we go (evalice v) (terminé)
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Re: way down we go (evalice v) (terminé)
(03.08.2020) (mood) (tenue) Les battements de son cœur s’étaient accélérés, ses pensées empreintes de terreur humaine simplifiées par le petit être volatile dont le géant prenait la forme. Le rossignol le calma comme aucune réaction externe n’aurait pu le faire – mais sa mission appartenait à l’homme et non à l’oiseau. Le sorcier reprit forme dès que ses pattes touchèrent le sol, indiquant à l’Américaine que la voie était libre. Le duelliste lui tendit la main, qu’elle ignora superbement – fine. Une pluie d’étincelles s’interposa entre les partenaires, et une alarme se déclencha dans l’âme du futur auror. Someone’s hurt.
À la question d’Alice, il hocha la tête en guise d’assentiment. « it’s one of ours. Harmless, but needs to look like an attack. » Les aurors n’avaient pas affaire à des bêtes incapables d’interpréter un signal d’alarme, mais à des humains – les simples étincelles rouges envoyées en l’air n’auraient fait que peindre le dos du blessé de cercles blancs et rouges. Il fallait leur donner l’air d’une attaque ordinaire, aspect calorifère à l’appui pour maquiller l’appel à l’aide.
Le Calédonien avait-il failli à son devoir envers sa partenaire en ne lui offrant pas de debrief complet sur les tactiques des aurors? Volkine avait affirmé qu’Alice était prête à rejoindre le terrain, et il avait lui-même affronté sa fiancée en duel – savait de quel bois elle était faite. Mais savoir affronter des ennemis et faire partie d’une opération à grande échelle étaient deux choses différentes, et ne devenait pas membre d’une escouade tactique qui suivait des cours de défense contre les forces du mal – sinon, tout duelliste pourrait s’improviser tireur d’élite ou auror. « They’re warm but not hot. Somebody’s hurt », expliqua sommairement l’Écossais à sa partenaire, avant d’ajouter l’information supplémentaire qu’indiquait la couleur du sortilège. « And they’re not alone. » Le sortilège multiplicateur avait été lancé d’une ruelle, plus loin : ils pourraient se déplacer sur les toits pour avoir une vue sécuritaire sur la scène.
Leur entrainement était clair – au sein de la hiérarchie des priorités des aurors, il y avait, d’abord, respecter le plan d’ensemble, pour éviter que des partenaires se retrouvent à exécuter leur part et rentrent bredouille à cause d’un ou deux éléments qui décideraient de faire cavaliers seuls. Les forces publiques n’étaient pas un terrain de chasse pour des individus à l’ego démesuré, mais une machine bien huilée reposant sur la force d’exécution de ses fidèles engrenages. Les poulies pouvaient bien dévier (un peu) du chemin tracé, tant qu’elles finissaient par rejoindre l’ensemble de l’arsenal. Dans l’esprit de l’auror en devenir, les calculs se firent – rapides, comme on le lui avait appris. They said to protect the church, so they couldn’t fall back on it. It’s not an option for anybody anymore. We should protect the next best thing. Mais le beffroi était vide – et en bas, un des leurs était blessé. Semper fidelis. « The belfry’ll wait », fit l’étudiant avant d’avancer vers la source de l’appel à l’aide, faisant signe à Alice de lui emboiter le pas.
En contrebas, les grognements bestiaux ne laissaient pas de doute sur ce qu’ils y trouveraient – un lycanthrope. La bête au pelage de nuit était tenue en respect de peine et de misère par un auror junior, qui se défendait de tentatives balbutiantes de manumagie, qu’il ne maitrisait visiblement pas. Owen. Où était sa baguette? Son compatriote portait de profondes traces de griffures, et ses sortilèges faiblissaient. « Quick! », cria Evan, espérant attirer l’attention du lycan en hélant Alice. Owen en profita pour décocher une énième défense vers la créature, qui avait levé le museau pour fixer son regard sans humanité sur eux. « What do you need me to do? »
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Re: way down we go (evalice v) (terminé)
suffocate your own empire.
