(tenue)
« Merci mon chou, tu es adorable »
Canines qui mordent involontairement les seules lèvres qui lui sont permises, les siennes, et Alice se saisit du cocktail qu’un des barmen lui avait déposé sur le rebord de la table où elle officiait. La grymm, tout à ses activités artistiques, pour une fois, n’avait pas vu l’homme à demi masqué s’approcher pour lui offrir son breuvage, surement le remerciement de l’une des personnes qu’elle avait coiffées ou maquillées depuis le début de la soirée. Comme pour exorciser l’appréhension de sa soirée du lendemain, dont elle ne savait pas vraiment ce qui allait en ressortir, elle s’était décidée à investir les lieux seule, d’abord, pour s’imprégner de l’ambiance, des auras et des ondes que l’on pouvait ressentir. Débusquer les pièges éventuels, aussi. Elle avait beau essayer de ne pas voir le mal partout, que le Wakefield ait choisi de la convier à un festival de musique où tout le monde pourrait les voir la rendait nerveuse, et elle avait bien du mal à envisager que ce dernier n’eut absolument aucune arrière pensée, alors elle préférait se tenir prête, que d’être prise en défaut, d’une manière ou d’une autre. Alors le matin même, elle avait débusqué un nom familier dans la liste des organisateurs et avait passé les coups de fils nécessaires pour intégrer la brigade des maquilleuses et coiffeuses bénévoles de l’évènement. Elle s’était même payée le luxe d’être remerciée chaleureusement de sa disponibilité spontanée, ce à quoi elle avait répondu modestement, la bouche en coeur, qu’elle regrettait même de ne pas y avoir pensé plus tôt. On lui avait fait parvenir un badge pour la soirée, un plan des lieux et notamment du stand de maquillage, au Village. Parfait. Elle n’avait eu qu’à choisir une tenue de festivalière confortable pour passer l’après midi et la soirée à barbouiller des faces et à faire des tresses à qui voulait, et observer la faune locale. Après tout, elle n’avait que ça à faire de son vendredi, ayant du décliner pour la énième fois l’invitation d’un ancien amant, un peu perdu de se faire afficher une série de fin de non recevoir, l’Hangbé étant peu coutumière du fait.
Son sex on the beach à moitié entamé, l’ombrelle coincée derrière l’oreille à la manière d’une fleur de papier, la sorcière se tenait debout devant une fêtarde passablement éméchée qui lui racontait l’aventure fascinante (non) de la sœur d’un copain de sa coloc’ qui, la dernière fois, avait réussi à monter sur la scène et à embrasser le bassiste, avant de se jeter dans la foule tel un pégase en plein vol. A-ma-zing. Elle appliqua une trainée de paillettes roses sur les joues de la demoiselle qui glapissait de plaisir de se faire chouchouter ainsi, tentant même, dans un élan de familiarité insupportable, de toucher la chevelure de la grymm… qui lui saisit le poignet en plein vol avant même qu’elle eut l’occasion de se saisir de la moindre bouclette. Avec un sourire dangereux, elle la congédia sans que la fêtarde ne se rende compte du danger imminent que représentait l’américaine agacée. Quand la silhouette ivre tangua jusqu’à disparaître dans la foule, Alice soupira, puis récupéra sa boisson qu’elle sirotait à la paille : la soirée était plaisante, elle avait même croisé quelques nymphes en goguette, mais elle n’aurait pas été contre une petite pause pour aller s’amuser et danser, elle aussi. Elle aurait bien sorti Trixie, pour l’occasion, sa longue chevelure de sirène et ses jupes courtes, mais puisqu’elle revenait le lendemain … les risques devaient être contrôlés, réduits au strict minimum. Elle se connaissait, Alice, elle ne devait pas tenter le diable, pas en ce moment, pas alors qu’elle était à fleur de peau, la faim charnelle au ventre. Rester à sa place, ou plutôt, celle qu’on lui avait assigné pour le moment, le temps qu’elle montre patte blanche, une sacrée ironie pour la belle à la peau foncée.
- ... Luigi ? Qu'est ce que tu fous là ?
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Bonnie & Clyde - Luigialice
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Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
« ... Luigi ? Qu'est ce que tu fous là ? » Cette phrase elle résume assez bien la situation.
Reprenons cependant depuis le début.
Ce matin là, c’est un matin comme les autres. Réveil, petit dej, douche, boulot, manger, boulot, douche… Jusque là rien d’anormal en réalité. Il faut dire qu’avec la rentrée c’est un nouveau train train qui s'amène, on reprend le train, on recommence, et c’est toujours la même chose. Beaucoup d’étudiants, des tâches à accomplir en tout genre. Ca peut aller de: on accueille une nouvelle famille écureuil dans le parc, à convaincre centaures et autre chenapan magique que non, non ce n’est pas une bonne idée d’égorger un petit étudiant de première année parce qu’il s’est perdu dans la forêt en espérant voir… Voir quoi d’ailleurs ? T’as pas réellement écouté son excuse foireuse, tu l’as juste ramené par la peau du cou. La bonne nouvelle dans tout ça, c’est qu’il a eu tellement peur, que tu n’as pas eu besoin de le sermonner sur la dangerosité de ses actes. Clairement tu es mal placé pour sermonner qui que ce soit. Tu n’es pas crédible dans ce rôle, mais tu as pour toi que les nouveaux élèves ne savent pas encore qui tu es, ils ne t’ont jamais croisé auparavant à Hungcalf, et qu’ils sont suffisamment impressionné par leur arrivée à l’université pour oublier qu’il n’y a pas si longtemps tu avais leur âge. Bien sûr parmi les petits nouveaux tu en connais quelques uns, après tout tes anciens camarades de classe avaient bien des frères et des soeurs plus jeunes… Mais nous nous égarons du sujet.
Enfin voilà.
Du fait tu aurais pu rentrer tranquillement chez toi, passer une soirée en solitaire. Mais si c’était le cas, cela ne servirait à rien de se donner du mal à coucher des mots sur le papier. En réalité après la deuxième douche de la journée, te prend l’idée de suivre la tendance générale qui veut que l’on se rende ce week end à un festival de musique. C’est tout à fait approprié non ? Puma solitaire trouver une entrée n’a pas été si compliqué, peut être que faire du charme à la vendeuse était en supplément mais ça ne faisait de mal à personne clairement.
Et tu as donc suivit la foule de sorcier pour doucement te diriger, main dans les poches vers le centre de tous les ragots ces derniers temps. Il faut dire que quand un événement comme ça vient secouer Inverness -lieu en plus dans lequel tu as le droit de te rendre sans danger -, tout le monde en profite. Même le tourisme écossais.
« Si tu veux tout savoir… Et bien je me disais que c’était un endroit sympa pour observer les oiseaux du loch. » Oui tu te moques ouvertement de la belle Hangbé, il faut dire qu’elle doit être relativement habituée à ce genre de comportement. En réalité tu as entendu son nom prononcé par je ne sais qui, et tu as suivi le courant pour atterrir là dans une tente du village et découvrir que la belle gazelle était entrain d’utiliser de tout ses talents pour peindre littéralement les gens. « Enfin du coup, je me demandais si tu pouvais me faire un camouflage digne de ce nom pour que je puisse faire une observation en bonne et due forme douce Alice. » Tu lui souris et tu vas la prendre dans tes bras pour la saluer. C’est ce qui est plus convenable de faire, mais en même temps tu ne pouvais pas juste lui laisser te demander ce que “tu fous là” sans faire une once d’humour. « Comment tu vas ? »
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Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
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Que l’on ne s’y trompe pas, si l’exclamation avait pu paraître un peu cavalière, le sourire de l’Hangbé démentait toute agressivité potentielle dans le propos. Simplement, elle ne s’attendait pas à voir le garde chasse (non mais franchement, quelle idée) de l’université dans un endroit aussi … Festif. Dense ? Luigi était du genre un peu sauvage, dans ses souvenirs en tout cas, il était plus sensible aux ambiances intimistes qu’à la fureur des grandes assemblées. La réponse sans queue ni tête, elle l’accueillit gracieusement d’un mouvement de la sienne, alors qu’elle serrait le biceps de la festivalière assise devant elle pour lui indiquer que sa préparation était achevée.
- Sur que si ce sont des oiseaux de nuit que tu cherches, tu vas être servi. Pour le reste, je ne pourrais t’assurer que les mésanges et les rouges gorges aient la part belle dans cette installation éphémère… M’est avis qu’ils ont du se trouver un endroit moins bruyant.
Elle se décida finalement à se redresser pour quitter sa chaise à l’arrière du stand, signifiant son indisponibilité aux badauds qui s’approchaient, curieux. Elle comptait se hisser pour poser une bise sur la joue de l’italien, mais celui-ci la prit de vitesse et, fallait il l’avouer aussi, de court. Avant même qu’elle n’eut le temps de dire quoi que ce soit, elle se retrouva blottie contre le torse ferme ( bon sang.) et entre les bras durs (les travaux en extérieur, ça ne déçoit jamais) de Luigi qui ne se pressa pas de la libérer d’une étreinte simplement polie et preste. Non, serrée contre lui, elle eut tout l’occasion d’humer son odeur de santal et de peau chaude, un parfum qu’elle connaissait depuis de longues années et qu’elle associait à bien des souvenirs à la fois lumineux et scabreux. Torsion dans l’abdomen, alors qu’elle lui rendait l’accolade malgré tout, l’oreille contre son coeur tranquille. Le salaud. Lui ignorait qu’il s’agissait là de sa première étreinte depuis bien (trop) longtemps, en dehors du cercle fraternel. L’avide américaine privée des nourritures physiques, Famine était mise à la diète depuis plusieurs mois maintenant. Luigi tout contre elle était pareil à un sac de bonbons sous le nez d’une diabétique.
- Hum, ma foi, je vais comme quelqu’un qui profite des dernières belles nuits de l’été avant de retourner dans sa routine estudiantine quasi monacale.
Sourire entendue, juste en dessous du menton discrètement barbu : Elle ne tromperait personne avec une telle affirmation, et certainement pas le Caravatti. Et pourtant… Plus elle y réfléchissait, plus son avenir proche lui semblait désespérément calme. Une placidité qui étouffait le feu intérieur, transformant l’incendie en flamiche domestique. Il allait falloir qu’elle se secoue, pour ne pas se ramollir, ne pas trop faiblir, trouver de quoi se nourrir sans trahir. Heureusement pour elle, elle était du genre créative.
- Demandé si gentiment, je ne vois pas comment je pourrais décemment te refuser quoi que ce soit … En terme de maquillage, bien sur. Assieds toi, avant que je périsse étouffée par autant de muscles.
Une frisson courut sur son échine quand il la relâcha, les bras des hommes étaient un habit chaud dont elle ne pensait pas manquer si amèrement, même en plein été. Elle récupéra pinceaux et paillettes, et se dressa devant le garde chasse assis, avec l’air de celle qui compose mentalement son projet, sans mot dire à ce sujet. Son doigt passa lentement sur la mâchoire carrée du jeune homme, lui faisant tourner la tête pour dégager les cheveux qui collaient déjà à ses tempes.
- Et toi alors, quelles nouvelles ? J’ai passé mon été à Inverness et pourtant, nous ne nous sommes pas croisés …
Coincidence ? Certainement pas.
