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j'ai fait l'impasse sur les mots doux (calum)
Sam 20 Fév 2021 - 16:14
La possibilité de t'aimer comme gravir une montagne
J'l'ai déjà envisagé, tu peux sortir le champagne
Je veux commencer quelque chose de nouveau
Laisse-moi espérer un avenir plus beau
Vendredi 19 mai 2019
@Finnick Fraser
J'l'ai déjà envisagé, tu peux sortir le champagne
Je veux commencer quelque chose de nouveau
Laisse-moi espérer un avenir plus beau
Vendredi 19 mai 2019
@Finnick Fraser
(tenue) Elia se sentait d'humeur romantique, ce jour-là. Elle avait certes passé la journée à trépigner sur sa chaise de bureau, dans la petite pièce du troisième étage du ministère de la magie, mais elle n'avait pas ressenti l'ennui habituel devant les tâches que Mr Lockwell, le responsable du Comité des inventions d'excuses à l'usage des Moldus, lui confiait. Elle n'avait pas lorgné le bois du bureau de Beth Crowley, la numéro deux des oubliators, qu'elle pouvait apercevoir à travers l'embrasure de porte, de l'autre côté du couloir. Les dossiers s'étaient enchaînés, tous plus urgents les uns que les autres, et la Muller mettait à profit son imagination débordante, ainsi que sa connaissance du monde des non magiques pour tenter de trouver des explications plausibles aux petits incidents causés par des objets magiques. Les grosses catastrophes étaient réservées au responsable, et bien qu'elle souhaitait proposer ses idées pour répondre à celles-ci, la jeune sorcière restait pudiquement à sa place, respectant à la lettre les règles de bienséance, ravalant son enthousiasme avec plus ou moins de self-control. Ce matin, une livraison banale de savons sauteurs au magasin de farces et attrapes de Brighton avait viré à la catastrophe quand le postier sorcier percuta une voiture moldue, la caisse de savons se fracassant au sol par la même occasion. Ceci avait eu pour conséquence la formation d'un épais nuage de fumée rose au dessus du croisement de Gloucester Road et Vine Street, et les passants se posaient des questions. Un article était même apparu sur le site internet du quotidien de la ville, intitulé "Quel est ce nuage rose ?". Consciente qu'il fallait répondre vite, autrement les soupçons se feraient de plus en plus oppressants, Elia avait proposé une réponse qui convint au responsable : un couple avait souhaité connaître le sexe de son futur enfant, et avait pour cela commandé un feu d'artifice spécial. Le fabriquant expérimentait pour satisfaire cette commande dans un entrepôt non loin de là. La proportion d'explosifs et de pigments n'avait pas été correctement respectée, ce qui a engendré l'explosion. Le nuage de pigments se dissiperait dans la journée. Félicitation, c'est une fille ! Les savons sauteurs furent ramassés par la brigade des forces invisibles, et l'explication inventée par l'ancienne Lufkin se faufila jusqu'aux pages du journal local par le biais du bureau de désinformation. La sorcière reçut avec un large sourire les remerciements de son responsable, puis réfléchit à une explication pour la présence de hiboux en plein jour dans le centre ville de Charing, petite ville du district de Kent. La journée passa vite, et la Muller ne se fit plus remarquer, en mal comme en bien.
Ce soir-là avait lieu sa soirée d'anniversaire, et Elia l'attendait avec particulièrement d'impatience, cette année. Et pour cause : ce soir, elle rencontrait son cadeau d'anniversaire. Pour ses vingt-quatre ans, ses parents, Carlisle et Ruby Muller, lui avaient offert un fiancé. Un vrai, en chair et en os. Avec un nom qui sonnait important, et un métier prestigieux. Et ce soir, elle le découvrirai. Elle tomberait amoureuse. Leurs parents annonceraient leurs fiançailles à toute la haute société sorcière. Pour l'occasion, Ruby avait aidé sa fille à choisir sa tenue : celle-ci devait époustoufler la galerie, tout en collant à la personnalité réservée de la jeune femme. Longue et blanche, la robe ressemblait à s'y méprendre à une robe de mariée, mais les touches de couleurs et les éléments floraux la rendait moins formelle, et ajoutaient une touche de romantisme qui plut immédiatement à l'ingénue. Lorsqu'elle sortit de sa chambre, Elia fut accueillie par les exclamations de ses frères et de sa soeur. Sasha avait les yeux brillants d'admiration, bien qu'elle lisait dans ses traits des signes d'appréhension. Et pour cause, l'aîné de la famille avait toujours refusé les fiançailles proposées par ses parents, et était doté d'un sentiment de protection exacerbé envers sa petite soeur. Il avait même souhaité annuler l'union à venir, mais Elia lui avait assuré qu'elle acceptait ce mariage. Elle avait hâte de rencontrer celui avec qui elle allait partager le reste de sa vie.