Ils avaient allongé le pas pour rejoindre rapidement un sorcier qu’Alice ne connaissait pas, et se battait comme un beau diable face à une créature qui, bave carmine aux babines, claquait des crocs avec des grognements tout sauf amènes, ramassé sur lui même dans une posture de riposte imminente. Ce n’était pas un spécimen énorme, certainement pas un alpha, ni même un béta, bien plus probablement un subalterne laissé là pour faire diversion et ralentir le rassemblement des bipèdes en présence. Pour autant, leur ennemi n’en demeurait pas moins un adversaire redoutable, mortel même, qui esquivait les sortilèges du sorcier fatigué quelques mètres sous eux avec une aisance écoeurante. Alice avait dégluti, difficilement, à cause de l’odeur persistante de fumée et de cendre, mais aussi de l’inquiétude qui grondait dans son ventre, vibrait jusqu’à venir saturer sa gorge : tout son être hurlait au danger et à la fuite, à se cacher de ses grands yeux jaunes qui ressemblaient tant à ceux de celui qui l’avait agressé, des années plus tôt, dans la nuit New Yorkaise. Il fallut toute l’adrénaline disponible dans son encéphale pour anesthésier la terreur, alors qu’enfin Owen levait une demi seconde le nez vers eux, souriait pauvrement à Evan avant de lancer un énième sort pour repousser l’animal.
- He can’t cope with this very long… it’s too fast and he seems so tired …
C’était un euphémisme, d’ailleurs Owen lui-même semblait bien conscient de se rapprocher inexorablement de ses propres limites, s’acculant un peu plus contre un mur défoncé et noircis par les sortilèges qui avaient percuté le béton sale. Il avait levé la main vers eux pour leur montrer l’embranchement de deux allées qui permettaient à la bête de disparaître au besoin dans le dédale rues et des culs de sac: il leur fallait trouver un moins de coincer la bête, d’une manière ou d’une autre, et de la neutraliser d’un sortilège combiné précis et synchrone. Tout un programme bien ambitieux pour trois jeunes gens à l’expérience toute relative. Alice s’était penchée un peu plus sur la balustrade qui les séparait de la cour tâchant de calmer sa respiration hiératique et son esprit tourmenté : elle faisait partie de l’équipe d’intervention, Mirko ne l’avait pas laissé partir sans son arsenal, elle se devait de penser à s’en servir… Il n’y avait pas que la magie dans la vie.
- I got blinding grenades, designed to disturb its senses : wolfbane ashes, silver and wolf pheromones… It won’t stop it but it may give you enough time to reach out Owen and get him out of here ?
Ce n’était pas un sauvetage glorieux, il n’y aurait pas de shining armor ni de lutte à mains nues contre la bête, mais peut être n’était ce pas plus mal et, pour le moment, elle n’avait que cette proposition à lui faire. Toute concentrée qu’elle était, elle oblitéra complètement les détonations dans leur dos qui, si elle avait été plus attentive, lui aurait indiqué qu’Alej et Elizier n’étaient certainement plus très loin, et qu’il ne lui aurait pas fallu plus qu’un cri d’alerte pour les faire rappliquer dans leur direction en moins de deux ...
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Re: way down we go (evalice v) (terminé)
(03.08.2020) (mood) (tenue) La nuit s’emplissait d’une cacophonie de grognements bestiaux et des craquellements magiques. En contrebas, la figure prostrée de l’auror junior qui tentait péniblement de se défendre avec une manumagie qu’il ne maîtrisait pas attendait leurs secours. « He can’t cope with this very long… it’s too fast and he seems so tired … » Evan regardait aux alentours, tentant de voir si de l’aide de la part des chasseurs de lycans était probable – des étincelles fusaient de plusieurs directions, mais les sorciers en avaient probablement plein les bras pour l’heure. Il leur faudrait tenir, en attendant. « Aye » fit le futur auror, évaluant leurs options – les membres d’élite des forces publiques n’étaient pas formés pour parer les attaques d’une telle bête. Affronter des sorciers requérait finesse et intelligence, mais il n’était pas obligatoire d’éviter à tout prix le contact avec son adversaire, sous peine de subir le même sort que toutes les victimes de lycanthropie. Ce genre de combat devait exiger une force brute mariée à un évitement nécessaire qui ne faisaient pas partie de son propre arsenal – puissant, mais davantage capable d’encaisser que d’éviter une attaque au corps à corps. Le Calédonien n’était pas assez stupide pour tenter une manœuvre frontale envers la créature sélène, mais l’Américaine avait raison : Owen ne tiendrait pas encore longtemps. Soudain douloureusement conscient de ses propres limites, Evan jeta un coup d’œil à sa partenaire, qui fouillait déjà dans sa besace. « I got blinding grenades, designed to disturb its senses : wolfbane ashes, silver and wolf pheromones… It won’t stop it but it may give you enough time to reach out Owen and get him out of here ? »
Il fut tenté de lui proposer d’utiliser les phéromones pour diriger le lycan vers un cul de sac et le reste de l’arsenal pour lui interdire d’autres embranchements, mais il n’y aurait pas de solution élégante pour eux : leur priorité devait être de tirer l’auror blessé de sa fâcheuse posture, et ils pourraient atteindre le beffroi, ensuite. Les traqueurs de l’unité de capture seraient bien plus à même de neutraliser l’être lunaire qu’eux – et en attendant, le nid d’aigle ne demandait qu’à être occupé par un camp ou l’autre. Ils étaient en plein cœur du village, aucun des deux embranchements ne laissait paraître un cul de sac d’avance, et ils n’avaient certainement pas le temps de s’en assurer. Uneducated guesses it’ll be, then. Vers l’ouest, des étincelles perçaient l’obscurité, à quelques jets de pierre de leur propre position. « Try sending it west. We’ll meet at the top of the belfry » et il attendit qu’Alice lui indique être prête pour transplaner, le craquement de son déplacement magique se perdant dans les autres éclats des affrontements, plus loin.