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Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
Ravi tu es que Alice poursuive tes dérives mentales et joue tout autant sur les mots que toi. Oui, tu aimes les traits d’esprit, tu es toujours prompt à faire des pirouettes, à te moquer, l’ironie fait partie de tes armes de prédilections. L’autodérision aussi, loin d’avoir un esprit des plus fins, tu en uses pourtant à merveille, te jouant ainsi des discussions les plus sérieuses pour toujours adoucir les angles. Parfois tu peux donc te changer en infatigable bavard, qui n’a de cesse de parler que quand tu es sûr d’avoir saoulé ton auditoire, et pas avec de l’alcool. C’est vrai qu’avec les années tu as changé, évolué, en mieux ou en mal, on ne saurait dire. Cependant tu n’es plus tout à fait l’animal sauvage qui ne parlait à personne.
Ainsi tu uses de familiarité envers Alice qui au delà d’amie, fut un jour une amante douée de ses charmes et de son corps il faut le dire. C’était avant que tu te fasses la malle et parte pour d’autres horizons. La sotte n’a pas voulu s’enfuir avec toi alors que l’avenir vous promettait de bien plus jolis rivages que ceux du loch. Que se serait il passé si elle avait lâcher toutes ses futilités du monde de sang pur dans lequel elle évolue sans doute encore? Tu es sûr qu’elle s’est plus souvent posé la question que toi, oui tu n’as aucun doute là dessus. Parce que cette jeune femme tu la sais plus sauvage qu’elle ne se l’avouera jamais. Mais tu sais que la peur empêche parfois de jouer.
“Monacale ? Toi ? Laisses moi rire. Si un jour tu veux vraiment devenir bonne soeur je te promet de venir te remettre sur le droit chemin… ” Le sous entendu est suffisamment clair pour qu’il ne soit pas considéré comme un sous entendu en réalité. “Ca serait du gâchis. Du foie gras pour les cochons, du champagne pour un ivrogne, du caviar pour un lézard.” Tu hoches la tête bien qu'Alice ne puisse que deviner le geste sans le voir. “Est ce que c’est par manque de victime ? J’ai du mal à croire que ça soit par choix personnel… ” Oui tu embêtes la belle lionne entre tes bras.
Tu la lâches à sa demande, t’assois sur la chaise. Docile petit cobaye que tu sais être quand on s’occupe bien de toi. T’as grogné quand elle a dit qu’elle ne pouvait pas te refuser un maquillage. Franchement ça serait d’autre chose que tu aurais bien besoin de soir. Oui autre chose qui puisse te défaire de la frustration qui habite ton corps. Tu n’es pas abstinent, pas en quête du proie non plus, disons que ton esprit est occupé … Ailleurs. Perturbé par le lustre de cheveux blonds, de corps qui se frôlent sans jamais vraiment se toucher, et de la voix de la harpie qui tu hurles dessus que tu comprends rien. Ce que tu comprends toi c’est la danse des corps, ça c’est de ton ressort pour ton faible cerveau d’homme qui ne cherche pas à comprendre toutes les logiques de ce monde. Tu marmonnes un truc du genre “Avant t’étais plus fun” A croire que tout le monde a grandi sauf toi. Enfin la jeune femme commence, et toi tu la laisses faire, ne sachant pas ce qu’elle a entreprit de faire. “Je suis surtout rester à Hung. Il y avait des choses à faire par ci par là. On peut pas dire que ça bouge beaucoup dans le coin. L’été fut assez calme si tu exclues une plante ravageuse, et quelques baignades dans l’étang.” Ce n’est pas tout à fait vrai, car tu as aussi failli mourir dans le lot, mais ce n’est qu’un détail insignifiant non ? “Pourquoi est ce que tu es restée ici tout l’été ? Tu n’es pas retournée en Amérique ? Pas de vacances sous les tropiques ? Franchement douce et belle Alice que t’arrive t’il ? Tu ne sais plus quel côté du champignon il faut manger pour t’amuser ?” Regard coulé vers la jeune femme qui concentrée sur son oeuvre ne doit pas remarquer ton observation détaillée. “Si j’avais su que tu étais là tout ce temps, je serais venu gratter à ta porte plus tôt. Je suis sûr que tu n’aurais pas été contre de la distraction vu ta retraite monacale.” Tu ne fais que la citer. “Ou alors. Tu m’as évité. Ce qui est probable aussi non ? Parce que tu savais que je serais là tout l’été. Est donc sa belle Alice ? Tu m’as ignoré, tu m’as fait cet affront ? Franchement je pensais que tu tenais un peu plus que ça a ma personne… Du moins à mon corps.” Ce dernier bout de phrase tu le dis tout bas, trop fière de tes bêtises. Tu prendrais presqueun air triste de n’être que rapporter à ton corps. C’est trop amusant d’embêter la jeune femme.
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Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
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Avec un air choqué tellement surjoué et outrancier qu’il en prenait des nuances comiques, Alice posa une main sur sa poitrine, la bouche formant un O parfait, pour signifier à Luigi à quel point son peu de foi en elle la peinait (vraiment pas, donc.). Quoi qu’il puisse en penser, Alice se félicitait d’avoir calmé ses propres élans et appétits sans trop de heurts, depuis quelques mois, rationalisant les privations, se concentrant sur des obsessions moins sulfureuses… tout en ne se refusant pas quelques extras, à coté : si elle avait fermé la porte de sa chambre à double tour à ses partenaires de couette qui ne se rechargeaient pas avec un port usb, elle passait encore quelques soirées dans la peau d’une Trixie plus féline et sensuelle que jamais, pour le simple plaisir de transmettre sa propre frustration dans un autre corps, sans même avoir à le toucher. Dans la vie, tout était une question d’équilibre, disait on, et elle était du genre dangereusement intrépide, pour une funambule.
- Il y a toutes sortes de moines, qui te dit que je serais de celle qui se raserait le crâne pour lire des textes sacrés toute la sainte journée… Ne ferais-je pas une belle pèlerine, à parcourir les chemins pour prêcher Ma bonne parole ? Tu sais à quel point je peux me montrer convaincante.
Les compliments montent aux oreilles d’Alice, ou plutôt y descendent, considérant la hauteur des lèvres du joli coeur au dessus de sa tête, comme autant de vagues de chaleur, agréables au coeur et à l’égo : Famine avide de validation, de compliments, et l’exagération de ces derniers n’étaient pas pour lui déplaire, à nouveau, et Luigi le savait parfaitement, alors qu’elle le repoussait pour l’installer sur sa chaise et qu’il l’interrogeait à demi, aussi goguenard que curieux. Devait elle lui répondre honnêtement, ou lui mentir éhontément, si ouvertement qu’il comprendrait qu’elle ne comptait pas lui confier le fond de sa pensée ? Vaste question. Elle n’avait pas ouvertement parlé des commandements entre elle et Evan à … qui que ce soit, en réalité, en dehors de sa chère tante défunte et de ses lettres consumées par dessus quelques bougies et batons d’encens. Pas âme qui vive ne connaissait les contraintes auxquelles elle se pliait pour contenter le Wakefield, et pour quoi en retour ? Elle n’en était même pas sure, au final…
- … Disons qu’aucune ne valait vraiment que j’y consacre du temps ou de l’énergie.
On ne pouvait pas faire plus flou, mais elle ne mentait ainsi que par omission, sans offrir de prise pour gratter un peu plus : face au sourire charmant de l’italien, Alice se savait faible, il n’aurait en réalité pas tant de mal à lui tirer les vers du nez s’il trouvait le bon angle d’attaque. Elle avait attrapé une palette de maquillage aux couleurs criardes, estivales, des pinceaux magiquement chargés de paillettes et autres glitters iridescents, pour se pencher vers le garde chasse, chasser les poussières et autres impuretés sur son visage tout en l’écoutant bavarder. Caresser le visage de Luigi pour le nettoyer avec un coton doux, s’en était presque sensuel, tant les traits du sorcier étaient gourmands. Alice s’humecta les lèvres, ses bavardages vains l’aidant à ne pas trop loucher sur ses lèvres pleines ou ses prunelles magnétiques.
- Figure toi que pendant que tu jouais les canards d’eau douce, j’étais en stage dans une des unités les plus prestigieuses du ministère de la magie britannique, et ce n’était pas SI terrible… Je profiterais de vacances bien méritées quand je serais diplômée et à la tête d’une direction de l’entreprise familiale ou au sein d’une ambassade américaine dans un pays étranger un peu sympa. Et toi tu seras encore là à draguer des gosses de quinze en de moins. Lève le menton, Dear.
Le pinceau effleura ses paupières, étirant les traînés de poudre dans un camaïeu mordoré aux tons chauds. Le maquillage que lui composait Alice donnait à Luigi des allures de statue ciselée à même le marbre par un sculpteur italien de talent d’un autre temps, alors qu’elle se servait de ses pouces pour redessiner le haut de ses pommettes, ses propres sourcils froncés de concentration.
- Ne dis pas de bêtise, je n’ai plus l’âge de fuir qui que ce soit, nous ne fréquentions pas les mêmes endroits, voilà tout. Que je sache, tu n’es pas venu me chercher non plus, peut être que ce serait à moi de me sentir vexée, non ? Et je tiens bien plus à cette ignoble face de troll qu’aux abdominaux que tu ne te fatigues même pas à planquer sous une quelconque couche de vêtement.
Elle coinça les joues de Luigi entre son pouce et son index, posant un baiser sur le bout de son nez (là où tous ses instincts lui hurlaient de viser plus bas, bien sur) , avant de lui retourner un petit miroir, satisfaite.
- Qui que tu ais à rejoindre à présent, il ou elle ne pourra pas te résister, c’est sur.
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Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
Tu aimes les manières d’Alice, ça a toujours été le cas, et si ça avait été l’inverse, tu n’aurais sans doute jamais été attiré par elle. Hors c’était le cas, et c’est toujours le cas. On ne peut pas nier qu’elle soit une belle créature tout droit sorti d’un songe. Ses manières singulières font qu’elle ne passe pas inaperçu, mais ce n’est pas un problème, bien au contraire. “Magnifique pèlerine, l’ennuie tu vois… C’est que je doute que tu ne convaincs les gens en matière d’abstinence. Ou alors tu leur ferais croire au début, pour ensuite les attirer plus rapidement vers les plus basses et viles perversions de ce bas monde. ” Tu hoches la tête intimement persuadé que tu as raison. Faut dire, que tu aimes voir cet air -faussement- offusqué sur son visage, Alice répond parfaitement à tes besoins théâtraux.
Tu fronces les sourcils, elle te donne bien peu à te mettre sous la dent la tigresse. Elle n’est pas avare de mots, ni de bavardage en tout genre habituellement. Tu te poses des questions, qu’elle mouche l’a piquée, et en même temps… Tu sais qu’elle est maîtresse dans l’art de faire mariner. Malgré tout tu dénotes un je ne sais quoi d'inhabituel sans arriver à mettre le doigt exactement dessus. “Belle Alice, je ne suis guère plus qu’un vulgaire palefrenier qui humblement reconnaît son étroitesse d’esprit, et la bêtise de son cerveau comparé à vos belles pensées. Ne croyez pas que je veuille à un moment rabaisser cet âme qui est la votre par de sombre jeux d’ignorants…” Le menton levé tu dévisages la jeune femme attendant le sourire que doit normalement susciter de telles paroles. “Cependant je vous faisait simplement remarquer qu’un peu de distraction ne fait de mal à personne.” Ce sourire d’ange que tu lui offres n’est pas si angélique, et le petit démon avec sa fourche et ses cornes est à peine masqué.