Lorsqu'elle descendit le large escalier menant au rez-de-chaussée, de nombreux invités déambulaient déjà dans les différentes pièces, la plupart dans la salle de bal. Néanmoins, l'oncle Alistair était en vive discussion avec un homme d'affaire non loin des marches, et se tut pour observer sa nièce. Nerveuse, Elisa gardait ses mains de chaque côté de son corps, mais ne pouvait s'empêcher d'agripper le tissu fin de sa robe alors qu'elle observait le visage de différents hommes se tourner vers elle alors que son oncle s'exclamait : "Everyone, my niece, Elia !" Quelques applaudissements retentirent, la faisant rougir, adressant un petit sourire timide à l'assemblée. Elle appréciait son oncle Alistair. C'était lui qui lui avait permis d'obtenir un emploi au ministère de la magie, après l'obtention de son DUC. Lorsqu'elle entra dans la salle de bal, la sorcière fut présentée à la ronde par son père, cette fois-ci. De nouveaux applaudissements se firent entendre, et ses joues déjà roses rougirent de plus belle. Carlisle et Ruby prirent congé de la conversation qu'ils entretenaient avant l'arrivée de leur fille pour l'entourer. "You are truly beautiful, dear." Nerveuse, polie, Elia sourit timidement. "Thank you, father." Ruby, la plus hâtive des deux de finaliser les fiançailles en bonne et due forme, prit sa fille par les épaules. "Come, the Bragnams are already here." L'évocation de son futur nom de famille créa en elle plus d'anxiété que d'excitation, et la sorcière déglutit, masquant son appréhension par un sourire poli. Alors qu'elle suivait ses géniteurs, elle ne put s'empêcher de chercher parmi les silhouettes présentes la cascade de cheveux argentés de sa meilleure amie. Si elle savait Sapphire présente, elle serait peut-être plus apaisée.
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Re: j'ai fait l'impasse sur les mots doux (calum)
Sam 20 Mar 2021 - 22:23
(tenue) (calum) Les châteaux n’étaient plus des châteaux, mais des toiles. Chaque convive représentait un point de mire, un nœud à enrouler dans un vaste réseau de connaissances plus ou moins serrées – peu importait, car la proximité par degrés sociaux invitait à la confiance, et c’était tout ce qu’il lui fallait. Can’t you catch a break, just for tonight?, lui aurait certainement glissé sa cadette si elle était là, mais Isla avait été retenue par les demandes de son stage. Le patronus de l’Écossaise s’était faufilé jusqu’à lui, franchissant à peine le portique du manoir Muller, sa voix légèrement trainante lui susurrant à l’oreille bruh, (il détestait cette façon familière qu’elle avait de parler, la faute de sa génération et du temps qu’elle passait sur les réseaux sociaux) boss is being an arse ‘n I reckon I won’t be there. Shine bright, charm your fiancée, blahblahblah, will you steal something for me ‘n bring it back as a souvenir? Ses lèvres s’étaient retroussées d’un sourire désespéré au même rythme que ses yeux avaient caressé le plafond richement orné du hall d’entrée des Muller. Isla ne répondait pas aux mêmes exigences que lui – serait éventuellement mariée à un bon parti comme eux tous, mais elle n’était pas destinée à diriger la Bragnam & Brothers, et pouvait donc faire l’économie du réseautage que Calum naviguait désormais comme une seconde nature. Surtout, sa jeunesse lui épargnait pour l’instant les désirs familiaux. Sa sœur avait beau faire la fière, il s’agissait d’un luxe que l’aîné n’avait jamais pu (ni voulu) se payer. Les intrigues, il les vivait à la fois par nécessité et par talent, espérant davantage pour l’entreprise familiale que la vision peu ambitieuse qu’en avait eue Lachlan Bragnam.