Le mouvement se fit, synchrone comme si les partenaires l’avaient pratiqué avant de le mettre à exécution. Une main se posa contre les flancs du jeune auror, à peine la mi-vingtaine, le regard terrorisé et empreint de fatigue pendant que l’autre couvrait ses yeux en prévision de la détonation aveuglante de la grenade, qui envoya de violents flashes dans la nuit. Il eut conscience de la stature énorme et musclée du loup-garou, qui glapit de douleur face à l’éruption brutale de lumière avant de prendre en chasse un mirage. « Leg’s broken », râla Owen à ses côtés pendant que le Calédonien tentait de deviner la meilleure posture à lui faire adopter avant de transplaner avec lui. « We’ll get ye a walking stick, old man », répliqua l’animagus avant de le tirer vers le haut, laissant son cadet s’appuyer sur sa jambe valide et le laisser prendre le reste de son poids en charge. Besides, you’ve got bigger problems now. Les lacérations sur son bras gauche ne mentaient pas, et le Britannique serait probablement condamné à des transformations mensuelles, lui aussi. Certain que la posture de l’auror ne provoquerait pas davantage de dommages pendant le transplanage, ils disparurent dans la nuit, pour mieux atterrir sur le plancher du nid d’aigle désert du beffroi.
Evan aida Owen à s’installer par terre, le dos contre le mur de pierre de la construction médiévale, en attendant l’arrivée d’Alice. « My partner’ll certainly have a wiggenweld or two in that bag of hers », dit-il au blessé, qui lui sourit pauvrement. « Your partner, hm? Thought you were engaged », croassa le sorcier en adressant un simulacre de baiser au Calédonien, qui leva les yeux au ciel en prononçant ferula. D’étroits bandages se formèrent autour du bras du Britannique. Il en savait peu au sujet des lycans, mais juste assez pour être conscient que la lycanthropie n’était pas automatique après une morsure, et qu’elle avait à voir avec l’équivalent d’une maladie. En l’occurrence, vulnera sanentur pourrait le condamner d’avance. « D’ye really see me calling her my fiancée on a mission, dobber? » (idiot) Toussotant, la figure éclopée haussa faiblement les épaules. « I’m the one with the broken leg and the bad news to announce my parents, mate. Humor me ». Evan s’affairait à colmater par métamorphose l’escalier en colimaçon qui donnait accès à la trappe dans le plancher du dernier étage du beffroi. « Fine, but if she has that bone potion I’ll make you swallow it myself », menaça-t-il avant de se placer en position de guet à partir de la meilleure ouverture. Il avait une excellente vue sur le village, sur les combats qui se déroulaient en contrebas. « You’re an ass, you know that? » Les avant-bras appuyés contre la pierre maçonnée, il se plaça en position pour tirer avec précision sur des assaillants, en contre-bas, et adressa un sourire ravageur à Owen. « Aye, but a good-looking one. »
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Re: way down we go (evalice v) (terminé)
suffocate your own empire.