Baissant les yeux sur tes abdos, il ne faut pas attendre une seconde de plus pour que tu les contractes pour les faire saillir. “Tu parles de ceux là ?” Souriant bêtement tu reprends. “Sache que les vêtements en été c’est très superflu, et tu me connais je ne suis pas du genre à m’embêter de choses superfétatoires...” Tu es un carnassier, mais il est facile de comprendre que Alice n’est pas une petite proie sans défense, alors avec elle tu es loin de faire de manière. Tout cela fait parti d’un jeu, et tu aimes beaucoup joué avec les règles.
Le visage relevé vers elle, coincé dans une étreinte loin d’être agréable, tu lèves un sourcil en réponse à ses lèvres sur… Ton nez. Really ? En voilà une bonne de nouveauté. Tu marmonnes un : "Petite joueuse" Bien trop vite à ton goût elle présente le miroir, signe qu’elle a finit, mais elle te donne parfaitement de quoi rebondir. “Oui et bien justement… Puisque je semble être enfin à ton goût. Je t’enlève.” Ni une ni deux, tu te mets sur tes pieds, et en moins de temps qu’il s’en faut pour le dire, tu te plies pour prendre la belle sur ton épaule, en mode sac de patate, pour ne pas lui laisser le choix de te suivre ou non. La cramponant bien, pour la retenir ta main doit se poser sur le haut de ses cuisses, juste à la limite de ses fesses. “Mesdames messieurs...” Ne sachant pas même à qui tu t’adresses en réalité. “Mademoiselle Hangbé se sent mal, et je me vois dans l’obligation de vous l’enlever pour la soigner à grand renfort de danse et d’alcool. Je ne vous la ramènerais pas, et vous souhaite par avance une bonne soirée. ” Il y a des regards amusés qui se lèvent vers vous, et tu prends bien tranquillement le chemin de la sortie, fier comme un paon.
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Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
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(tenue)La connivence entre la toute petite américaine et l’italien pouvait sauter aux yeux de quiconque ferait l’effort de les observer un moment. C’est qu’ils se connaissaient depuis quelques années maintenant, quoi cinq, six ans peut être ? Ils n’avaient pas partagé beaucoup de temps estudiantin, deux ans tout au plus, mais cela avait suffi à Alice pour trouver en lui un copain de soirée efficace, un collègue de classe distrayant puis, plus tard, un amant avec qui elle avait partagé une complicité suffisamment présente pour être soulignée, jusqu’à ce que l’animal ne s’échappe, disparaissant des radars pendant quelques années. Il avait donné des nouvelles, sporadiques, des cartes postales remplies de créatures magiques qu’elle avait en horreur, mais elle avait été heureuse pour lui. Le temps avait passé, pour l’un comme pour l’autre, vacants à leurs vies réciproques. Quand elle avait su qu’il était revenu en terre britannique, elle avait été ravie, vraiment : quand elle avait compris la situation délicate dans laquelle elle allait se trouver vis à vis de ce camarade de couette à qui elle n’avait soufflé mot de ses nouvelles « obligations » relationnelles, elle avait tout mis en œuvre pour ne pas avoir à se confronter à son regard chaud (et à ce physique à dévoyer les nonnes.)
Elle avait roulé les yeux quand il s’était mis à faire rouler les muscles sous sa peau, cliché parmi les clichés, tellement efficace. Quelques mois plus tôt, elle se serait prise au jeu de la séduction éhontée, sera venue toucher, avec pour excuse de s’assurer que tout cela n’avait pas trop changé, depuis la dernière fois, il y a (trop) longtemps. A la place, elle avait préféré faire un pas de coté, prudente, ne pas relever pour plutôt lui présenter le miroir qui lui reflétait ses traits embellis par la poudre dorée et les coups de crayon précis. Il était beau, Luigi, il y avait pas à dire, c’était probablement l’un des visages les plus esthétiquement plaisants qu’elle eut jamais à contempler (sans parler de ces choses qu’il était capable de faire de sa langue … non, Focus, Alice).
- M’enlever ? Mais qu’est ce que tu rac’… Woah !
Chasser le naturel et il revient au galop, le garde chasse lui avait coupé les jambes sous le genou, balancé par dessus l’épaule comme un vulgaire sac à dos (joli, sac à dos), avant d’annoncer à la cantonade qu’il se l’appropriait pour une durée indéterminée. Mufle, voyou, chevalier sans armure qui confond la princesse et le dragon. Elle étouffe un gloussement entre rire et outrage, se met à tambouriner de ses poings dans le dos musclé du sorcier qui sort de la tente avec la décontraction de celui qui part chercher le pain.
- Luigi, fais moi descendre ! Fais-Moi-Des-Cendre ! Luigi !
La voix monte dans les aigus, mais difficile d’y trouver une once de colère véritable, c’est que la situation est avant tout comique, et la belle suffisamment détendue pour ne pas prendre ombrage de se retrouver en position peu orthodoxe. Malgré tout, son regard balaya la foule rapidement, cherchant un regard compromettant que, Dieu Merci, elle ne trouva pas : Même si elle n’avait (encore) rien fait, elle aurait eu bien du mal à justifier à son rigoriste fiancé le pourquoi qui l’avait fait atterrir sur l’épaule d’un type gaulé comme une statue grec et à moitié à poil, au beau milieu d’un festival de musique. Ouais, non, si elle pouvait éviter d’avoir en toucher mot à qui que ce soit, cela l’arrangerait. Heureusement pour elle, point de d’oeillade indiscrète, et son apparence tranchait suffisamment avec celle du quotidien pour qu’on ne puisse la reconnaître au premier coup d’oeil. C’était toujours ça de pris.
- Luigiiiii faismoidescendre. Où on va comme ça ? J’espère que c’est au bar pour te faire pardonner, sinon je te jure que je fais une poupée vaudou de toi et je te fais pousser des furoncles sur tout le corps ! Tu sais que j’en suis capable !
Et comment, d’ailleurs, ne l’avaient ils pas fait quelques années plus tôt sur un summerbee qui était venu les déranger dans les thermes ? Si, totalement, mais pas sur que le Carvatti se souvienne de cette session pourtant mémorable ...
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Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
Tu arrives souvent à tes fins Luigi. Et Alice tu la connais bien, tu sais comment t’y prendre normalement.
Ainsi tu décides donc que pour elle la session maquillage est finie, et qu’elle a le droit à une pause. Une pause qui va peut être même s’éterniser jusqu’au bout de la nuit. Tu la prends sur ton épaule et en avant la musique.
Bien sûr, elle crie, elle se débat, mais qu’on se le dise elle ne tape pas vraiment très fort. Ou si elle le fait, ça n’a pas l’effet escompté. Ainsi donc tu avances jusqu’à un certain point. Tu regardes à gauche à droite savoir quelle direction tu dois prendre et tu la laisses s’égosiller en souriant. D’ailleurs tu n’es pas le seul à sourire, ta petite manoeuvre a tout de même attiré l’attention sur vous. “Ouuuuh J’ai peur…” On peut sentir toute l’ironie dans tes propos. Tu sais qu’elle en est capable, tu l’as déjà vu à l’oeuvre. Mais bon est ce que tu as réellement quelque chose à craindre d’elle ? “Je sais, belle Alice, que tu m’aimes trop pour me faire du mal… Du moins pas comme ça. ” Tu souris toujours trop heureux d’embêter la jeune femme. Ainsi tu vas lui prouver à quel point tu lui as manqué. De toute façon tu comptes bien y aller au bar, et c'est là où tes jambes vous emmènent tous les deux. Elle toujours sur ton épaule, comme si c'était la chose la plus normale au monde. Elle devrait te remercier, elle ne risque pas d’abîmer ses chaussures en les traînants dans la boue.
Un jeune derrière le bar te regarde légèrement surpris, ses yeux se posant bien évidemment sur le postérieur en évidence de la jeune femme. Heureusement elle n’est pas capable de voir derrière son dos. "Je prendrais… Alice une idée? " Réalisant qu'elle est toujours sur ton épaule avec un rire tu la laisses retrouver la terre ferme. Et puis tu changes d'avis. Tu décides de choisir. "On va prendre 10 shots pour commencer. De…. Là c'est toi qui choisis. " Tu sais qu’il est possible qu’elle prenne quelque chose de fort, mais n’est ce pas le but de tout ça ? Tu paies et voilà que vous vous retrouvez tous les deux, face à une ribambelle de petits verres, et parfaitement prêt à vous amuser. "Le premier qui vomi il a perdu, je te préviens. " Tu lui lances un regard en coin amusé. Tu sais qu’Alice va te dire un truc du genre: moi je vomis jamais… Soit, mais c’est juste pour la forme. Peut être que vous auriez pu lancer un “jeu”. Histoire de pimenter un peu la chose… Tu pourras toujours faire cette proposition plus tard. "Go ?" Tu prends le premier verre dans ta main, et tu le fais se rencontrer avec celui de la lionne. “Tu veux trinquer à quelque chose en particulier ?” Tu renifles le contenu avec déjà l’impression que ça risque de t’échapper des mains. Et puis tu as une idée. “A la fin de ta vie monacale !” Ce qui veut sans doute tout dire.
- InvitéInvité
Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
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(tenue)Evidemment, Luigi ne semblait pas le moins impressionné du monde, et Alice avait fini par se laisser promener à travers le festival jusqu’à ce que ce dernier trouve le stand de son choix.Elle avait ronchonné pendant tout le trajet, laissant glisser les regards amusés comme surpris glisser sur elle avec détachement : Ils verraient des choses autrement plus surprenantes durant le week end que leur drôle d’équipée, la nuit était encore jeune. Elle avait glapi en se sentant basculer en arrière quand le sorcier la reposa au sol, lissant le pli de sa jupe qui était remontée dangereusement pendant l’équipée. Des shots, décidément, l’Italien était définitivement là pour la pousser au vice, et en même temps … Depuis quand n’avait elle pas profité simplement d’une soirée pour s’enivrer et danser avec un des amis ? Trop longtemps, surement : les dernières sorties remontaient aux billards en compagnie de ses collègues de stage au ministère, soirées policées par la conscience que ses camarades nocturnes étaient ceux qui partageraient son bureau le lendemain. Luigi, en revanche, lui rappelait les nuits fauves qui rythmaient sa vie encore quelques mois plus tôt, ces nuits qui l’appelaient, qui lui manquaient terriblement, malgré les quelques escapades de Trixie. Elle se frotta l’aile du nez, avant de se décider.
- Faites nous donc un mix, avec des purple haze, des mind erasers and … des three wise men. S’il vous plait.
Le barman arqua un sourcil, une petite moue appréciatrice sur une bouche naturellement boudeuse, avant de sortir ses petits verres à alcool fort et de faire léviter ses différentes bouteilles pour préparer ses mélanges. Il fallut moins de temps qu’il en fallait pour citer de tête les ingrédients de chacun de ces cocktails pour qu’il les leur présente sur un plateau de verre transparent, encaissant la monnaie sonnante et trébuchante du sorcier avant de se concentrer sur d’autres clients. Alice s’étira un peu pour dénouer les muscles qui s’étaient raidis dans l’épopée, avant de se pencher sur le bar pour récupérer le premier shot de liqueur violette.
