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Never Have I Ever
Lun 5 Avr 2021 - 15:48
« Je n’ai jamais… ses yeux, d’un havane tendre, cherchèrent un indice partout dans la pièce et dans les univers parallèles d’un royaume flou. Je n’ai jamais… répéta-t-il encore une fois sous le regard attendri et un peu dépité du concierge, comme si ces quelques mots pouvaient donner l’élan nécessaire à son imagination. Je n’ai jamais… je n’ai jamais volé sur un balai ? »
Nathanael souffla des narines, le visage impassible, tandis que sa vie entière défilait devant ses yeux pour la quinzième fois ce soir. Il rigola enfin, mais laissa son verre intact. Triple Karmeilet, brassée par Bosteels – ah, ces jeunes étudiants ne manquaient franchement pas de goût. Il aurait bien voulu le confirmer, mais voilà, c’étaient les règles du jeu : « Je n’ai jamais… ». Quelqu’un disait « je n’ai jamais embrassé une fille » et ceux qui avaient embrassé une fille étaient sacrés du droit bénit de boire, tout en révélant un sombre et dévergondé passé de rouleur de pelles. Si on n’avait pas peur de se faire retourner comme un pyjama de lapin, c’était une façon plutôt cocasse de picoler. Cependant, après avoir fait le tour des excentricités génésiques juvéniles et estudiantines sans que Nath n’ait eu le bénéfice de prendre la moindre gorgée, les questions devinrent de plus en plus piteusement banales. Non, il n’avait jamais créé de compte Facebook, Instagram ou Twitter ; non, il n’avait jamais mangé de chocogrenouilles, reniflé l’amortentia ou bu du bièraubeurre ; et non, il n’avait jamais vu une licorne, possédé un hibou ou un rat ; et du coup non, il n’était jamais même monté sur un balai.
Le jeune homme au regard joliment fauve fit des allers retours entre l’expression désabusée du concierge et son verre plein, attendant qu’il daigne enfin avouer sa défaite au lieu de demeurer l’énigme qu’il fut jusqu’à maintenant. Mais ses bras restèrent résolument croisés et sa résolution infaillible, faisant choir l’espoir de l’étudiant comme une feuille morte en plein milieu de l’automne. Il grimaça, gentiment agacé mais encore patient et joueur, déterminé à percer cet homme qui paraissait n’avoir rien accompli dans son existence.
« Mais c’est pas possible ! s’écria-t-il enfin, soit tu mens, soit tu es… il parut chercher, confus, une vie raisonnable qui n’aurait légitimement rien vécu : … un moine ! Je n’ai jamais brassé de la bière artisanale ou fabriqué du fromage ? »
Son enthousiasme forcené allongea sur les lèvres du concierge un léger sourire. Mais il était un joueur scrupuleux et ne révélait jamais rien, veillant à ne pas enfreindre les règles :
« C’est à mon tour » trancha-t-il, impartial mais bienveillant.
Le jeune homme avait fait des efforts pourtant. Il s’était même longuement aventuré dans le monde moldu pour peut-être débusquer un cracmol dissimulé, mais manque de pot, au « je n’ai jamais pratiqué de magie », Nathanael eut enfin le droit de boire et s’en fut fini des élucubrations d’un autre monde. Le pauvre étudiant, désarmé par le regard franc du concierge, sentit toute sa stratégie se dissoudre sans être parvenu à mettre le doigt sur l’ombre d’une vérité le concernant, à part celle qu’une baguette fut en la possession du joueur indéchiffrable. Ce qu’il ne savait pas en revanche, c’était que Nathanael maniait sa baguette comme une étudiante infirmière l’aiguille à perfusion : avec une bonne dose de hasard. Il ne le blâmait pas, c’était un jeu que la présence du concierge rendait infiniment plus difficile, pour ne pas dire qu’il en réinventait tout bonnement les règles. Là où le but du jeu était de découvrir les moindres secrets de son interlocuteur en slalomant entre le banal et l’excentrique sans jamais les effleurer, Nathanael mettait en exergue ces deux extrémités. En se rendant compte qu’il ne buvait jamais en réponse aux propositions raisonnablement régulières, les gens finissaient souvent par bifurquer vers l’ordinaire le plus commun. Mais comme leur curiosité tout aussi conventionnelle n’en sortait que rarement satisfaite – ce jeu ne pouvant se contenter des « je n’ai jamais dormi » - ils fourchaient vers un pittoresque des plus fécond : « je n’ai jamais subi une fouille anale », « je n’ai jamais pris l’avion avec des serpents exotiques dans mon slip », « je n’ai jamais passé un examen à la place de mon frère jumeau ». Mais Nathanael n’était pas non plus fantasque à ce point ; suffisamment cependant pour n’avoir jamais commandé de pizza : ce n’était pas kascher.
Le pire étant qu’il avait effectivement brassé de la bière dans les cuves de huit-cents litres de la fac de chimie pendant ses études, mais le jeune homme au regard gracieux et aux longs cils maures avait énuméré trop d’options, et la vérité ne pouvait être que complète, jamais partielle…
Nathanael posa son long visage dans le creux de sa large paume et réfléchit un instant. A force d’entendre des lieux communs, il avait fini par se forger un répertoire de questions statistiquement plausibles, par opposition à ce qu’il avait effectivement raté dans sa vie singulière, à quelques exceptions près.
« Je n’ai jamais fantasmé sur une cousine » dit-il avec un sourire en coin, la tête penchée pour dégager son regard de la cascade de boucles soyeuses et noires.
« Ha ! » lâcha l’étudiant spontanément, victorieux de son verre presque vide qu’il n’avait enfin pas à toucher.
Mais au milieu de son élan triomphant, il parut réfléchir un instant et son visage perdit de sa belle superbe en fondant sous la chaleur de son introspection. Ses lèvres entrouvertes tremblèrent et son regard s’obscurcit légèrement, avant qu’il ne s’écrie soudain :
« Merde ! »
Nathanael s’esclaffa en voyant le jeune homme se saisir de son verre à pleines mains pour en boire une longue lampée vaincue et contrariée.
« T’as une photo ? Elle est bonne ? Elle s’appelle comment ? » le taquina le concierge en s’avançant sur le comptoir, les sourcils agiles.
L’étudiant se défendit d’un geste lâcha, niant les faits après les avoir tacitement avoués, puis, le cheveu terne et la voix résignée, il sortit son téléphone et se mit à chercher dans son répertoire la photo de ses fantasmes juvéniles. Un fait étonnamment commun dans les familles nombreuses, entre la cousine, le cousin, la belle-mère, le beau-père, surtout si l’un des vieux avait décidé de se choisir quelqu’un de plus jeune pour compenser un manque de confiance en soi.
Ils se penchèrent tous deux au-dessus du téléphone, chacun la soif à la gorge pour des raisons différentes, inventoriant avec un humour retrouvé les attributs agréables de cette famille rapprochée. Mais le jeune homme, pas encore vaincu, se redressa soudain en faisant preuve d’une détermination sans bornes et l’air sérieux, la mâchoire serrée et les sourcils froncés, il revint à la charge :
« Je n’ai jamais demandé quelqu’un en mariage. »
Après un soupir devenu récurent, Nathanael se frotta le front, désabusé. Lorsqu’il releva la tête de la coupe de ses mains, l’étudiant le regardait encore, attendant patiemment le verdict du verre. Le concierge, résolu par son enthousiasme à trouver une solution à cette situation sans issue, passa une main dans ses cheveux et sans rien dire ni faire, regarda autour de lui. Il chercha un temps, s’agita, se retournant sur son tabouret de comptoir jusqu’à s’arrêter complètement : une jeune femme à qui il avait fait dos jusqu’à maintenant pour satisfaire l’intérêt de son interlocuteur, paraissait attendre son verre – ou écouter leur conversation. Abandonnant l’étudiant d’un geste intimant l’attente, Nathanael se retourna de tout corps vers la jeune femme et s’illustra d’une expression respectueuse de circonstance. La pâle beauté le frappa plus que ce qu’avait présagé son gracieux profil, et son intérêt devint poliment honnête, louant l’éclat blond de l’admiration qu’elle imposait sans efforts. Un soupçon de rouge sur ses lèvres lui prêtait une élégance fatale que renforçait la roseur passablement ivre, mais douillette et charmante, de ses joues. Nathanael la considéra un instant, humble et attentif, sa délicatesse lui rendant petit à petit sa timidité oubliée. Il respira, soudain suffisamment troublé pour éprouver un début d’anxiété, mais sa résolution s’était faite et, tout en écartant du revers de sa main blanche aux jointures étroites la mèche de merle noir qui avait glissé sur son front, il lui demanda d’une voix profonde et légèrement émue :
« Mademoiselle… consentiriez-vous à m’épouser ? »
Il avait trop de considération pour le mariage, aussi sa question demeura franche, courageuse que parce qu’il était certain de récolter un refus offusqué. Mais il y eut dans sa proposition une exaltation ardente, mue par les émotions qui justifiaient un tel engagement, infini compliment à l’être qui nous était cher. Il n’aurait osé priver la jeune femme d’un tel hommage, aussi sincère que le rendait possible leur respective condition d’inconnus, victime qu’elle fut de son manque d’expérience, car il s’agissait-là de sa première déclaration. La réponse importait peu, car le jeu exigeait de lui qu’il se contentât de demander et non d’être accepté, mais il attendit quand même par estime envers des sentiments profonds et précieux.
@Juliet Blackthorn
Nathanael souffla des narines, le visage impassible, tandis que sa vie entière défilait devant ses yeux pour la quinzième fois ce soir. Il rigola enfin, mais laissa son verre intact. Triple Karmeilet, brassée par Bosteels – ah, ces jeunes étudiants ne manquaient franchement pas de goût. Il aurait bien voulu le confirmer, mais voilà, c’étaient les règles du jeu : « Je n’ai jamais… ». Quelqu’un disait « je n’ai jamais embrassé une fille » et ceux qui avaient embrassé une fille étaient sacrés du droit bénit de boire, tout en révélant un sombre et dévergondé passé de rouleur de pelles. Si on n’avait pas peur de se faire retourner comme un pyjama de lapin, c’était une façon plutôt cocasse de picoler. Cependant, après avoir fait le tour des excentricités génésiques juvéniles et estudiantines sans que Nath n’ait eu le bénéfice de prendre la moindre gorgée, les questions devinrent de plus en plus piteusement banales. Non, il n’avait jamais créé de compte Facebook, Instagram ou Twitter ; non, il n’avait jamais mangé de chocogrenouilles, reniflé l’amortentia ou bu du bièraubeurre ; et non, il n’avait jamais vu une licorne, possédé un hibou ou un rat ; et du coup non, il n’était jamais même monté sur un balai.
Le jeune homme au regard joliment fauve fit des allers retours entre l’expression désabusée du concierge et son verre plein, attendant qu’il daigne enfin avouer sa défaite au lieu de demeurer l’énigme qu’il fut jusqu’à maintenant. Mais ses bras restèrent résolument croisés et sa résolution infaillible, faisant choir l’espoir de l’étudiant comme une feuille morte en plein milieu de l’automne. Il grimaça, gentiment agacé mais encore patient et joueur, déterminé à percer cet homme qui paraissait n’avoir rien accompli dans son existence.
« Mais c’est pas possible ! s’écria-t-il enfin, soit tu mens, soit tu es… il parut chercher, confus, une vie raisonnable qui n’aurait légitimement rien vécu : … un moine ! Je n’ai jamais brassé de la bière artisanale ou fabriqué du fromage ? »
Son enthousiasme forcené allongea sur les lèvres du concierge un léger sourire. Mais il était un joueur scrupuleux et ne révélait jamais rien, veillant à ne pas enfreindre les règles :
« C’est à mon tour » trancha-t-il, impartial mais bienveillant.
Le jeune homme avait fait des efforts pourtant. Il s’était même longuement aventuré dans le monde moldu pour peut-être débusquer un cracmol dissimulé, mais manque de pot, au « je n’ai jamais pratiqué de magie », Nathanael eut enfin le droit de boire et s’en fut fini des élucubrations d’un autre monde. Le pauvre étudiant, désarmé par le regard franc du concierge, sentit toute sa stratégie se dissoudre sans être parvenu à mettre le doigt sur l’ombre d’une vérité le concernant, à part celle qu’une baguette fut en la possession du joueur indéchiffrable. Ce qu’il ne savait pas en revanche, c’était que Nathanael maniait sa baguette comme une étudiante infirmière l’aiguille à perfusion : avec une bonne dose de hasard. Il ne le blâmait pas, c’était un jeu que la présence du concierge rendait infiniment plus difficile, pour ne pas dire qu’il en réinventait tout bonnement les règles. Là où le but du jeu était de découvrir les moindres secrets de son interlocuteur en slalomant entre le banal et l’excentrique sans jamais les effleurer, Nathanael mettait en exergue ces deux extrémités. En se rendant compte qu’il ne buvait jamais en réponse aux propositions raisonnablement régulières, les gens finissaient souvent par bifurquer vers l’ordinaire le plus commun. Mais comme leur curiosité tout aussi conventionnelle n’en sortait que rarement satisfaite – ce jeu ne pouvant se contenter des « je n’ai jamais dormi » - ils fourchaient vers un pittoresque des plus fécond : « je n’ai jamais subi une fouille anale », « je n’ai jamais pris l’avion avec des serpents exotiques dans mon slip », « je n’ai jamais passé un examen à la place de mon frère jumeau ». Mais Nathanael n’était pas non plus fantasque à ce point ; suffisamment cependant pour n’avoir jamais commandé de pizza : ce n’était pas kascher.
Le pire étant qu’il avait effectivement brassé de la bière dans les cuves de huit-cents litres de la fac de chimie pendant ses études, mais le jeune homme au regard gracieux et aux longs cils maures avait énuméré trop d’options, et la vérité ne pouvait être que complète, jamais partielle…
Nathanael posa son long visage dans le creux de sa large paume et réfléchit un instant. A force d’entendre des lieux communs, il avait fini par se forger un répertoire de questions statistiquement plausibles, par opposition à ce qu’il avait effectivement raté dans sa vie singulière, à quelques exceptions près.
« Je n’ai jamais fantasmé sur une cousine » dit-il avec un sourire en coin, la tête penchée pour dégager son regard de la cascade de boucles soyeuses et noires.
« Ha ! » lâcha l’étudiant spontanément, victorieux de son verre presque vide qu’il n’avait enfin pas à toucher.
Mais au milieu de son élan triomphant, il parut réfléchir un instant et son visage perdit de sa belle superbe en fondant sous la chaleur de son introspection. Ses lèvres entrouvertes tremblèrent et son regard s’obscurcit légèrement, avant qu’il ne s’écrie soudain :
« Merde ! »
Nathanael s’esclaffa en voyant le jeune homme se saisir de son verre à pleines mains pour en boire une longue lampée vaincue et contrariée.
« T’as une photo ? Elle est bonne ? Elle s’appelle comment ? » le taquina le concierge en s’avançant sur le comptoir, les sourcils agiles.
L’étudiant se défendit d’un geste lâcha, niant les faits après les avoir tacitement avoués, puis, le cheveu terne et la voix résignée, il sortit son téléphone et se mit à chercher dans son répertoire la photo de ses fantasmes juvéniles. Un fait étonnamment commun dans les familles nombreuses, entre la cousine, le cousin, la belle-mère, le beau-père, surtout si l’un des vieux avait décidé de se choisir quelqu’un de plus jeune pour compenser un manque de confiance en soi.
Ils se penchèrent tous deux au-dessus du téléphone, chacun la soif à la gorge pour des raisons différentes, inventoriant avec un humour retrouvé les attributs agréables de cette famille rapprochée. Mais le jeune homme, pas encore vaincu, se redressa soudain en faisant preuve d’une détermination sans bornes et l’air sérieux, la mâchoire serrée et les sourcils froncés, il revint à la charge :
« Je n’ai jamais demandé quelqu’un en mariage. »
Après un soupir devenu récurent, Nathanael se frotta le front, désabusé. Lorsqu’il releva la tête de la coupe de ses mains, l’étudiant le regardait encore, attendant patiemment le verdict du verre. Le concierge, résolu par son enthousiasme à trouver une solution à cette situation sans issue, passa une main dans ses cheveux et sans rien dire ni faire, regarda autour de lui. Il chercha un temps, s’agita, se retournant sur son tabouret de comptoir jusqu’à s’arrêter complètement : une jeune femme à qui il avait fait dos jusqu’à maintenant pour satisfaire l’intérêt de son interlocuteur, paraissait attendre son verre – ou écouter leur conversation. Abandonnant l’étudiant d’un geste intimant l’attente, Nathanael se retourna de tout corps vers la jeune femme et s’illustra d’une expression respectueuse de circonstance. La pâle beauté le frappa plus que ce qu’avait présagé son gracieux profil, et son intérêt devint poliment honnête, louant l’éclat blond de l’admiration qu’elle imposait sans efforts. Un soupçon de rouge sur ses lèvres lui prêtait une élégance fatale que renforçait la roseur passablement ivre, mais douillette et charmante, de ses joues. Nathanael la considéra un instant, humble et attentif, sa délicatesse lui rendant petit à petit sa timidité oubliée. Il respira, soudain suffisamment troublé pour éprouver un début d’anxiété, mais sa résolution s’était faite et, tout en écartant du revers de sa main blanche aux jointures étroites la mèche de merle noir qui avait glissé sur son front, il lui demanda d’une voix profonde et légèrement émue :
« Mademoiselle… consentiriez-vous à m’épouser ? »
Il avait trop de considération pour le mariage, aussi sa question demeura franche, courageuse que parce qu’il était certain de récolter un refus offusqué. Mais il y eut dans sa proposition une exaltation ardente, mue par les émotions qui justifiaient un tel engagement, infini compliment à l’être qui nous était cher. Il n’aurait osé priver la jeune femme d’un tel hommage, aussi sincère que le rendait possible leur respective condition d’inconnus, victime qu’elle fut de son manque d’expérience, car il s’agissait-là de sa première déclaration. La réponse importait peu, car le jeu exigeait de lui qu’il se contentât de demander et non d’être accepté, mais il attendit quand même par estime envers des sentiments profonds et précieux.
@Juliet Blackthorn
- Juliet BlackthornADMIN - Baby sixtine - Little sun
- » parchemins postés : 1972
» miroir du riséd : ester expósito
» crédits : alcaline (ava) ; crackship (code sign) ; chaton (gif sign)
» multinick : miguel pajares & calliope muller & andrew hill
» âge : 24 ans (depuis le 02/09/2023)
» situation : fiancé à son cousin nullus blackthorn.
» année d'études : 6eme année
» options obligatoires & facultatives : ㅡ options obligatoires :▣ Potion (+), Sortilèges (+) et Médicomagie (++)ㅡ options facultatives :▣ Etude des Runes (++).
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» nature du sang : sang-pur
» gallions sous la cape : 4258
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: Never Have I Ever
Mer 7 Avr 2021 - 0:01
Avoir @Lorcan Tamaharu comme chaperon, c’était comme demander à un enfant de surveiller un paquet de bonbons. Vous pouvez êtes sûre que la mission sera remplie mais que y’aura un problème quelque part à la fin… Cette soirée avait commencé avec quelques cocktails et un peu de danse. Il fallait toujours quelques verres pour que Juliet se déride un peu. On ne pouvait pas vraiment retirer vingt et un an d’éducation stricte d’un coup d’un seul. Alors Juliet s’était un peu trémoussée sur la piste de danse en compagnie de @Ymkje de Booij , un verre de mojito à la main avant de finir par aller s’installer sur les banquettes avec le fiancé de son ex roomate.
Entre taquineries et petits défis entre amis, les deux jeunes étudiants avaient bu bien plus que de raison et si Lorcan encaissait parfaitement bien les cocktails et les shooters, ce n’était pas le cas de la jeune Blackthorn qui commençait à voir le monde tanguer un petit peu et à ressentir les effets de l’alcool dans son coeur. Tout d’un coup le monde était une mine de possibilité, un terrain de jeu, un incroyable champs d’opportunités de s’amuser. Et après tout ce qu’elle avait pu vivre récemment, elle était ravie de le découvrir.
Et après avoir chatouillé toutes ces possibilités en compagnie du Tamaharu, ce dernier avait décidé de laisser Juliet voler de ses propres ailes un petit peu. La jeune Blackthorn était presque persuadée que Lucrèce ne lui avait donné que permission de minuit, ce pourquoi il l’avait abandonnée avec un défi de taille : séduire le concierge.
Il s’était installé plusieurs heures plus tôt au bar du Vampire Night. Il discutait, parfois vivement, avec des étudiants que Juliet ne connaissait pas et il avait à peine touché à son verre alors que Juliet en avait bu deux de plus. Juliet six verres, la Juliet open-bar. Quand Lorcan lui avait proposé ce défi, elle avait levé les yeux au ciel. Comment pouvait elle avoir la moindre chance avec le concierge ? Elle apparentait presque Nathaniel Cohen à un Professeur. Et finalement, elle avait accepté.
Elle avait donc abandonné son verre vide et portée par ses escarpins argentés et sa robe noire au dos nu vertigineux, elle s’était retrouvée accoudée au bar pour commander un autre verre et en profiter pour se rapprocher un peu du sorcier qu’avait ciblé son ami. Dans le dos de ce dernier, elle écoutait la conversation qu’il entretenait avec l’étudiant. Au début elle n’y comprenait rien… Juliet n’avait pas grande expérience dans les soirées estudiantines et ce jeu ne lui était pas familier. Malgré les litres de cocktails avalés, elle finit par en comprendre le sens… Elle était si absorbée par la conversation, cherchant le moment opportun pour intervenir et voler l’attention du sorcier qu’elle sursauta tandis qu’il se tourna vers elle pour lui demander sa main.
- Mais avec grand plaisir !
Ses mains avaient déjà prit celles du concierge comme s’ils n’étaient pas de parfaits inconnus. Ses mots, comme ses gestes étaient vaillamment encouragé par le rhum qu’elle avait ingéré plus tôt dans la soirée. Ou était ce le gin ? Elle ne saurait le dire avec précision. Un éclat de rire presque innocent vint ponctuer son acceptation. Voulait elle épouser cet homme ? Mais pourquoi pas ma foi. De toute façon, en terme de fiancé, elle ne pouvait décidément par faire pire, n’est ce pas ? De nouveau elle rit avant d’ajouter :
- Prenons quand même le temps d’en discuter un peu d’abord. Mes dernières expériences en terme de fiançailles n’ont pas été très heureuses. Tout au plus pour aujourd’hui je peux vous accorder un verre. Non. Disons un baiser. Pour couper la citrouille en deux.
Elle sourit tandis que le serveur glisse vers elle un nouveau cocktail. Elle attrape la petite brochette de bonbons qui trône dessus et retire le premier, une fraise rouge, qu’elle met à la bouche. Elle tend le second à son interlocuteur.
- Le premier repas des futurs époux ?
Demande-t-elle, feintant l’innocence.
Entre taquineries et petits défis entre amis, les deux jeunes étudiants avaient bu bien plus que de raison et si Lorcan encaissait parfaitement bien les cocktails et les shooters, ce n’était pas le cas de la jeune Blackthorn qui commençait à voir le monde tanguer un petit peu et à ressentir les effets de l’alcool dans son coeur. Tout d’un coup le monde était une mine de possibilité, un terrain de jeu, un incroyable champs d’opportunités de s’amuser. Et après tout ce qu’elle avait pu vivre récemment, elle était ravie de le découvrir.
Et après avoir chatouillé toutes ces possibilités en compagnie du Tamaharu, ce dernier avait décidé de laisser Juliet voler de ses propres ailes un petit peu. La jeune Blackthorn était presque persuadée que Lucrèce ne lui avait donné que permission de minuit, ce pourquoi il l’avait abandonnée avec un défi de taille : séduire le concierge.
Il s’était installé plusieurs heures plus tôt au bar du Vampire Night. Il discutait, parfois vivement, avec des étudiants que Juliet ne connaissait pas et il avait à peine touché à son verre alors que Juliet en avait bu deux de plus. Juliet six verres, la Juliet open-bar. Quand Lorcan lui avait proposé ce défi, elle avait levé les yeux au ciel. Comment pouvait elle avoir la moindre chance avec le concierge ? Elle apparentait presque Nathaniel Cohen à un Professeur. Et finalement, elle avait accepté.
Elle avait donc abandonné son verre vide et portée par ses escarpins argentés et sa robe noire au dos nu vertigineux, elle s’était retrouvée accoudée au bar pour commander un autre verre et en profiter pour se rapprocher un peu du sorcier qu’avait ciblé son ami. Dans le dos de ce dernier, elle écoutait la conversation qu’il entretenait avec l’étudiant. Au début elle n’y comprenait rien… Juliet n’avait pas grande expérience dans les soirées estudiantines et ce jeu ne lui était pas familier. Malgré les litres de cocktails avalés, elle finit par en comprendre le sens… Elle était si absorbée par la conversation, cherchant le moment opportun pour intervenir et voler l’attention du sorcier qu’elle sursauta tandis qu’il se tourna vers elle pour lui demander sa main.
- Mais avec grand plaisir !
Ses mains avaient déjà prit celles du concierge comme s’ils n’étaient pas de parfaits inconnus. Ses mots, comme ses gestes étaient vaillamment encouragé par le rhum qu’elle avait ingéré plus tôt dans la soirée. Ou était ce le gin ? Elle ne saurait le dire avec précision. Un éclat de rire presque innocent vint ponctuer son acceptation. Voulait elle épouser cet homme ? Mais pourquoi pas ma foi. De toute façon, en terme de fiancé, elle ne pouvait décidément par faire pire, n’est ce pas ? De nouveau elle rit avant d’ajouter :
- Prenons quand même le temps d’en discuter un peu d’abord. Mes dernières expériences en terme de fiançailles n’ont pas été très heureuses. Tout au plus pour aujourd’hui je peux vous accorder un verre. Non. Disons un baiser. Pour couper la citrouille en deux.
Elle sourit tandis que le serveur glisse vers elle un nouveau cocktail. Elle attrape la petite brochette de bonbons qui trône dessus et retire le premier, une fraise rouge, qu’elle met à la bouche. Elle tend le second à son interlocuteur.
- Le premier repas des futurs époux ?
Demande-t-elle, feintant l’innocence.
SUNSHINE
I got you, moonlight, i'm your sunshine. I need you all night, come on, moove with me. I'm levitating.
- pride:
- InvitéInvité
Re: Never Have I Ever
Mer 7 Avr 2021 - 17:18
Même avant d’avoir reçu la réponse, à son seul regard d’une clarté joueuse, Nathanael sut qu’il avait péché par excès d’orgueil. Loin de lui l’idée que cela put être un jeu, un défi ou un sujet de plaisanterie ; sa franchise formelle peinait à dépasser les strates de sous-entendus et de non-dits que dissimulait parfois un ton mystérieusement équivoque. Il lui fut quasiment impossible d’exprimer avec assez de force ce sursaut, cet éclair, ce choc de réciprocité lucide qu’il éprouva durant les brèves secondes, noyées dans la lumière dorée des projecteurs nerveux, pendant lesquelles leurs regards se croisèrent pour la première fois. Le sien, condamné à demeurer dans la nuit éternelle de ses yeux noirs ; celui de la jeune femme, un bleu radieux éclaboussé par un vermeil éclatant, comme un trésor au fond d’un lac. Tout son dégoût naturel ne put le résoudre à retirer prestement ses mains de celles, douces et graciles, de l’étudiante. A forcer d’éviter tout réconfort, il lui arrivait d’oublier cette chaleur particulière, ce chatoiement soyeux qui se répandait en une vague presque douloureuse le long de la corde la plus sensible et la plus secrète de son corps engourdi. Seul un trait rigide de son caractère lui fit, par principe, retirer une seule et unique main de cette étreinte pour saisir sa gorgée victorieuse d’un verre presque plein. Il avait gagné ce droit après tout en la demandant en mariage. Ses doigts retournèrent se lover dans les ceux d’une paume qu’il éprouva de plus en plus tendrement pour une raison qui lui échappait.
Bien sûr, il savait instinctivement, en écoutant le ton espiègle prononcé par de lèvres humides, que la situation ne trouverait pas son aboutissement avec une bague sur une artère de cœur, la vena amoris… Mais la douceur de sa figure, de son sourire, furent choses tout à fait spéciales. Quoi que le rictus esquissé fût celui des ardeurs promises, il y avait dans son expression le reflet humain, exquis, d’une forme d’abandon un peu ému.
Peu de choses étaient capables de pousser une jeune femme à accepter l’offre d’un inconnu, aussi continua-t-il à considérer cet engagement avec toute la déférence qu’imposait le scintillement prismatique d’une âme souriant d’une joie presque lasse. Et pour une minute éternelle, leurs mains demeurèrent enlacées dans l’espace rendu muet par la surdité du trouble tenace, achevé par son rire désinvolte et aux harmoniques coincées dans le sentimental. Nathanael la considéra, joyeusement leste, à travers le prisme de son scrupule, se demandant pourquoi ce beau visage avait accepté une révérence aussi intime. Sa propre constance lui fit considérer cet engagement comme celui d’une toute autre nature, ou plutôt comme ce qui devait finalement être la quintessence du mariage : une réciprocité infaillible à deux.
« Prenons quand même le temps d’en discuter un peu d’abord… » lui dit-elle en riant de ces rires qui consolaient du tragique, livrant, involontairement peut-être, un début de vérité.
Nathanael, prêt à l’épouser, l’épousa des yeux déjà, accordant que sa plaisanterie lui valait à présent d’être le mari occasionnel auprès duquel on s’appliquait pendant une heure, un soir, à défaut de pouvoir le faire pendant toute une vie. Opportuniste ?
Elle méritait d’être l’élue d’au moins un cœur pour cette nuit.
« Tout au plus pour aujourd’hui je peux vous accorder un verre. Non. Disons un baiser. Pour couper la citrouille en deux. »
Rien qu'à l'effluve sucrée que dégageait son souffle, Nael put deviner qu'elle avait eu la main particulièrement leste sur les cocktails fruités, ceux qui montaient à la tête. Il put aussi deviner, derrière le bleu nébuleux de ses yeux, une pointe d'amusement à l’égard de cette situation. Solennellement, elle sépara la brochette de bonbon en deux, portant à ses lèvres écarlates une fraise acidulée avant de lui tendre sa jumelle :
« Le premier repas des futurs époux ? » le taquina-t-elle habillement.
Les yeux noirs du concierge firent le voyage entre le bonbon, les joues rosées de la jeune femme, dans un sens puis dans l'autre. Il était touché par ce visage que l'alcool avait rendu aussi pétulant qu’un verre de champagne. Et puis, surtout, il était de ceux pour qui les promesses, même les plus joueuses, ne se voyaient jamais délestées du poids du devoir. D'un geste doux, il récupéra la gourmandise et la porta à ses lèvres. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas enfreint les sacrosaintes règles de la Kashroute, mais s'il fallait niveler par priorité ses engagements, le mariage détrônait tout le reste. Que cela fut par amusement ou non, il y avait des paroles que l'on ne pouvait pas reprendre parce qu'une fois prononcées, elles s'inscrivaient dans le marbre des convictions.
« Le premier partage, surtout » objecta-t-il en faisant rouler la fraise contre ses dents, avant de croquer dedans.
Un liquide chaud nimba sa langue. Sans surprise, on avait infusé la fraise tagada de rhum, donnant à l'alcool des arômes aux rondeurs sucrées. Et tandis qu'il appelait le serveur, Nathanael souleva son corps du tabouret sur lequel il était installé pour venir chatouiller de ses lèvres l'oreille du barman, à qui il formula sa demande chuchotée.
« Il faut faire les choses dans l'ordre, Mademoiselle » fit-il en se rasseyant de manière énigmatique.
Nathanael était quelqu'un de loyal. Lorsqu'il faisait une promesse, que cela fut auprès de lui-même ou d'un tiers, il se devait de mener cet engagement jusqu'au bout. Raison pour laquelle il évitait de parler pour ne rien dire et ne promettait rien qu'il ne lui fut ensuite possible d'accomplir. Celui capable de lui arracher un engagement ne comprenait que rarement ce qu'il venait d'obtenir mais l'astrophysicien, lui, en avait toujours pleinement conscience. Sa dévotion n'avait alors que très peu de limites, tant il estimait que sa parole ne pouvait être changeante. Intégrité, chevaleries d’un autre âge peut-être, principes un peu vieillots et suffisamment dénués du second degré pour être risibles.
