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A frightful reminder # Ash/Murph
Jeu 18 Fév 2021 - 23:08
22 février 2021 - Bureau de capture des loups-garous
11h - Encore un peu et j'oubliais ce putain de rendez-vous. Heureusement pour moi, la belle @Alice Hangbé me servait de planning vivant, et autant dire qu'avec ma gestion du temps plutôt hasardeuse, elle s'arrachait très souvent les cheveux. Moi, et bien, j'en avais pas grand chose à faire si j'étais en retard, je trouvais toujours une parade pour me faire pardonner ou une bonne excuse. Il n'y avait bien que Garrett pour me trouver des deadlines auxquelles je ne pouvais que me plier. Le chef du bureau méritait mon respect plus que tout, et je lui en étais encore particulièrement reconnaissant de ne pas m'avoir viré à cause de mes conneries. Ou parce que je parlais trop. Bref, affublé de ma veste en cuir devenue presque réglementaire au sein de l'unité, j'attendais patiemment que la dénommée Murphy Fraser ne pointe son joli minois parmi nous. De mon souvenir, elle n'était pas désagréable à regarder, et même si c'était son esprit qui me préoccupait à l'époque, les habitudes avaient la vie dure. Assis sur mon bureau, je checkais mon téléphone - ou plutôt je jouais à un jeu débile. Soudain, la rouquine fit son apparition à l'entrée du bureau et je sautais sur mes pieds, un sourire presque avenant sur le visage. Lui faisant signe d'avancer, je lui lançais de cet accent si américain: "Com'here, I won't eat you, Miss Fraser." Fallait dire qu'on était pas forcément parti sur des bases très très saines avec elle. Et si je voulais que ce moment soit le plus rapide possible, autant essayer de détendre l'atmosphère. La pauvre semblait sur le point de se décomposer. Je pouvais être un vrai connard quand on me faisait un coup en douce, par contre, je n'avais pas pour habitude d'être agressif, et encore moins avec les femmes. Personne d'autre n'étant présent dans l'open space à ce moment-là, nous étions rien que tous les deux et c'était pour le mieux. M'asseyant à mon bureau, je l'invitais à s'assoir en face de moi. "I'm sorry 'bout the letter, ya probably think it too rash. I'm not fond of words and all that. It's just formalities, really, ya shouldn't worry. Wanna some'ing to drink? Tea, coffee?" Ne laissant que peu de place à de quelconques réponses, je ne tenais pas en place, cherchant des papiers de ci-de là en passant une main dans mes cheveux. Le contraste avec notre dernière rencontre devait être assez impressionnant. Après tout, le contexte et l'époque étaient bien différents...
Flashback- septembre 2019 Garrett m'expliquait avec force de détails les tenants et les aboutissants de l'affaire Oswald Burgess. La mine fermée, j'écoutais avec une certaine tension, bien conscient de l'enjeu de l'épreuve qui se présentait à moi. Il s'agissait d'interroger la compagne du prévenu, ou plutôt de m'introduire dans son esprit pour y découvrir ce qu'elle savait ou ce qu'elle ignorait à propos de Burgess. D'ordinaire souriant et enjôleur, je me montrais particulièrement sombre ce jour-là. La peur de ne pas être à la hauteur des attentes de mes supérieurs, la peur d'être rejeté. Je devais réussir à tout prix. Je devais faire mes preuves. Peu importait les moyens après tout. Pourtant, ma conscience me hurlait de ne pas confondre le désir de bien faire et celui d'y arriver coûte à coûte. C'était d'un être humain que l'on parlait. Et elle n'était coupable de rien pour l'instant. Innocente jusqu'à preuve du contraire. Sauf que l'exigence de l'unité d'avoir des résultats forçait parfois à passer outre nos propres principes de moralité... Une fois installé face à elle, mon regard sombre caressa les arêtes de son visage, observant avec attention les signes d'angoisse évidents de la jeune femme. Qui n'aurait pas été effrayé à sa place? Allant droit au but, je lui expliquais succinctement le déroulement de la séance d'interrogatoire: "Let me be very clear. I'm gonna enter your mind. Do you understand what it means? You can't hide anything from me. Or I'll know. And believe me, you don't want to see me upset. Is that clear?" Il n'y avait aucune agressivité dans ma voix, mais une implacable vérité. Une honnêteté directe et dérangeante qui finalement était assez angoissante.
@Murphy Fraser
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Re: A frightful reminder # Ash/Murph
Sam 13 Mar 2021 - 10:46
Déambuler dans les couloirs du ministère remue en moi des souvenirs angoissants. Tenant la lettre de convocation d'une main tremblante, je me suis présentée au comptoir de l'accueil du bâtiment, accompagnée de mon mari. Oswald avait tenu à m'épauler, au moins pour le trajet jusque Londres, et a prévu de m'attendre pour qu'on puisse discuter de ce rendez-vous ensemble. Me retrouvant maintenant cruellement seule, je ne peux m'empêcher de me demander comment il peut venir travailler quotidiennement dans cet endroit, après tout ce qu'on lui a fait subir ici. Sa force mentale continue de me surprendre, et je ravale la boule se formant dans ma gorge en me convainquant que si lui peut survivre à cette épreuve tous les jours, je peux le faire aussi, pour une heure. C'est dans cet état d'esprit que j'arrive à la porte de l'unité de capture des loups-garous. Debout, droite, digne. Libre.