- La dernière fois que tu m’as vu vomir, Caravatti, on avait gagné le tournoi de beer pong de l’automne, et c’était parce que j’avais été quasi condamnée à la sobriété par ma mère pendant tout l’été précédent. Crois moi, t’es pas près de revoir ça. Toi en revanche… J’attends de voir.
Elle fit tinter les deux verres avec un sourire gourmand, alors que la moindre trace de contrariété avait disparu de son regard : elle n’avait pas vraiment prévu que sa soirée se déroulerait comme ça, mais pourquoi pas, finalement ? Après tout, elle ne faisait rien de mal… N’est ce pas ? Ça lui ferait du bien, elle en avait besoin. Elle le méritait.
- La fin de ma vie monacale … Parce que tu crois vraiment que c’est Toi qui arriveras à m’en faire sortir ?
C’était bien peu probable, compte tenu des obligations de la jeune femme, mais si elle avait à être parfaitement honnête … Elle n’aurait vraiment pas été contre. *si seulement* songeait elle en basculant la tête en arrière, faisant descendre en une gorgée le mélange de vodka, de chambord et de soda au citron. La chaleur de l’alcool lui colla un frisson de bien-être, alors qu’elle se saisissait déjà du prochain.
- A ta confiance inébranlable et complètement mégalomane de ton propre charme. Plus sérieusement, tu avais des plans pour ce soir, envie de voir l’un des concerts, ou tu étais juste la pour picoler et te trouver une fille ?
Après tout, les deux projets se valaient, et elle ne pourrait pas lui reprocher l’un plus que l’autre, elle-même ne s’était pas pointée là, semi incognito, sans la moindre arrière pensée.
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Comme prévue, une fois sur ses deux pieds, Alice ne fait plus de manière. Au contraire même, de son imagination nait la commande au barman. Quelque chose te dit que vous n’allez plus être sobre très longtemps. Est ce vraiment un problème ? La réponse est non. En réalité ça vous est arrivé plus d’une fois, et vous vous en êtes toujours remis parfaitement bien. “Tu doutes de mon entrainement ?” Tu lèves un sourcil interrogateur et tu affiches un sourire carnassier. “Tu devrais davantage te méfier de tes adversaires ma belle et douce amie.” Douce. Oui, tu n’es plus très sûr vu les coups qu’elle t’assénait quelques minutes auparavant. On ne peut pas dire que tu soit un poivrot de première, mais disons que l’alcool tu le connais bien, tu te limites quand tu es seul, mais ne rate jamais une occasion de tromper ta solitude cependant, même avec des inconnus. En l’occurence ta victime du jour n’en est pas une, et c’est quelqu’un digne de confiance à n’en pas douté, alors tu peux te lâcher sans arrière pensée.
Il n’y a pas long entre le moment où la jeune femme donne au barman sa commande et celui où elle est fin prête. Il ne faut qu’une seconde de plus pour que tu te saisisse du premier. “Des excuses et toujours des excuses.” Tu la charies, trop content de l’embêter. “Avoue plutôt que tu ne tiens pas l’alcool, personne ne t’en voudra va.” Tu fais tout pour la titiller. “Je te préviens, cette fois je te porterais pas pour te ramener.” Faux bien entendu. Le barman suit un moment vos échanges et puis repart servir quelqu’un d’autre. Vous trinquez tous les deux. “Moi ou un autre… Celui là il dirait pas non je suis sûr.” D’un signe de tête tu désignes le petit barman, plutôt mignon à vrai dire. “Mais je veux bien donner de ma personne quand il s’agit d’une noble cause.” Sourire d’ange. Noble cause, oui s’en est une à n’en pas douter. L’imitant tu bois le premier shot, n’évitant pas la brûlure de l’alcool le long de ton œsophage ce qui a le don de te tirer avec grognement. En parfait miroir de la tigresse, tu prends le verre suivant, convaincu qu’il se pourrait que cette soirée soit épique.
Tu hoches la tête. “Non rien de prévu, je venais juste me dégourdir les jambes, voir du monde. Pour quel genre de mec me prends tu voyons ?” Tu es faussement offusqué. Il faut croire que ta réputation te précède, et pourtant tu n’es pas le tombeur auquel tout le monde semble vouloir t’identifier. “De nous deux c’est moi qui vit une vie monacale, reculé dans ma cabane, où jamais personne ne vient me voir.” Deuxième shot, deuxième grognement. Ta gorge est sans aucun doute désinfectée maintenant. “Il n’y a que ce bon vieux Serge pour me tenir compagnie.” Tu sais que Alice adore Serge. Le rappeler à son bon souvenir n’est qu’un petit plus. “Et toi alors ? Comment se fait ce que je t’ai trouvé entrain de gribouiller sur le visage des gens ? Me dit pas que c’est ton nouvel hobby je te croirais pas. Tu es une femme d’action. Enfin je suis pas entrain de dire que tu n’es pas douée de tes dix doigts, mais tu sais les utiliser à meilleur escient.” Tu te rapproche imperceptiblement de la jeune femme, pas assez pour qu’elle se sente menacée dans son espace vital cependant.. “ Allez raconte moi tout, ne m’oblige pas à t’avoir à force d’alcool, de danse et de cajoleries ma belle Nymphe.” Tu te penches vers elle le troisième shot en main et le lèves comme si tu portais un toast à sa santé.
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Les menaces de Luigi, Alice les recevait avec une grimace bien peu mature, et un mouvement de la main peu urbain, pour ne pas dire vulgaire. Il s’amusait, en plus, à lui servir des ma Belle et ma Douce, autant de cajoleries qu’elle avait en horreur, rien que pour l’agacer, elle le savait pertinemment. Il le faisait exprès, comme toujours, le fourbe. L’italien, fidèle à la réputation des hommes de son pays, était un incorrigible bavard, un terrible beau parleur, impossible à arrêter quand la machine était lancée. Pas étonnant qu’il ait besoin de tant boire, il avait la langue plus pendue que celle d’un fourmilier devant une termitière. Elle accompagna du regard le geste de Luigi en direction du barman qui les observait, un peu à la dérobée. Enfin, elle n’avait pas le temps de s’occuper de chaque type qui la reluquait, et puis de toute façon, elle n’avait plus à se poser ce genre de question : si elle avait eu le loisir de choisir, elle serait d’ailleurs restée dans cette agréable et torride zone de confort qu’était le petit jeu de séduction entre elle et le Caravatti.
- Oh allez, je parie qu’il est majeur depuis trois mois, grand max. Si il veut se taper une cougar, il n’a qu’à regarder du coté de la scène avec les êtres d’eau, j’ai cru voir un groupe de grands mères un peu folk qui ne seraient surement pas contre un peu de chair fraiche … Et vous êtes trop bon, monseigneur, cet esprit de sacrifice vous honore, mais je me débrouille fort bien toute seule, comme une grande.
Second shot avalé, la satisfaction quasi immédiate d’une ébriété subtile, à peine perçue par la grymm en dehors de la sensation de ses muscles qui se détendaient un peu, de ses prunelles qui se dilataient en deux grands vortex sombres. Elle avait passé trop de temps dans son costume étriqué de juriste consciencieuse, presque taiseuse, coincée dans cet open space avec la crème de la crème, le futur radieux de la nation (pfff). Elle avait besoin de s’ébouriffer les plumes, et il n’y avait pas mieux que Luigi pour cela. Elle posa le coude sur le comptoir et la joue sur son poing serré en souriant.
- Pour le genre de mec qui fait tomber les petites culottes et dégrafe les soutiens gorges sans même y toucher. Sois pas trop modeste, Lu’, ça te va pas tant que ça. Quelques petits oiseaux curieux m’ont siffloté dans les oreilles qui tu avais pu aller te rafraichir une fois ou deux dans le loch en charmante compagnie, et je suis presque certaine qu’ils ne parlaient pas d’une de tes bestioles à demi mignonnes, à demi terrifiantes.
Clairement, l’américaine n’était pas la fan numéro uno de ce cher Serge, bien que son maitre lui ait prouvé plusieurs fois par A+B que l’animal était un véritable amour. A tout prendre, Alice préférait encore les petits chiens et les chats indolents qu’à une espèce de tortue qui vessait des flammes. Troisième shot, celui qui anesthésie enfin la gorge, pas encore les sens. Alice attira vers elle un des bols à amuse bouches que, malins, les serveurs laissaient trainer pour éviter que les soulards ne s’hydratent le ventre trop vite. Elle croqua dans une amande salée, ses dents blanches dépassant de l’ourlet de ses lèvres un instant, avant de reprendre.
- J’ai eu envie de fêter la fin de l’été et de prendre un peu de bon temps avant la reprise des cours, voilà tout. J’ai un ami qui s’occupait du stand, il me proposait de troquer quelques heures de mes talents contre un pass backstage et des coupons pour les boissons, j’ai trouvé l’affaire honnête, voilà tout. Ennuyeux, n’est ce pas ? Et puis tu es arrivé.
Bien sur, pas un mot sur sa mission de repérage en amont de son rencard du lendemain avec un certain écossais récalcitrant. Luigi ne semblait pas spécialement au courant, ce qui était plutôt logique, n’ayant plus vraiment de contact avec le gratin sang pur depuis sa fuite en avant, et elle ne s’en portait pas plus mal. Elle n’était toujours pas des plus à l’aise pour parler de tout cela, et encore moins avec un Caravati qui la connaissait mieux que bien des gens.
- Tu ne sauras R.I.E.N . D’abord parce qu’il n’y a rien à savoir, et ensuite, parce que je compte effectivement bien profiter de toi de tout mon saoul, au moins de l’alcool et de la danse.
Pour les cajoleries, malheureusement, c’était encore exclu, et elle se tiendrait, elle s’en faisait la promesse. Quoi qu’il lui en coûte… Et Seigneur, cela lui coûtait déjà.
- Tu as des préférences sur la scène et les artistes que tu voudrais voir en premier ?
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“Et alors, peu importe son âge, il faut bien qu’il se fasse les dents non ?” Peut on vraiment se faire les dents sur un être humain ? Pas sûr. “Je ne doute pas que vous soyez en mesure de vous débrouillez seule, je veux juste vous prêter “main forte” dans le cas où vous en auriez besoin voilà tout. ” Tu lèves les mains en l’air tout à fait innocemment. Mais Alice te connait elle sait que d’innocent tu n’en as que l’apparence. “Je ne savais pas que tu t’amusais à ce genre de lecture.” Le chineur bien entendu. Tu sais que tu y a fait une brève apparition à la rentrée. On te prête cependant des aventures qui n’ont pas lieu d’être. Et on te l’a suffisamment reproché à ton goût. S’impose de lui mêm le visage d’une certaine blonde à ton esprit. “Terrifiantes ? Je vois que tu voues toujours la même passion aux être vivant qui ont le malheur de ne pas se déplacer sur deux jambes et d’être privé de paroles. Peut être parce que tu n’es pas tout à fait apprivoisée toi non plus ?” Questions tout à fait rhétorique que tu ne poses en réalité à personne, tu parles juste pour parler. “C’est vrai qu’il y a de belles créatures dans les lacs… Faut juste savoir… les péchés.” Voilà que tu fais de l’esprit.