« Merci » reprit le concierge tandis que le barman déposait devant lui l'objet de sa requête sans plus s'en formaliser.
Ce qui était bien dans les bars, c’était que plus rien ne pouvait étonner personne passé une certaine heure, remarqua l'astrophysicien tandis qu'il triturait le petit cercle noir entre ses doigts, avant de le porter à ses lèvres fines.
« Deux petites secondes » requerit-il en croquant dedans.
Quelques manipulations et entortillement plus tard, le jeune homme lui prit délicatement la main, avant d'y déposer avec une fierté tout enfantine sa création.
« C'est du réglisse vingt-quatre carats, précisa-t-il, s'improvisant joaillier sucré avec panache. Je peux au moins essayer de faire en sorte que ces noces de guimauve ne vous déçoivent pas, dussent-elles durer quelques minutes ou quelques heures. On peut se contenter d’un verre en attendant de voir si les promesses tenues mènent à un baiser. Que dois-je donc faire pour me distinguer de mes prédécesseurs ? »
@Juliet Blackthorn
Bien sûr, il savait instinctivement, en écoutant le ton espiègle prononcé par de lèvres humides, que la situation ne trouverait pas son aboutissement avec une bague sur une artère de cœur, la vena amoris… Mais la douceur de sa figure, de son sourire, furent choses tout à fait spéciales. Quoi que le rictus esquissé fût celui des ardeurs promises, il y avait dans son expression le reflet humain, exquis, d’une forme d’abandon un peu ému.
Peu de choses étaient capables de pousser une jeune femme à accepter l’offre d’un inconnu, aussi continua-t-il à considérer cet engagement avec toute la déférence qu’imposait le scintillement prismatique d’une âme souriant d’une joie presque lasse. Et pour une minute éternelle, leurs mains demeurèrent enlacées dans l’espace rendu muet par la surdité du trouble tenace, achevé par son rire désinvolte et aux harmoniques coincées dans le sentimental. Nathanael la considéra, joyeusement leste, à travers le prisme de son scrupule, se demandant pourquoi ce beau visage avait accepté une révérence aussi intime. Sa propre constance lui fit considérer cet engagement comme celui d’une toute autre nature, ou plutôt comme ce qui devait finalement être la quintessence du mariage : une réciprocité infaillible à deux.
« Prenons quand même le temps d’en discuter un peu d’abord… » lui dit-elle en riant de ces rires qui consolaient du tragique, livrant, involontairement peut-être, un début de vérité.
Nathanael, prêt à l’épouser, l’épousa des yeux déjà, accordant que sa plaisanterie lui valait à présent d’être le mari occasionnel auprès duquel on s’appliquait pendant une heure, un soir, à défaut de pouvoir le faire pendant toute une vie. Opportuniste ?
Elle méritait d’être l’élue d’au moins un cœur pour cette nuit.
« Tout au plus pour aujourd’hui je peux vous accorder un verre. Non. Disons un baiser. Pour couper la citrouille en deux. »
Rien qu'à l'effluve sucrée que dégageait son souffle, Nael put deviner qu'elle avait eu la main particulièrement leste sur les cocktails fruités, ceux qui montaient à la tête. Il put aussi deviner, derrière le bleu nébuleux de ses yeux, une pointe d'amusement à l’égard de cette situation. Solennellement, elle sépara la brochette de bonbon en deux, portant à ses lèvres écarlates une fraise acidulée avant de lui tendre sa jumelle :
« Le premier repas des futurs époux ? » le taquina-t-elle habillement.
Les yeux noirs du concierge firent le voyage entre le bonbon, les joues rosées de la jeune femme, dans un sens puis dans l'autre. Il était touché par ce visage que l'alcool avait rendu aussi pétulant qu’un verre de champagne. Et puis, surtout, il était de ceux pour qui les promesses, même les plus joueuses, ne se voyaient jamais délestées du poids du devoir. D'un geste doux, il récupéra la gourmandise et la porta à ses lèvres. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas enfreint les sacrosaintes règles de la Kashroute, mais s'il fallait niveler par priorité ses engagements, le mariage détrônait tout le reste. Que cela fut par amusement ou non, il y avait des paroles que l'on ne pouvait pas reprendre parce qu'une fois prononcées, elles s'inscrivaient dans le marbre des convictions.
« Le premier partage, surtout » objecta-t-il en faisant rouler la fraise contre ses dents, avant de croquer dedans.
Un liquide chaud nimba sa langue. Sans surprise, on avait infusé la fraise tagada de rhum, donnant à l'alcool des arômes aux rondeurs sucrées. Et tandis qu'il appelait le serveur, Nathanael souleva son corps du tabouret sur lequel il était installé pour venir chatouiller de ses lèvres l'oreille du barman, à qui il formula sa demande chuchotée.
« Il faut faire les choses dans l'ordre, Mademoiselle » fit-il en se rasseyant de manière énigmatique.
Nathanael était quelqu'un de loyal. Lorsqu'il faisait une promesse, que cela fut auprès de lui-même ou d'un tiers, il se devait de mener cet engagement jusqu'au bout. Raison pour laquelle il évitait de parler pour ne rien dire et ne promettait rien qu'il ne lui fut ensuite possible d'accomplir. Celui capable de lui arracher un engagement ne comprenait que rarement ce qu'il venait d'obtenir mais l'astrophysicien, lui, en avait toujours pleinement conscience. Sa dévotion n'avait alors que très peu de limites, tant il estimait que sa parole ne pouvait être changeante. Intégrité, chevaleries d’un autre âge peut-être, principes un peu vieillots et suffisamment dénués du second degré pour être risibles.
« Merci » reprit le concierge tandis que le barman déposait devant lui l'objet de sa requête sans plus s'en formaliser.
Ce qui était bien dans les bars, c’était que plus rien ne pouvait étonner personne passé une certaine heure, remarqua l'astrophysicien tandis qu'il triturait le petit cercle noir entre ses doigts, avant de le porter à ses lèvres fines.
« Deux petites secondes » requerit-il en croquant dedans.
Quelques manipulations et entortillement plus tard, le jeune homme lui prit délicatement la main, avant d'y déposer avec une fierté tout enfantine sa création.
« C'est du réglisse vingt-quatre carats, précisa-t-il, s'improvisant joaillier sucré avec panache. Je peux au moins essayer de faire en sorte que ces noces de guimauve ne vous déçoivent pas, dussent-elles durer quelques minutes ou quelques heures. On peut se contenter d’un verre en attendant de voir si les promesses tenues mènent à un baiser. Que dois-je donc faire pour me distinguer de mes prédécesseurs ? »
@Juliet Blackthorn
- Juliet BlackthornADMIN - Baby sixtine - Little sun
- » parchemins postés : 1972
» miroir du riséd : ester expósito
» crédits : alcaline (ava) ; crackship (code sign) ; chaton (gif sign)
» multinick : miguel pajares & calliope muller & andrew hill
» âge : 24 ans (depuis le 02/09/2023)
» situation : fiancé à son cousin nullus blackthorn.
» année d'études : 6eme année
» options obligatoires & facultatives : ㅡ options obligatoires :▣ Potion (+), Sortilèges (+) et Médicomagie (++)ㅡ options facultatives :▣ Etude des Runes (++).
» profession : interne aux urgences de sainte marie d'inverness
» nature du sang : sang-pur
» gallions sous la cape : 4258
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: Never Have I Ever
Sam 10 Avr 2021 - 19:27
La situation était tout de même cocasse. Durant des jours, des semaines même elle avait du réparer son petit coeur suite à ces fiançailles ratés. Elle avait tout mit en oeuvre pour se préserver. Elle s’était découvert un incroyable instinct de survie. Elle avait même entamé une thérapie afin de guérir bien et vite… Elle avait contraint ses parents à renoncer aux fiançailles forcées, sous la menace de s’imposer elle même le destin de sa défunte cousine, celui de passer ses dernières secondes de vie entre une tour et le délicieux jardin de printemps du manoir… Juliet faisait tout ce qui était en son pouvoir pour guérir de ces fiançailles désastreuses et pourtant elle venait d’accepter d’épouser un inconnu. Ca c’était Juliet « sept verres », Juliet l’audiacieuse. Juliet qui ose.
Parce que oui, elle avait répondu de façon si spontanée qu’elle même en avait été surprise. Le concierge semblait l’être également. Elle ne saurait le dire. Elle avait plongé son regard dans le sien quelques secondes mais elle avait été trop aspirée par ses yeux sombres pour vraiment pouvoir interpréter les traits du sorcier dont elle avait attrapé les mains. L’une d’elle s’échappa le le temps pour le Cohen de boire une gorgée de sa bière, puis pour Juliet de récupérer le cocktail qu’on lui servait. Juliet ne saurait dire si elle aurait accepté ce moment, cet échange, si Lorcan ne lui avait pas imposé le défi de « pécho l’concierge ». Probablement pas non. Mais alors qu’elle avait dans ses mains celle du sorcier plus âgé qu’elle, elle se surprit à remercier mentalement le Tahamaru sans exactement savoir pourquoi.
Evidemment, après cette acceptation audacieuse, la jeune femme se décida à imposer quelques conditions. Celles de discuter, de s’embrasser… Pourquoi avait elle déjà envie de l’embrasser ? Elle mit ce désir sur le compte du rhum ingurgité plus tôt. Et sur la voix profonde du Cohen aussi. Elle mangea un bonbon acidulé et en solennellement elle en proposa un à son nouveau fiancé, qui s’en emparera non moins solennellement pour le porter à ses lèvres. La jeune femme sourit en le voyant croquer dans la sucrerie. Et elle arqua un sourcil tandis qu’il rompit le contact de leur regard pour parler au serveur. Les mots énigmatiques qui suivirent firent plisser les yeux de Juliet, laquelle essayait de comprendre.
Les secondes qui passèrent ensuite le firent à toute vitesse. L’alcool certainement. Elle regardait le concierge sans vraiment comprendre ce qu’il faisait. Elle bu quelques gorgées de sa boisson, Juliet « huit verres » en approche et lâcha la paille de ses lèvres tandis de le sorcier reprenait sa main, la gauche, pour y glisser une alliance en réglisse. La vision de la bague grossière en sucrerie là où quelques semaines plus tôt se trouvaient le délicat et ravissant solitaire que @Maximilien Leroy lui avait offert fit fondre leur coeur de la jeune Blackthorn dont le regard resta rivé sur sa main quelques secondes avant qu’il ne retrouve celui du concierge. Chassant une sorte de tristesse mélancolique, les mots de ce dernier la firent rire aussitôt. Elle réfléchit quelques seconde avant de répondre au Cohen :
- Une fidélité sans faille serait un plus à votre charmante candidature. Cette bague vous aura déjà sans doute permis d’acquerir une place interessante.
Une fidélité sans faille pour la nuit, c’était envisageable non ? Pour la vie, Juliet n’était plus sure de vouloir y croire. Elle regarda de nouveau la bague qui ornait son doigts et saisi son verre avec beaucoup d’attention afin de ne pas l’abimer. Le réglisse était plus sensible que l’or mais il semblerait que désormais ce soit au réglisse que la cadette Blackthorn soit sensible.
- Puis-je connaitre le prénom de mon nouveau fiancé ? Ou préféreriez vous que je vous nomme Monsieur Cohen toute la soirée ?
Parce que oui, elle avait répondu de façon si spontanée qu’elle même en avait été surprise. Le concierge semblait l’être également. Elle ne saurait le dire. Elle avait plongé son regard dans le sien quelques secondes mais elle avait été trop aspirée par ses yeux sombres pour vraiment pouvoir interpréter les traits du sorcier dont elle avait attrapé les mains. L’une d’elle s’échappa le le temps pour le Cohen de boire une gorgée de sa bière, puis pour Juliet de récupérer le cocktail qu’on lui servait. Juliet ne saurait dire si elle aurait accepté ce moment, cet échange, si Lorcan ne lui avait pas imposé le défi de « pécho l’concierge ». Probablement pas non. Mais alors qu’elle avait dans ses mains celle du sorcier plus âgé qu’elle, elle se surprit à remercier mentalement le Tahamaru sans exactement savoir pourquoi.
Evidemment, après cette acceptation audacieuse, la jeune femme se décida à imposer quelques conditions. Celles de discuter, de s’embrasser… Pourquoi avait elle déjà envie de l’embrasser ? Elle mit ce désir sur le compte du rhum ingurgité plus tôt. Et sur la voix profonde du Cohen aussi. Elle mangea un bonbon acidulé et en solennellement elle en proposa un à son nouveau fiancé, qui s’en emparera non moins solennellement pour le porter à ses lèvres. La jeune femme sourit en le voyant croquer dans la sucrerie. Et elle arqua un sourcil tandis qu’il rompit le contact de leur regard pour parler au serveur. Les mots énigmatiques qui suivirent firent plisser les yeux de Juliet, laquelle essayait de comprendre.
Les secondes qui passèrent ensuite le firent à toute vitesse. L’alcool certainement. Elle regardait le concierge sans vraiment comprendre ce qu’il faisait. Elle bu quelques gorgées de sa boisson, Juliet « huit verres » en approche et lâcha la paille de ses lèvres tandis de le sorcier reprenait sa main, la gauche, pour y glisser une alliance en réglisse. La vision de la bague grossière en sucrerie là où quelques semaines plus tôt se trouvaient le délicat et ravissant solitaire que @Maximilien Leroy lui avait offert fit fondre leur coeur de la jeune Blackthorn dont le regard resta rivé sur sa main quelques secondes avant qu’il ne retrouve celui du concierge. Chassant une sorte de tristesse mélancolique, les mots de ce dernier la firent rire aussitôt. Elle réfléchit quelques seconde avant de répondre au Cohen :
- Une fidélité sans faille serait un plus à votre charmante candidature. Cette bague vous aura déjà sans doute permis d’acquerir une place interessante.
Une fidélité sans faille pour la nuit, c’était envisageable non ? Pour la vie, Juliet n’était plus sure de vouloir y croire. Elle regarda de nouveau la bague qui ornait son doigts et saisi son verre avec beaucoup d’attention afin de ne pas l’abimer. Le réglisse était plus sensible que l’or mais il semblerait que désormais ce soit au réglisse que la cadette Blackthorn soit sensible.
- Puis-je connaitre le prénom de mon nouveau fiancé ? Ou préféreriez vous que je vous nomme Monsieur Cohen toute la soirée ?
SUNSHINE
I got you, moonlight, i'm your sunshine. I need you all night, come on, moove with me. I'm levitating.
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- InvitéInvité
Re: Never Have I Ever
Lun 12 Avr 2021 - 1:40
Rien qu’à la manière dont ses lèvres s’étaient hâtées de répondre, bien plus encore qu’à ce qu’elle avait choisi de placer tout au sommet de ses critères de prédilection, Nathanael comprit qu’elle venait de lui livrer l’air de rien une corde sensible sur laquelle il valait mieux accorder sa mélodie, même pour une unique soirée. La religion l’avait doté de dogmes, mais leur aveugle constance n’était due qu’à un caractère réellement parcimonieux, avec un sens inné de la droiture et de la loyauté. Lui-même pardonnait mal les trahisons. Quelles qu’elles fussent. Aussi, le concierge inclina paresseusement sa tête vers elle, la couvant d’un regard d’une particulière douceur. Précautionneux, cherchant comment conjuguer avec précision sa promesse pour qu’elle sonnât juste, accoudé à ce bar avec cette musique entêtante en fond sonore, l’astrophysicien s’accorda un bref instant de calcul, conjurant par nécessité cette spontanéité parfois insensée et blessante. Encore timide, peinant à affronter ce regard pommelé de joie comme un jardin fleuri, Nathanael s’empara de son verre à moitié rempli, témoignage de la particulière honnêteté dont il avait fait preuve jusque-là dans l’exercice de véracité qu’imposait ce jeu de comptoir, et le leva pour qu’il entrât dans leurs champs de vision respectif :
« Je n’ai jamais été fidèle aux personnes que j’ai fréquentées » déclara-t-il d’une voix assurée.
Puis, lentement, il porta à ses lèvres un peu de sa vérité et s’autorisa un cul sec, puisqu’il n’avait jamais fauté pour ce genre de crimes. Il était bien trop intègre pour avoir franchi la ligne de ce vice. Et des vices, il en était probablement bien plus rempli que sa mère ne l’aurait souhaité, du reste. Mais la solide éducation de Rachel et leur sens commun du devoir avait su le tirer bien loin, très loin même, des sentiers périlleux que Judas avait le premier arpenté. On pouvait le targuer d’insensible - souvent, de difficile - encore plus fréquemment, mais Nathanael avait toujours été à la hauteur de ses promesses, qu’il n’accordait qu’avec une parcimonie en accord avec ses axiomes. Espérant avoir rassuré l’inquiétude qui avait un instant fait flancher le liquide doré de ses yeux, il s’empressa de satisfaire une curiosité plus banale, mais tout aussi importante.
« Nathanael » offrit-il son identité, suivant le regard dont elle avait timidement couvé le petit anneau de réglisse.
Il aurait voulu lui demander le sien, de prénom, mais un soupçon d’embarras le garda loin de toute intrusion supplémentaire, quoi que justifiable entre deux futurs époux, deux semblables êtres humains. Mais sa courtoisie ne connaissait que peu la juste mesure, aussi évitait-il la limite de la grossièreté en s’interdisant toute indiscrétion, ne faisant aucune distinction entre l’impertinence et les marques communes de politesse. Et les exigences de la jeune femme supposaient des pieds froids comme le marbre, une vie si riche, si sonore, avec des roulades si exquisément flûtées qu’elle rendait intolérable le supplice de la conscience, la malpropreté d’une existence trahie, et la perte, la perte, la perte. Pour une raison inconnue, potentiellement vaniteuse, il lui fallait toujours être cet autre lorsque sa nature le rendait possible, cet être qui ne faisait pas souffrir. Peut-être parce que ses défauts avaient déjà rendu tant de gens malheureux…
Par ailleurs, il ne pouvait oublier ce regard d’une aquarelle bleue, jeté à sa veine de l’amour, dans lequel avait paru s’évaporer ce temps trop tangible qui séparait le stigmate de son origine ; souvenir parfois d’une banalité particulière et qui empiétait quand même sur l’émotion présente avec la stupidité dissonante d’un objet dont la valeur n’était nourrie que par une tenace nostalgie. Ses yeux noirs avaient eu le temps de faire un bref demi-tour entre la bague sucrée et son reflet dans le regard azurin ; reflet probablement dégradé, atrocement outré, puéril et faux, mais aussi étrangement et désespérément familier, suffisamment pour que l’enlacement noir à sa phalange ne soit plus qu’une main tortillant quelques espérances gâchées. Sa mélancolie surprise, tant dans ses paroles que dans sa singulière attention, le marqua involontairement, durablement, comme l’impression indélébile que là résidait tout le mystère de son outrecuidante jovialité.
Elle était touchante. Rachel aurait été vraiment... Non, touchante serait venu juste après le fait qu’elle ne soit pas juive. Sorcière, par-dessus le marché. Mais sa mère aurait apprécié sa façon délicate de traiter son puéril cadeau, comme le gage qu’il devait être.
« Il faut que je vous prévienne… reprit-il, rattrapé par une réalité dont il préféra se jouer en cette soirée avec une particulière simplicité, bien loin des turpitudes de ses éternelles questions quant à ses devoirs envers les siens : Ma mère s’est déjà imaginée ma future femme et je ne sais pas à quel point c’est négociable... Vous êtes prête à jouer un Shakespeare ? Questionna-t-il, surjouant le sérieux de sa question pour affecter cet humour dans toute tragédie. Sans le suicide à la fin, évidemment. »
Il marqua ce scénario d’un léger sourire un peu navré, tout en ayant conscience que l’adage de la passion était sa brièveté et qu’au fond, tous deux ne pouvaient que symboliquement mourir à la sortie de ce bar après avoir usé tout le potentiel de cette brusque histoire d’amour.
« Je crains que notre amour ne soit interdit et que nous puissions survivre que dans le secret » continua-t-il sur le ton de la confidence, nourrissant cette histoire de l’éclat de l’éphémère exaltation, celle qui par folie permettait tout, celle qui, par crainte de mourir, tentait de brûler plus vite, laissant dans le creux d’un souvenir un feu aussi douloureux qu’agréable, ardent que parce que conscient de son propre achèvement.
Un bonheur inconséquent, libre, car il pouvait se détruire lui-même sans regrets.
« Je ne suis certes pas vraiment Roméo, mais j'espère que cette modeste aventure, condamnée au secret, à la dissimulation, aux dangers de deux familles qui se haïssent mais dont enfants nourrissent une tragique passion, pourrait convenir à la Juliet que vous êtes ? Puis, il fronça soudain les sourcils : J'espère que votre cousin (@Peter Drummond) ne va pas me provoquer en duel quand il saura qu'on est fiancés ? »
@Juliet Blackthorn
« Je n’ai jamais été fidèle aux personnes que j’ai fréquentées » déclara-t-il d’une voix assurée.
Puis, lentement, il porta à ses lèvres un peu de sa vérité et s’autorisa un cul sec, puisqu’il n’avait jamais fauté pour ce genre de crimes. Il était bien trop intègre pour avoir franchi la ligne de ce vice. Et des vices, il en était probablement bien plus rempli que sa mère ne l’aurait souhaité, du reste. Mais la solide éducation de Rachel et leur sens commun du devoir avait su le tirer bien loin, très loin même, des sentiers périlleux que Judas avait le premier arpenté. On pouvait le targuer d’insensible - souvent, de difficile - encore plus fréquemment, mais Nathanael avait toujours été à la hauteur de ses promesses, qu’il n’accordait qu’avec une parcimonie en accord avec ses axiomes. Espérant avoir rassuré l’inquiétude qui avait un instant fait flancher le liquide doré de ses yeux, il s’empressa de satisfaire une curiosité plus banale, mais tout aussi importante.
« Nathanael » offrit-il son identité, suivant le regard dont elle avait timidement couvé le petit anneau de réglisse.
Il aurait voulu lui demander le sien, de prénom, mais un soupçon d’embarras le garda loin de toute intrusion supplémentaire, quoi que justifiable entre deux futurs époux, deux semblables êtres humains. Mais sa courtoisie ne connaissait que peu la juste mesure, aussi évitait-il la limite de la grossièreté en s’interdisant toute indiscrétion, ne faisant aucune distinction entre l’impertinence et les marques communes de politesse. Et les exigences de la jeune femme supposaient des pieds froids comme le marbre, une vie si riche, si sonore, avec des roulades si exquisément flûtées qu’elle rendait intolérable le supplice de la conscience, la malpropreté d’une existence trahie, et la perte, la perte, la perte. Pour une raison inconnue, potentiellement vaniteuse, il lui fallait toujours être cet autre lorsque sa nature le rendait possible, cet être qui ne faisait pas souffrir. Peut-être parce que ses défauts avaient déjà rendu tant de gens malheureux…
Par ailleurs, il ne pouvait oublier ce regard d’une aquarelle bleue, jeté à sa veine de l’amour, dans lequel avait paru s’évaporer ce temps trop tangible qui séparait le stigmate de son origine ; souvenir parfois d’une banalité particulière et qui empiétait quand même sur l’émotion présente avec la stupidité dissonante d’un objet dont la valeur n’était nourrie que par une tenace nostalgie. Ses yeux noirs avaient eu le temps de faire un bref demi-tour entre la bague sucrée et son reflet dans le regard azurin ; reflet probablement dégradé, atrocement outré, puéril et faux, mais aussi étrangement et désespérément familier, suffisamment pour que l’enlacement noir à sa phalange ne soit plus qu’une main tortillant quelques espérances gâchées. Sa mélancolie surprise, tant dans ses paroles que dans sa singulière attention, le marqua involontairement, durablement, comme l’impression indélébile que là résidait tout le mystère de son outrecuidante jovialité.
Elle était touchante. Rachel aurait été vraiment... Non, touchante serait venu juste après le fait qu’elle ne soit pas juive. Sorcière, par-dessus le marché. Mais sa mère aurait apprécié sa façon délicate de traiter son puéril cadeau, comme le gage qu’il devait être.
« Il faut que je vous prévienne… reprit-il, rattrapé par une réalité dont il préféra se jouer en cette soirée avec une particulière simplicité, bien loin des turpitudes de ses éternelles questions quant à ses devoirs envers les siens : Ma mère s’est déjà imaginée ma future femme et je ne sais pas à quel point c’est négociable... Vous êtes prête à jouer un Shakespeare ? Questionna-t-il, surjouant le sérieux de sa question pour affecter cet humour dans toute tragédie. Sans le suicide à la fin, évidemment. »
Il marqua ce scénario d’un léger sourire un peu navré, tout en ayant conscience que l’adage de la passion était sa brièveté et qu’au fond, tous deux ne pouvaient que symboliquement mourir à la sortie de ce bar après avoir usé tout le potentiel de cette brusque histoire d’amour.
« Je crains que notre amour ne soit interdit et que nous puissions survivre que dans le secret » continua-t-il sur le ton de la confidence, nourrissant cette histoire de l’éclat de l’éphémère exaltation, celle qui par folie permettait tout, celle qui, par crainte de mourir, tentait de brûler plus vite, laissant dans le creux d’un souvenir un feu aussi douloureux qu’agréable, ardent que parce que conscient de son propre achèvement.
Un bonheur inconséquent, libre, car il pouvait se détruire lui-même sans regrets.
« Je ne suis certes pas vraiment Roméo, mais j'espère que cette modeste aventure, condamnée au secret, à la dissimulation, aux dangers de deux familles qui se haïssent mais dont enfants nourrissent une tragique passion, pourrait convenir à la Juliet que vous êtes ? Puis, il fronça soudain les sourcils : J'espère que votre cousin (@Peter Drummond) ne va pas me provoquer en duel quand il saura qu'on est fiancés ? »
@Juliet Blackthorn
- Juliet BlackthornADMIN - Baby sixtine - Little sun
- » parchemins postés : 1972
» miroir du riséd : ester expósito
» crédits : alcaline (ava) ; crackship (code sign) ; chaton (gif sign)
» multinick : miguel pajares & calliope muller & andrew hill
» âge : 24 ans (depuis le 02/09/2023)
» situation : fiancé à son cousin nullus blackthorn.
» année d'études : 6eme année
» options obligatoires & facultatives : ㅡ options obligatoires :▣ Potion (+), Sortilèges (+) et Médicomagie (++)ㅡ options facultatives :▣ Etude des Runes (++).
» profession : interne aux urgences de sainte marie d'inverness
» nature du sang : sang-pur
» gallions sous la cape : 4258
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Re: Never Have I Ever
Mar 13 Avr 2021 - 22:04
La trahison avait eut un effet particulièrement dévastateur sur la jeune Blackthorn à deux reprises. D’abord trahie par son fiancé, ensuite trahie par son cousin. Trahie par le futur, trahie par son propre sang, elle n’avait jamais pensé que la fidélité puisse être si tranchante dans sa vie, si bien qu’elle l’exigeait à ce fiancé imaginaire. Elle eut un sourire en coin tandis qu’il lui prouva sa bonne foi par le jeu qu’il partageait avec son interlocuteur précédent. Elle le regarda boire, boire, boire… jusqu’à ne plus rien avoir dans son verre. Son regard transperçant les yeux foncés du Cohen, elle retira sa paille, la posa sur le bar et … fit de même.
- Je n’ai jamais été fidèle aux personnes que j’ai fréquentées.
Il lui fallut de longues, très longues secondes pour presque achever la moitié du cocktail sucré qu’elle avait dans son verre. Elle laissa juste une gorgée dans le fond de son verre. Elle ne méritait pas de terminer sa boisson puisqu’elle n’avait pas été totalement honnête avec William. Bien involontairement, certes… Elle avait du rompre avec le Lufkin pour accepter ses fiançailles avec Maximilien. Elle ne l’avait pas trompé, mais elle lui avait menti… Elle aurait du lui dire que cette possibilité n’était pas inexistante.
L’alcool lui monta presque aussitôt au cerveau. Elle eut un petit rire en essuyant avec le dos de sa main une goutte de mojito qui menaçait de perler sur son menton. Comme legilimens, le serveur lui posa un nouveau cocktail a côté d’elle. Juliet lui adressa un sourire en remerciement. Elle l’aimait bien celui-là. Le prénom du concierge inscrit dans sa mémoire, elle ne donna pas le sien. Après tout, il ne l’avait pas demandé. Et puis… être anonyme c’était parfois agréable aussi. Peut être le voudrait il plus de ces noces de guimauves s’il savait qu’elle était une Blackthorn.
Elle a déjà son nouveau cocktail à la bouche tandis que le concierge reprend la parole. Paroles qu’elle boit d’avantage d’ailleurs que le mojito qu’elle a entre ces mains. Pourquoi ? Etait-ce l’effet littérature que Juliet appréciait tant ? Ou ses yeux noirs qui semblaient sincère ? La mâchoire marquée ou le corps dans cette chemise immaculée ? Ou peut être un peu de tout ça arrosé de rhum et de sucre ? Elle se rapproche du sorcier, leurs genoux se touchent et leurs jambes se croisent presque.
- Rassurez vous, ma famille s’est également déjà imaginé son gendre et je sais que ce n’est absolument pas négociable. J’ai l’habitude des drames Shakespeariens, ils ne me font pas peur.
De nouveau elle s’approche un petit peu. Elle a une furieuse envie de l’embrasser. Elle a complètement oublié Loki et ce stupide pari qu’ils ont fait. Elle rit tandis qu’il demande si le Roméo qu’il est convient à la Juliet qu’elle représente. Il ne sait pas si bien dire… L’évocation du cousin ne fait que renforcer cette attirance ? Pourquoi ? Par pur esprit de contradiction ? Peut être… Elle n’était plus la Juliet trahie par Peter, non. Pourquoi devrait elle ciller alors ?
- Si je vous promettais qu’aucun père, frère, cousin ne puisse être au courant, peut être pourront nous passer à la partie la plus interessante de ces fiançailles.
Sourire angélique et regard de braise. Une version ténébreuse de l’ange Juliet. L’alcool ne change pas les gens parait il, il ne fait que révéler une facette d’eux même à laquelle ils ont moins facilement accès.
- Je n’ai jamais été fidèle aux personnes que j’ai fréquentées.
Il lui fallut de longues, très longues secondes pour presque achever la moitié du cocktail sucré qu’elle avait dans son verre. Elle laissa juste une gorgée dans le fond de son verre. Elle ne méritait pas de terminer sa boisson puisqu’elle n’avait pas été totalement honnête avec William. Bien involontairement, certes… Elle avait du rompre avec le Lufkin pour accepter ses fiançailles avec Maximilien. Elle ne l’avait pas trompé, mais elle lui avait menti… Elle aurait du lui dire que cette possibilité n’était pas inexistante.
L’alcool lui monta presque aussitôt au cerveau. Elle eut un petit rire en essuyant avec le dos de sa main une goutte de mojito qui menaçait de perler sur son menton. Comme legilimens, le serveur lui posa un nouveau cocktail a côté d’elle. Juliet lui adressa un sourire en remerciement. Elle l’aimait bien celui-là. Le prénom du concierge inscrit dans sa mémoire, elle ne donna pas le sien. Après tout, il ne l’avait pas demandé. Et puis… être anonyme c’était parfois agréable aussi. Peut être le voudrait il plus de ces noces de guimauves s’il savait qu’elle était une Blackthorn.
Elle a déjà son nouveau cocktail à la bouche tandis que le concierge reprend la parole. Paroles qu’elle boit d’avantage d’ailleurs que le mojito qu’elle a entre ces mains. Pourquoi ? Etait-ce l’effet littérature que Juliet appréciait tant ? Ou ses yeux noirs qui semblaient sincère ? La mâchoire marquée ou le corps dans cette chemise immaculée ? Ou peut être un peu de tout ça arrosé de rhum et de sucre ? Elle se rapproche du sorcier, leurs genoux se touchent et leurs jambes se croisent presque.
- Rassurez vous, ma famille s’est également déjà imaginé son gendre et je sais que ce n’est absolument pas négociable. J’ai l’habitude des drames Shakespeariens, ils ne me font pas peur.
De nouveau elle s’approche un petit peu. Elle a une furieuse envie de l’embrasser. Elle a complètement oublié Loki et ce stupide pari qu’ils ont fait. Elle rit tandis qu’il demande si le Roméo qu’il est convient à la Juliet qu’elle représente. Il ne sait pas si bien dire… L’évocation du cousin ne fait que renforcer cette attirance ? Pourquoi ? Par pur esprit de contradiction ? Peut être… Elle n’était plus la Juliet trahie par Peter, non. Pourquoi devrait elle ciller alors ?
