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Re: Mon coeur se serre j'ai du feu dans la voix ~Evalice ix (terminé)
Mar 6 Avr 2021 - 1:43
Advienne que pourra
EXORDIUM.
(open up) Les corps se parlaient mieux que les âmes, la posture trouvée presque naturellement. Ses membres s’accordaient aux siens, épousant les courbes d’Alice comme s’il l’avait fait des centaines de fois auparavant. Les paroles hésitaient bien plus, incertaines de savoir comment procéder pour accorder deux existences au-delà des chimères de papier et de traitrise qu’ils s’étaient respectivement attribuées. « Would it be that easy, Mister President ? All I have to do is ask ? » Entendait-il des doutes, dans la voix de la vipérine duelliste? La cime penchée légèrement sur le côté, il tenta de la regarder franchement, malgré la posture plus qu’agréable prise par la sorcière, le nez relevé vers lui offrant une ligne droite vers son décolleté ouvert. Loin des possibilités d’embobelinage, était-il si difficile pour elle de concevoir qu’une simple demande lui suffirait?
Le Calédonien hocha la tête. Sans être dénué de bonté, son air était ferme. « I don’t want to play games with you, Alice. I won’t pretend I don’t want to see you if I do, but I won’t do the opposite, either. But yes, all you’d have to do is ask. » Lui demander sa presence, même si l’amphisbène se trouverait certainement parfois devant un refus, car son fiancé n’avait rien du sigisbée – pas tout à fait. Il en avait les traits et le comportement, même la carrière, et Merlin savait que seule sa profonde ironie le préservait de la caricature de l’auror plus droit que la justice, mais il avait passé trop d’années dans une solitude relative pour se greffer immédiatement à une existence dans laquelle se fondre. On ne pouvait prétendre que la trahison était oubliée – acceptée comme un écueil à surmonter, oui. « Not with a contingency plan, not with a backup to pretend you didn’t actually want to. Not with bows, pump and circumstance. I enjoy the glitz for the sake of it, not when it’s used to deceive. So yes, ask. And sometimes, I’ll be unavailable. I’m sure you wouldn’t want a shadow, either », finit-il par lancer, en écho à la belle. Elle le savait plus qu’occupé par ses obligations professionnelles et universitaires, nettement étalées le long des pages reliées, et un fidèle ami toujours au rendez-vous pour une pinte ou un whisky.
Son regard accompagna les pas languides de la sorcière alors qu’elle s’éloignait, regrettant déjà qu’elle ait quitté sa peau pour s’affairer à de plus importantes besognes. L’instant interrompu, il se contenta d’attendre qu’elle mène l’échange, la devinant assez peu habituée de ce genre de parade pour avoir besoin de l’encadrer. Lorsque rien ne vint, un étirement presque gêné vint fendre le visage d’Evan, qui se trouva presque adolescent dans sa propositon. « I feel like … maybe we should exchange schedules. It sounds terribly mundane, but you know so much about my life’s details, and I know so little about yours. » La précision du dossier lui revint en tête, terrifiante et clinique dans sa façon d’avoir tracé un portrait-robot du futur auror, et il se trouva à le regretter davantage pour ce qu’il représentait en termes de vol : dérobées, les occasions de lui faire découvrir des endroits à travers sa perspective par simple hasard ou plaisir. Lui montrer qu’une table en particulier de la taverne du troll était dotée de la meilleure acoustique en ville, notamment parce que le patron l’avait laissé trafiquer des angles invisibles sur le plafond.
