It's all about self-acceptance... and testosterone ft. @timothy Kaiser

La rentrée universitaire s’est fait sentir, le campus s’est rempli à une vitesse faramineuse. On sent le poids d’une nouvelle année peser sur chaque étudiant, surtout les 1er et les 10ième années. C’est une réalité que Wyatt préfère éviter. Mais qui dit septembre dit retour de vacances et retrouvailles avec les bandes d’amis. Tout naturellement, les soirées commencent à se profiler à l’horizon, jusqu’à se succéder avec entrain. C’est le début de l’année, on essaye d’être sérieux c’est vrai, mais on se laisse vite entraîner par l’euphorie du moment. On se dit que plus tard, ce sera encore bien plus difficile de se retrouver pour un verre dans la soirée, avec possibles prolongations.

Ce soir-là, Wyatt s’est fait plaisir. Il s’est pointé au bar avec quelques potes, ils ont commencé par boire des shots avant de taper la discussion… puis de passer au bar suivant. C’est quelque chose qui arrive souvent, on peut même presque dire que c’est répétitif chez lui. Il n’a pas une très grande teneur à l’alcool mais il s’en sort plutôt bien. Mais contrairement à l’ordinaire, ce soir-là, il a perdu son groupe d’amis et s’est retrouvé seul à un comptoir, assez longtemps pour décuver un peu et reconnaître une tête familière.

Depuis quand connaît-il Tim ? Son arrivée à Hungcalf, tout jeune. Wyatt n’est pas vraiment du genre à s’apitoyer sur le sort de quelqu’un mais il a senti une petite connexion avec le garçon, il a eu envie d’aller lui parler, de le conseiller… de lui montrer un peu toutes les ficelles de l’université, afin qu’il s’y intègre le plus facilement possible. Et cela a porté ses fruits ! Sauf que Wyatt, en tout bon gay qui s’assume ouvertement, a un radar assez performant et malgré les dires de Tim, il a toujours pensé que ce dernier cachait une tendance homosexuelle. Ou au moins, une bisexualité. Il n’a jamais compris pourquoi Timothy s’acharnait à affirmer le contraire, alors que lui trouve tellement plus simple de tout accepter sans se soucier des autres. Il est peut-être bien trop libre pour comprendre ce malaise qu’il peut y avoir chez les autres à ‘dénoter’ dans la société.

L’esprit légèrement aventureux, il se met en tête le soir-même d’ouvrir le chapitre sexualité avec Tim, quitte à le brusquer un peu dans ses croyances. Un si beau garçon, ce serait dommage de passer à côté ! Une brève conversation au comptoir du bar les amène à changer de lieu, direction la colocation de Wyatt où tout le monde - ou presque - est sensé dormir. Mais cela est sans compter la discrétion du britannique plein d’entrain.

“Welcome to the Unicorns ! Oh, I have beers in my room, come come...” Il lui fait signe de le suivre, passe devant la chambre de Caleb - plus ou moins collée à la sienne - d’où l’on entend des bruits suggestifs. Mais avec l’habitude, Wyatt n’y fait plus vraiment attention. Le salon est totalement vide d’occupant, ils vont être tranquilles. Laissant Timothy seul devant les portes des deux chambres, sans pour autant lui indiquer la sienne, il va fouiller dans le frigo afin de prendre quelques bouteilles supplémentaires. Car la nuit risque d’être longue !

It's all about self-acceptance... and testosterone ft. @Wyatt Nightingal

Timothy avait commencé cette nouvelle année avec entrain. Il avait rarement du temps à perdre. Entre son travail à Londres, ses études et les soirées entre amis, il avait rarement du temps juste pour lui, et c’était tant mieux. Ça l’empêchait de trop réfléchir sur ses autres problèmes, que ce soit Charles, son père, ou sa famille dont les exigences ne faisaient qu’augmenter d’année en année. Sa cousine avait rejoint Hungcalf cette année et il n’était pas certain que ce soit une bonne chose pour lui, la jeune allemande avait ses priorités alignées avec ceux des Kaiser et n’aurait sans doute aucun regret à raconter ses faits et gestes en détail aux deux chefs de famille. Tim devait donc se surveiller encore plus que d’habitude, sachant que la moindre erreur pourrait lui couter cher.

Il soupira, regardant son troisième verre de whisky avec mélancolie. Voilà ce qui se passait lorsqu’il était seul, il s’apitoyait sur son sort. La mine boudeuse de Prim lui vint en tête, lui reprochant sa mauvaise humeur, ça le fit sourire. La solaire pokeby était une présence apaisante dans sa vie désordonnée, ce n’est pourtant pas elle qui apparut dans son champ de vision. Tim avait très peu d’amis avec qui il se sentait complétement à l’aise, mais Wyatt Nightingal en faisait partie. L’étudiant plus âgé avait toujours été là pour le conseiller, l’aider pour ses études et aussi à se dérider. Le seul souci était la façon dont il le regardait parfois, comme s’il savait quelque chose sur lui que Tim lui-même ignorait, oh il y’avait eu des allusions à sa supposée bisexualité, mais le Kaiser ne laissait jamais ce genre de conversations s’éterniser. C’était sans doute les seules occasions où il se montrait cassant avec l’anglais, ce dernier ne réalisait pas à quel point ce genre d’accusations pouvait miner sa vie.

Enfin, il ne semblait pas être là pour l’embêter ce soir (hrmm) et boire avec Wyatt était bien plus fun que de se morfondre, il n’hésita pas quand ce dernier l’invita à finir la soirée chez lui. Et puis, il était curieux de voir où le Nightingal habitait, il aimait tout savoir sur les autres le Kaiser. C’est donc l’air détendu qu’il pénétra dans la colocation des licornes, peut-être un peu trop détendu d’ailleurs, il sourit alors que Wyatt lui proposa des bières. Yes. Plus d’alcool please, on n’était jamais assez saoul. Quoique. Lorsqu’on confondait deux portes, il était peut-être temps d’arrêter.

… Was zur Hölle?!

Timothy resta figé devant la scène qui se déroulait devant lui. C’était…euh…well. Il cligna bêtement des yeux, incapable de bouger, une fascination morbide devant les deux corps nus entremêlés. Deux hommes, bien trop occupés pour s’apercevoir de sa présence. Hypnotisé, écœuré, turned on…tout était entremêlé dans sa tête. Les pas de Wyatt derrière lui le sortirent de sa stupeur, il sortit de la chambre rapidement, fermant la porte et s’éloignant comme s’il y’avait une bombe à l’intérieur. Tremblant, Tim regarda Wyatt, sentant la honte l’envahir.

– I…didn’t…I mean…it was an accident !

Il balbutiait, bien loin de son habituel ton arrogant et fier, une étrange panique l’envahissait. Il ne comprenait pas pourquoi ça le choquait autant. Il arracha une bière des mains de Wyatt, trop pressé de se saouler pour oublier ce qu’il venait de voir. Il n’aurait jamais dû venir ici. Et Verdammt ! Il entendait toujours ce qui se passait dans la chambre. Ces gens ne connaissaient-ils pas l’utilité de sorts de discrétion ?

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À la longue, il ne fait plus vraiment attention à tout ça. Qui est là, qui fait quoi et où… il y a des moments où, tant qu’ils ne se gênent pas les uns les autres, chacun fait son petit truc de son côté. Et tout se passe bien. D’autres fois, ils aiment faire des trucs en commun et c’est tout aussi agréable. Mais Wyatt ne s’inquiète pas démesurément pour eux, sauf s’il y a vraiment matière à le faire. Pas de nouvelles depuis plus de quarante-huit heures, des cris de douleur… ce genre de choses qui laisseraient penser qu’il est intervenu une tierce personne qui ne leur veut pas de bien.
Mais il n’y a rien de tout cela lorsqu’il entre ce soir-là avec Timothy, bien au contraire. La maison laisse à penser que chacun dort profondément ou se fait sa petite soirée de son côté, sans chercher à embêter les autres. Et à force d’habitude, il n’entend même plus les petits bruits ordinaires. Et oui, ce qui provient de cette chambre fait partie de cette catégorie pour lui !

Alors qu’il récupère quelques bières dans la cuisine pour se faire un vrai magot ensuite, il entend une phrase prononcée en allemand semble-t-il, et le ton de la voix laisse transparaître une certaine surprise. Aussitôt, il revient dans le salon et trouve Timothy avec la porte ouverte sur la chambre de Caleb. Ce qu’il s’y passe, il le sait mieux que personne ici parce qu’il lui est déjà arrivé maintes fois de faire de même. Il a presque même un petit rire amusé en voyant la mine du jeune homme face à la scène qui s’est malencontreusement dévoilée à lui. Très beau tableau pour Wyatt mais qui n’a pas eu le même effet sur Timothy, de toute évidence. Le garçon paraît paniqué, voire coupable de sa méprise. Très très très mignon tout ça.