- Si je vous promettais qu’aucun père, frère, cousin ne puisse être au courant, peut être pourront nous passer à la partie la plus interessante de ces fiançailles.
Sourire angélique et regard de braise. Une version ténébreuse de l’ange Juliet. L’alcool ne change pas les gens parait il, il ne fait que révéler une facette d’eux même à laquelle ils ont moins facilement accès.
SUNSHINE
I got you, moonlight, i'm your sunshine. I need you all night, come on, moove with me. I'm levitating.
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Re: Never Have I Ever
Sam 17 Avr 2021 - 13:58
Quelque chose chez la jeune femme le tiraillait, bouleversant les limites d’une simple et incongrue rencontre dans un bar. Nathanael était un produit de la cellule familiale que des générations juives avaient façonnée et qu’un caractère particulièrement pragmatique avait magnifié à certains égards, mais parfois érodé : il était réfléchi, rationnel, cartésien, intègre jusqu’au détachement, au jugement aussi définitif que mesuré, honnête quant à ses défauts, bien peu touché par le regard que l’on portait sur sa personne. Cette femme lui paraissait incarner tout le contraire : la spontanéité, le rêve, la soif d’aventure d’une nature devenue soudain désordonnée, insouciante, romanesque et un brin nerveuse. Et qui enchaînait les verres pour maintenir cet état de grâce passionné et transporté par une liberté étourdie, balayant sous un tapis d’alcool sa captivité habituelle. Une joie presque trop flamboyante et qui sentait la peur du regard des autres, la crainte du jugement, une longue liste d’expectatives déçues et des cruelles remises en question. Aussi, la regarda-t-il filer le mimétisme avec un intérêt particulier et davantage encore lorsqu’elle abandonna sciemment son verre à une gorgée de son achèvement.
Vestige succinct qui empêchait d’être parfaitement honnête, essence-même, aussi dense qu’un souvenir, de la différence qu’il y avait avec l’absolu. Preuve, si tant est qu’il en fallût une, que tous les Mojitos du monde n’étaient pas capables d’offrir une oblitération définitive. Peu importait ce qu’elle était en train de fuir ce soir, une part de son passé la rattrapait malgré l’épais brouillard d’ébriété ; toujours, dans deux jours comme dans dix ans. Et le lendemain, le regret d’avoir pris des décisions qui n’étaient pas tout à fait siennes, qui ne ressemblaient finalement pas tant que ça à son ambition naturelle, motivées par une liberté qui n’était que fuite déguisée sous le masque de l’indifférence. La culpabilité ou le regret étaient l’écho d’une folle cavale que l’on faisait en soi-même jusqu’à la tombée du rideau.
Alors… ce verre, était-il presque vide, ou peu rempli ? Il ressemblait en tout cas à un aveu. Mais Nathanael était incapable de conclure s’il s’agissait d’un mensonge négligé ou d’une confession tacite. Il pensait seulement que ces choses-là avaient de l’importance.
De quelle nature était l’honnêteté tacitement offerte ? Ce fond de verre était-il d’une nature pure qui ne fautait que très peu, ou involontairement, et culpabilisait beaucoup ? Ou s’agissait-il d’une fange que laissait derrière soi quelqu’un de prompt à tout se pardonner ? Sa Juliet était-elle extrêmement honnête dans son intégrité, ou trop volage pour chercher l’absolution ? Quel regret ou mensonge avait-elle donc laissé stagner au fond de ce verre…
Nathanael sourit malgré lui, intrigué par cette jeunesse impétueuse en apparence, mais un peu perdue sous les différentes couches négligées de sa peinture. Une robe provocante portée par des escarpins d’argent reclus par un sourire timide, un rouge à lèvre brillant évincé par des yeux voilés, des manières extravagantes et explicites réfutées par un verre plein de vérité ; un verre descendu, interchangé de plus en plus vite comme pour empêcher que la lucidité ne remonte des profondeurs.
Les drames Shakespeariens en guise d’habitude, ce n’était pas courant. Le pire, peut-être, c’était cette façon qu’elle avait eu de comparer sa vie à une tragédie tout en lui souriant. Ça lui rappelait un peu ces gens qui, ayant vécu l’horreur, étaient capables de raconter la disparition tragique de leur famille avec la même voix qu’ils auraient employée pour faire l’inventaire d’un stock de légumes.
Nathanael lova un visage songeur dans la paume de sa main, pris d’un brusque élan de tendresse : si elle aussi vivait dans la belle Vérone, cette Juliet allégorique avait en elle finalement plus du Roméo dans sa façon de s’oublier dans la fête, désabusé dans son amour par une Rosaline trop chaste.
Ses genoux frais semblaient s’enfoncer de plus en plus profondément dans les sables mouvants de conquérantes caresses, qui montèrent à son front comme un subtil parfum qu’il ne se rendit pas compte d’avoir respiré. Elle le regardait inlassablement à travers une sinueuse boucle blonde et c’était suffisant pour l’abstraire du reste de son corps facilement impressionnable. Elle pouvait ainsi poursuivre sa quête en apparence indifférente et désœuvrée jusqu’à pleinement l’étreindre que Nathanael ne s’en serait rendu compte qu’au dernier et fatidique instant.
« Si je vous promettais qu’aucun père, frère, cousin ne puisse être au courant, peut être pourront nous passer à la partie la plus intéressante de ces fiançailles. »
Il éleva paresseusement ses mélancoliques sourcils dans une expression de vague surprise : la partie la plus intéressante des fiançailles ? N’était-ce pas leur aboutissement, le mariage lui-même ? La période des fiançailles de sa sœur avait paru être la pire de son existence, entre son futur-époux peu impliqué et les sempiternelles négociations avec les divers prestataires, qui déclaraient tour à tour soudain fournir que trois caisses champagne au lieu de quinze ou ne pas pouvoir louer le nombre spécifié de chaises, sans parler des retouches de la robe qui avaient provoqué une véritable crise de larmes lorsque la future mariée s’était rendu compte avoir perdu cinq kilos de stresse. Encore aujourd’hui, Nathanael se souvenait de cette époque de crises nerveuses avec tant d’effroi qu’il ne put s’imaginer quelle partie de cette longue torture pouvait être jugée agréable sans l’influence d’un fétichisme quelconque. A part la négociation de la dote, la religion prévoyait que ce fut une période d’abstinence totale.
En général et en l’absence de réponse évidente, il avait pris pour habitude facile d’esquisser une moue suffisamment stupide et perplexe pour générer une réponse compatissante, mais il ne voulait bien évidemment pas paraitre stupide face à une aussi jolie jeune femme, aussi fouilla-t-il frénétiquement les recoins de son imagination, abordant le problème de façon bien évidemment trop unidimensionnelle. Son énergie employée ailleurs, il éluda instantanément les efforts qui étaient employés à provoquer un premier pas.
Rituellement, et l’abstinence étant strictement observée dans les branches les plus pieuses sous couvert d’un regard parental scrutateur en tout instant, le début des fiançailles était marqué dans la religion par la poursuite à deux de vertus comme le discernement, la maturation des sentiments amoureux, le détachement progressif de la famille ainsi que plusieurs enjeux spirituels. Hésitant, Nathanael nourrit ses certitudes du mieux qu’il le put, puis demanda, sans se rendre compte un seul instant du quiproquo potentiel dans lequel il était en train de plonger :
« Vous voulez dire qu’il faut qu’on apprenne à se connaître ? »
Il la questionna brièvement du regard, mais se rendit compte assez vite que l’hésitation n’était pas un affront à faire subir en de telles circonstances, et les baissa, avant de se redresser avec une sorte de dignité affectée et embarrassée. Nathanael avait instinctivement conscience, par cette sensibilité qui faisait naturellement fléchir n’importe quel genou devant la noblesse des manières et la distinction du regard, que la jeune femme lui était supérieure. Malgré l’ébriété, elle avait cette qualité insaisissable qu’il avait déjà vue chez certains enfants privilégiés et à laquelle aspiraient nombreux arrivistes sans être capables de la reproduire, car ce n’était pas une chose qui pouvait s’acquérir ni même être reproduite, mais se développait lentement au fil du temps, comme une patine de bronze : la complète indifférence à sa propre position.
« J’adorerai vous connaitre d’avantage, dit-il le regard dévié vers le bas, là où il n’y avait aucune conséquence à affronter, mais habituée que vous êtes à Shakespeare, je crains de décevoir vos ambitions pour ma part, je ne suis pas très intéressant. Vous en revanche… »
Ses yeux glissèrent, involontaires et subliminaux, vers la bague acceptée en réglisse, vers son décolleté vertigineux, vers le verre jadis presque vide, vers l’or reflété de ses cheveux.
« Je ne suis pas le premier que vous éblouissez sans efforts. »
Vestige succinct qui empêchait d’être parfaitement honnête, essence-même, aussi dense qu’un souvenir, de la différence qu’il y avait avec l’absolu. Preuve, si tant est qu’il en fallût une, que tous les Mojitos du monde n’étaient pas capables d’offrir une oblitération définitive. Peu importait ce qu’elle était en train de fuir ce soir, une part de son passé la rattrapait malgré l’épais brouillard d’ébriété ; toujours, dans deux jours comme dans dix ans. Et le lendemain, le regret d’avoir pris des décisions qui n’étaient pas tout à fait siennes, qui ne ressemblaient finalement pas tant que ça à son ambition naturelle, motivées par une liberté qui n’était que fuite déguisée sous le masque de l’indifférence. La culpabilité ou le regret étaient l’écho d’une folle cavale que l’on faisait en soi-même jusqu’à la tombée du rideau.
Alors… ce verre, était-il presque vide, ou peu rempli ? Il ressemblait en tout cas à un aveu. Mais Nathanael était incapable de conclure s’il s’agissait d’un mensonge négligé ou d’une confession tacite. Il pensait seulement que ces choses-là avaient de l’importance.
De quelle nature était l’honnêteté tacitement offerte ? Ce fond de verre était-il d’une nature pure qui ne fautait que très peu, ou involontairement, et culpabilisait beaucoup ? Ou s’agissait-il d’une fange que laissait derrière soi quelqu’un de prompt à tout se pardonner ? Sa Juliet était-elle extrêmement honnête dans son intégrité, ou trop volage pour chercher l’absolution ? Quel regret ou mensonge avait-elle donc laissé stagner au fond de ce verre…
Nathanael sourit malgré lui, intrigué par cette jeunesse impétueuse en apparence, mais un peu perdue sous les différentes couches négligées de sa peinture. Une robe provocante portée par des escarpins d’argent reclus par un sourire timide, un rouge à lèvre brillant évincé par des yeux voilés, des manières extravagantes et explicites réfutées par un verre plein de vérité ; un verre descendu, interchangé de plus en plus vite comme pour empêcher que la lucidité ne remonte des profondeurs.
Les drames Shakespeariens en guise d’habitude, ce n’était pas courant. Le pire, peut-être, c’était cette façon qu’elle avait eu de comparer sa vie à une tragédie tout en lui souriant. Ça lui rappelait un peu ces gens qui, ayant vécu l’horreur, étaient capables de raconter la disparition tragique de leur famille avec la même voix qu’ils auraient employée pour faire l’inventaire d’un stock de légumes.
Nathanael lova un visage songeur dans la paume de sa main, pris d’un brusque élan de tendresse : si elle aussi vivait dans la belle Vérone, cette Juliet allégorique avait en elle finalement plus du Roméo dans sa façon de s’oublier dans la fête, désabusé dans son amour par une Rosaline trop chaste.
Ses genoux frais semblaient s’enfoncer de plus en plus profondément dans les sables mouvants de conquérantes caresses, qui montèrent à son front comme un subtil parfum qu’il ne se rendit pas compte d’avoir respiré. Elle le regardait inlassablement à travers une sinueuse boucle blonde et c’était suffisant pour l’abstraire du reste de son corps facilement impressionnable. Elle pouvait ainsi poursuivre sa quête en apparence indifférente et désœuvrée jusqu’à pleinement l’étreindre que Nathanael ne s’en serait rendu compte qu’au dernier et fatidique instant.
« Si je vous promettais qu’aucun père, frère, cousin ne puisse être au courant, peut être pourront nous passer à la partie la plus intéressante de ces fiançailles. »
Il éleva paresseusement ses mélancoliques sourcils dans une expression de vague surprise : la partie la plus intéressante des fiançailles ? N’était-ce pas leur aboutissement, le mariage lui-même ? La période des fiançailles de sa sœur avait paru être la pire de son existence, entre son futur-époux peu impliqué et les sempiternelles négociations avec les divers prestataires, qui déclaraient tour à tour soudain fournir que trois caisses champagne au lieu de quinze ou ne pas pouvoir louer le nombre spécifié de chaises, sans parler des retouches de la robe qui avaient provoqué une véritable crise de larmes lorsque la future mariée s’était rendu compte avoir perdu cinq kilos de stresse. Encore aujourd’hui, Nathanael se souvenait de cette époque de crises nerveuses avec tant d’effroi qu’il ne put s’imaginer quelle partie de cette longue torture pouvait être jugée agréable sans l’influence d’un fétichisme quelconque. A part la négociation de la dote, la religion prévoyait que ce fut une période d’abstinence totale.
En général et en l’absence de réponse évidente, il avait pris pour habitude facile d’esquisser une moue suffisamment stupide et perplexe pour générer une réponse compatissante, mais il ne voulait bien évidemment pas paraitre stupide face à une aussi jolie jeune femme, aussi fouilla-t-il frénétiquement les recoins de son imagination, abordant le problème de façon bien évidemment trop unidimensionnelle. Son énergie employée ailleurs, il éluda instantanément les efforts qui étaient employés à provoquer un premier pas.
Rituellement, et l’abstinence étant strictement observée dans les branches les plus pieuses sous couvert d’un regard parental scrutateur en tout instant, le début des fiançailles était marqué dans la religion par la poursuite à deux de vertus comme le discernement, la maturation des sentiments amoureux, le détachement progressif de la famille ainsi que plusieurs enjeux spirituels. Hésitant, Nathanael nourrit ses certitudes du mieux qu’il le put, puis demanda, sans se rendre compte un seul instant du quiproquo potentiel dans lequel il était en train de plonger :
« Vous voulez dire qu’il faut qu’on apprenne à se connaître ? »
Il la questionna brièvement du regard, mais se rendit compte assez vite que l’hésitation n’était pas un affront à faire subir en de telles circonstances, et les baissa, avant de se redresser avec une sorte de dignité affectée et embarrassée. Nathanael avait instinctivement conscience, par cette sensibilité qui faisait naturellement fléchir n’importe quel genou devant la noblesse des manières et la distinction du regard, que la jeune femme lui était supérieure. Malgré l’ébriété, elle avait cette qualité insaisissable qu’il avait déjà vue chez certains enfants privilégiés et à laquelle aspiraient nombreux arrivistes sans être capables de la reproduire, car ce n’était pas une chose qui pouvait s’acquérir ni même être reproduite, mais se développait lentement au fil du temps, comme une patine de bronze : la complète indifférence à sa propre position.
« J’adorerai vous connaitre d’avantage, dit-il le regard dévié vers le bas, là où il n’y avait aucune conséquence à affronter, mais habituée que vous êtes à Shakespeare, je crains de décevoir vos ambitions pour ma part, je ne suis pas très intéressant. Vous en revanche… »
Ses yeux glissèrent, involontaires et subliminaux, vers la bague acceptée en réglisse, vers son décolleté vertigineux, vers le verre jadis presque vide, vers l’or reflété de ses cheveux.
« Je ne suis pas le premier que vous éblouissez sans efforts. »
- Juliet BlackthornADMIN - Baby sixtine - Little sun
- » parchemins postés : 1972
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» situation : fiancé à son cousin nullus blackthorn.
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Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: Never Have I Ever
Mar 20 Avr 2021 - 20:16
Juliet était une Blackthorn à bien des égards… Son éducation la rattrapait souvent, bien plus qu’elle ne l’aurait souhaité parfois. Elle s’était longtemps gardée d’utiliser les technologie moldues par exemple, une hérésie quand on savait qu’elle le faisait pas de différence entre littérature moldue et sorcière. Elle avait également une certaine façon de s’exprimer qu’elle tenait de sa famille et en premier lieu l’habitude de vouvoyer tout inconnu quelque-soit son âge. Sobre, elle était plutôt du genre discrète, sur la retenue, souriante mais prenant la parole si et seulement si on se tournait vers elle pour l’interroger. La place de la femme telle qu’on le lui avait apprit.
La Juliet qui fait face à Nathanael n’était pas vraiment cette jeune fille de bonne famille, bien sous tout rapport mais plutôt une jeune femme qui découvrait et expérimentait la vie estudiantine telle qu’elle est réputée être. C’est presque trop, presque indécent quand on la connait. Ca peut même paraitre violent cette différence entre Juliet Blackthorn, la douce et sage sang-pur, et Juliet l’étudiante qui ose les décolletés et le maquillage, qui boit plus que de raison et qui s’intéresse aux hommes non pas pour une alliance prolifique pour sa famille mais juste pour s’amuser une nuit. Une folie que certaines et certains s’accordent sans même se poser la question des conséquences… Et quel bonheur que de vivre l’instant présent. Quel bonheur de le vivre sans se restreindre, sans faire semblant, sans calculer, sans s’inquiéter. Alors certes, elle avait besoin d’être ivre pour se l’autoriser, mais était-ce si grave ?
L’ivresse lui permettait d’oublier ses souffrance, de les mettre de côté pour s’amuser le temps d’une soirée. Sans ça, Juliet n’aurait surement jamais su s’autoriser tout ces plaisirs. Elle n’aurait pas connu son premier amant. Elle n’aurait pas connu ses folles soirées de rire avec Lucrèce ou avec Ymkje, ou même avec Lorcan. A ce jour, Juliet ne s’était jamais réveillée avec la culpabilité ou le regret d’une soirée passée si ce n’était celle où elle avait croisé Maximilien…
Son verre vide, elle en récupéra un remplit quelques secondes plus tard mais la blonde avait délaissé son intérêt pour le cocktail, tout à sa discussion avec le concierge. L’évocation de Shakespeare avait achevé de convaincre la jeune Blackthorn de l’intérêt de Nathanael. Un beau garçon qui parlait littérature, c’était parfait non ? Et puisque Juliet était intéressée, elle l’avait fait comprendre.
Ou tout du moins elle avait essayé. C’était d’ailleurs étrange pour la jeune femme qui était plutôt habituée à être séduite qu’à séduire. Elle pensait que le rapprochement de son corps au plus proche de celui du concierge lui mettrait la puce à l’oreille et elle avait à peine été subtile tandis qu’elle proposait de passer à la suite des fiançailles. Elle était à peu près sûre d’avoir été comprise mais la question du Cohen précisa que ce n’était pas le cas. Elle sourit et replace sans se gêner une mèche des cheveux du concierge, laissant ses ongles et ses doigts courir sur le front du sorcier, tandis qu’il exprime ses crainte de ne pas être très intéressant. Elle sourit intérieurement, elle avait toujours pensé ça d’elle même.
- Je pense que c’est à moi, et non à vous, de juger si vous êtes intéressant.
Le ton qu’elle utilisait sous entendait que c’était le cas. Bien sûr que c’était le cas. Voila plusieurs minutes qu’elle envoyait des signaux très clairs. N’importe quel autre mec serait déjà entrain de l’embrasser sur le comptoir… Elle plisse les yeux tandis qu’il mentionne les hommes qu’elle aurait pu éblouir. Il regarde la bague, Maximilien. Le verre, William. Peut on dire qu’elle a éblouit qui que ce soit alors que l’un la méprisait et que l’autre la détestait ? Juliet n’avait pas envie d’y penser ce soir. Et ne sachant pas quoi répondre, elle fait la seule chose qui lui parait censée à cet instant : glisser sa main sur la joue de son interlocuteur et y déposer un baiser court mais sans nulle doute lascif.
La Juliet qui fait face à Nathanael n’était pas vraiment cette jeune fille de bonne famille, bien sous tout rapport mais plutôt une jeune femme qui découvrait et expérimentait la vie estudiantine telle qu’elle est réputée être. C’est presque trop, presque indécent quand on la connait. Ca peut même paraitre violent cette différence entre Juliet Blackthorn, la douce et sage sang-pur, et Juliet l’étudiante qui ose les décolletés et le maquillage, qui boit plus que de raison et qui s’intéresse aux hommes non pas pour une alliance prolifique pour sa famille mais juste pour s’amuser une nuit. Une folie que certaines et certains s’accordent sans même se poser la question des conséquences… Et quel bonheur que de vivre l’instant présent. Quel bonheur de le vivre sans se restreindre, sans faire semblant, sans calculer, sans s’inquiéter. Alors certes, elle avait besoin d’être ivre pour se l’autoriser, mais était-ce si grave ?
L’ivresse lui permettait d’oublier ses souffrance, de les mettre de côté pour s’amuser le temps d’une soirée. Sans ça, Juliet n’aurait surement jamais su s’autoriser tout ces plaisirs. Elle n’aurait pas connu son premier amant. Elle n’aurait pas connu ses folles soirées de rire avec Lucrèce ou avec Ymkje, ou même avec Lorcan. A ce jour, Juliet ne s’était jamais réveillée avec la culpabilité ou le regret d’une soirée passée si ce n’était celle où elle avait croisé Maximilien…
Son verre vide, elle en récupéra un remplit quelques secondes plus tard mais la blonde avait délaissé son intérêt pour le cocktail, tout à sa discussion avec le concierge. L’évocation de Shakespeare avait achevé de convaincre la jeune Blackthorn de l’intérêt de Nathanael. Un beau garçon qui parlait littérature, c’était parfait non ? Et puisque Juliet était intéressée, elle l’avait fait comprendre.
Ou tout du moins elle avait essayé. C’était d’ailleurs étrange pour la jeune femme qui était plutôt habituée à être séduite qu’à séduire. Elle pensait que le rapprochement de son corps au plus proche de celui du concierge lui mettrait la puce à l’oreille et elle avait à peine été subtile tandis qu’elle proposait de passer à la suite des fiançailles. Elle était à peu près sûre d’avoir été comprise mais la question du Cohen précisa que ce n’était pas le cas. Elle sourit et replace sans se gêner une mèche des cheveux du concierge, laissant ses ongles et ses doigts courir sur le front du sorcier, tandis qu’il exprime ses crainte de ne pas être très intéressant. Elle sourit intérieurement, elle avait toujours pensé ça d’elle même.
- Je pense que c’est à moi, et non à vous, de juger si vous êtes intéressant.
Le ton qu’elle utilisait sous entendait que c’était le cas. Bien sûr que c’était le cas. Voila plusieurs minutes qu’elle envoyait des signaux très clairs. N’importe quel autre mec serait déjà entrain de l’embrasser sur le comptoir… Elle plisse les yeux tandis qu’il mentionne les hommes qu’elle aurait pu éblouir. Il regarde la bague, Maximilien. Le verre, William. Peut on dire qu’elle a éblouit qui que ce soit alors que l’un la méprisait et que l’autre la détestait ? Juliet n’avait pas envie d’y penser ce soir. Et ne sachant pas quoi répondre, elle fait la seule chose qui lui parait censée à cet instant : glisser sa main sur la joue de son interlocuteur et y déposer un baiser court mais sans nulle doute lascif.
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Re: Never Have I Ever
Dim 25 Avr 2021 - 1:18
Nathanael la couvait d’un regard patient et attentif. Le rhum s’était pris pour un peintre haut en couleur et plus les minutes défilaient, plus le visage de la jeune femme se parait de couleurs pastelles, relevant le teint et accentuant les pétillements dans ses yeux, éblouissant son visage d’une vie radieuse, quoi qu’en partie artificielle. Le menton toujours lové dans la paume de sa main, le concierge observait sans s’interrompre l’habile chorégraphie, tout en sourires et regards à demi-couverts, que sa Juliet d’un soir était en train d’interpréter.
L’alcool. Contrairement aux autres formes d’excès, l’alcool était intégré aux rituels dans le judaïsme, et quoi que modéré et fortement codifié, sa consommation n’était pas interdite, tissant une relation complexe avec la religion. Les juifs commençaient à boire jeunes, vraiment jeunes. Il y avait du vin à la Brit Mila, puis lors du Pidyone Haben, à la ‘Houpa, à tous les Chabbath du vendredi, la Havdala, le Kiddouch du Yom Tov… pas une seule fête où on ne s’exclamait pas « Lé’haïm ! ». La Torah était remplie de vin. L’alcool, Nathanael l’avait vu sous toutes ses formes. Entre ceux qui arrivaient déjà soûls au Pourim à ceux qui cachaient non pas cinq ou six bouteilles dans leur appartement, mais plutôt trois-cents, sans oublier ceux qui prenaient quinze antihistaminiques par jour pour contrer une allergie à l’alcool. A un moment, tous les gens croisés avaient l’air d’être des alcooliques repentis.
Elle était salement éméchée. Peut-être déjà soûle. Nathanael avait du mal à savoir parce qu’elle avait encore le regard droit et les mouvements relativement coordonnés. Son attitude était simplement désinhibée, comme celle d’une personne un peu trop confiante en ses propres capacités, mais pour être parfaitement narcissique, il lui manquait l’orgueil. Non pas qu’elle en fut parfaitement démunie : il y avait en elle une trop belle allure pour être tout à fait modeste. Mais elle était en train de jouer sur une lacune, car cette Juliet n’était pas tant là pour chercher un dû que mener une empruntée conquête.
Ca se laissait deviner dans la manière un peu trop empressée avec laquelle elle finissait son… ses verres. Dans les légères inflexions de sa voix tirant d’une façon un peu trop appuyée vers les aigus, comme une timidité ayant perdu le contrôle d’elle-même, et qui détonait à force de contenir tous ses élans. Dans la manière dont ses yeux s’égaraient parfois dans les limites de son champ de vision, comme pour réfléchir. Dans son empressement à accepter un mariage.
Nathanael n’était pas certain de ce qu’elle était en train d’apaiser. Peut-être qu’un trait de son caractère lui avait fait perdre du temps et qu’elle essayait maintenant de dévorer à pleines dents ce qui lui manquait, sans encore remarquer qu’à rattraper un temps perdu, on le compressait démesurément. Peut-être cherchait-elle seulement l’audace nécessaire pour affirmer une identité cachée, demeurée silencieuse trop longtemps pour que cela demeure supportable. Elle avala d’ailleurs une nouvelle gorgée de courage liquide, ou d’instants perdus, c’était selon.
Les cheveux, les clins languides de ses yeux, les jambes qui se croisaient, le buste qui se penchait pour dévoiler un plongeon vers sa poitrine, il fut docilement réceptif à son manège, mais encore plus attentif à tout ce qui faisait d’autant plus son charme qu’elle ne le calculait. Ce qui le séduisait davantage encore que le vertige de sa gorge sans fin et de son bleu sans fond, c’était le hasard et l’instinct, la vérité qui subsistait derrière la savante façade de femme fatale. Toute cette existence reléguée à un jardin secret d’inconsciente beauté. La manière engourdie avec laquelle elle s’humectait les lèvres, tout occupée à sa réflexion, le tintement régulier de ses ongles sur le pied de son verre, dansant le rythme de son angoisse, ou bien celui des basses sourdes qui faisaient pulser les âmes, la négligence étudiée avec laquelle elle secouait sa tête en pour rejeter en arrière une cascade de mèches blondes et désinvoltes. Fossettes resserrées par un sourire, poignet un peu leste, chevelure coulant sur son bras pâle d’un mouvement souple de la tête, dangereusement silencieuse… Elle était spontanément attachante et maladroitement intrépide dans la découverte de ses charmes. Déjà conquis par ces contrastes, l’astrophysicien se faisait spectateur attentif de sa hardiesse, mais surtout de ces adorables maladresses : son attaque était une succession de clichés efficaces, irrémédiablement adorable, définitivement captivante.
« Je pense que c’est à moi, et non à vous, de juger si vous êtes intéressant » affirma-t-elle.
Comme toute personne poursuivant un but précis, Juliet avait fait un solide inventaire de ses armes. Consciencieusement, elle avait armé sa gestuelle et ses mimiques et, après un infime instant de réflexion supplémentaire, qui fit vaciller un peu son assurance, comme si elle était face à quelque chose lui demandant un peu plus d’efforts que présumé, elle finit par s’approcher pour corriger la naïveté superflue du concierge. Une poignée de doigts fila vers sa joue bleuie par une barbe sans cesse naissante, longeant la courbure de son menton dans un frôlement d’une particulière douceur. Puis, comme si son audace s’était vu supplanter par un nouveau désir, une paire de lèvres caressantes s’allongèrent à l’orée de sa bouche. Nathanael frissonna, plus que jamais conscient qu’il lui suffisait de répondre à l’invitation qu’elle n’avait eu de cesse de généreusement, continuellement, obstinément lui tendre.
Le baiser fut léger, tendre, suave… presque trop ému, ou l’avait-il en tout cas fantasmé ainsi. Etrangement trop attentionné et pressant pour n’être qu’une récompense. Ca ressemblait à une requête.
« Vous cherchez à ce que l’on couche ensemble, n’est-ce-pas ? » murmura-t-il à son oreille avant même que sa bouche n’eut le temps de délaisser sa joue un peu rêche.
Il n’était pas dépourvu de pudeur, mais était juste particulièrement honnête : les aventures d’un soir ne le gênaient pas, elles étaient plus simples à assouvir que les complexités d’un cœur, mais quelque chose lui disait qu’il n’était pas tant la proie d’une ardeur charnelle que celle d’une vulnérabilité qui avait besoin de se cramponner à quelque chose pour exprimer son existence. Et quand bien même était-il voué à n’être que la parodie d’une vie ratée ou rêvée pour cette fille, le concierge était un peu trop conscient de la fragilité de ce résumé pour l’ignorer.
« Je suis d’accord. Pour un baiser. Des baisers, des étreintes, l’amour-même » acquiesça-t-il oisivement en se redressant pour voir son visage, comme si le sujet concernait une banalité pour laquelle aucune pudeur n’était nécessaire. Et c’était le cas. Puis, il avança son visage vers le sien, assez proche pour que l’haleine sucrée de la jeune femme ne sature son odorat.
« A condition que vous me le disiez, trancha-t-il sans concessions. Sans passer par le mensonge prolongé de fiançailles, sans faire mine de m’offrir un baiser alors que vous en désirez un. Je vous ferai oublier qui vous voulez. Dites-le-moi, et je vous étreins. Dites-le-moi, et je vous embrasse. Dites-le-moi, et je ferai ce que vous voulez. »
L’alcool. Contrairement aux autres formes d’excès, l’alcool était intégré aux rituels dans le judaïsme, et quoi que modéré et fortement codifié, sa consommation n’était pas interdite, tissant une relation complexe avec la religion. Les juifs commençaient à boire jeunes, vraiment jeunes. Il y avait du vin à la Brit Mila, puis lors du Pidyone Haben, à la ‘Houpa, à tous les Chabbath du vendredi, la Havdala, le Kiddouch du Yom Tov… pas une seule fête où on ne s’exclamait pas « Lé’haïm ! ». La Torah était remplie de vin. L’alcool, Nathanael l’avait vu sous toutes ses formes. Entre ceux qui arrivaient déjà soûls au Pourim à ceux qui cachaient non pas cinq ou six bouteilles dans leur appartement, mais plutôt trois-cents, sans oublier ceux qui prenaient quinze antihistaminiques par jour pour contrer une allergie à l’alcool. A un moment, tous les gens croisés avaient l’air d’être des alcooliques repentis.
Elle était salement éméchée. Peut-être déjà soûle. Nathanael avait du mal à savoir parce qu’elle avait encore le regard droit et les mouvements relativement coordonnés. Son attitude était simplement désinhibée, comme celle d’une personne un peu trop confiante en ses propres capacités, mais pour être parfaitement narcissique, il lui manquait l’orgueil. Non pas qu’elle en fut parfaitement démunie : il y avait en elle une trop belle allure pour être tout à fait modeste. Mais elle était en train de jouer sur une lacune, car cette Juliet n’était pas tant là pour chercher un dû que mener une empruntée conquête.
Ca se laissait deviner dans la manière un peu trop empressée avec laquelle elle finissait son… ses verres. Dans les légères inflexions de sa voix tirant d’une façon un peu trop appuyée vers les aigus, comme une timidité ayant perdu le contrôle d’elle-même, et qui détonait à force de contenir tous ses élans. Dans la manière dont ses yeux s’égaraient parfois dans les limites de son champ de vision, comme pour réfléchir. Dans son empressement à accepter un mariage.
