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sanity, where have you gone ? (ft Mikhail)
Mer 28 Oct 2020 - 18:52
Elle n’avait pas écouté son corps ni les signaux qu’il lui lançait depuis des jours. Des semaines même ? Trop perdue dans son propre esprit pour envisager l’impossible, ce que son corps lui criait ; elle ne comprenait même plus comment c’était possible de garder les yeux fermés à s’en fendre les paupières. Elle s’était inventé des excuses et avait détourné le regard jusque les nausées répétées ne sèment le doute dans son esprit. Doute que son retard colossal avait fini par confirmer.
Alors elle était là, le regard et les espoirs rivés à ce petit bout de plastique, parce qu’elle avait besoin d’une science implacable, de deux traits indéniables pour déciller ses paupières et faire face. Les peut-être se multipliaient encore dans son esprit : et si c’était hormonal ? L’été avait été compliqué, peut-être était-ce lié à ses angoisses ? Peut-être était-ce juste une fausse alerte ?
Parce que, merde, ce n’était pas le moment. Cette simple pensée martelait son esprit. Ce n'était pas le moment. Elle savait à peine s’assumer, parvenait à peine à porter jour après jour l’illusion que tout allait bien pour elle, comment pourrait-elle trouver la force, le courage, l’énergie de s’occuper d’un enfant ? Un bébé. Son bébé ! La réalisation lui arracha un nouveau frisson.
Et comme sur commande, le bip du petit appareil retentit dans l’air lourd de la salle de bain. Et face au résultat, Léonie sentit son cœur se glacer d’effroi. Même pas de mots, juste deux petits traits sur l’écran, et l’impression d’être minuscule. Et seule. Sans personne à qui donner le change, sans personne face à qui elle aurait pu balayer ses états d’âme comme une bagatelle, d’un revers de main, cette fois, elle ne prend même pas la peine de nier ses émotions. Et c’est toute la force de l’angoisse et des questions sans réponse qui vinrent la frapper.
**
Quelques jours plus tard, la prise de sang venait confirmer ce qu’elle savait déjà, et plus encore. Le test permettait de donner une estimation grossière de la situation et le résultat lui avait donné le tournis. Dix semaines. Elle était enceinte d’environ dix semaines. Les conseils du médicomage avaient plu sur elle comme s’ils n’étaient rien. D’autres tests à effectuer pour vérifier elle ne savait même plus quoi. Elle n’avait pas besoin d’être plus sûre que ce qu’elle était déjà.
Mais dix semaines, c’était quelque chose. Un point de départ. Son été n’avait pas été des plus productifs sur ce plan-là, son énergie consacrée à des préoccupations bien différentes, pour changer. Ce n’était justement pas pendant ce temps-là qu’elle avait besoin de boire pour oublier et de se jeter dans des bras anonymes. La soirée post-résultats de l’an passé avait fini par lui revenir en tête, en même temps que le déroulé des événements. Et un nom.
Une nuit sans promesse qui ne devait mener à rien. Et voilà où elle en était. Où ils en étaient.
Elle avait longuement hésité, Léonie. Ne serait-il pas tellement plus simple de se rendre dans une clinique seule ? De n’en parler à personne et de reprendre sa vie sans plus jamais penser à ce nouveau pavé sur son chemin ? Ce n’était même pas qu’elle ne voulait pas d’enfant. Mais maintenant ? Quel avenir avait-elle à offrir ? Quelle stabilité ? Et elle ne pouvait faire de l’ordre seule dans son esprit, ne pouvait s’imaginer endosser seule ce secret encore une fois. Elle n’y arrivait plus.
Alors elle avait tapoté sa gorge de sa baguette et fait naître devant elle le renard argenté qui, patient, attendait son message à délivrer. « Deliver this message to Mikhail Blackthorn, but only if he is alone », ordonna -t-elle d’une voix tremblante.