“Oh, I know it was… This is Caleb, my roommate. Always very busy.” Rajoute-t-il dans un clin d’œil au jeune homme, sans en faire trop néanmoins au risque de le voir se carapater en courant. “Don’t worry Tim, I’m pretty sure he didn’t even see you. Come on, my room is this one.” Il la désigne du menton, avant de l’ouvrir d’une main et de laisser Timothy entrer à l’intérieur pour mieux la refermer derrière lui. L’endroit est tout de suite sombre, donc on ne voit pas trop le bordel entassé par Wyatt. Rien n’est sale et on peut tout de même y marcher sans forcément buter sur quelque chose… mais ce n’est pas non plus la chambre la plus ordonnée qui soit, c’est certain !

“Have a sit !” Il remet les autres bières dans son petit frigo, en gardant une dans la main, puis va s’installer en tailleur sur son propre lit et enjoignant Timothy à faire de même.

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Timothy ne comprenait pas ce qui se passait. Pourquoi était-il si paniqué d’avoir vu un couple en action ? Ce n’était qu’une méprise, il avait choisi la mauvaise porte, il aurait du juste la refermer et revenir vers Wyatt, faire un commentaire salace et passer à autre chose. Sauf que voilà, il était bien trop paniqué pour blaguer et il ne savait pas pourquoi. Et ça le paniquait encore plus. Alright, come on, il devait se reprendre, et son ami n’avait pas l’air en colère contre lui. Enfin pourquoi il l’aurait été ? Il n’en savait rien. Il était confus. Très confus.

Timothy lança un regard ennuyé à Wyatt alors que ce dernier prenait le tout à la légère, oh il avait compris que son colocataire s’appelait Caleb. Difficile de l’ignorer quand quelqu’un s’appliquait à gémir son nom avec entrain, hein. Ce n’était pas le problème, le problème était…qu’il n’était pas assez saoul pour ça, voilà. Tout ira sans doute mieux une fois qu’il aura avaler deux ou trois bières supplémentaires. Il expire, ne s’étant pas rendu compte que dans sa réaction excessive, il avait retenu sa respiration. Quelle plaie ! Il réagissait comme un pré-pubère confronté pour la première fois à un film porno. Au moins, l’anglais avait la décence de ne pas se moquer de lui, c’est même tout le contraire. Wyatt le guide vers sa chambre et Timothy, se sentant très docile – du moment que ça lui permettait de s’éloigner des bruits érotiques en provenance de l’autre pièce – suivit son aîné sans faire d’histoire et en silence.

Sentant qu’il faisait chaud dans cette pièce – ou alors était-ce lui ? – l’allemand retira son blouson en cuir, et le gardant contre lui, se laissa tomber lourdement sur le lit de Wyatt, sa tête presque sur les genoux de ce dernier. Ses yeux verts cherchèrent ceux perçants de son ami.

– I’m more tired than I thought.

Parce que ça ne pouvait être que ça. De la fatigue. Parfaitement. Le plus jeune soupira un moment avant de se redresser et d’imiter la position du Nightingal. Il boit avec entrain de sa bière déjà entamée, il sentait que Wyatt avait eu une idée derrière la tête en l’invitant ici. Et si la curiosité était bien présente, il avait le pressentiment que ce n’était pas pour parler de dragons qu’ils étaient là (ou alors, pas ce genre de dragons.)

– He’s very…flexible…your roommate.

Timothy grimaça, pas certain de savoir pourquoi il avait fait cette remarque. Mais la position dans laquelle il avait surpris Caleb et l’autre homme lui avait semblé quasi-impossible, et c’était plus facile de se concentrer sur ce genre de détails pour pouvoir ignorer well…the real problem.

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Bien sûr que Wyatt prend tout cela à la légère, probablement parce qu’il a vu et fait pire que ce à quoi Timothy s’est confronté ce soir. Mais ce n’est pas vraiment le moment idéal pour le lui raconter et il tente de le rassurer comme il le peut. Ce qu’il dit est la pure vérité : tout comme lui, Caleb est rarement offensé de se voir pris en plein acte… Tant de points communs et de similarités dans le comportement qu’il partage avec Caleb et pourtant, il ne s’est jamais rien passé d’aussi cru entre eux. Il arrive à Wyatt, quand il a un coup dans le nez, de se poser la question. C’est vrai ça, pourquoi ils n’ont jamais couché ensemble ? Ce n’est pas comme s’ils n’étaient pas attirés l’un par l’autre. Comme s’ils n’étaient pas tactiles, à s’éviter. Bien au contraire. Enfin, ce genre de questions, il ne se les pose pas lorsqu’il est sobre parce que cela impliquerait de trouver une réponse honnête et il n’est pas sûr de le vouloir. Tout comme il n’est pas sûr de vouloir connaître la réponse de Caleb à cette même question.

Il préfère se concentrer sur son petit poulain - qui n’a même pas conscience qu’il en est un ceci dit. Cette innocence plait tout autant à Wyatt. Ce dernier l’invite à s’asseoir sur son lit et il a un sourire en le voyant retirer sa veste avant de s’allonger si près de lui que, bien sûr, ça lui donne des idées ou des envies. Mais l’anglais est un grand garçon, il sait se contenir et face à un garçon comme ça, encore inconscient de sa nature, il a assez de retenue pour ne pas sauter dessus à la première occasion. Un peu de finesse, bon sang ! Et puis, il aime bien voir l’évolution chez ses congénères. Voir leur façon de sortir du placard, pour la comparer à la sienne. Et s’ils ont besoin d’un coup de pouce, il est toujours là pour le donner ! Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’il n’aurait pas aimé que Timothy retire une couche de vêtement supplémentaire mais eh, on ne peut pas tout avoir dans la vie ! Leurs regards se trouvent et juste avant que ce dernier ne se relève, il prend le temps de passer légèrement ses doigts dans sa tignasse. Wyatt aime bien faire ça, geste d’affection qui ne signifie pas forcément qu’il est enclin à coucher avec la personne concernée. C’est juste un tactile. Et Tim a de beaux cheveux en plus. “It was a long evening.” Répond-il simplement en buvant un peu de sa bière, distrait. Qu’il soit fatigué est une bonne chose pour son entreprise car ainsi, il y a plus de chances que le garçon reste ici cette nuit - par flemme de reprendre les transports. Wyatt manque de s’étouffer avec sa boisson sous le rire que lui provoque la constatation de Timothy. S’il y a bien une chose que Caleb est, c’est flexible. Entre autres. L’anglais ne cache nullement son sourire alors qu’il lui répond avec malice.

“He is indeed. But I'm not bad at it either… Just sayin’.” Il hausse les épaules mais son regard ne quitte pas celui du jeune homme à côté de lui. Il faudrait être complètement stupide pour ne pas comprendre le sous-entendu et il tend à croire que Timoythy est tout sauf un abruti. “Wanna see what I can do ?” Demande-t-il, feignant une certaine innocence dans sa question. Mais c’est vrai, il ne se débrouille pas trop mal niveau souplesse - merci les séances de yoga avec son colocataire ! Et puis, si ça peut faire se détendre un peu l’allemand, pourquoi pas…

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Dans l’esprit de Timothy, Wyatt est synonyme de sécurité, un de ses tout premier repère à l’université, alors même qu’il n’était pas certain de vouloir y être ou y rester. Le Nightingal avait toujours été là pour lui, d’une façon ou d’une autre, et ce, depuis le tout début. Et même maintenant, sa présence suffisait à le détendre. Les gestes d’affection entre eux n’étaient pas une nouveauté, la main de l’ethelred passé rapidement dans ses cheveux tire une moue déçue à Tim, il aurait aimé rester comme ça, et juste fermer les yeux et laisser Wyatt le caresser. Pire qu’un chat le Grymm. Sauf qu’il fallait se redresser pour boire sa bière et pouvoir noyer dedans son malaise. Il hésita un instant, conscient de la quantité importante d’alcool qu’il avait déjà bu avant de venir ici, mais l’image de Caleb en action n’allait pas quitter son esprit toute seule. Il avait besoin d’aide – plus qu’il ne le pensait -, il prit des gorgées de sa bière, un sourire amusé sur les lèvres alors que Wyatt manquait de s’étouffer avec la sienne après la remarque – déplacée – du plus jeune.