Il accepta sa tasse fumante, qu’il posa sur le comptoir avant même d’en boire. (impie) Un coup léger de tête vers l’extérieur – l’air de dire là, dehors, où tous nos problèmes nous attendant, où tu as pu justifier de faire de moi un être d’encre plutôt que de sang. « You’ve had an unfair advantage, and I haven’t wanted to pay enough attention to the places you like, or where I might be able to find you if I wanted to. » Un pétillement amusé gagna ses cérulés. Il aimait la patience nécessaire à ces échanges, et n’était pas particulièrement friand de la rapidité des communications technologiques moldues, malgré l’enthousiasme que leur portaient la plupart des étudiants. Derrière ces petites notes de papier, il y avait de l’intention, il y avait la nécessaire langueur, l’attente, l’excitation de trouver une note qui ne pouvait pas être comparée à l’instantanéité des textos. « Although … I like the post-its. Let’s keep them. »
Le Calédonien hocha la tête. Sans être dénué de bonté, son air était ferme. « I don’t want to play games with you, Alice. I won’t pretend I don’t want to see you if I do, but I won’t do the opposite, either. But yes, all you’d have to do is ask. » Lui demander sa presence, même si l’amphisbène se trouverait certainement parfois devant un refus, car son fiancé n’avait rien du sigisbée – pas tout à fait. Il en avait les traits et le comportement, même la carrière, et Merlin savait que seule sa profonde ironie le préservait de la caricature de l’auror plus droit que la justice, mais il avait passé trop d’années dans une solitude relative pour se greffer immédiatement à une existence dans laquelle se fondre. On ne pouvait prétendre que la trahison était oubliée – acceptée comme un écueil à surmonter, oui. « Not with a contingency plan, not with a backup to pretend you didn’t actually want to. Not with bows, pump and circumstance. I enjoy the glitz for the sake of it, not when it’s used to deceive. So yes, ask. And sometimes, I’ll be unavailable. I’m sure you wouldn’t want a shadow, either », finit-il par lancer, en écho à la belle. Elle le savait plus qu’occupé par ses obligations professionnelles et universitaires, nettement étalées le long des pages reliées, et un fidèle ami toujours au rendez-vous pour une pinte ou un whisky.
Son regard accompagna les pas languides de la sorcière alors qu’elle s’éloignait, regrettant déjà qu’elle ait quitté sa peau pour s’affairer à de plus importantes besognes. L’instant interrompu, il se contenta d’attendre qu’elle mène l’échange, la devinant assez peu habituée de ce genre de parade pour avoir besoin de l’encadrer. Lorsque rien ne vint, un étirement presque gêné vint fendre le visage d’Evan, qui se trouva presque adolescent dans sa propositon. « I feel like … maybe we should exchange schedules. It sounds terribly mundane, but you know so much about my life’s details, and I know so little about yours. » La précision du dossier lui revint en tête, terrifiante et clinique dans sa façon d’avoir tracé un portrait-robot du futur auror, et il se trouva à le regretter davantage pour ce qu’il représentait en termes de vol : dérobées, les occasions de lui faire découvrir des endroits à travers sa perspective par simple hasard ou plaisir. Lui montrer qu’une table en particulier de la taverne du troll était dotée de la meilleure acoustique en ville, notamment parce que le patron l’avait laissé trafiquer des angles invisibles sur le plafond.
Il accepta sa tasse fumante, qu’il posa sur le comptoir avant même d’en boire. (impie) Un coup léger de tête vers l’extérieur – l’air de dire là, dehors, où tous nos problèmes nous attendant, où tu as pu justifier de faire de moi un être d’encre plutôt que de sang. « You’ve had an unfair advantage, and I haven’t wanted to pay enough attention to the places you like, or where I might be able to find you if I wanted to. » Un pétillement amusé gagna ses cérulés. Il aimait la patience nécessaire à ces échanges, et n’était pas particulièrement friand de la rapidité des communications technologiques moldues, malgré l’enthousiasme que leur portaient la plupart des étudiants. Derrière ces petites notes de papier, il y avait de l’intention, il y avait la nécessaire langueur, l’attente, l’excitation de trouver une note qui ne pouvait pas être comparée à l’instantanéité des textos. « Although … I like the post-its. Let’s keep them. »
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Re: Mon coeur se serre j'ai du feu dans la voix ~Evalice ix (terminé)
Ven 9 Avr 2021 - 14:36
Advienne que pourra
EXORDIUM.