Mais décidant d’éloigner la conversation de toi, tu préfères savoir ce qu’il en est de la jeune femme. Qu’elles sont ses motivations, pire, pourquoi est elle là toute seule comme une plante triste ? “Donne moi un mouchoir, c’est tellement triste que je crois que je vais me mettre à pleurer anytime soon.” Après avoir fait une mine boudeuse pendant environ deux secondes tu reprends. “Arrête de m’envoyer des fleurs Honey, je vais vraiment finir par aller chercher un blanc destrier pour te sauver de ta misérable existence.” Oui tu te moque d’elle, c’est un super passe temps. Et puis pour ce soir tu n’as que ça à faire, t’occuper de ta charmante ancienne camarade, de la manière qu’elle souhaitera.
Tu soupires quand elle te dit qu’elle ne dira rien justement. Retour de la mine boudeuse, mais ça se transforme en chat potté rapidement avec des grands yeux ouverts pour lui inspirer un peu de pitié, et finalement ça se change en sourire quand elle te dit qu’elle veut profiter de toi. “Tu veux profiter de moi ?” Ton visage s’éclaire, tu prends un air plus qu’intéressé sur ton visage. L’alcool et la danse ? Tu pourrais toujours pousser le bouchon jusqu’à avoir plus que ça.
“Non je suis sûr que tu t’y connais mieux que moi, ainsi considère moi comme ton escort pour la soirée et à ton entière disposition.” Tu n’as pas choisi le mot escort par hasard.
Après en avoir fini avec les deux derniers shots non sans mal, tu présentes ton bras à la jeune nymphe.
Ainsi donc, bras dessus bras dessous vous vous avancez dans la foule, tu laisses la jeune femme te guider, et toi tu y vas de ton commentaire sur les gens environnant en chuchotant à l’oreille de la jeune femme. L’alcool a tracé son chemin de feu dans ton corps, et doucement s’empare de tes membres, délie ta langue.
La nuit elle tombe et pour lumière il y a des boules lumineuses dans les arbres.
Vous vous arrêtez au signal d’Alice, d’un geste absolument naturel tu poses ta main sur la taille de la belle Alice. Tu colles un baiser à l’angle de sa mâchoire et de son cou avant de la repousser pour la lâcher et danser seul de ton côté tirant la langue à la lionne et suivant le rythme de la musique. Tu n’es pas le meilleur danseur, mais tu as au moins pour toi de ne pas assez te préoccuper de ce que les gens pensent de toi pour que ça t’importe.
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L’effronterie dans les propos de Luigi était telle qu’Alice ne pouvait s’empêcher de rouler des yeux au ciel, alors qu’elle lui cognait l’épaule à intervalle régulier, comme si cela pouvait suffire à calmer le sorcier , de toute évidence très en forme, ce soir. Cela faisait des semaines, des mois qu’elle s’appliquait à ne pas (trop) rentrer dans un jeu de séduction avec qui que ce soit, à l’exception de ses missions pour la Cavalerie et de ses quelques soirées de détente au Styx, et encore : même au fin fond des enfers, elle se disciplinait à ne jamais franchir les limites de l’ambiguité, et encore moins celles qui lui avaient imposé le Wakefield ce soir de printemps. Et voilà que luigi débaroulait comme un niffleur dans un jeu de quilles (brillantes, les quilles), et faisait le joli coeur, comme il l’avait fait si souvent avec elle. D’ordinaire, bien sur, cela fonctionnait, avec sa gueule d’amour et son corps de dieu grec, il fallait que l’Hangbé soit vraiment indisposée pour ne pas succomber à cette sucrerie à taille humaine. Aujourd’hui … tout était plus compliqué. Alors elle se contente d’esquiver, de louvoyer, un peu, surjouant la détresse ou l’amusement à chaque fois que cela lui paraissait nécessaire, à défaut d’annoncer clairement la couleur au sorcier … Grand mal lui en prit, ce qui aurait du être une simple plaisanterie fut interprétée bien autrement pour l’italien au regard gourmand. L’alcool échauffait les esprits, soulageait Alice du poids des convenances qui alourdissait vainement ses épaules, sa confiance grandissant : elle n’était pas idiote, elle saurait se dépêtrer des assauts amicalement inappropriés de Luigi, s’il en venait aux mains, littéralement. Avant cela, il y aurait surement beaucoup de musique, de la danse, et elle en avait désespérément besoin.
- Allons y alors, big boy.
Ils descendirent en un clin d’oeil les derniers shots restants, et déjà Alice enroulait son bras autour de celui de l’italien, le guidant parmi les sentiers de terre battue, esquivant les groupes de fêtards bien plus échevelés qu’eux, se hissant parfois sur la pointe des pieds pour deviner quelle route les mènerait le plus surement vers la meilleure scène, la musique la plus transcendante. Elle s’était finalement décidée à rejoindre la scène du nord, celle où les Abraxas enflammaient les corps et les esprits depuis quelques minutes déjà, après que leur première partie, une jeune sorcière belge pleine de charme et d’énergie, ait donné l’occasion aux festivaliers de s’échauffer. Elle aurait pu choisir les sons langoureux de Sigma à l’Ouest, ou encore les musiques alternatives de Leija à l’Est, mais c’était bien un bon gros rock électrisant qui lui faisait de l’oeil, et elle ne doutait pas que Luigi gouterait lui aussi à cette énergie communicative. Quand elle lui lacha le bras pour lui indiquer un trou dans la foule, elle le sentit la retenir par la taille, aisément, comme il avait pu le faire bien d’autres fois, l’attirant vers lui par derrière pour venir lui planter un baiser sous l’oreille, son souffle chaud et alcoolisé courant sur la peau fine de son cou et jusqu’à sa clavicule. Putain de Bordel de Merde. L’alcool et la faim rugirent de satisfaction dans son ventre, mais elle s’exhorta à ne pas réagir, s’éloignant en lui rendant sa grimace, avec l’air de celle qui, vraiment, ne s’en laisserait pas compter, alors que son coeur s’était agité dans sa poitrine, le temps d’une demi seconde. Heureusement, la musique la rappelait à l’ordre, lui offrait un autre tempo sur lequel se caler. Alors elle la laissa entrer en elle, facilement, sans résistance, alors que son pied battait la mesure d’abord, puis ses bras se déliaient au dessus de sa tête et, enfin, ses hanches se mettait à rouler, soulevant les volants de sa jupe longue comme autant de flammiches d’un brasier noir. C’était une musique aussi nerveuse que souple, dansante mais exigeante, mais elle n’en faisait pas vraiment cas. Elle se sentait juste bien, juste grisée, et la vue d’un Luigi qui s’amusait tout autant n’était qu’une appétissante cerise sur un gâteau, bien qu’elle soit condamnée au pain et à l’eau, pour le moment.
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La frivolité de l’instant te pousse dans des jeux qui ne te semblent pas dangereux sinon tentant et avec une finalité tout à fait plaisante. Tu ne crains pas Alice, ça fait longtemps que vos chemins se croisent pour un instant puis s’éloignent pour que mieux se retrouver. Pour toi ce soir, c’est un de ces instants de parfaite retrouvaille, symbiose de deux corps qui s’attirent qui s’aiment sans culpabiliser. Il n’y a rien à se reprocher, animal de jour comme de nuit, les attaches du cerveau n’ont que peu d’impact sur toi for now. Alors tu suis ton instinct, tu fais ce qu’il te semble juste, bon, et corps contre corps, peau contre peau, tu n’as aucun doute.
Elle se fait guide, et tu la suit dans la foule. Suivant les mouvements de la lionne, tu ne t’arrêtes que quand elle te fais signe, un instant tu l’attires contre toi, goûte sa peau, avant qu’elle ne s’échappe, anguille insaisissable entre tes mains calleuses.
La musique c’est une base qui sert d’excuse, tu bouges, elle aussi, mais elle se tient à une distance respectable, plus que de coutume. Tu sens que malgré l’alcool, la belle ne lâche pas tout à fait les vannes pour se laisser aller. Comment interpréter cette retenue ?
Le corps ébène bouge, tantôt éclairé par les flash de lumière. Dur de résister à l’appel pictural de ses hanches qui se meuvent devant toi, aiguisant ton appétit. L’aubaine d’être tombée sur la Belle Hangbé ce soir parmis toutes les belles âmes, et les beaux corps présents dans l’assemblée. Pendant un instant, il n’y a plus que elle et le boum régulier de la musique. Tu captes un regard, la forme pulpeuse de la bouche, le creux de la clavicule qui appelle aux baisers, la silhouette d’un buste peu couvert, la jupe qui crée un tout fluide.
Une nouvelle chanson doit s’écouler avant que sur son corps tes mains désoeuvrées, n’échouent. Naufragé à la dérive, Alice est ton radeau de sauvetage qui tangue au rythme de la musique. Sur la base de ses hanches, sur la peau nue, tu prends appui. Tu ne la prends pas tout de suite contre toi, laissant la tension monter doucement. A une distance certaine quoique courte, tu cales tes mouvements à ceux de la sirène, qui pourrait se targuer de t’avoir envoûté. Toi pauvre homme dont l’esprit n’offre pas la moindre résistance quand il est soumis aux affres des femmes. Tu n’es pas pressé, tu laisses faire, profites de l’instant présent, laisse entrer la chaleur de l’alcool dans tes veines sans essayer de nager à contre courant. C’est trop fatiguant de lutter contre la force des choses, en bon fainéant, tu flottes. Tu ne demandes qu’à la laisser te donner une bonne raison d’oublier le reste, la solitude qui se forme comme une bulle autour de toi, au moins pour ce soir, peut être pour demain. Qui sait combien de temps ces épisodes durent ?
D’un geste savant tu attrapes au vol la main fine de la jeune femme, un tour sur elle que l’encourage à faire, et elle se retrouve dos à toi contre toi, pour un cours instant. Son cou dégagé est une proie facile pour ton souffle chaud qui vient la chatouiller. Mais tu finis par la repousser t’amusant des jeu idiots d’enfant.
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Alice a cette sensation étrange, indescriptible, de sentir la situation lui échapper doucement. Pente savonneuse qu’elle n’aurait pas anticipé, elle qui tire si souvent les ficelles en arachnée surentraînée. Bien sur, il y avait l’alcool, beaucoup de boissons en peu de temps, et la fatigue aidant, les pensées se faisaient plus diffuses. Liquides. Insaisissables, laissant la place aux sensations cotoneuses et à un instinct au radar, proche du reptilien. Une petite voix lui soufflait qu’elle le méritait bien, cet instant de relâche, de lâcher prise, dans les bras de l’un de ceux qui la connaissaient la mieux. Après tout, Luigi n’était pas qu’un ancien amant, il avait été un ami, proche, suffisamment proche pour lui proposer de tout plaquer, oublier son chagrin d’amour, pour l’emmener à l’autre bout du monde pour repartir de zéro. Elle lui avait infligé une fin de non recevoir acide, du haut de ses vingt deux printemps, et il était parti, sans elle. Il était revenu, un peu changé, pas trop, et ne lui avait jamais tenu rigueur de ne pas tenir suffisamment à lui pour prendre tous les risques. Après tout, ils n’avaient jamais perdu contact, s’étaient parfois recroisés aux hasards de leurs voyages respectifs, retrouvant quelques bonnes habitudes horizontales… Jusqu’à aujourd’hui. Pourtant, elle devine sans peine qu’il n’aurait pas été contre des retrouvailles en bonne et due forme. Cela n’aurait pas été bien compliqué, d’ailleurs, l’alcool et la chaleur aidant (et ce si joli minois de l’italien à qui l’on donnerait le bon Dieu sans confession). Mais… mais il y avait un Mais. Et plus qu’un Mais, un Mâle, une bague au doigt (pas vraiment), une corde au cou (assurément). Elle avait promis et, aussi filoute qu’elle puisse être, Alice ne trahissait pas la parole donnée. Même quand elle en avait très, très, très envie.