« Hello Mikhail. I don’t know if you remember me. This is Leonie speaking. Erm, Leonie McCarthaigh. We’ve erm… spent a night together, on July. So I-I wanted… No, sorry, I mean... there is a matter we need to discuss. So could you meet me at my place, as soon as possible ? I’ll send you the adress if that’s okay with you. S-see you later ? »
Elle avait détesté l’angoisse qui avait fait trembler sa voix autant que l’urgence qui lui avait fait éructer les mots sans même peser leur poids. Mais elle n’avait pas eu le courage de tout reprendre à zéro, de penser son message et de recommencer, alors elle avait juste laissé le renard argenté partir en quête de son destinataire, espérant qu’il ne le ferait pas fuir plus qu’autre chose.
Et elle était là, après avoir envoyé l’adresse comme promis, errant dans son salon en l’absence de ses colocataires. Il aurait peut-être de meilleur usage de se retrouver dans un endroit neutre. Mais la discrétion était nécessaire et elle se sentait plus rassurée entourée de la décoration presque infantile des licornes. Après de longues minutes passées à se tordre les mains dans tous les sens, la sonnette retentit enfin. « Coming ! » Lança -t-elle à la dérobée, presque soulagée. Elle le connaissait pourtant à peine, mais l’espoir de pouvoir se délivrer de cette nouvelle brûlante et de voir quelque chose (une solution ?) ressortir de la discussion qui en découlerait surpassait son angoisse.
Elle se précipita sur la porte pour lui ouvrir. « Hi ! », le salua -t- elle dans un sourire bien plus pâle que celui qu’elle avait dû lui servir, à cette fameuse soirée. « Please, do come in ! » l’invita la jeune femme en s’effaçant devant la haute stature du Blackthorn, l’invitant d’un geste à entrer dans le salon de la maison. « Make yourself at ease. Do… Do you want to drink something ? »
@Mikhail Blackthorn
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Re: sanity, where have you gone ? (ft Mikhail)
Jeu 29 Oct 2020 - 0:49
( sanity where have you gone ) Au complot qui se dessine dans ton esprit, tu bois une gorgée de ton vin. Et pour un peu d’ironie, tu lèves discrètement ton verre vers ton père -celui-ci croyant que tu le félicites discrètement du succès de cette petite réception. Cette dernière n’a rien de bien officiel, mais est nécessaire pour s’assurer que tous ses pions sont là où on le souhaite. Tu finis par t’excuser pour prendre un peu l’air. La réalité est que tu souhaites retrouver au plus vite ta petite sœur fantomatique. Conserver le secret du fantôme d’Eleanor n’a pas été aisé, Claudia ayant sûrement voulu empêcher sa découverte à tout prix. Tu fais quelques pas en direction de la tour que, dans un coin sombre des jardins, une lueur argentée se présente à toi. Ce qui semble être un retard te dit alors, dans une voix que tu reconnais à peine, que Léonie MacCarthaigh souhaite te parler. Le ton peu assuré et l’allusion à votre nuit à deux alertent tous tes sens. Tu sondes aussitôt les horizons pour t’assurer ne pas être écouté et réponds au patronus d’une voix à la fois ferme mais chaleureuse -celle que tu emploies avec ta fratrie quand ils viennent à toi après avoir fait un choix aux lourdes conséquences. Contrairement à tes mots, c’est la cacophonie qui résonne en toi -les scrénarii se bousculent dans ton esprit et avant que tu ne le saches, tes jambes t’ont conduit à la tour où Eleanor t’attend. Celle-ci s’inquiète, mais, comme à ton habitude, tu lui mens avec douceur. De jolis mensonges, comme tu sais si bien les emballer. -✧- Caressant une dernière fois les longs poils de Benvolio, tu te décides enfin à te mettre en route vers ta destinée. Tu as passé ta nuit à songer à Léonie et à vos quelques instants passés ensembles. Contrairement à ce que ta réputation dans les soirées étudiantes peut laisser croire, tu te souviens toujours des personnes qui ont partagé tes draps. Chacune d’entre elle possède leur propre nuance, un détail qui les démarque du reste. Léonie, ce fut ce sourire plein de malice sur un visage angélique. Ce fut aussi un regard bien plus profond que la légèreté qu’elle montrait au monde. Tu n’étais qu’un homme et tu t’es laissé tenté sans réellement résister. C’est que tu aimes jouer avec le feu Mikhaïl, quitte à te brûler. Sur le chemin, tu achètes une petite boite de douceurs -rien de trop sucré ni de trop extravagant. Après tout, on t’a appris à ne jamais te présenter chez quelqu’un les mains vides. Quand tu sonnes, c’est un visage bien plus blême que dans ton souvenir qui t’accueille. Tu le lui retournes, la saluant à ton tour. @léonie mccarthaigh | ( Pando ) |