Calum rejoignit la salle de réception qu’il avait quittée quelques instants auparavant, laissant derrière lui la curieuse ingénue aux prunelles étoilées qui s’était aventurée à imaginer des histoires pour des natures mortes autrement ennuyeuses. Germe semé, sans en saisir l’ampleur – le juriste n’y songeait plus, retrouvant la concentration perdue qui lui avait fait fuir les autres convives pour reprendre ses esprits. Avenant, son éternel sourire en coin faisant naitre une discrète fossette dans un visage aux joues ciselées par ses pommettes, il recommença le manège, attendant le moment fatidique. Encore, serrer des mains, raconter des anecdotes, rire au bon moment, promettre un tonneau entier de whisky de la réserve familiale à celui qui saurait lui trouver un moyen de s’accorder les faveurs du mystérieux procureur américain qui avait su se hisser parmi les rangs ministériels par on ne savait quels moyens – tant d’étrangers au Ministère, ces temps-ci, c’était à se demander s’il n’y avait plus de dignes fils de la fidèle Albion pour nourrir les rangs politiques de son épicentre, pour devoir aller trouver ses meilleurs fonctionnaires à l’international. Heureusement, la balance demeurait résolument britannique, à la rigueur irlandaise.
« Father », fit l’avocat en rejoignant le patriarche Bragnam pour la première fois de la soirée. « The youngest Shafiq has agreed to speak with his father about their rose shipments, and about the possibility of granting us some market shares against a few trademark recipes. Might that be arranged? » Le quinquagénaire passa une main dans sa barbe, son sourire de guingois éternellement accroché à son visage – il avait toujours un peu l’air de comploter, ce qui lui donnait l’avantage d’une roublardise assumée par autrui qui ne s’incarnait pas tout à fait en lui. Lachlan était d’abord un inventeur, ensuite un artiste, et un président d’entreprise – dans cet ordre. Le sorcier n’avait jamais eu les instincts des affaires, et serait plus qu’heureux de prendre une retraite prochaine afin de laisser les rênes de l’entreprise à son aîné pour rejoindre le département des innovations, là où était sa véritable place. « I’ll talk it over with our accountants », promit-il, adressant un clin d’oeil à son épouse – la principale concernée, qui adressa plutôt un léger regard de remontrances aux deux Calédoniens. « Surely, you’re both aware this is no time to talk business. You can get back to it later, the Mullers will be here any second with your betrothed, Calum. » La remarque n’émut pas l’héritier – il savait à quoi s’attendre, et quelles attentes on avait de lui, surtout : désormais, il était plus utile de le fiancer que de le laisser charmer des héritières par trop naïves pour qu’on puisse le blâmer d’avoir tiré avantage de leurs réseaux, bien qu’on n’aurait jamais pu lui reprocher quelque écart de galanterie que ce soit. L’aîné représentait un bon parti, mais ces fiançailles avaient été un véritable tour de force, qui assureraient à sa famille un pied dans ces réunions auxquelles les sorciers de son rang n’avaient pas normalement droit.
Alors il se redressa, sachant le coup de dés qu’il représentait pour les Muller – héritier d’une entreprise familiale de bonne réputation, certes, mais on lui avait fait comprendre que sa conduite devait être sans reproches pour même espérer être accepté parmi ces hauts rangs sorciers, réservés à la plus exclusive des compagnies magiques. Les silhouettes de Ruby et Carlisle Muller se découpèrent entre les autres invités, dont la masse se fendit en deux pour laisser apparaître le profil fin de celle à qui on le destinait. She’s perfect. Avant même que mot ne soit sorti de la bouche de leurs parents respectifs, il le savait – belle, la courbure du cou gracile indiquant une humilité sociale certaine et une retenue qu’il était soudain curieux d’explorer : sincère, ou calculée? Il attendit d’être présenté officiellement avant de faire un pas en avant. « Carlisle, Ruby, may I officially present our eldest son and heir, Calum Bragnam. » La devinant nerveuse, le fiancé sourit à la jeune femme – discrètement, en guise d’encouragement. « We are both delighted to meet you, of course », fit gracieusement Ruby Muller, souriant à son époux. « Our cherished daughter, Elia. » La main du patriarche désigna sa fille, et il s’en écarta légèrement pour la laisser avancer. Introduit comme le voulaient les convenances, l’héritier pencha respectueusement la tête, les genoux légèrement fléchis qui invitaient une main offerte. « I’m honored », assura le barrister en accueillant les doigts de la jeune femme entre les siens. Doucement, il effleura ses phalanges des lèvres – sans s’y attarder une seconde de trop, ça ne se faisait pas avec une presque inconnue destinée à devenir son épouse, allons. Ses prunelles mordorées se relevèrent vers celles de la sorcière, s’attardant sur ses joues légèrement roses. Il était prêt à toute éventualité, mais son inexpérience (heureusement) en matière de fiançailles le laissa un instant coi. « Why don’t we let you both get to know each other », proposa Ruby, avant de faire un geste léger vers l’un des escaliers. « Elia darling, why don’t you give your guest a tour? » Les parents Bragnam approuvèrent, et Calum présenta un bras à celle qui deviendrait sa fiancée. « I'd be delighted. » She’s flawless.