C’est d’ailleurs ce magnétisme impérieux, nourri par le manque, qui la poussa à, justement, ne pas le repousser. Pas vraiment, pas tout de suite. Après tout, deux amis peuvent danser, en toute cordialité, n’est ce pas ? D’autant qu’elle ne pouvait pas dire qu’il était comme UNE pote pour elle, puisque les copines aussi, elles finissaient dans ses filets, si tant est qu’elles soient intéressées par les sirènes… Il lui prend la main, elle tourne sur elle même et ses yeux suivent le mouvement avec une demi second de décalage, ça tangue un peu, mais ce n’est pas désagréable, loin s’en faut. Elle a envie de se blottir, de profiter de sa chaleur, de ce contact dont elle a faim depuis de longs mois, privée par celui là même qui aurait du la combler. Rien qu’être là, dans ses bras, lui faisait du bien. Mais quand son souffle caressa son épaule, elle se raidit, un peu, plus sensible qu’elle ne l’aurait imaginé. Heureusement, il s’éloignait déjà à nouveau, lui donnant de l’air, de cet air électrique des soirées de festival. Elle se rengorgea un peu, pas assez longtemps cependant pour ne pas tressaillir quand un mouvement de foule créé par le solo de guitare la propulsa, à nouveau, contre le torse du grand brun. Et il riait, en plus, l’imbécile. Il piu bello des imbéciles.
- Il va falloir arrêter ce petit jeu là, Luigi, parce que je ne vais pas tenir très longtemps.
Il y avait du regret, dans sa voix, mais l’entendrait il, par dessus les basses et les riffs endiablés ?
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Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
En bon félin tu te montres toujours joueur avec tes proies c’est plus fort que toi. Alice est plus qu’une proie en réalité, mais elle n’est définitivement pas “facile” à avoir. Sans te défaire de ta patience, tu laisses s’installer entre vous deux la tension nécessaire au bon déroulement de cette soirée. C’est souvent comme ça que ça marche après tout. Ce n’est jamais aussi bon que quand on laisse place à toute une série de petits enchaînements qui font monter la pression. Ainsi la délivrance est meilleure, méritée, et elle a le goût de la victoire partagée.
Tu n’es pas pressé non plus, tu as toute ta soirée devant toi, et même plus, toute la nuit. Pas d’attache, personne à qui rendre de compte, tu es libre comme l’air, et tu peux bien faire ce que tu veux. Aux dernières nouvelles il en était de même pour Alice. Bien sûr ça pourrait avoir changé mais vu qu’elle ne semble jusque là pas te repousser, juste te faire les habituelles menaces… Tu n’as pas à avoir peur pas vrai?
Tu danses toujours, l’attirant, la repoussant à ta guise, soufflant sur sa peau brûlante sur laquelle tu penses poser tes lèvres à un moment donné. Tu réserves juste cet instant pour plus tard, quand il sera temps. Tu t’amuses, tu profites, tu vis ta meilleure vie sans que personne ne puisse t’en empêcher, pourquoi ? Ca serait moche de vous arrêter en si bon chemin. Vous avez si bien commencé la soirée. Une comme avant. Avant que tu partes et que tu ne laisses toute cette vie là derrière toi. A l’époque tu y avais facilement renoncé, tu n’y avais pas songé à deux fois. Il faut dire que tu n’as jamais été un étudiant modèle, tu avais soif d’ailleurs, tu voulais voir le monde, et savoir s' il avait changé par rapport à tes souvenirs. On peut dire que oui… Il était clairement plus froid que comme tu t’en souvenais. Mais à l’époque tu étais un enfant qui voyageait avec ses parents, tu étais plus protégé que quand tu étais parti seul. La même solitude qui te pèse plus ici alors que tu connais bien plus de gens, que quand tu étais à l’autre bout du monde. L’ironie. Peut être que c’est simplement la routine qui fait cet effet là.
La foule a décidé de vous faciliter la tâche. Alice est propulsée dans tes bras, alors que tu n’as qu’à les ouvrir pour la réceptionner, riant comme un enfant qui se voit enfin attribuer la friandise sur laquelle il lorgne depuis un moment. « Perché ? » La malice est aussi facile à lire sur ton visage que dans ta voix. « Tu ne t’amuses pas belle Alice ? » Tu lèves un sourcil ne t’arrêtant pas de sourire comme un imbécile heureux -ce que tu es à cet instant. Tes bras l’enferme, elle ne peut plus s’échapper si elle en avait l’intention. Tu la dévisages. Vous êtes proches, trop proches pour être honnêtes… Et puis elle te tente, comme si dire qu’il faut arrêter c’est justement l’élément déclencheur pour toi, et que du coup ça ne fait qu’attiser ton désir pour elle. L’alcool n’aidant pas à discerner le juste du mal… Et en même temps est ce que c’est mal ? Vraiment, elle pourrait toujours te repousser. Tes yeux louchent déjà sur ses lèvres. C’est facile de se baisser, de cueillir un baiser au goût alcoolisé, doux, sucré.
@Alice Hangbé
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Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
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Le sorcier jouait, bien sur, puisque tout n’avait jamais été que jeux entre eux. Il la chahutait en douceur, la taquinait en langueur, venait la chercher pour mieux la repousser ensuite, dans cette danse à mille temps, qu’à vingt ans, ils connaissaient déjà par cœur. Si Luigi n’était pas de ses premiers amants, il était à coup sûr de ses favoris, peut être parce qu’il n’y avait pas que cela, justement. A présent qu’elle n’y avait plus droit, l’envie se faisait plus prégnante encore, et de le voir aussi vibrant, aussi vivant et, seigneur, tellement accessible, rendait presque son contact douleur. Il lui aurait été facile de céder. Non, pas facile : naturel. Parce que leurs corps avaient une harmonie, une connaissance fine de l’autre, qui ne les avaient jamais déçus (jamais elle en tout cas). Parce que le toucher de Luigi avait quelque chose de l’Evidence, un agrément délicieux et réconfortant, tant il est simple, dénué de complexité. Tout l’inverse de cette poigne incertaine qui lui avait tenu le poignet dans une église en flammes de ce regard qui ne voulait rien dire, et qui pourtant lui avait fait promettre Tout, et pour en faire quoi ?
S’amusait elle ? Oui, bien sur, qu’elle s’amusait, comme toujours, quand elle le décidait, sinon elle ne serait pas là, dans cette foule anonyme, contre son danseur qui ne l’était pas. Elle aurait voulu lui pincer le nez, ou l’oreille, lui faire les gros yeux, puis attraper sa nuque pour, enfin, lui donner ce qu’il voulait. Ce qu’il semblait en droit d’obtenir, pourquoi pas, après tout ? Justement, pas. Mais avant de pouvoir ouvrir la bouche, trouver une parade, une esbroufe en dérobade, il avait déjà refermé ses bras autour d’elle, dans une chaleur moite tranchant avec celle, sèche, râpeuse, de l’incendie qu’elle essaye d’oublier. Cette torpeur presque tropicale, ou orléanaise, qui est son milieu naturel, délicat prédateur au sang froid sous les écailles brillantes. Un baiser, cela ne faisait que bien trop longtemps que l’on en avait pas posé un sur ses lèvres exsangues de tendresse. Il ne fallait pas. Il n’aurait pas du, d’ailleurs, elle s’échappe, déjà, détourne la tête pour lui refuser l’invitation à plus, malgré l’eau qui lui monte à la bouche, malgré l’envie de l’avoir contre elle. L’alcool tape à ses tempes et le manque à son coeur, à moins que cela se situe un peu plus bas, partout, tout le temps, en fait. Elle se dégage de là sans agressivité, c’est à peine si elle le repousse, parce qu’elle ne se sent pas mal, elle est malheureuse, c’est tout.
- Je ne peux pas. Je ne peux pas, Luigi, j’ai … J’ai pas le droit.
Rien à voir avec l'envie, donc ... L’Américaine se passa la main sur le visage, tirant ensuite sa chevelure en arrière, reprenant une respiration normale. Elle ne pouvait pas tout gâcher, pas maintenant, quoi qu’il en dise, quoi qu’il lui en coûte. Si elle avait tenu les trois premiers mois, elle pouvait bien tenir encore un peu (juste un peu?), montrer patte blanche, la victoire de la raison (uniquement?) sur la passion. Malgré tout, elle gardait les doigts de l’italien entrelacés aux siens, le visage lisse, tout juste pensif, alors que sa tête dodelinait au rythme de la musique et de la liqueur dans ses veines.
- Ce n’était pas une bonne idée, je n’aurais pas du te suivre, Lu’, pardonne moi.
Alors, pourquoi ne s’enfuyait elle pas ?
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Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
Un baiser. La première invitation à plus. Un de ceux-là que vous aviez l’habitude de partager fut un temps… C’était il y a si longtemps. Ca ne semblait pas si mal venu, du moins c’est ce que tu penses au moment de poser tes lèvres sur celles pulpeuses de la belle Alice. Suite logique à la danse, aux corps qui se rapprochent. Tu en avais envie, tu l’as fait, et tu penses qu’elle aussi en était arrivée à vouloir la même chose. Mais voilà tout: parfois on peut avoir des surprises. En parlant de première invitation, c’est aussi la première fois que dame Alice te repousse. Un instant tu restes interloqué. D’autant plus que ses explications sont pour le moins confuses. Elle n’a pas le droit ? Comment ne peut elle pas avoir le droit ? Tu ne lui connais pas de copain, un amant peut-être ? Tu n’es pas sûr que ça l’ait jamais empêché de faire quoi que se soit si elle en avait envie. Alors pourquoi … ?
Elle reste malgré tout contre toi. Aussi, tu penses directement que quelque chose ne tourne pas rond. Elle n’a pas l’air… Dans son état normal. Ou est-ce l’alcool qui brouille tes pensées ? « T’as pas le droit ? » Tu tiens toujours sa main dans la tienne, vos doigts entrelacés qui contredit parfaitement le rejet dont tu viens de souffrir. « Depuis quand Alice Hangbé n’a pas le droit de faire quelque chose ? » Ainsi donc il y avait bien anguille sous roche, ton instinct est infaillible la plupart du temps. Est ce que tout cela a un rapport avec cette vie monacale dont elle parlait ? Parce que si jusque là tu pensais que ce n’était que pour rire… La connaissant bien, tu as du mal à croire qu’elle ait pu choisir cela de son plein gré. Elle est trop bonne à ça, ça serait vraiment du gâchis. Mais ne réduisons pas Alice à la parfaite amante qu’elle est, elle est bien plus que ça pour toi.