Ce que lui répondit le Nightingal eut le mérite d’attirer son attention, négligeant sa bouteille un moment pour observer l’homme devant lui, la manière dont il le fixait du regard enlevait toute innocence à la remarque et Timothy ne sait pas quoi répondre. Ou s’il doit répondre. Wyatt était un flirt ambulant, des bêtises de ce genre il en sortait tout le temps, ça ne voulait sans doute rien dire. Surtout que son ami savait pertinemment qu’il n’était pas…attiré par la gente masculine, il voulait juste le taquiner sans doute. Ah, voilà qu’il lui proposait une démonstration de sa flexibilité, great, il n’en fallait pas plus pour que l’imagination traitresse de l’Allemand mette en scène l’ethelred dans la position où il avait surpris son colocataire. BAD IDEA. ABORT THE MISSION. DRINK YOUR BEER. Il fit ça, vidant sa bouteille à une vitesse admirable, comme un pro – don’t go there – pour se donner du courage. Il fit un sourire hésitant à Wyatt, l’alcool commençant enfin à faire son effet – ou était-ce autre chose encore une fois ? -  et il était certain que son ami pouvait faire la figure du chien tête en bas face à lui que ça ne lui ferait rien. Et bon, CERTES, il n’était pas censé avoir besoin d’alcool pour ça mais encore une fois il n’était pas en mesure d’avoir des pensées très claires.

– I’m not sure I want to spend the night watching you…what’s the word…

L’allemand eut une moue pensive, réfléchissant très fortement à ce mot qui lui échappait, il posa sa bouteille par terre pour éviter de renverser le peu qui restait sur le lit et en revenant, il claqua des doigts, « Ah yeah, contortionate…yourself. ». Non, il valait mieux éviter la séance de yoga nocturne, il sentait que c’était une mauvaise idée, et même si l’alcool le détendait, il avait encore sa raison – ou pas. -

Un sourire quelque peu mauvais sur les lèvres, le grymm s’approcha de Wyatt, un désir de retourner la situation, d’être celui qui fait les insinuations foireuses, celui qui met mal à l’aise, même au risque de voir sa stupidité se retourner contre lui « But say, does it mean that Caleb and you got…flexible together ? », qu’il susurre en tentant de s’approcher un peu plus de l’ethelred, trouvant cette proximité enivrante for some reason. Tim avait posé sa main sur le genou de Wyatt pour garder son équilibre, sans doute pas sa plus brillante idée. Le pire était sans doute qu’il ne se rendait pas compte de l’impression qu’il donnait, il voulait taquiner Wyatt, éloigner le sujet de son malaise et il mettait les deux pieds dans le plat, avec enthousiasme.

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Le temps que met Timothy à répondre à cette proposition laisse totalement deviner le caractère trouble de ses pensées. Il est fort possible que Wyatt ait atteint son but en usant de tels propos, sur un tel ton. Le jeune homme le connaît certes assez pour savoir qu’il est l’archétype même du garçon qui flirte constamment, sans réelle finalité. C’est un simple jeu qu’il se plaît à exécuter et si son interlocuteur vient à y répondre de la même manière, il ne peut qu’être enchanté. La réalité avec Timothy est bien différente. Le britannique sent que son flirt ne lui est pas indifférent mais est bien incapable de dire si, oui ou non, son cadet en est conscient. Tout porte à croire que non, mais cela pourrait être une simple façade. Il prend pourtant sa façon de vider sa bière comme une réponse et un autre sourire, celui-ci plus amusé, vient orner ses lèvres.

“Ooooh, too bad. You'll never see how good I am…” Dommage pour lui car, avec un peu plus de liberté dans ses décisions, il aurait pu avoir l’opportunité de passer une nuit… intéressante. Mais rien n’est encore perdu, c’est ce que Wyatt pense souvent. On ne voit pas souvent tel compétiteur et il est rare qu’il abandonne avant d’avoir obtenu ce qu’il souhaite - le tout dans un consentement mutuel, cela va sans dire.
Il voit alors, pour son plus grand bonheur, Timothy tenter un rapprochement physique et le regarde faire sans le brusquer. Inutile de dire que cela ne fait que réveiller quelques désirs et il hume délicatement son odeur, tenté par ses lèvres rubis. Wyatt ne sait pas s’il doit être plus surpris par la question du jeune homme ou par la main qu’il pose sur sa jambe de façon très naturelle. À qui cela ne donnerait-il pas des idées ? Il fixe quelques secondes les doigts qui s’impriment sur sa cuisse alors qu’une douce chaleur l’envahit, témoin de l’effet qu’a Timothy sur lui. Il se doit malgré tout de répondre, car ce n’est pas comme s’il ne l’avait pas déjà fait par le passé. En effet, la question de son rapprochement avec Caleb revient régulièrement sur le tapis, autant parmi ses amis que via ses colocataires. D’aucun trouve étrange et suspicieux la manière dont ils ont d’être ensemble - sans vraiment l’être. Et on pourrait s’attendre à ce que la réponse à cette question soit positive. Sauf que…

“We never did it that way, actually. Even if it would be… rather pleasant. I guess.” Est-ce qu’il peut envisager que Timothy les imagine ensemble dans sa tête, et que cela lui fait de l’effet ? Qu’il se rassure, Wyatt a eu les mêmes pensées et réactions. Il les a encore, par ailleurs. “But we practice a lot of positions together. Yoga positions. He’s a great teacher and I can show you some… tricks. Interested ?” Sa main vient rejoindre la sienne sans pour autant la toucher. Juste la frôler tout en la contournant, créant ainsi une douce décharge entre eux. Il ne quitte pas Timothy du regard car sa proposition est plus que sérieuse et durable dans le temps. Wyatt n’est pas en reste quand il s’agit de trouver des idées pour faire plaisir à ses partenaires du moment, et Tim avec sa naïveté sur le sujet serait un partenaire plus que stimulant - car vierge de toute tentative. Il s’est déjà imaginé maintes fois ce qu’il pourrait expérimenter sur lui qui aurait de plaisantes conséquences…

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Timothy n’est pas complétement à l’aise ainsi, en équilibre précaire, s’appuyant de sa main sur la cuisse du plus âgé pour ne pas basculer. La quantité d’alcool qu’il avait bu depuis le début de la soirée ne l’aidait pas non plus, il se sentait ailleurs, mais il se sentait bien. Le corps de l’homme devant lui dégageait une chaleur qui invitait à plus de proximité, le regard de Wyatt le gardait figé, lui intimait de ne pas bouger, peut-être même lui donnait-il envie de se rapprocher ? Un peu plus…juste un peu…juste de quoi sentir le souffle de l’ethelred sur son visage, juste de quoi avoir son propre souffle coupé.

La voix de Wyatt le sort brutalement de ses pensées, il en rajoutait une couche sur cette histoire de Yoga. Une moue boudeuse prend place sur le visage de Timothy alors qu’il s’éloigne légèrement, ne comprenant pas pourquoi il tenait tellement à lui montrer ses positions, ça n’avait rien d’amusant et même si le Grymm avait relevé les sous-entendus, il ne pensait pas que ça aurait d’effet sur lui de voir son ami se contorsionner.  La situation précédente était différente, il y’avait eu deux hommes, nus, enlacés et…ouf, arrêter d’y penser. Il cligne des yeux, chassant les images qui revenaient à nouveau le hanter. (Mal)heureusement, son attention est de nouveau attirée par l’homme devant lui, Wyatt a les yeux rivés sur sa main et Tim suit son regard, un peu troublé avant qu’il ne comprenne – enfin – de quoi il avait l’air. Pourtant, il est incapable de bouger, pas alors que l’ethelred continue de le regarder une certaine manière. Il sent un peu trop cette cuisse sous sa main maintenant, il a un peu plus chaud aussi, une chaleur qu’il ne connait que trop bien, les battements de son cœur s’accélèrent alors que la situation commence à se faire pesante. Il pouvait faire l’idiot et faire semblant de ne pas comprendre, mais les réactions de son corps ne lui permettaient pas cet écart.

Wyatt parle de nouveau et Tim s’accroche à sa voix, tente de se distraire, mais c’était comme si l’ethelred faisait exprès, ou était-ce lui qui était hyper-sensible à tout ce qu’il lui disait ? Certain mots ne pouvait s’empêcher de raisonner dans sa tête, pleasant, great, ils n’ont pas couchés ensemble mais ils faisaient du yoga ensemble. Timothy avait une remarque moqueuse toute prête à ce sujet, de préférence quelque chose de blessant. Il avait remarqué l’hésitation de Wyatt en parlant de Caleb, il remarquait facilement ce genre de choses (quand ça ne le concernait pas), il sentait qu’appuyer sur le sujet pouvait agacer l’ethelred, ou tout du moins l’aider à diffuser cette tension qu’il ressentait.