C'est la mine enjouée de Mr Moore qui m'accueille, m'exhortant de m'avancer dans l'open space, jusqu'à son bureau. "Com'here, I won't eat you, Miss Fraser." Tiquant sur l'emploi de mon ancien patronyme, je pince les lèvres, visage fermé, et je m'avance dans la pièce. Un regard autour de moi m'indique que nous sommes seuls. Pas de témoin. Avalant de nouveau difficilement ma salive, je m'installe sur la chaise indiquée par le sorcier, les doigts crispées sur mon sac-à-main. "I'm sorry 'bout the letter, ya probably think it too rash. I'm not fond of words and all that. It's just formalities, really, ya shouldn't worry. Wanna some'ing to drink? Tea, coffee?" Doucement, je secoue la tête négativement. "No, thank you." Quelques mèches se sont échappées du chignon à l'arrière de mon crâne lors du voyage en cheminée, et je les coince derrière mes oreilles.
Tendue, le dos bien droit, j'observe le fonctionnaire fouiller parmi les parchemins désordonnés qui trainent sur son bureau, avant de m'éclaircir la gorge. "Ahem. It's... Mrs Burgess-Fraser, now, sir." L'anxiété accentue les sonorités écossaises de ma voix, qui roule les r et chantonne presque en prononçant mon nom de famille. Sérieuse, je pose mes yeux sur le parchemin se trouvant derrière l'Américain, indiquant implicitement qu'il faudrait noter les modifications dans le dossier. "I-" Ma voix s'est levée sans vraiment qu'une phrase cohérente se soit formée préalablement dans mon crâne, aussi j'hésite à la suite de mes paroles. "I don't understand why you asked me here." Faut-il que je passe un entretien pour que l'unité approuve la demande d'Oswald de passer les pleines Lunes chez nous ? Je sais qu'il en a fait la demande, et nous avons mis en place des systèmes de protection. De quoi d'autre ont-ils besoin ?
Je ne sais plus depuis combien de temps je suis assise sur cette chaise en métal froid. Je ne sais pas quelle heure il est, cette pièce ne possédant comme éclairage qu'une luminosité constante et artificielle, dont la source est invisible. Le vampire m'a laissée seule, dans cette chambre d'interrogatoire, et il m'a bien fait comprendre qu'il est parti le voir. Qu'il est parti lui poser des questions. Qu'il est parti lui donner des coups.
Seule, terriblement seule, je ressasse durant ce qui semble être des heures des images fabriquées de toutes pièces par mon esprit. Le visage d'Oswald déformé, sanglant, violacé. Les coups de poing, les coups de pieds. J'ai l'impression de l'entendre, à travers les murs de cette pièce, pourtant insonorisée. J'aimerais le toucher, j'aimerais le tenir dans mes bras, j'aimerais le protéger du monde, et pourtant je ne le peux pas. Quelle cruauté avons-nous commise pour mériter cela ? Nous avons simplement tenté de nous protéger, tout en protégeant les autres.
Soudain, la porte s'ouvre, dans un fracas assourdissant pour mes oreilles habituées au silence. Sursautant sur ma chaise froide, je lève de grands yeux rougis de sommeil et de pleurs vers l'homme qui vient d'entrer. Il a un air terriblement sérieux, qui ne réchauffe aucunement la pièce. Sans un mot, il vient s'installer, et je l'observe avec méfiance et angoisse. Que vont-ils me faire, maintenant ? Le veritaserum n'a clairement pas marché. Mon sort de Fidelitas, si. Et pourtant, peut-être que j'aurais aimé qu'il flanche. Que je me fasse juger pour complicité, avec lui, plutôt que de me retrouver du bon côté de la justice, seule.
Après quelques secondes d'observation, l'homme prend la parole. "Let me be very clear. I'm gonna enter your mind. Do you understand what it means? You can't hide anything from me. Or I'll know. And believe me, you don't want to see me upset. Is that clear?" Le sorcier a beau ne pas avoir la peau transparente du vampire de la dernière fois, il possède le même accent américain. A croire que le ministère de la magie ne peut pas trouver d'anglais pour faire le sale boulot de la traque des loups-garous. Les menaces sont réelles, et effrayantes. Jamais personne n'a pénétré mon esprit. Le sort est-il assez fort pour combattre une intrusion pareille ? Va-t-il me battre, me frapper ? Sans un bruit, effrayée, épuisée, je hoche lentement la tête, ne sachant pas à quoi m'attendre.
C'est la mine enjouée de Mr Moore qui m'accueille, m'exhortant de m'avancer dans l'open space, jusqu'à son bureau. "Com'here, I won't eat you, Miss Fraser." Tiquant sur l'emploi de mon ancien patronyme, je pince les lèvres, visage fermé, et je m'avance dans la pièce. Un regard autour de moi m'indique que nous sommes seuls. Pas de témoin. Avalant de nouveau difficilement ma salive, je m'installe sur la chaise indiquée par le sorcier, les doigts crispées sur mon sac-à-main. "I'm sorry 'bout the letter, ya probably think it too rash. I'm not fond of words and all that. It's just formalities, really, ya shouldn't worry. Wanna some'ing to drink? Tea, coffee?" Doucement, je secoue la tête négativement. "No, thank you." Quelques mèches se sont échappées du chignon à l'arrière de mon crâne lors du voyage en cheminée, et je les coince derrière mes oreilles.