Tu glisses ta main le long de sa mâchoire l’obligeant à relever le visage, te regarder dans les yeux, vos visages à quelques centimètres l’un de l’autre. « Qu’est ce qui se passe ? » Malgré l’alcool tu es étonnamment sérieux, ton corps ne bouge plus tant au rythme de la musique, tu crées une bulle que pour vous deux au sein de tous ces danseurs. Une connexion juste entre vous deux. Tu veux comprendre. Pas même vexé qu’elle ait coupé court au baiser, plus inquiet par le comportement de la sorcière. En même temps aussi peut être tenté de braver les interdits. Si il y en a c’est bien pour les outrepasser non ? Les règles ça a jamais été ton truc, c’est pour ça que tu étais pas fait pour aller à l’école.
« Need another drink ? » La réponse sera sans doute oui, il vaut mieux prévenir que guérir. L’alcool est souvent un remède à l’âme même si ce n’est pas le plus efficace.
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Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
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Il la taquine, l’italien, il la toise, un peu, la tente, évidemment. La tance en tendresse, la questionne du regard et du bout des doigts, qui se loge sous son menton pour le lever au ciel de ses prunelles ombrageuses. Elle aurait aimé en rire, lui dire qu’elle ne faisait rien que de le faire marcher, mieux, courir, et qu’il aurait tout le loisir de lui rendre la monnaie de sa pièce plus tard. Elle aurait aimé que le mouvement en initie un autre, en profiter pour enlacer son cou et l’attirer à nouveau à sa bouche. Le mordre sous l’oreille, lui souffler en ronronnement des insanités qui se perdraient dans les mugissements de la foule jusqu’à ce qu’enfin ils trouvent un coin tranquille pour s’expliquer, à bouche que veux-tu. Au lieu de ça, elle se mordait les lèvres, plissait le nez et regardait ailleurs, ignorant le tentateur sans pouvoir taire ses questions qui tournaient dans sa tête embrumée d’alcool.
- et bien, il y a un début à tout …
Il avait rapproché son visage de sien, encore, (salaud), les enfermant dans un cocon de chaleur éthylique au magnétisme irrépressible. Elle crevait d’envie de l’embrasser, d’envoyer valser toutes ses promesses, toutes ses résolutions, à la faveur du sorcier qui ne demandait rien d’autres que de lui faire tout oublier. Ce n’est qu’au prix d’un effort déchirant qu’elle se contenta d’un geste tendre contre la joue mal rasée de ce dernier avant d’acquiescer doucement.
- Il vaudrait peut être mieux reprendre un verre oui … C’est une longue histoire …
Elle se laissa guider en dehors de la fosse, loin d’une certaine ambiance, de ces mouvements frénétiques et cette chaleur suave et fauve. Un peu d’air frais, juste assez pour espérer retrouver la tête froide, au moins un petit peu. Elle a toujours sa main dans la sienne, quand le serveur leur remplit deux nouveaux verres d’alcool inconnu, fumant et frais à la fois. Elle joue un instant avec l’ombrelle, la paille en plastique, cherchant ses mots au fond de sa boisson, avant, enfin, de cracher le morceau.
- Je ne peux pas reprendre où nous nous étions arrêtés, et j’en suis sincèrement désolée, mais …
Nouveau silence, nouvelle gorgée. Etait ce si compliqué à dire, la vérité ? Pourtant, c’était presque la terre entière qui était déjà au courant, il n’y avait pas le moindre secret, pas même une réelle infamie, tout juste la banalité de la fatalité de sa condition, comme bien d’autres jeunes sangs-purs avant eux. Mais Luigi, lui, c’était soustrait à tout cela, courageusement, à moins que cela soit de la bêtise, des années plutôt : craignait elle le regard de l’Affranchi sur sa nouvelle situation ? Peut être. Surement. Pourtant il fallait bien se jeter à l’eau, à défaut d’en boire ce soir.
- Je suis fiancée, depuis quelques mois. Et nous avons convenu d’un pacte de … D’exclusivité. En quelque sorte.
Un bel euphémisme pour parler de sa misère affective, mais les jolis mots, il ne lui restait bien que cela.
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Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
Il y a des choses que tu ne saisiras jamais. Ces histoires de sang pur, qui ne constituent qu’un château de cartes fragiles qui pourrait s’envoler au premier coup de vent. Tu ne comprends pas comment on peut vouloir se plier à ce genre de choses, perdre sa liberté au détriment de quoi ? De l’argent, du faste… ? Toi tu vivrais sans argent que ça ne changerait rien à ta vie. Tu n’as jamais laissé le matérialisme guider tes pas, tu vis comme tu l’entends, là où tu trouves un endroit où faire ton nid. Et ça te suffit. Tu n’as pas l’ambition d’Alice, aucun désir qu’on te dicte ta ligne de conduite.
Vous partez prendre un verre. Alice semble perturbée. Ce baiser que vous avez échangé, le seul ce soir, tu l’as compris. C’est plus que la déception qui rugit dans ton corps. Un certain sentiment d’injustice, peut-être de rejet aussi. Oui même si ça ne semble pas être le cas en réalité. Mais comment le prendre autrement ? Tu ne dis rien, attendant verre en main qu’Alice parle. Elle le fera, tu le sais, maintenant que vous êtes embourbés dans cette situation, tu as au moins le droit à une vraie explication, plus que “je ne peux pas”. Ca ne semble pas si facile à dire, elle hésite beaucoup, tu pourrais presque voir les machinations de son cerveau en pleine réflexion.
Finalement la sentence tombe, froide, claire. Fiancée ? Voilà qui te ramène des années en arrière. Tes yeux quittent le visage d’Alice pour se perdre sur le verre dans ta main. Tu finis par en prendre une gorgée. Tu aurais dû te douter que ça finirait comme ça. Le monde n’a pas attendu que tu reviennes pour continuer d’évoluer. Tu te sens un peu plus seul, comme si quelque part tu comptais sur l’ombre d’Alice au loin, un repère sûr. Une autre qui finit par s’évanouir dans la nature pour d’autres bras finalement. Comme Elsje. “T’aurais dû te barrer avec moi quand tu pouvais le faire.” Un mince sourire vient se loger sur tes lèvres. Si elle était partie avec toi, elle n’aurait pas eu cette vie là, mais quelle vie lui proposais-tu ? Vous ne le saurez sans doute jamais. Tu finis par choisir la voie de la dérision, c’est ton mode de fonctionnement. “A ton futur mariage dans ce cas.” Tu lèves ton breuvage avant de lever ton verre pour l’avaler cul sec. Et maintenant quoi ? C’est comme si une barrière invisible s’était dressée entre vous. Tu pourrais partir maintenant, c’est sans doute la chose la plus responsable à faire. Tu poses ton verre sur le comptoir et finis par t’y accouder en regardant le sol. “T’as déjà fait ta liste de cadeaux ? Je peux te faire envoyer une cocotte en fonte à ton appartement ?” Est ce que tu te moques. Clairement. Autant le prendre comme ça.
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Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
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Alice sourit, cette fois-ci pauvrement, à la remarque un peu amère de l’italien. Oui, c’est vrai, elle aurait pu, des années auparavant, décider de tourner les talons, de claquer la porte, de dire Ciao à cette vie qu’elle avait toujours menée, faite de dorures et de diktats. Seulement voilà, elle ne l’avait pas fait, elle n’avait pas pu, c’était comme ça, et elle ne pourrait jamais retourner en arrière. Et puis, si elle n’avait pas résisté à sa famille pour Sebastian, son premier (seul ? ) amour, pourquoi l’aurait-elle fait pour Luigi, si ce n’était en désespoir de cause ? Et le désespoir n’avait jamais étreint la gorge de l’opiniâtre grymm, elle n’avait cédé au joug parental que dans l’optique de pouvoir, plus tard, plus facilement imposer ses propres volontés. Tout venait à point, à qui savait attendre, et à ce jeu là, elle était autrement plus patiente que Luigi et, malgré tout, elle considérait ne pas avoir eu tort, dans ces choix. Simplement, elle savait déjà qu’il ne serait pas d’accord, alors elle se contenta d’hausser les épaules.
- Peut être, et on aurait vécu d’amour et d’eau de coco fraiche, quelle aventure. T’en aurais eu marre de moi au bout de trois semaines, max. Là, il a pas vraiment d’autre choix que de me supporter.
Il y avait quelque chose d’acide dans la conclusion, bien moins joueuse qu’elle n’aurait voulu le paraître, pas vraiment détacher non plus. Elle se saisit du verre que lui tendait Luigi et le suivit dans sa descente express, indécence expresse qu’elle regretterait probablement le lendemain, mais ma foi, cela demeurait un autre jour. Un autre jour où elle bénirait surement sa propre famille et les nombreux breuvages contre la gueule de bois présent dans le grimoire famillial. Elle grimaça et secoua la tête comme un animal qui s’ébroue, relevant les yeux au ciel alors qu’il lui lançait à la figure quelques plaisanteries sur la liste de cadeaux pour ses noces. Elle le bouscula de son poing contre l’épaule, le nez plissé.
- Attends donc un peu avant de mettre le trésor avant les niffleurs. Il est pas impossible que ledit promis prenne la tangente avant même de passer devant l’autel, ce ne serait pas la première fois qu’il parviendrait à l’exploit.
Elle avait bien en tête que le Wakefield n’était pas animal à se laisser passer la corde au cou sans tenter quelques esquives préalables. Elle avait l’impression d’avoir tout essayé avec lui, la patience, la séduction, un peu de provocation, en vain. La seule chose qui les liait vraiment, en dehors de l’engagement familial dont ils n’étaient pas les instigateurs, c’était cette liste de commandements qui lui interdisait, notamment, de s’oublier dans les bras d’un autre. Si elle brisait ce serment, il n’y aurait plus rien, rien du tout.
- J’aurais préféré pouvoir te raconter tout cela de manière moins abrupte, mais puisque tu es incapable de te tenir près de moi plus de cinq minutes sans céder, il faut bien que je sois raisonnable pour deux.
Piètre tentative de plaisanterie, mais le coeur n’y était pas vraiment. D’ailleurs, elle leur recommanda une tournée, la chaleur de l’alcool palliant tant bien que mal à celle des étreintes sensuelles.
- InvitéInvité
Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
Tu la trouves incroyablement amère. Alors elle veut un homme qui est enchaîné à elle par devoir et pas par envie ? Etrange non ? Surtout la connaissant. Non, tu ne peux pas croire qu’elle se contente de ça, c’est loin d’être assez. Ça peut pas être suffisant, pas connaissant son tempérament passionné. Ca serait trop triste sans doute. “Peut être même pas trois jours. Mais j’aime les chieuses, tu le sais, nothing new. ” Tu souris. “Donc, t’aimes les chaînes ? Tu as développé de nouveaux penchants ?” Oui, tu commences, ou plutôt continue à tout tourner à la dérision. C’est plus simple comme ça, que d’affronter la vérité.
Ca ne s’arrête pas là donc, puisque tu proposes un cadeau de mariage, somme toute classique quoi qu’ennuyeux. En même temps tu ne peux pas décemment pas lui proposer un assortiment de cravache, ou une combinaison en latex. Tu pourrais juste lui envoyer avec un mot “enjoy”... Faut que tu gardes cette idée en tête, elle est assez bonne pour être considérée, et même valable.
