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bring me a dream (charles & tim)
Jeu 31 Déc 2020 - 18:03
Y’a eu les fêtes en famille, celles au goût de défaite, toujours difficiles, l’impression d’être déchirée entre deux hémisphères. Rose d’un côté, sa moitié, son cœur, le petit Malachi, son soleil, le gamin qui ne sait rien faire que sourire au monde. De l’autre, le reste de la famille qui encore feignait qu’il ne s’était rien passé l’année précédente. Prim au milieu et son air plus affirmé, son visage plus mature, ses vêtements moins enfantins, les remarques du père qui n’accepte pas de voir sa princesse grandir trop vite, la mère qui se fend parfois à son avis lorsque le maquillage est un peu trop appuyé. La gamine qui se vexe, la chevelure qui se colore au grès de ses humeurs, y’a plus les limites de l’enfance, plus la discrétion décente de l’époque, pas si lointaine finalement, où elle vivait sous leur toit. C’est la gamine qui se fait plus solaire encore, mais de ce soleil qui explose, qui brûle parfois de ses rayons, qui cherche à transmettre ce goût retrouvé pour la liberté, pour la magie, à sa cadette sans grande réussite et qui s’agace de n’avoir personne avec qui partager cette force et cet enthousiasme pour cette nouvelle vie qu’elle avait embrassé corps et âme depuis la rentrée à l’université, en septembre passé.
Si lointains et si proches en même temps, les souvenirs d’une enfance qu’elle avait à peine quitté, elle se plaît à croire qu’elle n’a plus rien avoir avec l’enfant qu’elle était, se plaît aussi à le faire croire, à prouver à ses aînés qu’elle a changé : l’inquiétude les étreint plus que la fierté et c’est quelques éclats de voix qui accompagnent aussi le retour de l’avant dernière fleur à son foyer d’enfance.
Après Noël, après la messe à l’église, les chants religieux susurrés du bout des lèvres, les cadeaux, cette ambiance doucement convenue, les repas à n’en plus finir, les sourires un peu hypocrites, c’est le retour tant attendu à Inverness, les habitudes retrouvées, les cadeaux échangés sous un sapin plein de décorations magiques, les risettes de Malachi devant ses paquets, le regard brillant de Rose, Prim qui, pour une fois tenté de mettre les petits plats dans les grands, s’improvise hôtesse, organise la soirée, prépare le repas, fait au mieux malgré quelques petits accrocs et transformé des fêtes presque moroses de son côté, en souvenirs gracieux.
Et encore une fois, quelques jours à peine plus tard, elle se mue une nouvelle fois, nouvelle peau, nouveau rôle, loin encore de ce qu’on imagine pour elle, habituellement si sage, si discrète : existe-t’elle encore ? Cette version datée de la petite blonde ? Entourée d’amis, elle investit une grande soirée organisée dans Inverness, tenue presque outrageuse, alcool qui danse dans ses pupilles embrumées, la fête qui embrase ses veines, elle ne voit pas le temps passer, elle se surprend à faire le décompte au milieu d’inconnus. C’est pas pour autant qu’elle s’en fait Prim, sa coupe levée au ciel, son immuable sourire aux lèvres, les étreintes lorsque la nouvelle année sonne, un baiser qui traîne sur d’autres lèvres chaleureuses ? Les souvenirs sont flous, y’a que l’ambiance inimitable qui reste, des flashs, des rires, l’insouciance qui les anime tous, et ce soir là, rien qui ne les abime.
Lendemain matin, après midi plutôt, le soleil hivernal haut dans le ciel d’Inverness lorsque la petite sorcière émerge des bras de Morphée. Les pensées un peu mélangées, un mal de crâne frisant l’indécence, de longues minutes avant qu’elle ne sorte de sous sa couette, animée d’une énergie un peu endormie. Pourtant, elle est impatiente de voir arriver ses invités de la journée, brunch, ou petite déjeuner, organisé pour l’occasion et cassettes moldues retrouvées dans de vieux cartons pour animer la télé. Une après midi de début d’année toute en douceur si seulement les deux jeunes hommes qui devaient la rejoindre savaient ce qu’elle prévoyait pour eux. La seule présence de l’autre tue par la malicieuse, elle s’est bien gardée de les prévenir. Café qui coule dans la cuisine, quelques bols sorti des placards, thé, Aedan qui a déposé des viennoiseries avant de s’éclipser avec Rose et Malachi, laissant l’appartement pour Prim toute seule, elle est un peu désorganisée la blonde, à la fois rêveuse et pressée, faisant bien trop d’allers retours entre la pièce de vie et sa chambre, perdant de trop nombreuses fois son téléphone dans le voyage, tête en l’air.
