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Who the f*** are you ? | Leonardo
Dim 4 Avr 2021 - 16:23
Qu’est-ce que je foutais, putain. J’allais vraiment faire ça ? Je comptais vraiment me rendre dans cette librairie ? J’attendais quoi au juste ? Juste connaître un peu plus cet inconnu, à mes yeux. Ouai, il traînait dans mon esprit depuis ce soir là. Je n’arrêtais pas d’y penser. Qui était-il ? A quel point était-il proche de @Catalina Pajares ? Comment se connaissaient-ils ? Beaucoup trop de question à mon goût, et il n’y avait qu’un seul moyen pour que j’y trouve les réponses : Le rencontrer. Ouai, ce n’était sûrement pas la meilleure des idées, mais je ne voyais que ça. Je savais d’avance que ça n’allait pas plaire à Lina. Elle ne voulait plus me voir, alors d’apprendre que j’étais en train « d’enquêter » sur un de ses proches ? Rien que d’y penser… Ils étaient proches comment ? Vraiment proches ? Quelle pouvait être leur relation au point où Lina grimpe sur sa moto ? Ouai… J’étais légèrement obnubilé par ça. En même temps… Ce même soir, Lina m’avait avoué qu’elle m’aimait. Chose que j’attendais d’entendre depuis maintenant bien longtemps. Mais voilà, il fallait qu’elle parte avec ce type chelou après…
J’avais mené ma petite enquête. Bon, ce fut plutôt rapide comme enquête, je m’étais juste renseigné via une autre personne proche de l’espagnol, Pina, sa cousine. J’avais pu avoir quelques informations complémentaires, dont notamment, son métier. C’était un début. D’ailleurs, je fus plutôt surpris d’apprendre son job. Libraire ? Vraiment ? Vu sa gueule, je n’aurai jamais imaginé ça. Ouai, il n’avait pas vraiment le physique pour. Libraire, j’imaginais plus un type avec des lunettes, introvertie et surtout, pas de moto. Ouai, c’était un cliché, j’avoue…. Je le voyais plus barman, ou travailler dans le milieu de la nuit, en gros, tout sauf libraire ! Mais pourquoi pas ? Peut-être que je me faisais des idées, peut-être que ce gars était hyper sympa, que je ne craignais rien, surtout vis-à-vis de Lina. Je pouvais faire confiance à Cat’ là dessus, non ? Normalement oui. Mais, je ne savais pas pourquoi, j’avais un pressentiment, et pas le bon. C’était rare pourtant, est-ce que ce n’était pas simplement le fait que je pouvais être jaloux de ce gars ? Peut-être un peu… Mais il n’y avait pas que ça. J’avais bien été jaloux de Ymkje, et je n’avais pourtant pas autant mené mon enquête pour savoir qui elle était vraiment. Bon, je la connaissais un peu plus, étant la sœur d’Elsje… Ce n’était peut-être pas le meilleur exemple. Bref, j’avais besoin de savoir, et j’allais bientôt en savoir plus.
J’avais du temps libre cet après-midi. Souvent les mercredis. Alors, c’était l’occasion, non ? Je n’avais absolument AUCUNE raison de me rendre dans une librairie. Je n’étais pas vraiment du genre à lire des bouquins pour le plaisir. Si j’étais face à un livre, c’était pour les cours, essentiellement. Après, il m’arrivait, un peu, de me renseigner, à titre personnel, mais c’était très rare. Je rentrai alors dans la boutique, cela fit résonner une petite clochette. J’y étais, je ne pouvais pas vraiment faire demie-tour. Enfin, si, c’était toujours possible en réalité, mais pourquoi partir maintenant ? Je ne savais pas trop où me diriger, quoi regarder. Je ne me sentais pas vraiment à ma place dans cet endroit. Et puis, comment j’allais aborder le type en vrai ? « Salut, t’es qui toi en fait ? » Pas très subtil. Est-ce que je l’avais déjà été ? Peut-être pas, mais il y avait moins « brutale » comme manière… Non ? Au final, est-ce que Pina m’avait vraiment bien renseigné ? Je ne voyais aucun type qui pouvait correspondre à celui que j’avais en tête. En tout cas, pour le moment.
@Leonardo Moreno
lumos maxima
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Re: Who the f*** are you ? | Leonardo
Ven 9 Avr 2021 - 10:19
Après avoir lu le message inscrit sur l’écran de son téléphone portable hors d’âge, Leonardo avait roulé des yeux au ciel, soupirer dans la laine de son col roulé, puis avait laissé choir l’appareil dans les abîmes de la poche de sa veste, et avait quitté le petit vestiaire sans consentir à répondre, ne serait ce que d’un mot à la volette. Elle faisait chier, la gosse, à lui envoyer des messages pour rien. C’était pas son daron, pas plus son frère, et pourtant, depuis quelques semaines, elle prenait vraiment ses aises avec lui. La question qui demeurait, malgré tout, c’était pourquoi, pourquoi il la laissait faire. Elle s’incrustait dans son quotidien, dans son horizon, et il avait encore un peu de mal à déterminer si cela l’insupportait ou non. Toujours était il qu’elle était là, qu’elle accaparait modestement son attention, quand il avait un peu de temps disponible. Ça lui évitait, parfois, de gamberger sur quelques sujets désagréables, mais … Elle était agaçante. Et bruyante. Et un tout petit peu trop ...Présente.
Il n’avait pas mis très longtemps à chasser Catalina de son esprit, pour se consacrer tout à fait à son travail : ils avaient reçu des cartons entiers de nouveautés, les sorties et éditions spéciales du début du printemps. La rentrée littéraire de l’hiver était passée il y a peu, et déjà les nouveautés remplaçaient les anciennes. Le monde de l’édition était un cycle sans fin, qui rendait le métier interessant, bien qu’il ne soit qu’un humble employé, et non le propriétaire des lieux : il ne boudait pas son plaisir quand il pouvait lire les quatrièmes de couverture, en avant première, feuilleter les ouvrages les plus intrigants pendant sa pause déjeuner. Il n’y avait pas grand monde, dans son entourage proche, qui savait qu’il travaillait dans cette librairie, d’autant qu’il n’était que rarement au contact des clients, oeuvrant plutôt dans la logistique. Dans la librairie, il était presque en paix, retrouvait un tout petit peu de cette sérénité qui lui manquait depuis si longtemps… Enfin, quand la tornade espagnole ne débarquait pas en s’agitant comme un cerf volant en pleine tempête.