Mais ils sont deux à valser, et Tim n’est certainement pas le plus expérimenté. Wyatt rapproche sa main de la sienne, et le Grymm suit son parcours, regard clair perturbé rivé sur la main plus grande, qui joue, qui contourne, qui crée l’anticipation avant de ne donner que très peu. Wyatt frôle sa main de la sienne et Timothy tremble un peu, un frisson agréable (trop) parcourt son corps et il repose ses yeux sur son ami. Il ne sait pas vraiment comment réagir, la situation est incongrue, il le sait. Il devrait s’éloigner rapidement de l’ethelred, avant de faire quelque chose qu’il regretterait.

Mais c’était difficile, le Nightingal était captivant, Timothy se sentait comme prit au piège dans le regard bleuté, dans la confiance qu’il avait en cet homme. Les paroles de Wyatt lui reviennent en mémoire, lorsqu’il faisait des allusions à sa supposée bisexualité, Awa aussi lui avait lancé plusieurs regards équivoques, le baiser enflammé entre Charles et Pol. Tant de fois où son regard s’était égaré sur des corps masculins, des mâchoires rugueuses, mais…non.

Il n’avait pas le droit d’être attiré par les hommes. C’était ridicule.

«Gott Wyatt, stop it with the yoga, I’m not interested. » répond-t-il finalement d’un air ennuyé. Son regard clair accroche une dernière fois celui de son ami avant qu’il ne se laisse tomber en arrière, allongé ainsi, il n’a plus à regarder Wyatt, il n’a plus à sentir son odeur, ou sentir la chaleur dégagée par son corps. Il n’a plus à gérer tout ce que faisait naître en lui le regard plein de sens de son ami. Il ne dit rien pendant un moment. Il serait si facile de se lever et partir, prétexter la fatigue et prendre le premier taxi. Mais quelque chose le poussait à rester là, sur le lit de l’ethelred. Partagé entre l’envie de fuir et celle plus pressante de se rapprocher un peu plus de l’autre homme.

«Is this how it works ? You go to a bar, get a boy then try to seduce him with the downward facing dog pose » demande-t-il sur un ton mi-amusé mi-agacé. Il se redresse sur ses coudes pour regarder l’autre homme, un air de défi à présent planté sur le visage du Kaiser. Il était inutile de faire celui qui ne comprenait pas, ils étaient tous les deux des Serpentards, ce genre de jeu pouvait durer longtemps si l’un des deux n’arrêtait pas les frais. «Is that what you want me to be ? The boy for this night ? Are you out of options ? » demande-t-il, vicieux, un sourcil arqué. Timothy avait toujours eu une certaine facilité à se distraire lorsqu’il ne voulait pas penser – ou ressentir – quelque chose, la colère était facile, familière, une compagne fidèle. Il n y était pas encore, mais il pourrait y arriver si facilement, si seulement Wyatt entrait dans son jeu, tout serait facile.

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Il ne mettra pas plus longtemps le sujet Caleb sur le tapis, préférant se concentrer sur le beau spécimen face à lui dont la main sur sa cuisse le réchauffe agréablement. Il a dû être plus que patient avec Timothy et ça ne l’a pas dérangé le moins du monde. Il a pu découvrir un jeune homme avec qui il s’entend bien et il se serait bien arrêté là s’il n’y avait pas eu cette petite tension en surplus. Ou du moins, il a cette sensation qu’elle existe mais l’allemand ne lui a jamais donné confirmation. Ce dernier prône par ailleurs une hétérosexualité à laquelle il ne croit pas et Wyatt ne pense pas être si mauvais en déchiffrage de signes. Depuis le temps qu’il les pratique…

Pourtant, concernant Timothy, il y a un travail à faire. Il ne dira pas que ses tactiques habituelles ne fonctionnent pas avec lui, simplement qu’il faut donner bien plus de soi-même pour le faire sortir de sa coquille. Le britannique sait s’armer de patience pour les bonnes choses, même s’il lui arrive de ruiner cette dernière par son impulsivité maladive. Il tente de la contrôler au mieux, raison pour laquelle il ne lui saute pas déjà dessus. Il devine sans mal que cela ne ferait que provoquer la fuite de l’allemand et ce n’est pas ce qu’il désire. Déjà que ses propos ne semblent pas le convaincre de rester. Timothy, semblant agacé, s’éloigne de lui et s’allonge sur le lit. Wyatt le regarde faire, gardant sa position assise qui lui permet de mieux le surplomber. Bon, on va jeter cette histoire de yoga à la poubelle parce que les sous-entendus ne semble pas faire l’effet escompté. Un autre s’en serait senti excité, peut-être. Pas tous. Pas Timothy, en tout cas. Une autre approche est nécessaire. Au moins reste-t-il dans la chambre et ne paraît-il pas en colère !

La question du jeune homme, au lieu de la vexer, le fait légèrement sourire. Il penche légèrement la tête sur le côté. “Oh dear. I don't usually need all this stuff to bring a guy home... or anywhere else. My smile does the work for me.” Rajoute-t-il avec un petit sourire parce qu’il ne ment pas en disant cela. Dans les bars, il ne suffit parfois que de quelques regards ou quelques sourires pour savoir qu’on est intéressé et que l’autre aussi. Mais il ne lui apprend sûrement rien, c’est la même chose pour les hétérosexuels et il a déjà dû l’expérimenter. Peut-être pas avec un homme, voilà tout… car il se passera du mot garçon pour ce soir, désormais. Le britannique hausse des sourcils surpris en entendant son ami se lancer une telle insulte. Lui ? Une histoire d’un soir ? Une seconde main ? Certainement pas ! Ce n’est pas l’impression qu’il veut lui donner alors Wyatt s’allonge à son tour sur le lit, mais sur le côté - se soutenant par le bras alors qu’il a le visage tourné vers l’allemand.

“Is that who you think you are ? One… LAST option ? I could have gone home with whomever I wanted tonight but I chose you. Because you are my first and only option. The best one.” Il ne quitte pas son regard de nouveau, sa main frôlant sa hanche tandis que l’autre soutient sa tête. Son visage s’imprègne de douceur alors qu’il reprend. “I want you to be… you.” Même s’il se passait quelque chose, Timothy ne serait pas juste une conquête comme ça, qu’on oublie. Il est son ami avant tout, son petit protégé auquel il tient.

It's all about self-acceptance... and testosterone ft. @Wyatt Nightingal

Alors même que les mots sortaient de sa bouche, Timothy se savait injuste. Wyatt ne mettrait jamais leur amitié en péril en le traitant de cette manière, mais c’était plus fort que lui, il avait besoin de tourner cette situation en un problème, avec un coupable à qui en vouloir. Il pouvait toujours s’énerver et s’excuser le lendemain, prétextant qu’il avait trop bu – ce qui était assez vrai – et qu’il avait passé une mauvaise journée. Wyatt lui pardonnerait sans doute, et ils pourraient passer à autre chose.

Sauf que…voilà, le Nightingal ne semblait pas d’humeur à le laisser s’en sortir aussi facilement. Il lui souriait, et effectivement, what a beautiful smile. Timothy le croyait lorsqu’il disait que ça suffisait à convaincre de potentiels amants. Et quelle idée de se considérer comme tel ? L’ethelred n’avait rien dit en réalité, c’était tout lui, lui qui se mettait comme un grand dans ce genre de situation. Tout se mélangeait dans sa tête, tant il ne savait pas quoi faire, toujours partagé entre l’envie de fuir et de rester. Great, Wyatt venait de s’allonger à son tour, en face de lui, l’Allemand souffle, ennuyé pour une raison qui lui était inconnu. Le pire ? Wyatt ne niait même pas, il ne lui disait pas qu’il se faisait des idées, que ses intentions n’étaient pas de…de quoi déjà ? Qu’avait encore raconté Timothy pour bien s’enfoncer ? Il se serait frappé de frustration, quel idiot. Le grymm laisse échapper un rire incrédule aux paroles de son ami. « Pleaaaase Wyatt, what’s next ? A love declaration ? » qu’il demande, amusé malgré lui, certes Wyatt avait l’air très sérieux mais franchement, il n’aurait pas pu faire plus générique s’il avait essayé. Lui ? The best option ? Alors qu’il ne fréquentait que des femmes ? « If you want to flatter me, at least say that I’m an exciting challenge. », se moque-t-il, à peine conscient des mots qui quittaient ses lèvres, il tombe facilement dans les plaisanteries l’allemand, mais son sourire se fige alors que la main de Wyatt vient frôler sa hanche, son regard clair se pose dans celui qui lui fait face, intrigué d’y voir un tel sérieux, une telle douceur…il ne s’attendait pas vraiment à ce changement de comportement.  

