Dans les griffes du diable ft. @Elsbeth Ballarini

La saison n’a pas été fructueuse pour les Wright et c’est une constatation qui met autant en rogne les joueurs que la coach. Saoirse n’a quitté son poste de remplaçante que récemment et ne s’attribue donc pas ces défaites, persuadée que si elle avait réellement fait partie de l’équipe active, les résultats n’auraient pas été les mêmes. Oui, lorsqu’il s’agit du Quidditch, du foot ou de la gymnastique, l’irlandaise a une haute estime d’elle-même. Le tout étant de préparer les matchs de l’année suivante, surtout pour elle qui a récupéré un poste. Elle le sait, sa participation sera conséquente pour leur réussite prochaine, mais elle se donne le temps de voir les choses venir. Après plusieurs heures à donner le meilleur d’elle-même, elle quitte les abords du domaine universitaire pour rejoindre les espaces un peu plus verdoyants, où elle pourra vaquer à ses petits occupations personnelles sans craindre d’être observée. Mais à peine arrive-t-elle vers la lisière de la forêt qu’elle remarque un groupe d’élèves et leur professeur. Botanique, sûrement, car ce sont régulièrement les seuls à farfouiller dans la boue et entre les arbres à la recherche de plantes diverses et variées. Saoirse s’apprête à faire demi-tour lorsqu’elle repère l’une des étudiantes qui se détache du troupeau pour s’enfoncer, seule, dans la forêt. Intriguée - et surtout excitée par tout ce qui relève de l’interdit - elle prend garde de ne pas se faire remarquer et entre à son tour dans la dense et humide forêt. Suivant l’étudiante de loin, elle ne se fit qu’à la lumière de sa baguette pour visualiser son propre chemin, gardant une distance raisonnable qui ne la plongerait pas dans l’ombre la plus totale. Le danger que lui inspirent ces lieux fait battre son cœur un peu plus vite dans une sensation délectable. L’irlandaise a toujours aimé se mettre dans des situations à risque et en général, arrive toujours à bien s’en sortir.

La jeune femme s’arrête et elle en fait de même, l’observant cueillir quelques plantes dont elle ne peut discerner la spécificité de là où elle est. Jetant un œil en arrière, elle constate qu’elles se sont profondément avancées dans la forêt et se décide à lui jouer un petit tour. Saoirse pousse un premier grognement qu’elle veut comme animal et remarque aussitôt le changement de comportement de l’étudiante. Cela ne fait que l’encourager à continuer, amusée qu’elle est par son air apeuré. Le second grognement qu’elle pousse fait se relever la jeune femme, puis se tourner. Tapie derrière un arbre épais, elle peut voir la lumière de sa baguette parcourir les diverses directions, tandis que sa voix s’élève dans l’immensité des lieux. Tendue, légèrement aiguë, trahissant un profond malaise. Quand la baguette se détourne de sa position, Saoirse se met à marcher en direction de la jeune femme pour lui faire un peu plus peur, mais n’a pas pensé au fait que celle-ci cherche réellement à se défendre. Le faisceau lumineux l’aveugle quelques secondes, avant que le sort jaillisse de la baguette et propulse la footballeuse un mètre plus loin. Saoirse pousse un grognement alors qu’elle sent une vive douleur dans son épaule, signe que le repulso l’a bel et bien touché. Ne jamais jouer avec une sorcière apeurée… elle retiendra la leçon. Néanmoins, il lui est plus facile sur le moment de blâmer quelqu’un d’autre…

“Par la barbe de Merlin, mais t’es complètement folle ou quoi ? Tu m’as blessé !” Oui, c’était sûrement le but lorsqu’elle a lancé le sort. Encore légèrement dans l’obscurité, l’irlandaise peut néanmoins sentir un liquide envelopper la paume de sa main appuyée contre son épaule gauche. La douleur est saisissante, mais pas assez pour la rendre inconsciente.