Tendue, le dos bien droit, j'observe le fonctionnaire fouiller parmi les parchemins désordonnés qui trainent sur son bureau, avant de m'éclaircir la gorge. "Ahem. It's... Mrs Burgess-Fraser, now, sir." L'anxiété accentue les sonorités écossaises de ma voix, qui roule les r et chantonne presque en prononçant mon nom de famille. Sérieuse, je pose mes yeux sur le parchemin se trouvant derrière l'Américain, indiquant implicitement qu'il faudrait noter les modifications dans le dossier. "I-" Ma voix s'est levée sans vraiment qu'une phrase cohérente se soit formée préalablement dans mon crâne, aussi j'hésite à la suite de mes paroles. "I don't understand why you asked me here." Faut-il que je passe un entretien pour que l'unité approuve la demande d'Oswald de passer les pleines Lunes chez nous ? Je sais qu'il en a fait la demande, et nous avons mis en place des systèmes de protection. De quoi d'autre ont-ils besoin ?
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Je ne sais plus depuis combien de temps je suis assise sur cette chaise en métal froid. Je ne sais pas quelle heure il est, cette pièce ne possédant comme éclairage qu'une luminosité constante et artificielle, dont la source est invisible. Le vampire m'a laissée seule, dans cette chambre d'interrogatoire, et il m'a bien fait comprendre qu'il est parti le voir. Qu'il est parti lui poser des questions. Qu'il est parti lui donner des coups.
Seule, terriblement seule, je ressasse durant ce qui semble être des heures des images fabriquées de toutes pièces par mon esprit. Le visage d'Oswald déformé, sanglant, violacé. Les coups de poing, les coups de pieds. J'ai l'impression de l'entendre, à travers les murs de cette pièce, pourtant insonorisée. J'aimerais le toucher, j'aimerais le tenir dans mes bras, j'aimerais le protéger du monde, et pourtant je ne le peux pas. Quelle cruauté avons-nous commise pour mériter cela ? Nous avons simplement tenté de nous protéger, tout en protégeant les autres.
Soudain, la porte s'ouvre, dans un fracas assourdissant pour mes oreilles habituées au silence. Sursautant sur ma chaise froide, je lève de grands yeux rougis de sommeil et de pleurs vers l'homme qui vient d'entrer. Il a un air terriblement sérieux, qui ne réchauffe aucunement la pièce. Sans un mot, il vient s'installer, et je l'observe avec méfiance et angoisse. Que vont-ils me faire, maintenant ? Le veritaserum n'a clairement pas marché. Mon sort de Fidelitas, si. Et pourtant, peut-être que j'aurais aimé qu'il flanche. Que je me fasse juger pour complicité, avec lui, plutôt que de me retrouver du bon côté de la justice, seule.
Après quelques secondes d'observation, l'homme prend la parole. "Let me be very clear. I'm gonna enter your mind. Do you understand what it means? You can't hide anything from me. Or I'll know. And believe me, you don't want to see me upset. Is that clear?" Le sorcier a beau ne pas avoir la peau transparente du vampire de la dernière fois, il possède le même accent américain. A croire que le ministère de la magie ne peut pas trouver d'anglais pour faire le sale boulot de la traque des loups-garous. Les menaces sont réelles, et effrayantes. Jamais personne n'a pénétré mon esprit. Le sort est-il assez fort pour combattre une intrusion pareille ? Va-t-il me battre, me frapper ? Sans un bruit, effrayée, épuisée, je hoche lentement la tête, ne sachant pas à quoi m'attendre.
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Re: A frightful reminder # Ash/Murph
Mer 24 Mar 2021 - 22:14
Pas étonnant que la rousse se sente aussi mal à l'aise dans les locaux de l'équipe. Et je ne pouvais pas nier que j'y étais pour quelque chose. Notre entrevue avait été intense, éprouvante, pour l'un comme pour l'autre. Chez moi, ça ne s'était peut-être pas vu, même si je bouillonnais intérieurement. Pour elle, c'était évident. Je me souvenais de ses regards terrifiés. De ses mains tremblantes. De ses pensées confuses. Malgré tout, j'espérais l'avoir un minimum épargnée. Parce qu'elle était présumée innocente. Parce qu'un autre aurait sûrement été plus violent que moi. L'invitant à entrer dans le bureau et à me suivre, je lui proposais naturellement quelque chose à boire, ce qu'elle refusa avec une voix qui cachait mal son malaise. Farfouillant sur mon bureau pour retrouver les papiers que j'étais censé lui faire signer, je bloquais quand elle évoqua son nom de femme mariée. Ah oui. Il était triste de penser qu'à une certaine époque je m'entendais plutôt bien avec son mari. Avec cet homme que mon équipe avait arrêté. Such a shame. Un sourire compatissant s'afficha sur mon visage. "Ah yes. True enough. Sorry 'bout that, Mrs Burgess-Fraser. My fault, really, it's written in your files already." L'espace d'une seconde, je me tâtais à lui demander comment aller Oswald, mais je me rendais bien compte que ce serait stupide et mal perçu. Probablement qu'elle me prendrait pour un psychopathe, à m'enquérir de l'état de santé d'un ancien incarcéré. Le pire, c'était que j'aurais pu lui poser la question directement. Mais le loup semblait m'éviter et je pouvais pas tellement lui en vouloir. Reportant mon regard sombre sur mes papiers - oh putain ils sont là-, mon oreille capta les mots de la jolie rousse. Un accent écossais charmant s'il n'était pas renforcé par la peur que je pressentais dans ses mots. "Told you, just formalities. You've made some requests 'bout dealing with full moons at your home, right?" N'attendant pas qu'elle réponde, je continuais sur ma lancée, sur un ton presque jovial: "You're here to check with me all the protections you're planning for full moons. I'll check if the papers are true to yur requests, and if it is, you'll just have to sign'em. Then i'ts done. I'm talking too much again. Let's hear you. Please, just tell me. What are the protections?" que je demandais avec beaucoup de sérieux, vérifiant la liste qui était inscrite sur les papiers, histoire de voir si c'était cohérent avec ce qu'elle me dirait.