En cette après midi bien calme, Leo se tenait à la caisse, une position qu’il n’aimait pas spécialement, dès lors que les badauds venaient bien plus naturellement lui demander conseils, ou pire encore, papoter sans autre but que de passer le temps. Or, il abhorrait le small talk, il n’avait jamais été très à l’aise avec cela en tout temps, mais plus encore depuis son arrivée en perfide Albion. Par chance, pour le moment, il n’y avait pas eu un chat de toute l’après midi. Surement les gens préféraient ils profiter des premiers rayons du soleil printaniers, que de s’enfermer parmi les livres et les paysages de papier. Ça l’arrangeait, en tout cas jusqu’à ce que la clochette de la porte d’entrée tinte délicatement. Il leva le nez de sa biographie d’une potionniste australienne connue, sans reconnaître, au premier coup d’oeil, Matéo qu’il n’avait vu qu’une seule fois. De loin. De nuit. Excusable, non ?
- … Je peux vous aider ? Vous cherchez quelqu’un ?
L'accent américain avalait la moitié de ses syllabes, alors qu'il ne levait qu'à peine les yeux de son paragraphe. Il n'avait jamais fait l'effort d'avoir l'air vaguement d'ici, et vu sa gueule, le racisme faisait le reste, la plupart du temps .
@Matéo Cooper
lumos maxima
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Re: Who the f*** are you ? | Leonardo
Mar 13 Avr 2021 - 19:38
Plus les minutes passaient, plus je me demandais sérieusement ce que je foutais dans cette librairie. Je n’avais aucune raison d’y être, enfin, en tout cas, pas pour récupérer un livre. Clairement pas. Je connaissais parfaitement la raison, et c’était bien pour une personne que j’étais là. Du coup, une fois la porte d’entrée passée, je ne savais pas trop où je devais me diriger. Quoi chercher, en tout cas, faire semblant. J’étais persuadé que ça devait se lire sur ma tête que je n’avais pas la gueule de l’emploi. Que ce n’était pas du tout un lieu que je squattais habituellement. J’étais en train de chercher des raisons de ma venue éventuelle ici. On risquait de m’aborder, de me demander si j’avais besoin d’un renseignement, comme tout bon vendeur, ou libraire, enfin les personnes qui travaillaient ici quoi. Du coup, j’allais leur répondre quoi au juste ? « Non mais je recherche juste un type un peu chelou qui doit probablement travailler ici, ça vous parle ? » Au moins, c’était plutôt direct. Pas tourner autour du pot quoi. En vrai, si je le voyais, est-ce que j’allais le reconnaître ? Non, parce que la dernière « rencontre » fut un peu furtive, dans le noir, vu de loin, et j’étais un peu bourré quand même. Ça n’aide clairement pas. Je savais surtout qu’il parlait espagnol. Ouai, il avait sorti une phrase, qui ne devait certainement pas être amicale d’ailleurs… Et qu’il avait une moto. En tout cas, le peu que j’avais pu décrire à Pina, elle avait l’air de savoir de qui je parlais, et m’avait donc pu m’indiquer ce lieu. Il devait forcément être reconnaissable, non ? Il devait avoir une de ses gueules qu’on ne pouvait pas oublier. Qui ne passait pas inaperçu, vous voyez quoi…
Donc ouai, je réfléchissais à mes prochaines phrases, ce que j’allais bien pouvoir répondre. A la recherche d’un livre pour mon frère ? C’était plus lui qui était du genre à se cultiver. Enfin, c’était mon cas aussi hein, mais si je lisais un livre, c’étaient plus les vieilles bandes dessinées moldues, toute mon enfance. Après, quand je n’avais pas le choix, et bien oui, bien sûr j’ouvrais un livre pour les cours notamment. Après, j’avais cette chance de retenir assez facilement les informations, donc ouai, grâce à ça, j’étais plutôt partisan du moindre effort et faire juste le strict minimum pour m’en sortir un peu niveau cours. C’était sûrement grâce à ça que j’avais pu intégrer l’université, si en plus il fallait vraiment bosser… Après, ce n’était pas pour rien que j’avais choisi le cursus Arts Sportifs, et surtout pour jouer au Quidditch, c’était mon principal but.
En fait, je n’avais pas vraiment eu le temps de réfléchir pendant longtemps que j’entendis une voix, du côté de la caisse, me demander si j’avais besoin d’aide. Je me tournai et vis cet homme. Clairement, il n’avait pas l’air d’être du coin, et surtout, il n’avait pas du tout la gueule d’un libraire. Est-ce que c’était lui ? C’était bien lui ? Le gars que je cherchais depuis tout ce temps, là en face de moi ? Ça ne pouvait qu’être lui en vrai ? Je n’avais plus vraiment le visage en tête, mais il correspondrait parfaitement. Surtout sur le fait qu’il n’avait pas la tête de l’emploi… Et maintenant ? Il fallait bien que je lui répond non ? J’allais avoir l’air d’un con sinon.. Mais quoi ? Ouai, effectivement, il avait plutôt vu juste, je cherchais bien quelqu’un, et ce quelqu’un, bah c’était toi, mec. D’ailleurs, est-ce qu’il m’avait reconnu, lui ? Est-ce qu’il se souvenait que j’étais le gars qui parlait avec Catalina avant qu’il ne la ramène sur sa moto ? Pour le moment, il avait plus l’air d’être absorbé par son livre que par ma personne. Ils étaient donc tous comme ça les gens qui lisaient des bouquins, à être tellement à fond dedans qu’ils ne faisaient plus vraiment attention à ce qu’ils les entouraient ? Pour Pina, ça avait été un peu la même chose. C’était donc la deuxième personne que j’emmerdais pendant sa lecture. Le concernant, je m’en fichais pas mal si je le dérangeais, contrairement à la cousine de Lina. Bon, il était peut-être temps de lui répondre…
- Euh, ouai effectivement, je recherche bien… J’étais prêt à lui dire que je recherchais une personne, et c’était bien lui, mais bizarrement, je m’arrêtai dans mon élan. Pourquoi ? Si je l’agressais direct, il risquait de ne pas trop apprécier, non ? Je recherche un bouquin pour mon frère, le truc, c’est que j’ai oublié le titre du livre… Tout ce que je sais, c’est que ça concerne la médicomagie. Y’a moyen de m’indiquer l’endroit ? Disais-je en faisant un signe de la main pour savoir où je devais me diriger. Enfin, vous connaissez mieux les lieux que moi, donc je pense que ça irait plus vite que si je cherche… Mon ton n’était pas spécialement avenant. Je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer ce type auprès de Lina.
