- InvitéInvité
NFWMB (evalice xii)
Ven 16 Avr 2021 - 15:45
nothing fucks with my baby,
01 mars 2021, 15:00. (mood)
give your heart and soul to charity
'cause the rest of you, The best of you,
honey, belongs to me.
(outfit) Les drapés agréables de l’antre des nymphes formaient un écrin autour d’une scène de frustration intense. Là où l’ancienne volière avait été restaurée pour accueillir une atmosphère féminine et délicate. Si elle continuait, Alice risquait de faire exploser un pouf par agacement, et Evan avait cru distinguer quelques injures dans un accent cajun profond. Les aspérités chaudes du mélange entre langues africaines et français colonial étaient méconnaissables, mais la posture de l’Américaine était suffisamment claire pour être déchiffrée. Lèvres pincées, dents serrées, il ne s’agissait sûrement pas d’un chapelet de délicatesses qu’elle offrait à l’ambiance bleutée de l’endroit. Evan se composa un air neutre, bien qu’une part de lui était hilare, et c’était de bonne guerre : sa fiancée maître en toutes situations, araignée tout sauf discrète tissant sa toile et ayant le culot de la montrer à ses proies qui s’y embobinaient généralement de leur plein gré, elle était une habituée du contrôle.
Le Calédonien commençait à la connaître, l’amphisbène : à l’aise tant qu’elle se sentait prédatrice plutôt que proie, actrice plutôt qu’objet passif, elle déchantait dès que le cadre n’était plus régulé par ses aspirations à elle. C’en aurait été touchant, et ce l’était un peu, si ce n’était pas plutôt comique à ses yeux : justice, peut-être, de s’amuser en privé de la déconfiture d’Alice, malgré la sincérité de son aide. S’il s’agissait d’un apprentissage réellement crucial ou grave, il ne se le serait pas permis : mais l’animagie n’était nécessaire qu’à bien peu d’âmes, et sa vipérine fiancée semblait s’en tirer plus qu’adéquatement, en 27 ans (bientôt 28, lui murmurait à l’oreille une voix organisée et alliée) d’existence sans capacités de transformations. Légèrement en retrait, ses longues jambes dépliées devant le canapé dont il occupait l’accoudoir en dédaignant les coussins, le futur auror fixait la jeune femme qui s’énervait devant lui. Il retint la pique amusée qui lui franchit presque les lèvres lorsqu’elle le fusilla du regard, arborant une expression quasi angélique. What did we say about reading my mind, lass?
Lorsque la grymm finit sa complainte frustrée – il s’étonna d’ailleurs que tous les poufs aient survécu – Evan la regarda franchement, habité par l’assistant de métamorphose qu’il avait été l’an dernier. S’il avait préféré rejoindre Cléopatra comme assistant de dcfm, c’était d’abord par affinité envers l’Égyptienne. Ses talents magiques s’étaient toujours mesurés à l’aune de la métamorphose, l’Écossais vivant son environnement en perpétuel besoin de changement. Il n’y avait rien que le musicien ne se voyait pas imaginer en une version différente, et peut-être aurait-il fait un architecte talentueux, s’il avait été capable de passer sa vie penché sur des paperasseries et divers plans plutôt qu’à exercer un métier d’action. La voix calme et dénuée de toute trace d’hilarité, son fiancé se leva, incertain de la marche à suivre – serait-elle plus réceptive à son toucher d’amant ou à la rigueur de l’assistant? Dans le doute, il choisit le second, convaincu que la nymphe aux appétits gargantuesques serait capable de passer ses nerfs sur lui, les vêtements en moins. (why so reasonable?) Parce qu’il avait lui-même l’esprit ailleurs, peut-être. Vers une paire de prunelles trop claires, et la bombe lâchée par l’Helvète.
Evan refusa donc de s’approcher trop près d’Alice, scient de la tendance de leurs corps à vouloir se trouver même aux moments les moins opportuns. « You’re trying too hard », se contenta-t-il de dire sans chaleur particulière dans la voix, les bras croisés de l’observateur sous une chemise roulée aux coudes, révélant ses cicatrices héritées d’une ancienne attaque sous sa propre forme d’animagus. « Would you like to take a break? »
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Re: NFWMB (evalice xii)
Dim 18 Avr 2021 - 14:27
nothing fucks with my baby,
01 mars 2021, 15:00. (mood)
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honey, belongs to me.
(outfit) Des mois. Cela faisait des mois qu’elle s’entraînait en vain. Pas des heures, pas des semaines, non, des révolutions lunaires entières, pour ne pas avoir au final l’impression d’avancer, ne serait ce que d’un pouce. Ce n’était pas faute d’y mettre énergie et volonté, pourtant, elle exploitait aujourd’hui tous les moyens (surtout humains) à sa disposition pour parvenir à ses fins. Elle avait usé et abusé de la patience d’Oscar et de Dayana pendant des sessions interminables, ou chacun y allait de son conseil, de sa méthode, pour qu’enfin elle parvienne à échapper à son enveloppe humanoïde pour découvrir son apparence animale, sans résultat probant. Aucun d’entre eux n’avait baissé les bras, ni même tenté de la démotiver : les Hangbé avaient l’animagi dans le sang, pour la plupart, il s’agissait d’une normalité relative, elle allait bien finir par y arriver, sur le tard certes, mais la victoire n’en serait que plus belle.
Quand Evan lui avait proposé de l’aider, animagus émérite depuis des années, elle n’avait pas pris le risque de faire semblant de tergiverser une seconde : elle avait accepté, bien sur, avec enthousiasme, malgré l’inconfort relatif qu’il y aurait à la situation. Elle n’aimait pas l’idée qu’il puisse lui faire la lecture à ce sujet là (comme si sur d’autres, elle s’en laissait compter docilement), et se sentir en défaut face à celui qui était pourtant assez largement son aîné. Qu’il ait eu six ans d’existence supplémentaires pour arriver à ce niveau de maitrise lui importait peu, l’égo de l’ensorceleuse la faisait grommeler dans son coin et, pire encore, la rendait presque mauvaise quand l’amusement frisait dans les prunelles écossaises. Don’t you dare laughing at me. I’ll kill you. La fatigue n’aidait pas non plus. La veille, elle avait passé la matinée à peaufiner les comptes rendus d’intervention baclés par Asher et Malkov second du nom, qui avaient trouvé ça de toute évidence très très drole de renverser la moitié de leur petit dej sur le parchemin qu’elle avait du déchiffrer à la manière de runes anciennes, avant d’en rendre un exemplaire décent à Garrett, avant de filer à la bibliothèque nationale récupérer un ouvrage qu’elle avait réservé des semaines plus tot, et qu’elle ne pouvait conserver que pour soixante-douze heures, dans l’ouvrage était précieux et réclamé. Elle avait passé la nuit à le compulser à la recherche d’une référence que lui avait soufflé à mot couvert Amelya Delgado dans une de ces dernières missives. Elle n’en avait trouvé qu’une mention sur les trois qu’elle était censée relever, elle devrait probablement s’y remettre une partie de sa soirée prochaine, à grand renfort de café hautement concentré ou de maté.
En un mot comme en cent, Alice n’était peut-être pas, finalement, dans les meilleures dispositions pour parvenir à ses fins cette après midi-là. Elle avait envoyé voler à travers la pièce l’un des coussins de soie moirée qui s’écrasa mollement contre les verrières, éructant quelques mots dans une langue à moitié inventée par elle et ses frères il y a bien longtemps (mais ça, c’est une histoire que l’on vous racontera une autre fois), avant de tirer sur les bouts des deux nattes plaquées qui tombaient sur ses épaules, soufflant profondément de frustration par ses narines dilatées. Elle le sentait, elle n’était pas si loin, il y avait bien cette chose qui l’appelait, à l’intérieur, mais il lui manquait ce dernier pas de côté, ce déclic qui ne venait pas, sans parvenir à mettre le doigt dessus. Alors qu’Evan se redressait de son assise à semi avachi, qu’elle avait un instant eu terriblement envie de faire tomber en faisant disparaître la table basse (pulsion immature, tout juste contenue), lui échappa un ricanement grogné, à la limite de l’aboiement.
- No.kid.ding.
Gnagnagnagna would you like to take break ? Elle plissa le nez, fort, si fort, retenant une réplique aussi infantile qu’insultante à destination de son fiancé, qui, à coup sur, la devinerait rien que dans la noirceur de ses iris orageuses. Ils étaient loin, les lagons lénifiant de sirène séductrice. A une divinité fraternelle près, elle l’aurait foudroyé sur place. Il n’était pourtant que le témoin de sa frustration et de sa fatigue, et non la cause (pour une fois, tiens).
- Idontwantabreakiwanttosucceed.
Un soupir, et elle se pinça les ailes du nez tout en faisant apparaître verres et boissons fraiches sur la table. Et du chocolat tiens, parce que pourquoi pas, ça ne faisait jamais de mal à personne.
- … Maybe it’s not what I want, but what I need, is it, oh my President ?
Grognement, bouchée hargneuse et chocolatée, avant de remplir son verre d’un très, très raisonnable sirop de fraise, avec des glaçons. Elle avait la mine boudeuse des mauvais jours et, Evan commençait à le savoir à présent, dans ces cas là, il n’y avait pas grand-chose à faire, à part la distraire de la source de son ire...
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Dim 18 Avr 2021 - 16:07
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01 mars 2021, 15:00. (mood)
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(outfit) La mauvaise foi crasse qui dégoulinait de la voix d’Alice lui fit plisser les lèvres, pinçant la bouche de son mieux pour éviter de se gausser ouvertement de la déconfiture de la Grymm. L’aspect que prenait l’étudiante face à l’échec était trop comique pour ne pas la souligner – peut-être plus tard, cela étant dit, lorsqu’elle ne serait plus occupée à le fusiller du regard. D’instinct, il se redressa, comme si sa posture pouvait lui donner un air autre que celui qui peignait présentement ses traits. À mi-chemin entre l’attendrissement condescendant qu’on réservait aux enfants qui piquaient une crise et l’amusement de voir quelqu’un qui avait l’habitude d’être une gagnante déplaisante échouer et mal gérer son échec, il présenta un simple sourire compatissant à sa fiancée. Mais oh, que les yeux ne tentaient pas de mentir sur son état hilare, qui plissait légèrement ses pattes d’oie. « Idontwantabreakiwanttosucceed. » Face à l’entêtement juvénile d’Alice, Evan laissa tomber « Lass, I don’t think it’s happening today. »
L’amphisbène (la sienne.) soupira si fort qu’on aurait cru une tragédienne grecque, et un nouveau rire fut retenu de justesse – non, ça ne pouvait décidément pas être bon pour son système cardiovasculaire, il faudrait bien qu’il sorte éventuellement, mais dans l’idéal, très loin d’une minuscule duelliste capable de tenter de lui faire la peau pour cet affront. « … Maybe it’s not what I want, but what I need, is it, oh my President ? » Amusé et attendri par la mine grognasse et mauvaise de l’Américaine, Evan la rejoignit pour mieux déposer un baiser compatissant (oh, la hardise) sur ses lèvres – sur le front, et il aurait perdu une main. « Come here », fit-il, laissant la sorcière le rejoindre plutôt que de l’attirer à lui. Si d’ordinaire, elle se plaignait parfois lorsqu’il s’emparait d’elle sans la consulter, désormais elle serait capable de demander à sa grand-mère Dubois de le transformer en grenouille lors de leur prochain passage en Louisiane. (A great big party every night, that doesn't sound too bad.) « We can go out to the club and you can make the whole range of mannequins pay for the world’s insolence on your valliant attempts », suggéra le futur auror, énumérant les suggestions qui sauraient peut-être consoler le coeur insulté et chagrin de la jurist. « Or we can get drunk in the worst possible pub we can find, or go show that two-bit dobber Pajares who’s the best at darts ». Il rit, avant d’attraper une pièce de chocolat pour y croquer ses propres soucis familiaux. « What would you like, lass? »
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Lun 19 Avr 2021 - 9:39
nothing fucks with my baby,
01 mars 2021, 15:00. (mood)
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(outfit) « Come here »,En trainant les pieds sur le tapis aux boucles douces sous sa voute plantaire, l’américaine était venue s’échouer contre le torse de son fiancé, après un baiser rapide, pour pousser un cri de frustration étouffée (par l’impressionnante musculature abdominale), tambourinant sans agressivité sur ses pectoraux, avant de laisser retomber ses bras de part et d’autres de son corps. Grmpf. Elle s’entêtait trop. Oscar lui avait déjà dit. Dayana aussi. Même son père, avec un petit soupir chargé de fierté malgré tout, sa cadette ne lâchait rien, jamais, et il en était sur, elle finirait pas obtenir ce qu’elle voulait, probablement sous une forme animale glorieuse, à l’image de ce patronus qu’elle avait réussi à créer alors qu’elle était encore adolescente dans son école américaine.