Ce qu’elle te dit pourtant t’étonne. Alors tu veux savoir, qui c’est ? Tu es bien en droit de savoir celui qui a tiré le gros lot, et qui pourtant ne semble rien tiré du tout. Triste. “Un habitué des mariages arrangés qui foirent ou un dégonflé ? Allez crache le morceau Alice, qui est l'heureux élu ?” Il se peut que tu ne le connaisses pas. Tu connais pas grand monde des sang purs à la différence de la jeune femme, peu importe si toi aussi tu en fais parti. La nature du sang t’importe peu, t’as juste attérit dans cette famille là, et jamais tes parents ne t’obligeront à choisir une femme sans pur elle aussi. Pourquoi faire ? Il y bel et bien une fortune familiale, et oui, tes grands parents -surtout les italiens- doit perdre 3 ans d’espérance de vie à chaque fois qu’ils pensent que tu as refusé le mariage arrangé… Bref. “C’est un vieux dégueu? C’est pour ça que tu tâtes de la marchandise plus… Appétissante ?” Toi te moquer ? Jamais.
“Je suis un homme faible Bellissima...” Tu bois un nouveau verre, comment s’est il rempli ? Par magie peut être. “T’es sûre que tu vas arriver à tenir ? Non parce que… Tu vois ça...” Tu fais un signe désignant ton corps -oui, tu n’as peur de rien. “C’est à ta portée encore, mais ça sera peut être pas disponible encore longtemps, on sait jamais avec ces choses là...” Sourire espiègle sur ton visage. Mais tu reprends un peu de ton sérieux. “Donc, explique moi, qu’est ce qu’on fait maintenant que tu vas bientôt devoir changer tes cartes de visites? ” C’est une bonne question non. C’est elle qui a des limites, pas toi.
- InvitéInvité
Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
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Les remarques de Luigi sont à la fois drôles et urticantes, comme souvent. Rien de bien neuf, il a toujours aimé de se distinguer par ses bons mots et son esprit de contradiction. En d’autres circonstances, Alice aurait ri de bon coeur, aurait surement surenchéri sur les bavardages de l’italien, mais elle se sentait soudainement lasse, si lasse. Pensait-il sincèrement qu’elle se complaisait aisément dans ce mariage arrangé ? S’imaginait il vraiment qu’elle en prenait parti sans tordre le nez, jamais, à fortiori avec un fiancé qui n’y mettait pas non plus vraiment du sien ? Non, bien sur qu’elle n’était pas ravie, transportée de joie, mais les lois et traditions familiales étaient aussi implacables que celles des gouvernements. Lui avait pu fuir, grand bien lui fasse, elle n’en était ni capable, ni vraiment prête à quitter tout ce qu’elle avait construit avec force de compromis et d’intrigue.
- Je commence à me souvenir de pourquoi, finalement, je préférais les moments ensemble où je n’avais pas besoin de t’écouter parler …
Elle plongea le nez au fond de son verre, le regard papillonnant dans le mouvement de la foule : les visages lui paraissaient à présent flous, presque impersonnels, les traits et les couleurs se mêlaient dans des myriades qu’elle ne trouvait même pas belles, juste tristes. Finalement, peut être n’aurait elle pas du chercher le réconfort dans la boisson, à défaut de la chaleur humaine : l’éthanol la rendait maussade, soudainement, gâché par les questions aussi désinvoltes qu’intrusives de son vieil ami.
- Qu’est ce que ça pourrait changer pour toi de savoir, hmm ? Que ce soit le gendre et l’amant idéal ou le pire des crasseux, tu trouverais forcément quelque chose à en redire, n’est ce pas, ne serait ce que pour le plaisir du verbe.
Acerbe, elle l’était, elle pouvait bien jouer un instant les fiancées distantes, Alice avait le corps et le coeur chaud, ne supportait qu’à grand mal le traitement frisquet qui lui était infligé depuis des mois, des semaines. Et pourtant, elle tenait bon, même devant le corps d’une absolue perfection de Luigi, même devant ses lèvres gourmandes qui ne demandaient qu’à contenter tous ses bas instincts. Lui continuait à la tourmenter et, finalement, elle ne se sentait plus d’humeur à un tel jeu : peut être n’aurait-elle pas du le suivre, peut-être n’aurait elle même pas du venir aujourd’hui. Sa peine et le manque lui pesaient soudainement sur l’estomac comme un fruit trop mûr, fermenté, et elle repoussa son verre vide doucement sur le comptoir.
- Si c’est pour te moquer de moi, Lu’, j’ai compris le message, pas besoin d’en remettre une couche. Je t’ai dit que j’étais désolée, après si ce que tu veux, c’est trouver une bourrique à faire tourner sur elle même,choisis toi quelqu’un d’autre, j’ai avalé assez de couleuvres dernièrement pour me voir servir un buffet gratuit…
Elle trouva quelques mornilles au fond de son sac, les fit tinter sur le comptoir avant de se redresser, le maintien moins droit, le pied plus hésitant qu’elle ne l’aurait voulu.
- C’était plaisant de te retrouver là, prends soin de toi, à plus.
- InvitéInvité
Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
Tu souris à la remarque tout à fait pertinente de la jeune femme. Ce n’est sans doute pas la première à te dire qu’elle préfère que tu te taises. Oui, il y a des moments où tu aimes être agaçant à force de remarques tout à fait perspicaces et qui font bien souvent mouches. Hélas pour toi, Alice ne semble plus avoir envie de jouer avec toi. Vexée ? Sans doute. En même temps, de ton point de vue : elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même non ? Elle a toujours voulu embrasser le modèle sang pur, il fallait se douter que le parfait petit mari - au moins sur le papier- allait avec. Tu lui avais proposé plus à l’époque. Que ça soit avec toi, ou seule, elle aurait pu trouver un semblant de liberté en renonçant, créant sa propre vie, suivant ses propres idées. Mais les idées d’une gamine qui a toujours grandi dans ce milieu ont toujours été largement ancrées en elle, trop pour qu’elle puisse s’en défaire un jour. Sans doute l’as tu toujours su.
Elle a raison bien sûr, quand bien même le futur marié serait un demi dieu que tu trouverais quelque chose à redire. Tu as toujours un bon mot, même dans des situations difficiles, surtout dans des situations difficiles. Tu as ce don là, que certain nommerait sans doute comme une malédiction. Celui-là même qui fait souvent penser que tu prends tout par-dessus la jambe, que rien ne semble t'atteindre. Cela est faux bien entendu, mais ça t’arrange bien en général, cet air non-chalant. « Touché... » Sourire goguenard, tu accordes la victoire à la belle Alice. Mais Alice ne sourit pas en retour. Alice veut partir. Tu la regardes se draper dans les morceaux de sa fierté, cet égo que tu prends un malin plaisir à titiller. Ce n’était pas ce que tu voulais cependant. Non, toi ce que tu voulais ce soir c’était son corps, son esprit vif et toujours prompt à piquer ton imagination. On a pas toujours ce qu’on veut.
Tu la regardes payer, se lever, sans prononcer le moindre mot. Oh t’as jamais été du genre à supplier toi, t’as d’autres moyens pour convaincre. Un pied par terre, un second qui suit, et quelques secondes plus tard tu te retrouves dans le dos de la jeune femme que tu viens ceinturer et serrer doucement contre toi. « Allez viens belle Alice, j’ai cru voir passer un lapin blanc par là. » Non pas que tu commences à avoir des hallucinations, t’as pas assez bu, encore moins pris de substances illicites, mais tu aimes ce livre psychédélique, souvenir de l’enfance, de ces livres moldus que ta mère te lisait quand tu étais petit. Tu veux l’emmener prendre l’air plus loin, là où les lumières sont tamisées, où la musique n’est qu’un fond sonore agitant à peine les feuilles, là où personne ne pourra vous entendre, vous voir, là où l’espace d’un instant il n’y a que vous. Tu ne comptes pas user de tes charmes sur elle, tu as compris la leçon, non, tu veux juste lui accorder une pause. « Promis, je laisse au placard mes traits d’esprit si c’est ce que tu veux. Je te laisserais pas toute seule broyer du noir ce soir... » Un baiser dans le cou pour la chatouiller un peu, et puis tu t’empares de sa main. Attendant qu’elle donne son feu vert, et tu l'amènes à ta suite sur les bords du lac, vers le noir de la nuit.
- InvitéInvité
Re: Bonnie & Clyde - Luigialice
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Peut-être que, finalement, ce n’avait pas été une si bonne idée que cela de suivre Luigi dans la foule. Elle n’aurait pas du le maquiller, le peinturlurer, le couvrir de paillettes , prendre sa main pour se blottir contre lui le temps d’une danse qui lui rappelait toute la liberté à laquelle elle avait renoncé quand elle avait accepté cette alliance. Diablesse en disgrâce, contrainte à la morale et aux règles qu’elle réprouvait et moquait si ouvertement en compagnie de son camarade d’errances nocturnes, il n’y avait pas si longtemps. Face à elle, Luigi n’était rien d’autre que son propre reflet railleur, mais elle n’avait pas encore les reins de l’assumer aussi fièrement qu’elle se l’imaginait. Elle était venue exorciser quelques craintes, dans l’anonymat relatif d’un costume léger, avant son rendez vous du lendemain, dont elle était incapable de déterminer l’enjeu, frustration inquiète, et repartait du bar avec une boule supplémentaire dans la gorge, un nœud en plus dans l’estomac. Elle allait véritablement tourner les talons, ne pas se retourner, comme on le fait qu’avec ses amis. Rentrer chez elle, détruire quelques trucs pour évacuer la rage, s’endormir nerveuse.
- Lâche moi…
Il n’y a pas d’agressivité dans l’intonation, tout juste de la lassitude, alors que les bras chauds du sorcier l’enserrent, qu’elle doit se faire violence pour ne pas se blottir simplement contre lui. C’était tellement facile, avec Luigi, limpide et clair, elle n’avait jamais eu à se torturer l’esprit pour le comprendre, pour saisir ses sous-entendus, caresser son corps comme son esprit. Ils se ressemblaient tellement. Elle soupira, desserrant l’étau de son étreinte pour convenir de lui prendre la main, le regard sombre, sans malice.
- Ok. Mais si tu recommences, je te laisse faire la conversation aux grenouilles.
Enjambant l’une des barrières qui séparait le festival magique du monde réel, Alice eut l’impression de percer une bulle, dans un « pop » silencieux, mais tout de même. Tout à coup, l’air se faisait un peu plus frais, l’énergie l’environnant, moins oppressante. La musique était comme étouffée, mise sous cloche par un sortilège de dissimulation qui avait du nécessité des heures et des dizaines de sorciers pour se montrer aussi étanche. Les lumières elles-mêmes étaient plus ténues, révélant la présence de la lune presque rousse et de quelques étoiles timides. Alice inspira bien profondément, saturant ses poumons d’un air moins vicié, l’oxygène lui faisant tourner la tête une seconde. Elle ne dit rien, cependant, suivant Luigi sur un sentier de terre battue sur les rives de lac endormi. Malgré l’ivresse relative, elle remarqua les lueurs des petites lucioles qui s’agitaient à travers les roseaux, le bavardage des grenouilles et la sérénade des crapauds. Elle avait souri : elle n’avait pas eu tort en disant qu’elle pourrait toujours laisser Luigi papoter avec les amphibiens, si il redevenait insupportable.
- … Et on va jusqu’où comme ça, hmm ?
Non qu’elle soit contre une petite ballade au clair de lune, mais elle n’avait pas vraiment la tenue adéquate et, quoi qu’il en pense, elle était effectivement fatiguée, nerveusement...
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