“On a pas idée de se balader seule dans la forêt comme ça…”

Dans les griffes du diable ft. @Elsbeth Ballarini

Poussée en arrière par le sort, il faut bien quelques secondes à Saoirse pour retrouver un semblant de réalité. Cette dernière se manifeste par une puissante douleur qui lui traverse l’épaule et se disperse le long de son bras. Le faisceau de lumière l’a aveuglé, si bien qu’elle met un petit temps avant de pouvoir discerner correctement le monde obscure qui l’entoure. Sa main se porte naturellement sur la blessure et le toucher tout comme l’odorat lui permettent de comprendre qu’elle saigne. Pas assez pour en mourir dans les quelques prochaines secondes, mais de quoi nécessitant un soin tout de même. Saoirse étant ce qu’elle est, elle manifeste son mécontentement et sa douleur en criant sur la victime de sa petite blague, qui s’est approchée sans qu’elle ne s’en aperçoive. La baguette illumine son visage mais l’irlandaise ne la reconnaît pas. Elle constate uniquement l’accent dans sa voix sans parvenir à déterminer sa provenance. Mais ce n’est pas l’inquiétude principale, de savoir quelles sont les origines de la sorcière. Elsbeth commence à s’excuser mais il suffit que Saoirse en rajoute une couche pour qu’elle s’insurge des reproches que la Wright lui fait. En même temps, elle est dans son tort et au fond, le sait parfaitement. Pour ce qui est de l’assumer et de le reconnaître… eh bien, c’est une toute autre histoire avec Saoirse.

“J’aurais pu le faire si on m’avait laissé le temps de parler.” Ce qui est bien évidemment faux. Elle grimace alors que la jeune femme pose sa main sur sa clavicule et examine l’étendue des dégâts. Pour autant, elle a un petit sourire satisfait en apprenant la peur de la jeune femme suite à ses bruits. C’était le but, après tout… la mettre un peu en garde.

“Il y a en effet des bestioles ici que je n’aimerais pas croiser. Et pour être tout à fait honnête, je t’ai vu de loin alors je t’ai suivi. T’as quitté ton groupe et il aurait été dommage de lire dans les news qu’une étudiante sorcière a été découverte morte dans la forêt.” Ce qui pourrait bien encore arriver si elles ne se dépêchent pas de sortir de là. Les lieux ne sont vraiment pas sûrs et bien que le danger lui plaise naturellement, elle n’ira pas jusqu’à ce genre d’extrême. La douleur continue de se répandre le long de son épaule et de son bras. De sa main libre, Saoirse part à la recherche de sa propre baguette, qu’elle a soigneusement rangée quelques minutes plus tôt pour ne pas se faire repérer de l’étudiante Pokeby. Mais les mouvements lui font atrocement mal et elle finit par se tourner vers la jeune femme.

“Bon, tu sais ce qu’il faut faire ou pas ? Sinon faudrait m’aider à sortir ma baguette de mon manteau. Je ne me vois pas sortir d’ici avec l’épaule en sang, il y aurait trop d’explications à donner et j’en suis pas fan.” Elle la regarde, dans l’attente de sa décision quand un bruissement se fait entendre à quelques mètres d’elles. Cette fois, elle n’y est clairement pour rien…

Dans les griffes du diable ft. @Elsbeth Ballarini

Elle ne s’attend pas spécialement à être crue, tout dépend de la naïveté de la personne qui lui fait face. Ne connaissant pas spécialement la sorcière devant elle, elle ne peut donc pas spéculer sur sa réaction mais cette dernière ne la surprend pas, tout comme elle ne confirme pas ses suspicions. Finalement, qu’elle la croit ou non, c’est accessoire. Saoirse a plus besoin d’être soignée que de passer pour l'héroïne de l’histoire, surtout que les lieux ne sont pas devenus plus accueillants parce qu’elle est enfin à découvert. Il reste des dangers auxquels elles se rendent vulnérables en restant ici un peu plus longtemps. Si Elsbeth n’en a peut-être pas conscience, Saoirse si. Pourtant, la jeune femme n’est pas du genre à avoir la frousse pour rien, s’amusant depuis sa plus tendre enfance à suivre ses frères et sœurs dans les pires plans qui soient.

Lorsque le bruissement se fait entendre, elles ont le même réflexe de tourner la tête vers ce qui semble être l’origine du bruit en question, mais il fait bien trop sombre pour discerner quoi que ce soit de plus que les épaisses lignes noires verticales formées par les arbres. La sorcière fait alors une assomption qui fait légèrement ricaner l’Irlandaise, bien qu’elle aurait préféré que ce soit le cas.