Calum rejoignit la salle de réception qu’il avait quittée quelques instants auparavant, laissant derrière lui la curieuse ingénue aux prunelles étoilées qui s’était aventurée à imaginer des histoires pour des natures mortes autrement ennuyeuses. Germe semé, sans en saisir l’ampleur – le juriste n’y songeait plus, retrouvant la concentration perdue qui lui avait fait fuir les autres convives pour reprendre ses esprits. Avenant, son éternel sourire en coin faisant naitre une discrète fossette dans un visage aux joues ciselées par ses pommettes, il recommença le manège, attendant le moment fatidique. Encore, serrer des mains, raconter des anecdotes, rire au bon moment, promettre un tonneau entier de whisky de la réserve familiale à celui qui saurait lui trouver un moyen de s’accorder les faveurs du mystérieux procureur américain qui avait su se hisser parmi les rangs ministériels par on ne savait quels moyens – tant d’étrangers au Ministère, ces temps-ci, c’était à se demander s’il n’y avait plus de dignes fils de la fidèle Albion pour nourrir les rangs politiques de son épicentre, pour devoir aller trouver ses meilleurs fonctionnaires à l’international. Heureusement, la balance demeurait résolument britannique, à la rigueur irlandaise.
« Father », fit l’avocat en rejoignant le patriarche Bragnam pour la première fois de la soirée. « The youngest Shafiq has agreed to speak with his father about their rose shipments, and about the possibility of granting us some market shares against a few trademark recipes. Might that be arranged? » Le quinquagénaire passa une main dans sa barbe, son sourire de guingois éternellement accroché à son visage – il avait toujours un peu l’air de comploter, ce qui lui donnait l’avantage d’une roublardise assumée par autrui qui ne s’incarnait pas tout à fait en lui. Lachlan était d’abord un inventeur, ensuite un artiste, et un président d’entreprise – dans cet ordre. Le sorcier n’avait jamais eu les instincts des affaires, et serait plus qu’heureux de prendre une retraite prochaine afin de laisser les rênes de l’entreprise à son aîné pour rejoindre le département des innovations, là où était sa véritable place. « I’ll talk it over with our accountants », promit-il, adressant un clin d’oeil à son épouse – la principale concernée, qui adressa plutôt un léger regard de remontrances aux deux Calédoniens. « Surely, you’re both aware this is no time to talk business. You can get back to it later, the Mullers will be here any second with your betrothed, Calum. » La remarque n’émut pas l’héritier – il savait à quoi s’attendre, et quelles attentes on avait de lui, surtout : désormais, il était plus utile de le fiancer que de le laisser charmer des héritières par trop naïves pour qu’on puisse le blâmer d’avoir tiré avantage de leurs réseaux, bien qu’on n’aurait jamais pu lui reprocher quelque écart de galanterie que ce soit. L’aîné représentait un bon parti, mais ces fiançailles avaient été un véritable tour de force, qui assureraient à sa famille un pied dans ces réunions auxquelles les sorciers de son rang n’avaient pas normalement droit.