Ses sens sont engourdis par l’alcool, mais pas au point de ne pas ressentir sa magie se concentrer, Timothy retient son souffle, sachant très bien ce que ça signifiait. I want you to be…you., les mots raisonnent, peut-être plus que ça, l’intention du Nightingal ressort, il la ressent au plus profond de lui, il y’a le désir oui, mais plus que ça, une réelle envie que lui, Timothy, s’accepte ? Le voyant ferme ses yeux hâtivement, des flashs envahissaient déjà son esprit.

He kisses him, tender then passionate. Touches him, shy then assured. Pleasure, curiosity, lust, trust, fever...discovery. A man with a man, entwined, sensations, a fire that burns in all of his body

Ça ne dure que quelques secondes, mais il n’ouvre pas immédiatement les yeux, ça se verrait sinon, le changement, les restes de sa vision, les émotions qui s’étaient emparés de lui. Sa main s’était saisie de celle de Wyatt, presque timidement, il a deux choix le Kaiser. Il le sait. Il l’a vu. Il peut partir, vraiment il le peut, mais il se sent lourd, alors que son regard, perdu, se pose dans celui bleu de son ami. Et à cet instant précis, alors que son corps s’approche, dans une presque transe, à la recherche de ce qu’il avait ressenti lors de la vision, alors que son regard se pose sur les lèvres du Nightingal, que sa beauté lui apparait plus irrésistible que jamais, il arrête de se poser des questions, il oublie un instant ce qui le retient.

«I’m not sure…but…I want to…you’re so annoying… », il murmure presque, un semblant de conscience tentait encore de l’empêcher de commettre l’irréparable, l’action qui le sortirait du mensonge confortable dans lequel il vivait depuis si longtemps, de mettre un nom sur ce qu’il ressentait pour Wyatt, sur ce qu’il avait ressenti pour plusieurs hommes dans sa vie mais qu’il avait toujours négligé, toujours écarté.  La chaleur se répand en lui, son corps qui cherche celui de Wyatt, regards qui se soutiennent, il ressent une tension, qui l’étouffe presque autant que le besoin qu’il a de toucher l’ethelred, mais il l’ignore alors que son attention est attirée par les lèvres de Wyatt. It’s just curiosity, pense-t-il, tentant de se rassurer, à peine crédible.No one will know, sa main remonte le long du bras du Nightingal, caressant des muscles que son habituelle compagnie n’avait pas, sa main finit son trajet en se logeant dans la nuque de l’ethelred, le désir est inscrit sur le visage de Timothy, dans ses yeux qui oscillent entre les prunelles bleues et les lèvres roses, dans son corps qui cherche toujours un peu plus le contact, sa main qui caresse. « You don’t realise, do you ? The troubles I could get in for…this…being me », il sourit bêtement en disant ça, il ne réalisait pas lui-même en réalité, son esprit était bien trop occupé à décoder tout ce qui se passait en ce moment pour penser à sa famille, et à quels sortes de soucis il s’exposait. Ce serait des problèmes pour le lendemain.

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Cette position lui est étrangement confortable et oui, il a conscience que ses propos semblent tout droit tirés d’un roman Harlequin - mais il n’en connaît pas d’autres et aussi simples pour exprimer ce qu’il pense. Son but n’est pas d’appuyer la croyance de Timothy selon laquelle il n’est qu’un lot de consolation dans une soirée pauvre en récompense. Ce serait le dévaluer et Wyatt n’est pas du genre à rabaisser les personnes de cette façon. Du moins, pas celles qui l’intéressent.

“Well, I didn’t say you weren’t one. It’s the cherry on top.” Et quel challenge ! Quel gay avec son caractère aussi impulsif et compétitif n’aime pas jouer avec l’hétérosexualité des autres hommes ? Si tant est qu’ils le soient. Sauf que là, il ne s’agit pas d’un jeu pour Wyatt. Il le sait, Timothy n’est pas ce qu’il prétend ou croit être. Il ne saurait expliquer comment il sait une telle chose alors que le principal concerné l’ignore (ou s’acharne à l’ignorer). C’est instinctif. En regardant le Grymm, il sait, tout simplement. C’est un homme qui aime les hommes. Un homme qui aime les femmes. Homme qui switch entre ces deux genres, pour ne pas en citer d’autres. Alors oui, il y a une part de challenge à lui faire réaliser ce qu’il est vraiment, mais c’est aussi une implication totale en tant qu’ami et protecteur. Plus longtemps Timothy restera dans le placard, plus dure sera pour lui la révélation. Quel dommage ce serait de perdre des années de sa vie à penser qu’on est hétérosexuel ! Quelles expériences, toutes plus enrichissantes les unes que les autres, il risque de manquer à ne pas accepter la vérité ! Non, il est hors de question que l’étudiant reste aveugle à sa propre nature.

Sa main caresse tendrement la hanche de son ami alors qu’il le laisse à sa réflexion. C’est un peu long, il veut bien l’admettre, mais si c’est ce qu’il faut pour que Timothy ouvre les yeux, il pourra tenter d’être un peu plus patient. Oui, la patience n’est pas un trait de caractère courant chez le futur dragonologue… Il faut vraiment compter à ses yeux pour qu’il fasse un tel effort ! Mais c’est sûrement parce qu’il sait que le prix les vaudra largement. Son regard reste rivé sur le jeune homme allongé face à lui, guettant les réactions de son visage alors qu’il a fermé les yeux. Étrange, mais il ne pipe mot jusqu’à ce que ces derniers se rouvrent. Sa main atterrit dans la sienne et aussitôt, Wyatt comprend : l’initiative est lancée. Il s’agira, maintenant, de s’exécuter avec prudence car, à tout moment, Timothy peut avoir peur et s’enfuir face à cette évidence. Le Ethelred prend cependant le temps de se faire la remarque qu’il est vraiment mignon, dans cette position, avec cet éclat dans ses yeux bleus. Patience, Wyatt.

“I know. You’ll get used to it.” À ce qu’il soit chiant. À ce nouveau comportement qu’il va avoir, bientôt. On s’y fait, même si cela peut être surprenant les premières fois. Même si ce n’est pas ce qu’on pensait avoir comme relations intimes. Pas avec un homme, en tout cas. Et il peut comprendre la peur, l’appréhension. Il est là pour effacer ces doutes, le guider vers une réalisation plus complète de lui-même. Les paroles de Wyatt sont comme un murmure, une promesse. Il laisse à son cadet le loisir d’amorcer un mouvement en premier, signe de sa résilience. Il ne sera pas l’instigateur de ce qui se passera, Timothy doit absolument prendre la décision de lui-même. Alors quand la main du plus jeune remonte le long de son bras, créant une traînée de chaleur sur son passage, Wyatt y voit un signal. Un feu vert. Sa main libre vient s’attarder sur le visage de Timothy, écartant une mèche de son visage qu’il ramène derrière son oreille, glissant ensuite ses doigts le long de sa nuque jusqu’à sa clavicule. Il semble y dessiner d’une très légère pression une forme inconnue qui n’aurait ni début ni fin.

“They are the best, believe me. You can have anything you want. All you have to do is just… being you. In fact, I like the “you” I have in front of me right now.” Un sourire vient illuminer son visage alors qu’il effectue de lentes et délicates caresses sur la peau du jeune homme. Quand il sent ce dernier un peu plus réceptif, il se penche doucement vers lui et vient déposer ses lèvres dans son cou. Remonte jusqu’à son oreille. Passe le long de sa mâchoire. Avec soin et minutie, sans débordement. Juste pour lui faire sentir ce que ça pourrait être, de se donner complètement. Dans un silence presque religieux, il donne son dernier baiser à la commissure des lèvres de Timothy, s’empêchant d’aller plus loin. Ce baiser, autant qu’il le veuille, doit venir du Grymm. Sinon tout cela n’aurait aucun sens. Entre-temps, son corps s’est instinctivement rapproché du sien, leurs jambes se touchant à chaque mouvement de l’un d’eux.