Le visage toujours à moitié planqué contre le physique avantageux de l’écossais, elle grognait ou soupirait à chaque proposition de sa part, alors qu’aucune ne trouvait grâce à ses yeux, vraiment. De tête, la salle de duel était prise cette après midi par l’un des enseignants qui devaient tester un de ses cours sur des êtres inanimés, avant de mettre ses étudiants face à un péril imminent. Quant à l’idée d’allée se saouler dans un pub miteux… Elle était peut être désespérée, mais il était à peine l’heure du thé, alors la picole … C’était un coup à s’attirer des ennuis, et si lui ne semblait plus se soucier du regard des autres et des ragots, elle avait encore une image entre ombre et lumière à préserver, et elle n’était pas encore tout à fait prête de la voir voler en éclat.
- My realm for a good game of pool …
Elle relève un peu le front, inspire son haleine chocolaté, les effluves sucrées lénifient un instant ses traits froissés, et elle enlace la taille du Wakefield de ses bras. Ce qu’elle voulait ? Réussir à achever ce fichu processus de transformation, mais elle n’allait pas faire dans le comique de répétition. Des fois, on a pas toujours ce que l’on veut.
- Talk to me. How was it, your first time ? Your first transformation ? Did you guess your animal form, or not at all ?
La tension était toujours là, dans ses muscles crispés, compacts, dans sa posture aussi, un peu moins dans sa voix. Elle avait l’agacement aigue, Alice, des éclats tranchants comme les diamants des carrières familiales, mais elle ne restait pas bien longtemps sur les dents, si l’on alimentait pas le feu de ses humeurs. Elle avait déjà vu Evan sous sa forme d’oiseau (en)chanteur, clin d’oeil facétieux de la nature d’en avoir fait un représentant si petit de son espèce, lui qui était si grand. Il y avait surement une anecdote, une histoire derrière tout cela, et ça lui changerait surement les idées, juste assez pour réessayer une dernière fois, avant de jeter l’éponge. Une toute petite dernière fois.
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Sam 24 Avr 2021 - 14:11
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01 mars 2021, 15:00. (mood)
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honey, belongs to me.
(outfit) Sa stature se fit forteresse pour accueillir les coups sans force de sa fiancée – il le savait, pour avoir porté les ecchymoses sur la mâchoire d’une droite un peu trop bien lancée lors d’un duel. Le musicien retenait son hilarité touchée, amusé mais ému de la sentir si ouvertement vulnérable et cherchant son contact, elle qu’il avait vue plus souvent qu’autrement en parfaite maîtresse de la situation. Une pensée curieuse se faufila en lui, se demandant si elle oserait se montrer en capricieuse frustrée devant un public, ou si la vipérine demoiselle ne se permettait ces écarts qu’avec un cercle privilégié. Le questionnement fit naître un pli aigu dans son estomac, et il s’en détourna pour mieux énumérer ses propositions de distractions, que la jeune femme refusait de grognements exaspérés contre ses pectoraux. « Whatever the lady commands », répondit Evan, lui adressant un salut militaire plus qu’exact – non pas qu’on puisse trouver en son esprit l’âme d’un suiveur acceptant les ordres sans discuter, mais il fallait reconnaître que le théâtral cadet avait exécuté cette figure de nombreuses fois. À défaut de conviction, la pratique se suppléait gracieusement aux formes. Mais de formes, celles de l’amphisbène se faisaient capricieuses, du genre qui réclamait sans trop réfléchir – il fallait une distraction ou une autre, qu’importait où poser l’attention pourvu qu’elle soit distraite. « Talk to me. How was it, your first time ? Your first transformation ? Did you guess your animal form, or not at all ? » Souriant comme on le ferait à un enfant fatigué par ses propres frustrations, le musicien se contenta de refermer les bras autour d’elle, une main se posant sur la nuque de la lionne couverte d’écailles pour masser la tension qui s’accumulait sous les muscles crispés d’impatience butée.
Et s’il était parfois avare de partages émotifs, le Calédonien s’était toujours montré généreux de son expérience : car là où les conseils s’échouaient souvent sur des berges tout sauf réceptives, on pouvait faire ce qu’on souhaitait d’une histoire. L’humeur fermée y verrait un conte auquel attacher son attention, sans s’y attarder davantage, alors que le besoin de sagesse, conscient ou non, pourrait y trouver une source précieuse et discrète. Là où le ton se faisait chuchotant et subtil pour raconter une anecdote grave ou honteuse, la voix savait s’improviser maîtresse du rythme cardiaque de son spectateur en adaptant ses trémolos aux prunelles de son public. Le sentiment du réceptacle importait davantage que celui du conteur, mais on ne pouvait blâmer ceux qui s’épanchaient à son delta, alluvions abreuvées d’excellentes et de moins bonnes décisions. Parmi celles-ci, il y avait celle, viscérale, d’exercer la métamorphose jusqu’à étendre ses arcanes à soi-même.
Evan posa le menton sur le sommet de la tête d’Alice, les vibrations caverneuses de sa cage thoracique accompagnant celles de sa voix. « I was bumped up a couple of classes for transfiguration, when I first came here. I suppose I’ve always had a yearning to transform my surroundings », murmura le Wakefield à son oreille, le ton caressant qui annonçait le prologue et invitait à la patience – on n’intimait pas à un Écossais un sobre get to the point, jamais. Un peuple de conteurs, et pour parfaire les traditions orales celtes, il fallait une patience qui avait cruellement fait défaut à Alice – et son fiancé la connaissait assez désormais pour la savoir curieuse, à tout le moins en ce qui le concernait. Les lignes absentes du dossier qui avait peint son portrait inexact avaient dû être aussi impossibles à combler qu’un sourire affectueux était probable sur le visage de Beth Crowley, et étaient demeurées sévèrement gardées par leur secret : l’Américaine et sa famille n’avaient pu avoir accès à certains témoins précieux des premières années du Calédonien comme étudiant. Le besoin de transformation, pourtant, elle l’aurait bien compris, ne serait-ce que sous le regard d’une pleine lune, là où il s’était montré plus retors que la féline vipère ne l’aurait cru – sans le vouloir, le fils de son père.
« At first, it was small – and apparently very annoying to duelling opponents », sourit le bretteur. « But I was lucky : my professor had a soft spot for rebellious yet brilliant students, and she decided to tutor me ». Il n’y avait aucune modestie dans ses mots, tout au plus un amusement serein – on ne lui ferait pas admettre des défauts qui n’existaient pas, au fils cadet, et si ses traumatismes familiaux tenaient lieu d’une véritable armada à ne pas toucher, l’Écossais était conscient de ses atouts magiques. « Merlin knows the idea that the universe is there to be bent to one’s will is arrogant, but I couldn’t help it. I saw everything as a possibility for more, and I became ravenous. Hungry for transfiguring everything around me for the sake of it, to see if I might twist a structure into something else. A few ex-architecture students will tell you a couple of their supervised exercises happened because I underestimated the integrity of a structural wall or two, but I figure they got more practice out of it », et il rit, le Calédonien, les ridules de joie creusées le long de ses traits alors qu’il se remémorait les remontrances agacées du titulaire de la chaire d’architecture, protégé qu’il était jadis par sa mentor qui se contentait alors de rétorquer que les étudiant.es pourraient bien bénéficier d’un travail dirigé supplémentaire ou deux.
Un baiser se faufila sur le front d’Alice, et le duelliste poursuivit son histoire, le regard céruléen perdu entre deux étendues de velours bleu canard. « My – err, father had started negotiating an alliance fairly early. Apparently I was a better prized pony that what you Hangbés got stuck with, back then. Mostly proper, raging hormones but certainly no stain on my name at the time. I was trying to please him, or rather to honor whatever it meant to carry my name in this country » (le poids était lourd, il l’avait toujours été, il y avait la lourdeur du nom, gravé sur les pierres du Ministère, il y avait les structures claniques à honorer, il y avait les sacrifices de ses ancêtres, il y avait l’excellence paternelle et fraternelle, il y avait tout sauf l’espace pour un adulescent rebelle qui rêvait de musique et de liberté) « No bother – you know, of course you do. If your parents chose us. » Ils s’étaient choisis, Hangbé et Wakefield, pour ce qu’ils valaient – droiture et légitimité d’une part, richesse et puissance sans réelle pierre d’assise britannique des héritiers récemment arrivés de l’autre. « For a brief period of time, I tried to please him. To change myself. To a point where I tried to bury whatever it was that constituted the most useless frivolities », cita-t-il en applatissant davantage encore son accent edimbourgeois pour émuler la voix de son père – les mêmes sonorités que celles du fils. « I became less interested by my surroundings than by myself, at that point. That’s when my tutor suggested I might try my hand at animagics. I’d love to tell you I failed at first, but I didn’t. It felt like breathing fully after gasping for fresh air. » Ses cérulés coulèrent vers l’Américaine, lui adressant un sourire – et un défi. « I was wrong about my shape, though. Can you guess what I thought I might turn out to be? »
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Re: NFWMB (evalice xii)
Sam 24 Avr 2021 - 17:41
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01 mars 2021, 15:00. (mood)
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(outfit) Sans être bêtement lénifiante, la voix d’Evan invitait au voyage, à une écoute attentive, les yeux clos. Les mots étaient choisis avec soin, l’introduction était la somme de détails amusants formant un arc narratif structuré, qui poussait à vouloir aller plus loin. L’américaine s’accrochait à ses mots pour dessiner les paysages, le croquis de sa face juvénile où se retrouvait son menton volontaire, ce sourire conquérant et agaçant et des yeux perçants d’intelligence. Elle y dilua mentalement ce qu’il fallait de malice adolescente, et un pli supplémentaire sur les lippes pour les rendre plus provocantes, tête à claque parfaitement parfaite. Du genre à faire bouillir les fressures de ses messieurs de rage, et de luxure celles des demoiselles. Le portrait du jeune Wakefield achevé, elle lui offrit un décor, salle de classe et mode du début des années 2010 incluses, à grand renfort de leggings et de uggs beiges infâmes. Le tableau l’amusa beaucoup, lui tirant un petit sourire en coin, avant que l’épopée ne se poursuive : Enfant prodige devient adulte éclatant, et puis le poids des obligations, écrasants, dont on ne se défait que par les excès en tout genre.