Quelques coups frappés à la porte, la blonde qui sursaute, finit d’arranger ses cheveux dans un chignon lâche et se précipite à la porte en sautillant, mélange d’excitation habituelle et de l’alcool de la veille qui déshinibait encore ses sens : « Charles ! » Le visage qui s’illumine a le voir sur le seuil de la porte, tout de pyjama vêtu, la Coldridge qui vient se ruer dans les bras du jeune homme, déposant deux bises sonores sur ses joues avant de s’exclamer, s’écartant légèrement : « Bonne année ! Comment tu vas ? Comment se sont passées les fêtes ? » L’entrain de la gamine la dépasse presque elle fronce quelques instants les sourcils à sa propre voix, massant ses tempes avant de reprendre d’une voix un peu plus mesurée : « Excuse moi j’ai mal au crâne » Le sourire qui lui échappe pourtant pas, elle reprend, à l'aise. « Assied toi assied toi, fais pas attention au désordre. » Désordre tout relatif il fallait l’avouer, Rose était bien plus à cheval sur le rangement que sa petite sœur et les seules choses qui traînaient, déjà trop nombreuses, étaient du fait de Prim. Ne se fendant pas de grandes manières elle vient se glisser sous un épais édredon sur le canapé, indiquant d’un geste de la tête la cafetière fumante qui était posée sur la table basse : « Sers toi si tu veux ! » Elle même plonge le nez dans sa tasse fumante, un air mutin sur le visage.
Elle évoque rien de son plan, elle sait très bien jouer les innocentes Prim, meilleure actrice que ses changements d’humeur le laissent parfois imaginer elle commence cependant à être un peu impatiente de la fin du supplice : mentir à ses deux amis ne lui plaisait pas, elle savait juste qu’il était temps de se retrouver enfin tous les trois. Un début d’année se trouvait être l’occasion idéale de reconstruire des liens trop longtemps cru détruits à jamais.
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Re: bring me a dream (charles & tim)
Jeu 7 Jan 2021 - 21:53
bring me a dream
PrimeTime
Mr. Sandman, bring me a dream. Make him the cutest that I've ever seen. Give him the word that I'm not a rover. Then tell him that his lonesome nights are over.
-The Chordettes-
-The Chordettes-
01 janvier 2021
Pour il ne savait la combientième fois, Charles n’avait pas vu son père à Noël. Soi-disant était-il coincé à Calais, dans l’incapacité de passer la frontière entre la France et l’Angleterre, pris dans les bouchons. C’était une excuse qui venait régulièrement, presque chaque année, tant et si bien que le londonien n’y prêtait plus attention, se réconfortant dans l’idée qu’il serait là, lui pour passer du temps avec sa famille. Il avait donc passé Noël avec sa petite sœur, Lucy, et leur Granny. Cette dernière s’était occupée de tout le repas du réveillon, excepté du dessert, se gardant une occupation cuisine avec ses petits-enfants. Une activité à laquelle n’avait participé Charles que pour faire plaisir à Lucy et qui lui avait – finalement – fait le plus grand bien. Il n’était pourtant pas bon en cuisine, et savait faire cuir des pâtes et du bacon, tout au plus. Le reste était compliqué. Mais il s’était laissé guider par Lucy et sa grand-mère, s’amusant du sérieux avec lequel les deux femmes s’étaient lancées dans l’aventure, ne s’offusquant même pas des tâches ingrates qu’on le laissait faire. Ecraser les biscuits, faire de la place dans le réfrigérateur... Lorsqu’il lorgna un peu trop fort sur la préparation crémeuse de sa sœur, cette dernière lui donna un petit coup sur la main et l’encouragea plutôt à trouver le bon plat pour préparer tout cela. Une après-midi qui s’était déroulée avec bonne humeur. En attendant l’heure du repas, le trio s’était ensuite mis à table, reprenant une partie d’un nouveau jeu de plateau que leur grand-mère leur avait offert – en avance, certes, mais c’était, paraissait-il, pour mieux pouvoir en profiter. Ses vacances au sein d’un cocon familial aussi calme que confortable s’organisèrent donc entre des parties de Roots et de Scrabble, de pauses autour d’un bon repas ou d’un lourd goûter et de soirée films appréciés des plus jeunes comme de la plus âgée. Un merveilleux temps de pause, un break apprécié mais qui ne pouvait pas durer plus que nécessaire.