“À ta place, je n’aurais pas envie de rester plus longtemps pour le découvrir !” Surtout que la douleur à son bras est chaque minute plus saisissante que la précédente. Il est temps de faire quelque chose, afin qu’elles puissent se diriger vers l’orée de la forêt et retrouver un semblant de protection. Bien qu’elle ne soit clairement pas en état de panique, Saoirse n’en reste pas moins mal à l’aise. Elsbeth prend enfin la bonne décision de la soigner et la Wright fait son possible pour ne pas signifier son impatience. Elle laisse la jeune femme prendre sa baguette - ce qui d’ordinaire vaut à la personne un bon coup de poing - et accepte de suivre ses “indications” (à défaut de dire ordres) tandis que cette dernière s’affaire à la soigner. Le regard de la sorcière effectue quelques rapides évaluations de leur entourage et elle grimace alors que le sort fait effet. Si la douleur reste quelque peu présente, elle a au moins le bonheur de ne plus saigner désormais.

“Merci” grommelle-t-elle en récupérant la baguette des mains de la Lufkin, sachant pertinemment que si elle ne la remercie pas maintenant, elle le paiera plus tard d’une manière ou d’une autre. Saoirse aimerait ne pas croire au karma, mais parfois les choses sont plus compliquées qu’il n’y paraît. S’aidant de son bras valide, elle se hisse sur ses pieds et regarde autour d’elle, ne se souvenant plus de la direction d’où elles viennent à l’origine. Dans ce genre de situation, Saoirse a pour habitude de laisser parler son instinct, qui la trompe rarement. Mais rarement n’est pas impossible.

“On devrait partir de ce côté. Dépêche-toi de ramasser tes trucs, on y va. Je n’ai pas envie de rester une seconde de plus dans cette forêt.” Mine de rien, la blessure l’a fatiguée et elle irait bien se poser dans son canapé et prendre une bière, si ce n’est pas trop demandé. Elle envisagerait bien de transplaner, mais avec une blessure à demi soignée, c’est jouer avec le feu… “Pourquoi t’es venue ici à la base ? Tu ne peux pas trouver ces plantes ailleurs qu’au beau milieu d’une forêt creepy ?”

Dans les griffes du diable ft. @Elsbeth Ballarini

Saoirse n’est pas agréable avec tout le monde, c’est un fait. L’Irlandaise a son caractère et le fait bien connaître de ses semblables. Certains y trouvent un certain charme, d’autres s’y accommodent et une bonne partie trouve cela tellement insupportable qu’ils préfèrent l’éviter. Plus le temps passe et plus il semble à la Gallagher que la jeune femme qui lui fait face se range dans la dernière catégorie. Sa façon de lui avoir fait peur ne lui a apparemment pas plu - unbelievable right ? - et elle s’est fait un jugement rapide de la Wright duquel elle ne sortira probablement jamais. Donc peu importe qu’elle la remercie ou pas au final, ou de la façon dont elle s’y prend pour le faire. Saoirse se sait catégorisée et après tout, why not ? Cela ne lui déplaît pas d’être détestée, bien au contraire. Elle ne se voit certainement pas être amie avec tout le monde en tout cas…