Ouai, je n’avais rien balancé, du moins, pas encore. Je voulais déjà un peu le jauger. Comment il se comportait face à un inconnu. Si je commençais à parler de Lina, où lui expliquer la situation, il risquait de ne pas être très amicale. Autant que je sache, si, de base, il pouvait être sympa ou non ? Peut-être, qu’encore une fois, je me faisais des fausses idées et que ce gars pouvait être un chic type. Si c’était une connaissance de l’espagnol, ça devait être forcément le cas… Non ?
@Leonardo Moreno
lumos maxima
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Re: Who the f*** are you ? | Leonardo
Ven 23 Avr 2021 - 17:40
Il avait fini par consentir à poser véritablement son regard désabusé sur l’étudiant qui se tenait devant lui, et son sourire se faisait autrement plus goguenard que complaisant : allons donc, qu’est ce qu’il lui racontait, encore ? C’est qu’il avait un radar à bobards, le Costaricien, il les reniflait à des kilomètres à la ronde, et ce gamin là, il était tout sauf clair, transpirant la gêne, incapable de savoir quoi foutre de ses mains, de sa voix, il n’allait pas tarder à trépigner comme un chiot, il en aurait parié sa paye. Et pourtant, il n’était pas friand de jeu d’argent. Alors il haussa un sourcil et, un peu à regret, posa un marque page dans sa lecture du moment et referma lentement, très, très lentement son ouvrage, laissant le presque adolescent dans le suspens de sa réponse. C’était bien trop amusant pour qu’il se refuse d’étirer le silence jusqu’au malaise.
- Hum. Ça dépend.
De qui, de quoi ? Allez savoir, surement d’un tas de choses, mais Leonardo semblait réfléchir, levant les yeux au ciel à la recherche d’une hypothétique réponse à la question de l’étudiant, entre les poutres du plafond cathédrale. Nope, pas une seule trace là haut, tant pis, mais cela faisait mariner encore Mattéo quelques secondes. On se distrayait comme on pouvait. Il se demandait à partir de quand le jeune sportif (c'était obligatoirement un sportif) allait se mettre à faire des bonds dans tous les sens, à faire craquer son cou, des moulinets avec ses bras, et ce genre de choses que l'on fait à vingt ans.
- Ca dépend de l’age de votre frère, selon qu’il soit à Poudlard et fan de séries médicales moldues ou médicomage diplomé, il n’aura pas les mêmes attentes, à n’en pas douter. Si vous n’avez pas la référence de l’ouvrage, vous sauriez me dire si il s’agissait d’un livre cartonné avec des consignes données par un petit dragon, ou plutôt un vademecum obscur écrit tout petit, avec des planches anatomiques particulièrement graphiques ?
Il avait répondu au Wright d’une voix tellement dénuée d’intonation, qu’elle fut amicale ou taquine, qu’il pouvait raisonnablement se retrouver décontenancé. Le libraire avait l’air parfaitement sérieux dans son interrogation, malgré un éclat particulier dans ses prunelles noires. Leo guettait la réaction du garçon, alors que dans son cerveau, les connexions faisaient leurs ouvrages, et qu’il commençait tout doucement à faire les rapprochements. Il était physionomiste, cela faisait littéralement partie de son job, en tant que chasseur de prime, en tant que trafiquant du Styx : il avait l’oeil, n’oubliait jamais un visage, jamais. Ce môme là, c’était celui qui courrait après cette bécasse de Catalina, celui à cause de qui, si il avait bien compris, elle se retrouvait à intervalle régulier à chouiner sur son canapé en vidant son stock de glace aux noix de macadamia et caramel beurre salé. Et maintenant, il se pointait comme une fleur dans sa librairie avec une excuse foireuse et sa tête de fouine adolescente, ben voyons. Dans son dos, il entendait Magda pouffer de rire, gloussant comme une petite fille, joueuse : elle aussi, elle semblait avoir hâte de voir comme Matteo allait se sortir de ce guêpier où il s’était fourré tout seul.
- La médicomagie, c’est au fond à gauche, au rez de chaussée, classement par auteur et par siècle d’édition. Il faut vous accompagner, où vous trouverez tout seul ? Attention aux marches et aux barreaux de l’échelle, un accident, ça arrive tellement vite quand on a la tête ailleurs ...