La bombe artisanale avait explosé dans un maelström de bruits assourdissants et de lumières aveuglantes, dont elle s’était protégée de son bras par dessus son visage. L’animal avait glapi, et sans battre en retraite, était parti dans une direction inverse à celle qu’avaient pris les deux hommes. Enfin, elle s’autorisa un soupir de soulagement, et ses jambes manquèrent de flancher, dépourvues tout d’un coup de la tension qui maintenait ses cannes bien droites. Maintenant, rejoindre le beffroi. Attendre la cavalerie. Elle s’était donnée de petites claques pour chasser le froid qui mordait ses joues, pour se rasséréner aussi, mais avant de pouvoir projeter son intention en direction de la tourelle, le bruit d’un pas clouté la fit se retourner, en posture de défense.
- … Easy Girl, it’s me.
Parfaitement dégueulasse, Magnus venait de bondir d’un autre toit voisin pour s’écraser non loin d’elle, frottant sa joue ensanglantée d’un revers de la manche de sa veste en cuir. Magnus, le progressif, le mal peigné que l’on confondrait bien volontiers avec un hybride sous la lune. Les bottes écorchées, le regard rendu luisant par l’adrénaline, il s’était dirigé rapidement vers elle, attrapant ses poignets sans douceur pour l’inspecter d’un œil expert, avant de secouer la tête.
- Your ballarina ?
Elle désigna le clocher, respirant bien mieux maintenant que ses narines étaient saturées de l’odeur musquée du membre senior de la brigade. Si il était là, en éclaireur, comme souvent, c’était que le reste de l’équipe ne tarderait pas. Il hocha la tête sans mot, l’incitant muettement à continuer, vite et bien. L’économie de mots pour gagner le temps, précieux, dans leur métier.
- Safe, but there is a .. casualty. We had to exfiltrate him before …
Magnus avait levé la main, portant son pouce et son index à ses lèvres sèches pour siffler au vent, avant de lui asséner une petite tape sur l’épaule.
- Keep them safe, There will be bad blood, and you’re not ready for this. Go.
Elle ne songea pas une seconde à discuter les ordres du second de Mirko, remontant le col de sa veste avant de disparaître dans un craquement, alors que le reste de l’équipe apparaissait, baguette ou arme au poing, tous plus débraillés et sales les uns que les autres, mélange de boue, de sueur et de sang. Pas le leur d’ailleurs. Et ce n’était pas fini.
Alice vérifia d’un mouvement latéral qu’elle n’avait pas été suivie, puis parcouru la dernière volet de marches qui la séparait du sommet du beffroi, d’où la voix un peu étranglée d’Evan s’élevait, assourdie par un souffle un peu court.
« ...I’ll make you swallow it myself »
-Oh, dirty talk. Love it.
Owen avait poussé un ricanement un peu plaintif, et après une oeillade vers le Calédonien d’ores et déjà placé près d’une meurtrière, elle s’était penchée vers le rookie blessé, un genou à terre, attentive à sa respiration sifflante alors qu’elle cherchait une potion dans l’une des poches magiques de sa veste.
- Sillyness looks good on you Owy, could be mistaken for bravery. No open up your mouth before He does it himself.
Parce que l’auror flirtait dangereusement avec l’inconscience, l’américaine était à présent à califourchon sur son corps qui s’avachissait, maintenant sa nuque pour le faire boire sans s’étouffer. La main du sorcier l’agrippa dans un reflexe pavlovien qu’elle ne repoussa pas : elle aurait le temps de le faire blémir dans des circonstances moins dramatiques. D’une poigne ferme mais charitable, elle l’avait mis en position latérale de sécurité, et se tenait debout à ses cotés, impuissante mais protectrice. Il n’aurait pas fallu que quelqu’un les prenne bêtement à revers parce qu’ils ne surveillaient plus la porte. De temps à autre, elle jetait un coup d’oeil au Wakefield, de dos, qui faisait sa part, comme chacun d’entre eux. Elle n’avait pas le coeur à sourire, mais il se serra, un peu, pour d’autres raisons. Ils demeurèrent là un long moment, presque jusqu’à l’aube, et qu’un sifflement familier la fasse ouvrir la porte prudemment. La horde les entraina avec eux sur ce qui était à présent un champ de bataille, et bien malin celui qui saurait déterminer qui des gagnants, qui des perdants. Au petit jour, chacun compterait ses pertes et ses gains et, par miracle, il n’y avait pas de morts parmi les fonctionnaires du ministère. Cela s’en était fallu de peu, pourtant, et personne n’osa parler de victoire sur le chemin du retour ...
Rp fini
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