Nathanael n’était pas certain de ce qu’elle était en train d’apaiser. Peut-être qu’un trait de son caractère lui avait fait perdre du temps et qu’elle essayait maintenant de dévorer à pleines dents ce qui lui manquait, sans encore remarquer qu’à rattraper un temps perdu, on le compressait démesurément. Peut-être cherchait-elle seulement l’audace nécessaire pour affirmer une identité cachée, demeurée silencieuse trop longtemps pour que cela demeure supportable. Elle avala d’ailleurs une nouvelle gorgée de courage liquide, ou d’instants perdus, c’était selon.
Les cheveux, les clins languides de ses yeux, les jambes qui se croisaient, le buste qui se penchait pour dévoiler un plongeon vers sa poitrine, il fut docilement réceptif à son manège, mais encore plus attentif à tout ce qui faisait d’autant plus son charme qu’elle ne le calculait. Ce qui le séduisait davantage encore que le vertige de sa gorge sans fin et de son bleu sans fond, c’était le hasard et l’instinct, la vérité qui subsistait derrière la savante façade de femme fatale. Toute cette existence reléguée à un jardin secret d’inconsciente beauté. La manière engourdie avec laquelle elle s’humectait les lèvres, tout occupée à sa réflexion, le tintement régulier de ses ongles sur le pied de son verre, dansant le rythme de son angoisse, ou bien celui des basses sourdes qui faisaient pulser les âmes, la négligence étudiée avec laquelle elle secouait sa tête en pour rejeter en arrière une cascade de mèches blondes et désinvoltes. Fossettes resserrées par un sourire, poignet un peu leste, chevelure coulant sur son bras pâle d’un mouvement souple de la tête, dangereusement silencieuse… Elle était spontanément attachante et maladroitement intrépide dans la découverte de ses charmes. Déjà conquis par ces contrastes, l’astrophysicien se faisait spectateur attentif de sa hardiesse, mais surtout de ces adorables maladresses : son attaque était une succession de clichés efficaces, irrémédiablement adorable, définitivement captivante.
« Je pense que c’est à moi, et non à vous, de juger si vous êtes intéressant » affirma-t-elle.
Comme toute personne poursuivant un but précis, Juliet avait fait un solide inventaire de ses armes. Consciencieusement, elle avait armé sa gestuelle et ses mimiques et, après un infime instant de réflexion supplémentaire, qui fit vaciller un peu son assurance, comme si elle était face à quelque chose lui demandant un peu plus d’efforts que présumé, elle finit par s’approcher pour corriger la naïveté superflue du concierge. Une poignée de doigts fila vers sa joue bleuie par une barbe sans cesse naissante, longeant la courbure de son menton dans un frôlement d’une particulière douceur. Puis, comme si son audace s’était vu supplanter par un nouveau désir, une paire de lèvres caressantes s’allongèrent à l’orée de sa bouche. Nathanael frissonna, plus que jamais conscient qu’il lui suffisait de répondre à l’invitation qu’elle n’avait eu de cesse de généreusement, continuellement, obstinément lui tendre.
Le baiser fut léger, tendre, suave… presque trop ému, ou l’avait-il en tout cas fantasmé ainsi. Etrangement trop attentionné et pressant pour n’être qu’une récompense. Ca ressemblait à une requête.
« Vous cherchez à ce que l’on couche ensemble, n’est-ce-pas ? » murmura-t-il à son oreille avant même que sa bouche n’eut le temps de délaisser sa joue un peu rêche.
Il n’était pas dépourvu de pudeur, mais était juste particulièrement honnête : les aventures d’un soir ne le gênaient pas, elles étaient plus simples à assouvir que les complexités d’un cœur, mais quelque chose lui disait qu’il n’était pas tant la proie d’une ardeur charnelle que celle d’une vulnérabilité qui avait besoin de se cramponner à quelque chose pour exprimer son existence. Et quand bien même était-il voué à n’être que la parodie d’une vie ratée ou rêvée pour cette fille, le concierge était un peu trop conscient de la fragilité de ce résumé pour l’ignorer.
« Je suis d’accord. Pour un baiser. Des baisers, des étreintes, l’amour-même » acquiesça-t-il oisivement en se redressant pour voir son visage, comme si le sujet concernait une banalité pour laquelle aucune pudeur n’était nécessaire. Et c’était le cas. Puis, il avança son visage vers le sien, assez proche pour que l’haleine sucrée de la jeune femme ne sature son odorat.
« A condition que vous me le disiez, trancha-t-il sans concessions. Sans passer par le mensonge prolongé de fiançailles, sans faire mine de m’offrir un baiser alors que vous en désirez un. Je vous ferai oublier qui vous voulez. Dites-le-moi, et je vous étreins. Dites-le-moi, et je vous embrasse. Dites-le-moi, et je ferai ce que vous voulez. »
- Juliet BlackthornADMIN - Baby sixtine - Little sun
- » parchemins postés : 1972
» miroir du riséd : ester expósito
» crédits : alcaline (ava) ; crackship (code sign) ; chaton (gif sign)
» multinick : miguel pajares & calliope muller & andrew hill
» âge : 24 ans (depuis le 02/09/2023)
» situation : fiancé à son cousin nullus blackthorn.
» année d'études : 6eme année
» options obligatoires & facultatives : ㅡ options obligatoires :▣ Potion (+), Sortilèges (+) et Médicomagie (++)ㅡ options facultatives :▣ Etude des Runes (++).
» profession : interne aux urgences de sainte marie d'inverness
» nature du sang : sang-pur
» gallions sous la cape : 4258
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: Never Have I Ever
Dim 25 Avr 2021 - 20:05
Voila plusieurs minutes qu’elle songeait à ce baiser, qu’elle imaginait se baiser, qu’elle rêvait de ce baiser, qu’elle idyllisait ce baiser… Et malgré les centilitres d’alcools qui avaient pu atteindre son esprit, elle avait du rassembler assez de courage pour oser se pencher vers le sorcier, poser sa main sur une barbe naissante, la faire glisser jusqu’à sa mâchoire avec douceur et finalement déposer ses lèvres contre celles du Cohen, entament ainsi un baiser qui se fit finalement plus doux que lascif. Plus langoureux que vigoureux… arrachant à la jeune blonde un frisson qui remonta de son dos jusqu’au haut de sa nuque, électrisée par ce contact qu’elle avait tant désiré.
Sur le moment, ça lui paraissait une bonne idée. En réalité, ça semblait même être le seul moyen d’expliciter ce qu’elle pouvait ressentir, ce qu’elle pouvait désirer. Si Nathanaël maniait les mots avec une aisance qui frôlait l’indécence, Juliet n’était pas aussi douée. Les mots, elle les lisait, elle ne les disait pas. Elle n’était pas une belle parleuse comme pouvaient l’être Adalia ou Elliot… Et puis l’alcool n’aidait pas à ce qu’elle sache exprimait la complexitude de ce qu’elle ressentait. Il y avait de ça… aussi…
Leurs lèvres séparées, les quelques mots chuchotées au creux de l’oreille de Juliet firent rater un battement de coeur à la jeune Blackthorn qui se paralysa, interdite. Etait-ce une demande ? Etait ce une accusation ? Juliet avait l’impression d’avoir été claire, elle pensait avoir vu plusieurs signaux encourageant sur cette voie… Elle craint un instant de s’être trompée et elle se recula doucement, une sorte de doute inquiet passant dans ses yeux azurés. Son coeur battait vite tandis qu’elle se demandait si elle n’avait pas inventé tout ceci. Elle le sentait battre jusque dans ses oreilles et pour être tout à fait honnête elle du chercher son calme, se préparant à un éventuel refus. Le dernier était celui de Maximilien. Elle n’était pas sure de survire à un autre rejet.
Elle ne sut pas exactement s’il était passé une seconde ou une minute entre les deux phrases de Nathanael. Tout ce qu’elle su, c’est que le « je suis d’accord » lui fit l’effet d’un poids qui s’envolait de son coeur. De nouveau, un frisson la parcouru tandis qu’il déclamait ce pourquoi il était d’accord, ses yeux foncés dans l’eau claire de ceux de Juliet. Elle avait rosit mais la lumière tamisée de la boite de nuit devait atténuer cette gêne…
En général, elle n’avait rien à dire dans ces moments là. Il suffisait de quelques embrassades, qu’on lui propose un lieu plus intime et elle se retrouvait dans le lit d’un illustre inconnu sans avoir eut le temps de dire « oui » bien qu’elle n’eut jamais l’idée de dire autre-chose de cela. Pourtant le sorcier qu’elle venait d’embrasser avec passion lui demandait d’exprimer ce qu’elle voulait. Et c’était hyper excitant. Plus excitant qu’un baiser, qu’une étreinte ou que sais-je. Elle faillait répondre par « je le veux » poussée par l’envie de poursuivre ce jeu qu’elle trouvait amusant. Mais les conditions du sorcier avaient été claires. Elle tendit sa main :
- Amenez moi n’importe où vous voulez, pour faire tout ce que vous avez pu décrire à l’instant car c’est exactement ce dont j’ai envie.
Sur le moment, ça lui paraissait une bonne idée. En réalité, ça semblait même être le seul moyen d’expliciter ce qu’elle pouvait ressentir, ce qu’elle pouvait désirer. Si Nathanaël maniait les mots avec une aisance qui frôlait l’indécence, Juliet n’était pas aussi douée. Les mots, elle les lisait, elle ne les disait pas. Elle n’était pas une belle parleuse comme pouvaient l’être Adalia ou Elliot… Et puis l’alcool n’aidait pas à ce qu’elle sache exprimait la complexitude de ce qu’elle ressentait. Il y avait de ça… aussi…
Leurs lèvres séparées, les quelques mots chuchotées au creux de l’oreille de Juliet firent rater un battement de coeur à la jeune Blackthorn qui se paralysa, interdite. Etait-ce une demande ? Etait ce une accusation ? Juliet avait l’impression d’avoir été claire, elle pensait avoir vu plusieurs signaux encourageant sur cette voie… Elle craint un instant de s’être trompée et elle se recula doucement, une sorte de doute inquiet passant dans ses yeux azurés. Son coeur battait vite tandis qu’elle se demandait si elle n’avait pas inventé tout ceci. Elle le sentait battre jusque dans ses oreilles et pour être tout à fait honnête elle du chercher son calme, se préparant à un éventuel refus. Le dernier était celui de Maximilien. Elle n’était pas sure de survire à un autre rejet.
Elle ne sut pas exactement s’il était passé une seconde ou une minute entre les deux phrases de Nathanael. Tout ce qu’elle su, c’est que le « je suis d’accord » lui fit l’effet d’un poids qui s’envolait de son coeur. De nouveau, un frisson la parcouru tandis qu’il déclamait ce pourquoi il était d’accord, ses yeux foncés dans l’eau claire de ceux de Juliet. Elle avait rosit mais la lumière tamisée de la boite de nuit devait atténuer cette gêne…
En général, elle n’avait rien à dire dans ces moments là. Il suffisait de quelques embrassades, qu’on lui propose un lieu plus intime et elle se retrouvait dans le lit d’un illustre inconnu sans avoir eut le temps de dire « oui » bien qu’elle n’eut jamais l’idée de dire autre-chose de cela. Pourtant le sorcier qu’elle venait d’embrasser avec passion lui demandait d’exprimer ce qu’elle voulait. Et c’était hyper excitant. Plus excitant qu’un baiser, qu’une étreinte ou que sais-je. Elle faillait répondre par « je le veux » poussée par l’envie de poursuivre ce jeu qu’elle trouvait amusant. Mais les conditions du sorcier avaient été claires. Elle tendit sa main :
- Amenez moi n’importe où vous voulez, pour faire tout ce que vous avez pu décrire à l’instant car c’est exactement ce dont j’ai envie.
SUNSHINE
I got you, moonlight, i'm your sunshine. I need you all night, come on, moove with me. I'm levitating.
- pride:
- InvitéInvité
Re: Never Have I Ever
Sam 1 Mai 2021 - 17:07
A l’article Lèvre, le dictionnaire de la langue française le Littré indiquait : « Chacun des deux plis charnus entourant un orifice ». L’auteur s’exprimait en ces termes : « Partie extérieure et charnue qui forme le contour de la bouche… les deux bords d’une plaie simple ».
C’est qu’avec nos plaies, nous parlons ; c’est que nous enfantons avec nos plaies !
Les mots fusaient pourtant rarement hors des consciences, servant à composer de très singulières appréhensions de la douleur, suspendues aux bords de cette plaie simple. Dite, la douleur se tenait plus tranquille, sage comme une image, mais dissimulée derrière des désirs, elle demeurait dans une zone d’immunité dont chacun en connaissait les limites pour soi. Cette zone était celle du lieu commun lui-même qui construisait ces images à la sagesse trompeuse, parfois joyeuse.
Il y eut quelque chose d’infiniment tendre au fond de ses yeux, une sensualité singulière, lorsqu’elle osa confesser à voix haute la conclusion qu’elle espérait voir advenir entre leurs échanges. La poésie qui portait l’épaisse durée de la douleur qu’on ne pouvait supporter. Une fiction extrême, qui paraissait d’abord extrêmement éloignée de la réalité : pourquoi cette jeune femme si audacieuse et délicate lui paraissait-elle transie par le chagrin ? Ce mensonge était plus qu’un autre capable de porter la douleur, de la recevoir, de la faire passer. Nathanael eut l’impression de saisir à quel point, dans cette étrange demande, subsistait le besoin réconfortant et rassurant d’exister mille fois à travers le désir d’autrui pour redevenir, enfin, un objet d’envie.
L’astrophysicien inclina légèrement la tête, contemplant ce visage frais qui appréhendait, les lèvres légèrement entrouvertes, un peu rosées, un renoncement tendre au fond des yeux. Elle avait quelque chose d’intimement émouvant, un mélange de pureté qu’elle paraissait prête à corrompre et d’assurance féroce, innée ou acquise, mais en tout cas employée. Une liberté qui donnait des envies d’entrave inconsidérées, d’essayer sa propre force sur cette nature indomptée, mais paraissant désespérément chercher une bride ; toujours une autre. Nathanael savait qu’il n’y avait pas d’attachement particulier à avoir : les frontières étaient suffisamment précises pour qu’il sache en jouer sans s’y perdre. Elle voulait de lui cette partie interchangeable, sans visage, sans humeur ni identité. Cette partie qui était un reflet plus qu’une projection d’une désespérance personnelle. Pas d’amour, que des absences à sublimer. Ca lui avait appris à aimer pour une nuit avec la même dévotion que pour une vie entière.
Ses doigts saisirent les phalanges en suspens dans le temps et l’expectative. Il ne comprenait toujours pas pourquoi lui, pourquoi comme ça. Il rebroussa le velours de sa peau délicate, lova sa petite main dans la sienne, les enlaça dans une broderie compliquée sous un regard aux longs cils oisifs. De son autre main, il subtilisa son verre : c’était un baiser par procuration à défaut d’être tout à fait réel. Après tout, elle avait posé ses lèvres dessus et Nathanael y apposa les siennes à son tour, avalant les dernières gouttes de ces mensonges. A l’aveugle, il décela entre ses longues phalanges la souplesse du bonbon enroulé, une alliance qui se consumait.
Sa main pour guide, il se leva dans un silence paresseux mais dépourvu de la moindre hésitation. Avec Juliet dans son dos, il fendit la foule de corps qui se mouvaient sur la piste de danse. L’ambiance était doucement suffocante, étouffante, et Nathanael les en arracha d’un pas indolent, épousant étrangement de ses mouvements lents l’agitation ambiante. Ils n’étaient pas pressés, après tout.
L’air frais les cueillit en même temps que la proximité de tous les autres individus les quittait : une brise légère s’insinua à travers leurs vêtements, arrachant un frisson à l’astrophysicien dont la peau s’était habituée à la chaleur capitonnée du bar. Il ne ralentit presque pas, néanmoins, les yeux toujours rivés droit devant lui. La petite place centrale était presque aussi bondée que l’intérieur de la boite de nuit ; les lampadaires faisaient courir sur les pavés de pierre de longues ombres projetées et mouvantes, alors qu’un mélange de rires et de quelques accords de musiques filtrant à travers les divers établissements se dissipait dans l’air en un brouhaha caressant.
Ici, il on n’y voyait bien plus limpidement qu’à l’intérieur, sous les néons artificiels dispensant leur lumière se confondant avec celle de la lune. Ce fut à cet endroit qu’il interrompit sa course et se retourna pour faire faire face à la jeune femme. Sous ce nouvel éclairage, il s’accorda un instant pour la regarder vraiment, fouillant son visage pour y déceler le soubresaut d’un doute. Après avoir existé si longuement dans l’ombre de son dos, dans l’absence de son visage, peut-être que la lucidité avait eu le temps de défaire ce que l’alcool avait fait. Sortis de l’aquarium intimiste que leur avait jusque-là conféré le bar, tout semblait plus tangible : la proximité, l’atmosphère, les bruissements des conversations, les regards que les inconnus pouvaient poser sur eux. Ici, il n’était plus question de tamiser les intentions : on y voyait presque comme en plein jour. Nathanael redessina longuement du regard les contours de son visage, les petites taches de rousseurs qui mouchetaient le nez, la courbure de l’arc de cupidon, le pourtour de ses lèvres, la laissant dans l’attente de l’exhaussement de ses souhaits.
Lentement, il glissa sa large et chaude paume contre sa taille jusqu’à lover ses doigts dans la mystérieuse combe de son dos ; sa main suivit, enveloppant ses reins d’une abondante étreinte qui la ramena à lui, jusqu’à la soutenir contre lui. Les sentiments… il n’y avait que ça pour surmonter l’indifférence, l’anonymat. Que sa robe était fine ! Et son dos nu ! Léger voile posé sur sa pudeur, dressée sur des talons touchant à peine le sol…
Il n’avait pas lâché sa main. Accompagnant la contemplation tranquille de son expression changeante, la saveur de son échine creusée sous ses doigts, Nathanael donna le ton au seul mouvement de leurs corps conjoints. Il entama une suave et émue flânerie contre sa main, caressant toute la longueur, depuis la douce tendresse du poignet jusqu’à l’ongle le plus fuselé. Il y longea d’abord sa paume, trop grande, et qui au passage écartait la forme recourbée de ses doigts graciles, puis d’un mouvement tournant, il rebroussait du dos de sa main ce petit écrin de soie. Puis, au milieu de leur voyage, ses phalanges déliées se mêlèrent à leurs amis plus minces, flattant cette peau creuse et fine entre chaque doigt d’un coup d’archet. C’était une caresse joueuse qui s’éparpillait de haut en bas, puis de bas en haut, s’évadant parfois, seulement pour reconquérir l’étreinte soyeuse de sa paume, le duvet de son poignet, le satin de ses doigts, contre lesquels sa main entière remontait parfois pour venir en épouser toute la forme, se rendant compte de la rudesse de sa peau blême, épaisse, inégale en comparaison… De la pulpe de ses doigts alors, il dessinait le profil de son auriculaire, le galbe du métacarpe, simplement pour maintenir un contact, fil ténu mais bien perceptible.
« J’imagine que ça vous convient, si je vais à mon rythme... » dit-il d’un ton absent, sans véritablement poser de question ou chercher l’approbation.
Puis il se pencha, légèrement, comblant à moitié cette vaste hauteur qu’il y avait toujours eu entre lui et les autres, et caressa de son souffle le front nacré en s’attardant auprès de ses beaux yeux bleus.
« J’aimerai juste savoir, murmura-t-il pas loin de sa tempe, une émotion retrempée dans la voix, se révélant comme si elle avait toujours été là quelque part derrière son apparente tranquillité, est-ce que c’est l’alcool qui m’apprécie, ou est-ce que c’est Juliet ? »
Est-ce que lorsque l’alcool se serait évaporé, Juliet regretterait ?
@Juliet Blackthorn
C’est qu’avec nos plaies, nous parlons ; c’est que nous enfantons avec nos plaies !
Les mots fusaient pourtant rarement hors des consciences, servant à composer de très singulières appréhensions de la douleur, suspendues aux bords de cette plaie simple. Dite, la douleur se tenait plus tranquille, sage comme une image, mais dissimulée derrière des désirs, elle demeurait dans une zone d’immunité dont chacun en connaissait les limites pour soi. Cette zone était celle du lieu commun lui-même qui construisait ces images à la sagesse trompeuse, parfois joyeuse.
Il y eut quelque chose d’infiniment tendre au fond de ses yeux, une sensualité singulière, lorsqu’elle osa confesser à voix haute la conclusion qu’elle espérait voir advenir entre leurs échanges. La poésie qui portait l’épaisse durée de la douleur qu’on ne pouvait supporter. Une fiction extrême, qui paraissait d’abord extrêmement éloignée de la réalité : pourquoi cette jeune femme si audacieuse et délicate lui paraissait-elle transie par le chagrin ? Ce mensonge était plus qu’un autre capable de porter la douleur, de la recevoir, de la faire passer. Nathanael eut l’impression de saisir à quel point, dans cette étrange demande, subsistait le besoin réconfortant et rassurant d’exister mille fois à travers le désir d’autrui pour redevenir, enfin, un objet d’envie.
L’astrophysicien inclina légèrement la tête, contemplant ce visage frais qui appréhendait, les lèvres légèrement entrouvertes, un peu rosées, un renoncement tendre au fond des yeux. Elle avait quelque chose d’intimement émouvant, un mélange de pureté qu’elle paraissait prête à corrompre et d’assurance féroce, innée ou acquise, mais en tout cas employée. Une liberté qui donnait des envies d’entrave inconsidérées, d’essayer sa propre force sur cette nature indomptée, mais paraissant désespérément chercher une bride ; toujours une autre. Nathanael savait qu’il n’y avait pas d’attachement particulier à avoir : les frontières étaient suffisamment précises pour qu’il sache en jouer sans s’y perdre. Elle voulait de lui cette partie interchangeable, sans visage, sans humeur ni identité. Cette partie qui était un reflet plus qu’une projection d’une désespérance personnelle. Pas d’amour, que des absences à sublimer. Ca lui avait appris à aimer pour une nuit avec la même dévotion que pour une vie entière.
Ses doigts saisirent les phalanges en suspens dans le temps et l’expectative. Il ne comprenait toujours pas pourquoi lui, pourquoi comme ça. Il rebroussa le velours de sa peau délicate, lova sa petite main dans la sienne, les enlaça dans une broderie compliquée sous un regard aux longs cils oisifs. De son autre main, il subtilisa son verre : c’était un baiser par procuration à défaut d’être tout à fait réel. Après tout, elle avait posé ses lèvres dessus et Nathanael y apposa les siennes à son tour, avalant les dernières gouttes de ces mensonges. A l’aveugle, il décela entre ses longues phalanges la souplesse du bonbon enroulé, une alliance qui se consumait.
Sa main pour guide, il se leva dans un silence paresseux mais dépourvu de la moindre hésitation. Avec Juliet dans son dos, il fendit la foule de corps qui se mouvaient sur la piste de danse. L’ambiance était doucement suffocante, étouffante, et Nathanael les en arracha d’un pas indolent, épousant étrangement de ses mouvements lents l’agitation ambiante. Ils n’étaient pas pressés, après tout.
L’air frais les cueillit en même temps que la proximité de tous les autres individus les quittait : une brise légère s’insinua à travers leurs vêtements, arrachant un frisson à l’astrophysicien dont la peau s’était habituée à la chaleur capitonnée du bar. Il ne ralentit presque pas, néanmoins, les yeux toujours rivés droit devant lui. La petite place centrale était presque aussi bondée que l’intérieur de la boite de nuit ; les lampadaires faisaient courir sur les pavés de pierre de longues ombres projetées et mouvantes, alors qu’un mélange de rires et de quelques accords de musiques filtrant à travers les divers établissements se dissipait dans l’air en un brouhaha caressant.
Ici, il on n’y voyait bien plus limpidement qu’à l’intérieur, sous les néons artificiels dispensant leur lumière se confondant avec celle de la lune. Ce fut à cet endroit qu’il interrompit sa course et se retourna pour faire faire face à la jeune femme. Sous ce nouvel éclairage, il s’accorda un instant pour la regarder vraiment, fouillant son visage pour y déceler le soubresaut d’un doute. Après avoir existé si longuement dans l’ombre de son dos, dans l’absence de son visage, peut-être que la lucidité avait eu le temps de défaire ce que l’alcool avait fait. Sortis de l’aquarium intimiste que leur avait jusque-là conféré le bar, tout semblait plus tangible : la proximité, l’atmosphère, les bruissements des conversations, les regards que les inconnus pouvaient poser sur eux. Ici, il n’était plus question de tamiser les intentions : on y voyait presque comme en plein jour. Nathanael redessina longuement du regard les contours de son visage, les petites taches de rousseurs qui mouchetaient le nez, la courbure de l’arc de cupidon, le pourtour de ses lèvres, la laissant dans l’attente de l’exhaussement de ses souhaits.
Lentement, il glissa sa large et chaude paume contre sa taille jusqu’à lover ses doigts dans la mystérieuse combe de son dos ; sa main suivit, enveloppant ses reins d’une abondante étreinte qui la ramena à lui, jusqu’à la soutenir contre lui. Les sentiments… il n’y avait que ça pour surmonter l’indifférence, l’anonymat. Que sa robe était fine ! Et son dos nu ! Léger voile posé sur sa pudeur, dressée sur des talons touchant à peine le sol…
Il n’avait pas lâché sa main. Accompagnant la contemplation tranquille de son expression changeante, la saveur de son échine creusée sous ses doigts, Nathanael donna le ton au seul mouvement de leurs corps conjoints. Il entama une suave et émue flânerie contre sa main, caressant toute la longueur, depuis la douce tendresse du poignet jusqu’à l’ongle le plus fuselé. Il y longea d’abord sa paume, trop grande, et qui au passage écartait la forme recourbée de ses doigts graciles, puis d’un mouvement tournant, il rebroussait du dos de sa main ce petit écrin de soie. Puis, au milieu de leur voyage, ses phalanges déliées se mêlèrent à leurs amis plus minces, flattant cette peau creuse et fine entre chaque doigt d’un coup d’archet. C’était une caresse joueuse qui s’éparpillait de haut en bas, puis de bas en haut, s’évadant parfois, seulement pour reconquérir l’étreinte soyeuse de sa paume, le duvet de son poignet, le satin de ses doigts, contre lesquels sa main entière remontait parfois pour venir en épouser toute la forme, se rendant compte de la rudesse de sa peau blême, épaisse, inégale en comparaison… De la pulpe de ses doigts alors, il dessinait le profil de son auriculaire, le galbe du métacarpe, simplement pour maintenir un contact, fil ténu mais bien perceptible.
« J’imagine que ça vous convient, si je vais à mon rythme... » dit-il d’un ton absent, sans véritablement poser de question ou chercher l’approbation.
Puis il se pencha, légèrement, comblant à moitié cette vaste hauteur qu’il y avait toujours eu entre lui et les autres, et caressa de son souffle le front nacré en s’attardant auprès de ses beaux yeux bleus.
« J’aimerai juste savoir, murmura-t-il pas loin de sa tempe, une émotion retrempée dans la voix, se révélant comme si elle avait toujours été là quelque part derrière son apparente tranquillité, est-ce que c’est l’alcool qui m’apprécie, ou est-ce que c’est Juliet ? »
Est-ce que lorsque l’alcool se serait évaporé, Juliet regretterait ?
@Juliet Blackthorn
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» miroir du riséd : ester expósito
» crédits : alcaline (ava) ; crackship (code sign) ; chaton (gif sign)
» multinick : miguel pajares & calliope muller & andrew hill
» âge : 24 ans (depuis le 02/09/2023)
» situation : fiancé à son cousin nullus blackthorn.
» année d'études : 6eme année
» options obligatoires & facultatives : ㅡ options obligatoires :▣ Potion (+), Sortilèges (+) et Médicomagie (++)ㅡ options facultatives :▣ Etude des Runes (++).
» profession : interne aux urgences de sainte marie d'inverness
» nature du sang : sang-pur
» gallions sous la cape : 4258
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: Never Have I Ever
Lun 10 Mai 2021 - 8:50
Elle avait dit « oui ». Elle avait dit ce qu’elle voulait, elle avait été plus explicite que jamais. Voila quelque-chose dont elle n’avait pas l’habitude… Juliet était plutôt du genre à tourner autour du pot, elle ne fonçait jamais vers ce qu’elle souhaitait de peur de déplaire ou de gêner. Elle n’avait pas du tout cette impression avec Nathanael. Aucunement. Elle se sentait en confiance, comme s’il venait de légitimer toutes les envies qu’elle pouvait ressentir. Comme s’il les avaient normalisées.
Si Juliet était douée d’une empathie sans commune mesure, elle n’était pas legilimens et le Cohen avait comme un don pour entourer ses humeurs d’une brume mystérieuse, brouillant le super pouvoir de la cadette Blackthorn. Elle avait beau plonger dans ses yeux encore et encore, elle n’y voyait que ce qu’il lui laissait voir. Mille interrogations et un désir qui s’était intensifié depuis ce baiser échangé quelques minutes plus tôt.
Elle s’était exprimée et elle attendait de savoir si l’expression de son souhait avait été assez clair. Assez limpide. Elle lui avait tendu sa main, elle attendait désormais qu’il la prenne et qu’il l’emmene ou bon lui voudrait. Elle s’en fichait pas mal en réalité. Elle avait confiance. Et les secondes lui parurent si longue avant qu’il ne se saisisse de sa main avec une douceur qui la fait frissonner. Elle regarde cette main, celle alliance de sucre et de réglisse. Elle replie doucement sa main tandis que celle du concierge la glisse toute entière dans la sienne. Elle comprit que le départ était imminent quand il termina son verre, celui dans lequel il ne restait de la gorgée du doute.
Son coeur battait la chamade tandis qu’il traversait la foule des fêtards, elle le suivait, presque en apnée dans cette marée humaine. Nathanael, seul point d’ancrage à cet instant « t » de sa vie la guidait vers la sortie. Elle aurait pu fermer les yeux que cette traversée aurait été la même. Et finalement l’air. Il lui semblait que cette traversée n’ai durée que quelques secondes et pourtant elle est contente de sentir l’air frais entrer en elle.
Cette place, Juliet la connaissait bien. Quelques semaines avant ce soir, elle y avait fait une crise d’épilepsie qui l’avait fait finir à Sainte Mangoust. Aujourd’hui, il semblait que ce soit son coeur qui risque de défaillir. Le sorcier c’était arrêté et elle redécouvrait son visage à la lumière blanche des réverbères. Il était plus beau encore que sous les néons colorés. Elle se fichait bien des badaux qui la regardaient. Elle avait vécu plusieurs mois sous ces regards de pitié. Au moins maintenant s’agissait il d’autres regards… Le seul qui comptait était celui de Nathanael, ce regard qui la transperçait alors qu’il ne faisait qu’effleurer sa peau.
Doucement, les mains du concierge vinrent se glisser dans son dos, emportant avec elle l’une des mains de la jeune femme. Elle sentait les mains du sorcier dans son dos, sur sa peau nue et elle en apprécia la chaleur. Dans son dos, la main de Nathanael jouait avec la sienne et promettaient milles caresses plus douces les une que les autres. Sa propre main vint se loger entre la joue et la nuque de Nathanael, doucement le dessus de ses ongles glissaient sur la peau tendre du concierge. Instant suspendu, interrompu par une question qui n’en était pas une. Avait elle l’air dé désapprouver ? Pas une seule seconde. Elle se contente d’hocher la tête, toute sa concentration se trouvait dans le regard qu’elle échangeait avec le sorcier.
Tandis qu’il se penchait, elle retenait son souffle. Allait il l’embrasser de nouveau ? Non… Il se contenta de mettre son visage à quelques millimètres du sien pour lui poser une question à laquelle elle répondit dans un souffle mais sans la moindre hésitation.
- Juliet.
Une seconde en suspend avant qu’elle ajoute en se rapprochant du corps et du visage du Cohen.
- Et vous ?
Si Juliet était douée d’une empathie sans commune mesure, elle n’était pas legilimens et le Cohen avait comme un don pour entourer ses humeurs d’une brume mystérieuse, brouillant le super pouvoir de la cadette Blackthorn. Elle avait beau plonger dans ses yeux encore et encore, elle n’y voyait que ce qu’il lui laissait voir. Mille interrogations et un désir qui s’était intensifié depuis ce baiser échangé quelques minutes plus tôt.