Charles avait donc fini par retrouver sa chambre sombre de la colocation des licornes. Il était parti de Londres le jour même où son père y arrivait et n’avait donc eut le temps que de lui souhaiter un Joyeux Noël en retard, avant de prendre la direction de la gare. Il avait ensuite retrouvé ses habitudes, son travail. Il passait ses nuits au Styx ou dans les ruelles plus ou moins fréquentés d’Inverness. Il croisa Pol, un soir mais passait la plupart de son temps dans le club auquel il était rattaché. Et cela lui allait plutôt bien. Pas de complication à l’horizon, rien de très grave, dans tous les cas. Il fêta la nouvelle année en compagnie de collègues plus ou moins appréciés, d’amis plus ou moins proche. Le tout était de continuer sur la détente et la tranquillité d’esprit que lui avait apporté son séjour à Levinshaw. Il était également question d’éviter de broyer du noir, de penser à ce qui pourrait le tourmenter, même sans le vouloir. Il fallait ignorer les visions qu’il avait de ces regards intenses, de ses sourires qui lui vrillait l’esprit, qui le faisait espérer plus, qui le faisait languir d’un contact, d’un épiderme - ou deux - contre le siens. Alors il s’était abandonné à l’Ambré, il avait fumé.. Il avait même dansé, perdu qu’il était dans la fièvre de la fête, dans la fin d’une année aussi belle que terrible, aussi interminable que rapide. Ils étaient tous prêt pour l’année suivante, qui s’annonçait aussi compliquée que toutes les autres, voire peut-être même plus ? Il ne se posait pas trop la question, le sorcier, prenant tout au jour le jour, impassible à ce qui pourrait bien lui arriver dans les jours voire les mois qui arriveraient. Oh, il pensait peut-être à ce premier jour de l’année, celui durant pour lequel il avait été invité, l’après-midi, bien sûr, enfin à la mi-journée, pour bruncher.
Charles avait été ravi de recevoir le message de Primrose et avait d’ailleurs changé ses plans avec un certains musicien pour retrouver son amie. Il y avait des occasions qu’il fallait saisir malgré le reste, et le londonien ne rejetait jamais la présence de la jeune Coldridge à ses côtés. Elle avait cette faculté merveilleuse à le faire se sentir bien, tranquille. Elle lui permettait d’oublier ces tracas du quotidien et semblait – elle-aussi – capable de le faire sourire. Ce qui, sans être une activité dans laquelle il excellait ou qu’il recherchait particulièrement, avait le mérite d’améliorer son tempérament. Alors il avait accepté, tout naturellement et avait un minimum respecter le code « brunch en pyjama » imposé par la blondinette. Il n’avait évidément pas pu se contenter d’enfiler son pyjama quotidien qui se résumait à un caleçon, non. Alors pour « l’occasion », il avait trouvé un vieux jogging ainsi qu’un vieux T-shirt, un ensemble noir qui passerait parfaitement pour un vêtement de nuit. Il se présenta donc devant la porte de chez son amie, un sweat-shirt en plus, pour rester au chaud et de quoi grignoter : des bonbons, des pop corns, des jus de fruits.. de quoi, en bref, faire passer la fête de la veille avec douceur. Il toqua fermement, et Primrose, le visage éclatant, apparut bien rapidement derrière le battant de bois. Instinctivement, sans qu’il ne puisse rien y faire, un petit sourire s’installa sur le visage du sorcier. Il eu à peine le temps de la saluer, qu’elle se jeta dans ses bras avant de déposer deux baisers bruyants sur ses joues. Ces dernières prirent une légère couleur rosée, mais le sentiment ne dura pas longtemps et bien rapidement, Charles enchaîna. « Primrose ! Bonne année à toi aussi, pleins de belles choses, réussite, santé.. and love, maybe ? » souhaita-t-il à son amie avant de la suivre à l’intérieur de l’appartement.
Il faut tout autant charmé par l’appartement des sœurs Coldridge que par la plus jeune d’entre elle, il répondit à cette dernière d’un air distrait, occupé qu’il était à observer son pyjama et la décoration intérieur de l’endroit. « C’était bien, tranquille et en petit comité. Parfait, donc ! Et toi donc ? » s’enquit-il, retournant la question à Prim avec la plus grande innocence du monde. « Grosse fête cette nuit ? » demandant-il, le regard pétillant, petit plaisantin qui lui, avait la chance de ne pas avoir de reste de cette soirée arrosée qu’il avait passé. Il avait bien quelques raideurs dans ses mollets et dans le bas de son dos, mais souffrait nullement du mal de crâne que pouvait avoir Primrose. « Don’t worry, j’ai amené de quoi te faire passer la gueule de bois. Un smoothie aux bananes, de l’eau de coco, des bonbons et autres confiseries. » expliqua-t-il, en plaçant tout cela sur la table basse à côté du café et a porté de main pour la jeune femme. Il se versa une tasse du liquide noir et fumant préparé par Prim avant de s’enfoncer à son tour dans le canapé et de demander, curieux. « Alors, ce nouvel an ? Tu l’as fait où ? » Il aurait voulu lui demander avec qui, mais se retint de le faire.
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