Alors il se redressa, sachant le coup de dés qu’il représentait pour les Muller – héritier d’une entreprise familiale de bonne réputation, certes, mais on lui avait fait comprendre que sa conduite devait être sans reproches pour même espérer être accepté parmi ces hauts rangs sorciers, réservés à la plus exclusive des compagnies magiques. Les silhouettes de Ruby et Carlisle Muller se découpèrent entre les autres invités, dont la masse se fendit en deux pour laisser apparaître le profil fin de celle à qui on le destinait. She’s perfect. Avant même que mot ne soit sorti de la bouche de leurs parents respectifs, il le savait – belle, la courbure du cou gracile indiquant une humilité sociale certaine et une retenue qu’il était soudain curieux d’explorer : sincère, ou calculée? Il attendit d’être présenté officiellement avant de faire un pas en avant. « Carlisle, Ruby, may I officially present our eldest son and heir, Calum Bragnam. » La devinant nerveuse, le fiancé sourit à la jeune femme – discrètement, en guise d’encouragement. « We are both delighted to meet you, of course », fit gracieusement Ruby Muller, souriant à son époux. « Our cherished daughter, Elia. » La main du patriarche désigna sa fille, et il s’en écarta légèrement pour la laisser avancer. Introduit comme le voulaient les convenances, l’héritier pencha respectueusement la tête, les genoux légèrement fléchis qui invitaient une main offerte. « I’m honored », assura le barrister en accueillant les doigts de la jeune femme entre les siens. Doucement, il effleura ses phalanges des lèvres – sans s’y attarder une seconde de trop, ça ne se faisait pas avec une presque inconnue destinée à devenir son épouse, allons. Ses prunelles mordorées se relevèrent vers celles de la sorcière, s’attardant sur ses joues légèrement roses. Il était prêt à toute éventualité, mais son inexpérience (heureusement) en matière de fiançailles le laissa un instant coi. « Why don’t we let you both get to know each other », proposa Ruby, avant de faire un geste léger vers l’un des escaliers. « Elia darling, why don’t you give your guest a tour? » Les parents Bragnam approuvèrent, et Calum présenta un bras à celle qui deviendrait sa fiancée. « I'd be delighted. » She’s flawless.
- InvitéInvité
Re: j'ai fait l'impasse sur les mots doux (calum)
Ven 16 Avr 2021 - 16:43
Carlisle était stressé. Elia le ressentait dans son langage corporel plutôt que dans ses mots. Habituellement, le patriarche Muller naviguait les soirées de haute société avec aisance, manœuvrant habilement entre les discussions de politique, les négociations marchandes et les banalités. Il réservait quelques créneaux pour danser avec sa femme, à qui il laissait l'immense responsabilité de surveiller leurs enfants. Mais pas ce soir. Ce soir, des négociations de plusieurs mois culmineraient en l'annonce de fiançailles, et Carlisle souhaitait que tout se passât bien. Après l'échec de l'éducation de Sasha et son refus de rentrer dans les rangs, tout en engendrant des enfants avec non pas une, mais deux sorcières hors mariage, ainsi que le refus de Louisa de se fiancer avant l'obtention de son doctorat en médicomagie, Ruby et lui avaient jeté leur dévolu sur leur fille cadette, Elia. Ils n'avaient plus le choix : ces fiançailles devaient aboutir à un mariage en bonne et due forme, ou bien ils risquaient de devenir la risée de la société. C'était déjà le cas, pour être tout à fait honnête : les grandes familles Britanniques, Ecossaises, Galloises ou même Irlandaises avaient refusé les alliances, refroidis par le comportement échaudé de l'aîné Muller. Ravalant leur honneur, les parents d'Elia s'étaient donc rabaissés à négocier avec les impurs. Mais pas n'importe lesquels, tout de même : le sang moldu ne devait pas être proéminent, et la famille choisie devait être importante et connue. C'était le cas des Bragnam, qui y voyaient une opportunité d'accéder à de nouvelles sphères de la société.
La foule se fendait en deux au passage des Muller, et Elia les suivait, le port gracile, l'anxiété mélangée à l'excitation tendant les muscles de son visage. Elle souriait à quelques connaissances qui la saluaient, mais suivit docilement ses parents. Enfin, elle le vit. Grand, la mâchoire carrée et les pommettes creusées, il était parfait. Impressionnée, Elia le contempla à demi, le minois baissé pudiquement, mais ses prunelles se relevant indiscrètement vers lui. Elle ne prêta que peu d'attention aux parents du sorcier - un regret qu'elle n'aurait que plus tard. Pour le moment, elle était hypnotisée par son sourire. Ce ne fut que lorsque son père prononça son prénom que la brunette sortit de sa bulle, les discussions des convives l'atteignant de plein fouet. Carlisle s'écarta, et l'ingénue avança d'un pas, présentant sa main droite à son fiancé. Calum. "I’m honored." Le contact la fit rougir, bien qu'il ne dura qu'une fraction de seconde. Impressionnée, la jeune femme mit un instant à retrouver l'usage de la parole. "Pleased to meet you." La réserve naturelle ainsi que la pudeur l'empêchaient de parler, mais il y eut dans ses prunelles un éclat d'émoi. Ce moment, elle l'attendait depuis sa plus tendre enfance, et il marquait le début du reste de sa vie.