Elle imagina toutes les métamorphoses iconoclastes du sorcier, à la limite du vandalisme, les cris d’orfraie de ses camarades de classe qui voyaient leur tasse de café se transformer en toupie ou en pièce d’échec, leur livre en bouquet de fleurs. Cela devait être aussi amusant que crispant, plus encore quand l’étudiant offensé se trouvait face au Wakefield qui le dépassait probablement d’une tête, la mine réjouie de la réussite de ses expérimentations.
Quand il mentionna ses premières fiançailles, commentaires acerbes à l’appui, elle avait levé le nez en sa direction, un sourcil haussé. Elle n’avait pas besoin de rajouter quoi que ce soit, évidemment, elle savait, ce que ce patronyme signifiait, les portes qui s’ouvraient à sa mention dans toute la perfide Albion et au-delà. Elle avait fini par comprendre, aussi, que cela lui avait brisé les os, lui qui avait refusé de courber l’échine qu’il avait de si élancé, pour rentrer dans la case qui lui était destinée avant même sa naissance. Alors non, elle ne pipa mot, le laissa continuer. Simplement, sa main reprit ses errances le long de sa nuque, douces circonvolutions en caresses du bout des doigts. Elle souffla en revanche, soupir par le nez un peu contrarié, quand il lui concéda sa réussite spontanée de virtuose né. Agaçant personnage, elle aurait presque préféré qu’il lui mente, un tout petit chouilla, ça l’aurait surement réconforté une seconde, mais elle se ressaisit, se reculant un instant le temps de se saisir de sa boisson en réfléchissant à sa question.
- Let me see … You were a smart aleck, a bit pompous and cocky … you probably dreamt about an amazing animal, strong, impressive and agressive… You thought you would turn into a magnificent lion ? Or … A big, muscular stallion ?
Est ce qu’elle était un peu moqueuse ? Non, elle l’était totalement, sa boisson sans alcool aux lèvres, vidant son verre d’un trait avant de s’asseoir sur l’un des canapés en tailleur, tapotant la place à coté d’elle. Elle voulait savoir si elle avait visé juste, et surtout, ce qu’il avait ressenti quand il avait vu ses doigts disparaître au profit d’ergots, et son visage se transformer en trogne de piaf, minuscule volatile concentrant toute sa haute stature … songeant d’ailleurs qu’elle n’aurait probablement pas le droit à un ramage doux et délicat pour sa part, mais probablement à un cuir épais et rêche...
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Sam 8 Mai 2021 - 18:45
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01 mars 2021, 15:00. (mood)
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(outfit) Face à la moquerie de sa fiancée, Evan présenta un air goguenard et ravi – là où, à peine un été plus tôt, il se serait agacé à la moindre taquinerie de la part de l’Américaine, il voyait désormais ses commentaires amusés pour ce qu’ils étaient : une invitation à bretter. Sans la suivre, il se contenta de l’observer rejoindre le canapé, yeux coulant le long de sa démarche chaloupée pour mieux se repaître du spectacle. On aurait pu assumer qu’il était inconscient, les pas de la Hangbé se faisant tantôt appuyés, tantôt aiguisés lorsqu’elle devait fondre sur une proie, mais le portrait en valait-il moins les œillades teintées de langueur parce qu’il était calculé? Jamais – car c’était à lui qu’elle l’offrait. « Merlin no, a lion would be useless as a disguise – your Hangbé family must suffer of it around here, Scotland’s wildnerness isn’t exactly known for it’s alligators, hm? », sourit le Calédonien, mais il y avait un accès de plaisir entièrement visible au fond de ses cérulés, le futur auror n’étant pas de ceux qui s’insultaient d’être transparents pour ces questions. Il n’y perçut pas une pique pour son caractère téméraire et tout sauf humble de l’époque – il l’était tout à fait, figure caricaturale de griffondor dont la profondeur ne s’était manifestée que plus tard. « But yes, you quick-witted lass, you’re right. »
De quelques longues enjambées, il s’installa aux côtés d’Alice, accueillant les chevilles que la grymm posa sur ses cuisses avec un sourire, ses doigts traçant d’innombrables chemins le long de sa peau alors qu’il parlait. « I did fancy myself a stallion, because that’s the bit of freedom I enjoyed at the time, with my own horses. And also because as a future auror I was the most Kenneth – I think you Americans say Chad? – student amongst a bunch of them. So obviously I had to be something big and muscular ». L’aveu se ponctua d’un haussement de sourcil et d’une flexion musculaire du biceps pour l’accompagner, en un air caricatural plus qu’acceptable du mindless jock dont il aurait si aisément pu épouser les traits.
Paisiblement, il se laissa aller vers l’arrière, un peu, savourant cette impression de paix languide qu’il éprouvait désormais en la présence de la juriste. Près d’un an plus tard, de se présenter détendu avec elle – mieux encore, que la serpentine demoiselle puisse lui inspirer un entêtant mélange d’affection et de désir – le surprenait. Le Calédonien ne saisissait pas toute l’ampleur (ou ne cherchait-il pas à le faire?) de la nouvelle profondeur de leur relation, se contentant d’accepter qu’être avec Alice lui faisait du bien. « But even if I had expectations and hopes, I wasn’t nervous about it. The unknown felt exciting and full of promises, and I suppose that my own frustrations with who I was expected to be had a lot to do with it. This was something that belonged to me entirely, that my father couldn’t do anything about ». L’enivrant besoin d’inconnu, d’aventure – il avait espéré une forme équine, certain de la logique de sa réflexion, mais avait accueilli sa nouvelle forme avec une surprise émue.
« Music was … well, it wasn’t something he especially encouraged. It was all fun and games if I could be shown off as a properly educated son, the type that could be quick-witted and also master whatever the European etiquette required of us. He never expected me to yearn for it deeply. And Merlin knows I tried not to. » Evan adressa un pauvre sourire à Alice, celui de l’enfant blessé, son entêtement buté et oppositionnel, et déçu, malgré tout, de ne pas avoir été accepté par le Directeur pour ce qu’il était depuis sa jeunesse : un artiste, jusqu’à la moelle. « I tried telling myself it was a charming hobby, nothing more – but here it was, as clear as the moustache on Dhan’s face : I was a singing bird. » Un oiseau chanteur, révélateur de sa nature profonde. « I wasn’t ready for it, and it … changed things, for me. It sent me on the path to help @Jaïna MacLeòid escape her wedding, and break my own engagement. » Doucement, il fixait son regard sur les chevilles de la sorcière, ponctuant ses mots de caresses – pour adoucir le poids des souvenirs dans sa mémoire, le moment où le fils cadet s’était enfin rendu à l’évidence : qu’il pouvait demeurer malheureux dans le sillage de son père, ou trahir ses idéaux familiaux pour demeurer vrai. Dans l’adversité, il avait choisi le difficile chemin de la trahison paternelle – pour mieux revenir, des années plus tard.
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Lun 10 Mai 2021 - 9:04
nothing fucks with my baby,
01 mars 2021, 15:00. (mood)
give your heart and soul to charity
'cause the rest of you, The best of you,
honey, belongs to me.
(outfit) Une main posée sur le coeur, elle avait formé de ses lèvres un (invitant) « O » choqué, outré (outragey) : premièrement, son père n’utilisait que très exceptionnellement sa forme animale, elle n’avait même pas de souvenirs de l’avoir vu se transformer lors de la dernière décennie. Ensuite… C’était un faux-gavial, pas un alligator, ça n’avait absolument rien à voir. Les alligators, étaient des animaux endémiques de l’Amérique et de l’Asie, hors, son père n’était natif d’aucun de ces deux continents (contrairement à elle, qui risquait bien de se retrouver sous les plis tannés de l’énorme crocodilien à nez rond). Néanmoins, il n’était pas inexact que de dire que les alter égos à poils ou à écailles de ses différents parents n’étaient pas d’une utilité folle sur l’île au royaume vaguement uni. Cela étant dit, ils n’avaient pas vraiment de raison d’en faire usage non plus, préférant largement la diplomatie et les secrets d’alcôves aux luttes plus primitives.
- Of course I am.
Réplique enfantine, mais il n’y avait pas grand-chose à enchérir, préférant replier un peu ses jambes pour le laisser s’installer, et mieux les étendre, à nouveau, sur celles interminables du sorcier. Attraction qu’ils ne cherchaient plus à réprimer, en privé en tout cas : Si ils étaient capables de maintenir une posture toute professionnelle en société, exposant leur accointance avec parcimonie, il y avait cette envie (ce besoin) de contact physique, même innocent, même léger, quand ils n’étaient plus que tous les deux. Des pieds qui se touchent sous la table, une oreille sur l’épaule, en pleine lecture, une main qui s’attarde sur une nuque avant de partir à la recherche d’une boite d’épices… le toucher comme (bon) sens commun. Les mains chaudes sur ses tibias, elle s’y accoutumait sans mal, à peine consciente de ce que cela lui manquerait si elles n’y étaient pas, concentrée sur le récit qu’il lui déroulait avec force de métaphores, de litotes et d’hyperboles, posant un voile pudique sur certains drames, colorant d’autres situations de commentaires plus légers, sur lesquels elle rebondissait pour mieux faire avancer l’intrigue principale.
- Big and Muscular, aka your greatest strenght as an auror, everybody knows. That, and the fact that your father would have fired anyone outperforming you, of course.
Roulement dans les orbites, tant la caricature lui semblait grossière, repoussant le biceps bombé d’un mouvement de la main. Il n’y avait bien qu’une Alice Hangbé d’avril 2020 pour y croire un tant soit peu. Un nouveau fil de la pelote narrative saisit, elle l’écoutait dérouler lentement sa pensée, ses souvenirs teintés d’introspection, savourant les confidences, cherchant malgré tout son reflet dans le miroir incrémental qu’il lui tendait. Tout ne collait pas dans leurs démarches respectives, les chemins se séparaient à de nombreux endroits. Il avait abordé la pratique comme quelque chose d’égoiste, éminemment personnel. Elle cherchait, encore, et toujours d’ailleurs, à suivre les pas de ses aînés, à se fondre dans le moule (magnifique d’ailleurs, sublime, supérieur à tant d’autres) familial, sans jamais vraiment se poser la question de ce qu’elle voulait obtenir de cette démarche. Elle se devait de réussir, c’est tout, la suite viendrait surement plus tard. Etait ce là que le bat blessait, dans ces perspectives plus courtes que le bout de son joli nez ? Elle posa la tête contre le dossier elle aussi, écrasant une de ses oreilles, l’autre bien ouverte pour recueillir la suite. La chute, c’était l’envol. La précipitation jusqu’à ce qui fut une évidence pour lui, qui était une hérésie, bien sur, pour elle. Rupture brutale, section du cordon qui le liait à tout ce qui l’attachait à sa famille, sauf une certaine blonde caractérielle et aussi farouchement libre que lui. Il avait fait sur un coup de tête ce qu’elle n’était jamais parvenue ne serait-ce qu’à envisager. Elle aurait pu, pourtant, tellement de fois. Elle aurait pu choisir Sebastian. Elle aurait pu suivre Luigi dans sa fuite, quelques mois après. Prendre des risques, prendre ses rêves pour des réalités, mais elle était heureuse, bien trop heureuse dans sa volière pour songer sérieusement à s’envoler. C’était sûrement là que Devon Wakefield n’avait pas été aussi malin que Malcolm et Pearl Hangbé : les barreaux de la cage de son oiseau étaient bien trop gris et resserrés.