******************
Le moment était intense. Angoissant. J'usais volontiers de ma stature imposante pour instiller de la peur chez ma victime. Pas que ça me plaisait de le faire, mais dans l'optique de faire du bon travail, fallait y aller à fond. Utiliser tous les atouts dans ma manche pour faire mes preuves. J'évitais de penser qu'il s'agissait de la compagne d'Oswald, un ancien ami que j'avais perdu de vue. Un homme que je respectais et appréciais autrefois. Un loup appréhendé par l'unité dans laquelle je faisais partie à présent. Tant pis pour cette vieille amitié. Il me fallait ce travail, je ne pouvais pas décevoir mes supérieurs. Pas alors que je savais mon comportement pas toujours très au goût des autres membres. La jeune femme me regarda avec un mélange d'angoisse et de méfiance toutes légitimes, alors que mes mots, tranchants et clairs, lui expliquaient la marche à suivre. Elle hocha la tête comme pour me prouver qu'elle avait compris mes avertissements. Professionnel, il n'était pas question que je la prenne par surprise. Même si elle n'avait certainement pas l'habitude que quelqu'un pénètre son esprit. "Then, let's begin." que je répondais simplement. Concentré, il me fallut quelques secondes à peine pour produire le sortilège informulé adéquate. Legilimens. Notre environnement direct disparut. Au lieu de la pièce froide et distante dans laquelle se déroulait l'interrogatoire se trouvait un lieu aux limites floues, aux images brouillées. Mon esprit avait pris pied dans le sien. Un flot d'émotions et de pensées m'assaillit, mais aguerri à ce genre d'exercices, je n'y prêtais pas attention. tendu vers mon objectif, je tentais de trier les souvenirs et pensées de mon adversaire pour atteindre ceux qui m'intéressaient. Mais la plupart des souvenirs semblaient bloquées, comme protégés. Je reconnaissais ce genre d'évènements. Son esprit était en train de combattre l'intrusion. Malgré elle, sûrement. Don't fight, it'll be more painful... pensées que je lui adressais dans son esprit. Elle ne me connaissait pas. Elle ne savait pas de quoi j'étais capable. Et si elle ne me facilitait pas la chose, alors je tracerais mon chemin. De force, s'il le fallait.
@Murphy Fraser
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Re: A frightful reminder # Ash/Murph
Mar 13 Avr 2021 - 11:16
L'air jovial et avenant du traqueur de loup-garou est si éloigné de son attitude lors de mon interrogatoire que cela éveille en moi une méfiance somme toute logique. La douleur de l'intrusion dans mon esprit a beau être un lointain souvenir, il fait partie de ceux m'ayant le plus marqué. Avec l'incendie et l'attaque des détraqueurs. Alors, stressée et angoissée, je regroupe ce qu'il me reste de courage pour lui demander la raison de ma présence. "Told you, just formalities. You've made some requests 'bout dealing with full moons at your home, right?" Avalant ma salive, tentant de me détendre, je hoche doucement la tête, avant de forcer l'air à sortir de ma bouche. "Huh, yes." Mais le sorcier n'a pas pris la peine d'attendre une réponse, et mes mots sont noyés parmi les siens. "You're here to check with me all the protections you're planning for full moons. I'll check if the papers are true to yur requests, and if it is, you'll just have to sign'em. Then i'ts done." Cela m'a l'air sensiblement logique, et rapide. J'ai toutefois du mal à comprendre la raison de ma présence, à moi. Oswald est adulte, pourquoi l'unité ne lui demande-t-elle pas à lui d'expliquer les protections qu'il a mises en place ? A moins que les chasseurs ne nous fassent pas confiance, et cherchent à vérifier la véracité de ses propos.
"I'm talking too much again. Let's hear you. Please, just tell me. What are the protections?" Les mains fermement agrippées à mon sac à main, je prends un instant pour réfléchir, et vérifier que je n'ai rien oublié. "Well, first of all, I have been working on the wolfbane potion. I am a qualified mediwitch and skilled at potion-making." Anxieuse à l'idée que l'unité refuse notre demande pour la simple raison que la potion tue-loup bue par mon mari ne provient pas d'une apothicairerie, j'ajoute les informations sur mon métier ainsi que mes compétences, bien que cela ne soit pas dans ma nature de me faire mousser ainsi. "Then we built a cellar in the house. It's closed and locked from the outside, and contains enchanted chains." Tout ceci faisait déjà partie de la maison lorsque nous l'avons achetée, mais je ne peux pas l'indiquer à l'unité, puisque je suis sensée avoir découvert la lycanthropie de mon mari en même temps qu'eux. "And in case the potion, lock and chains don't work, we have put protective spells around the house, to slow him down. There is very little chance he can escape the house." Concentrée sur Oz et les risques de le blesser, je ne pense pas utile de mentionner l'implication d'@Evan Wakefield dans la mise en sécurité de la maison.
Malgré mon acquiescement, je ne suis pas prête. Je ne serai jamais prête. Qui peut être prêt à se faire envahir l'esprit ? Je n'ai aucune idée de ce qui m'attend. Je ne sais pas si le Fidélitas est assez réussi pour faire face à une intrusion de légilimencie. Je ne sais pas si j'ai envie qu'il le soit. Je devrais peut-être abandonner et tout avouer. That's not what he wants. I have to be strong for him. "Then, let's begin." Rassemblant mon courage, je relève la tête pour planter mon regard océan dans le sien, tentant d'avoir l'air fière, forte.