Heureusement pour la sorcière, sa mère sentit qu'il fallait les laisser seuls. "Why don’t we let you both get to know each other. Elia darling, why don’t you give your guest a tour?" Se tournant vers la Costaricienne, l'ingénue trouva les encouragements qu'elle cherchait dans le regard de sa mère. Muette, elle réussit tout de même à adresser un sourire de reconnaissance à ses parents, puis un sourire poli à sa nouvelle belle-famille, avant, enfin, de se trouver à nouveau face à son fiancé. "I'd be delighted." Posant pudiquement une main sur l'avant-bras de l'Ecossais, Elia prit la direction de l'escalier indiqué préalablement par sa mère - peut-être car c'était celui qui amenait aux pièces d'apparat, et non aux chambres.
Une fois dans le couloir richement décoré en tapis et tableaux, loin de l'animation de la salle de bal, Elia se détendit partiellement. Elle eut même le courage de briser le silence installé entre eux. "Are you enjoying the evening, so far ?" D'un pas lent, ils avançaient parmi les tableaux, atteignant une porte à leur droite. "This is the library." La Muller quitta le bras de son promis pour ouvrir la porte, puis la tint ouverte afin de le laisser passer, s'engouffrant à sa suite dans l'immense pièce. Deux hauts murs de la pièce étaient recouverts d'étagères et de livres en tout genre, précieux grimoires et reliques, ouvrages de recherche des différents ancêtres, et même quelques recueils de patrons de la tante Agneas. Le troisième mur comprenait de hautes fenêtres entourées de moulures, et enfin un tableau noir ornait le quatrième mur. Autour de lui, différentes affiches représentaient les courants politiques, la faune du Royaume-Uni ou encore une frise chronologique retraçant les moments importants de l'histoire sorcière. "I used to have classes here, before Hogwarts." Restant en retrait, proche de la porte, Elia observa Calum s'avancer dans la pièce. En dehors des ornements des murs, quelques bureaux et chaises remplissaient la salle. Les enfants Muller n'étant plus en âge d'être éduqués par une nanny, l'ameublement ressemblait plus à celui d'une vraie bibliothèque qu'à une salle de classe. Elia appréciait encore passer du temps ici, bien qu'elle n'était plus étudiante depuis quelques années.
La foule se fendait en deux au passage des Muller, et Elia les suivait, le port gracile, l'anxiété mélangée à l'excitation tendant les muscles de son visage. Elle souriait à quelques connaissances qui la saluaient, mais suivit docilement ses parents. Enfin, elle le vit. Grand, la mâchoire carrée et les pommettes creusées, il était parfait. Impressionnée, Elia le contempla à demi, le minois baissé pudiquement, mais ses prunelles se relevant indiscrètement vers lui. Elle ne prêta que peu d'attention aux parents du sorcier - un regret qu'elle n'aurait que plus tard. Pour le moment, elle était hypnotisée par son sourire. Ce ne fut que lorsque son père prononça son prénom que la brunette sortit de sa bulle, les discussions des convives l'atteignant de plein fouet. Carlisle s'écarta, et l'ingénue avança d'un pas, présentant sa main droite à son fiancé. Calum. "I’m honored." Le contact la fit rougir, bien qu'il ne dura qu'une fraction de seconde. Impressionnée, la jeune femme mit un instant à retrouver l'usage de la parole. "Pleased to meet you." La réserve naturelle ainsi que la pudeur l'empêchaient de parler, mais il y eut dans ses prunelles un éclat d'émoi. Ce moment, elle l'attendait depuis sa plus tendre enfance, et il marquait le début du reste de sa vie.
Heureusement pour la sorcière, sa mère sentit qu'il fallait les laisser seuls. "Why don’t we let you both get to know each other. Elia darling, why don’t you give your guest a tour?" Se tournant vers la Costaricienne, l'ingénue trouva les encouragements qu'elle cherchait dans le regard de sa mère. Muette, elle réussit tout de même à adresser un sourire de reconnaissance à ses parents, puis un sourire poli à sa nouvelle belle-famille, avant, enfin, de se trouver à nouveau face à son fiancé. "I'd be delighted." Posant pudiquement une main sur l'avant-bras de l'Ecossais, Elia prit la direction de l'escalier indiqué préalablement par sa mère - peut-être car c'était celui qui amenait aux pièces d'apparat, et non aux chambres.