Elle s’était exprimée et elle attendait de savoir si l’expression de son souhait avait été assez clair. Assez limpide. Elle lui avait tendu sa main, elle attendait désormais qu’il la prenne et qu’il l’emmene ou bon lui voudrait. Elle s’en fichait pas mal en réalité. Elle avait confiance. Et les secondes lui parurent si longue avant qu’il ne se saisisse de sa main avec une douceur qui la fait frissonner. Elle regarde cette main, celle alliance de sucre et de réglisse. Elle replie doucement sa main tandis que celle du concierge la glisse toute entière dans la sienne. Elle comprit que le départ était imminent quand il termina son verre, celui dans lequel il ne restait de la gorgée du doute.
Son coeur battait la chamade tandis qu’il traversait la foule des fêtards, elle le suivait, presque en apnée dans cette marée humaine. Nathanael, seul point d’ancrage à cet instant « t » de sa vie la guidait vers la sortie. Elle aurait pu fermer les yeux que cette traversée aurait été la même. Et finalement l’air. Il lui semblait que cette traversée n’ai durée que quelques secondes et pourtant elle est contente de sentir l’air frais entrer en elle.
Cette place, Juliet la connaissait bien. Quelques semaines avant ce soir, elle y avait fait une crise d’épilepsie qui l’avait fait finir à Sainte Mangoust. Aujourd’hui, il semblait que ce soit son coeur qui risque de défaillir. Le sorcier c’était arrêté et elle redécouvrait son visage à la lumière blanche des réverbères. Il était plus beau encore que sous les néons colorés. Elle se fichait bien des badaux qui la regardaient. Elle avait vécu plusieurs mois sous ces regards de pitié. Au moins maintenant s’agissait il d’autres regards… Le seul qui comptait était celui de Nathanael, ce regard qui la transperçait alors qu’il ne faisait qu’effleurer sa peau.
Doucement, les mains du concierge vinrent se glisser dans son dos, emportant avec elle l’une des mains de la jeune femme. Elle sentait les mains du sorcier dans son dos, sur sa peau nue et elle en apprécia la chaleur. Dans son dos, la main de Nathanael jouait avec la sienne et promettaient milles caresses plus douces les une que les autres. Sa propre main vint se loger entre la joue et la nuque de Nathanael, doucement le dessus de ses ongles glissaient sur la peau tendre du concierge. Instant suspendu, interrompu par une question qui n’en était pas une. Avait elle l’air dé désapprouver ? Pas une seule seconde. Elle se contente d’hocher la tête, toute sa concentration se trouvait dans le regard qu’elle échangeait avec le sorcier.
Tandis qu’il se penchait, elle retenait son souffle. Allait il l’embrasser de nouveau ? Non… Il se contenta de mettre son visage à quelques millimètres du sien pour lui poser une question à laquelle elle répondit dans un souffle mais sans la moindre hésitation.
- Juliet.
Une seconde en suspend avant qu’elle ajoute en se rapprochant du corps et du visage du Cohen.
- Et vous ?
SUNSHINE
I got you, moonlight, i'm your sunshine. I need you all night, come on, moove with me. I'm levitating.
- pride:
- InvitéInvité
Re: Never Have I Ever
Jeu 20 Mai 2021 - 23:04
Ces questions confondaient ce qu’il y avait d’indifférence en lui, prétextant le consentement pour enfin, une fois de plus, miraculeuse, ne pas être le sujet de l’inconscience, une abstraction n’existant que dans une dimension unique et gentiment méprisable, comme ces choses qui étaient acquises et dont on ne se souciait plus. La simplicité faisait souvent négliger ces évidences oubliées et disséminées à travers tout ce qui était trop facilement conquis. Un assentiment, un sourire, une main… une main aux harmonies de blé et d’amande amère, des yeux tendres, si vite débarrassés de leur facétie insouciante pour n’être plus que les pétales polarisant l’épicentre d’une infinie et étonnante sensibilité.
« Juliet. »
Il sentit alors la volupté de l’existence ; sa profonde bonté et le lien qu’il y avait entre toute chose, et la façon dont il était, l’espace d’une seule approbation, lové en son sein, comprenant que ce simple aveu qu’il cherchait en autrui, était empreint en tout : dans les bruits fugitifs qui s’envolaient dans la rue, dans les chuchotements froissés de la nature, dans la robe assoupie sur un corps glabre, dans le grondement métallique et suave du vent, dans l’odeur de pluie. Nathanael s’avoua que le monde n’était pas du tout une lutte, n’était pas qu’une succession de hasards barbares, cruels, mais une joie chatoyante, une émotion de félicité, un cadeau qu’il n’éprouvait pas assez souvent.
« Je ne bois jamais assez pour ça » répondit-il à la supplique affectueuse d’une façon détournée, adage des natures timides.
Il releva le front, se substituant à la chaleur d’une tempe dorée mais en gardant son visage aux creux de la coupe d’une main gracile qui épousait sa gorge, et regarda les étoiles, faisant sans volonté languir le baiser que des lèvres attendaient, suspendues à sa trop longue patience et les condamnant un peu plus à une sagesse éreintante.
« Quel dommage, dit-il, un sourire dans la voix, en contemplant ce ciel ennuyeusement orangé qui couvait toujours lourdement les grandes villes, que vous n’ayez pas songé à empêcher cette pollution lumineuse... »
Rêveur, il avait jeté une douce désapprobation vers l’unique défaut qui le laissait encore insatisfait parmi une tendresse éblouissante, incapable de concéder à la magie le « nous » qu’il offrait à une communauté dans laquelle il avait grandi. Cette assurance, qui avait manqué et qui était à présent sienne, le rendit gentiment sauvage, et il s’arracha à la chaleur, à l’étreinte, gardant seulement les petits doigts contre les siens pour les guider à nouveau entre les rues, là où personne ne la reluquerait. Parce qu’il avait parfaitement remarqué que tous les regards étaient siens, au-delà de la belle allure et d’une robe trop courte alliée à des talons trop hauts – jamais assez hauts pour être plus grands que lui. Ces regards-là, il les connaissait : lorsqu’elle était belle ; trop belle pour lui. Tant pis ! Il avançait d’un pas mesuré par égard pour les chaussures, écoutant le claquement plein de dignité de son pas félin, comme si le sol faisait tremplin.
Il savait qu’elle était belle ; trop belle. Et qu’il commençait à être probablement trop vieux, du moins selon les convenances. Pas au point d’être son père, en tout cas, mais, pourquoi pas ? Rares étaient les gens qui pouvaient se vanter de voir en l’autre venir autant de choses ! Un père, un ami, un maître, un amoureux. Un amoureux, ça se trouvait tous les jours, mais quelqu’un qui était tout, et qui vous laissait, en vous quittant, orpheline et veuve, et sans ami, n’était-ce pas un mystère ? Et elle était son énigmatique demoiselle, sa tendresse, son doux désespoir, son éphémère amie, et toute la beauté désarmante qu’il adorait.
Il ne l’emmena pas trop loin, juste assez pour se soustraire à une curiosité malvenue, mais trop peu pour satisfaire plusieurs étapes intimes d’un seul coup. Quelque part, troquant une lumière artificielle pâle contre celle, plus chaleureuse de guirlandes suspendues dans les arbres à l’orée d’un parc, Nathanael se retourna pour l’étreindre délicatement à la taille et, sans avoir le temps de la regarder, lui baisa lentement les joues, les yeux, les cheveux, sous l’oreille, là où ça faisait tressaillir. Ses doigts glissaient, tenaient sa petite nuque, remontaient entre ses mèches blondes en les frôlant à peine, comme ses baisers. Il fermait les yeux, l’écoutant, cherchant contre sa tendresse une joue tendue, une paupière crispée, une raideur dans le cou ou les mouvements, craignant encore à chaque instant d’y trouver la trace d’une répugnance que l’alcool tarissait si bien, et que la lucidité rendait parfois à la fraîcheur de la nuit. Peut-être que ce n’était plus vraiment l’ivresse, ou la facétie du jeu, qui montait ses cheveux de miel en plumes soufflées, qui baignait ses longs yeux bleus d’un plaisir trouble, qui mouillait ses lèvres malgré l’absence d’un baiser franc, mais sa seule présence ; peut-être était-ce ce regard presque noir aux lumières des guirlandes qui avait enivrés la jeune fille.
Elle lui avait confié vouloir être étreinte, embrassée… mais elle avait aussi avoué vouloir oublier. Et s’il l’avait déjà étreinte et embrassé son corps, il n’avait pas plus participé à l’oubli qu’une gorgée de vin. En vérité on n’oubliait jamais rien ; le temps estompait seulement les sentiments, permettait parfois de comprendre. Lorsqu’on voulait oublier, c’était surtout qu’on se torturait d’abandonner ce qui faisait souffrir et qui refusait opiniâtrement de laisser en paix. On voulait aller mieux, se sentir mieux… Quoi que la flatterie fût un baume pour toute personne, Nathanael avait l’impression qu’un compliment ne s’abaissât au rang de banalité crasse pour une si jolie jeune femme, quand bien même l’habit faisait parfois le moine autant que la personne faisait ledit compliment.
Heureusement ou malheureusement, un passant anonyme surgit de nulle part et, tapotant le gravier de sa canne et de ses talons contrariés, il arracha la bouche brûlante du concierge à la tempe dorée de sa Juliet. Sa tête se redressa, non pas tant par pudeur que par hostilité de se faire observer et son regard noir raccompagna l’importun légitime jusqu’à la sortie de son champ de vision, lorsqu’il eut disparu derrière un buisson.
Alors, pour éviter encore un peu sa bouche, pour laisser le temps au temps, il se mit à parler en sachant très bien que ce n’était peut-être pas pour ça qu’elle l’avait suivi, en sachant qu’elle l’avait peut-être suivi que pour des regrets, ou ce fameux oubli.
« A vrai dire, je ne sais pas où vous emmener, dit-il en ne se défaisant toujours pas d’un vouvoiement employé par habitude. Vous connaissiez mon nom de famille, j’en conclue que vous savez où j’habite, dit-il en lui lançant un regard fataliste d’employé d’université à une étudiante. Je crois pouvoir supposer que les mœurs de mon employeur ne toléreraient pas, si ce n’est une relation en dehors de l’enceinte de l’université, du moins notre présence commune dans mes appartements. Il va falloir fuir loin de Vérone... »
Il la regarda, un peu défait par la réalité concrète de leur aventure et sa particulière réticence à s’abaisser à une chambre d’hôtel, démarche bien trop impersonnelle et passablement vulgaire à son goût. Il n’était pas non plus dans ses habitudes de s’imposer une invitation, et il préférait dans tous les cas laisser une deuxième option, plus longue, tentant un peu plus la patience d’un coeur serré qui essayait de rattraper les tics et les tacs du temps. De ses longs bras déjà enroulés, il lui pressa un peu la taille avec un air doucement badin que peu lui connaissaient :
« Mais on peut toujours se balader à travers ce parc obscur et peut-être chercher un fameux balcon… dit-il avec facétie, puis redevint sérieux et poussa un soupir : Diable… vous dites Merlin, non ? Merlin que vous êtes belle. »
@Juliet Blackthorn
« Juliet. »
Il sentit alors la volupté de l’existence ; sa profonde bonté et le lien qu’il y avait entre toute chose, et la façon dont il était, l’espace d’une seule approbation, lové en son sein, comprenant que ce simple aveu qu’il cherchait en autrui, était empreint en tout : dans les bruits fugitifs qui s’envolaient dans la rue, dans les chuchotements froissés de la nature, dans la robe assoupie sur un corps glabre, dans le grondement métallique et suave du vent, dans l’odeur de pluie. Nathanael s’avoua que le monde n’était pas du tout une lutte, n’était pas qu’une succession de hasards barbares, cruels, mais une joie chatoyante, une émotion de félicité, un cadeau qu’il n’éprouvait pas assez souvent.
« Je ne bois jamais assez pour ça » répondit-il à la supplique affectueuse d’une façon détournée, adage des natures timides.
Il releva le front, se substituant à la chaleur d’une tempe dorée mais en gardant son visage aux creux de la coupe d’une main gracile qui épousait sa gorge, et regarda les étoiles, faisant sans volonté languir le baiser que des lèvres attendaient, suspendues à sa trop longue patience et les condamnant un peu plus à une sagesse éreintante.
« Quel dommage, dit-il, un sourire dans la voix, en contemplant ce ciel ennuyeusement orangé qui couvait toujours lourdement les grandes villes, que vous n’ayez pas songé à empêcher cette pollution lumineuse... »
Rêveur, il avait jeté une douce désapprobation vers l’unique défaut qui le laissait encore insatisfait parmi une tendresse éblouissante, incapable de concéder à la magie le « nous » qu’il offrait à une communauté dans laquelle il avait grandi. Cette assurance, qui avait manqué et qui était à présent sienne, le rendit gentiment sauvage, et il s’arracha à la chaleur, à l’étreinte, gardant seulement les petits doigts contre les siens pour les guider à nouveau entre les rues, là où personne ne la reluquerait. Parce qu’il avait parfaitement remarqué que tous les regards étaient siens, au-delà de la belle allure et d’une robe trop courte alliée à des talons trop hauts – jamais assez hauts pour être plus grands que lui. Ces regards-là, il les connaissait : lorsqu’elle était belle ; trop belle pour lui. Tant pis ! Il avançait d’un pas mesuré par égard pour les chaussures, écoutant le claquement plein de dignité de son pas félin, comme si le sol faisait tremplin.
Il savait qu’elle était belle ; trop belle. Et qu’il commençait à être probablement trop vieux, du moins selon les convenances. Pas au point d’être son père, en tout cas, mais, pourquoi pas ? Rares étaient les gens qui pouvaient se vanter de voir en l’autre venir autant de choses ! Un père, un ami, un maître, un amoureux. Un amoureux, ça se trouvait tous les jours, mais quelqu’un qui était tout, et qui vous laissait, en vous quittant, orpheline et veuve, et sans ami, n’était-ce pas un mystère ? Et elle était son énigmatique demoiselle, sa tendresse, son doux désespoir, son éphémère amie, et toute la beauté désarmante qu’il adorait.
Il ne l’emmena pas trop loin, juste assez pour se soustraire à une curiosité malvenue, mais trop peu pour satisfaire plusieurs étapes intimes d’un seul coup. Quelque part, troquant une lumière artificielle pâle contre celle, plus chaleureuse de guirlandes suspendues dans les arbres à l’orée d’un parc, Nathanael se retourna pour l’étreindre délicatement à la taille et, sans avoir le temps de la regarder, lui baisa lentement les joues, les yeux, les cheveux, sous l’oreille, là où ça faisait tressaillir. Ses doigts glissaient, tenaient sa petite nuque, remontaient entre ses mèches blondes en les frôlant à peine, comme ses baisers. Il fermait les yeux, l’écoutant, cherchant contre sa tendresse une joue tendue, une paupière crispée, une raideur dans le cou ou les mouvements, craignant encore à chaque instant d’y trouver la trace d’une répugnance que l’alcool tarissait si bien, et que la lucidité rendait parfois à la fraîcheur de la nuit. Peut-être que ce n’était plus vraiment l’ivresse, ou la facétie du jeu, qui montait ses cheveux de miel en plumes soufflées, qui baignait ses longs yeux bleus d’un plaisir trouble, qui mouillait ses lèvres malgré l’absence d’un baiser franc, mais sa seule présence ; peut-être était-ce ce regard presque noir aux lumières des guirlandes qui avait enivrés la jeune fille.
Elle lui avait confié vouloir être étreinte, embrassée… mais elle avait aussi avoué vouloir oublier. Et s’il l’avait déjà étreinte et embrassé son corps, il n’avait pas plus participé à l’oubli qu’une gorgée de vin. En vérité on n’oubliait jamais rien ; le temps estompait seulement les sentiments, permettait parfois de comprendre. Lorsqu’on voulait oublier, c’était surtout qu’on se torturait d’abandonner ce qui faisait souffrir et qui refusait opiniâtrement de laisser en paix. On voulait aller mieux, se sentir mieux… Quoi que la flatterie fût un baume pour toute personne, Nathanael avait l’impression qu’un compliment ne s’abaissât au rang de banalité crasse pour une si jolie jeune femme, quand bien même l’habit faisait parfois le moine autant que la personne faisait ledit compliment.
Heureusement ou malheureusement, un passant anonyme surgit de nulle part et, tapotant le gravier de sa canne et de ses talons contrariés, il arracha la bouche brûlante du concierge à la tempe dorée de sa Juliet. Sa tête se redressa, non pas tant par pudeur que par hostilité de se faire observer et son regard noir raccompagna l’importun légitime jusqu’à la sortie de son champ de vision, lorsqu’il eut disparu derrière un buisson.
Alors, pour éviter encore un peu sa bouche, pour laisser le temps au temps, il se mit à parler en sachant très bien que ce n’était peut-être pas pour ça qu’elle l’avait suivi, en sachant qu’elle l’avait peut-être suivi que pour des regrets, ou ce fameux oubli.
« A vrai dire, je ne sais pas où vous emmener, dit-il en ne se défaisant toujours pas d’un vouvoiement employé par habitude. Vous connaissiez mon nom de famille, j’en conclue que vous savez où j’habite, dit-il en lui lançant un regard fataliste d’employé d’université à une étudiante. Je crois pouvoir supposer que les mœurs de mon employeur ne toléreraient pas, si ce n’est une relation en dehors de l’enceinte de l’université, du moins notre présence commune dans mes appartements. Il va falloir fuir loin de Vérone... »
Il la regarda, un peu défait par la réalité concrète de leur aventure et sa particulière réticence à s’abaisser à une chambre d’hôtel, démarche bien trop impersonnelle et passablement vulgaire à son goût. Il n’était pas non plus dans ses habitudes de s’imposer une invitation, et il préférait dans tous les cas laisser une deuxième option, plus longue, tentant un peu plus la patience d’un coeur serré qui essayait de rattraper les tics et les tacs du temps. De ses longs bras déjà enroulés, il lui pressa un peu la taille avec un air doucement badin que peu lui connaissaient :
« Mais on peut toujours se balader à travers ce parc obscur et peut-être chercher un fameux balcon… dit-il avec facétie, puis redevint sérieux et poussa un soupir : Diable… vous dites Merlin, non ? Merlin que vous êtes belle. »
@Juliet Blackthorn
- Juliet BlackthornADMIN - Baby sixtine - Little sun
- » parchemins postés : 1972
» miroir du riséd : ester expósito
» crédits : alcaline (ava) ; crackship (code sign) ; chaton (gif sign)
» multinick : miguel pajares & calliope muller & andrew hill
» âge : 24 ans (depuis le 02/09/2023)
» situation : fiancé à son cousin nullus blackthorn.
» année d'études : 6eme année
» options obligatoires & facultatives : ㅡ options obligatoires :▣ Potion (+), Sortilèges (+) et Médicomagie (++)ㅡ options facultatives :▣ Etude des Runes (++).
» profession : interne aux urgences de sainte marie d'inverness
» nature du sang : sang-pur
» gallions sous la cape : 4258
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: Never Have I Ever
Dim 23 Mai 2021 - 20:52
Elle aurait aimé pouvoir en dire autant. Ou plutôt, elle aurait aimé pouvoir dire que l’alcool n’avait jamais eut d’influence sur ce genre d’instant ou une décision doit être prise. Si aujourd’hui elle pouvait, si aujourd’hui elle le pensait, il n’en serait pas toujours le cas. Juliet ne peut prédire le future et pourtant cette simple phrase si elle se l’était appliquée à elle même lui aurait évité bien des désagréments. Elle n’aura jamais été forcée, non, elle aura toujours été consentante. Pourtant, un soupçon de réflexion, s’il n’avait pas été soufflé par l’ivresse, lui aurait épargné ces instants difficiles.
Seulement Juliet n’y entend pas un conseil, non. C’est un constat qui ne concerne que le concierge et qui la fait sourire, la rassure dans un sens. C’est assez récent, pour la douce blonde, de se sentir ainsi désirée. Et à choisir, elle préfère que ce soit pour sa personne, tant pour son physique que pour sa personnalité, plutôt que par l’effet de quelques verres en trop.
Elle ne ressent pas le froid qui glisse sur sa peau malgré cette saison printanière bien avancée, tout à sa contemplation du sorcier qui lève les yeux pour regarder le ciel. Elle ne l’imite pas non, elle se contente de le regarder faire en silence, sans trop savoir si cette attente la dérange où non. Le temps semble suspendu depuis qu’ils ont quitté les nuisances sonores du club, cette fois ce sont les nuisances lumineuses qui gêne le concierge. Elle n’en a cure, toute son attention est focalisée sur le visage presque parfaitement dessiné du sorcier.
Encore une fois, peut être devait elle s’y habituer, sans mot dire, le Cohen se remet en marche. Où ? Elle ne sait pas. Pourtant elle le suit, tel un papillon de nuit. Ses pas sont légers et le bruit de ses escarpins rythment leur silencieuse balade. Elle sent le froid dans son dos mais la main chaude de Nathanael suffit à la maintenir à température acceptable semble-t-il. La balade fut courte mais le décor change. De la place bétonnée à l’orée d’un parc, elle aussi vient placer ses mains jointes dans le dos de son compagnon de ce soir. Elle lève doucement son menton pour offrir ses lèvres, pensant a tort cet instant enfin arrivé. Mais la bouche du Cohen vient à la rencontre de tout son visage à l’exception de celles-ci. Elle papillonne des yeux, la blonde, et se laisse aller à se traitement surprenant mais des plus agréables. La frustration n’a pas sa place dans cet instant, elle finit par fermer les yeux tandis que sa bouche cueille le coin de ses paupières.
L’instant magique fut malmené par le passage d’un homme. Contrainte s’ouvrir les yeux, elle aussi raccompagna du regard le vieil homme mais sans hostilité aucune. Elle venait d’apprendre à l’instant que le désir pouvait se conjuguer à la patience, contre toute attente.
Elle ne retient pas un léger rire tandis que le concierge lui explique ne pas vraiment pouvoir l’emmener chez lui. Évidemment. Les convenances. Elle comprend parfaitement, elle a été élevée au sein même de ces convenances. La référence à Shakespear ne manque pas de la ravir de nouveau. Elle est sur le point de proposer de l’emmener lui, évitant ainsi les désagréments que pouvaient avoir son métier, mais il lui propose de se balader dans le parc et cette option l’enchante. Pourquoi ? Elle n’en sait rien. Pour rallonger cet instant peut être. Elle est consciente de la temporalité de ce moment, aussi veut elle en profiter. Alors elle hoche la tête doucement, signifiant son acceptation. Plus tard peut être proposerait elle sa chambre chez Secunda laquelle était en voyage et ne risquait donc pas de contrarier les intentions de sa cadette.
D’un geste, Nathanael rapproche son bassin de lui, obligeant la blondinette à lever les yeux plus haut pour maintenir son regard dans le sien. Elle ressère elle même sa prise à la taille du concierge sans trop hésiter, collant son corps au sien. Elle lui lance un risque presque interrogateur tandis qu’il déclame à quel point elle est belle. Les mots sortent tout seul de sa bouche :
- Cela me vaudra-t-il enfin un baiser ? Ou devons nous vraiment trouver un balcon avant toute chose ?
Un sourire mutin sur les lèvres, l’angelique se dit que même sa propre patience a des limites.
Seulement Juliet n’y entend pas un conseil, non. C’est un constat qui ne concerne que le concierge et qui la fait sourire, la rassure dans un sens. C’est assez récent, pour la douce blonde, de se sentir ainsi désirée. Et à choisir, elle préfère que ce soit pour sa personne, tant pour son physique que pour sa personnalité, plutôt que par l’effet de quelques verres en trop.
Elle ne ressent pas le froid qui glisse sur sa peau malgré cette saison printanière bien avancée, tout à sa contemplation du sorcier qui lève les yeux pour regarder le ciel. Elle ne l’imite pas non, elle se contente de le regarder faire en silence, sans trop savoir si cette attente la dérange où non. Le temps semble suspendu depuis qu’ils ont quitté les nuisances sonores du club, cette fois ce sont les nuisances lumineuses qui gêne le concierge. Elle n’en a cure, toute son attention est focalisée sur le visage presque parfaitement dessiné du sorcier.
Encore une fois, peut être devait elle s’y habituer, sans mot dire, le Cohen se remet en marche. Où ? Elle ne sait pas. Pourtant elle le suit, tel un papillon de nuit. Ses pas sont légers et le bruit de ses escarpins rythment leur silencieuse balade. Elle sent le froid dans son dos mais la main chaude de Nathanael suffit à la maintenir à température acceptable semble-t-il. La balade fut courte mais le décor change. De la place bétonnée à l’orée d’un parc, elle aussi vient placer ses mains jointes dans le dos de son compagnon de ce soir. Elle lève doucement son menton pour offrir ses lèvres, pensant a tort cet instant enfin arrivé. Mais la bouche du Cohen vient à la rencontre de tout son visage à l’exception de celles-ci. Elle papillonne des yeux, la blonde, et se laisse aller à se traitement surprenant mais des plus agréables. La frustration n’a pas sa place dans cet instant, elle finit par fermer les yeux tandis que sa bouche cueille le coin de ses paupières.
L’instant magique fut malmené par le passage d’un homme. Contrainte s’ouvrir les yeux, elle aussi raccompagna du regard le vieil homme mais sans hostilité aucune. Elle venait d’apprendre à l’instant que le désir pouvait se conjuguer à la patience, contre toute attente.
Elle ne retient pas un léger rire tandis que le concierge lui explique ne pas vraiment pouvoir l’emmener chez lui. Évidemment. Les convenances. Elle comprend parfaitement, elle a été élevée au sein même de ces convenances. La référence à Shakespear ne manque pas de la ravir de nouveau. Elle est sur le point de proposer de l’emmener lui, évitant ainsi les désagréments que pouvaient avoir son métier, mais il lui propose de se balader dans le parc et cette option l’enchante. Pourquoi ? Elle n’en sait rien. Pour rallonger cet instant peut être. Elle est consciente de la temporalité de ce moment, aussi veut elle en profiter. Alors elle hoche la tête doucement, signifiant son acceptation. Plus tard peut être proposerait elle sa chambre chez Secunda laquelle était en voyage et ne risquait donc pas de contrarier les intentions de sa cadette.
D’un geste, Nathanael rapproche son bassin de lui, obligeant la blondinette à lever les yeux plus haut pour maintenir son regard dans le sien. Elle ressère elle même sa prise à la taille du concierge sans trop hésiter, collant son corps au sien. Elle lui lance un risque presque interrogateur tandis qu’il déclame à quel point elle est belle. Les mots sortent tout seul de sa bouche :
- Cela me vaudra-t-il enfin un baiser ? Ou devons nous vraiment trouver un balcon avant toute chose ?
Un sourire mutin sur les lèvres, l’angelique se dit que même sa propre patience a des limites.
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Re: Never Have I Ever
Ven 18 Juin 2021 - 15:58
Boire avait toujours tout gâché. Du moins, dans son cas. Ou en tout cas, ça n’avait jamais rien amélioré, même pas sa sociabilité. Tous les bruits transparents et les mirages de son champ de vision s’incorporaient d’une façon étrange dans un demi-sommeil, se muaient en de brillants ramages enchevêtrés sur fond sombre et, dans un effort perpétuel et perpétuellement fatiguant pour les démêler, il finissait par s’épuiser complètement devant des formes qui lui échappaient de plus en plus. L’alcool, c’était le flou. Artistique peut-être, mais certainement un flou de contours manquants de vigueur, et toutes les beautés ternissaient dans son regard involontairement torve. Marguerite Duras avait dit que l’alcool avait été fait pour supporter le vide l’univers, le balancement des planètes, leur rotation imperturbable dans l’espace, leur silencieuse indifférence à l’endroit de la douleur… C’était peut-être pour ça qu’il avait fait de ce lieu son premier métier : il aimait cette clarté de contraste, cette netteté de l’existence que recelait l’univers, et qui se résumait maintenant en la lumière réverbérée par de joues pâles, par des deux sommets folâtres, infatigables, d’une paire de lèvres, par de cheveux luisant d’un halo doré. Haleine brûlante, caresses acrobatiques ; après une brève faiblesse elle se ranimait, hésitante, comme peu habituée à s’abandonner autant. Derrière la lisse surface d’une moindre ivresse, il n’aurait rien vu de tout ça. Il se serait laissé absorber par l’ondulation incertaine des couleurs et par sa propre grisaille, sans jamais voir à quel point elle était vraiment belle, et ç’aurait été un insupportable gâchis. La question ne s’était donc jamais posée pour lui de trouver quelqu’un plus beau dans une sorte d’inconscience oblique, à moins d’aimer davantage la vie dans un clair-obscur constant.
Étonnant, pour quelqu’un appréciant autant la Vérité dans son sens philosophique, voir platonicien, de ne pas s’être embarrassé de son véritable prénom. C’était pourtant ce que les gens demandaient en premier. Ca, et l’âge, pour être poli et ne pas se mettre dans de beaux draps. Enfin si, c’était justement dans l’espoir de se mettre dans de « beaux draps » qu’on demandait un prénom. L’âge, c’était pour avoir bonne conscience et un casier judiciaire vierge, même si c’était à quelques jours près. Mais au-delà de l’exactitude, la dénomination des gens lui importait peu, parce qu’un prénom ne l’avait jamais empêché de discerner une véritable personnalité, et qu’il était possibles de chérir et d’aimer sans avoir à prononcer le moindre mot. Roméo n’était-il pas tombé sous le charme de Juliette bien avant de connaître son nom ? Sa vue seule lui avait suffi, aussi le Roméo du soir avait ostensiblement oublié les prénoms au profit d’une lucidité en son sens bien plus réelle que quelques syllabes.
Ce n’était, semblait-il, pas pour lui déplaire, et il aurait pu trouver sa coopération bizarre, mais elle avait tendu vers lui sa figure rosie et toute lustrée d’un frais velours, aussi avait-il préféré satisfaire à sa guise sa peau languissante plutôt de se perdre en formalités, s’abandonnant à une autre ivresse ; son goût à elle.
C’était la faute de la belle, mais la sienne surtout : elle n’était pas à sa place, ici, seule avec lui, à donner à mal penser d’elle et de lui, à provoquer cet aria de sourcils froncés et de morale. La canne s’était éloignée, mais elle riait quand même, peu gênée par quoi que ce fut, ni par les regards, ni par soi-même, et ses yeux qui chaviraient l’éclairèrent brusquement : les lumières se nimbaient de plus en plus comme la lune quand il allait pleuvoir. Ses lèvres, toujours en quête d’un bout d’elle, physique ou spirituelle, l’avaient rendue veloutée jusqu’à l’interruption, jusqu’à ce qu’elle ne comprenne pas son abstention :
« Cela me vaudra-t-il enfin un baiser ? Avait-elle proféré, exaspérée mais joueuse. Ou devons nous vraiment trouver un balcon avant toute chose ? »
Avec un soin trop gourmet de son petit bonheur, Nathanael sourit spontanément à sa requête, sans y céder néanmoins. Il la considéra seulement un instant, savourant son humeur frustrée et déchaînée, guettant la moindre irritation et appréciant perversement son affreuse fatigue à ne pas être satisfaite, à demeurer presque intacte. On ne languissait jamais assez. Il sembla réfléchir, soupeser le poids de sa beauté à la tentation de sa bouche, comprenant que si la tendresse était ainsi demandée, il ne fallait jamais la faire trop tarder, quoi qu’il aimait bien la voir ainsi, un peu brûlante et capricieuse.
« Pour être tout à fait exacte, il nous faudrait chercher un bal, parce qu’ils s’embrassent pour la première fois à une soirée chez les Capulet, et pas dans un jardin publique... dit-il sur le ton d’une badinerie assez équivoque pour semer le doute quant à son obsession des détails. Et puis franchement, tu es une Juliet bien gourmande, l’autre ne demandait qu’à ce qu’on lui tienne la main ! » ajouta-t-il, s’exaspérant gentiment à son tour.