- You don’t really regret it, don’t you ? It was a matter of life and death for you, at this point.
Il n’y avait pas la moindre accusation dans sa voix, elle était en paix avec le passé controversé de son fiancé, plus encore depuis leur passage à Nola. Evan avait eu une vie avant elle. Non, plusieurs, c’était un fait, c’était quelque chose qui faisait de lui qui il était. Cet homme à la fois insolent, provocateur, insaisissable et si intensément ancré dans le sol, des racines jusqu’au coeur de la terre où reposaient tous ses ancêtres.
- has it ever happened that someone try to catch you as a bird ? Like, a muggle hunter, au real cat or something like that ?
Elle l’imaginait bien narguer le matou du voisin, pour le simple plaisir de pouvoir le faire.
- … I’m a bit scared. Scared that my animal form could reveal something about me I couldn’t assume … at all.
Se jouer des apparences faisait partie de son quotidien, de celui d’Alice , celui de Trixie, celui des Hangbé, en général, mais que dirait d’elle cette nouvelle enveloppe ? Diana était un guépard majestueux, Oscar, une panthère dangereuse et mystérieuse, chacun de ses parents animagus disposaient d’une forme aussi dangereuse que sublime, que se passerait-il si sa propre forme n’était pas à la hauteur, si elle devenait un animal lent, laid, puant ou inutile ? Un énorme alligator lent aux relents de bayou ou un rongeur sans allure, comme une vérité implacable sur sa nature profonde.
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Sam 22 Mai 2021 - 8:29
nothing fucks with my baby,
01 mars 2021, 15:00. (mood)
give your heart and soul to charity
'cause the rest of you, the best of you,
honey, belongs to me.
(outfit) « You don’t really regret it, do you ? It was a matter of life and death for you, at this point. » Silencieusement, il lui offrit un regard tranquille qui ne dit mot (mais consent), plus paisible qu’il ne l’aurait été dix ans plus tôt alors qu’il se débattait contre son existence et son destin de cadet, un sourire muet décorant son visage volontaire alors que ses doigts poursuivaient leur exploration de ses chevilles. Le contact était doux, tellement familier pour un couple qui aurait été capable de se sauter à la gorge deux saisons auparavant. Qui l’avaient fait, avec le succès qu’on leur connaissait : doués tous deux, voués à s’entrechoquer et en pâtir, chacun de leur côté. Qu’ils seraient dangereux et inarrêtables, une fois qu’ils réaliseraient l’ampleur des dégâts qu’ils pourraient causer en faisant front commun.
Une fois, il l’avait regretté – au faîte de son deuil d’Elena, il avait maudit sa volonté d’indépendance, se lamentant de ne pas avoir accepté des fiançailles d’apparat avec une femme bien comme il faut dont il ne se serait pas aussi profondément épris. Les alliances arrangées permettaient de se dissimuler derrière ses obligations et de garder une main plus serrée sur les errances du myocarde, un luxe qu’il n’avait pas souhaité s’offrir à l’époque de sa rencontre avec la ballerine, y voyant tout sauf un avantage.
Lorsque Alice le questionna sur le danger de ses propres transformations, le Calédonien hocha la tête, remontant ses manches jusqu’aux coudes, révélant les fines cicatrices qui zébraient ses avant-bras. « A falcon did this, about two years ago. I had just gotten back to Scotland. Dr Fraser – you remember Murphy? She’s the one whose wedding we went to – and I met that way. She was reading in the park, minding her own business. I reckon I frightened her half to death when the hurt bird turned into a man. I’ve got a couple more on my back from that attack. » Un sourire doux étira les lèvres du bretteur au souvenir. L’époque lui avait paru plus simple, alors – tout comme les visites musicales qu’il avait entretenues avec la rouquine lors de sa convalescence à elle. C’était le danger des transformations animagiques : le sorcier quittait sa place au sommet de la chaîne alimentaire pour devenir un être minuscule et bien moins aisément défendu qu’un géant de deux mètres entraîné comme auror. Les animaux de grande taille avaient le désavantage de ne pas passer inaperçus, mais étaient moins à risque d’être attaqués qu’un granivore de quelques centimètres.
Le silence finit par s’installer, confortable et tranquille. De ceux qui invitaient aux confessions, une fois que la table avait été mise et que l’interlocuteur d’en face avait offert des clefs de lecture de son propre passé, il devenait plus aisé de se confier : la confiance aime la réciprocité, et pour que sa fiancée puisse accepter de céder ce qui la tracassait, il était prêt à céder quelques secrets qui n’en étaient pas tout à fait. « … I’m a bit scared. Scared that my animal form could reveal something about me I couldn’t assume … at all. » Evan laissa un instant s’écouler, les sourcils froncés. Il finit par fixer l’Américaine, ses cérulés cherchant sur son visage s’il s’agissait d’un orgueil naturel ou du besoin de se placer au sein de sa famille – il comprenait l’un davantage que l’autre, et choisit en conséquence. « We give traits to animals who care nothing about the plight of Man. » Elle savait – bien sûr que oui, mais était-ce une si mauvaise chose que de l’entendre de la part de quelqu’un qui ne jugerait pas l’apparence animale que la saurienne prendrait? (never judge, but certainly tease relentlessly.) Une part de lui eut envie de l’envelopper de ses bras, de lui chuchoter ses mots à l’oreille pour la rassurer, mais il craignit de provoquer un instinct fier chez elle en la traitant en petite chose à protéger. Aussi se contentait-il du contact digital de ses jambes, filon discret pour ancrer leurs présences. Ensemble. « The mighty lion is an ass who sits all day licking hisballspaws while the lionesses hunt as he lounges. Nevertheless, we say it’s a fine animal form. A snail in a bog is a model of self-reliance and a critter might be a master manipulator, while we see them as something to be overlooked or squashed. But what do they have to bother with what others think of them? » Le duelliste haussa les épaules, sa propre psyché érigée en modèle d’appartenance et de rébellion depuis si longtemps qu’il n’y voyait pas de réel dilemme. « Whose judgment would matter to you, if you couldn’t face your animal form? Why is becoming an animagus so important to you? » Your family? Your friends? Yourself? (me?)
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Sam 22 Mai 2021 - 10:57
nothing fucks with my baby,
01 mars 2021, 15:00. (mood)
give your heart and soul to charity
'cause the rest of you, The best of you,
honey, belongs to me.
(outfit) Les anecdotes d’Evan trouvaient le chemin de son imaginaire coloré sans difficulté, s’imbriquant naturellement dans les canevas des contes dont elle avait été abreuvée l’enfance durant : l’animagus qui se fait agresser sous sa forme animale pour être mieux sauvé par la jeune et jolie magicienne, c’était presque une image d’Epinal, et c’était presque attendu de la part de l’écossais aventureux. Néanmoins, elle nota dans un coin de son esprit la relation entre la médicomage et le Wakefield, qu’elle n’avait pas été en mesure d’identifier, les quelques fois où elle avait été en présence de la discrète Fraser-Burgess. Alice se redressa un peu quand il releva ses manches, observant d’un peu plus près les veines blanchâtres sur le marbre de sa peau claire. Elle n’était pas sans savoir toutes ses cicatrices, pour la simple raison qu’elle les avait remarqués dès la première nuit durant laquelle la pulpe de ses doigts était venue s’y perdre. Elle les avait attribuées à quelques altercations de comptoirs et autres exploits de boucanier, mais leur véritable origine était bien plus intéressante.
- And you never thought about erasing them ? It would be pretty easy… But it suits you well.
La dichotomie entre le visage préservé, finement ciselé de l’écossais, et ce corps aux meurtrissures incrustées jusque sous l’épiderme … Faisait sens. Pour elle, en tout cas. Elle gouta le privilège de pouvoir enfin avoir un avis sur un tel sujet, avant de reconcentrer ses pensées vers la voix grave du conteur, sans quitter des yeux les reliquats de douleur passée. Il avait raison, bien sur, c’était le cas plus souvent qu’à son tour, simplement, elle était de moins en moins fâchée quand c’était le cas, à présent. Chaque animal sur Terre avait survécu à des générations de lutte pour la survie de son espèce, et trouvait sa place dans un écosystème bien défini, indépendamment de son apparence ou de son rang dans la chaine alimentaire. Un hérisson pouvait être le super prédateur du jardin ou le menu fretin de la forêt, selon les espèces qu’il avait à côtoyer au quotidien. L’américaine détourna le regard des bras du géant pour couler jusqu’à ses longs doigts qui dessinaient des ronds autour de sa malléole, hésita à se rapprocher un peu plus, à se lover contre lui pour venir réchauffer ses mains fraîches contre sa peau toujours chaude. Evan ne semblait jamais avoir froid, c’était incompréhensible. Elle repoussa néanmoins cette pulsion d’une pensée fière et butée : elle se laisserait cajolée une fois triomphante, certainement pas avant.
- My own, to begin with. I don’t know if I would use a form I won’t consider … Meaningful ? I mean, what the point to be able to turn into something else, if it’s not useful or convenient ?
Elle s’accrochait à la logique, au pragmatisme qui la caractérisait sur bien des sujets, mais la dernière question du Calédonien ne pouvait trouver réponse dans le bon sens ou la rhétorique. Pourquoi ? Pourquoi s’acharnait elle depuis des années, en vain, tout en craignant viscéralement de s’en retrouver déçue ensuite ? Une ombre passa sur son visage fatigué, comme un vent frais qui fit vibrer ses cils et les ailes de ses narines rondes, créant un pli d’ordinaire invisible sur son front, alors qu’elle écartait une mèche frisée qui était venue se perdre sur sa joue.
- It’s a legacy. My father, my brothers, my cousins … Hangbé are animagus. It’s in our DNA, a distinguishing feature. When I’m no longer … One of them … Well, it’ll still be here.
Quand elle ne serait plus une Hangbé, qu’elle n’aurait plus le nom de son père, qu’elle ne partagerait plus celui de ses frères qu’elle chérissait tant. Elle ne s’était jamais figurée que cela la dérangerait, pas comme ça, et pourtant, cela revenait, souvent, dans ses schémas mentaux. Nice to meet you, i’m Alice Hangbé. Yes, yes just like Malcolm. Oh, you know Ekwensu too ? Brilliant, he is my older brother. Les conversations entamées ainsi étaient si nombreuses qu’elle ne se souvenait pas de toutes. Bientôt, ce serait fini. Si l’émotion ne passa pas la barrière de son visage aux peintures finement composées, elle ne doutait pas qu’Evan trouverait ce qu’il fallait de trouble dans ses yeux, dans la manière dont ses mains s’étaient (e)mues en satellite autour de sa boisson, pour s’occuper. Elle allait reprendre sur un ton plus léger quand sur le verre de l’un des murs de l’ancienne volière, un superbe oiseau familier vint taper du bout du bec. La nymphe l’invita à entrer et à lui céder sa missive d’un mouvement magique de la main. L’hermès laissa tomber le courrier refermé dans son carquois tubulaire dans un bruissement de plumes avant de disparaître aussi vite qu’il était apparu. Le courrier était court, l’écriture charmante, caractéristique des demoiselles qui avaient du apprendre à rédiger à la plume haute et l’encre hors de prix dès le plus jeune âge. Alice fronça les sourcils un instant avant de reposer le courrier sur la table basse en secouant la tête.