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Timothy se laisse aller dans les bras de Wyatt, si facilement. En cet instant, il n’est que sensations, c’est son corps qui parle pour lui, qui frissonne sous les caresses, qui en redemande en se rapprochant un peu plus, son regard qui ne sait plus où se poser tant tout est à découvrir. Il connait Wyatt, depuis des années, il l’a déjà vu en petite tenue sans s’en émouvoir. Et pourtant là, l’homme est encore couvert, et l’Allemand brûle de désir pour lui, il devine chaque parcelle de peau en dessous des vêtements, il en veut plus, plus que ce contact timide entre eux. Les secondes passent, et ses craintes s’écartent, il devient plus entreprenant, si facile d’oublier, oublier les raisons pour lesquelles il ne s’autorisait pas ce genre d’écart, les patriarches Kaiser et leurs regards glaciaux sont loin derrière lui. Il n y’a que le bleu rassurant du Nightingal à cet instant, que le désir qu’il lit dans ses prunelles et qu’il devine reproduit dans les siennes. Les doigts de l’ethelred se baladent sur sa clavicule, allumant un feu à chaque caresse, et Timothy se fait violence pour se concentrer sur sa voix, ses doigts s’accrochent aux épaules de Wyatt pour le rapprocher un peu plus alors que l’homme continue de lui parler, de lui dire des choses insensées, mais qui sur le coup, sont exactement ce qu’il veut entendre. Il le rassure, lui ment, peut-être qu’il ne s’en rend pas compte mais Tim aussi ne s’en rend pas compte. You can have anything you want, oui, il le pouvait, il était un des héritier des Kaiser, le monde pouvait être à ses pieds, on lui avait répété ces mots tant de fois. La vérité était qu’il pouvait tout avoir, sauf ce qu’il voulait. Mais Wyatt ne le savait pas, Wyatt ne comprenait pas comment fonctionnait sa famille et Timothy n’avait jamais expliqué. Il laisse échapper un rire, amusé par les paroles de son ami, c’était simple, mais efficace en même temps. « You’re lucky you’re hot. », répondit simplement l’Allemand, ce n’était pas grâce à ses discours mielleux que Wyatt pouvait séduire franchement. Mais Tim s’en fichait en ce moment, c’était un tout qui l’attirait. C’était la beauté de l’homme, son aura protectrice, son sourire éclatant, son regard, sa voix…même s’il ne disait rien de convaincant.

Il sait le convaincre de ses gestes par contre, jusqu’à présent les caresses étaient restés légères, timides, mais lorsque les lèvres de Wyatt se posèrent sur sa nuque, Timothy se sait perdu. Il penche sa tête, offrant l’accès, son souffle se coupe alors que les baisers remontent jusqu’à son oreille, le long de sa mâchoire, avec une lenteur qui le fait frissonner, qui le rend impatient, ses doigts s’accrochent aux cheveux de l’homme, son autre main est dans le bas du dos de Wyatt et caresse au rythme des baisers. Le Nightingal s’arrête à la commissure de ses lèvres, mais Timothy ne le laisse pas s’éloigner de lui, il se relève à peine et dépose ses lèvres sur celle de son ami, enfin. Le baiser est doux, il s’éternise un moment, avant que Timothy ne se retire, pour respirer. Il n y’a plus d’hésitation dans son regard, juste du désir et de la curiosité, il repousse Wyatt un instant juste assez pour pouvoir se délester de son t-shirt. Il commençait à faire trop chaud.

*~*~*~*~*~*~*~*

Une demi-heure s’était passé depuis que Timothy avait ouvert les yeux. Il n’avait pas bougé, les bras de Wyatt autours de lui l’en empêchait, et il n’avait pas le cœur à le réveiller, si ce n’est pour retarder la conversation désagréable qui allait suivre. Le souffle du Nightingal sur son cou est agréable, presque hypnotisant, il se serait ré-endormi si seulement son cerveau n’avait pas décidé de lui faire prendre conscience de ce qui s’était passé. Il avait passé la nuit avec un homme. Curieusement, il ne paniquait pas, il était parfaitement calme, plongé dans ses pensées, occupé à trier tout ce qu’il ressentait, à essayer d’accepter ce qui venait de se passer.

Le Kaiser soupire alors qu’il sent l’homme derrière lui se réveiller. Des sentiments contradictoires se pressent en lui, des révélations désagréables qu’il avait mis de côté pendant si longtemps, des envies aussi. Wyatt lui avait demandé de s’assumer, mais il ne réalisait pas ce que ça impliquait à côté. S’assumer dans ce cas, ne signifiait pas forcément la liberté. « ‘Morning Wyatt. », son ton est étrangement impassible, presque lassé, bien différent de celui de la veille ou de son ton trainant et arrogant habituel. Il n y’a pas de masque sur son visage aujourd’hui, que des évidences. Il en profite pour se dégager des bras de son ami, aussi confortables soient-ils, il avait besoin de se retourner et de le regarder. Et ce, même si son cœur allait encore s’emballer un peu face à lui. « We should probably talk. »,

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Sa drague n’a pas le même effet sur n’importe qui, c’est une certitude. Il ne peut pas se targuer d’obtenir constamment le résultat souhaité mais Wyatt essaye de ne pas prendre à mal les critiques qu’on peut lui faire. Tout est subjectif quand il s’agit de flirt… Ce qui marche sur l’un n’aura aucun effet sur l’autre, l’important étant de tâter le terrain pour savoir quelle technique adopter. Alors, à la réflexion de Timothy, il a un sourire légèrement crispé, ayant cette légère impression de se faire traiter d’idiot sans cervelle. Mais comme il est beau, “ça passe”. Ce n’est pas forcément cette image qu’il veut renvoyer de lui-même mais, étant donné les circonstances, il ne va pas commencer à faire sa drama queen…
Il opte donc pour l’action car il n’y a sûrement que cela qui puisse fonctionner désormais. Timothy n’est pas réceptif à ses propos ? Soit. Il a d’autres façons de se faire entendre et s’exécute aussitôt. Le britannique plonge dans son cou, baisant sa peau de ses lèvres avec fièvre jusqu’à ce que cette dernière enflamme leurs deux corps. Et il est ravi de voir l’allemand réagir avec autant d’empressement pour échanger un baiser qu’ils attendaient sûrement tous les deux. Ils ne s’en échappent que pour s'effeuiller l’un et l’autre, laissant place à une nouvelle page de leur relation.

*******

La nuit ayant été mouvementée, le sommeil de Wyatt s’avère profond et réparateur. S’attend-il à retrouver son lit vide de l’allemand à son réveil ? Oui, il y a pensé en sombrant dans les bras de Morphée, il y a quelques heures de cela. C’est le risque, à coucher avec des hommes qui n’assument pas - ou pas totalement - ce qu’ils viennent de faire. Mais la fuite de Timothy serait sûrement plus douloureuse que celles passées car il tient vraiment à ce garçon-là. Il espère simplement que cela lui permettra d’ouvrir un peu les yeux sur sa propre personne. Le britannique est donc ravi quand, en ouvrant les yeux au matin, il sent toujours un corps sous son bras. Il s’autorise même un sourire en l’entendant le saluer et bâille.

“ ‘mmmnin’ ” grommelle-t-il tout en retirant son bras, laissant à Timothy l’occasion de bouger à sa guise. C’est qu’il peut être envahissant, Wyatt, même quand il dort ! Un vrai câlineur comme on en fait plus. Il n’y peut rien s’il aime sentir les corps des autres contre le sien. Cela l’apaise… d’une étrange manière. Ce qui arrive par la suite fait presque l’effet d’une douche froide. Mon dieu, il déteste ce genre de phrase… Elle est déprimante ! ‘Faut qu’on parle.’ Et dit avec tant de sérieux, comme s’ils venaient de tuer quelqu’un… Wyatt retient un soupir, il ne peut rien refuser à Tim, de toute évidence.

“Can I make us coffee first ? I need it to be a better listener.” À ces mots, il s’extirpe des couvertures et debout sur ses pieds, complètement nu, il se dirige vers la porte de sa chambre. C’est dans la même tenue qu’il disparaît pour les prochaines minutes avant de revenir bien plus tard avec deux tasses d’un café brûlant et odorant à souhait. Rien que cela lui permet d’un peu plus se réveiller… Retournant sous les draps - histoire de ne pas choper froid non plus - il tend sa tasse à Timothy et en prend une gorgée de la sienne avant de le regarder avec un peu plus de sérieux.

“So, what do you wanna say to me ? I'm listening.”