A l'horizontale
Dans le pavillon de son oreille, la réponse du sorcier s’était logée sans animosité, le ton plus amène qu’il l’avait été pendant longtemps entre eux (pas plus tard qu’hier, d’ailleurs. Mais hier, c’était si loin déjà.). Son visage n’avait pas trahi le trouble, pas trop, en tout cas, dans lequel l’affirmation tranquille la plongeait : Evan l’ignorait, comment pouvait il savoir, mais il lui ouvrait la porte d’un univers de possibilités, de comportements, d’interactions, qui lui étaient quasiment inconnus. Situation inédite que de se débarasser des sous entendus, des arrières-pensées, de tout ce qui étaient inscrits discrètement entre les lignes de ses paroles. Une relation au premier degré, parce que le second, le troisième, nécessitent l’acquisition d’une confiance qu’ils n’avaient pas encore l’un envers l’autre. Elle qui n’avait été que circonvolutions et volutes autour du sorcier, squale en rond dans l’eau, devrait apprendre à aller droit au but, au moins essayer, à sa manière.
Elle lui avait laissé le loisir de soumettre ses propres envies, ses propres propositions. Après tout, il s’affirmait bien plus expert qu’elle sur ce genre de sujets, alors sûrement saurait il où placer le curseur de leurs accointances, pour commencer. Elle ne releva pas l’accusation implicite, d’autant qu’au final, elle ne se souvenait pas l’avoir un jour entendu se plaindre qu’ils se soient tombés dessus par « hasard ». Au contraire, cela lui avait surtout servi à l’éviter, tout le premier semestre de l’année précédente, ce qui avait parfois pu la mettre dans des situations particulièrement inconfortables, notamment vis à vis des proches qu’ils partageaient. Se planquer derrière un bouquin ou un inconnu dans un couloir, sous le regard moqueur (et incrédule) d’une Jaïna inconsciente de ce qui se tramait avait fini par la lasser, à terme. Elle fixait sans la voir la tasse fumante laissée tristement à l’abandon sur le plan de travail, condamnée à refroidir (sacrilège s’il en était), alors qu’elle faisait un sort à la sienne tout en soufflant :
- At school, you’ll probably find me next to one of your cousins. I’m not kidding, I basically spend my time with Jaïna, Awa or Adalia now. When I’m not with them, I’m in the Nymph’s aviary, or the duel room…
Au final, comme n’importe qui, elle avait ses petites habitudes, ses coins et recoins préférés au sein de la grande université. Et puis, elle pouvait l’affirmer sans fausse modestie, en général, il n’était pas bien compliqué de la trouver, sa présence dans une pièce se faisait sentir assez rapidement, pour le meilleur comme le pire. Enfin, il y avait bien un autre endroit qu’elle fréquentait à l’occasion, à savoir les appartements de Luigi, le garde-chasse. En tout bien tout honneur, bien sur, l’italien était un ami de longue date, mais si elle se retrouvait là bas, à devoir trouver une place sur le canapé entre les bouquins d’anizoologie et le crabe de feu domestique, il y avait fort à parier qu’elle soit trop bouleversée ou contrariée pour avoir envie qu’il la suive jusque là.
- But fair enough, I’ll give you my schedules, so you’ll now if i’m in class, or in London with the squad. If we are a bit lucky, We’ll be there at the same time, Quinn would be thrilled.
Lui entre autres, mais d’autres surement ne se priveraient pas d’un coup d’oeil goguenard ou d’une remarque pleine de finesse, ou pas. Leurs oiseaux de papier et autres origamis sérigraphiés de mots pas toujours si doux au final continueraient donc de faire lever le nez des curieux (et s’affoler son palpitant, un peu), de Londres à l’Ecosse, elle acquiesça avec un sourire au dessus de sa dernière lampée d’énergie liquide. Elle les aimait bien, aussi, ces post its, ces stupides carrés jaunes et collant qui étaient parvenus au miracle d’établir un semblant de communication entre eux, quand les fréquences de leurs voix semblaient être inaccordables.
- May I suggest to find unknow places to … Spend time together, next time ? Neutral zone, future common reference ? Just… nothing with animals, because you know … you know.