- Don’t mind. The young Raphaele Di Maggio won’t be at the next nymphs meeting because she is busy planning Ostara rituals with Elia and her friends. You know, this very nubile, sapphic and vintage little coven she built with Pina and Elsbet … I should told them not to schedule their little parties during Our highlight, Awa will be mad.
Elle plaisantait, mais à moitié seulement, elle savait bien que les petites sorcières ne choisissaient pas le jour ou l'heure d'une equinoxe, mais si la moitié des impétrantes commençait à se disperser entre le club et le petit groupe évanescent des danseuses aux nus pieds des clairs de lune, la Blackthorn n’en ferait rapidement qu’une bouchée. Le courrier avait néanmoins eu la qualité de la sortir de sa vulnérable introspection, et elle se redressa un peu, glissant un instant sur les genoux d’Evan avant de les quitter pour se remettre debout.
- Ok, last try for today. Distract me, one last cute anecdote, and I’ll succeed, I can feel it. And I will be forever your oblige, even if I’ll deny it in front of anybody else.
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Dim 23 Mai 2021 - 19:06
nothing fucks with my baby,
01 mars 2021, 15:00. (mood)
give your heart and soul to charity
'cause the rest of you, The best of you,
honey, belongs to me.
(outfit) L’esprit détendu, le duelliste dévoila ses avant-bras en guise de marqueur de souvenirs en guise de réponse à l’inquisition curieuse de la sorcière. « And you never thought about erasing them ? It would be pretty easy… But it suits you well. » Evan fit non de la tête, le regard se perdant derrière Alice. Ça ne tenait pas exactement de la scarification, ni d’un effort de colosse fier à bras des forces publiques qui ressentait le besoin d’exhiber de nombreuses cicatrices pour montrer qu’il était à sa place. Plusieurs aurors étaient cousus de traces de combats passés sur la peau – déjà, quelques unes étaient indélébiles malgré les traitements possibles de la médicomagie, capable d’en effacer certaines mais pas de faire des miracles permanents lorsqu’il s’agissait d’anciennes blessures causées par des maléfices. Son dos cruellement marqué par l’incendie en faisait partie – traité par des médecins moldus des mois durant, il avait perdu l’espoir de pouvoir effacer la laideur affreuse de ses grands dorsaux. @Aedan Walsh lui avait signifié la complexité de ses muscles qui s’étaient noués autour des cicatrices, nœud gordien dont on ne saurait simplement trancher les liens d’un coup de baguette. À certains égards, ces anciennes blessures plaisaient au Calédonien, qui y voyait des traces d’histoires gravées jusque dans sa chair.
Plutôt que de s’égarer à expliquer ce qu’Alice devinait certainement déjà, Evan recentra la discussion vers son sujet principal : malgré la curiosité vive de l’Américaine, ses anecdotes avaient eu pour but de la mettre assez à l’aise pour confier ses propres doutes et non pas dans un but d’exploration de sa vie à lui. Lorsque la nymphe confia enfin ce qui lui triturait l’âme, Evan se contenta de répéter ce dont l’amphisbène était déjà consciente : que le jugement des humains importait peu à la noblesse du règne animal. « Whose judgment would matter to you, if you couldn’t face your animal form? Why is becoming an animagus so important to you? » Le regard turquoise d’Alice coula le long de ses doigts, et le Calédonien préféra y voir de la réflexion plutôt qu’un énigmatique évitement. « My own, to begin with. I don’t know if I would use a form I won’t consider … Meaningful ? I mean, what the point to be able to turn into something else, if it’s not useful or convenient ? » Les sourcils froncés, le duelliste n’émit qu’un léger bruit d’assentiment, bien qu’il ne comprenait pas réellement la manœuvre – les prémisses de base de l’animagie n’étaient pas celles d’un outil à ses yeux, aussi ne saisissait-il pas le problème. On percevait un être comme inutile si on lui apposait un but prédéterminé qui ne correspondait pas à ses propres standards, mais alors, à qui la faute, pour le sentiment de déception inévitable étreignant le cœur? Il y avait une beauté dans leur couple qu’il ne saisissait pas encore tout à fait, ne disposant pas des clefs de lecture – si l’un s’était construit comme un égoïste, avec l’envie de grimper tout seul pour mieux rejoindre les siens en tant qu’adulte, n’était-ce pas un miroir d’intention qui lui faisait désormais face, avec toute la richesse qu’on pouvait lui imaginer si seulement ils acceptaient d’aller au fond des choses?
Sagement, le bretteur se taisait, laissant l’espace à Alice pour faire ce qu’elle souhaitait du silence qui s’établissait entre eux. S’y enliser confortablement, y prendre de serénité « It’s a legacy. My father, my brothers, my cousins … Hangbé are animagus. It’s in our DNA, a distinguishing feature. When I’m no longer … One of them … Well, it’ll still be here. » Le morceau qu’il lui manquait prit enfin place dans le casse-tête que constituait si souvent Alice – son appartenance farouche à sa famille et une inévitable comparaison entre la forme qu’elle pourrait prendre et celle de ses oncles et tantes. La philosophie concernant les qualités anthropocentrées des animagi convenait très bien aux discussions de salon, mais c’était autre chose lorsqu’on devait se mesurer à un héritage ancré depuis des générations. Que vaudrait une musaraigne, si pratique soit-elle, comparée aux puissants prédateurs que l’Écossais imaginait aisément les frères de la sorcière devenir? Autant qu’un auror face à des politiciens de haut niveau, peut-être … si l’affiliation avait eu le même poids dans leurs psyché respectives.
À l’instar de ces crotales dont elle épousait si souvent les traits, Alice s’était repliée sur elle-même. Le mouvement était tellement subtil qu’il échapperait aux regards, mais dans la façon de tenir sa boisson, ses épaules s’étaient légèrement recourbées en une posture de protection. L’image toucha Evan, qui se retint une nouvelle fois de l’attirer à lui, certain qu’à l’image d’un serpent à so(r)nette, elle serait capable de le mordre. Voyant une rare brèche vulnérable chez la vipérine demoiselle, il tenta pourtant une ouverture pour s’y glisser. « Are you often afraid of – » Sa question se figea dans sa bouche, interrompue par le claquement sec de la kératine contre le carreau présentant une trop belle occasion à la nymphe de se défiler de ce rare moment d’ouverture fragile.
Le bretteur l’observa discrètement alors qu’elle revêtait les habits de la gestionnaire des Nymphes plutôt que ceux de l’apprentie animagus déconfite, sa stature se redressant considérablement – si courte soit-elle. Lorsqu’elle commença à lui expliquer le contenu de la lettre, il n’écouta qu’à moitié, les intrigues de salon des nymphes ne l’intéressant que bien peu. Il se redressa toutefois à la mention d’ @Elsbeth Ballarini, posture rigide reprise à la pensée de la sorcière qui avait subtilisé le sang de @Nathaniel Wakefield pour conduire ses propres expériences. Alice pourrait bien en penser ce qu’elle voulait : le Chineur avait fait des allusions tout sauf discrètes à la suite de leur dernière rencontre, au cours de laquelle l’Helvète était venue le subtiliser aux autres membres du 99.
Il l’accueillit sur ses genoux, les mains se joignant le plus naturellement du monde autour de ses hanches avant qu’elle ne l’abandonne à nouveau. « Ok, last try for today. Distract me, one last cute anecdote, and I’ll succeed, I can feel it. And I will be forever your oblige, even if I’ll deny it in front of anybody else. » Les lèvres pincées, l’auror n’avait plus l’esprit à la charmante distraction, désormais. « What if it wasn’t a cute story I had in store? », demanda Evan, ses cérulés s’attachant à la silhouette debout de la sirène. « And I’ve perhaps been keeping it from you because I wasn’t sure what to do with the information – or what you might do with it? » Son ton se faisait innocent, et il retenait un accent plaisantin caricatural – oh, s’il s’était agi d’une peccadille, il en aurait fait son affaire, présentant ses meilleurs traits facétieux à la demoiselle, mais le secret pesait lourdement sur sa conscience et il n’avait su le confier à personne. @Sebastian Donovan et Dhan étaient des êtres fondamentalement raisonnables, mais qui n’avaient pas l’expérience des intrigues politiques des familles de sang pur – pas au-delà du concubinage, à tout le moins. @Jaïna MacLeòid aurait tourné l’anecdote en derision, trop heureuse de pouvoir asséner un coup de pied figuré dans les tibias de son trop parfait cousin plus vieux. En cette occasion, le cadet Wakefield se sentait terriblement seul, avec un poids trop lourd à porter.
Une nervosité trouble lui étreignit l’estomac à l’idée que l’Américaine puisse prendre ombrage de son entrée en la matière – jusqu’à présent, il n’avait rien eu à se reprocher au sein de leur relation, hormis quelques excès entièrement dus à une personnalité désormais bien figée et pour laquelle il ne présenterait certainement pas d’excuses. Le cas de sa nièce biologique était largement différent. Deux semaines, qu’il savait, et n’avait rien dit. « Please don’t blame me, Alice. You were just saying how attached you were to your family », plaida-t-il, advantage pour lui que pour elle. La sorcière était beaucoup de choses – y compris plus raisonnable que la moyenne. « Might I invoke the very last clause of our engagement agreement? » La dernière règle, arrachée au coeur du club de duels, près d’un an auparavant. That we may not become our families’ spies with each other. « Would you … carry something with me? »
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Lun 24 Mai 2021 - 13:59
nothing fucks with my baby,
01 mars 2021, 15:00. (mood)
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'cause the rest of you, The best of you,
honey, belongs to me.
(outfit) L’intervention du messager avait eu le mérite de rediriger l’esprit mouvant de la grymm sur des considérations plus terre à terre que celles, glissantes, vers lesquelles la conversation habile la guidait lentement mais surement. Ce n’était pas tant qu’elle refusait tout de go de lui répondre (ils n’en étaient plus là, à présent), mais Evan avait la qualité et le défaut de lui faire se poser questions dont ’elle avait souvent assez volontairement cherché à se soustraire. Verbaliser, c’était admettre, et ce qui se passait au sein de son for intérieur n’appartenait qu’à elle, et elle pouvait le renier à tout moment, contrairement à la confession partagée. Un mystère n’en est plus un dès lors qu’il y a deux personnes dans la confidence. Le courrier déjà oublié, elle passait d’un pied à l’autre comme pour réveiller ses articulations endormies par la pose quasi horizontale. S’apprêta à réitérer sa demande, capricieuse, avant de se raviser. L’intonation heurta ses tympans avant même que son regard entre en collision avec celui du Calédonien. Si le musicien savait jouer à la perfection de ses cordes vocales, Alice, elle savait écouter, c’était même l’une de ses qualités premières, mise à contribution des desseins plus ou moins avouables. Ses vibrisses de succube féline frémissaient quand le ton baissait d’une octave , pressentant que quelque chose de plus profond se dissimulait derrière les pirouettes et les traits d’esprit. Alors elle pencha la tête sur le coté, poings sur les hanches, les pieds bien ancrés au sol.
- The fact that You talk about this information as something we can do something with is quite concerning, Dear.