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Timothy a un petit sourire navré en avisant la mine dépitée de Wyatt, ce n’était pas une conversation agréable qui les attendait, mais il ne pouvait pas faire autrement. Certaines choses devaient être mises au clair, rapidement. « Coffee sounds nice. », qu’il répond sur un ton plus doux, tout en se réarrangeant plus à son aise dans le lit, qu’il avait à lui tout seul à présent. Le grymm aime s’étaler, c’est dans sa nature de prendre autant de place qu’il le peut, son regard s’attarde sur le corps de l’ethelred, il ne ressent pas de gêne, pas après la nuit qu’ils avaient passée. Oh, il n’était pas vraiment à l’aise avec cette nouvelle information sur sa personne, mais il pouvait l’être avec Wyatt, il ne s’était pas laissé aller dans ses bras juste parce qu’il était le premier venu, ou à cause de sa beauté, comme il avait pu le laisser entendre. Timothy avait cette habitude de blesser avec ses mots, c’était une sale habitude, de rabaisser les autres, parfois il ne se rendait pas compte qu’il le faisait même avec ses proches.

Ses yeux s’écarquillent alors que Wyatt continue sa route sans se soucier un instant de sa nudité. Well…c’était une bien étrange colocation, entre celui qui ne prend pas la peine d’insonoriser sa chambre et celui qui se promène à poil…c’est à se demander quels autres phénomènes peuplent ces lieux. Timothy soupire, à présent seul, il fixe le plafond un moment, ses pensées s’emmêlent, sa tête semble peser lourd sur l’oreiller, il y’avait tant à réfléchir. Il avait passé la nuit avec un homme, avec son ami et il avait aimé chaque instant. Rien que d’y repenser, son rythme cardiaque s’accélérait un peu plus, il frissonne sous les draps, la chaleur du Nightingal lui manquait. Tout avait basculé si rapidement dans leur relation que Timothy était forcé de s’avouer que cette attraction avait toujours été là, quelque part, à l’arrière de son esprit. Il n’avait pas décidé de trouver Wyatt désirable juste hier soir, ce n’était pas la conséquence de sa consommation abusive d’alcool – et pourtant, il était très tenté d’utiliser cette excuse -, non, ce n’était pas nouveau. Il avait juste toujours été doué pour faire le tri dans ses sentiments, pour les étouffer derrière des tendances violentes et excessives. Il inspire longuement. Il y’aurait des conséquences à cette révélation, ces révélations même, en chaîne, l’une derrière l’autre, démêlant des années de déni.

La vérité éclate toujours. Le mensonge n’est qu’un refuge temporaire, il le sait. Accepter sa nature, et se la révéler à lui-même n’est qu’une première étape. Adrian Kaiser est un légilimens, il ne lui échappera pas éternellement, et il sait déjà qu’il n’est pas le profil idéal de l’occlumens. Son esprit s’enflamme trop rapidement, ses émotions sont toujours dans l’excès, il ressent tout trop fort Timothy, et la détresse qui commence à le gagner à l’idée que sa famille ait vent de cette histoire augmente à chaque seconde que Wyatt passe loin de lui. Ses pensées se font de plus en plus noires alors que des remarques lui reviennent en mémoire, le dédain de son grand-père face à l’idée d’une relation homosexuelle. Un instant, il imagine ce regard, habituellement chaleureux lorsqu’il se posait sur lui, il l’imagine changer, devenir froid, il imagine la colère et le dégout déformer les traits parfaits du visage de l’ambassadeur allemand. En vingt et un an d’existence, Timothy l’avait souvent déçu, mais il n’avait jamais encore dépassé les limites. Il se contentait de flirter avec cette ligne invisible que ses aînés avaient tracée. Et il était conscient que s’il avait eu le droit de choisir d’étudier la Magizoologie sans souffrir de répercussion des Kaiser, leur réaction sera sans doute différente face à cette nouvelle « défaillance » de sa part.

La présence de Wyatt le sort de ses pensées noires, et il sent son cœur battre un peu trop rapidement, cette fois-ci c’est la peur qui est à l’origine de cette tachycardie. Il fait bonne figure pourtant, et se redresse, arrangeant les oreillers pour qu’ils puissent boire confortablement leurs boissons. « Danke schön», souffle-t-il en remerciement, l’odeur du café est agréable, et la chaleur de la tasse est la bienvenue…mais la chaleur humaine de Wyatt est bien plus appréciée. Timothy ne dit rien, mais il est reconnaissant envers le Nightingal de prendre ce qu’il a à lui dire au sérieux. Il prend une gorgée de café, appréciant le breuvage un instant, cherchant les mots justes pour s’exprimer. Il est éloquent habituellement Timothy, et dans plusieurs langues, mais dès qu’il s’agit de sujets qui le touchent personnellement, il hésite, sent le poids de chaque mot qui roule hors de sa bouche. « So…yesterday was…» a mistake . « nice…alright, more than nice…fine, it was great.», il sourit doucement, nullement gêné d’en parler, cependant son sourire est de courte durée. « I’m not gonna say that I regret it, or that it shouldn’t have happened…because I don't. I'm still a bit...lost ? But I don't regret anything.», son regard se pose dans celui de Wyatt, ses prunelles vertes brillaient d’une lueur forte. He wasn’t a coward, et il voulait que son ami le sache, qu’il n’allait pas se mettre à fuir, ou à l’éviter, ou faire comme si rien ne s’était passé. Il n’avait plus dix-sept ans, il se montrerait plus fort que ça. « But my family, they would certainly call it a mistake. That is, if they’re feeling merciful…which is why, I’m gonna ask you to keep it to yourself for now.», il inspire, sentant un malaise l’envahir à l’idée même de parler de sa famille, ce n’était pas un sujet qu’il abordait facilement. Parce que c’était compliqué, ce n’était pas aussi noir et blanc qu’on le penserait aux premiers abords. Son statut a toujours été fragile parmi les Kaiser, un voyant mais un bâtard. « I’m already in a precarious position with them, if it is known that I’m attracted to men, I don’t know what kind of reaction they’ll have…», la peur transpirait légèrement dans ses paroles, juste suffisamment pour que Wyatt s'en rende compte. Il ne se fera jamais déshériter, c’était une certitude, mais Adrian et Adam avaient d’autres moyens de lui faire regretter ce genre d’écart. Sa tête se pose sur l’épaule du Nightingal, il cherche le contact le grymm, pour se rassurer mais aussi pour influencer. Timothy avait été entraîné à couvrir ses traces, mais il ne pourrait jamais se résoudre à faire du mal à Wyatt. Alors il jouait sur le côté protecteur de son ami, et aussi sur la nouvelle dimension de leur relation. Ses lèvres caressent doucement la mâchoire de Wyatt, son corps se rapproche un peu plus, il frisonne alors que la chaleur de l'homme l'entoure. Il avait encore un peu de mal à y croire, à la facilité avec laquelle il s'habituait à cette nouvelle situation avec Wyatt.

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Ce ne sera certainement pas la première conversation embarrassante qu’il aura avec l’une de ses conquêtes, dont le placard est un logement permanent depuis quelques années. Il ne peut pas leur en vouloir d’être confus quant aux actes qui viennent de se produire et Timothy ne risque pas de le surprendre avec le contenu de sa discussion. Néanmoins, avec le temps, Wyatt a réalisé qu’il était bien plus réceptif et à l’écoute une fois un bon stimulant avalé - et on parle bien sûr de café, ici. Les minutes pendant lesquelles il va leur préparer ce breuvage lui permettent de réfléchir, lui-même, à ce qu’il va expliquer à l’allemand concernant ses intentions. Pourtant, le britannique est l’une des personnes les plus limpides concernant ses actes. Il n’a rien promis à Timothy, ne partageant avec lui qu’un instant de plaisir nécessaire pour la réalisation de sa sexualité. Il espère simplement que le jeune homme ne sera pas de ceux qui tombent amoureux à cause d’un simple câlin… Malgré tout ce qui s’est produit, il compte bien garder l’allemand comme ami et protégé, sans nul doute.

Tasses en main, il revient dans la chambre et s’installe, devinant que la discussion sera longue. Le regard rivé sur le jeune homme, il sirote son café tout en l’écoutant. Ses premiers mots lui tirent un sourire car, comme tout un chacun, Wyatt est toujours ravi d’entendre qu’une nuit passée avec lui puisse être qualifiée de bonne. Timothy reprend un air sérieux et le britannique s’enterre dans son silence, devinant qu’il n’a pas encore son mot à dire. Le couper serait contre productif car, de toute évidence, il en a gros sur le cœur et déverser tout cela lui fera beaucoup de bien. Il ne peut qu’attendre, patient, de pouvoir donner son point de vue sur le sujet.