Une fois dans le couloir richement décoré en tapis et tableaux, loin de l'animation de la salle de bal, Elia se détendit partiellement. Elle eut même le courage de briser le silence installé entre eux. "Are you enjoying the evening, so far ?" D'un pas lent, ils avançaient parmi les tableaux, atteignant une porte à leur droite. "This is the library." La Muller quitta le bras de son promis pour ouvrir la porte, puis la tint ouverte afin de le laisser passer, s'engouffrant à sa suite dans l'immense pièce. Deux hauts murs de la pièce étaient recouverts d'étagères et de livres en tout genre, précieux grimoires et reliques, ouvrages de recherche des différents ancêtres, et même quelques recueils de patrons de la tante Agneas. Le troisième mur comprenait de hautes fenêtres entourées de moulures, et enfin un tableau noir ornait le quatrième mur. Autour de lui, différentes affiches représentaient les courants politiques, la faune du Royaume-Uni ou encore une frise chronologique retraçant les moments importants de l'histoire sorcière. "I used to have classes here, before Hogwarts." Restant en retrait, proche de la porte, Elia observa Calum s'avancer dans la pièce. En dehors des ornements des murs, quelques bureaux et chaises remplissaient la salle. Les enfants Muller n'étant plus en âge d'être éduqués par une nanny, l'ameublement ressemblait plus à celui d'une vraie bibliothèque qu'à une salle de classe. Elia appréciait encore passer du temps ici, bien qu'elle n'était plus étudiante depuis quelques années.
- InvitéInvité
Re: j'ai fait l'impasse sur les mots doux (calum)
Dim 23 Mai 2021 - 15:42
(tenue) (calum) La galanterie aurait exigé de lui qu’il dirige une conversation subtile et charmante, mais l’aîné des Bragnam se contenta d’avancer aux côtés de sa promise, son regard balayant les tableaux sans réellement les voir. Les toiles se ressemblaient toutes, à l’instar de celles qui ornaient le petit salon privé qu’il venait de quitter. Elles faisaient partie du mobilier auquel on s’attendait au sein d’une telle demeure : le minimalisme n’était certainement pas l’apanage des anciennes familles de nobles, et Merlin savait que l’arbre généalogique des Muller avait de profondes racines. Le sien en avait eu, les possédait toujours, si ce n’était de l’arrière-grand-père qui avait marié tous ses enfants à de respectables sorciers de sang mêlé dans un espoir de contrer les effets que des intermariages strictement britanniques avaient fini par provoquer dans la lignée Bragnam.
Les doigts de l’ingénue étaient délicatement posés sur l’avant-bras que lui avait offert Calum, comme si elle craignait même de le toucher. Dans d’autres circonstances, il aurait pu s’en amuser, mais le sorcier ressentait lui aussi une certaine nervosité – c’était une chose de se savoir agréable auprès des femmes, mais il avait aussi peu d’expérience qu’Elia en matière de fiançailles. « Are you enjoying the evening, so far ? » Sa voix tirait vers des aigus raffinés, l’accent parfaitement londonien qui prononçait chaque syllabe correctement. Il n’y avait aucune diphtongue dans sa bouche, qu’une langue s’enroulant avec délicatesse autour des mots. Calum hocha la tête, sa réponse adéquate toute prête (comme souvent). « I am. Your family is surrounded by the most exquisite people ». N’était-ce pas pour leur reseau que les Muller étaient une famille puissante? Certes, quelque peu amoindrie par les frasques d’un certain Sasha et l’amour que son cousin Caël portait à une née-moldue, mais ils étaient profondément imbriqués dans la fibre politique du pays, à l’instar des Blackthorn. Ceux-là étaient hors d’atteinte pour un fils Bragnam, cependant, mais il semblait que Carlisle et Ruby Muller étaient légèrement plus libéraux que leurs contreparties. Les Bragnam restaient une famille tout à fait respectable de sang mêlé, avec un style de vie et des idéaux quasi-identique à ceux du clan britannique. Elia n’y verrait pas de grands changements, outre une bourse de plus petite taille mais tout à fait respectable lorsqu’il s’agissait des occupations des épouses de couples de la haute société. Et puis elle viendrait certainement avec sa propre dot, comme toutes les héritières argentées.