@Matéo Cooper
lumos maxima
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Re: Who the f*** are you ? | Leonardo
Mar 27 Avr 2021 - 22:02
J’avais commencé à prononcer mon premier mensonge. Bon, il était à moitié vrai, juste le fait que mon frère étudiait la médicomagie, enfin, ça, c’était avant, mais je n’étais pas obligé de le préciser ? Comme tout le reste d’ailleurs… Non ? Bon, peut-être qu’au bout d’un moment, j’allais devoir dire la réelle raison de ma venue dans cette librairie. On le sait tous, ce n’était pas pour venir récupérer un livre… Loin de là. Mais pour le moment, ce n’était pas l’idée. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en demandant cette requête. Clairement, je le faisais chier. C’était pire par rapport à Pina. Elle, elle avait presque un peu plus de sympathie. Là, le gars, il ne cachait en rien son agacement. Il réagissait comme ça avec chaque personne, ou bien ce n’était que sur la mienne ? Pourquoi ça serait que sur la mienne d’abord ? Je lui avais parlé correctement… Non ? Bon, peut-être pas tant que ça. On pouvait dire que j’étais un livre ouvert (vous avez la ref, dans une librairie…), il était difficile pour moi de cacher mes émotions. Alors oui, peut-être qu’il ne faisait que répondre sur la même intonation que la mienne. Dans tous les cas, je le supportais encore moins, ça n’allait pas m’aider… Après, est-ce que mon but c’était de devenir pote avec ce gars ? Sûrement pas non.
J’attendais une réponse, en voilà une. Qui ne m’aidait pas vraiment. Comment ça, « ça dépend » ? Ce n’était pas suffisamment clair ce que je venais de dire ? Pourtant, il me semblait avoir été limpide… Bon, ok, je n’avais pas la référence du bouquin, tout simplement parce que je venais d’inventer cette excuse à la con, mais quand même, il pouvait faire un effort, non ? Du coup, j’attendais une suite, qui, je trouvais, mettait beaucoup de temps à arriver à mon goût. Je plaignais vraiment les clients qui venaient dans cette librairie… Génial comme accueil, vraiment. Il n’y avait pas un livre d’or pour qu’on puisse mettre notre petit avis ? « Le gars à la caisse ? Peut-être un peu plus souriant, et moins blasé de la vie et plus éloquent ? Merci, Cordialement.» Bon, je n’aurai pas écrit ça, mais vous avez compris le concept quoi. Enfin, il décida d’en dire en peu plus, ce n’était pas trop tôt. Plus il s’exprimait, moins je pouvais le blairer. Il était sérieux là ? Il ne se foutait pas un peu de ma gueule ? Il ne pouvait pas me parler normalement, comme avec la plupart de ses clients ? A moins qu’il parlait de cette manière avec tout le monde… Comment un gars pouvait encore occuper ce poste, il n’y avait eu donc aucune plainte ? Bon, après, je ne savais pas depuis combien de temps il travaillait ici, peut-être que ça ne faisait pas si longtemps que ça… Ce qui pouvait expliquer certaines choses. J’essayai de lui répondre le plus calmement possible, mais ce ne fut pas si évident que ça :
- Ouai, plus la deuxième partie là… Ouai, je n’avais pas forcément retenu le nom chelou qu’il avait donné pour nommer un type de livre. Ce n’était pas mon domaine, chacun le sien, n’est-ce pas ? En tout cas, c’était plus dans ce délire là… Du coup, j’dois aller vers où ? Disais-je en indiquant des directions avec ma main.
Je ne savais pas jusqu’où j’allais traîner ce mensonge. Jusqu’au bout ? Genre, j’achète vraiment le livre, qui allait me servir à rien et j’allais repartir avec ? Non, ce n’était pas possible, déjà, je n’allais pas acheter un livre, encore moins un qui ne m’intéressait pas, et ce n’était pas mon but de base. Mais, en fait… C’était quoi mon but ? D’en savoir un peu plus sur ce gars, pour sûr. Dans ma tête, c’était l’effervescence, j’essayais de voir de quelle manière j’allais pouvoir vraiment lui poser les questions qui me trottaient en tête depuis bien trop longtemps maintenant. Il m’indiqua la direction, mais il était obligé de rajouter cette réflexion comme si j’étais un incapable ? Il me prenait pour qui en réalité ? Je n’étais pas capable de me diriger dans une librairie ? Ok, je m’y rendais très peu, voir quasiment pas, mais en quoi ça pouvait être compliqué de se repérer dans ce lieu ? Plus ça allait, plus je me demandais s’il ne m’avait pas reconnu. Non mais, sérieusement, il parlait vraiment comme ça à toutes les personnes qui rentraient ici ? Je le regardai, fixement, avec la mâchoire serrée avant de rétorqué :
- Non mais ça devrait le faire, je devrais m’en sortir… Disais-je avant de prendre la direction qu’on m’avait si bien indiqué. Au final, je fis vite demi-tour. C’était plus fort que moi. Ça ne servait à rien que ça dur plus longtemps… Ça se trouve, ce gars avait déjà tout capté. Dans ma tête, la réflexion fut assez rapide. Plus vite on en parlait, plus vite j’allais me casser d’ici, et plus vite j’allais arrêter de l’emmerder, au final, tout le monde était gagnant, non ? Une fois face à lui, pas trop près non plus, je n’étais pas totalement fou, je repris : Bon ok, je ne viens pas pour un fichu bouquin. Je vais être direct. Comment tu connais Lina ?
Au moins, c’était clair, non ? Je ne passais pas par quatre-chemins, enfin, maintenant. J’espérais très fortement que je ne me trompais pas de personne et que c’était bien ce gars que je recherchais. Sinon, il risquait de ne pas comprendre grand-chose...
@Leonardo Moreno
lumos maxima
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Re: Who the f*** are you ? | Leonardo
Sam 15 Mai 2021 - 16:24
Le gamin avait donc tenu, quoi, cinq solides minutes avant de cracher le morceau. C’était pas énorme, il n’avait pas fallu qu’il le cherche beaucoup, il n’avait pas eu le temps de s’échauffer. On allait pas en faire un langue de plomb, de celui-là. Leo continuait de le suivre du regard, les bras croisés. Il s’amusait, si tant était que l’on pouvait considérer comme de l’amusement le fait d’avoir tellement de longueur d’avance sur la conversation avec un interlocuteur que cela en devenait presque gênant. Néanmoins, il ne pouvait pas lui retirer qu’il avait du cran, de se pointer là, sur son lieu de travail, pour lui demander des comptes, tout de go. A coup sur, il avait du faire la moitié des librairies de la ville jusqu’à lui tomber dessus. S’il lui était apparu plus menaçant, surement que Leo l’aurait très, très mal pris : il n’aimait pas vraiment qu’on le cherche. Pas du tout, même, et qu’un mioche ait pu le suivre à la trace, qu’il voulait pourtant discrète, n’était pas un bon signe. Sa relation avec la p’tite Pajares le rendait donc plus visible, d’une certaine manière. Il faudrait qu’il en tienne compte dans le futur. Il laissa son esprit dériver au gré de cette réflexion un instant, laissant Matéo mariner de longues secondes avant qu’enfin, il ne lui concède une réponse.