Sans surprise, il entend parler d’une famille et on lui demande de garder cet échange charnel secret. Wyatt a un petit soupire car au fond de lui, il espérait que cette nuit permette à l’allemand de sortir de cet enchaînement de secrets concernant sa vraie nature. Bien sûr, il comprend tout à fait la raison qui le pousse à lui formuler cette requête. La peur du rejet familial, de la honte qui s'en suivrait… il y a des tas de raisons. Et il espérait n’en entendre aucune.

“Well, I’m not gonna say I didn’t see that coming…” Murmure-t-il, même s’il est certain que Timothy a parfaitement entendu ses propos. Il peine à cacher sa déception mais de la surprise ? Non, il n’en a pas. Au moins n’aura-t-il pas fuit à la première occasion ! L’allemand est encore là, tête contre son épaule, visage près du sien dont le souffle le caresse doucement. Il décide donc de lui offrir un sourire rassurant car tel est son rôle dans cette histoire. Il n’est certainement pas là pour juger Timothy, bien qu’il ne l’ait jamais poussé à faire quoique ce soit avec lui. Tout ce qu’il peut émettre, c’est un avis et des conseils.

“I understand and I’ll keep it to myself. You know, I also come from a strict family, which doesn’t like gays. I'm a bastard, on top of that. What you're feeling right now, I've dealt with it too. One day you will find the courage to face them. It's only a matter of time, I hope for you. It is never good to live in secret.” De sa main libre, il vient caresser doucement la tignasse de l’allemand, descendant ensuite son pouce sur sa joue. Il apprécie plus que de raison leur proximité et compte en profiter avant que Timothy ne décide que ce petit moment hors du temps doit se terminer.

“I don’t regret it either, by the way. You were good, for a first time. Really, really good.” Un sourire vient étirer ses lèvres alors qu’il se remémore leur nuit précédente.

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Timothy est un peu tendu, il attend les protestations, les grands discours sur le fait de cacher sa nature, sur le fait qu’il n’avait rien à craindre. Il se raidit un peu plus aux premiers mots de Wyatt, il y’a de la déception, de ne pas le voir assumer sa bisexualité ? Il ne répond pas l’allemand, dérangé par le fait qu’il ait « déçu » son ami, ce n’était pas aussi simple qu’il pouvait se l’imaginer, ça ne lui faisait pas plaisir, mais d’un autre côté, il ne sentait pas le besoin d’étaler ce nouveau développement dans les journaux locaux. Timothy avait toujours été secret, il ne dévoilait des informations sur sa personne que par petites doses. Il n y’avait qu’une seule personne à qui il s’était confié sans se retenir, et même lui ne pouvait sans doute plus se vanter de savoir ce qui se passait dans sa tête.

Le grymm a un petit sourire lorsque Wyatt poursuit. Bien, il garderait le secret, Timothy allait prendre le risque de lui faire confiance. Il ne doutait pas de la loyauté de son ami, mais il y’avait toujours cette petite voix dans sa tête, qui lui disait de mieux couvrir ses traces, de ne pas laisser ce genre d’informations dans les mains d’un autre. Mais il allait ravaler les enseignements stricts et radicaux des Kaiser cette fois-ci. Le sourire de Wyatt avait toujours été rassurant, et il se sentait apaisé et en confiance en sa présence. Et jusqu’à présent, son don ne l’avait pas trompé lorsqu’il s’agissait d’avoir des pressentiments, Timothy se redressa un peu à la suite des paroles de Wyatt. Il parlait de sa propre famille, les Nightingal supposait le grymm, ne l’ayant jamais entendu se plaindre de sa mère. Tim absorba facilement les informations, un peu surpris malgré lui à l’entente du terme « bâtard », il avait suspecté, mais n’était pas sûr si le jeune homme avait été déshérité ou well, n’en faisait pas parti à la base. Il nota ces informations dans un coin de sa tête, collectionneur de tout ce qui pourrait lui être utile à un moment ou un autre. Le regard vert se fait plus doux, se doutant que ce n’était sûrement pas facile pour Wyatt et se sentant mal pour lui.

Comparé à ce que pouvait le penser Wyatt, ce n’était pas la même situation. Les Nightingal étaient connu pour être une famille paisible, ils tenaient à leurs valeurs arriérées comme la plupart des sang-pur, mais ils étaient plutôt directs dans leurs manœuvres. Les Kaiser étaient une autre histoire, autrement plus dangereux, plus manipulateurs, obsédés par la perfection et par le contrôle, plus loin que l’homophobie de son grand-père, c’était plus la réaction du sang-pur qu’il craignait. Il les représentait, ce genre d’écart n’était pas acceptable. On l’obligerait à se taire, peut-être même qu’ils feraient du mal à quiconque oserait attirait son regard et avec Katarina à Hungcalf, c’était bien plus difficile de cacher quoique ce soit à sa famille. It’s never good to live in secret. « I know. », répondit-il d’une petite voix, bien au courant que tous les secrets arrivaient à terme un jour ou l’autre. Mais il savait aussi qu’on pouvait préparer le terrain, gagner l’avantage, c’était un jeu qu’il connaissait par cœur l’allemand. Il pose sa tête sur l’épaule de l’ethelred, pensif, son café oublié, profitant simplement du contact, il ferme les yeux alors que Wyatt lui caresse les cheveux, puis la joue.

Il aurait le temps de penser à sa situation familiale compliquée plus tard. Pour le moment, ce qui est fait est fait, et il comptait bien en profiter tant que ça durait. Il soupira un instant, d’aise. « Of course I’m good, I’m amazing in bed. », répliqua Timothy sur un ton suffisant, reprenant ses ton arrogants habituels, un sourire sincère sur les lèvres. Il lança un regard brillant de malice à son ami, appréciant le compliment toujours bon pour l’égo. Il reprit des gorgées de son café et comptait bien rester encore un long moment dans les bras de Wyatt. Jusqu’à ce qu’il soit obligé de bouger. « Thanks for being understanding. », dit-il sur un ton plus sérieux, reconnaissant de l’amitié de Wyatt.

Je pense que c'est fini pour Tim

It's all about self-acceptance... and testosterone ft. @timothy Kaiser

Le fait qu’il soit déçu n’enlève en rien l’amitié qu’il ressent pour l’allemand. Il préfère se dire que chacun doit se réaliser selon son propre rythme et qu’il n’a aucun jugement à apporter. Oui, il pourrait partir dans une grande tirade sur l’acceptation de soi dans une société où l’on prône une personnalité unique à laquelle tout le monde doit se rattacher. Il pourrait lui faire un sermon sur le fait qu’en ne se dévoilant pas tel qu’il est, c’est comme s’il renonçait à une partie de lui-même. Wyatt se doute que tout cela, Timothy le sait parfaitement et agit en connaissance de cause. À partir de là, il est bien plus facile pour lui de se détendre et d'apprécier la compagnie de son ami un peu plus longtemps. Bien sûr, il gardera son secret et même s’il ne peut pour le moment n’apporter aucune preuve de cela, il est un bon confident. Le seul mauvais sentiment qui l’accable à cet instant, c’est la perspective que Timothy souffre de cette situation. Bien sûr qu’il s’inquiète… Ce serait dommage que plus tard, il en vienne à regretter tous les choix faits dans sa vie à partir de ce moment précis. Mais à part le conseiller, que peut-il faire de plus ? Absolument rien. Simplement être là pour lui.

Sentant bien qu’il n’y a rien d’autre à dire sur le sujet, il se met à commenter leur nuit ensemble et la suffisance avec laquelle l’allemand lui répond le pousse à rire. Donc, il le prend comme ça ? “Wow, amazing uh ? What a word…” Wyatt le taquine, bien sûr. Il a passé un très bon moment en sa compagnie l’autre nuit, il n’y a pas de doute à ce sujet. Il en fait des expériences au cours de ses longues années de célibat et même s’il ne qualifiera pas Timothy de “meilleur coup de sa vie”, il doit bien admettre que le jeune homme a des petites techniques très intéressantes. Ceci, allié à son charme naturel et au beau corps qu’il trimballe avec lui, est une recette plus que suffisante pour une nuit bien consommée et agréable. Wyatt sait qu’il en gardera un très bon souvenir.

Très tactile, il le regarde boire son café et à son remerciement, lui offre un simple sourire. Il ne sait pas ce qu’il pourrait être d’autre et s’il se l’imagine, refuse d’appliquer un tel comportement destructeur. Il n’y a qu’en étant compréhensif qu’il gardera une amitié forte avec Timothy et c’est tout ce qu’il souhaite. “You can count on me. Anytime sweetheart.” À ces mots, il vient déposer un baiser sur le front de l’allemand, pas prêt de quitter cette place chaude et confortable dans laquelle il est.

THE END