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Re: sanity, where have you gone ? (ft Mikhail)
Lun 2 Nov 2020 - 1:13
Sanity where have you gone ? Mais une chose à la fois, pas vrai ? Ses préoccupations immédiates restaient cette entrevue à venir et ce qu’il en découlerait. De ses pensées elle parvenait encore à tenir à distance les préoccupations les plus matérielles qui avaient commencé à la tarauder à la connaissance de sa grossesse (quelle mère pourrait-elle faire, elle, si elle devait garder l’enfant ?). Des fantômes encore sans forme tant qu’elle niait leur réalité, qui pourraient bien repartir à l’assaut de son esprit plus tôt qu’elle le pensait. Et cette entrevue finit évidemment par arriver. Mikhaïl devant sa porte, elle n’avait pas tardé à le laisser entrer. Léonie accueillit l’intention du Grymm lui tendant la boîte de douceurs avec un sourire plus détendu. « That’s very thoughtful of you, thank you ! » L’ayant invité à s’asseoir, la jeune femme suivit sa silhouette des yeux, l’étudiant pensivement. Pour quelqu’un qui s’était offert la faculté de pénétrer les esprits, elle s’y autorisait rarement et aujourd’hui encore moins que d’habitude, prête à découvrir ce qu’il lui laisserait voir de lui. Sans vraiment prêter attention aux bruits de couloirs, elle devinait bien que cent et mille mots devaient courir sur son compte comme sur les Blackthorn en général, les étudiants fantasmant plus qu’à moitié cette famille. Here we are, songea -t- elle alors qu’elle venait de lui proposer une boisson. Elle repoussait l’échéance à chaque mot mais maintenant qu’elle avait dû allumer l’alarme dans l’esprit de Mikhaïl, elle ne pouvait éternellement le maintenir dans l’ignorance. « I won’t say no… But please, Léonie, be easy on yourself. You seem… Agitated », répondit-il. C’était prévenant de sa part, encore une fois. Mais elle se sentait à nue devant ses yeux, se sentait exsuder l’angoisse par tous les pores de sa peau, elle qui ne se sentait en sécurité que quand elle pouvait protéger ses émotions les plus vives derrière les pans de sa vieille armure de secrets et de faux sourires. C’en fut un nouveau, de sourire dissonant, qu’elle lui offrit d’ailleurs pour le rassurer. « Don’t worry it’s nothing. Tea will do nicely with what you brought », proposa -t- elle d’une voix qu’elle espéra plus légère. Un geste de sa baguette envoya l’eau à bouillir et la bouilloire sifflait déjà le temps qu’elle remette la main sur ses sachets de thé parmi le bazar de ses fêtards de colocataires. Les tasses fumantes, les sachets infusant doucement, elle en tendit une à Mikhaïl avant de s’asseoir face à lui. L’émail entre ses mains lui brûlait les paumes, l’odeur de la bergamote lui emplissait les narines, pourtant c’était comme autant de détails matériels, rassurants qui la rattachaient à l’instant. Le silence risquait de devenir inconfortable, Mikhaïl de s’en agacer. Il allait falloir qu’elle dise quelque chose. Et elle, se sentait comme au bord d’un précipice. Un pas à faire et l’inconnu à découvrir en plein brouillard. « Ok, so first I am sorry that I reached out to you so suddenly in that way, I hope you didn’t mind. And of course you’re probably wondering why. » Evidemment. Maintenant qu’elle était lancée, Léonie ne voulait plus perdre de temps en discussion vaine, le cœur prêt à verser son secret sur le tapis. « The thing is…, reprit-elle dans un souffle, I’m pregnant ». Le mot roula hors de ses lèvres, comme une pierre, lourd de conséquences. « Ten weeks pregnant, even. And I… I have every reason to believe that… you’re the father », conclut-elle, le regard désolé, sondant son expression à la recherche d’une réaction. En le disant, elle se sentit davantage irresponsable, sourde et aveugle à son propre corps. « And the thing is, I really don’t know what to do », laissa -t- elle tomber dans un nouveau souffle plein de sincérité. | ( Pando ) |