- Comment je la connais ? J’imagine que ça compte vraiment pour toi de le savoir, Amigo, pour venir me le demander en plein pendant mes heures de travail …
La voix était basse, comme s’il ne voulait pas déranger le reste des clients, ou alerter le responsable du personnel, sauf qu’à bien y regarder, il n’y avait bien qu’eux deux dans la petite librairie. Alors c’était autre chose. Tout en toisant son interlocuteur, l’américain évaluait l’intérêt de lui prodiguer, ou non, une réponse. Il aurait pu lui dire d’aller cordialement se faire foutre, ou encore que cela ne le regardait pas, mais il était à peu près sur que le garçon ne lacherait pas l’affaire si facilement. C’est qu’on est sacrément con, à vingt ans, surtout quand on a une fille dans la peau. Il aurait pu feindre de ne pas comprendre ce qu’il lui racontait, mais là aussi, il doutait que cela suffise, il devait s’être suffisamment rencardé pour être à peu près sur de lui, malgré son air de bébé labrador abandonné au bord de l’autoroute un soir de départ en vacances. Son dos s’appuya contre l’une des étagères de l’allée principale, alors qu’il haussait les épaules en désinvolture. C’était en tout cas comme ça qu’il avait décidé de prendre les choses.
- C’est une amie de ma petite sœur. Enfin, c’était, puisque cette dernière est morte l’année dernière. Elles étaient dans la même maison. Et toi, comment tu la connais ?
La question était purement rhétorique et, pour tout dire, il en avait en réalité parfaitement rien à carrer. Il n’avait pas besoin d’être un génie pour connecter les points entre eux, il avait l’âge et l’air abruti des gamins qui fréquentaient la fac, ou plutôt que les parents avaient posé là bas comme dans une garderie hors de prix, histoire d’avoir la paix. Ajoutez à cela le fait qu’il avait couru après Cat’ en fin de soirée, passablement ivre, et se tenait devant lui le parfait fratboy, dont Magda se moquait allègrement durant sa premiere et unique année à la faculté. Un vrai bonheur d’en rencontrer un en chair et en os, à défaut de neurones.
@Matéo Cooper
lumos maxima
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Re: Who the f*** are you ? | Leonardo
Mar 18 Mai 2021 - 17:02
Ouai, j’avais craqué… J’en avais marre de jouer un putain de rôle. Je n’étais pas comédien, pas mon domaine. Alors, ça devait se voir à ma gueule que je recherchais juste pas un simple bouquin. Je venais surtout pour le voir, lui. Ce type, qui m’était totalement inconnu, qui avait très, trop proche, à mon goût, avec Catalina. Ouai, j’étais sûrement jaloux de ce gars. Pourtant, c’était peut-être un mec bien, peut-être qu’il s’occupait de Lina, mais ça de manière tout à fait platonique… Non, il ne valait mieux pas que j’ai ses images en tête, ce n’était pas le moment de vrillé. Si ce n’était pas déjà fait… Bah ouai, venir jusqu’ici, dans cette librairie, et en apprendre davantage sur ce gars, c’est que j’avais déjà vrillé depuis longtemps, non ? Il avait toujours cette tête quand on lui parlait ? Du style, je m’en fous complètement de ce que tu me racontes ? Il n’avait donc aucune émotion ce Monsieur ? C’était à se demander. Lui aussi n’était pas un très grand comédien, s’il faisait toujours la même gueule, et n’étant pas très expressif… Il n’allait pas aller très loin. En même temps, son domaine, ça avait l’air d’être les livres… Mais est-ce que c’était vraiment que ça ? D’accord, je faisais peut-être un jugement un peu hâtif… Il était peut-être vraiment réglo et que je me faisais des films depuis le début ?
Il comptait me répondre où on allait rester là comme deux couillons ? J’avais envie de savoir où il l’avait rencontré. Comment il la connaissait. C’était une question simple, non ? Il s’exprima enfin ! Mais encore une fois, il n’avait pas vraiment répondu à ma question. « Amigo »… Vraiment ? Il croyait que j’étais son pote, maintenant ? Pour quelle raison ? Parce que nous avions une connaissance commune ? Non, clairement pas suffisant. En tout cas, il avait raison sur un point. Effectivement, elle comptait vraiment pour moi. Mais ça, n’importe qui aurait pu le deviner, ça ne servait à rien d’être devin. Et donc ? Ça posait un problème si je venais durant ses heures de travail ? Je regardai autour de moi, il n’y avait pas l’air d’avoir foule, donc bon, j’étais persuadé que je ne le dérangeais pas tant que ça, finalement. J’étais même persuadé que ça occuper un peu sa journée, qui devait être d’un barbant… Beaucoup trop calme comme endroit pour moi.
- Effectivement, bien vu… Ce n’était pas très compliqué pour le deviner. Mais, tu n’as pas répondu à ma question « Amigo »… J’avais bien insisté sur ce dernier mot. Ouai, je m’étais permis de le reprendre. Il n’avait pas hésité à l’utiliser, je pouvais me permettre de faire de même ?