Cependant, il lui lâcha la taille et caressa de ses longs doigts le duvet velouté de ses petits avants-bras, qu’elle tenait dans une étreinte tout autour de sa taille, et remonta jusqu’à ses opulentes épaules, comme des pèlerins cherchant pénitence… Si j’ai profané avec mon indigne main — cette châsse sacrée, je suis prêt à une douce pénitence : — permettez à mes lèvres, comme à deux pèlerins rougissants, — d’effacer ce grossier attouchement par un tendre baiser. Mais il se contenta de caler pour l’heure le creux de ses paumes contre la rondeur de ses épaules en la regardant avec un demi-sourire allongé sur ses lèvres. Elles roulèrent l’une contre l’autre pour satisfaire une soudaine sécheresse ; l’imagination lui manquait alors qu’il se rendait compte que contrairement à la pièce, ce n’étaient pas les lèvres de Roméo qui avaient fait la prière d’un baiser, mais bien celles de Juliet. Il rechignait un peu à lui donner sans le moindre combat ce qu’elle lui avait si franchement réclamé, pour éviter le manque de spontanéité de ce genre de réponses, mais ses mains baladeuses longèrent les clavicules, remontèrent pour prendre en coupe son délicieux visage et alors qu’il se penchait, son haleine chaude chuchota tout contre l’arête de son nez :
« Et moi, je suis beau ? J’ai le droit à quoi ? »
Il se redressa, sourire taquin à la bouche, posant ses bras sur ses frêles épaules, aussi souples qu’une flamme, brûlantes et légères comme elle, l’enveloppant sans la dominer, cette éblouissante femme au corps mince et doré comme un printemps.
« J’espère que ma beauté vaut… un café. Un dîner. Ou au moins une pizza. Un duplex avec vue sur la tour Eiffel ? » dit-il, railleur, mais dissimulant comme tous les gens timides sa vérité dans un manteau d’humour.
Étonnant, pour quelqu’un appréciant autant la Vérité dans son sens philosophique, voir platonicien, de ne pas s’être embarrassé de son véritable prénom. C’était pourtant ce que les gens demandaient en premier. Ca, et l’âge, pour être poli et ne pas se mettre dans de beaux draps. Enfin si, c’était justement dans l’espoir de se mettre dans de « beaux draps » qu’on demandait un prénom. L’âge, c’était pour avoir bonne conscience et un casier judiciaire vierge, même si c’était à quelques jours près. Mais au-delà de l’exactitude, la dénomination des gens lui importait peu, parce qu’un prénom ne l’avait jamais empêché de discerner une véritable personnalité, et qu’il était possibles de chérir et d’aimer sans avoir à prononcer le moindre mot. Roméo n’était-il pas tombé sous le charme de Juliette bien avant de connaître son nom ? Sa vue seule lui avait suffi, aussi le Roméo du soir avait ostensiblement oublié les prénoms au profit d’une lucidité en son sens bien plus réelle que quelques syllabes.
Ce n’était, semblait-il, pas pour lui déplaire, et il aurait pu trouver sa coopération bizarre, mais elle avait tendu vers lui sa figure rosie et toute lustrée d’un frais velours, aussi avait-il préféré satisfaire à sa guise sa peau languissante plutôt de se perdre en formalités, s’abandonnant à une autre ivresse ; son goût à elle.
C’était la faute de la belle, mais la sienne surtout : elle n’était pas à sa place, ici, seule avec lui, à donner à mal penser d’elle et de lui, à provoquer cet aria de sourcils froncés et de morale. La canne s’était éloignée, mais elle riait quand même, peu gênée par quoi que ce fut, ni par les regards, ni par soi-même, et ses yeux qui chaviraient l’éclairèrent brusquement : les lumières se nimbaient de plus en plus comme la lune quand il allait pleuvoir. Ses lèvres, toujours en quête d’un bout d’elle, physique ou spirituelle, l’avaient rendue veloutée jusqu’à l’interruption, jusqu’à ce qu’elle ne comprenne pas son abstention :
« Cela me vaudra-t-il enfin un baiser ? Avait-elle proféré, exaspérée mais joueuse. Ou devons nous vraiment trouver un balcon avant toute chose ? »
Avec un soin trop gourmet de son petit bonheur, Nathanael sourit spontanément à sa requête, sans y céder néanmoins. Il la considéra seulement un instant, savourant son humeur frustrée et déchaînée, guettant la moindre irritation et appréciant perversement son affreuse fatigue à ne pas être satisfaite, à demeurer presque intacte. On ne languissait jamais assez. Il sembla réfléchir, soupeser le poids de sa beauté à la tentation de sa bouche, comprenant que si la tendresse était ainsi demandée, il ne fallait jamais la faire trop tarder, quoi qu’il aimait bien la voir ainsi, un peu brûlante et capricieuse.
« Pour être tout à fait exacte, il nous faudrait chercher un bal, parce qu’ils s’embrassent pour la première fois à une soirée chez les Capulet, et pas dans un jardin publique... dit-il sur le ton d’une badinerie assez équivoque pour semer le doute quant à son obsession des détails. Et puis franchement, tu es une Juliet bien gourmande, l’autre ne demandait qu’à ce qu’on lui tienne la main ! » ajouta-t-il, s’exaspérant gentiment à son tour.
Cependant, il lui lâcha la taille et caressa de ses longs doigts le duvet velouté de ses petits avants-bras, qu’elle tenait dans une étreinte tout autour de sa taille, et remonta jusqu’à ses opulentes épaules, comme des pèlerins cherchant pénitence… Si j’ai profané avec mon indigne main — cette châsse sacrée, je suis prêt à une douce pénitence : — permettez à mes lèvres, comme à deux pèlerins rougissants, — d’effacer ce grossier attouchement par un tendre baiser. Mais il se contenta de caler pour l’heure le creux de ses paumes contre la rondeur de ses épaules en la regardant avec un demi-sourire allongé sur ses lèvres. Elles roulèrent l’une contre l’autre pour satisfaire une soudaine sécheresse ; l’imagination lui manquait alors qu’il se rendait compte que contrairement à la pièce, ce n’étaient pas les lèvres de Roméo qui avaient fait la prière d’un baiser, mais bien celles de Juliet. Il rechignait un peu à lui donner sans le moindre combat ce qu’elle lui avait si franchement réclamé, pour éviter le manque de spontanéité de ce genre de réponses, mais ses mains baladeuses longèrent les clavicules, remontèrent pour prendre en coupe son délicieux visage et alors qu’il se penchait, son haleine chaude chuchota tout contre l’arête de son nez :
« Et moi, je suis beau ? J’ai le droit à quoi ? »
Il se redressa, sourire taquin à la bouche, posant ses bras sur ses frêles épaules, aussi souples qu’une flamme, brûlantes et légères comme elle, l’enveloppant sans la dominer, cette éblouissante femme au corps mince et doré comme un printemps.
« J’espère que ma beauté vaut… un café. Un dîner. Ou au moins une pizza. Un duplex avec vue sur la tour Eiffel ? » dit-il, railleur, mais dissimulant comme tous les gens timides sa vérité dans un manteau d’humour.
- Juliet BlackthornADMIN - Baby sixtine - Little sun
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» âge : 24 ans (depuis le 02/09/2023)
» situation : fiancé à son cousin nullus blackthorn.
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Inventaire Sorcier
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Re: Never Have I Ever
Sam 26 Juin 2021 - 10:29
Ses mains autour de ses hanches, son menton relevé vers ce concierge qui la faisait papillonner, le dos légèrement cambré en arrière afin d’aperçecvoir le visage aux traits fins qu’elle convoitait, la pointe de ses chaussures qui touche les siennes… Elle tient dans cet équilibre précaire que parce qu’il la maintient également. Et l’angélique n’est pas sans se rendre compte de l’unicité de cette situation.
Lorcan lui avait lancé un défi, défi qu’elle avait oublié maintenant qu’elle le gagnait. « Embrasser le concierge ». Le Tahamaru pouvait être puéril parfois, il fallait le reconnaitre. Mais c’est ce qui faisait son charme. Et il était un ami fidèle, loyal, d’ailleurs c’était sûrement lui qui lui avait envoyé tout ces messages. Voila de longues minutes qu’elle sentait son téléphone vibrer dans le petit sac qu’elle portait. Mais toute à sa contemplation platonique, la douce ne pense pas à rompre le charme ce moment pour rassurer le Wright.
Reste d’alcools ou était le charme incontestable et étrange du Cohen ? Juliet ne savait le dire. Elle était comme subjuguée. Comme un papillon de nuit autour d’une douce lumière. Il était vrai qu’elle ne connaissait rien ou presque de cet homme qui accompagnait sa taille de ses mains. Elle connaissait son métier, son nom bien sûr, son prénom depuis une heure tout au plus… il aimait la littérature autant qu’elle, peut être même plus… Il avait une famille possessive, au moins autant de la sienne. Et qu’il était beau. Si beau. Mais ça, n’importe qu’elle personne pouvait le constater d’un seul regard.
Quoi qu’il en soit, elle le désire. Et c’est étrange comme sensation. D’habitude, ce genre de passion lui brûle les ailes. La consume. A cet instant, elle a plutôt cette douce impression que de flotter. Ca ne l’empêche pas pourtant, d’avoir très envie de goûter à ces lèvres encore une fois. Le premier aperçu, bien que terriblement court, avait été assez prometteur pour que la blonde n’en face presque une obsession. Pourtant elle rit, alors qu’il la corrige. Il n’a pas tort dans un sens mais…
- Vous oubliez que notre premier baiser a déjà eut lieu. Et s’il ne s’agissait pas d’un bal au moins y avait il de la musique et des individus qui dansaient. Nous en sommes donc bien à la scène du balcon…
Un sourire mutin s’affiche alors qu’il la caractérise de gourmande. Il est vrai qu’elle n’est pas… plus… la Juliet Capulet qu’elle avait pu être dans une autre vie. Ca lui paraissait si loin.
- Juliet s’émancipe très cher.
Les mains du concierge voguent de son dos jusqu’à ses épaules. Le sourire qui se mue sur son visage lui fait comprendre qu’il a envie de prolonger cet instant de jeu. Elle n’est pas contre, même si elle se languit. Sûrement finira-t-elle par faire ce qu’elle avait fait dans cette boite de nuit. Se saisir de ses lèvres. Mais le fait est que c’était plus simple en étant assise au bar que debout dans ce parc. Même ses escarpins ne lui permettaient pas d’atteindre facilement la bouche du concierge sans qu’il ne consente à ployer l’échine. Mais ses mains viennent un instant se lover contre le visage de la douce et elle croit (enfin) le moment venu. A tort.
Il l’enlace et Juliet peut se contenter de cela pour l’instant. Elle rit même, alors que sa tête se love contre le coeur de Nathanael. Etait il beau ? Ne lui avait elle pas déjà dit ? Que valait sa beauté. Elle ne réclamait qu’un baiser dans il supposait un duplex avec vue sur la Tour Eiffel. La blonde s’efforça à ne pas penser plus que cela à la Tour Eiffel. Tour Eiffel, France, Français, Maximilien. Vous comprenez ?
- Un café ! Tant d’exigence !
Feinte-t-elle de s’offusquer alors que ses petites mains caressent ce dos qu’elle enlace depuis plusieurs minutes. Finalement, elle rompt cette étreinte pourtant fort agréable. Elle abandonne même complètement le corps du Cohen, s’arrache à ce corps qu’elle désire. Elle le laisse là et guide ses pas vers un banc quelques pas plus loin. Elle y pose son sac puis un escarpin. Elle y pose le deuxième mais le bois abimé et ces talons trop haut la forcent à chercher un équilibre précaire en écartant légèrement les bras. Finalement elle se retourne vers Nathanael.
- « Quel homme es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret ? »
La fameuse scène du balcon.
Lorcan lui avait lancé un défi, défi qu’elle avait oublié maintenant qu’elle le gagnait. « Embrasser le concierge ». Le Tahamaru pouvait être puéril parfois, il fallait le reconnaitre. Mais c’est ce qui faisait son charme. Et il était un ami fidèle, loyal, d’ailleurs c’était sûrement lui qui lui avait envoyé tout ces messages. Voila de longues minutes qu’elle sentait son téléphone vibrer dans le petit sac qu’elle portait. Mais toute à sa contemplation platonique, la douce ne pense pas à rompre le charme ce moment pour rassurer le Wright.
Reste d’alcools ou était le charme incontestable et étrange du Cohen ? Juliet ne savait le dire. Elle était comme subjuguée. Comme un papillon de nuit autour d’une douce lumière. Il était vrai qu’elle ne connaissait rien ou presque de cet homme qui accompagnait sa taille de ses mains. Elle connaissait son métier, son nom bien sûr, son prénom depuis une heure tout au plus… il aimait la littérature autant qu’elle, peut être même plus… Il avait une famille possessive, au moins autant de la sienne. Et qu’il était beau. Si beau. Mais ça, n’importe qu’elle personne pouvait le constater d’un seul regard.
Quoi qu’il en soit, elle le désire. Et c’est étrange comme sensation. D’habitude, ce genre de passion lui brûle les ailes. La consume. A cet instant, elle a plutôt cette douce impression que de flotter. Ca ne l’empêche pas pourtant, d’avoir très envie de goûter à ces lèvres encore une fois. Le premier aperçu, bien que terriblement court, avait été assez prometteur pour que la blonde n’en face presque une obsession. Pourtant elle rit, alors qu’il la corrige. Il n’a pas tort dans un sens mais…
- Vous oubliez que notre premier baiser a déjà eut lieu. Et s’il ne s’agissait pas d’un bal au moins y avait il de la musique et des individus qui dansaient. Nous en sommes donc bien à la scène du balcon…
Un sourire mutin s’affiche alors qu’il la caractérise de gourmande. Il est vrai qu’elle n’est pas… plus… la Juliet Capulet qu’elle avait pu être dans une autre vie. Ca lui paraissait si loin.
- Juliet s’émancipe très cher.
Les mains du concierge voguent de son dos jusqu’à ses épaules. Le sourire qui se mue sur son visage lui fait comprendre qu’il a envie de prolonger cet instant de jeu. Elle n’est pas contre, même si elle se languit. Sûrement finira-t-elle par faire ce qu’elle avait fait dans cette boite de nuit. Se saisir de ses lèvres. Mais le fait est que c’était plus simple en étant assise au bar que debout dans ce parc. Même ses escarpins ne lui permettaient pas d’atteindre facilement la bouche du concierge sans qu’il ne consente à ployer l’échine. Mais ses mains viennent un instant se lover contre le visage de la douce et elle croit (enfin) le moment venu. A tort.
Il l’enlace et Juliet peut se contenter de cela pour l’instant. Elle rit même, alors que sa tête se love contre le coeur de Nathanael. Etait il beau ? Ne lui avait elle pas déjà dit ? Que valait sa beauté. Elle ne réclamait qu’un baiser dans il supposait un duplex avec vue sur la Tour Eiffel. La blonde s’efforça à ne pas penser plus que cela à la Tour Eiffel. Tour Eiffel, France, Français, Maximilien. Vous comprenez ?
- Un café ! Tant d’exigence !
Feinte-t-elle de s’offusquer alors que ses petites mains caressent ce dos qu’elle enlace depuis plusieurs minutes. Finalement, elle rompt cette étreinte pourtant fort agréable. Elle abandonne même complètement le corps du Cohen, s’arrache à ce corps qu’elle désire. Elle le laisse là et guide ses pas vers un banc quelques pas plus loin. Elle y pose son sac puis un escarpin. Elle y pose le deuxième mais le bois abimé et ces talons trop haut la forcent à chercher un équilibre précaire en écartant légèrement les bras. Finalement elle se retourne vers Nathanael.
- « Quel homme es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret ? »
La fameuse scène du balcon.
SUNSHINE
I got you, moonlight, i'm your sunshine. I need you all night, come on, moove with me. I'm levitating.
- pride:
- InvitéInvité
Re: Never Have I Ever
Jeu 1 Juil 2021 - 23:04
Nathanael fit la moue. Leur premier baiser avait déjà eu lieu ? Qu’elle était timidement cavalière ! D’un charme follement candide, qui le fit doucement fondre en le tentant d’être ce joueur versatile, à donner l’impression de venir selon son propre grès à la rencontre de la jeune femme et de ses désirs, rampant vers elle comme un courant d’air dans les hautes herbes, puis soudain changeant languissamment son intention, s’éloignant des lèvres tendues autant que possible, inaccessible et plus loin que jamais. Petit jeu qui tourmentait les nerfs et agaçait les reins, suffisamment pour tenter encore quelque chose, pour s’offrir un peu plus sous les attraits de la patience, pendant que l’impatience vibrait et vibrait dans un petit sac… On ne pouvait même pas être jaloux, lorsqu’on était récompensé d’une si dévouée attention. Au détriment de qui ? Il se le demandait bien. Par curiosité on disait « tu ne veux pas répondre ? ».
« Juliet s’émancipe très cher. »
Il voyait cela, il voyait cela. De sa pudeur comme de ses galants. Néanmoins, elle lui refusa le compliment facile et le taquina, peut-être parce qu’il lui avait été tendu comme un hameçon et qu’elle n’était pas d’humeur à être un poisson, ou par vengeance, pour qu’aucun des deux ne soit parfaitement satisfait à moins que ce ne fut ensemble. Cette pensée lui arracha un sourire, fin et léger, dans les confins de sa bouche inexpressive, et autre chose encore : après avoir lové sa joue contre son coeur, comme prenant un élan pour mieux s’enfuir, elle s’arracha à lui, délicieusement souple dans sa délivrance. Comme lui, elle jouait et il avait la conviction de ne pas la voir partir. Non, comme lui, elle cultivait et appelait la frustration à étreindre le feu de la convoitise.
En la regardant s’éloigner, il la suivit à peine, une ombre de plaisir passif sur le visage, se disant qu’elle n’avait pas tort d’insister sur le café : c’était déjà une intimité qui allait au-delà de certains baisers perdus dans un parc, ignorants et aveugles, pressés de s’occuper les mains et les pensées là où un café, un dîner, une discussion pouvaient laisser vulnérables et désarmés. Et Juliet portait sur elle toutes les armes de la beauté et d’un mystère qui se laissait vibrer au fond de ce qu’on abandonne quand on ne souhaite pas tout à fait être soi.
« Quel homme es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret ? »
Gazouilla-t-elle du haut de son perchoir, en équilibre sur ses petites aiguilles. Nathanael hésita, pencha la tête et en se dissimulant derrière ses boucles noires aux reflets de lune, il eut une grimace involontaire à l’égard du pauvre banc qui se prétendait balcon, mais ravisa avec retenue son réalisme insistant et dénué de fantaisie. Ce n’était qu’un banc et les limites de son imagination se butait à l’aspect tangible des objets comme une fourmi sur un bout de bois, et il lui fallait un élan de la volonté pour aller au-delà du réel. Un balcon, donc.
Il la suivit, s’approcha, resta aux pieds de ce balcon et sans relever la tête, se borna à l’exquise lisière de sa robe trop courte. Elles étaient souvent ainsi, les femmes : fleuries de parfums honnêtes, simplets et même un peu brutes qui ravissaient par contraste, car on ne découvrait jamais rien de brutal, de simplet, ni, ma foi, d’honnête ; Juliet était là et Nathanael ne savait d’elle que son charme.
Sa main se souleva lentement et de ses doigts nus, il glissa derrière l’étroit mollet jusqu’à y lover sa paume toute entière, chaude, sur la peau refroidie. Un velours frissonnant. Un versant de chair bien plus délectable qui lui avait jusqu’alors été inatteignable, mais soudain, ses précieux genoux s’étaient mis à danser à portée de main comme un tissu de soie lustré ! Ses doigts remontèrent, longèrent ce creux sensible, toujours chaud et un peu humide, dans lequel s’échouaient les muscles jumeaux en un retrait vulnérable et délicat à l’arrière du genou.
Il releva le front, la regarda en tapinois alors qu’elle lui avait involontairement offert bien plus que ses bras, et laissa sa paume remonter doucement contre cet épiderme de plus en plus sensible à force d’ascension, frôlant de ses longues phalanges le doré de ses cuisses, l’orée de sa robe. Habillant le galbe de sa jambe d’une chaleur caressante, Nathanael tenta, de sa mémoire volage, une petite acrobatie, pour ne pas se borner à déclamer mot pour mot une vieille pièce de théâtre dont on connaissait la fin, appréciant que sa Juliet ait choisi une phrase aussi souple dans son interprétation.
« Je suis un bon pèlerin, venu faire pénitence à des lèvres vouées à la prière. »
Dit-il en la regardant d’en bas, mélangeant actes et scènes, répliques et mots, se moquant un peu de son désir inassouvi, mais dont elle avait usé pour mieux se jouer de lui. Il fut contraint de faire cette gymnastique inhabituelle pour sa grande taille : il se hissa légèrement sur la pointe de ses pieds pour être à la bonne hauteur et, comme par inadvertance nécessaire, sa maint remonta le long du velours de la cuisse jusqu’à ce que le tissu de sa robe ne fasse un pli sur son poignet. Là, les doigts enfouis sous la contrastante ardeur de son vêtement, Nathanael susurra tout contre sa bouche :
« Parce que franchement ce n’était pas un « vrai » baiser. Restez donc immobile, pour que je recueille dûment votre secret. »
Il s’avança enfin et étouffa cette fraction de vide, qui était jusqu’alors parvenue à receler tant de désir insatisfait, en posant ses lèvres contre celles de la jeune femme. Elles s’entrouvrirent, goûtèrent à la tendresse moite de ses ourlets charnus, à la tiédeur de sa bouche étroite et palpitante, toujours un peu timide au début. Après cette première caresse, à lascivement rebrousser la chair suave et pleine, son corps s’avança, insista, se comprima contre ce baiser qui laissait de moins en moins respirer et après lequel on ne voulait plus connaître que la nuit, la nudité, la lutte silencieuse et vaine pour se retenir, une minute encore. Contre sa bouche, il gémit d’une plainte sourde, serrant sa cuisse dans sa main, enlacée comme un filet. Il se sépara à demi, pencha la tête, frotta leur nez, seulement pour mieux épouser l’arc délicieux de ses lèvres d’un enthousiasme profond et brutal, empreint de cette énergie qui emplissait les yeux d’une onde grise et impérieuse avant de les voiler. Confondu par un long frisson, Nathanael s’appliqua à aimer avec ferveur la chaleur brûlante du secret qu’elle lui offrait et qui aurait pu être sien bien plus tôt, mais qui avait trouvé sa quintessence dans l’abstinence. Un peu haletant, un peu réticent, il recula enfin sur un dernier frôlement de lèvres devenues sèches, les yeux d’un noir d’autant plus torride qu’il souffrait déjà de son absence, d’un froid mordant contre sa langue.
« Ais-je finalement rendu honneur à votre beauté, Juliet ? Sinon, je suis prêt à reprendre mon offense... » souffla-t-il près de sa joue, se rapprochant à nouveau jusqu’à sentir sur sa peau la tiédeur de son corps.
« Juliet s’émancipe très cher. »
Il voyait cela, il voyait cela. De sa pudeur comme de ses galants. Néanmoins, elle lui refusa le compliment facile et le taquina, peut-être parce qu’il lui avait été tendu comme un hameçon et qu’elle n’était pas d’humeur à être un poisson, ou par vengeance, pour qu’aucun des deux ne soit parfaitement satisfait à moins que ce ne fut ensemble. Cette pensée lui arracha un sourire, fin et léger, dans les confins de sa bouche inexpressive, et autre chose encore : après avoir lové sa joue contre son coeur, comme prenant un élan pour mieux s’enfuir, elle s’arracha à lui, délicieusement souple dans sa délivrance. Comme lui, elle jouait et il avait la conviction de ne pas la voir partir. Non, comme lui, elle cultivait et appelait la frustration à étreindre le feu de la convoitise.
En la regardant s’éloigner, il la suivit à peine, une ombre de plaisir passif sur le visage, se disant qu’elle n’avait pas tort d’insister sur le café : c’était déjà une intimité qui allait au-delà de certains baisers perdus dans un parc, ignorants et aveugles, pressés de s’occuper les mains et les pensées là où un café, un dîner, une discussion pouvaient laisser vulnérables et désarmés. Et Juliet portait sur elle toutes les armes de la beauté et d’un mystère qui se laissait vibrer au fond de ce qu’on abandonne quand on ne souhaite pas tout à fait être soi.
« Quel homme es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret ? »
Gazouilla-t-elle du haut de son perchoir, en équilibre sur ses petites aiguilles. Nathanael hésita, pencha la tête et en se dissimulant derrière ses boucles noires aux reflets de lune, il eut une grimace involontaire à l’égard du pauvre banc qui se prétendait balcon, mais ravisa avec retenue son réalisme insistant et dénué de fantaisie. Ce n’était qu’un banc et les limites de son imagination se butait à l’aspect tangible des objets comme une fourmi sur un bout de bois, et il lui fallait un élan de la volonté pour aller au-delà du réel. Un balcon, donc.
Il la suivit, s’approcha, resta aux pieds de ce balcon et sans relever la tête, se borna à l’exquise lisière de sa robe trop courte. Elles étaient souvent ainsi, les femmes : fleuries de parfums honnêtes, simplets et même un peu brutes qui ravissaient par contraste, car on ne découvrait jamais rien de brutal, de simplet, ni, ma foi, d’honnête ; Juliet était là et Nathanael ne savait d’elle que son charme.
Sa main se souleva lentement et de ses doigts nus, il glissa derrière l’étroit mollet jusqu’à y lover sa paume toute entière, chaude, sur la peau refroidie. Un velours frissonnant. Un versant de chair bien plus délectable qui lui avait jusqu’alors été inatteignable, mais soudain, ses précieux genoux s’étaient mis à danser à portée de main comme un tissu de soie lustré ! Ses doigts remontèrent, longèrent ce creux sensible, toujours chaud et un peu humide, dans lequel s’échouaient les muscles jumeaux en un retrait vulnérable et délicat à l’arrière du genou.
Il releva le front, la regarda en tapinois alors qu’elle lui avait involontairement offert bien plus que ses bras, et laissa sa paume remonter doucement contre cet épiderme de plus en plus sensible à force d’ascension, frôlant de ses longues phalanges le doré de ses cuisses, l’orée de sa robe. Habillant le galbe de sa jambe d’une chaleur caressante, Nathanael tenta, de sa mémoire volage, une petite acrobatie, pour ne pas se borner à déclamer mot pour mot une vieille pièce de théâtre dont on connaissait la fin, appréciant que sa Juliet ait choisi une phrase aussi souple dans son interprétation.
« Je suis un bon pèlerin, venu faire pénitence à des lèvres vouées à la prière. »
Dit-il en la regardant d’en bas, mélangeant actes et scènes, répliques et mots, se moquant un peu de son désir inassouvi, mais dont elle avait usé pour mieux se jouer de lui. Il fut contraint de faire cette gymnastique inhabituelle pour sa grande taille : il se hissa légèrement sur la pointe de ses pieds pour être à la bonne hauteur et, comme par inadvertance nécessaire, sa maint remonta le long du velours de la cuisse jusqu’à ce que le tissu de sa robe ne fasse un pli sur son poignet. Là, les doigts enfouis sous la contrastante ardeur de son vêtement, Nathanael susurra tout contre sa bouche :
« Parce que franchement ce n’était pas un « vrai » baiser. Restez donc immobile, pour que je recueille dûment votre secret. »
Il s’avança enfin et étouffa cette fraction de vide, qui était jusqu’alors parvenue à receler tant de désir insatisfait, en posant ses lèvres contre celles de la jeune femme. Elles s’entrouvrirent, goûtèrent à la tendresse moite de ses ourlets charnus, à la tiédeur de sa bouche étroite et palpitante, toujours un peu timide au début. Après cette première caresse, à lascivement rebrousser la chair suave et pleine, son corps s’avança, insista, se comprima contre ce baiser qui laissait de moins en moins respirer et après lequel on ne voulait plus connaître que la nuit, la nudité, la lutte silencieuse et vaine pour se retenir, une minute encore. Contre sa bouche, il gémit d’une plainte sourde, serrant sa cuisse dans sa main, enlacée comme un filet. Il se sépara à demi, pencha la tête, frotta leur nez, seulement pour mieux épouser l’arc délicieux de ses lèvres d’un enthousiasme profond et brutal, empreint de cette énergie qui emplissait les yeux d’une onde grise et impérieuse avant de les voiler. Confondu par un long frisson, Nathanael s’appliqua à aimer avec ferveur la chaleur brûlante du secret qu’elle lui offrait et qui aurait pu être sien bien plus tôt, mais qui avait trouvé sa quintessence dans l’abstinence. Un peu haletant, un peu réticent, il recula enfin sur un dernier frôlement de lèvres devenues sèches, les yeux d’un noir d’autant plus torride qu’il souffrait déjà de son absence, d’un froid mordant contre sa langue.
« Ais-je finalement rendu honneur à votre beauté, Juliet ? Sinon, je suis prêt à reprendre mon offense... » souffla-t-il près de sa joue, se rapprochant à nouveau jusqu’à sentir sur sa peau la tiédeur de son corps.
- Juliet BlackthornADMIN - Baby sixtine - Little sun
- » parchemins postés : 1972
» miroir du riséd : ester expósito
» crédits : alcaline (ava) ; crackship (code sign) ; chaton (gif sign)
» multinick : miguel pajares & calliope muller & andrew hill
» âge : 24 ans (depuis le 02/09/2023)
» situation : fiancé à son cousin nullus blackthorn.
» année d'études : 6eme année
» options obligatoires & facultatives : ㅡ options obligatoires :▣ Potion (+), Sortilèges (+) et Médicomagie (++)ㅡ options facultatives :▣ Etude des Runes (++).
» profession : interne aux urgences de sainte marie d'inverness
» nature du sang : sang-pur
» gallions sous la cape : 4258
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: Never Have I Ever
Lun 5 Juil 2021 - 20:16
Tout à cet instant n’était qu’exploit. Exploit que, malgré l’alcool qui demeurait dans son sang, elle sache grimper sur ce banc de bois abimée, perchée non seulement sur celui-ci mais également sur des escarpins dont les talons aiguilles étaient si fin qu’elle s’était longtemps demandé comment donc pouvait on marcher avec ce genre de chaussures. Exploit également qu’elle se souvienne de cette courte tirade tirée de la fameuse scène du balcon. Là aussi, l’alcool y était peut être également pour quelque-chose après tout…
Il faut quelques secondes à Nathanael pour s’approcher d’elle, après l’avoir observé de loin, semblant hésiter quant à la réaction qu’il était approprié d’avoir. Chaque pas qu’il faisait en sa direction semblait rythmé par les battements du cœur de la douce Blackthorn. Enfin fut il arrivé qu’il ne lui adressa pas un regard, son attention étant toute concentrée sur le corps de la jeune femme. Enfin.
Elle retient une seconde sa respiration en sentant la main chaude du concierge toucher l’arrière de sa jambe. Et elle ne peut refréner un léger frisson alors que cette main remonte en une tendre caresse sur sa peau blanche et refroidie par la nuit. Elle remonte, remonte doucement, jusqu’à ce que la robe ne l’arrête sans bien que Juliet ne comprenne pourquoi. Mais elle oublie presque cette main alors qu’enfin il lève les yeux vers elle. C’est la premier fois qu’elle le voit sous cet angle mais cela plait bien à la blonde qui n’a guère l’habitude de dominer qui que ce soit, de quelque manière.
Nouvelle tirade. Et si Juliet remarque bien qu’il ne s’agît d’une réponse à la sienne, ce n’est pas celle à laquelle elle s’attendait. Elle profite d’un instant de réflexion pour replacer tendrement une mèche de cheveux rebelles sur le front du Cohen. Il ne lui en faut pas plus pour replacer la phrase dans le contexte du bal, de la première rencontre du Montaigu et de la Capulet.
Elle n’a pas le temps de réfléchir à sa propre réponse qu’il se grandit jusqu’à elle, amusant la blonde alors que sa main ne glisse sous sa robe et frôle une fesse rebondie avant de se caler contre le haut de sa cuisse. Elle sait le moment venu et pourtant elle n’est qu’impatience alors qu’il parle à quelques millimètres de sa bouche. Immobile, elle l’est. On aurait pu la croire victime d’un stupéfix. Parfaitement immobile jusqu’à ce que leurs lèvres se rencontrent, enfin, et que la poupée qu’elle était ne s’anime.