Rien qui n’implique de pyrotechnie aussi, mais elle ne se permettrait pas de faire de plaisanterie sur le sujet sans savoir à quel point il pouvait être sensible, oubli malheureux dans ce dossier qui n’était plus le sien, d’ailleurs. Dehors, le vent fit cogner contre les fenêtres le son des cloches de l’église la plus proche, qui battait une heure avancée de la matinée, appel à la prière pour les plus pieux, rappel à l’ordre pour ceux qui y étaient encore. L’américaine compta les onze coups de l’arme des matines, plissa le nez.
- Eleven o’clock … It’s late. I… I have to go.
Les enfants bien élevés ont des emplois du temps bien remplis, et elle faisait partie de ceux là. Et puis, ses frères ne savaient pas qu’elle avait découché, si elle ne donnait pas signe de vie rapidement, ils risquaient de s’inquiéter, ou pire. De la chercher.
- Can I kiss you good bye ?
Dans le pavillon de son oreille, la réponse du sorcier s’était logée sans animosité, le ton plus amène qu’il l’avait été pendant longtemps entre eux (pas plus tard qu’hier, d’ailleurs. Mais hier, c’était si loin déjà.). Son visage n’avait pas trahi le trouble, pas trop, en tout cas, dans lequel l’affirmation tranquille la plongeait : Evan l’ignorait, comment pouvait il savoir, mais il lui ouvrait la porte d’un univers de possibilités, de comportements, d’interactions, qui lui étaient quasiment inconnus. Situation inédite que de se débarasser des sous entendus, des arrières-pensées, de tout ce qui étaient inscrits discrètement entre les lignes de ses paroles. Une relation au premier degré, parce que le second, le troisième, nécessitent l’acquisition d’une confiance qu’ils n’avaient pas encore l’un envers l’autre. Elle qui n’avait été que circonvolutions et volutes autour du sorcier, squale en rond dans l’eau, devrait apprendre à aller droit au but, au moins essayer, à sa manière.
Elle lui avait laissé le loisir de soumettre ses propres envies, ses propres propositions. Après tout, il s’affirmait bien plus expert qu’elle sur ce genre de sujets, alors sûrement saurait il où placer le curseur de leurs accointances, pour commencer. Elle ne releva pas l’accusation implicite, d’autant qu’au final, elle ne se souvenait pas l’avoir un jour entendu se plaindre qu’ils se soient tombés dessus par « hasard ». Au contraire, cela lui avait surtout servi à l’éviter, tout le premier semestre de l’année précédente, ce qui avait parfois pu la mettre dans des situations particulièrement inconfortables, notamment vis à vis des proches qu’ils partageaient. Se planquer derrière un bouquin ou un inconnu dans un couloir, sous le regard moqueur (et incrédule) d’une Jaïna inconsciente de ce qui se tramait avait fini par la lasser, à terme. Elle fixait sans la voir la tasse fumante laissée tristement à l’abandon sur le plan de travail, condamnée à refroidir (sacrilège s’il en était), alors qu’elle faisait un sort à la sienne tout en soufflant :
- At school, you’ll probably find me next to one of your cousins. I’m not kidding, I basically spend my time with Jaïna, Awa or Adalia now. When I’m not with them, I’m in the Nymph’s aviary, or the duel room…
Au final, comme n’importe qui, elle avait ses petites habitudes, ses coins et recoins préférés au sein de la grande université. Et puis, elle pouvait l’affirmer sans fausse modestie, en général, il n’était pas bien compliqué de la trouver, sa présence dans une pièce se faisait sentir assez rapidement, pour le meilleur comme le pire. Enfin, il y avait bien un autre endroit qu’elle fréquentait à l’occasion, à savoir les appartements de Luigi, le garde-chasse. En tout bien tout honneur, bien sur, l’italien était un ami de longue date, mais si elle se retrouvait là bas, à devoir trouver une place sur le canapé entre les bouquins d’anizoologie et le crabe de feu domestique, il y avait fort à parier qu’elle soit trop bouleversée ou contrariée pour avoir envie qu’il la suive jusque là.
- But fair enough, I’ll give you my schedules, so you’ll now if i’m in class, or in London with the squad. If we are a bit lucky, We’ll be there at the same time, Quinn would be thrilled.