Sa façon de se poser contre l’étagère. Pourquoi ce type m’horripilait à ce point ? La moindre chose qu’il pouvait faire, ça m’agaçait. Il comptait me répondre, oui ou merde ? Ouai, ça commençait sérieusement à bouillonner en moi. Cette nonchalance, le mec, il s’en foutait complètement… Lina était une amie, à sa sœur, morte ? Merde. Ok, là, je me sentais un peu con. L’année dernière ? C’était plutôt récent en plus… Je baissai les yeux un court instant, je ne pouvais imaginer la douleur qu’il avait ressentie. Ouai, je n’appréciais pas ce type, mais ce n’était pas pour autant que je ne pouvais pas avoir un peu d’empathie… Je ne voulais même pas imaginer ce que ça pourrait faire si je perdais Elio. J’avais presque eu un avant-goût, ça m’avait suffi. Elle était dans la même maison ? Mais, je connaissais sa sœur ? Si c’était une Wright, je l’avais peut-être déjà rencontré ? Je relevai la tête quand j’entendis qu’il me retournait la question. Qu’est-ce que ça pouvait lui foutre ? Je n’étais pas là pour lui parler de ça…
- Tu veux vraiment savoir comment je l’ai rencontré ? Ça t’intéresse vraiment ? Je crois que ça sert à rien de faire semblant… Non ?
Mais voilà, sa réponse ne m’avait pas totalement satisfaite. Donc quoi ? Parce que c’était le frère d’une amie de Lina, malheureusement décédée, qu’ils se sont retrouvés ? C’était lui qui l’avait retrouvé ? Cherchant à lui apprendre la nouvelle ? Ce n’était pas clair. Je repris assez rapidement, les bras croisés sur mon torse.
- Et c’est tout ? Vous vous êtes retrouvés par hasard ? Pourquoi, je ne t’ai jamais vu avant ? Je côtoie Lina depuis un moment, et c’est la première fois que j’vois ta tête. Donc, du coup, t’es le type qui vient la récupérer quand elle a besoin ? T’es son chauffeur ?
Ok, je m’emballais un peu là… Malgré cette annonce un peu morbide, je n’avais pas décoléré pour autant… Ce n’était sûrement pas une bonne idée de tenir tête à un gars que je connaissais à peine, mais c’était plus fort que moi.
@Leonardo Moreno
lumos maxima
- InvitéInvité
Re: Who the f*** are you ? | Leonardo
Ven 25 Juin 2021 - 20:37
Il n’était pas nécessaire d’être un fin psychologue pour deviner que le garçon était sur les dents, à fleur de peau, quand il s’agissait de la belle espagnole. Il était bien infortuné de se retrouver face à un sorcier qui non seulement n’avait pas d’inclination naturelle à la complaisance face à ce comportement de coq de basse cour, mais qui plus était se sentait à présent d’humeur à le pousser un peu plus dans ses retranchements. Il ne le lâchait pas du regard, de ce regard sombre sous les longs cils noirs et les sourcils bas, qui donnaient plus d’obscurité encore à ses prunelles luisantes d’obsidienne. Il l’observait s’agiter, voir les muscles rouler sous sa peau et ses mâchoires s’enclencher entre deux phrases. Il avait pu être comme ça, lui aussi, à une période révolue de sa vie, quand les émotions débordaient de tous les pores de sa peau en étincelles d’énergie folle, que ses prunelles ne savaient jamais où se poser, comme ses oiseaux estivaux qui meurent de se reposer trop longtemps. Un jeune homme plein de fougue, trop, surement, et ça lui avait attiré quelques emmerdes, à l’époque, et c’était exactement là que le comportement du jeune Cooper le menait, tout droit.
- Pourquoi je devrais te répondre ? Tu te pointes, tu m’interromps dans mon travail, tu me mens sur ce que tu viens faire ici, et ensuite tu me poses des questions sur une gamine qui n’est même pas là pour y répondre elle même. Tu sais comment on appelle ça, chez moi ? A creep. Un perveso vicioso. Et je n’aime pas spécialement ça.
Sa voix était descendue doucement d’une octave, ressemblant à présent bien plus à un feulement sourd de gros félin. Il n’était pas plus grand que Matéo, ni plus costaud d’ailleurs, mais à cet instant, Leonardo le toisait avec la confiance inquiétante du prédateur, alors que son regard s’attardait un instant sur sa carotide, avant de revenir le fixer d’un air peu amène.
- Tu es venu faire perdre son temps au mauvais libraire. Je vais te donner trente secondes pour prendre ton bordel et débarasser mon plancher, sans quoi je serais contraint de me montrer bien plus … Persuasif.
Un petit sourire, sur les lippes uniquement, qui agrémentait la menace à peine voilée, alors qu’il remontait les manches de son pull jusqu’aux coudes, dévoilant tout naturellement les larges cicatrices qui marbraient ses avant bras de zébrures blanches sur sa peau ambrée. D’ordinaire, il serait resté plus modeste, plus en retrait, mais ce garçon là … Il avait une tête d’abruti. Un abruti qui s’ignore, et c’était encore pire, parce que ceux là, ils allaient toujours plus loin, inconscients du danger qu’ils représentaient pour leur entourage. Des putains d’éléphants dans un magasin de porcelaine, des gamins capricieux dans des corps d’adulte.. S’il voulait des réponses, qu’il aille les chercher chez la principale concernée, et son petit doigt lui soufflait qu’il n’était pas suffisamment doté au niveau du caleçon pour aller trouver le sens de la vie aux fins des prunelles orageuses de sa chiquita. Leo avança d'un pas, se rapprochant du jeune sorcier pour effacer la distance respectable socialement entre deux inconnus. Il n’avait plus de temps à lui consacrer, il n’était pas là pour faire du social, non plus.
- Allez gamin. Bouge. Je ne te le répèterai pas une seconde fois.