Ce baiser lui redonne vie. Elle se pâme contre le corps de Nathanael, glissant ses mains fraiches dans sa nuque et n’hésitant pas à laisser une partie de son âme s’échapper par ce baiser. Leurs lèvres se frôlent doucement, timidement puis plus sensuellement. Il ne faut que quelques secondes pour que la blondinette ne manque d’air mais ça lui paraissait il détail alors que leurs lèvres, leur langue accéléraient leurs échanges. Elle aurait pu l’embrasser des heures durant, aussi quand il recule son visage elle butine quelques derniers baisers sur ses lèvres avant qu’il n’échappe totalement de sa portée. Un soupir à mi-chemin entre l’extase et la frustration ne quitte ses lèvres. Pourtant, il lui arrache un sourire en frottant son nez contre le sien et en lui demandant si ce baiser avait rendu honneur à sa beauté. La réponse était oui, mille fois oui. L’attente de cet instant l’avait rendu plus désirable, précieux encore.
- Je serais bien contrariée si vous songez réellement à me reprendre ce baiser. Et je pense même qu’un second même ne serait pas pour me déplaire.
Elle sourit. Instant de flottement où les mains de la blonde s’en vont se réchauffer sous le col de la chemise du concierge. Maintenant qu’elle a connu ce baiser, elle en voulait plus. C’était une évidence. D’ailleurs cette main agrippant toujours sa cuisse lui laisse songer qu’il en est de même pour celui qui joue Roméo.
- A l’instar de la chambre de Juliet qui est toute proche du balcon, il se trouve que l’on pourrait marcher jusqu’à chez moi.
Et comme si sa démarche et ses intentions n’étaient pas évidentes et qu’il fallait se justifier, elle ajoute avec un sourire en coin :
- En plus, je commence à avoir froid…
Il faut quelques secondes à Nathanael pour s’approcher d’elle, après l’avoir observé de loin, semblant hésiter quant à la réaction qu’il était approprié d’avoir. Chaque pas qu’il faisait en sa direction semblait rythmé par les battements du cœur de la douce Blackthorn. Enfin fut il arrivé qu’il ne lui adressa pas un regard, son attention étant toute concentrée sur le corps de la jeune femme. Enfin.
Elle retient une seconde sa respiration en sentant la main chaude du concierge toucher l’arrière de sa jambe. Et elle ne peut refréner un léger frisson alors que cette main remonte en une tendre caresse sur sa peau blanche et refroidie par la nuit. Elle remonte, remonte doucement, jusqu’à ce que la robe ne l’arrête sans bien que Juliet ne comprenne pourquoi. Mais elle oublie presque cette main alors qu’enfin il lève les yeux vers elle. C’est la premier fois qu’elle le voit sous cet angle mais cela plait bien à la blonde qui n’a guère l’habitude de dominer qui que ce soit, de quelque manière.
Nouvelle tirade. Et si Juliet remarque bien qu’il ne s’agît d’une réponse à la sienne, ce n’est pas celle à laquelle elle s’attendait. Elle profite d’un instant de réflexion pour replacer tendrement une mèche de cheveux rebelles sur le front du Cohen. Il ne lui en faut pas plus pour replacer la phrase dans le contexte du bal, de la première rencontre du Montaigu et de la Capulet.
Elle n’a pas le temps de réfléchir à sa propre réponse qu’il se grandit jusqu’à elle, amusant la blonde alors que sa main ne glisse sous sa robe et frôle une fesse rebondie avant de se caler contre le haut de sa cuisse. Elle sait le moment venu et pourtant elle n’est qu’impatience alors qu’il parle à quelques millimètres de sa bouche. Immobile, elle l’est. On aurait pu la croire victime d’un stupéfix. Parfaitement immobile jusqu’à ce que leurs lèvres se rencontrent, enfin, et que la poupée qu’elle était ne s’anime.
Ce baiser lui redonne vie. Elle se pâme contre le corps de Nathanael, glissant ses mains fraiches dans sa nuque et n’hésitant pas à laisser une partie de son âme s’échapper par ce baiser. Leurs lèvres se frôlent doucement, timidement puis plus sensuellement. Il ne faut que quelques secondes pour que la blondinette ne manque d’air mais ça lui paraissait il détail alors que leurs lèvres, leur langue accéléraient leurs échanges. Elle aurait pu l’embrasser des heures durant, aussi quand il recule son visage elle butine quelques derniers baisers sur ses lèvres avant qu’il n’échappe totalement de sa portée. Un soupir à mi-chemin entre l’extase et la frustration ne quitte ses lèvres. Pourtant, il lui arrache un sourire en frottant son nez contre le sien et en lui demandant si ce baiser avait rendu honneur à sa beauté. La réponse était oui, mille fois oui. L’attente de cet instant l’avait rendu plus désirable, précieux encore.
- Je serais bien contrariée si vous songez réellement à me reprendre ce baiser. Et je pense même qu’un second même ne serait pas pour me déplaire.
Elle sourit. Instant de flottement où les mains de la blonde s’en vont se réchauffer sous le col de la chemise du concierge. Maintenant qu’elle a connu ce baiser, elle en voulait plus. C’était une évidence. D’ailleurs cette main agrippant toujours sa cuisse lui laisse songer qu’il en est de même pour celui qui joue Roméo.
- A l’instar de la chambre de Juliet qui est toute proche du balcon, il se trouve que l’on pourrait marcher jusqu’à chez moi.
Et comme si sa démarche et ses intentions n’étaient pas évidentes et qu’il fallait se justifier, elle ajoute avec un sourire en coin :
- En plus, je commence à avoir froid…
SUNSHINE
I got you, moonlight, i'm your sunshine. I need you all night, come on, moove with me. I'm levitating.
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Re: Never Have I Ever
Jeu 29 Juil 2021 - 0:12
A mesure que ses mains glissaient contre sa peau et que sa bouche éprouvait ses lèvres, il se surprenait à songer que c’était un corps qui ambitionnait un vêtement que l’allure n’égalait pas toujours. Son glabre était à sa façon parfait ; il se laissait épouser par le regard et par la paume avec volupté en satisfaisant les deux sens, comme le goût sur la langue parfaisait le parfum deviné lors d’un tendre baiser. Mais il y avait dans les fioritures de son apparat quelque chose de trop pointu, d’insouciant et de folâtre que son attachement caressant contredisait. Des femmes frivoles, elle n’avait que les talons en éperons et la cascade d’un dos nus, alors que sa façon de se pencher sur lui pour l’embrasser, de glisser ses mains lestes contre son cou, de s’abreuver à sa douceur avec une sensibilité lascive dans le regard et le geste, racontait une autre histoire. L’excentricité était le remède aux grands désespoirs.
Il fallait retirer ces talons blessants, étreindre ce dos nu et la serrer, serrer, toujours plus fort contre soi pour libérer cette sensation languissante. Ou peut-être se l’imaginait-il, comme toute personne un peu rêveuse et réservée qui croyait percevoir en l’autre des blessures cachées, de la douceur retrempée dans la dureté de l’existence, et qui aimait à croire que la parfaite indifférence n’était qu’un rôle que le coeur jouait pour se sentir moins vulnérable, tout en cherchant timidement ces failles dans lesquelles la fragilité pouvait se réfugier. Mais il n’en était peut-être rien, et peut-être que même ça, c’était un style. Un style dont le perpétuel secret l’émouvait assez pour le rendre tendre, attentif et passionné, quand bien même tout cela n’était qu’un jeu insouciant et que derrière cette contradiction, cette complexité d’apparence et d’émotions, il n’y avait qu’une anticipation charnelle un peu barbare. Et quand bien même en espérait-on toujours un peu plus, parce qu’on voulait être spécial, la simplicité s’avérait parfois être le meilleur des réconforts. Ce fut donc avec un soin pour les détails que Nathanael considéra la belle jeune femme, avec l’impression obsédante qu’il y avait autre chose en elle qu’une aveugle concupiscence.
« Je serais bien contrariée si vous songez réellement à me reprendre ce baiser. Et je pense même qu’un second même ne serait pas pour me déplaire. »
Elle avait glissé ses mains contre sa gorge de sorte à ce que les baisers désirés se suggèrent d’une toute autre nature. Elle sourit, il demeura sérieux. Attentif à ses soupirs, à son corps languissant, il la regardait à l’ombre de son front, quelques mèches de cheveux blonds chatouillant le creux de ses joues et de son front, alors que ses doigts flirtaient sous l’ombre brûlante de sa jupe, tout en résistant au frisson soulevé par la fraîcheur des phalanges contre sa nuque. Il ne dit rien, se fit patience…
« A l’instar de la chambre de Juliet qui est toute proche du balcon, il se trouve que l’on pourrait marcher jusqu’à chez moi. »
La pudeur faisait souvent marcher ; seul moment où on préférait être sentimental en fatiguant d’être toujours cynique. Il fallait donc conclure, ou bien au contraire, tout commencer. Si le délai du parc ne lui avait pas fait craindre pour sa vulnérabilité convoitée, Juliet avait paru au contraire nouer ses bras comme des lianes sur ses épaules, hésitant encore à y prendre parfaitement appui.
« Chez toi alors... » avait-il dit sans prendre garde aux excuses, comme l’on ne remarquait pas ce qui était élégant mais inutile.
Il sourit seulement du bout des lèvres, malice et miel dilués dans des traits fins mais immobiles. Ses doigts remuèrent, s’étendirent sur l’arrière de sa cuisse, l’étreignirent encore un peu, différemment.
« Tu n’as pas l’air d’avoir froid… susurra-t-il encore contre sa bouche, taquin mais pas méchant. Il va falloir courir pour éviter l’hypothermie… ou en tout cas, beaucoup s’enlacer et s’embrasser en chemin. »
Il dénoua sans grand mystère la spirale de ses séductions, nuançant toutes ses moues lascives qui allaient bien à son sérieux et à la finesse singulière, quoi que longue, de son visage. Bien sûr, c’était une rhétorique, encore un jeu à un degré qui n’était plus superflu, parce qu’en s’embrassant, on n’avançait plus et la pudeur, mais surtout l’impatience, supportaient mal d’attendre et de se sacrifier. Alors il passa ses bras sous des fesses plus devinées que touchées, enlaça ses cuisses d’une étreinte assez forte et la souleva du banc comme une patineuse. Le front relevé, Nathanael ne bougea pas et la regarda un instant, son corps à la gracilité charmante reposer sur le sien à la seule puissance de ses bras, solidement noués autour de ses jambes. Il hésitait à relâcher cette étreinte ; sa fermeté le rassurait, l’émouvait aussi à cause de la façon dont elle soulignait la fragilité de la jeune femme. Puis elle était belle ainsi, les cheveux baignés par le halo des lampadaires, frissonnants au gré d’une brise trop douce pour être ressentie, les mains sur ses épaules, comme une véritable danseuse, ses paupières baissées sur lui avec des airs de douce mélancolie. Ou juste une femme avec laquelle on se savourait d’être un peu galant et excentrique. Elle avait froid, non ? Puis ses talons devaient la faire souffrir…
« Et elle habite où, Juliet ? » dit-il tout en desserrant finalement l’enlacement de ses bras pour permettre à son corps de lentement glisser contre le sien, jusqu’à toucher terre.
Il se mit un peu en biais, enveloppa d’un bras ses étroites épaules ; bras qui sut être un soutient plus qu’un poids supplémentaire à ses fins talons. Pas d’embrassades, pas de caresses inutiles, mais l’impression confortable de vaguement se connaître et de pouvoir se permettre cette parenthèse de patience où l’on se contentait de se tenir la main ou la taille, comme un vieux couple, sans laisser deviner qu’on attendait de pouvoir convoiter autre chose. A dire vrai, Nathanael pouvait ne rien convoiter du tout et se contenter tout autant de ça, de cette intimité presque plus précieuse que celle du corps, lorsqu’on pouvait être tendre sans avoir eu à sacrifier quoi que ce fut pour en bénéficier. Ils ne se connaissaient pas mais se faisaient mystérieusement confiance.
« Tu crois que je te reverrai ? » demanda-t-il, soudain pris par une forme de timidité qu’amenait l’éloignement temporaire, puis ce bras posé comme un boa sur ses épaules.
Pas de désespoir, pas de pitié, et encore moins de piège, mais quelque chose de foncièrement plus profond qu’un regard croisé au détour d’un couloir, formulé du point de vue de la force alors que tout dépendait de sa bonne volonté : concéderait-elle à le revoir, où avait-elle déjà tout décidé avant même de lui adresser la parole ?
Il fallait retirer ces talons blessants, étreindre ce dos nu et la serrer, serrer, toujours plus fort contre soi pour libérer cette sensation languissante. Ou peut-être se l’imaginait-il, comme toute personne un peu rêveuse et réservée qui croyait percevoir en l’autre des blessures cachées, de la douceur retrempée dans la dureté de l’existence, et qui aimait à croire que la parfaite indifférence n’était qu’un rôle que le coeur jouait pour se sentir moins vulnérable, tout en cherchant timidement ces failles dans lesquelles la fragilité pouvait se réfugier. Mais il n’en était peut-être rien, et peut-être que même ça, c’était un style. Un style dont le perpétuel secret l’émouvait assez pour le rendre tendre, attentif et passionné, quand bien même tout cela n’était qu’un jeu insouciant et que derrière cette contradiction, cette complexité d’apparence et d’émotions, il n’y avait qu’une anticipation charnelle un peu barbare. Et quand bien même en espérait-on toujours un peu plus, parce qu’on voulait être spécial, la simplicité s’avérait parfois être le meilleur des réconforts. Ce fut donc avec un soin pour les détails que Nathanael considéra la belle jeune femme, avec l’impression obsédante qu’il y avait autre chose en elle qu’une aveugle concupiscence.
« Je serais bien contrariée si vous songez réellement à me reprendre ce baiser. Et je pense même qu’un second même ne serait pas pour me déplaire. »
Elle avait glissé ses mains contre sa gorge de sorte à ce que les baisers désirés se suggèrent d’une toute autre nature. Elle sourit, il demeura sérieux. Attentif à ses soupirs, à son corps languissant, il la regardait à l’ombre de son front, quelques mèches de cheveux blonds chatouillant le creux de ses joues et de son front, alors que ses doigts flirtaient sous l’ombre brûlante de sa jupe, tout en résistant au frisson soulevé par la fraîcheur des phalanges contre sa nuque. Il ne dit rien, se fit patience…
« A l’instar de la chambre de Juliet qui est toute proche du balcon, il se trouve que l’on pourrait marcher jusqu’à chez moi. »
La pudeur faisait souvent marcher ; seul moment où on préférait être sentimental en fatiguant d’être toujours cynique. Il fallait donc conclure, ou bien au contraire, tout commencer. Si le délai du parc ne lui avait pas fait craindre pour sa vulnérabilité convoitée, Juliet avait paru au contraire nouer ses bras comme des lianes sur ses épaules, hésitant encore à y prendre parfaitement appui.
« Chez toi alors... » avait-il dit sans prendre garde aux excuses, comme l’on ne remarquait pas ce qui était élégant mais inutile.
Il sourit seulement du bout des lèvres, malice et miel dilués dans des traits fins mais immobiles. Ses doigts remuèrent, s’étendirent sur l’arrière de sa cuisse, l’étreignirent encore un peu, différemment.
« Tu n’as pas l’air d’avoir froid… susurra-t-il encore contre sa bouche, taquin mais pas méchant. Il va falloir courir pour éviter l’hypothermie… ou en tout cas, beaucoup s’enlacer et s’embrasser en chemin. »
Il dénoua sans grand mystère la spirale de ses séductions, nuançant toutes ses moues lascives qui allaient bien à son sérieux et à la finesse singulière, quoi que longue, de son visage. Bien sûr, c’était une rhétorique, encore un jeu à un degré qui n’était plus superflu, parce qu’en s’embrassant, on n’avançait plus et la pudeur, mais surtout l’impatience, supportaient mal d’attendre et de se sacrifier. Alors il passa ses bras sous des fesses plus devinées que touchées, enlaça ses cuisses d’une étreinte assez forte et la souleva du banc comme une patineuse. Le front relevé, Nathanael ne bougea pas et la regarda un instant, son corps à la gracilité charmante reposer sur le sien à la seule puissance de ses bras, solidement noués autour de ses jambes. Il hésitait à relâcher cette étreinte ; sa fermeté le rassurait, l’émouvait aussi à cause de la façon dont elle soulignait la fragilité de la jeune femme. Puis elle était belle ainsi, les cheveux baignés par le halo des lampadaires, frissonnants au gré d’une brise trop douce pour être ressentie, les mains sur ses épaules, comme une véritable danseuse, ses paupières baissées sur lui avec des airs de douce mélancolie. Ou juste une femme avec laquelle on se savourait d’être un peu galant et excentrique. Elle avait froid, non ? Puis ses talons devaient la faire souffrir…
« Et elle habite où, Juliet ? » dit-il tout en desserrant finalement l’enlacement de ses bras pour permettre à son corps de lentement glisser contre le sien, jusqu’à toucher terre.
Il se mit un peu en biais, enveloppa d’un bras ses étroites épaules ; bras qui sut être un soutient plus qu’un poids supplémentaire à ses fins talons. Pas d’embrassades, pas de caresses inutiles, mais l’impression confortable de vaguement se connaître et de pouvoir se permettre cette parenthèse de patience où l’on se contentait de se tenir la main ou la taille, comme un vieux couple, sans laisser deviner qu’on attendait de pouvoir convoiter autre chose. A dire vrai, Nathanael pouvait ne rien convoiter du tout et se contenter tout autant de ça, de cette intimité presque plus précieuse que celle du corps, lorsqu’on pouvait être tendre sans avoir eu à sacrifier quoi que ce fut pour en bénéficier. Ils ne se connaissaient pas mais se faisaient mystérieusement confiance.
« Tu crois que je te reverrai ? » demanda-t-il, soudain pris par une forme de timidité qu’amenait l’éloignement temporaire, puis ce bras posé comme un boa sur ses épaules.
Pas de désespoir, pas de pitié, et encore moins de piège, mais quelque chose de foncièrement plus profond qu’un regard croisé au détour d’un couloir, formulé du point de vue de la force alors que tout dépendait de sa bonne volonté : concéderait-elle à le revoir, où avait-elle déjà tout décidé avant même de lui adresser la parole ?
- Juliet BlackthornADMIN - Baby sixtine - Little sun
- » parchemins postés : 1972
» miroir du riséd : ester expósito
» crédits : alcaline (ava) ; crackship (code sign) ; chaton (gif sign)
» multinick : miguel pajares & calliope muller & andrew hill
» âge : 24 ans (depuis le 02/09/2023)
» situation : fiancé à son cousin nullus blackthorn.
» année d'études : 6eme année
» options obligatoires & facultatives : ㅡ options obligatoires :▣ Potion (+), Sortilèges (+) et Médicomagie (++)ㅡ options facultatives :▣ Etude des Runes (++).
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Re: Never Have I Ever
Jeu 5 Aoû 2021 - 17:53
Juliet avait déjà joué à ce jeu. Mais puisqu’elle manquait largement d’expérience dans le domaine du flirt, elle avait l’impression de n’avoir jamais joué avec les règles qui étaient celles de Nathanael. Elle n’avait pas vraiment l’habitude des gestes lents et des grandes envolées lyriques qui abreuvaient son corps lentement mais son âme vertigineusement. D’habitude il s’agissait plutôt de geste rendus abrupts par le désir alors que ses lèvres ne s’ouvraient que pour cotoyer d’autres lèvres…
Elle essaye de s’adapter, parce qu’elle aime ce jeu et qu’elle aime d’avantage encore son partenaire d’amusement. Pourtant Juliet est jeune, inexpérimentée, son premier instinct étant de foncer au risque de se brûler les ailes… elle doit se satisfaire de ces douces caresses et de ce baiser qu’un oeil extérieur pourrait décrire comme chaste alors qu’il est un petit peu plus que ça… Papillon de nuit, poupée d’un soir, la douce Blackthorn en veut plus mais tente vainement de maîtriser ses gestes et ses mots. Jamais respecter des règles n’aura été si difficile…
Et alors qu’elle glisse ses mains dans la nuque du concierge, alors qu’elle sent les siennes remonter contre ses cuisses, elle sent bien les limites imposées non pas par le Cohen mais par cet ersatz de balcon et par ce parc. Elle propose d’aller chez elle, ce qu’elle aurait pu, peut être voulu, faire bien plus tôt. Un instant elle craint qu’il ne refuse tant il prend le temps avant d’accepter. Chez elle alors.
Elle ne ment pas tout à fait. Elle a froid, même si elle pourrait s’accommoder de la température faiblarde pour un mois de printemps si c’est tout ce qu’il fallait pour continuer à profiter de la compagnie du sorcier qui la taquine, proposant plusieurs alternatives pour éviter l’hypothermie sur le chemin. Il chuchote presque contre sa bouche et la remarque moqueuse lui vaut un sourire et un baiser léger avant qu’elle même ne répondre :
- Je ne suis pas très sportive alors je préférerais encore la seconde option.
Elle regarde avec amusement Nathanael enlacer ses cuisses et la soulever plusieurs centimètre au dessus du banc sur lequel elle était perchée, obligeant la blonde à serrer ses abdominaux et à s’appuyer sur les épaules du Cohen. Il faut savoir que Juliet adore être portée. Genre. Vraiment. Elle adore ça. Et de cette manière, alors qu’elle plonge son regard dans celui de Nathanael ne pensant même plus a admirer son visage, trop préoccupée par les miroir de son âme, elle apprécie encore plus.
Elle glisse le long du corps de cet homme, sa robe remonte alors qu’elle descend. Elle lui vole un baiser au passage, comme si chaque occasion était bonne à prendre tant le concierge en est avare. Elle est concentrée sur ses talons qui retrouvent le sol granuleux de ces chemins qui parcourent les parcs de ce genre. Ses pieds bien ancrés, elle finit par remettre sa robe en place avant de répondre.
- Pas bien loin, à quelques minutes… part là.
Elle montre la direction et se met à marcher alors qu’il entoure doucement ses épaules de son bras. Elle glisse elle même son bras sur la taille de Nathanael, entre sa chemise et sa veste. Sa soeur habite tout prêt. Elle voulait un appartement en centre-ville et l’endroit parfait n’avait pas été chose facile à trouver. Secunda était du genre exigente vous savez…
La question du sorcier interrompt Juliet dans ses souvenirs de visites d’appartement. Elle lève un instant le regard vers le Cohen avec un air interrogateur. Etait-ce une question piège ? Ils étaient forcément amenés à se revoir puisqu’ils fréquentaient tout les deux l’université. Enfin… ça c’était peut être plutôt se croiser…
- Je ne sais pas. Tu en aurais envie ?
Elle même ne saurait dire exactement si elle en aurait envie. Elle passe un agréable moment et pas un cheveux de sa tête ne s’est attardé sur la suite, sur demain. Voila des mois que Juliet ne pensait plus à demain et qu’elle vivait uniquement pour le jour présent. L’appartement de sa soeur était si prêt qu’ils n’eurent pas vraiment le temps de finir leur discussion puisque Juliet ouvrait deja d’un coup de baguette magique la porte de l’immeuble. L’appartement était au deuxième étage, il leur fallait monter…
Elle essaye de s’adapter, parce qu’elle aime ce jeu et qu’elle aime d’avantage encore son partenaire d’amusement. Pourtant Juliet est jeune, inexpérimentée, son premier instinct étant de foncer au risque de se brûler les ailes… elle doit se satisfaire de ces douces caresses et de ce baiser qu’un oeil extérieur pourrait décrire comme chaste alors qu’il est un petit peu plus que ça… Papillon de nuit, poupée d’un soir, la douce Blackthorn en veut plus mais tente vainement de maîtriser ses gestes et ses mots. Jamais respecter des règles n’aura été si difficile…
Et alors qu’elle glisse ses mains dans la nuque du concierge, alors qu’elle sent les siennes remonter contre ses cuisses, elle sent bien les limites imposées non pas par le Cohen mais par cet ersatz de balcon et par ce parc. Elle propose d’aller chez elle, ce qu’elle aurait pu, peut être voulu, faire bien plus tôt. Un instant elle craint qu’il ne refuse tant il prend le temps avant d’accepter. Chez elle alors.
Elle ne ment pas tout à fait. Elle a froid, même si elle pourrait s’accommoder de la température faiblarde pour un mois de printemps si c’est tout ce qu’il fallait pour continuer à profiter de la compagnie du sorcier qui la taquine, proposant plusieurs alternatives pour éviter l’hypothermie sur le chemin. Il chuchote presque contre sa bouche et la remarque moqueuse lui vaut un sourire et un baiser léger avant qu’elle même ne répondre :
- Je ne suis pas très sportive alors je préférerais encore la seconde option.
Elle regarde avec amusement Nathanael enlacer ses cuisses et la soulever plusieurs centimètre au dessus du banc sur lequel elle était perchée, obligeant la blonde à serrer ses abdominaux et à s’appuyer sur les épaules du Cohen. Il faut savoir que Juliet adore être portée. Genre. Vraiment. Elle adore ça. Et de cette manière, alors qu’elle plonge son regard dans celui de Nathanael ne pensant même plus a admirer son visage, trop préoccupée par les miroir de son âme, elle apprécie encore plus.
Elle glisse le long du corps de cet homme, sa robe remonte alors qu’elle descend. Elle lui vole un baiser au passage, comme si chaque occasion était bonne à prendre tant le concierge en est avare. Elle est concentrée sur ses talons qui retrouvent le sol granuleux de ces chemins qui parcourent les parcs de ce genre. Ses pieds bien ancrés, elle finit par remettre sa robe en place avant de répondre.
- Pas bien loin, à quelques minutes… part là.
Elle montre la direction et se met à marcher alors qu’il entoure doucement ses épaules de son bras. Elle glisse elle même son bras sur la taille de Nathanael, entre sa chemise et sa veste. Sa soeur habite tout prêt. Elle voulait un appartement en centre-ville et l’endroit parfait n’avait pas été chose facile à trouver. Secunda était du genre exigente vous savez…
La question du sorcier interrompt Juliet dans ses souvenirs de visites d’appartement. Elle lève un instant le regard vers le Cohen avec un air interrogateur. Etait-ce une question piège ? Ils étaient forcément amenés à se revoir puisqu’ils fréquentaient tout les deux l’université. Enfin… ça c’était peut être plutôt se croiser…
- Je ne sais pas. Tu en aurais envie ?
Elle même ne saurait dire exactement si elle en aurait envie. Elle passe un agréable moment et pas un cheveux de sa tête ne s’est attardé sur la suite, sur demain. Voila des mois que Juliet ne pensait plus à demain et qu’elle vivait uniquement pour le jour présent. L’appartement de sa soeur était si prêt qu’ils n’eurent pas vraiment le temps de finir leur discussion puisque Juliet ouvrait deja d’un coup de baguette magique la porte de l’immeuble. L’appartement était au deuxième étage, il leur fallait monter…
SUNSHINE
I got you, moonlight, i'm your sunshine. I need you all night, come on, moove with me. I'm levitating.
- pride:
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Re: Never Have I Ever
Mar 31 Aoû 2021 - 19:59
« Je ne sais pas. Tu en aurais envie ?
- Hum. »
Il fallait croire qu’il les avait tous deux perdus avec ses interrogations, car à l’instar de la jeune femme, son esprit s’était fait avaler par la réflexion derrière un regard absent. Cette existence à demi-spectrale les accompagna jusqu’à ce qu’une clé becquette la serrure d’une porte d’entrée ; du moins, en avait-il entendu le bruit, la clé ayant pris l’apparence d’une toujours étrange et insensée baguette magique. Il était pourtant de cette espèce, mais continuait à regarder les éléments de sa nouvelle vie avec une réticence polie et distante. L’espace d’un instant, en prenant la jeune femme par la main pour franchir les escaliers, Nathanael s’imagina être un singe enchaîné et exotique que les occidentaux aimaient à ramener des colonies ; la baguette magique l’avait réduit au rang de mangue présentée à la Reine Victoria cent cinquante ans plus tôt, pourrie à cause du long voyage. Un escalier qui montait directement en Chine.
Juliet émergeait dans l’ombre de l’escalier avec souplesse, comme dans un élément naturel. Ses chevilles recevaient d’abord la lumière – les talons gardaient ses genoux rapprochés comme si elle marchait sur un fil ténu – et sa robe s’était faite de la couleur même du couloir, des réverbères, du parquet. A travers une vitre, la lumière blafarde de la rue tombait sur eux deux et l’ombre compliquée du motif de fer du lampadaire ondulait sur elle et continuait obliquement sur lui, comme une bandoulière. La nuit induisait indéniablement un songe à tout ce qu’elle couvait, par son jeu de formes dans l’obscurité comme par les paradoxaux arc-en-ciels prismatiques qui naissaient dans son obscurcissement.
Relayé au second ordre par ignorance du chemin à suivre, Nathanael contempla le bas du dos d’un blanc de marne en se demandant s’il voulait la revoir. Il voulait la revoir comme toutes ces femmes qu’il avait déjà revues tant de fois sans jamais que ce ne fut exactement la même : elles étaient semblables dans l’exclusivité de leur rencontre, dans la passion un peu barbare et parfois impersonnelle qu’elles partageaient, dans la façon qu’elles avaient de lui sourire – sourire qui disparaissait souvent, ou qui changeait lorsque l’une d’elles s’aventurait à le connaître davantage. Juliet, il voulait la revoir comme ça, mais voulait-il la revoir autrement, cet autrement invoqué dans son « je ne sais pas » ?
Avec un étonnement propre aux déceptions de l’imagination, Nathanael constatait à quel point les habitations étaient typiques, moldues, sans extravagance. Sans compter les monuments anciens, la jeunesse paraissait vouloir s’accommoder des conforts que la modernité avait à offrir, sans escaliers mouvants ou toilettes dans le fond du jardin. Rassuré par le confort d’être entouré par les choses qu’il connaissait, Nathanael avait enlacé de ses bras la taille de la jeune femme pendant que d’un autre cliquetis elle s’était arrêtée pour ouvrir la porte. Celle-ci ayant cédé, il l’avait quand même retenue, pressant son dos étroit contre son torse arrondi pour accueillir son corps dont il baisa la nuque en entremêlant sa bouche à ses mèches brûlantes. Sa désinvolture un peu névrosée était stricte quant à l’intimité qu’il était capable de partager dans un lieu public, pas tant par pudeur que par observation des règles du jeu, dont il frôlait les limites comme l’on roulait à la vitesse strictement autorisée sur l’autoroute. Mais cette porte ouverte déversait la familiarité de ses murs sur le sol froid et impersonnel du couloir. Il l’y garda assez pour qu’elle renverse puis courbe son cou comme un voilier, esquissant le souffle de ses lèvres. Ses paumes s’étaient étalées sur son ventre comme deux grandes étoiles sur fond d’une robe qui scintillait. La saillie des petites vertèbres, la naissance de ses cheveux, l’arrière de ses oreilles… il respirait assidûment contre sa peau pour parfois la chatouiller.
Pour se revoir, il fallait s’être vu au moins une fois. Alors comme dans une danse, en engageant tout son corps, Nathanael s’avança lentement, épousant son dos et ses jambes pour la guider tout en gardant son visage noyé dans les vagues de sa chevelure.
« Lehi lehizdayen !* » s’exclama-t-il lorsqu’il fallut relever la tête pour un peu plus concrètement chercher son chemin.
Son regarda engloba d’un seul mouvement large et ébahi l’appartement « étudiant ». Devait vivre ici plutôt quelqu’un pour qui les études étaient un passe-temps occasionnel, s’adonnant le reste du temps à son activité de rentier. Si l'astrophysicien n'avait jamais manqué d'argent, l'opulence n'avait jamais été aussi visible qu'ici : ses studios auraient eu de quoi cocher toutes les cases de la pauvre jeunesse, des ajustements improbables de certains architectes ayant confondus gain de place et bon goût jusqu'au très pratique réchaud permettant de cuisiner assis sur un matelas - lequel faisait parfois également office de table de salon. Et dire que certains étudiants (@Maximilien Leroy) travaillaient sur les heures de repos tandis que d'autres vivaient dans ce genre d'endroit, parfaite mise en abîme d'une réalité qui se poursuivrait bien au-delà de l'Université. D'un regard rompu à l'observation, Nathanael apprécia les moulures haussmanniennes et la cheminée de marbre qu'un grand miroir était venu surplomber. Le bleu royal des murs faisait emphase sur ses pensées, qui coulèrent hors de ses lèvres plus rapidement qu'il n'avait négocié ses baisers :
« Tu vis dans un vrai palais ! contasta-t-il en faisant un tour sur lui-même pour mieux évaluer ce qui les entourait, avant de s'immobiliser de nouveau, songeur et préoccupé : Tu sais que les clichés sur les juifs ne sont pas nécessairement vrais ? fit-il avec sérieux, en la couvant d'un regard plissé : Je suis un Roméo des temps modernes : classe moyenne aisée. Si tu cherches un suggar dady, je pourrais éventuellement subvenir aux besoins de la cheminée, rigola-t-il avant de venir chercher les doigts de sa main pour s'y enlacer, puis chuchota : La bague en réglisse était un indice, indiqua-t-il très sérieusement avant de se pencher à nouveau vers ses lèvres : Mais je suis heureux de découvrir que moi au moins, j’ai trouvé la vraie Juliet, susurra-t-il. Mais je peux te promettre un autre genre de richesse… » conclut-il en réitérant ce même baiser qui tantôt l’avait hissé sur la pointe des pieds, plus chaleureux et enthousiaste encore.