Une vive douleur survient brusquement, raisonnant autour de mon crâne, telle un étau qui serre, cherchant à faire exploser ma boîte crânienne. J'ai le réflexe de crier tandis que le monde autour de nous change. J'ai l'impression d'être un patient allongé sur un brancard qu'on fait virevolter à toute vitesse dans les différentes ailes de l'hôpital. Instinctivement, pour contrer la douleur, je me braque, tente de fermer mon esprit à l'intrusion. Don't fight, it'll be more painful. Effrayée et ne sachant pas comment appliquer les indications du legilimens, je viens plaquer mes mains de chaque côté de mon crâne, sur mes tempes. Des bribes de souvenir commencent à tournoyer autour de nous, chacun s'arrêtant une ou deux secondes avant de redevenir flou et laisser place au suivant. Oswald et moi nous embrassant avant de partir travailler, ce matin. Oswald sur le canapé à mes côtés, me procurant un massage de pieds. Oswald et moi décidant d'avoir un enfant. Les souvenirs remontent en marche arrière, et ce malgré ma tentative pudique de les freiner.
"I'm talking too much again. Let's hear you. Please, just tell me. What are the protections?" Les mains fermement agrippées à mon sac à main, je prends un instant pour réfléchir, et vérifier que je n'ai rien oublié. "Well, first of all, I have been working on the wolfbane potion. I am a qualified mediwitch and skilled at potion-making." Anxieuse à l'idée que l'unité refuse notre demande pour la simple raison que la potion tue-loup bue par mon mari ne provient pas d'une apothicairerie, j'ajoute les informations sur mon métier ainsi que mes compétences, bien que cela ne soit pas dans ma nature de me faire mousser ainsi. "Then we built a cellar in the house. It's closed and locked from the outside, and contains enchanted chains." Tout ceci faisait déjà partie de la maison lorsque nous l'avons achetée, mais je ne peux pas l'indiquer à l'unité, puisque je suis sensée avoir découvert la lycanthropie de mon mari en même temps qu'eux. "And in case the potion, lock and chains don't work, we have put protective spells around the house, to slow him down. There is very little chance he can escape the house." Concentrée sur Oz et les risques de le blesser, je ne pense pas utile de mentionner l'implication d'@Evan Wakefield dans la mise en sécurité de la maison.
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Malgré mon acquiescement, je ne suis pas prête. Je ne serai jamais prête. Qui peut être prêt à se faire envahir l'esprit ? Je n'ai aucune idée de ce qui m'attend. Je ne sais pas si le Fidélitas est assez réussi pour faire face à une intrusion de légilimencie. Je ne sais pas si j'ai envie qu'il le soit. Je devrais peut-être abandonner et tout avouer. That's not what he wants. I have to be strong for him. "Then, let's begin." Rassemblant mon courage, je relève la tête pour planter mon regard océan dans le sien, tentant d'avoir l'air fière, forte.
Une vive douleur survient brusquement, raisonnant autour de mon crâne, telle un étau qui serre, cherchant à faire exploser ma boîte crânienne. J'ai le réflexe de crier tandis que le monde autour de nous change. J'ai l'impression d'être un patient allongé sur un brancard qu'on fait virevolter à toute vitesse dans les différentes ailes de l'hôpital. Instinctivement, pour contrer la douleur, je me braque, tente de fermer mon esprit à l'intrusion. Don't fight, it'll be more painful. Effrayée et ne sachant pas comment appliquer les indications du legilimens, je viens plaquer mes mains de chaque côté de mon crâne, sur mes tempes. Des bribes de souvenir commencent à tournoyer autour de nous, chacun s'arrêtant une ou deux secondes avant de redevenir flou et laisser place au suivant. Oswald et moi nous embrassant avant de partir travailler, ce matin. Oswald sur le canapé à mes côtés, me procurant un massage de pieds. Oswald et moi décidant d'avoir un enfant. Les souvenirs remontent en marche arrière, et ce malgré ma tentative pudique de les freiner.