Lui entre autres, mais d’autres surement ne se priveraient pas d’un coup d’oeil goguenard ou d’une remarque pleine de finesse, ou pas. Leurs oiseaux de papier et autres origamis sérigraphiés de mots pas toujours si doux au final continueraient donc de faire lever le nez des curieux (et s’affoler son palpitant, un peu), de Londres à l’Ecosse, elle acquiesça avec un sourire au dessus de sa dernière lampée d’énergie liquide. Elle les aimait bien, aussi, ces post its, ces stupides carrés jaunes et collant qui étaient parvenus au miracle d’établir un semblant de communication entre eux, quand les fréquences de leurs voix semblaient être inaccordables.
- May I suggest to find unknow places to … Spend time together, next time ? Neutral zone, future common reference ? Just… nothing with animals, because you know … you know.
Rien qui n’implique de pyrotechnie aussi, mais elle ne se permettrait pas de faire de plaisanterie sur le sujet sans savoir à quel point il pouvait être sensible, oubli malheureux dans ce dossier qui n’était plus le sien, d’ailleurs. Dehors, le vent fit cogner contre les fenêtres le son des cloches de l’église la plus proche, qui battait une heure avancée de la matinée, appel à la prière pour les plus pieux, rappel à l’ordre pour ceux qui y étaient encore. L’américaine compta les onze coups de l’arme des matines, plissa le nez.
- Eleven o’clock … It’s late. I… I have to go.
Les enfants bien élevés ont des emplois du temps bien remplis, et elle faisait partie de ceux là. Et puis, ses frères ne savaient pas qu’elle avait découché, si elle ne donnait pas signe de vie rapidement, ils risquaient de s’inquiéter, ou pire. De la chercher.
- Can I kiss you good bye ?
- InvitéInvité
Re: Mon coeur se serre j'ai du feu dans la voix ~Evalice ix (terminé)
Dim 2 Mai 2021 - 14:48
Advienne que pourra
EXORDIUM.
(alice) Le contraste avec les échanges de la veille se vivait comme la dernière gorgée d’un café qu’on aurait sucré sans lui accorder le don d’une torsion du poignet – à l’amertume colérique de la salle de duels s’était suppléé la chaleur âcre de leurs membres furieux et avides de contacts concupiscents, le stupre inscrit au fond des prunelles claires du crotale qui avait accueilli ses vices à lui pour mieux les lui servir. Au creux de ses reins, le futur auror avait pu enterrer dépits et ressentiments, acceptés par le creuset lascif de sa fiancée. Qu’y avait-il chez l’amphisbène pour lui révéler les pires facettes de sa personnalité, le commun des mortels épargné de ses vices d’orgueil et de colère au point que l’auror n’avait jamais même eu conscience qu’ils constellaient la toile de sa psyché? Des hypocrisies qui disaient tout, y compris la vérité, si on choisissait de la regarder plutôt que les multiples voiles satinés de simulation entre lesquelles se perdre. Il y avait une chance, parfois, que le frêle esquif se rende à bon port, s’il osait éviter les sirènes qui en noieraient le capitaine s’il tentait seulement se pencher par-dessus bord pour un baiser. Il y avait, encore, la néréide qui souriait en contre-bas, et qui murmurait à l’oreille je vais te noyer, mais n’aimerais-tu pas goûter au sel de ma bouche?
Et au fond – de l’océan, de la tasse, de ses yeux couleur de mer, il n’y avait pas eu la brûlure saline, mais la chaleur inattendue de ces douceurs qui n’étaient pas remontées à la surface. Par hasard, par préservation, par désir de montrer des barrières avant de donner droit de conquête du doux à celui qui aurait osé affronter le risque de noyade – ou peut-être même sans conscience entière. Tout ne pouvait être calculé – même chez Alice. Evan avala (enfin) une gorgée de la sienne, édulcorée par les mots de l’Américaine, et sourit en entendant sa plaisanterie à propos de leur collègue.