Après s’être fait soigner, elle prend les rênes et décide de la direction à emprunter car il faut le dire, les lieux ne sont pas sûrs et elle a entendu quelque chose qui ne la rassure pas tant que ça sur les intentions des habitants de la forêt. Plus elles seront loin, mieux ce sera ! Les deux jeunes femmes se mettent alors en route et Saoirse en profite pour lui poser des questions sur sa présence en ces lieux - car c’est, après tout, la raison principale de leur mésaventure aujourd’hui. C’est une évidence, la footballeuse n’y connaît quasiment rien en botanique et à vrai dire, elle ne cherche pas à s’informer plus sur le sujet. Cela ne l’intéresse tout simplement pas. Elle écoute donc la réponse de sa camarade d’une oreille distraite, préférant prêter attention aux bruits alentour. Saoirse commençait à se demander si elles avaient emprunté le bon chemin lorsqu’un nouveau craquement se fit entendre, puis un deuxième. Il n’y a plus de doute sur une potentielle présence près d’elles désormais et le cœur de la Wright bat un peu plus fort. Ce dernier est vite surpassé par la douleur dans son épaule, alors qu’Elsbeth s’emparre de son bras pour la tirer à sa suite dans une course folle. Une grimace sur le visage, la sorcière se met à courir à sa suite, incertaine que ce soit la bonne marche à suivre. Impossible de se repérer alors que les arbres passent si vite à côté d’eux et qu’elles s’enfoncent un peu plus dans l’obscurité de la forêt. Les branches et les feuilles craquent sous leurs semelles et chacun instant est une lutte pour ne pas se prendre les pieds dans l’une d’elles et s’étaler sur le chemin sordide qui est le leur. Après plusieurs minutes, Saoirse finit par leur imposer un arrêt.

“Stop ! Stop.” Son arrêt soudain provoque un mouvement désagréable de son épaule et la douleur reprend de plus belle. Foutue blessure. D’un geste de la baguette, elle intime l’ordre à sa partenaire d’aventures de faire silence et écoute les bruits de la forêt autour d’elles. Les lueurs blanches de leurs baguettes rendent les alentours plus sombres encore et la sorcière en profite pour reprendre sa respiration. Heureusement qu’elle est très endurante et sportive ! Bien que l’adrénaline ne redescende pas totalement - autant en garder un peu en cas d’attaque pour être plus réactif - elle commence à se calmer peu à peu et à laisser son instinct parler.

“Je n’ai aucune putain d’idée d’où on est maintenant, c’est malin.” Elle lève la tête vers la cime des arbres, tentant d’apercevoir ne serait-ce qu’un centimètre de ciel. “Attends, j’ai une idée. Éclaire ma main.” Elle retire le charme Lumos de sa baguette par son contre-sort et, se concentrant, elle en lance un autre qui devrait pouvoir les aider. “Pointe-au-Nord” dit-elle à voix haute, bien articulée pour ne souffrir d’aucune déconvenue. La baguette à plat dans sa main se met alors à tourner sur elle-même, jusqu’à s’arrêter. Saoirse désigne alors la direction pointée par l’extrêmité de l’objet de chêne rouge. “Le Nord est par-là. Suffit juste de savoir de quel côté est Hungcalf, et on aura notre sortie !” Peut-on l’applaudir maintenant ? Non ?

Dans les griffes du diable ft. @Elsbeth Ballarini

Leur course folle doit stopper et c’est ce qu’ordonne Saoirse en s’arrêtant si brusquement, lui causant de nouvelles douleurs. Courir sans savoir où elles vont n’est pas une solution, car elles risquent de tomber sur pire que ce qu’elles sont actuellement en train de fuir. Étant donné qu’elles ont couru pendant de longues minutes à une bonne vitesse, elles ont sûrement le temps de se poser quelques secondes pour décider d’une direction réfléchie à prendre. L’Irlandaise a alors une idée pour les aider à se repérer. N’ayant ni l’une ni l’autre un téléphone pouvant contenir une boussole, elle décide de passer par la magie - quitte à en avoir, autant qu’elle serve n’est-ce pas ? Demandant un peu de lumière, elle lance son sort et ainsi, leur permet de savoir où se trouve le Nord. C’est une première étape et sa question qui suit, si elle est bien répondue, devrait pouvoir les mener jusqu’à la sortie de cet enfer d’arbres et de feuilles. Après l’avoir posée, elle lève le regard sur Elsbeth, espérant plus qu’une réponse de sa part. Elle n’est pas aussitôt satisfaite. La jeune femme semble hésiter quand au point cardinal où se situe Hungcalf. Super. Comment vont-elles s’en sortir si aucune des deux ne parvient à se souvenir de ce détail ? Saoirse tenterait bien de forcer sa mémoire, mais elle est prise d’une grosse migraine et l’obscurité ne l’aide pas.