L’emphase sur sa personne n’était pas innocente, Evan était un idéaliste par essence : pour lui, la connaissance menait à la liberté, et non au pouvoir, ou en tout cas, pas spontanément. Il n’était pas spécialement secret, non plus, si l’on occultait bien sur sa disparition quelques années plus tôt, en encore : il n’en avait jamais fait un véritable mystère, les raisons de cette dernière n’avaient jamais été soustraites à la connaissance de ses proches. Alors … Alors quoi ? Prunelles térébrantes et lèvres closes, elle lui laissait la place sur le devant de la scène de la conversation. Oublié, l’exercice magique, elle l’écoutait attentivement. Le laissait dérouler le fil de sa pensée, jusqu’à la toute dernière question. Son esprit raisonnait à toute allure, reconnectait les points à la vitesse de la lumière alors qu’elle fronçait sensiblement les sourcils. Il n’avait encore rien dit, rien de concret, et pourtant, l’introduction, déjà, était par trop d’aspects tellement riche. Evan prenait beaucoup trop de précaution. Ce n’était pas Normal. Il s’était passé quelque chose et, d’une certaine manière, cela finirait pas la concerner, aussi. Par ricochet.
Par conflit d’intérêt.
- Merlin. As if I was the blaming type. Come on…
Puisqu’il jouait sur les gammes, sa voix à son tour avait changé de ton, prenant celui du velours turquin qui seyait le mieux à la douceur de ses prunelles sans animosité. S’il y avait bien quelque chose qu’Alice pouvait accepter avec grâce, c’était bien l’usage de l’art subtile du secret. Elle écarta la table du bout du pied, le bois raclant un instant le sol de marbre précieux, et elle tira un des reposes pieds pour s’asseoir en face du sorcier. Il n’avait peut être pas envie qu’elle le colle, alors qu’il ne paraissait pas tout à fait à son aise. Elle se rapprocherait de son empennelé fiancé que lorsque son langage corporel l’y inviterait. Elle n’osa pas plaisanter sur la nature du tout dernier commandement de leur accord : elle se pinça les lèvres, avant de relever les mains en direction de sa propre nuque. Chercha le fermoir d’un des nombreux colliers autour de son cou, le plus fin, en argent, invisible parmi les autres, pour l’ouvrir du bout d’un ongle. Le bijou caché sous le tissu molletonné de son sweat retomba dans sa main, la bonne, la gauche, et elle enfila la bague au luckenbooth à son annulaire. Le métal était encore tiède de son contact permanent avec la peau fine de son décolleté.
- The two of us against the rest of the world then. It better be juicy, I don’t wear this for lame gossip.
Elle ne s’était permise une ultime bravade que parce qu’elle savait qu’elle ne dirait plus mot avant un temps, alors que déjà elle jouait de son pouce et de son index autour de l’allégeance qui ceignait son doigt. Alice s’effaçait, un peu, pour se fondre dans un rôle qui se confondait, de plus en plus, avec ses inclinations naturelles. Evan’s girl. His frozen hell.
- … What did he do ?
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Sam 26 Juin 2021 - 19:45
nothing fucks with my baby,
01 mars 2021, 15:00. (mood)
give your heart and soul to charity
'cause the rest of you, The best of you,
honey, belongs to me.
(outfit) « The fact that You talk about this information as something we can do something with is quite concerning, Dear. » Evan adressa un air teinté de lassitude et de tendresse à Alice – sa première réponse en guise de plaisanterie le rasséréna étrangement, et provoqua une chute en lui. D’énergie, de verve à distribuer pour un frère qui avait commis l’erreur de s’égarer ailleurs et de ne pas en recueillir le fruit qui avait été nourri à la main d’un autre, alors que lui-même avait espéré un enfant tout le long de son propre mariage. « Lass, I’m no snake but I’ve been raised by them », fit-il remarquer à la Grymm, lui qui avait porté les couleurs du Lion et arborait désormais celles des inclassables dans une famille qui s’était épanouie chez les proverbiaux crotales. « Would you … carry something with me? »
Ses membres repliés sur le sofa lui paraissaient à peine assez grands pour le soutenir, soudainement. Le Calédonien avait l’habitude de ses propres déboires, portant l’histoire de ses frasques à bras le corps, au grand jour – personne ne saurait les utiliser contre lui, et en cela, peut-être était-il le plus libre de ses mouvements, parmi les sorciers de leur milieu. Chacune de ses erreurs du passé était inscrite pour tous ceux qui voudraient les lire, mais on ne pouvait plus les utiliser pour faire chanter qui que ce soit, et Evan les préférait ainsi, ses fautes : expansives, lisibles, impossibles à saisir en guise de dague à lui planter dans la chair. Incorruptible, parce que ses péchés avaient déjà été épongés sur la place publique de l’opinion de leurs pairs – et le verdict était tombé, depuis son retour : un héritier au bagage souillé, mais un héritier Wakefield quand même, avec ce que ça impliquait en terre d’Albion.
Pendant qu’Alice s’installait face à lui, il rassemblait ses pensées, tentait d’en faire un bouquet cohérent et logique, mais sa psyché s’embrouilla de la voir fouiller parmi ses bijoux pour enfiler le luckenbooth offert en février. En d’autres circonstances, il aurait pris le temps d’en saisir l’amplitude, aurait baisé ses phalanges pour le geste d’allégeance, aurait même regretté ne pas pouvoir en faire de même de manière si évidente, mais ses pensées filaient déjà vers une paire de yeux trop clairs qui lui avaient demandé s’il ne pensait pas qu’ils pourraient être liés par le sang. « The two of us against the rest of the world then. It better be juicy, I don’t wear this for lame gossip. » L’héritier des highlands sourit malgré tout. « … What did he do ? » Surpris, Evan sourcilla. « My father? Nothing. Though if he hears of this only Merlin knows what he might do to the poor girl … » Devon Wakefield avait cultivé une image fine et droite toute sa vie durant, mais plus ses fils avaient vieilli, plus le patriarche s’était permis des gestes roublards. La pureté des héritiers rachèterait au besoin les décisions de politicien du père, et le prestige du nom demeurerait sans tache. « Oh. » Réalisant son erreur, Evan adressa un signe léger à Alice pour qu’elle ne tienne pas compte de ce qu’il venait d’affirmer. « Sorry, I assumed. Usually it is my father I have things to say about, but no, not this time. » Un air amer vint teinter ses traits. Ç’aurait été infiniment plus simple, le cas échéant, Le Directeur disposait de moyens et d’un réseau sans bornes en terres européennes.
Mais la règle non-écrite avait toujours été la même, au sein de leur famille – rien ne pouvait teinter Nathaniel. Il était l’Héritier, le fils aîné, le fils choisi, celui qui avait tout réalisé correctement dans sa vie. Tout, sauf le devoir cardinal de progéniture que tous les enfants de sang pur devaient à leurs aïeux et aux membres ornant les racines de leur arbre généalogique. « @Nathaniel Wakefield has a daughter. She’s here, in Inverness. I knew it from the moment I saw her. She looks … just like my mum. She ambushed me once in the duelling room to talk about a picture she found, from when her mother and Nathaniel were Grymm students. They looked close, but I told her it didn’t necessarily mean anything … » Le musicien avait tenté de calmer les passions de detectives d' @Elsbeth Ballarini, sans succès – et en paierait désormais le prix. Evan n’avait pas voulu enquêter, se contentant de demeurer dans le déni comme si souvent lorsqu’il s’agissait de sa famille, et avait perdu le peu de contrôle qu’il aurait pu avoir sur la quête de sens de l’italophone. « She had the occasion, recently. He came in for a checkup, and she tested his blood without his consent. He’s her father. He doesn’t know yet. I don’t know what to do with this information. »
Avait-il besoin de la lionne ou de la vipère? Osait-il espérer l’une plus que l’autre? Entre l’instinct de protection du juge et les idéaux du Wakefield, y avait-il réellement potentiel de réconciliation? Les lèvres pincées, le futur auror laissa échapper un long soupir, avant de s’emparer des mains d’Alice. Doucement, il parcourait les os délicats des phalanges, par envie de contact et d’ancrage, parce qu’il n’osait pas avouer qu’il aurait préféré ne pas gérer cette vérité lui-même. La réalisation était cruelle : on pouvait se targuer d’être un cavalier éclatant, lorsque les dilemmes moraux étaient simples. Les vrais êtres humains connaissaient la réalité – beaucoup moins nette. « She’s so young, it’s only a matter of time before she tells friends about it, and why shouldn’t she? » vingt et un ans. Vingt-deux, peut-être? Une adolescente, presque. Une adulescente à demi-formée, comme tous les jeunes du même âge. « But it’ll ruin him, if it comes out. Having a child out of wedlock with a married woman? An Italian pureblood heiress, too? » Le president du Magenmaggot, dont les ambitions de direction du département de Justice magique étaient plus que connues. Impensable. « Is it terrible that I’m absolutely comforted by the idea she might lose her medical licence if it comes out? At least there’s a cost to her – and her mother. » Avec une amertume bien palpable dans la voix, Evan se passa une main sur le visage. « Merlin, I sound like him. » Are you proud of me yet, father?
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Re: NFWMB (evalice xii)
Dim 27 Juin 2021 - 10:33
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01 mars 2021, 15:00. (mood)
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(outfit) Il lui donnait l’impression d’être soudainement … Plus petit. Une bagatelle, mais le souci lui tassait les épaules, creusait sa poitrine comme si la cavité supportait un coeur trop lourd pour elle. L’américaine n’avait d’yeux que pour ses lèvres qui articulaient à voix basse, d’oreilles que pour les confidences qu’elle n’accueillait pas si fréquemment, encore. Elle fronça légèrement les sourcils quand il mentionna son père, avant de se reprendre, la confusion qui traversa ses traits fins un instant faisant sourire la saurienne fugacement. Sans l’interrompre, règle numéro une de toute sirène qui se respecte, elle le laissa construire son récit, à son rythme, avec les mots choisis, alors que son propre esprit se tenait en alerte, prompt à faire les liaisons et autres ponts mentaux entre chaque mention, chaque sous-entendu pour construire la carte mentale de la situation qui chagrinait son fiancé. A mesure qu’il déroulait son discours, son pouce venait toucher la pulpe de chacun de ses autres doigts comme pour les imprégner des informations, et enrouler le fil de la logique entre deux comme une tisseuse arachnéenne. Il y avait donc une fille, pas une femme, pas encore, comme nœud de cette intrigue, une fille qui n’était personne de moins que la … Nièce officieuse d’Evan ? Ses yeux s’écarquillèrent un peu, relevant la ligne de son front sensiblement plus haut, alors que sans le savoir, ce dernier lui concédait l’identité de cette dernière sans même la nommer. Si Evan n’était pas un fervent lecteur de la presse à scandale locale, Alice, elle, ne manquait pas une parution du Chineur, dont un numéro trainait toujours quelque part dans la volière, les nymphes étant toujours friandes des informations tapageuses, entre vérité et exagérations, écrite par un arsenal de plumes anonymes plongées dans le vitriol. Son pouce s’éternisa sous l’ongle de son majeur, le tapotant comme pour extirper de ses souvenirs la ligne de référence sur le sujet. Evan… Evan et… Evan et … @Elsbeth Ballarini . Oui, c’était ce nom là qu’elle avait lu, elle en avait ri avec Jaïna, à l’époque, peu à même de jouer les jalouses sérieusement plus de quelques secondes.
Elsbeth était donc allée chercher Evan avant même d’aller se confronter à son potentiel géniteur, la demoiselle n’était donc pas la moitié d’une imbécile, fruit d’une éducation similaire à la leur, et qu’elle semblait avoir embrassé avec grâce, et avec assez d’efficacité pour avancer masquée tout ce temps.
- Why wouldn’t she ? Because she is smart and well educated, as she is supposed to be, with all the trust issues and traumas that went with it.