« May I suggest to find unknow places to … Spend time together, next time ? Neutral zone, future common reference ? Just… nothing with animals, because you know … you know. » L’Écossais haussa un sourcil surpris – non, il ne savait pas, scient de la crainte que la jeune femme entretenait face aux lycans, mais seuls les inconscients ne partageraient pas cette peur. Habituée aux avantages de son dossier, peut-être la sorcière assumait-elle qu’il savait tout d’elle, lui aussi, mais il n’en était rien. Evan se butait à un désintérêt tout colérique passé qui lui avait étreint l’âme face aux sourires de chat de sa fiancée, tiraillé entre une attirance véritable et une envie de ne rien savoir d’elle par crainte de l’apprécier – car à chaque occasion d’ouverture, il avait vu un élément auquel s’accrocher. Sa frustrante habileté martiale lors de la négociation de contrats, sa touchante et admirable bravoure sous la pleine lune d’août, sa volonté de protection de son cœur blessé pendant les funérailles de Morgane. La vérité était là – chaque fois qu’Alice avait accepté de se montrer autrement qu’en reine d’échiquier, Evan avait aimé ce qu’il avait perçu en elle.
La veille, il l’avait enfin vue pour ce qu’elle était – un être d’ombres, qui n’avalait pas la lumière pour mieux la recracher poisseuse et noircie de suie. Alice avait accepté sa noirceur pour l’en exorciser – et si la pénombre n’existait que parce que le matériel se faufilait entre la clarté et elle, n’était-ce pas la plus belle des partenaires avec laquelle valser? « I’d like that », sourit l’auror. « Maybe we’ll go scouting for a proper location, but I don’t mind the Aviary at all – though Awa and Jaïna might ask me if I’ve got the proper membership if I’m there too often » et il rit, doucement, à l’idée de sa cousine le mettant à la porte à moins qu’il acceptât de se plier à ses plus beaux rêves de princesse licorne. Instinctivement, Evan posa un regard complice sur les yeux verts de sa fiancée. Partager la blague, se séparer l’humour.
« Eleven o’clock … It’s late. I… I have to go. » Le cadet entendit le regret qui se glissait non pas dans la voix, mais dans les pauses. Les mots hésitaient légèrement, comme une demande de pardon qui ne s’assumait pas, ou encore un aveu d’envies qui ne supportaient pas une nouvelle escalade des tensions. « Must you? » une demande d’apparat, avec un grognement qui se glissait dans la voix, mais peut-être était-ce parce qu’il avait vu trop de nuances de la vipère auréolée de grenat en à peine vingt-quatre heures, de quoi peindre un tableau aux accents kaléidoscopiques, ou faire éclater celui qui trônait déjà dans sa psyché pour mieux recoller les morceaux. « Can I kiss you good bye ? » Les accents aigus qui s’étaient glissés dans la voix de la sorcière tirèrent un sourire surpris au doctorant, qui se contenta de hocher la tête plutôt que de se moquer – les moqueries impliquaient une sécurité dans la relation, et à cet égard, la leur était plus que fragile. Aussi garda-t-il pour lui les taquineries bien innocentes qu’il aurait pu lui servir, se contentant de la rejoindre de son côté du plan de travail de la cuisine. Evan imprima un mouvement lorsque la vipérine demoiselle l’attira à lui pour mieux lui rappeler que ses anneaux ne seraient jamais bien loin de sa poitrine.
Ses doigts se glissèrent sous la chemise, exposant les cuisses de la jeune femme à l’air frais de cette matinée de novembre, mais leurs peaux se pressèrent l’une contre l’autre, avides de tendresses là où elles s’étaient précipitées contre leurs chairs avec une mélodie de conquête agressive aux oreilles la veille. Plus vulnérable encore que d’en réclamer davantage quelques heures auparavant, les corps attentifs aux souffles de l’autre, car une requête, c’était accepter la possibilité d’un non. Il l’embrassa, le sourire aux lèvres qui ne se délogea pas de sa bouche au contact de celle de l’amphisbène, baiser approfondi par une main libre qui se glissa dans les cheveux de la jeune femme. Quittant (presque) à regrets les lippes de la sorcière, le Calédonien se pencha à nouveau à son oreille, les lèvres effleurant son cou en guise de promesse qu’il avait bien l’intention d’y imprimer sa présence pour de satisfaisants souvenirs nocturnes à venir. « I’m not a begrudging person. But don’t think this won’t be my joker in any and every argument. » Et dans ses cérulés, le rire dansait, son éternelle gouaille qui avait le don de charmer les femmes et de faire lever les yeux de ses supérieurs à des altitudes vertigineuses.