@Mikhail Blackthorn
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Re: sanity, where have you gone ? (ft Mikhail)
Lun 9 Nov 2020 - 14:15
( sanity where have you gone ) Alors, en voyant Léonie ainsi agitée, tes soupçons ne peuvent que se renforcer. Oh, il peut y avoir nombres d’explications à ce patronus qu’elle t’a envoyé, mais soyons honnêtes : combien peuvent réellement faire pleinement sens ? Sans vouloir laisser ton esprit d’ores et déjà se perdre dans la contemplation des différentes conclusions possibles à cette conversation, tu adaptes ton attitude. À ses gestes crispés, la quiétude de ta posture lui répond -espérant apaiser ses angoisses. Tu ne veux tenter plus, ne la connaissant que peu et ne voulant pas risquer de la vexer avec des considérations invasives. Cela semble faire un peu effet, le tremblement de sa voix plus maîtrisé et les paroles qui se veulent plus rassurantes -avec un succès tout relatif. Tu ne te laisses pas berner, mais tu sais mieux que d’essayer de lui enlever le peu d’armure qui lui reste. Profitant des derniers instants de répit qu’il te reste, tu laisses la fumée de ta tasse venir chatouiller ta peau. Chaque battement vous rapprochant un peu plus de l’annonce. Le fourchelang se délie dans ton esprit, sifflement permanent et de plus en plus intense quand ses lèvres s’ouvrent. Les mots se succèdent et tu ne les interromps pas, pour ne pas rompre l’équilibre fragile que Léonie semble avoir retrouvé. Un simple hochement de tête pour l’encourager, et l’annonce se fait. Dévastatrice. Mikhail Blackthorn, dont on chante habituellement sa grande éloquence est à présent sans voix. Les épaules tendues et la mâchoire serrée, si tu sembles figé en toi c’est la cacophonie. Oh, même si tu t’étais préparé à cette révélation, quand les mots sont tombés ton monde s’est chamboulé. Ten weeks. Mentalement, le calcul se fait, tentant de dompter le séisme avec méthodes -braver la tempête comme tu as l’habitude de le faire. La date correspond, mais comment être sûr ? Léonie tente-t-elle de se jouer de toi, te mettre un enfant dans les bras et ainsi ravir à la vue de tous l’ainé de la si fortunée famille Blackthorn ? Va-t-elle réclamer simplement de l’argent, tenter un chantage ou alors vouloir que tu lui passes la bague au doigt ? Son aveu semblable sincère, ses manières aussi. Mais plus important que tout : quel avenir pour cet enfant ? Comme un raz-de-marée, les réminiscences du passé inondent ta psyché. Gamin que l’on a traité comme une simple monnaie d’échange, petit humain que l’on a tenté de programmer pour qu’il réponde au moindre désir égoïste et destructif des adultes, corps chétif que l’on a tordu dans tous les sens pour lui graver des principes datés sous la peau… Cela a été ton enfance, celles de tes proches, malgré ta lutte silencieuse. Si jamais tu deviens bel et bien père et que cet enfant née… Tu te battras pour lui, quitte à déclencher l’apocalypse. Comme tu aurais aimé que l’on se batte pour toi. Enfin, un soupire défigure ton visage interdit. I though I pulled out. Une parole que tu retiens, la sachant malheureuse et très certainement innapropriée. C’est pourtant la vérité, rares sont les fois où tu t’égares. Tu ne peux même l’expliquer, c’est juste arrivé. Une inspiration, tu invites le calme à te dominer pour planter ton regard dans celui de Léonie. Elle semble réellement désarmée, désolé de cette situation burlesque. @léonie mccarthaigh | ( Pando ) |
- Spoiler:
- c'est un poil le bordel & pas le mieux écrit mais on va dire que c'est le choc.