*Fuck you !
- Hum. »
Il fallait croire qu’il les avait tous deux perdus avec ses interrogations, car à l’instar de la jeune femme, son esprit s’était fait avaler par la réflexion derrière un regard absent. Cette existence à demi-spectrale les accompagna jusqu’à ce qu’une clé becquette la serrure d’une porte d’entrée ; du moins, en avait-il entendu le bruit, la clé ayant pris l’apparence d’une toujours étrange et insensée baguette magique. Il était pourtant de cette espèce, mais continuait à regarder les éléments de sa nouvelle vie avec une réticence polie et distante. L’espace d’un instant, en prenant la jeune femme par la main pour franchir les escaliers, Nathanael s’imagina être un singe enchaîné et exotique que les occidentaux aimaient à ramener des colonies ; la baguette magique l’avait réduit au rang de mangue présentée à la Reine Victoria cent cinquante ans plus tôt, pourrie à cause du long voyage. Un escalier qui montait directement en Chine.
Juliet émergeait dans l’ombre de l’escalier avec souplesse, comme dans un élément naturel. Ses chevilles recevaient d’abord la lumière – les talons gardaient ses genoux rapprochés comme si elle marchait sur un fil ténu – et sa robe s’était faite de la couleur même du couloir, des réverbères, du parquet. A travers une vitre, la lumière blafarde de la rue tombait sur eux deux et l’ombre compliquée du motif de fer du lampadaire ondulait sur elle et continuait obliquement sur lui, comme une bandoulière. La nuit induisait indéniablement un songe à tout ce qu’elle couvait, par son jeu de formes dans l’obscurité comme par les paradoxaux arc-en-ciels prismatiques qui naissaient dans son obscurcissement.
Relayé au second ordre par ignorance du chemin à suivre, Nathanael contempla le bas du dos d’un blanc de marne en se demandant s’il voulait la revoir. Il voulait la revoir comme toutes ces femmes qu’il avait déjà revues tant de fois sans jamais que ce ne fut exactement la même : elles étaient semblables dans l’exclusivité de leur rencontre, dans la passion un peu barbare et parfois impersonnelle qu’elles partageaient, dans la façon qu’elles avaient de lui sourire – sourire qui disparaissait souvent, ou qui changeait lorsque l’une d’elles s’aventurait à le connaître davantage. Juliet, il voulait la revoir comme ça, mais voulait-il la revoir autrement, cet autrement invoqué dans son « je ne sais pas » ?
Avec un étonnement propre aux déceptions de l’imagination, Nathanael constatait à quel point les habitations étaient typiques, moldues, sans extravagance. Sans compter les monuments anciens, la jeunesse paraissait vouloir s’accommoder des conforts que la modernité avait à offrir, sans escaliers mouvants ou toilettes dans le fond du jardin. Rassuré par le confort d’être entouré par les choses qu’il connaissait, Nathanael avait enlacé de ses bras la taille de la jeune femme pendant que d’un autre cliquetis elle s’était arrêtée pour ouvrir la porte. Celle-ci ayant cédé, il l’avait quand même retenue, pressant son dos étroit contre son torse arrondi pour accueillir son corps dont il baisa la nuque en entremêlant sa bouche à ses mèches brûlantes. Sa désinvolture un peu névrosée était stricte quant à l’intimité qu’il était capable de partager dans un lieu public, pas tant par pudeur que par observation des règles du jeu, dont il frôlait les limites comme l’on roulait à la vitesse strictement autorisée sur l’autoroute. Mais cette porte ouverte déversait la familiarité de ses murs sur le sol froid et impersonnel du couloir. Il l’y garda assez pour qu’elle renverse puis courbe son cou comme un voilier, esquissant le souffle de ses lèvres. Ses paumes s’étaient étalées sur son ventre comme deux grandes étoiles sur fond d’une robe qui scintillait. La saillie des petites vertèbres, la naissance de ses cheveux, l’arrière de ses oreilles… il respirait assidûment contre sa peau pour parfois la chatouiller.
Pour se revoir, il fallait s’être vu au moins une fois. Alors comme dans une danse, en engageant tout son corps, Nathanael s’avança lentement, épousant son dos et ses jambes pour la guider tout en gardant son visage noyé dans les vagues de sa chevelure.
« Lehi lehizdayen !* » s’exclama-t-il lorsqu’il fallut relever la tête pour un peu plus concrètement chercher son chemin.
Son regarda engloba d’un seul mouvement large et ébahi l’appartement « étudiant ». Devait vivre ici plutôt quelqu’un pour qui les études étaient un passe-temps occasionnel, s’adonnant le reste du temps à son activité de rentier. Si l'astrophysicien n'avait jamais manqué d'argent, l'opulence n'avait jamais été aussi visible qu'ici : ses studios auraient eu de quoi cocher toutes les cases de la pauvre jeunesse, des ajustements improbables de certains architectes ayant confondus gain de place et bon goût jusqu'au très pratique réchaud permettant de cuisiner assis sur un matelas - lequel faisait parfois également office de table de salon. Et dire que certains étudiants (@Maximilien Leroy) travaillaient sur les heures de repos tandis que d'autres vivaient dans ce genre d'endroit, parfaite mise en abîme d'une réalité qui se poursuivrait bien au-delà de l'Université. D'un regard rompu à l'observation, Nathanael apprécia les moulures haussmanniennes et la cheminée de marbre qu'un grand miroir était venu surplomber. Le bleu royal des murs faisait emphase sur ses pensées, qui coulèrent hors de ses lèvres plus rapidement qu'il n'avait négocié ses baisers :
« Tu vis dans un vrai palais ! contasta-t-il en faisant un tour sur lui-même pour mieux évaluer ce qui les entourait, avant de s'immobiliser de nouveau, songeur et préoccupé : Tu sais que les clichés sur les juifs ne sont pas nécessairement vrais ? fit-il avec sérieux, en la couvant d'un regard plissé : Je suis un Roméo des temps modernes : classe moyenne aisée. Si tu cherches un suggar dady, je pourrais éventuellement subvenir aux besoins de la cheminée, rigola-t-il avant de venir chercher les doigts de sa main pour s'y enlacer, puis chuchota : La bague en réglisse était un indice, indiqua-t-il très sérieusement avant de se pencher à nouveau vers ses lèvres : Mais je suis heureux de découvrir que moi au moins, j’ai trouvé la vraie Juliet, susurra-t-il. Mais je peux te promettre un autre genre de richesse… » conclut-il en réitérant ce même baiser qui tantôt l’avait hissé sur la pointe des pieds, plus chaleureux et enthousiaste encore.
*Fuck you !
- Juliet BlackthornADMIN - Baby sixtine - Little sun
- » parchemins postés : 1972
» miroir du riséd : ester expósito
» crédits : alcaline (ava) ; crackship (code sign) ; chaton (gif sign)
» multinick : miguel pajares & calliope muller & andrew hill
» âge : 24 ans (depuis le 02/09/2023)
» situation : fiancé à son cousin nullus blackthorn.
» année d'études : 6eme année
» options obligatoires & facultatives : ㅡ options obligatoires :▣ Potion (+), Sortilèges (+) et Médicomagie (++)ㅡ options facultatives :▣ Etude des Runes (++).
» profession : interne aux urgences de sainte marie d'inverness
» nature du sang : sang-pur
» gallions sous la cape : 4258
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: Never Have I Ever
Mar 7 Sep 2021 - 21:27
Juliet n’était pas vraiment habituée à ce genre de rencontre, à ce genre de circonstances. Elle ne regrettait pas que Lorcan l’ait presque poussée dans les bras du concierge mais de là à vouloir le revoir. Le fait est qu’elle ignorait ce qu’il imaginait par ces mots pourtant simples. Sa nature profonde l’aurait poussée vers une réponse affirmative assez naturellement. Parce qu’elle apprécie sincèrement cette drôle de proximité, cette amusante connexion qu’elle découvre depuis quelques heures. Mais les récentes souffrance endurées la rendent craintive au moindre attachement émotionnel, bien qu’elle soit bien incapable de s’en défaire complètement.
Elle connaissait le bâtiment par coeur bien qu’elle n’y ait jamais vraiment habité. Il faisait particulièrement sombre mais l’habitude poussait Juliet à évoluer naturellement dans l’espace restreint du couloir et elle avait glissé sa main dans celle de Nathanael pour le guider dans ces escaliers dont le bois craquait à chaque marche.
Le deuxième étage est vite atteint et la poignet d’argent s’illumine alors que Juliet pose la main dessus, reconnaissant la cadette Blackthorn. Un bruit distinct vient confirmer ce que l’angélique sait déjà mais elle est un instant trop distraite pour pousser cette porte. Elle ferma les yeux, comme s’il ne faisait pas assez sombre, quand les lèvres de Nathanael vinrent se glisser dans son cou, promesses de douceurs à venir. Elle s’autorise un soupire alors qu’elle lui offre pleins accès à la peau laiteuse et tendues, elle glisse sa main libre contre l’une des siennes, ses doigts viennent compléter les espaces entre les siens avant qu’elle ne pousse doucement la porte en bois ancien et qu’ils pénètrent l’endroit qui s’offrait à eux.
Elle ne comprend pas les mots qui échappent des lèvres du Cohen mais l’intonation ne laisse pas vraiment de doute. Quelques secondes seulement et les paroles qu’il prononce confirment son intuition. Elle aussi, coule un regard sur cet appartement opulent qui ressemble bien à Secunda… mais qui n’est vraiment pas représentatif de sa cadette. La porte se referme et la blonde hésite un instant à dire la vérité… Mais elle craint de se perdre en explications alors qu’elle fait patienter son désir depuis plusieurs heures…
- Je l’aime, moi, cette bague en réglisse.
Répond-elle simplement avec un doux sourire en s’approchant encore un peu de lui alors que les lèvres de Nathanael effleuraient son oreille, lui arrachant un léger frisson dans le bas des reins. Juliet a grandit dans l’opulence et s’il y a une chose qu’elle a pu apprendre c’est qu’il est loin de promettre le bonheur. Alors que les richesses que le Cohen se propose de lui faire découvrir…
- Ah oui ? Montre moi…
Souffle t-elle contre sa bouche avant que leurs lèvres ne se joignent délicieusement. Elle glisse sa main libre dans la nuque de son Roméo d’un soir, s’élevant autant qu’elle le peut au niveau de celui qu’elle embrasse tendrement. Si Dimitri avait été patient, la douceur de Nathanael était incomparable. Elle goute plusieurs secondes à ce baiser avant que son autre main n’aille se glisser entre deux boutons de la chemise immaculé du Cohen, effleurant sa peau au passage, pour l’attirer vers le canapé qui n’attend plus qu’eux. Une jambe repliée sous elle, elle s’installe de concert avec le sorcier dans ce canapé ridiculement grand et ridiculement bleu. Ce baiser n’en finit plus mais au lieu d’épancher sa soif, il semblerait qu’au contraire il la tienne d’avantage en haleine. Pour l’instant elle se tient sage, patiente, elle profite de ce qui lui est offert et ses mains caressent doucement la peau découverte du Cohen. Sa nuque, son cou, ses joues qui rape la paume de sa main… Son esprit s’échauffe, comment pouvait il en être autrement ?
Elle connaissait le bâtiment par coeur bien qu’elle n’y ait jamais vraiment habité. Il faisait particulièrement sombre mais l’habitude poussait Juliet à évoluer naturellement dans l’espace restreint du couloir et elle avait glissé sa main dans celle de Nathanael pour le guider dans ces escaliers dont le bois craquait à chaque marche.
Le deuxième étage est vite atteint et la poignet d’argent s’illumine alors que Juliet pose la main dessus, reconnaissant la cadette Blackthorn. Un bruit distinct vient confirmer ce que l’angélique sait déjà mais elle est un instant trop distraite pour pousser cette porte. Elle ferma les yeux, comme s’il ne faisait pas assez sombre, quand les lèvres de Nathanael vinrent se glisser dans son cou, promesses de douceurs à venir. Elle s’autorise un soupire alors qu’elle lui offre pleins accès à la peau laiteuse et tendues, elle glisse sa main libre contre l’une des siennes, ses doigts viennent compléter les espaces entre les siens avant qu’elle ne pousse doucement la porte en bois ancien et qu’ils pénètrent l’endroit qui s’offrait à eux.
Elle ne comprend pas les mots qui échappent des lèvres du Cohen mais l’intonation ne laisse pas vraiment de doute. Quelques secondes seulement et les paroles qu’il prononce confirment son intuition. Elle aussi, coule un regard sur cet appartement opulent qui ressemble bien à Secunda… mais qui n’est vraiment pas représentatif de sa cadette. La porte se referme et la blonde hésite un instant à dire la vérité… Mais elle craint de se perdre en explications alors qu’elle fait patienter son désir depuis plusieurs heures…
- Je l’aime, moi, cette bague en réglisse.
Répond-elle simplement avec un doux sourire en s’approchant encore un peu de lui alors que les lèvres de Nathanael effleuraient son oreille, lui arrachant un léger frisson dans le bas des reins. Juliet a grandit dans l’opulence et s’il y a une chose qu’elle a pu apprendre c’est qu’il est loin de promettre le bonheur. Alors que les richesses que le Cohen se propose de lui faire découvrir…
- Ah oui ? Montre moi…
Souffle t-elle contre sa bouche avant que leurs lèvres ne se joignent délicieusement. Elle glisse sa main libre dans la nuque de son Roméo d’un soir, s’élevant autant qu’elle le peut au niveau de celui qu’elle embrasse tendrement. Si Dimitri avait été patient, la douceur de Nathanael était incomparable. Elle goute plusieurs secondes à ce baiser avant que son autre main n’aille se glisser entre deux boutons de la chemise immaculé du Cohen, effleurant sa peau au passage, pour l’attirer vers le canapé qui n’attend plus qu’eux. Une jambe repliée sous elle, elle s’installe de concert avec le sorcier dans ce canapé ridiculement grand et ridiculement bleu. Ce baiser n’en finit plus mais au lieu d’épancher sa soif, il semblerait qu’au contraire il la tienne d’avantage en haleine. Pour l’instant elle se tient sage, patiente, elle profite de ce qui lui est offert et ses mains caressent doucement la peau découverte du Cohen. Sa nuque, son cou, ses joues qui rape la paume de sa main… Son esprit s’échauffe, comment pouvait il en être autrement ?
SUNSHINE
I got you, moonlight, i'm your sunshine. I need you all night, come on, moove with me. I'm levitating.
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Re: Never Have I Ever
Ven 26 Nov 2021 - 9:55
Ce n’était pas « Roméo et Juliette ». C’était plutôt « Juliette et son voiturier ». Ou « La Belle et le Clochard », à la rigueur. Heureusement, Nathanael était foncièrement étranger aux pensées qui pouvaient amener de jeunes filles prospères à condescendre vers quelqu’un qui n’était clairement pas son égal. Il ne s’agissait même pas tant d’une différence dans l’abondance de biens, de moyens ou de revenus, mais d’habitudes et de perspectives divergentes dans la vie. Leurs préoccupations, leurs façon de vivre et de considérer la vie n’étaient foncièrement pas les mêmes dus aux divers obstacles rencontrés dans leur existence respective. Et quand bien même ces disparités étaient-elles réelles, le ridiculisant éventuellement dans le rôle très typique du protagoniste aux moyens réduits, vulnérable, qu’une personne plus aisée, par pitié ou par jeu, prenait en faveur, Nathanael y était particulièrement étranger. S’il avait souffert de différences dans sa capacité pour les interactions sociales, il n’y avait jamais eu dans ces distinctions aucune connotation économique ou politique, ou de tout autre ordre abstrait. Pour lui, toute sa vie, l’obstacle avait été d’une telle envergure simplement sociale, qu’il n’avait jamais cru nécessaire de prêter attention aux autres oppositions, qui n’étaient alors que des contrastes…
« Je l’aime, moi, cette bague en réglisse. »
Et c’était suffisant. Suffisant pour ne pas se torturer en se demandant pourquoi une si jolie jeune fille, une étudiante accomplie, populaire et riche, avait pu si ostensiblement venir à la rencontre du parangon de la maladresse, du malaise et de la médiocrité qu’il pouvait être. Suffisant pour se dire que ce n’était pas qu’un jeu et que si ça avait été le cas, ça ne l’était heureusement plus.
Avec cette étrange confiance, naïve et dévouée, plus encore confortée par le luxe dans lequel elle l’avait invité à se vautrer et qu’elle lui promettait de sa petite paume aux doigts froids, Nathanael l’avait naturellement suivie, soudain plus attaché à elle qu’il ne l’avait jusqu’alors été. Il n’aurait su expliquer pourquoi, mais il avait éprouvé chacune de ses attentions, de ses expressions et de ses sourires comme la traduction d’un mouvement familièrement sincère. Crédule, il ne put répondre que par un attachement égal, rompu de devoir souvent faire abstraction des incompréhensions et divergences pour parvenir à s’approcher de quelqu’un. Mais Juliet était naturelle. Elle était gentille, spontanée et simple. Sans tout lui dire, Nathanael n’avait au fond pas besoin de faire semblant ; semblant de comprendre ce qu’il ne comprenait pas ; d’être quelqu’un qu’il n’était pas ; de se retenir en permanence pour s’éviter un regard lassé, moqueur, désabusé. Juliet, elle se laissait guider ; avec appréhensions peut-être, mais sans préjugés. Pour un cœur à qui il coûtait tant de se faire apprécier, il n’en fallait pas plus pour le conquérir, et donner, donner, donner…
Avec une hésitation qui peinait à entreprendre, il glissa une main contre le flanc de la jeune femme, accrochant le fragile tissu contre ses phalanges calleuses, posant délicatement sa paume contre le creux de sa hanche, sans oser l’enlacer davantage comme si chaque geste menaçait de le mener à sa perte. Pourtant, c’était facile ; ça au moins, c’était facile ! Les gens étaient ambigus, mais leurs corps étaient simples, et Juliet l’embrassait encore, sans souffle…
Parce qu’il y avait de l’irrévérence dans trop de précautions, Nathanael se hissa lentement sur un genou et prit de l’altitude sans faire défaut aux lèvres tendues, seulement pour mieux l’allonger sur ce canapé infini. Entreprenante, sa main la guida dans sa chute, puis prit appui sur ce velours toujours un peu grinçant, tandis qu’il la dominait brièvement pour mieux la rejoindre dans une étreinte que seule la gravité pouvait rendre aussi complète. Là, davantage encore, elle lui parut être si gracile ! Parce que de ses doigts, il pouvait faire le tour de sa taille ; parce que sa bouche, pressée contre la sienne, n’était qu’une cerise fendue à ses lèvres ; parce que de sa main déliée, elle n’avait été capable de longer son visage que jusqu’aux yeux.
Doucement, il traça ses baisers le long de la petite joue et l’enlaça entre ses longs bras à la taille, lovant ses mains comme deux ailes dans son dos. Elle était belle et bienveillante, prévenante et exquise, élégante et honnête ; elle éveillait en lui le désir de lui rendre cette rudimentaire humanité. Et alors qu’elle avait été jusqu’alors impatiente et fébrile, Nathanael lui avait inconsciemment rendu cet égard attentif, quitte à la frustrer. Aller vite, c’était soit un surplus de confiance, soit une preuve de négligence, et le concierge n’était ni l’un, ni l’autre, surtout pas avec elle, quand bien même ne connût-il toujours pas son prénom véritable.
Le front tourné vers sa tempe dorée, il rumina quelques souffles et baisers, quelques baisers essoufflés contre le creux de son long cou, libérant finalement une main pour doucement mais fermement relever son menton et goûter le glabre de sa gorge toute en longueur, de la mâchoire jusqu’à la dépression entre ses clavicules. Il la regarda d’en bas un instant, libérant sa mâchoire mais gardant ses doigts déployés sur son cou tels un carcan, sondant si elle était femme à vouloir dominer ou au contraire, à se laisser flatter.
P.S. : Désolé pour tout le temps mis à répondre
J'espère que tu es toujours in !
« Je l’aime, moi, cette bague en réglisse. »
Et c’était suffisant. Suffisant pour ne pas se torturer en se demandant pourquoi une si jolie jeune fille, une étudiante accomplie, populaire et riche, avait pu si ostensiblement venir à la rencontre du parangon de la maladresse, du malaise et de la médiocrité qu’il pouvait être. Suffisant pour se dire que ce n’était pas qu’un jeu et que si ça avait été le cas, ça ne l’était heureusement plus.
Avec cette étrange confiance, naïve et dévouée, plus encore confortée par le luxe dans lequel elle l’avait invité à se vautrer et qu’elle lui promettait de sa petite paume aux doigts froids, Nathanael l’avait naturellement suivie, soudain plus attaché à elle qu’il ne l’avait jusqu’alors été. Il n’aurait su expliquer pourquoi, mais il avait éprouvé chacune de ses attentions, de ses expressions et de ses sourires comme la traduction d’un mouvement familièrement sincère. Crédule, il ne put répondre que par un attachement égal, rompu de devoir souvent faire abstraction des incompréhensions et divergences pour parvenir à s’approcher de quelqu’un. Mais Juliet était naturelle. Elle était gentille, spontanée et simple. Sans tout lui dire, Nathanael n’avait au fond pas besoin de faire semblant ; semblant de comprendre ce qu’il ne comprenait pas ; d’être quelqu’un qu’il n’était pas ; de se retenir en permanence pour s’éviter un regard lassé, moqueur, désabusé. Juliet, elle se laissait guider ; avec appréhensions peut-être, mais sans préjugés. Pour un cœur à qui il coûtait tant de se faire apprécier, il n’en fallait pas plus pour le conquérir, et donner, donner, donner…
Avec une hésitation qui peinait à entreprendre, il glissa une main contre le flanc de la jeune femme, accrochant le fragile tissu contre ses phalanges calleuses, posant délicatement sa paume contre le creux de sa hanche, sans oser l’enlacer davantage comme si chaque geste menaçait de le mener à sa perte. Pourtant, c’était facile ; ça au moins, c’était facile ! Les gens étaient ambigus, mais leurs corps étaient simples, et Juliet l’embrassait encore, sans souffle…
Parce qu’il y avait de l’irrévérence dans trop de précautions, Nathanael se hissa lentement sur un genou et prit de l’altitude sans faire défaut aux lèvres tendues, seulement pour mieux l’allonger sur ce canapé infini. Entreprenante, sa main la guida dans sa chute, puis prit appui sur ce velours toujours un peu grinçant, tandis qu’il la dominait brièvement pour mieux la rejoindre dans une étreinte que seule la gravité pouvait rendre aussi complète. Là, davantage encore, elle lui parut être si gracile ! Parce que de ses doigts, il pouvait faire le tour de sa taille ; parce que sa bouche, pressée contre la sienne, n’était qu’une cerise fendue à ses lèvres ; parce que de sa main déliée, elle n’avait été capable de longer son visage que jusqu’aux yeux.
Doucement, il traça ses baisers le long de la petite joue et l’enlaça entre ses longs bras à la taille, lovant ses mains comme deux ailes dans son dos. Elle était belle et bienveillante, prévenante et exquise, élégante et honnête ; elle éveillait en lui le désir de lui rendre cette rudimentaire humanité. Et alors qu’elle avait été jusqu’alors impatiente et fébrile, Nathanael lui avait inconsciemment rendu cet égard attentif, quitte à la frustrer. Aller vite, c’était soit un surplus de confiance, soit une preuve de négligence, et le concierge n’était ni l’un, ni l’autre, surtout pas avec elle, quand bien même ne connût-il toujours pas son prénom véritable.
Le front tourné vers sa tempe dorée, il rumina quelques souffles et baisers, quelques baisers essoufflés contre le creux de son long cou, libérant finalement une main pour doucement mais fermement relever son menton et goûter le glabre de sa gorge toute en longueur, de la mâchoire jusqu’à la dépression entre ses clavicules. Il la regarda d’en bas un instant, libérant sa mâchoire mais gardant ses doigts déployés sur son cou tels un carcan, sondant si elle était femme à vouloir dominer ou au contraire, à se laisser flatter.
P.S. : Désolé pour tout le temps mis à répondre
J'espère que tu es toujours in !
- Juliet BlackthornADMIN - Baby sixtine - Little sun
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» âge : 24 ans (depuis le 02/09/2023)
» situation : fiancé à son cousin nullus blackthorn.
» année d'études : 6eme année
» options obligatoires & facultatives : ㅡ options obligatoires :▣ Potion (+), Sortilèges (+) et Médicomagie (++)ㅡ options facultatives :▣ Etude des Runes (++).
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» nature du sang : sang-pur
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Inventaire Sorcier
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Re: Never Have I Ever
Mar 30 Nov 2021 - 19:09
C’était amusant tout de même cette image que les gens avaient d’elle par défaut. Comme si avant même d’être connue par n’importe quel habitant du château, il existait déjà une image pré-faîte d’elle. Le fait d’être la cadette, la petite dernière y était certainement pour quelque-chose. La presque totalité de ses cousins, cousines, frères et sœur avaient foulé les pavés d’Hungcalf avant elle. La notoriété de son patronyme était également un élément sur lequel beaucoup appuyaient leur jugement, mais c’était bien avant de connaitre la douceur de la cadette.
Parce qu’elle pouvait apparaitre décevante en réalité, Juliet Blackthorn. Finalement assez loin de préjugés qu’on pouvait lui prêter. Fière Poufsouffle alors que sa famille s’illustrait davantage chez les Serdaigle ou les Serpentard, elle était assez loin des prérequis de l’héritière de sang-pur, hautaine et persuadée que par son rang et sa condition tout devait lui être dû. Non, elle était plutôt du genre discrète et affable. Elle n’était pas une étudiante particulièrement intelligente mais au point pouvait elle se targuer d’être travailleuse. Elle était riche, c’était vrai, mais elle considérait que cet argent était celui de ses parents et non le sien. Et enfin, elle ne se considérait absolument pas comme populaire. Elle était la copine timide qu’on prenait sous le coude par amitié mais aussi un peu par pitié. Il suffisait de voir avec qui et comment elle avait passé la soirée.
Et si elle se comparait à Nathanael, peut être que c’est elle qui souffrirait peut-être d’un léger complexe d’infériorité. Après tout… C’était un adulte accomplit alors qu’elle n’était qu’une petite étudiante. C’était un homme d’une grande culture et d’une sagacité particulière, elle venait de le découvrir et elle avait eut l’impression de lutter chaque seconde pour rester à son niveau. Tout ceci contribuait évidement à cette attirance irrésistible. Tout autant que son visage et son physique qu’il était injuste de ne qualifier que d’avantageux.
Alors oui, elle aimait cette bague et elle aimait l’instant qu’elle représentait. Cette rencontre qui s’affranchissait peu à peu mais sûrement des constats sociaux que tous pouvaient faire. Pour qu’il ne s’agisse plus que deux être, deux âmes, attachées l’une à l’autre pour un instant qui serait toujours trop court à leurs yeux.
C’est d’une autre façon qu’ils se découvrent. Par leurs lèvres et la paume de leurs mains, s’installant dans le canapé de sa sœur laquelle hurlerait si elle pouvait débarquer. Mais Secunda est loin, et loin également son les craintes de la blonde. Elle a pour seul leitmotiv l’envie qui brûle doucement au creux de ses reins, rendant sa peau granuleuse de chair de poule et ses lèvres rougies par leurs baisers.
Ses cheveux blonds contrastent avec le bleu du velours et Juliet ignore la douceur du tissu par toute son attention est captée par le regard du concierge qui vient de l’allonger avant de venir étreindre son corps du sien. Chaque geste, chaque mouvement est millimétré, étudiée et apprécié à la hauteur qu’il mérite. Ce n’est pas un tourbillon de désir qui aspire la douce Blackthorn mais une délicieuse envie d’en connaitre un peu plus alors que son cou es à la merci du Cohen.
Elle sourit tant pour ces baiser saupourdrés sur sa peau laiteuse que parce que ses doigts s’émancipent. Après avoir appris par cœur les traits de la mâchoire de Nathanael, après avoir glissé ses mains entre ses mèches de cheveux, la blonde se laissait aller à découvrir sn corps. Son buste plus précisément, imprimant de multiples caresses son torse ainsi que son dos. Aucune parcelle accessible n’est oubliée. Et ce n’est qu’après avoir ouvert un bouton de chemise sans le vouloir qu’elle se saisit du deuxième avant de demander dans un souffle, au moment où le regard du Cohen retrouvait ses iris azurés :
- Je peux ?
Parce qu’elle pouvait apparaitre décevante en réalité, Juliet Blackthorn. Finalement assez loin de préjugés qu’on pouvait lui prêter. Fière Poufsouffle alors que sa famille s’illustrait davantage chez les Serdaigle ou les Serpentard, elle était assez loin des prérequis de l’héritière de sang-pur, hautaine et persuadée que par son rang et sa condition tout devait lui être dû. Non, elle était plutôt du genre discrète et affable. Elle n’était pas une étudiante particulièrement intelligente mais au point pouvait elle se targuer d’être travailleuse. Elle était riche, c’était vrai, mais elle considérait que cet argent était celui de ses parents et non le sien. Et enfin, elle ne se considérait absolument pas comme populaire. Elle était la copine timide qu’on prenait sous le coude par amitié mais aussi un peu par pitié. Il suffisait de voir avec qui et comment elle avait passé la soirée.
Et si elle se comparait à Nathanael, peut être que c’est elle qui souffrirait peut-être d’un léger complexe d’infériorité. Après tout… C’était un adulte accomplit alors qu’elle n’était qu’une petite étudiante. C’était un homme d’une grande culture et d’une sagacité particulière, elle venait de le découvrir et elle avait eut l’impression de lutter chaque seconde pour rester à son niveau. Tout ceci contribuait évidement à cette attirance irrésistible. Tout autant que son visage et son physique qu’il était injuste de ne qualifier que d’avantageux.
Alors oui, elle aimait cette bague et elle aimait l’instant qu’elle représentait. Cette rencontre qui s’affranchissait peu à peu mais sûrement des constats sociaux que tous pouvaient faire. Pour qu’il ne s’agisse plus que deux être, deux âmes, attachées l’une à l’autre pour un instant qui serait toujours trop court à leurs yeux.
C’est d’une autre façon qu’ils se découvrent. Par leurs lèvres et la paume de leurs mains, s’installant dans le canapé de sa sœur laquelle hurlerait si elle pouvait débarquer. Mais Secunda est loin, et loin également son les craintes de la blonde. Elle a pour seul leitmotiv l’envie qui brûle doucement au creux de ses reins, rendant sa peau granuleuse de chair de poule et ses lèvres rougies par leurs baisers.
Ses cheveux blonds contrastent avec le bleu du velours et Juliet ignore la douceur du tissu par toute son attention est captée par le regard du concierge qui vient de l’allonger avant de venir étreindre son corps du sien. Chaque geste, chaque mouvement est millimétré, étudiée et apprécié à la hauteur qu’il mérite. Ce n’est pas un tourbillon de désir qui aspire la douce Blackthorn mais une délicieuse envie d’en connaitre un peu plus alors que son cou es à la merci du Cohen.
Elle sourit tant pour ces baiser saupourdrés sur sa peau laiteuse que parce que ses doigts s’émancipent. Après avoir appris par cœur les traits de la mâchoire de Nathanael, après avoir glissé ses mains entre ses mèches de cheveux, la blonde se laissait aller à découvrir sn corps. Son buste plus précisément, imprimant de multiples caresses son torse ainsi que son dos. Aucune parcelle accessible n’est oubliée. Et ce n’est qu’après avoir ouvert un bouton de chemise sans le vouloir qu’elle se saisit du deuxième avant de demander dans un souffle, au moment où le regard du Cohen retrouvait ses iris azurés :
- Je peux ?
SUNSHINE
I got you, moonlight, i'm your sunshine. I need you all night, come on, moove with me. I'm levitating.
- pride:
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