Evan ne la suivit pas vers sa chambre, cédant à l’inexpérience de l’intime de la sorcière un grain de pudeur qui appartenait à l’indépendance et n’aurait su être conquis par la concupiscence. À ses hésitations, il voulait bien céder sa patience. À ses courbes, le musicien ne réservait aucune once de ces vœux pieux qu’on exigeait parfois en guise de réserve. « Lass », prononça-t-il lorsque la nymphe se présenta à nouveau, correctement vêtue (malgré quelques traces de la violence avec lesquels les morceaux avaient été arrachés – tout au plus des plis indiquant une bonne nuit). « Alice. » Evan eut la crainte désagréable que leurs murs respectifs se relèveraient, malgré l’ampleur de leurs aveux de la veille. La force de l’habitude, tellement difficile à briser. « I’m … Thank you. For telling me. » De m’avoir laisse miner les émeraudes de tes yeux. « Shall we go out, Thursday night? » Par trois fois, ils s’étaient trouvés, et si quelque chose s’était brisé la veille, il y avait autre chose – car là où son esprit fuyant se faisait eau insaisissable, l’Américaine était parvenue à jeter une corde de l’autre côté – assez pour traverser les vagues traîtresses. La corde à son arc, la corde à vos cous.
rp terminé.
Et au fond – de l’océan, de la tasse, de ses yeux couleur de mer, il n’y avait pas eu la brûlure saline, mais la chaleur inattendue de ces douceurs qui n’étaient pas remontées à la surface. Par hasard, par préservation, par désir de montrer des barrières avant de donner droit de conquête du doux à celui qui aurait osé affronter le risque de noyade – ou peut-être même sans conscience entière. Tout ne pouvait être calculé – même chez Alice. Evan avala (enfin) une gorgée de la sienne, édulcorée par les mots de l’Américaine, et sourit en entendant sa plaisanterie à propos de leur collègue.
« May I suggest to find unknow places to … Spend time together, next time ? Neutral zone, future common reference ? Just… nothing with animals, because you know … you know. » L’Écossais haussa un sourcil surpris – non, il ne savait pas, scient de la crainte que la jeune femme entretenait face aux lycans, mais seuls les inconscients ne partageraient pas cette peur. Habituée aux avantages de son dossier, peut-être la sorcière assumait-elle qu’il savait tout d’elle, lui aussi, mais il n’en était rien. Evan se butait à un désintérêt tout colérique passé qui lui avait étreint l’âme face aux sourires de chat de sa fiancée, tiraillé entre une attirance véritable et une envie de ne rien savoir d’elle par crainte de l’apprécier – car à chaque occasion d’ouverture, il avait vu un élément auquel s’accrocher. Sa frustrante habileté martiale lors de la négociation de contrats, sa touchante et admirable bravoure sous la pleine lune d’août, sa volonté de protection de son cœur blessé pendant les funérailles de Morgane. La vérité était là – chaque fois qu’Alice avait accepté de se montrer autrement qu’en reine d’échiquier, Evan avait aimé ce qu’il avait perçu en elle.
La veille, il l’avait enfin vue pour ce qu’elle était – un être d’ombres, qui n’avalait pas la lumière pour mieux la recracher poisseuse et noircie de suie. Alice avait accepté sa noirceur pour l’en exorciser – et si la pénombre n’existait que parce que le matériel se faufilait entre la clarté et elle, n’était-ce pas la plus belle des partenaires avec laquelle valser? « I’d like that », sourit l’auror. « Maybe we’ll go scouting for a proper location, but I don’t mind the Aviary at all – though Awa and Jaïna might ask me if I’ve got the proper membership if I’m there too often » et il rit, doucement, à l’idée de sa cousine le mettant à la porte à moins qu’il acceptât de se plier à ses plus beaux rêves de princesse licorne. Instinctivement, Evan posa un regard complice sur les yeux verts de sa fiancée. Partager la blague, se séparer l’humour.