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Re: sanity, where have you gone ? (ft Mikhail)
Jeu 12 Nov 2020 - 23:38
Sanity where have you gone ? Enfin, ce fut un soupir qui vint trancher le silence pesant qui s’était installé, lavant la stupeur du visage de Mikhaïl en l’espace d’un instant. « I thought about it on my way here when I was trying to understand why you called me but… I have to admit, hearing makes everything feels so real. » Léonie hocha la tête, les mots faisant écho à ce qu’elle ressentait. « I know, right, répondit-elle avec un sourire faiblard, encore tremblotant. It’s the first time I’m actually saying it out loud… Well I mean… I did not tell anyone about it before… », avoua -t-elle. Même face au médecin à qui elle avait demandé une prise de sang, elle n’avait eu aucune certitude (I fear I might be pregnant), même comme lorsqu’elle avait été chercher ce test de grossesse. Elle n’en était encore qu’au stade où l’incertitude devenait rassurante, où elle pouvait encore se protéger de l’angoisse d’un « peut-être ». Et jusqu’ici, les mots, une fois certains, étaient restés emprisonnés dans son esprit, plus lourds, plus menaçants que si elle avait pu les formuler directement pour mieux les accepter. Et les mots avaient été lâchés, à présent. Inscrits dans le réel. Et, pour une nuit d’égarement, ils se retrouvaient là sur ce canapé, ces mots flottant encore entre eux. L’instant était encore à l’honnêteté, que le poids et le choc de la nouvelle devaient débrider. Les dires de Mikhaïl lui ôtèrent encore du cœur une nouvelle inquiétude. Il serait là, il la soutiendrait, et elle ne trouva pas de raison d’en douter. Le contact de la main sur la sienne, bien qu’inattendu, lui sembla sincère, rassurant, suffisamment pour lui tirer un nouveau sourire. « … Thanks. Really. Honestly, I think it was the only thing I was hoping for when I called you. Not to be alone, I mean. » Elle reprit, plus doucement : « And I know that ten weeks… It’s a lot to take in. It could be less; it could be more. If I could give you any guarantee that you are the father, trust me I would. » Parce que si elle n’avait pas de raison de remettre sa parole en doute, elle savait déjà ce qu’on dirait d’elle, si elle gardait l’enfant, elle devinait aisément pourquoi lui aurait pu se méfier d’elle. Une sorcière, officiellement rattaché au seul clan des McCarthaigh, désargenté et déchiré, attachant son nom à celui des Blackthorn ? Les langues acérées des hautes sphères avaient des noms tous trouvés pour de telles personnes. Alors pour une fois, la secrète aurait voulu que sa sincérité puisse se lire sur son visage sans aucune ombre. Au lieu de quoi, elle continua de soutenir le regard du Blackthorn comme si elle pouvait faire de ses yeux clairs les littérales fenêtres de son âme. Elle, tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle n’avait rien à offrir à ce petit. Pas seule, en tout cas. Elle ne songeait même pas à ses études inachevées, à son compte en banque qui attendait la gueule ouverte la prochaine preuve de générosité clandestine de sa grand-mère. Tout ce dont elle pouvait s’inquiéter à présent c’était du genre de mère qu’elle pourrait devenir. Elle n’était même pas contre l’idée d’avoir des enfants. Mais un jour, dans un futur encore lointain dont elle n’avait de cesse de repousser la ligne d’horizon. Dans un avenir où elle aurait cessé d’avancer dans l’ombre et les yeux fermés, où elle aurait cessé de craindre les réprimandes (insultes) paternelles à chacun de ses pas, où elle aurait cessé de craindre son influence dans ses actes manqués, dans les recoins de ses souvenirs. Qu’avait-elle à