Elle avait répondu doucement, sans animosité, mais le pragmatisme qu’on lui connaissait : elle n’était pas familière de l’italienne, mais une telle révélation n’était pas de celle que l’on dispersait à tout vent, même auprès de ses amies les plus proches, et elle avait dans l’idée que cette dernière avait été élevée dans le culte de l’image et du secret. Les Ballerini avaient une réputation immaculée, ou presque, et pour une famille aussi ancienne, cela n’impliquait en rien un comportement irréprochable, uniquement une capacité à étouffer les incendies avant que la fumée alerte les voisins. Sans rien rajouter, elle laissa le sorcier se saisir de ses mains, jouer avec le bout de ses doigts chauds, le regard ailleurs. Il était là sans l’être, à moitié dans ses pensées, et elle lui servait de caisse de résonance, de chambre d’écho à ses interrogations morales tourmentées. Elle savait y faire, ne s’en ombrageait pas : elle avait pu avoir ce rôle auprès de ses frères, souvent, quand ils avaient besoin de verbaliser à voix haute leurs projets plus ou moins avouables, et si son compas moral n’était pas une boussole à l’aimant implacable, au moins avait elle le mérite d’assumer ses propres inclinations intéressées.
- It seems that you already know how he will take the news… Or is it a projection of how you think he will ?
Elle réajusta sa position sur son assise inconfortable, alors qu’il se passait une main sur le visage. Le dépit ne lui seyait pas au teint, au flamboyant calédonien, alors la fiancée répéta le geste,effaçant le passage de la pogne coupable de sa main à elle, plus douce, moins accusatrice.
- « happy are those who have a simple mind and the ignorants »… Knowledge is a tricky asset, hay ? You don’t sound like him, you sound like someone who has been taught to be just like him, yet you don’t feel relieved, you feel both relieved and horrified, that’s a huge différence.
Un petit sourire de celle que la culpabilité ne tenait que rarement sous sa coupe, alors qu’elle projetait la situation sur sa propre fratrie, juste pour voir. Imaginer Ekwensu dans une telle situation était bien improbable, quant à Jacob, il n’avait pas l’âge, et encore moins le statut. Oscar, en revanche … A nouveau, les deux aînés auraient pu se répondre en miroir, et elle imaginait sans peine une magnifique petite demoiselle, à peine plus agée que junior, apparaître de nulle part pour réclamer sa part de l’héritage de la glorieuse famille. Mais était ce seulement ce qu’Elsbeth voulait ? Elle n’en savait rien. Comment aurait elle elle-même réagi face à une nièce inconnue de ses frères ? À cette pensée, elle plissa le nez, et son coeur se serra un instant, avant de repousser bien vite l'image dans un recoin sombre de son esprit. Dieu merci, aucun de ses frangins ne s’était mis dans pareille position …
- You seems to be quite sure that the information will leak, sooner or later. * initia t'elle prudemment* How … How will Nathaniel feel, if he learn at the very same time that he has a daughter and that his brother knew but didn’t tell him ? You have the power to give him time. Time to be ready when the storm will come out and splash him. I know you don’t have the same relation with your brother that I have with mine but … I guess that giving him the choice of how to react is a good start …
Savoir, c’était pouvoir, pouvoir agir, pas simplement subir, et au moins Nathaniel connaîtrait l’identité de celle qui se tiendrait en face de ce nouvel échiquier. Elle ne s’était pas permise de juger la situation, manquant trop cruellement de données fiables sur toute cette histoire, bien que la succube se repaissait, malgré elle, d’autant d’inédit. Si Ekwensu savait… Il se déciderait probablement à l’embrasser sur le front avant de s’enfermer à double tour dans ses propres pensées. Elle allait surement devoir l’éviter quelques temps pour ne pas prendre le risque de trahir les Wakefield involontairement : Mort avait cette capacité surprenante à lui tirer les vers du nez avec une maestria plus naturelle encore que leur propre mère. Elle chassa rapidement la pensée coupable d’une duplicité involontaire pour se reconcentrer sur Evan, avec un éclat plus assuré dans les yeux.
- Talk to him. Talk to her. You’re probably the only one who doesn’t want no harm, to neither of them. They will listen. People listen to you, when you want them to, pretty little bird…
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Dim 27 Juin 2021 - 21:51
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01 mars 2021, 15:00. (mood)
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(outfit) you sound like someone who has been taught to be just like him, yet you don’t feel relieved. Evan se contenta de faire non de la tête, légèrement, mais se tut – l’Américaine le remarquait-elle, souriant comme elle le faisait comme si les regrets ne faisaient pas partie de son vocabulaire? Alice le taquinait, parfois, déjà, au sujet de ses principes, mais était-elle consciente de leur nouvelle élasticité? Car lui, savait – que quelques années auparavant, oh, si peu, un an et demi, même, le compas moral du Calédonien n’aurait pas hésité une seule seconde. Il aurait dit la vérité à @Nathaniel Wakefield soigneusement évité de la partager avec leur patriarche, laissant le soin à son aîné de prendre ses décisions, et aurait aidé @Elsbeth Ballarini dès les premiers moments. Qu’il était aisé de prendre des décisions en apparence complexe, lorsqu’on était un agent relativement libre – mais il avait le poids des responsabilités et du choix du retour pour brouiller les cartes et mettre un traître doigt sur une balance éthique qui aurait dû pencher clairement d’une part plutôt que de l’autre. À présent, ne voyait-il pas tous ses choix mesurés contre le sacro-saint Nom? Car s’il était revenu, c’était pour sa famille, et on calculait leur valeur à ce qu’ils pouvaient apporter au clan. Les décisions subséquentes ne devaient-elles pas tenir compte de ce choix fait plus d’un an auparavant, et honorer son retour au bercail en tant que véritable second héritier? Que faisaient-ils, les fils de sang pur, d’abord, face aux menaces extérieures? Destin de protection clanique et de préservation des liens, souder l’ensemble pour que ne s’écroule pas la construction centenaire.
La jeune femme était pleine de pragmatisme, mais Evan se surprit de s’en agacer davantage qu’il ne l’aurait dû – peut-être n’avait-il pas formulé sa demande assez clairement, peut-être n’avait-il souhaité qu’une oreille compatissante plutôt que quelqu’un qui se mettrait instantanément à la recherche de solutions, peut-être était-il de mauvaise foi face à ses réponses. Il avait au moins l’expériences des relations à fonder, et eut la prescience de ne pas laisser transparaître son léger agacement, de ne pas commencer sa phrase par you don’t understand alors que oui, la sorcière comprenait, pour évoluer dans les mêmes milieux que les Wakefield, à peu de choses près. « Nothing is supposed to taint him. His entire life, he’s done everything right. He’s been perfect. He’s not supposed to be tainted », répéta-t-il comme un mantra cent fois appris par coeur. Dans sa voix, la rancœur et l’amour se mêlaient si habilement qu’on n’aurait su les distinguer l’une de l’autre, ton doux-amer ne souffrant pas que le ressentiment qu’il croyait mérité ne puisse pas être accompagné d’une tendresse fraternelle qui avait survécu à toutes les piques qu’Evan pouvait bien imaginer pour faire sortir son aîné de ses gonds. Vaurien princier.
L’Écossais se redressa, le torse reprenant une amplitude qui ne souffrait plus de l’égarement précédent, malgré l’errance de ses mots et la fragilité de sa résolution. « The one I should be telling is my father – he’d know how to deal with this, but … » il jeta un regard entendu à Alice, qui avait au moins un modèle parental capable d’infliger des souffrances à autrui pour sauver ses enfants. « She’ll get obliviated, or worse, If he knows. Merlin, if I were my brother, I’d want to know. And yet, as you say, happy are the ignorants. » Il lui semblait presque plus simple de s’attarder au bien-être de l’Helvète qu’à celui, plus complexe, de son aîné – Elsbeth avait clairement verbalisé son désir de réponses, et le tempérament de chevalier servant du Wakefield lui donnait plus qu’envie de l’aider dans sa quête. « She should be allowed to have answers about her lineage, if she wants them. To know who her father is. Who her grandparents are … whose eyes she carries. » Ceux de sa mère, ceux que Nathaniel portait, lui aussi. « All I’m prepared to do is hope that she’s enough of a pureblood heiress to be mindful of what this information might do to her own family if it might come out … » Son âme était tissée de doutes, mais l’Américaine avait raison, en cela – Nathaniel souffrirait d’apprendre qu’il avait gardé le secret sans le révéler, et méritait de choisir lui-même, et ce, même s’il s’en retrouverait teinté. Maybe if you were tainted, you’d be easier to love, brathair.
Se relevant, l’auror tira la jeune femme avec lui, et lui baisa une phalange d’un geste tendre. Le sourire aux lèvres, on aurait cru voir un homme transformé – où étaient les doutes qui vibraient dans sa voix, un instant plus tôt? Disparus – il avait toujours été ainsi, le cadet des Wakefield, du genre ride or die. Une fois qu’il avait fait un choix, Evan ne regardait que bien rarement vers les alternatives mortes-nées, en faisait son deuil rapidement et éprouvait bien peu de regrets pour les chemins demeurés vierges de la poussière de ses pas. « Thank you, lass », prononça le Calédonien, sourire aux lèvres et mine facétieuse retrouvée se promenant sur ses traits, qui retrouvaient ses habituels plis rieurs. « How about you try one more time, hm? If it doesn’t work, we can go to the attic and discreetly turn the beerflops’ drinks into beer-tasting water, see how many of the lads act like placebo idiots still. Or if you do pull it off, we can do Broadway auditions for laughs this weekend. »
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Lun 28 Juin 2021 - 8:53
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01 mars 2021, 15:00. (mood)
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(outfit) Si Alice devina que ses propos n’avaient été accueillis qu’avec une certaine tiédeur, elle n’en prit pas vraiment ombrage. L’instant était trop inédit pour qu’elle sache ce qu’il attendait vraiment d’elle, alors elle avait fait au mieux, à ses yeux en tout cas. Il n’avait pas tout rejeté d’un bloc, et elle considéra que c’était toujours cela de pris. Il ne fallut pas plus de temps pour comprendre que les réflexions du Caledonien tournaient largement autour de la rhétorique, et qu’au fond, il savait déjà ce qu’il comptait faire de tout cela, et que le simple fait de verbaliser le tout le confortait dans chacun de ses choix, ou presque. Elle aurait pu lever les yeux au ciel quant à ses déclarations sur son aîné immaculé, sur la perfection présupposée de Nathaniel, elle qui avait déjà entendu quelques fois Ekwensu le tourner en dérision (ah, le pouvoir de l’alcool couplé à la chaleur suffocante de l’été africain), mais se contenta de sourire, se concentrant sur les quelques attentions qu’il lui prodiguait, comme pour clore la parenthèse de ces quelques minutes de vulnérabilité. Elle songea un instant à revenir à la charge, une dernière fois, lui demander ce qu’il comptait faire pour Elsbeth, si il avait besoin d’elle, d’une manière ou d’une autre, pour trouver les mots ou le bon moment, mais n’en fit rien. S’il y avait un sorcier capable de se jouer du Kairos, presque instinctivement, c’était bien lui.
Se redressant en miroir, elle plissa le nez, un peu surprise de la proposition tout à fait honnête du sorcier, revenant à leurs affaires précédentes sans transition. Haussement d’épaules, et la belle se remet sur ses pieds gracieusement : la perspective d’aller embêter les bizuts du grenier, parmi lesquels on retrouvait nombre de leurs petits protégés du club de duel avait quelque chose du lot de consolation distrayant et suffisamment fugace pour qu’elle puisse retourner bouder au calme dans sa chambre et passer ses nerfs frustrés sur Jake avant que ce dernier ne parte en goguette pour la nuit. Et si elle réussissait …
- … Hamilton. We’ll find a way to sneak into the theater and have a little chitchat with Lin-Manuel Miranda.