« Eleven o’clock … It’s late. I… I have to go. » Le cadet entendit le regret qui se glissait non pas dans la voix, mais dans les pauses. Les mots hésitaient légèrement, comme une demande de pardon qui ne s’assumait pas, ou encore un aveu d’envies qui ne supportaient pas une nouvelle escalade des tensions. « Must you? » une demande d’apparat, avec un grognement qui se glissait dans la voix, mais peut-être était-ce parce qu’il avait vu trop de nuances de la vipère auréolée de grenat en à peine vingt-quatre heures, de quoi peindre un tableau aux accents kaléidoscopiques, ou faire éclater celui qui trônait déjà dans sa psyché pour mieux recoller les morceaux. « Can I kiss you good bye ? » Les accents aigus qui s’étaient glissés dans la voix de la sorcière tirèrent un sourire surpris au doctorant, qui se contenta de hocher la tête plutôt que de se moquer – les moqueries impliquaient une sécurité dans la relation, et à cet égard, la leur était plus que fragile. Aussi garda-t-il pour lui les taquineries bien innocentes qu’il aurait pu lui servir, se contentant de la rejoindre de son côté du plan de travail de la cuisine. Evan imprima un mouvement lorsque la vipérine demoiselle l’attira à lui pour mieux lui rappeler que ses anneaux ne seraient jamais bien loin de sa poitrine.
Ses doigts se glissèrent sous la chemise, exposant les cuisses de la jeune femme à l’air frais de cette matinée de novembre, mais leurs peaux se pressèrent l’une contre l’autre, avides de tendresses là où elles s’étaient précipitées contre leurs chairs avec une mélodie de conquête agressive aux oreilles la veille. Plus vulnérable encore que d’en réclamer davantage quelques heures auparavant, les corps attentifs aux souffles de l’autre, car une requête, c’était accepter la possibilité d’un non. Il l’embrassa, le sourire aux lèvres qui ne se délogea pas de sa bouche au contact de celle de l’amphisbène, baiser approfondi par une main libre qui se glissa dans les cheveux de la jeune femme. Quittant (presque) à regrets les lippes de la sorcière, le Calédonien se pencha à nouveau à son oreille, les lèvres effleurant son cou en guise de promesse qu’il avait bien l’intention d’y imprimer sa présence pour de satisfaisants souvenirs nocturnes à venir. « I’m not a begrudging person. But don’t think this won’t be my joker in any and every argument. » Et dans ses cérulés, le rire dansait, son éternelle gouaille qui avait le don de charmer les femmes et de faire lever les yeux de ses supérieurs à des altitudes vertigineuses.
Evan ne la suivit pas vers sa chambre, cédant à l’inexpérience de l’intime de la sorcière un grain de pudeur qui appartenait à l’indépendance et n’aurait su être conquis par la concupiscence. À ses hésitations, il voulait bien céder sa patience. À ses courbes, le musicien ne réservait aucune once de ces vœux pieux qu’on exigeait parfois en guise de réserve. « Lass », prononça-t-il lorsque la nymphe se présenta à nouveau, correctement vêtue (malgré quelques traces de la violence avec lesquels les morceaux avaient été arrachés – tout au plus des plis indiquant une bonne nuit). « Alice. » Evan eut la crainte désagréable que leurs murs respectifs se relèveraient, malgré l’ampleur de leurs aveux de la veille. La force de l’habitude, tellement difficile à briser. « I’m … Thank you. For telling me. » De m’avoir laisse miner les émeraudes de tes yeux. « Shall we go out, Thursday night? » Par trois fois, ils s’étaient trouvés, et si quelque chose s’était brisé la veille, il y avait autre chose – car là où son esprit fuyant se faisait eau insaisissable, l’Américaine était parvenue à jeter une corde de l’autre côté – assez pour traverser les vagues traîtresses. La corde à son arc, la corde à vos cous.
rp terminé.
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