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Re: A frightful reminder # Ash/Murph
Jeu 15 Avr 2021 - 22:13
Sur quel pied danser avec la jolie rousse, en voilà une rude question. Malgré mes efforts certains pour la mettre plus à l'aise ou au moins pour apaiser ses angoisses, rien n'y faisait, elle semblait toujours aussi tendue. En même temps, j'y étais pour beaucoup dans cette histoire, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Et vu mon niveau d'excellence quand il s'agissait de s'occuper de la paperasse et des trucs administratifs, on était pas sortis de l'auberge tous les deux. Pourtant, j'essayais. La question de sa présence ici étant essentielle, je tentais d'être le plus court et concis possible, mais chez moi c'était équivalent à une performance olympique. Alors oui, je la bassinais un peu avec mes mots, mes tournures de phrases approximatives. A vrai dire, je m'étais pas tellement posé la question de savoir pourquoi on lui posait toutes ces questions à elle. Peut-être parce qu'avec Oz, la discussion risquait d'être encore plus tendue et peut-être pas aussi rapide et efficace. Avec son mari, ça risquait juste de partir en cacahuètes, et ce n'était pas vraiment le but. Pas maintenant qu'il avait payé sa dette. Signe de tête encourageant à son encontre, j'écoutais avec attention ce que la rousse avait à dire. Première chose, essentielle, les potions. Là, elle marquait clairement des points avec son métier. Même mon boss n'aurait rien à y redire. "Makes sense 'bout the potions. We aint nothing to say 'bout it. Ya've got strong recommandations from yur collegues." C'était évident, le personnel médical qui l'avait côtoyée la recommandait aisément. Il n'y avait pas eu à enquêter longtemps pour comprendre qu'elle possédait les compétences nécessaires à la fabrication de la potion tue-loup. Le coup de la cave enchantée était classique dans les histoires de confinement de loups-garous. Il s'agissait de la méthode la plus évidente et la plus utilisée. Les sortilèges entourant la maison étaient un atout supplémentaire et leur donner d'autant plus de crédibilité dans leur demande. Ils avaient pris beaucoup de précaution. Et il valait mieux le faire, vu les risques qu'ils prenaient. D'autant que si ça merdait, ils se retrouveraient avec le Ministère sur le dos encore une fois... "That's very good. Is obvious ya think carefully 'bout it. See, in this file, they forgot to mention yur protective spells around the house, I'll add them." M'arrêtant quelques instants, je levais le regard vers elle. "There's no reason for us not to grant yur request. Ya'll have a quick answer." que j'ajoutais avec douceur et sérieux à la fois. Relisant rapidement une partie du rapport qui se trouvait sous mes yeux, je me souvenais soudainement d'un détail qui avait son importance, même si elle en avait certainement été informée d'une façon ou d'une autre. "You know ya'll have to report any incident, right?" No lies. Sinon c'était à leurs risques et périls.
*****
FB
Malgré la tension palpable dans la pièce, je ne perdais pas cet instinct professionnel, si attaché à mon travail. Même si elle me donnait son assentiment, je savais qu'elle n'était pas prête à l'expérience qu'elle allait vivre. Seuls ceux rompus aux exercices de l'esprit étaient véritablement à l'aise avec cette étrange impression de se perdre dans l'esprit d'une autre personne. Il y avait le risque de s'y perdre, de ne pas retrouver le chemin de la sortie. Chaque legilimens possédait ses propres astuces, ses trucs pour rester droit dans ses bottes. Mon ancrage à la réalité: un souvenir extrêmement personnel, le visage de ma mère. A chaque fois que je voulais revenir, je m'accrochais à cette image et trouvais la sortie. Après avoir prévenu la rousse, mon intrusion commença. Tel l'envahisseur, rien ne pouvait entraver ma route. Rien ne devait le faire. La force mentale nécessaire était énorme, mais je n'avais pas peur de me confronter à elle. Une fois dans son esprit, je ressentis bien vite cette impression caractéristique qui apparaissait quand la personne se débattait mentalement. Elle se braquait. Malheureusement, la rousse n'avait pas affaire au premier venu, et je la prévenais très vite qu'elle avait tout intérêt à se laisser faire. La douleur n'en serait que plus vive sinon. Enfin. Des souvenirs commencèrent à apparaître, et voyeur malgré moi, j'observais tout ce que je pouvais y voir, écoutais les conversations, espionnais sans remords. Tout était si désespérément mielleux, si plein d'amour. Incompréhensible pour moi. L'aspect romantique n'étant pas tellement dans mon vocabulaire. She's hiding something, que je m'entends penser. Plus on avançait dans le temps, plus ça me semblait évident. Come on, girl, show me yur secrets. Forçant sa mémoire et son esprit encore un peu plus en profondeur, je me retrouvais face à un mur désarçonnant. Quelque chose qui me dérangeait. What the fuck. Il y avait anguille sous roche et j'étais bien décidé à en savoir plus.
@Murphy Fraser
- InvitéInvité
Re: A frightful reminder # Ash/Murph
Mar 20 Avr 2021 - 15:06
J'ai l'impression de passer un entretien d'embauche. Sérieuse et peu habituée à me vendre ainsi, je suis consciente de passer pour une indécise, voire même d'avoir l'air incertaine de l'efficacité de ma potion tue-loup. C'est pourtant faux, je suis très fière de moi et de mes capacités de potionniste. Cela fait déjà sept lunes que j'ai repris la confection de la potion, et suite aux discussions que j'ai pu avoir avec Oz au retour d'Azkaban, j'ai pu m'améliorer, pour ne pas reproduire l'incident de mai 2019. Maintenant, il a l'esprit très clair, et j'ai pu trouver comment favoriser le sommeil, pour faire en sorte qu'il passe une bonne nuit. Il me reste encore à trouver comment limiter la douleur des transformations. "Makes sense 'bout the potions. We aint nothing to say 'bout it. Ya've got strong recommandations from yur collegues." Interloquée, je dévisage quelques instants le légilimens. Ils sont allés enquêter sur moi à l'hôpital. Mes anciens collègues m'ont recommandée. Je ne sais pas comment le prendre. Effrayée à l'idée d'être suivie par l'unité de capture des lycans, ou heureuse que mes collègues me soutiennent ?
Essayant de faire mine de rien, je continue mes explications. D'abord, la cave et les chaînes. Enfin, les sortilèges de protection dans la maison. Ces derniers ont l'air d'impressionner Mr Moore. "That's very good. Is obvious ya think carefully 'bout it. See, in this file, they forgot to mention yur protective spells around the house, I'll add them." Tendue, anxieuse, je l'observe écrire quelque chose dans mon dossier. Enfin, il se redresse. "There's no reason for us not to grant yur request. Ya'll have a quick answer." Une vague de soulagement s'empare de moi et je me détends immédiatement. "Thank you."