Le gloussement qui surgit de sa gorge la ramena bien dix ans en arrière, quand elle tapissait les murs de son immense chambre de photos dédicacés de ses chanteurs de comédies musicales favorites, se retrouvant comme par Miracle sur le chemin de chacun d’entre eux en sortie de scène, sous le regard amusé (ou atterré) d’un membre de sa famille. Pas une seule écaille sur le bout de son nez, à l’époque, mais déjà un sourire à dévorer le monde.
- Alright, one last shot.
L’américaine prit une grande inspiration, une seconde, et ferma les yeux tout en les levant sous ses paupières, comme à la recherche de quelque chose de bien enfoui, sous les couches de pensées éparses et d’instinct fébrile.
La sensation était étrange, comme une torsion de tout son être. Elle ne sut dire si c’était véritablement désagréable, puisque cela ne ressemblait à rien de déjà connu. Ce qui la frappa, d’abord, ce fut la lumière, aveuglante, dans ses grands yeux écarquillés bien trop sensibles à la luminosité du jour et des chandeliers. Elle secoua la tête pour chasser les étoiles qui obscurcissaient sa vision, hoqueta de surprise quand cette dernière prit un virage à 90, puis à 180 degrés lui permettant de voir derrière elle. Dans un sursaut, elle manqua de se dénuquer dans un mouvement brusque, de se casser la figure de sa chaise aussi, ne se rattrapant que grâce à ses ...serres qui transpercèrent la paille de l’assise. Le bec en avant, les battements d’ailes vers l’avant pour retrouver l’équilibre, et c’est un hululement suraigu qui sortit de sa gorge comme un couinement outré.
- Tweet !
Tweet, oui, rien que ça. Elle jeta un nouveau coup d’oeil à Evan de ses grands yeux restés vert de gris, et l’évidence la frappa à nouveau, bien que son esprit lui parut bien encombré et parasité de sensations et de stimulations inutiles. Il était encore plus grand que d’habitude. A moins que ce soit elle qui soit encore plus petite. Et emplumée, de toutes petites plumes grises et brunes, douces, duveteuses, soyeuses … Minuscules.
La minuscule chouette, après de longues secondes immobile, se mit à s’agiter, sautillant d’une patte à l’autre, remuant ses ailes en les déployant précautionneusement, avant de pousser de nouveaux cris, stridents, colériques, jusqu’à ce que les stridulations ne s’articulent à nouveau en syllabes intelligibles.
- Tu … l’as… Fait… EXPRES !
Alice avait bondi sur Evan, littéralement. De ses mains en avant, l’experliamus avait projeté le grand sorcier dans le fond du canapé, alors qu’elle lui sautait dessus pour lui asséner quelques coups de poings rageurs sur la poitrine, larmes aux yeux. Incapable de dire si elles étaient de joie ou de colère.
- Espèce de tricheur,You did it on purpose, you knew and you didn't tell me ! I hate you, Ihateyou, I ...
Elle expira bruyamment, et ses doigts s’accrochèrent autour du col de son fiancé.
- … I did it. I did it !
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Sam 17 Juil 2021 - 8:50
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01 mars 2021, 15:00. (mood)
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(outfit) Le secret le plus intime, révélé au grand jour – la nature profonde, que l’animagus ne pouvait déguiser, obligé de l’offrir au monde. Symbole de fierté pour les formes jugées dignes, de ces nobles animaux ou rusés prédateurs qu’on pouvait porter fièrement, source de crainte pour ceux qui devraient les porter. Lorsque Alice choisit d’essayer une dernière fois, Evan n’y croyait plus tout à fait – non pas dans l’absolu, mais certainement pour la journée : fatigue et frustration n’étaient pas mères de premières transformation, mais le duelliste observa un calme quasi méditatif envelopper la belle de ses bras porteurs – et la petite silhouette disparut pour céder sa place à une … minuscule chouette. Le fils des Highlands lâcha un cri enthousiaste, les mains frappées en un applaudissement sincère alors qu’il riait avec joie – le pire était passé. Il l’observa sauter avec légèreté, prenant conscience de ce nouveau corps qui avait toujours été le sien sans qu’elle ne le sache, avant que son piaillement ne se transforme en une cacophonie agressive et que le volatile ne s’envole vers lui en reprenant sa forme humaine. Le sortilège le projeta violemment vers l’arrière (heureusement, contre le canapé et non pas la verrière derrière).
« Tu … l’as… Fait… EXPRES ! » la sorcière hurlait, et lui, le souffle coupé, parvint enfin à laisser filer son hilarité entre ses dents, le rire qui lui étreignait la poitrine avec une force qui lui fit oublier la violence de l’attaque de sa chère et tendre, acceptant les coups colériques d’Alice alors qu’il riait à pleine gorge, les larmes aux yeux. La duelliste n’avait plus rien d’une attaquante, ses coups étaient tellement approximatifs qu’il en aurait également ri s’il n’avait pas été entièrement occupé à se moquer de sa réaction de déconfiture (et certainement de sa petitesse). Elle était belle, fâchée. Même entre deux cris stridents qui l’accusaient de tous les péchés de l’histoire, et il faillit lui attraper les poignets pour lui demander si elle réalisait ce qu’elle venait de faire, d’accomplir. « Espèce de tricheur, you did it on purpose, you knew and you didn't tell me ! I hate you, Ihateyou, I ... » I …? Un éclat different se glissa dans son regard, plissé du sourire que le cadet adressa à l’animagus. « I did it. I did it ! » Auréolée de gloire. Et, la voyant ainsi, rayonnante de fierté et prête à rugir son succès les poings levés, l’Écossais sourit. Il voulait le lui dire.
Ça se ressentait dans la poitrine, avoir besoin de le prononcer, de laisser libre cours aux paroles soigneusement gardées – car ce n’était jamais le moment, n’est-ce pas, jamais la bonne occasion et, surtout, lorsque le secret serait libéré de sa prison, on ne saurait l’y renfermer. Il y a de ces choses qu’on ne pouvait reprendre, de ces aveux qu’on n’osait pas tout à fait admettre au grand jour, et pourtant, ils lui rongeaient l’esprit depuis l’admission de l’Américaine – son Américaine. Les mots avaient été retenus des semaines durant, au détour des entraînements de la jeune femme. Le rossignol l’avait observée, son entêtement frustré, la façon avec laquelle elle avait fixé le vide tant de fois comme si ses yeux couleur de mer pouvaient y déceler une quelconque silhouette – la Fortune lui adressant un sourire provocateur, la lie à la bouche et un goût de défiance sur la langue. L’amphisbène n’avait cédé aucune parcelle de ses désirs au destin, par crainte de ne pas entrer dans le moule familial ou par volonté de faire plier sa magie à ses envies. Tenté par tous les moyens de réussir une transformation qui dépendait bien moins du contrôle qu’érigeait sa psyché en guise de saint barrage contre les environnements contraires que la vie voudrait lui envoyer.
Les mots. Qui lui brûlaient les lèvres, demandaient à rouler sur sa bouche, à être offerts, à voir la réaction dans ses prunelles à elle, maintenant qu’elle avait réussi – et l’impossibilité de les reprendre. Sourire tendre aux lèvres, une de ses mains se tendit vers le cou de la sorcière, caressa une clavicule, s’égara sur sa peau. Le parfum de la nymphe l’envahit, et il eut envie de fermer les yeux, d’oublier les mots, presque, de les garder pour plus tard, encore, d’attendre le bon moment, mais il n’y en aurait jamais réellement un pour ce qu’il avait à lui avouer, n’est-ce pas? « I thought you’d be an alligator. »
- InvitéInvité
Re: NFWMB (evalice xii)
Sam 17 Juil 2021 - 14:56
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01 mars 2021, 15:00. (mood)
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(outfit) Le tambour impérieux des poings de l’américaine sur le torse de son fiancé se fatigua bien vite, la faute à ce fou rire contagieux qu’il avait là, à la décharge monstrueuse d’endorphine provoquée tout à la fois par la réussite inespérée et l’hilarité. Elle était essoufflée, presque, toujours abasourdie de la transformation impromptue, incapable d’expliquer ce qui avait pu changer, soudainement, et se débloquer en elle pour parvenir à gravir le tout dernier échelon. Elle se l’expliquerait surement plus tard, quand toute l’excitation serait redescendue, dans une conversation plus pragmatique avec son paternel, ou avec Oscar. Pour le moment, elle se contentait de glousser, elle aussi, une main devant la bouche, jusqu’à ce qu’Evan se redresse pour la serrer un peu plus contre lui, une confession bruissée à son oreille comme un battement d’aile. Crainte partagée, et qui n’avait plus lieu d’être, enfin. Elle n’était pas particulièrement surprise, pas spécialement vexée, non plus. Après tout, cela l’avait angoissé pendant de longues nuits, l’idée de prendre la forme d’un des prédateurs du bayou qu’elle aimait tant, pourtant, mais donc l’enveloppe lui semblait trop grande, trop peu gracile, pour qu’elle puisse s’épanouir pleinement à l’intérieur. Elle n’était pas prête à assumer un tel héritage et, finalement, que cela ne soit jamais le cas était un soulagement indicible.
- No shit, Sherlock. So do I, and yet, it’s a interesting plotwist.
C’était peu de le dire, elle ne s’était jamais imaginée en oiseau, il n’y en avait pas dans la famille, préférant les grands félins et quelques herbivores à la stature si massive que leur placidité ne suffisait pas à les rendre inoffensifs. Un oiseau, mais pas n’importe lequel, un rapace, petit certes (minuscule, ok), mais un oiseau de proie tout de même, nocturne, silencieux, jouissant d’une réputation confortable dans le monde des sorciers. Il faudrait qu’elle réfléchisse à tout cela, mais pour le moment, son esprit était parasité par des pensées éparses, fusant en écho les unes aux autres, en arborescence qui aurait pu lui faire perdre le fil, s’il n’y avait pas les phalanges calédoniennes pour la ramener à l’instant présent.
- Mind you, you’ll have to find another way to escape me now, flying away won’t be enough anymore.
Elle gloussa à nouveau, lui collant un baiser à la commissure des lèvres avant de se remettre sur ses pieds, les mains jointes et les doigts s’agitant comme le font les enfants sous l’influence d’un excès de sucre.
- I need to show it to my brothers ! Oscar is gonna be sooooo proud Jake soooo excited and Ekky … Maybe he will blink. Mayyyybe, and if he nods, I can die a hero.
Elle exagérait, chacun de ses frères saluerait l’exploit comme il se devait, mais l’euphorie la rendait plus légère, presque frivole, alors qu’elle attrapait sa veste et son sac d’un mouvement ample de la main. Envolée, la fatigue, disparue, la lassitude, elle était repartie pour un tour, ou deux, ou trois.
- But first of all, I’ll buy you a drink, and we have to book a Portkey for Saturday. Lin-Manuel doesn’t knwo about it yet, but he is going to live the most amazing night of his life. Come on !
Le Wakefield n’eut pas vraiment son mot à dire et, probablement charmé par l’énergie étonnement lumineuse de sa promise, s’était laissé entrainer pour la fin de la soirée qu’ils passèrent ensemble, puis accompagnés de quelques amis croisés au hasard. Pour le reste, tout le reste, les intrigues, les décisions à prendre, tout attendrait le lendemain, et cela ne semblait pas plus mal comme cela.
RP fini