Trente. Vingt neuf. Vingt huit. Vingt sept …
(« tu lui ferais quand même pas de mal, hein, Leo ? ». Probablement pas, mais on se distrait comme on peut. « t’aurais fait pareil pour moi ? » Pour toi, j’ai creusé des tombes Magda. « Pas faux. Tu as perdu le compte, on en était à vingt trois, et il bouge pas. »)
@Matéo Cooper
lumos maxima
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Re: Who the f*** are you ? | Leonardo
Jeu 1 Juil 2021 - 11:56
Cette manière dont il me prenait de haut, ça commençait à sérieusement m'agacer. Pourtant, si je réfléchissais un peu, c'était un peu normal. Un gars, qu'il connaît ni d'Adam ni d'Ève, venait débarquer à son boulot et commençait limite à l'agresser. J'aurai certainement réagi de la même manière. Mais est-ce que j'étais vraiment apte à réfléchir à ce moment précis ? Pas du tout. C'est comme si j'avais des œillères et je restais sur mon objectif premier: Savoir qui était réellement ce type et comment il connaissait Lina. Bon, j'avais eu un semblant de réponse, c'était sa sœur qui était le lien entre eux. Soeur qui malheureusement, était décédée. Alors oui, c'était bien triste, je ne pouvais pas le nier, mais pour moi, c'était loin d'être suffisant. À partir de quel moment ça allait me convenir ? C'était bien la question. Pas sûr qu'aucune de ses réponses allait me convenir. Ça ne servait à rien de se le cacher, oui, j'étais jaloux. Jaloux de ce gars qui avait l'air d'être présent pour Lina quand elle en avait besoin. Je voulais être ce type. Il avait, peut-être, juste débarqué au mauvais moment, mauvais timing. Lina m'avait avoué ses sentiments, sous la colère, et peu de temps après, elle se cassait avec lui sur sa moto. Ouai, très mauvais timing. Il était probablement, que si je l'avais rencontré dans d'autres circonstances, à un autre moment, peut être que j'aurai été moins "rentre dedans". Après, même si Lina m'aurait fait rencontrer ce libraire, j'aurai sûrement toujours cette méfiance.
Ok, donc voilà qu'il commençait à perdre patience. Apparemment, il n'avait pas l'intention de répondre à mes questions. Je savais être patient quand il le fallait, et j'étais prêt à rester dans cette putain de librairie autant de temps qu'il faut pour en savoir plus. De un, je n'aimais pas vraiment comment il qualifiait Lina, une gamine ? En même temps, il avait quel âge lui ? Et de deux… Un pervers ?! Sérieusement ? C'est lui qui disait ça ? J'avais remarqué son regard qui avait changé, ça s'était assombri, mais ce n'était pas ça qui allait m'effrayer… Je n'avais pas prêté attention à ses premiers mots, car, oui, il venait de résumer plutôt bien la situation, donc, oui, il avait raison sur ce point, mais juste sur ce point seulement.
- Pardon ? Et un gars qui a la quarantaine, qui s'approche d'une "gamine" de 20 ans, c'est pas creepy ça peut-être ?
Je n'avais aucune idée de son âge réel, mais pour moi, il était vieux, c'est tout. J'étais persuadé qu'il était proche de la quarantaine, il avait la gueule. Ou bien, il faisait plus vieux, dommage pour lui. Donc maintenant, c'était des menaces ? Je commençais à cerner le personnage. Comment Lina pouvait côtoyer un gars comme ça. Persuasif ? Vraiment ? Et qu'est-ce qu'il comptait faire au juste ? Nous étions dans une librairie, un autre client pouvait débarquer à tout moment, et pas sûr que ça soit une bonne idée qu'il vienne frapper un jeune dans cette boutique. Ça serait dommage qu'il perd son boulot, non ? Je n'avais pas lâcher son regard, jusqu'au moment où il décida de remonter ses manches. Il jouait à quoi là ? Il voulait prouver quoi surtout ? Ouai, il avait des cicatrices, et alors ? Ça me prouvait qu'une chose, il était vraiment chelou ce gars. Ça me confortait dans l'idée qu'il n'avait rien à faire avec Lina. Il s'approcha, mais je ne bougeais pas. Je passai mes bras derrière moi, m'exposant totalement. Mes mains se joignèrent derrière mon dos. Et maintenant quoi ? On resta quelques instants, à se regarder dans les blanc des yeux, à se toiser, je pouvais constater que j'étais plus grand que lui. Je brisais enfin ce silence où la tension était palpable.
- Je ne bougerai pas. Je ne bougerai pas tant que je n'aurai pas un minimum de réponse. Si je ne bouge pas, tu vas faire quoi ? Me frapper ? Really ? Ici ? Dans la librairie ? Mauvaise idée, non ? Y'a une seule manière pour que j'vienne à dégager de là… Et je crois que tu le sais très bien… Amigo.
Ouai, clairement, je cherchais la merde. Est-ce que je cherchais à ce qu'il me frappe ? C'était à se poser la question. Au moins, j'aurai une preuve que ce type était chelou, et qu'il ne fallait pas lui faire confiance.
@Leonardo Moreno
lumos maxima
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Re: Who the f*** are you ? | Leonardo
Dim 18 Juil 2021 - 16:32
Le gamin s’entêtait pour rien, cherchant à lui faire perdre son sang froid à coup de provocations ridicules. Est-ce que c’était louche que Catalina vive avec lui ? Evidemment que oui, c’était d’ailleurs pour ça qu’il avait commencé par la mettre à la porte, une fois, deux fois, dix fois, mécaniquement, jusqu’à finir par céder devant l’entêtement de la demoiselle et ses airs de chaton abandonné. Clairement, elle n’avait rien à foutre avec lui, colloc singulière, elle aurait été bien mieux entourée de gens de son âge conversant avec des frères et sœurs bien vivants. Seulement voilà, elle avait choisi de rester avec lui, de partager son fantôme, son appartement, sa vie en parallèle de la sienne. Il ne pouvait pas dire qu’il s’en satisfaisait pleinement, mais il s’y habituait, jusqu’à ce que Catalina remette de l’ordre dans ses idées et dans sa vie, et retourne à des fréquentations un peu plus classiques. Elle ne l’entravait pas dans ses activités chtoniennes, et c’était bien là tout ce qui lui importait, au final.
(vingt, dix neuf, dix huit…)
- Je n’ai aucune réponse à t’apporter, Kiddo. Si tu as des questions, tu sais où trouver la principale concernée.
(quinze, quatorze, oulala, il a pas peur lui, tu crois qu’il est brave ou juste con ?)