“Au sud-ouest, okay… Sud-ouest… Nord...” La sorcière donne l’indication de leur chemin avant elle et la jeune femme hoche de la tête pour donner son accord. Cela lui semble juste mais encore une fois, elle n’est pas vraiment en état de la contredire. Saoirse a déjà tenté de prendre les choses en main mais ce n’est pas en forçant les autres qu’ils s’avèrent efficaces. Pour le coup, elle veut bien se fier à la mémoire - ou l’instinct - d’Elsbeth, étant donné qu’il lui semble plutôt bon. Suivant le mouvement de sa comparse, elle bouge jusqu’à ce que la baguette pointe le nord-est et elles se mettent en marche côte à côte. Il n’y a pas besoin de le redire, mais elles sont particulièrement aux aguets, surtout après leur folle course précédente. Une chose est sûre : elles se dirigeaient vers la mauvaise direction avant que l’Irlandaise n’ait eu l’idée de les stopper. Qui sait jusqu’où elles auraient pu aller comme ça… La forêt est immense et les dangers nombreux.

“Moi c’est Saoirse, au fait. J’dis ça comme ça, au cas où tu en aurais besoin pour déclarer mon décès quand toute cette situation aura tourné au vinaigre - si ça ne l’est pas déjà.” Elle tourne la tête en direction de la Pokeby, avant de légèrement sourire. “Je plaisante, ça va. Humour. Il nous reste plus que ça, sinon autant paniquer direct ! Et toi ?” S’enquiert-elle, sûrement pour la même raison. Si elle doit à l’avenir désigner un responsable pour cette escapade, elle saura qui nommer exactement… Même si Saoirse n’a jamais été du genre à dénoncer, mais plus de celui à garder pour elle, quitte à ce que tout le groupe se prenne une punition. Solidarité entre élèves avant tout ! Elle a un frisson, comme s’il y avait un courant d’air et regarde devant elle. Serait-ce la preuve qu’elles vont dans la bonne direction ? Là où l’air passe, où le vent respire ? Elle l’espère sincèrement.

Dans les griffes du diable ft. @Elsbeth Ballarini

Rire pour ne pas paniquer, c’est la direction qu’elle a décidé de prendre pour se présenter à Elsbeth, avant que cette dernière ne lui fasse part, elle aussi, de son nom. Il n’est pas dit qu’elles se recroisent après cet incident, mais elles auront en moins en tête le prénom de la personne avec qui elles ont vécu cette folle aventure. Qui n’est pas terminé, d’ailleurs et en voyant l’obscurité faire place à la lumière, Saoirse presse un peu plus le pas. Derniers coups d'œil derrière elles, mais il n’y a personne pour les poursuivre. Pas si proche de la sortie, en tout cas. Alors qu’elle dépasse le dernier arbre de la forêt, l’Irlandaise inspire profondément l’air pur et en profite aussitôt pour jeter un œil neuf sur la jeune femme qui l’accompagne. Ses traits sont très différents maintenant qu’elle est à la lumière.

Les deux sorcières s’apprêtent à se séparer quand Elsbeth lui demande de se stopper. L’air curieux, Saoirse tourne la tête vers elle puis pose les yeux sur le baume que lui tend la jeune femme, lui expliquant quoi en faire et pourquoi elle peut lui faire confiance. À vrai dire, Saoirse allait accepter le cadeau même sans avoir de détail sur la formation d’Elsbeth, mais elle préfère ne pas le lui faire savoir.

“Merci. On est d’accord pour ne parler de tout ça à personne, n’est-ce pas ? Ce ne serait bon ni pour toi, ni pour moi.” L’Irlandaise ne parle même pas de réputation, mais bien des sanctions prévues aux élèves qui s’aventurent seuls dans la forêt, sans supervision. Quant à la blessure, Saoirse trouvera bien une excuse. Après tout, c’est une casse-cou et une footballeuse, elle a toutes les raisons possibles de se blesser de la sorte. Elle garde le baume dans sa main et fait un signe de tête à l’autre sorcière. Un air entendu qui met un trait sur ce qui vient de se passer. Ce n’est jamais arrivé et cela n’arrivera plus jamais - du moins pour elle.

“Bon courage pour la suite, à plus !” Saoirse fait un finite sur sa baguette pour qu’elle arrête de lui pointer le nord - ce qui n’est plus nécessaire - et prend la direction opposée à celle d’Elsbeth.