« This is the library. » Le juriste pénétra dans la pièce au plafond cathédrale à l’invitation de sa future fiancée, traçant quelques pas pour se laisser envelopper de l’ambiance feutrée et sombre de l’endroit. On pouvait vaguement sentir l’odeur des manuscrits anciens, mais pas une once de poussière : une telle demeure requérait la présence de nombreux elfes de maison, et il imaginait mal Ruby Muller tolérer des étagères empoussiérées. « I used to have classes here, before Hogwarts. » Un sourire s’étira sur les lèvres du futur chef d’entreprise, qui lui décocha un regard, se retournant enfin vers elle. Un instant plana, léger, le temps qu’il observe la jeune femme. Sa manière de se tenir, avec le maintien droit d’une ballerine (le produit de danses de salon ou d’une éducation stricte, ses instincts penchant vers la seconde), le teint de porcelaine délicatement mis en valeur par le tissu diaphane qui l’enveloppait de façon modeste. Nul décolleté, à peine la possibilité d’entrevoir ses poignets et son minois de poupée. Avant qu’elle ne puisse le trouver inconvenant, Calum désigna l’espace autour d’eux. « With such a library, no doubt you must have found the one at Hogwarts crowded, or did you enjoy the company? » Ici, ils auraient pu s’installer au creux d’un canapé s’ils en étaient à leur troisième rencontre, et se raconter des anecdotes pour humaniser le mystère planant au sein des prunelles claires de l’autre. L’Écossais se contenta donc de se tenir droit, attendant les indications de la demoiselle. « What did you enjoy the most, when it came to learning? »
Les doigts de l’ingénue étaient délicatement posés sur l’avant-bras que lui avait offert Calum, comme si elle craignait même de le toucher. Dans d’autres circonstances, il aurait pu s’en amuser, mais le sorcier ressentait lui aussi une certaine nervosité – c’était une chose de se savoir agréable auprès des femmes, mais il avait aussi peu d’expérience qu’Elia en matière de fiançailles. « Are you enjoying the evening, so far ? » Sa voix tirait vers des aigus raffinés, l’accent parfaitement londonien qui prononçait chaque syllabe correctement. Il n’y avait aucune diphtongue dans sa bouche, qu’une langue s’enroulant avec délicatesse autour des mots. Calum hocha la tête, sa réponse adéquate toute prête (comme souvent). « I am. Your family is surrounded by the most exquisite people ». N’était-ce pas pour leur reseau que les Muller étaient une famille puissante? Certes, quelque peu amoindrie par les frasques d’un certain Sasha et l’amour que son cousin Caël portait à une née-moldue, mais ils étaient profondément imbriqués dans la fibre politique du pays, à l’instar des Blackthorn. Ceux-là étaient hors d’atteinte pour un fils Bragnam, cependant, mais il semblait que Carlisle et Ruby Muller étaient légèrement plus libéraux que leurs contreparties. Les Bragnam restaient une famille tout à fait respectable de sang mêlé, avec un style de vie et des idéaux quasi-identique à ceux du clan britannique. Elia n’y verrait pas de grands changements, outre une bourse de plus petite taille mais tout à fait respectable lorsqu’il s’agissait des occupations des épouses de couples de la haute société. Et puis elle viendrait certainement avec sa propre dot, comme toutes les héritières argentées.
« This is the library. » Le juriste pénétra dans la pièce au plafond cathédrale à l’invitation de sa future fiancée, traçant quelques pas pour se laisser envelopper de l’ambiance feutrée et sombre de l’endroit. On pouvait vaguement sentir l’odeur des manuscrits anciens, mais pas une once de poussière : une telle demeure requérait la présence de nombreux elfes de maison, et il imaginait mal Ruby Muller tolérer des étagères empoussiérées. « I used to have classes here, before Hogwarts. » Un sourire s’étira sur les lèvres du futur chef d’entreprise, qui lui décocha un regard, se retournant enfin vers elle. Un instant plana, léger, le temps qu’il observe la jeune femme. Sa manière de se tenir, avec le maintien droit d’une ballerine (le produit de danses de salon ou d’une éducation stricte, ses instincts penchant vers la seconde), le teint de porcelaine délicatement mis en valeur par le tissu diaphane qui l’enveloppait de façon modeste. Nul décolleté, à peine la possibilité d’entrevoir ses poignets et son minois de poupée. Avant qu’elle ne puisse le trouver inconvenant, Calum désigna l’espace autour d’eux. « With such a library, no doubt you must have found the one at Hogwarts crowded, or did you enjoy the company? » Ici, ils auraient pu s’installer au creux d’un canapé s’ils en étaient à leur troisième rencontre, et se raconter des anecdotes pour humaniser le mystère planant au sein des prunelles claires de l’autre. L’Écossais se contenta donc de se tenir droit, attendant les indications de la demoiselle. « What did you enjoy the most, when it came to learning? »