Mais la détente ne dure que quelques instants. Après avoir relu quelques lignes du dossier, le fonctionnaire me regarde à nouveau, sérieux. "You know ya'll have to report any incident, right?" J'ai l'impression de revoir le légilimens alors qu'il s'apprêtait à vandaliser mon esprit. La gorge subitement sèche, je hoche la tête, lentement. "I know." L'idée est d'être honnêtes avec la justice, pour ne pas retomber du mauvais côté de la loi. Vivre notre vie du mieux que l'on peut, sans mettre en danger celles des autres. "We... we asked a future auror to spend the first night with us. In case anything goes wrong." Et Oswald m'a fait promettre de ne pas chercher à le retenir moi-même si jamais la bête d'emparait de lui. Oliver ne passera pas la première nuit de pleine lune chez nous (et je remercie mille-fois ma mère d'avoir accepté de le garder, sachant les effets de l'astre sur le bambin). "We want to be as safe as possible. If there is a breach, I'll inform you right away." Je tente d'avoir l'air sérieuse et le moins affectée au possible par l'éventualité qu'Oswald s'échappe, sous sa forme de loup-garou. Mes mots sont sérieux et ma phrase bien construite, mais j'ai la lèvre inférieure qui tremble et de grands yeux apeurés. "What would you do, if that happened ?"
La douleur est vive, si forte que je crois que ma tête va exploser d'une seconde à l'autre. Je ne sais pas comment arrêter de me braquer, je ne sais pas comment laisser le légilimens faire son travail. Les souvenirs tournent autour de nous, retraçant les moments passés avec Oswald, tous plus intimes les uns que les autres. Mon anniversaire et ma demande en mariage sous l'effet de la drogue, l'emménagement dans notre maison. Et soudain, l'image se fige. Sans le voir, j'imagine le questionnement de mon tortionnaire.
Quelques secondes, voire peut-être minutes, se déroulent dans cet environnement figé, cartons ouverts et vaisselle volante en chemin vers les placards. Progressivement, la douleur, qui avait légèrement diminué (ou peut-être m'y étais-je habituée), s'amplifie à nouveau. Mes oreilles sifflent et le monde autour de nous redevient flou.
Les nuages de mon esprit s'effacent pour découvrir un temps gris et pluvieux. Nous sommes sur les gradins du terrain de Quidditch de Poudlard. Une jeune Serdaigle rousse y est assise, lisant un livre. De temps en temps, elle relève le menton, observant avec intérêt les mouvements des joueurs de l'équipe de sa maison, dans les airs. Brusquement, un garçon débarque à ses côtés. Les cheveux ébouriffés, des tâches de rousseur agrémentant ses joues rougies par le froid, et un sourire représentant la moitié de son visage, Oswald Burgess envahit ma vie pour la première fois.
Essayant de faire mine de rien, je continue mes explications. D'abord, la cave et les chaînes. Enfin, les sortilèges de protection dans la maison. Ces derniers ont l'air d'impressionner Mr Moore. "That's very good. Is obvious ya think carefully 'bout it. See, in this file, they forgot to mention yur protective spells around the house, I'll add them." Tendue, anxieuse, je l'observe écrire quelque chose dans mon dossier. Enfin, il se redresse. "There's no reason for us not to grant yur request. Ya'll have a quick answer." Une vague de soulagement s'empare de moi et je me détends immédiatement. "Thank you."
Mais la détente ne dure que quelques instants. Après avoir relu quelques lignes du dossier, le fonctionnaire me regarde à nouveau, sérieux. "You know ya'll have to report any incident, right?" J'ai l'impression de revoir le légilimens alors qu'il s'apprêtait à vandaliser mon esprit. La gorge subitement sèche, je hoche la tête, lentement. "I know." L'idée est d'être honnêtes avec la justice, pour ne pas retomber du mauvais côté de la loi. Vivre notre vie du mieux que l'on peut, sans mettre en danger celles des autres. "We... we asked a future auror to spend the first night with us. In case anything goes wrong." Et Oswald m'a fait promettre de ne pas chercher à le retenir moi-même si jamais la bête d'emparait de lui. Oliver ne passera pas la première nuit de pleine lune chez nous (et je remercie mille-fois ma mère d'avoir accepté de le garder, sachant les effets de l'astre sur le bambin). "We want to be as safe as possible. If there is a breach, I'll inform you right away." Je tente d'avoir l'air sérieuse et le moins affectée au possible par l'éventualité qu'Oswald s'échappe, sous sa forme de loup-garou. Mes mots sont sérieux et ma phrase bien construite, mais j'ai la lèvre inférieure qui tremble et de grands yeux apeurés. "What would you do, if that happened ?"
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La douleur est vive, si forte que je crois que ma tête va exploser d'une seconde à l'autre. Je ne sais pas comment arrêter de me braquer, je ne sais pas comment laisser le légilimens faire son travail. Les souvenirs tournent autour de nous, retraçant les moments passés avec Oswald, tous plus intimes les uns que les autres. Mon anniversaire et ma demande en mariage sous l'effet de la drogue, l'emménagement dans notre maison. Et soudain, l'image se fige. Sans le voir, j'imagine le questionnement de mon tortionnaire.
Quelques secondes, voire peut-être minutes, se déroulent dans cet environnement figé, cartons ouverts et vaisselle volante en chemin vers les placards. Progressivement, la douleur, qui avait légèrement diminué (ou peut-être m'y étais-je habituée), s'amplifie à nouveau. Mes oreilles sifflent et le monde autour de nous redevient flou.