offrir, à léguer ? Elle soupira lourdement, se renfonçant dans les profondeurs du canapé, le cœur vidé de son secret, l’esprit encore troublé, incapable de se projeter au-delà de quelques jours. « It’s not that I don’t want the child, souffla -t- elle en écho à sa récente réflexion. I’m just scared that I would not be up to the task. That I would not be able to provide the little one with everything they need and deserve. » Suffisamment d’amour et de stabilité, surtout, plus que la sécurité financière. Ce n’était qu’un résumé bien édulcoré de ses préoccupations, pourtant révélateurs en substance de certaines de ses craintes profondes. Mais elle pensait déjà au petit être, l’évoquait déjà en des termes affectueux. The little one. Mikhaïl, après ce qui lui sembla être un long moment de réflexion, finit par lui lancer : « I might have a proposition, Léonie. But it would change both of your lives. Do you want to hear it? » La seule perspective d’une potentielle solution – même d’une simple ébauche – la fit se redresser. Elle hocha lentement la tête à son intention, une moue intriguée venant creuser un nouveau sillon sur son front. « I feel like my life has already been turned upside down anyway so… Go on. I am all ears », l’encouragea -t-elle. | ( Pando ) |
@Mikhail Blackthorn
- InvitéInvité
Re: sanity, where have you gone ? (ft Mikhail)
Lun 21 Déc 2020 - 19:58
( sanity where have you gone ) Pour la rassurer, et peut-être pour aussi te garder ancré dans l’instant présent, tu poses un instant ta main sur la sienne. Tu assures ensuite ton soutien quelle que soit sa décision. Tu trouveras un moyen de la tourner à ton avantage, comme tu le fais toujours même si certains fruits ne seront récoltés que dans quelques années. Cela semble l’apaiser et un nouveau sourire éclot sur ses lèvres. Elle ne veut être seule dans cette épreuve et comment pourrais-tu la blâmer ? Elle semble connaître la réalité du monde et de ceux qui le peuplent, incroyablement cruels avec leurs propres pairs. Cela se reflète dans son regard. « I would appreciate a test, yes. Not that I don’t trust your word, but because I know some people would ask for it anyway. » Tes parents, en premier lieu. Ensuite les langues de vipères, quelques-uns de ta fratrie surement. Une migraine se forme déjà à l’idée de leur annoncer la nouvelle. Tu redoutes une tempête, emportant avec elle reproches, questions et railleries, peut-être un peu de dépit. T’étais le grand frère à l’apparence immaculé, le Joker parfait, aussi bien en retrait que marionnettiste. T’es pas supposé leur faire de l’ombre, pas avant qu’ils soient tous au sommet de leur art. Tout sacrifier pour eux, c’est ta mission. C’était. Parce que devant toi, maintenant, tu as Léonie et avant elle, un futur où tu es père. Ils devront accepter cette réalité, si c’est ce qu’elle souhaite. Léonie reprend la parole. L’avenir est maintenant devenu effrayant, mais tu souris doucement pourtant quand elle prononce « little one ». Tu connais le statut de la famille McCarthaigh, le sang pur mais les coffres vides. Elle est une jeune femme qui vit au jour le jour, à qui la stabilité n’est pas promise et les lendemains incertains. Tu ne connais pas ses démons et tu doutes qu’elle ne s’ouvre facilement à toi. Il te faudra faire les choses pas à pas, malgré la situation exceptionnelle. Alors, dans ton esprit, se dessinent plusieurs propositions. Pour vous sauver, vous rendre le pouvoir sur la situation et assurer la sécurité de votre enfant. Et Léonie semble prête à entendre la proposition. Une grande inspiration et tu commences : @léonie mccarthaigh | ( Pando ) |
- Spoiler:
- désolé de la méga attente !