Mattéo avait levé un menton volontaire et, dans un élan de courage frisant l’inspiration suicidaire, lui tendait presque la joue pour qu’il y appose une délicate et fulgurante mandale. Une ombre passa dans le regard du libraire, qui, le temps d’un flash, visualisa la belle gueule du garçon défigurée, tuméfiée et à la machoire pendante, ses propres phalanges engluées de sang frais qui ne tarderaient pas à durcir et à s’écailler comme de la vieille peinture. Il pourrait, à cet instant, lui casser le nez d’un coup de front aussi rapide qu’implacable. Il pourrait faire courir ses doigts sur sa gorge et les serrer sur sa trachée sans qu’il puisse rien y faire. Il pourrait.. Il pourrait…
- Mary, est ce que tu pourrais venir prendre le relai avec ce jeune homme, s’il te plait ? Je crois que mes compétences en livres pour enfant sont dépassées par ses exigences…
Il avait à peine haussé le ton pour s’adresser à l’une de ses collègues, un peu plus loin, qui les rejoignit avec un sourire doux et avenant. Mary Fastenburry était spécialisée dans la littérature enfantine, inlassable sur le sujet, et elle s’interposa entre les deux hommes avec une aisance déconcertante. Leo avait reculé d’un pas, de deux, fixant le Wright avec un petit sourire faussement navré, un regard ouvertement moqueur. Qu’il aille donc expliquer, le sale gosse, qu’il ne voulait pas vraiment parler de souris verte, de licorne abandonnée et d’ourson qui parle, mais bien de ses malheurs avec une étudiante qui ne voulait plus lui adressé la parole depuis des jours. En attendant, il avait tout le loisir de filer dans la réserve, et là bas, aucun client n’était admis, joli minois ou pas.
(Ben alors, on est pas allé jusqu’à zéro… - tu es déçue ? Presque, tu te ramollis, hermano ? -bah, c’est qu’un gamin, on a d’autres chats à fouette. Mvraou.)
@Matéo Cooper (clin d'oeil à @William Fastenburry)
lumos maxima
(fini pour moi )
- InvitéInvité
Re: Who the f*** are you ? | Leonardo
Dim 25 Juil 2021 - 15:52
J’avais beau le regarder, je ne voyais vraiment ce qu’elle lui trouvait. Qu’est-ce qu’il lui apportait au juste ? C’était juste un chauffeur quand Lina en avait besoin ? Ou il y avait plus que ça. J’avais vite fait compris le lien qui les avait réunis, sa sœur, mais il n’y avait que ça, non ? En tout cas, il était du genre têtu, un peu comme moi malheureusement. Il n’avait pas l’air décidé à m’en dire plus, ce qui était bien dommage. Non, il était même plus du genre à me menacer, clairement. Alors, ouai, je devais probablement être très agaçant à l’heure actuelle, mais de là à me menacer ? Ça en valait la peine ? Peut-être bien oui. Le gars, il ne me connaissait pas vraiment, et je venais le voir à son boulot, avoir des réponses que je pourrais avoir autre part. Mais j’avais l’impression que c’était la voie la plus facile. Comme si c’était plus facile de parler à un inconnu, plutôt qu’à Lina. Ouai, plus simple, lui, je m’en fichais pas mal de ce qu’il pouvait penser de moi, contrairement à Cat’. Et puis, elle m’avait bien fait comprendre qu’elle ne souhaitait plus me voir, je respectais ça, en quelque sorte.
Toujours face à face, je ne scillais pas. Non, je n’étais pas prêt de lâcher, pas maintenant. J’avais l’impression d’être proche du but, enfin, ce n’était qu’une impression. Il me répéta, encore une fois, qu’il n’avait rien à m’avouer. Génial, donc j’allais rester planter là encore longtemps alors. Il me reparlait de Lina, que c’était bien à elle que je devais poser les questions et pas à lui. Ce qui m’agaçait encore plus, c’est qu’il avait sûrement raison, mais j’étais beaucoup trop fier pour me l’avouer vraiment. Maintenant que j’étais arrivé jusqu’ici et que j’avais commencé à lui parler, je ne pouvais pas vraiment faire marche arrière, non ?
Nous restions là, comme deux cons, à se regarder dans le blanc des yeux, attendant je-ne-sais-quoi. Enfin, il savait ce que j’attendais, des réponses. Lui ? Ce qu’il attendait ? Probablement que je me casse. A moins qu’il pensait à autre chose, allait savoir. J’eus un élan d’espoir quand il décida de l’ouvrir à nouveau, mais ce n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais. Sérieusement ? Il battait en retraite ? Il lâchait prise ? Donc quoi ? Ça s'arrêtait là ? C’est tout ? Il n’allait donc vraiment rien me dire ? Je serrai la mâchoire quand je le vis reculer et que je ne pouvais pas y faire grand chose, étant donné que sa collègue était déjà présente, prête à me renseigner sur des bouquins que je m’en fichais royalement. Le pire, c’est que je voyais bien qu’il se foutait de ma gueule. Encore à me rabaisser, me traitant ouvertement de gamin. Je ne l’avais pas lâché du regard quand je décidai de répondre à sa collègue:
- Non mais ça ira, j’vais me débrouiller tout seul, vous embêtez pas...
Je l’avais mauvaise, vraiment. Maintenant, ce libraire était inaccessible et ça ne servait plus à rien que je reste planté là. Je m’éloignai à mon tour, et sortis définitivement de cette librairie de malheur. Finalement, à quoi m’avait servie cette conversation ? A part être encore plus vénère, et encore plus détester ce type, je ne voyais pas. Je n’avais pas vraiment eu de réponse, à part pour sa sœur décédée. C’était probablement une erreur d’être venu ici et de l’avoir confronté, mais c’était plus fort que moi, je n’avais pas pu m’en empêcher. J’allais certainement le regretter plus tard, mais ce n’était pas le cas, pas maintenant en tout cas.
@Leonardo Moreno
lumos maxima
Terminé
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