Les nuages de mon esprit s'effacent pour découvrir un temps gris et pluvieux. Nous sommes sur les gradins du terrain de Quidditch de Poudlard. Une jeune Serdaigle rousse y est assise, lisant un livre. De temps en temps, elle relève le menton, observant avec intérêt les mouvements des joueurs de l'équipe de sa maison, dans les airs. Brusquement, un garçon débarque à ses côtés. Les cheveux ébouriffés, des tâches de rousseur agrémentant ses joues rougies par le froid, et un sourire représentant la moitié de son visage, Oswald Burgess envahit ma vie pour la première fois.
- InvitéInvité
Re: A frightful reminder # Ash/Murph
Mar 25 Mai 2021 - 22:31
Pour être honnête, ces tâches administratives me gonflaient totalement. Si je m'y pliais, c'était uniquement parce que cela faisait partie du job et que si j'apparaissais très souvent déconneur, je ne transigeais pas avec mes responsabilités dans mon travail. C'était important pour moi. Puis, je n'avais pas spécialement envie que Garrett me tombe dessus parce que j'avais esquivé ce rendez-vous. Non, autant être bref - ce qui était un exploit pour moi - et ne pas chercher la petite bête. L'affaire était presque bouclée, seuls d'infimes détails étaient à revoir, mais je ne doutais pas que la jeune épouse d'Oswald n'espérait qu'une chose: en finir au plus vite. Elle parut surprise de m'entendre dire que ses collègues l'avaient recommandée. Pensait-elle que nous ne ferions pas d'enquête après ces fameux interrogatoires? Il fallait se prémunir de tout incident, aller à la pêche aux informations. Si j'étais tenté d'aller m'introduire dans son esprit, par curiosité, je réfrénais mes ardeurs. Ce serait stupide de lui faire peur maintenant. Notre face-à-face avait surement suffi à briser tout espoir d'une confiance mutuelle avec la jeune femme. L'interrogatoire d'un legilimens revenait pratiquement à un "viol" de l'esprit. Intrusion forcée d'un autre dans son intimité. En tant qu'intrus, la tâche était tout aussi perturbante. Essayant de la rassurer sur toutes les démarches entreprises pour s'assurer que son mari puisse rester chez eux, je reprenais chaque point pour l'éclaircir avec elle. Toutefois, il fallait rester lucide et sérieux. Il était important qu'elle comprenne que les incidents devaient être rapportés. Tous les incidents. La pauvre sembla sur le point de s'évanouir à nouveau. Décidemment, je faisais si peur que ça? C'est Alice que ça ferait rire. "Ah. A future auror, hm? Ok then, I hope he knows what he's doing." Est-ce que ça se sentait que je ne faisais pas confiance à cet individu quel qu'il soit? Peu importait qui était ce guignol, tout ce qui m'importait c'était qu'il soit un minimum efficace ou au moins assez intelligent pour donner l'alerte en cas de problèmes ( coucou @Evan Wakefield ). Au moins, ils avaient prévu de l'aide pour ce fameux soir où tout pouvait basculer en quelques secondes. Il suffisait d'une erreur. "I'm sure ya'll do the right thing." Sa dernière question, emprunte d'une terreur à peine dissimulée, me laissa silencieux quelques secondes. Ma franchise légendaire ne se démentit pas. "We'll hunt him and catch him. For his own safety and everyones safety. I'll be honest, I can't assure ya he's gonna be allright. Sometimes, it gets messy." Je n'allais pas lui cacher que la chasse aux loup-garous n'était pas une promenade de santé, et que malheureusement, il arrivait que les choses tournent mal, que ce soit pour les chasseurs ou pour les chassés...
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Habitué à l'exercice, j'avais appris à faire abstraction de la douleur des esprits que j'explore. Car ceux qui ne maîtrisaient pas bien l'art de se plonger dans l'âme des autres en ressortaient parfois plus mal en point que leurs victimes, surtout lorsqu'ils laissaient les émotions des autres les envahir. Il fallait construire une barrière mentale. Un protection efficace. Un garde-fou pour ne pas céder à la folie des autres, à la terreur que cela inspirait. La jeune femme ne faisait pas exception. Tout en elle rejetait ma présence, rejetait mon existence. Elle se débattait. Souffrait. Hurlait intérieurement. Rien ne me ferait dévier de ma route. J'étais déterminé à trouver la réponse à mes questions, et mon talent de legilimens me permettrait sans doute d'y arriver. Des souvenirs s'offraient à moi, souvenirs mielleux de moments d'intimité volés. De quoi me donner envie de gerber. Fixé sur mon objectif, je forçais mon passage dans son esprit, cherchant méticuleusement des parcelles de doute, des indices sur son éventuel culpabilité dans cette affaire. Un souvenir se figea. Étrange. Ce sentiment qu'on me cachait quelque chose revenait me hanter. Quelque chose clochait. Et puis, le blocage disparut soudainement, comme si son esprit avait "switché" sur un autre canal, m'emmenant là où il le souhaitait. Alors que j'étais censé être celui qui commandait. Agacé, l'image des deux adolescents à Poulard m'arracha une grimace mentale. Eurk. Sérieusement? Oh come on, not so far. Come back to your future. Après tout, qu'est-ce que j'en avais à foutre de ses amourettes d'adolescente amourachée? Moi, ce qui m'intéressait, c'était quand elle l'avait connu loup-garou. Si seulement elle était au courant de sa situation. Et il valait mieux pour elle qu'elle ne le soit pas. Sinon cela signifierait qu'elle était aussi responsable que lui.
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