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When I ask you something, say no || Evan
Ven 16 Avr 2021 - 18:53
Le ministère était en effervescence depuis plusieurs jours. L'annonce de la mort d'un moldu au sein même de l'établissement magique avait eut pour effet de potentialiser toutes les tensions et petites guerres intestines. Tout le monde marmonnait au passage de certains collègues, on en entendait plusieurs s'indigner que les premières conclusions ne démontrent que la possibilité que le crime soit le fait d'un membre du ministère, et on entendait encore plus fort certains éminents sangs purs décréter que ce meurtre n'avait rien de grave, que ce n'était qu'un moldu de moins et que ça nous en touchait une sans faire balancer l'autre. Bien entendu, les nés moldus et les sangs mêlées étaient particulièrement touchés par ce drame, et regardaient d'un œil des plus sombres ceux qui osaient se plaindre d'être immédiatement suspecté parce que sang pur. "C'est de la discrimination" pourrait crier certain. Et bien, tous ceux qui ont du sang moldus pourraient vous dire : bienvenues au club.
Personnellement, j'avais l'esprit des plus sereins. Je savais que je n'avais rien à me reprocher dans cette histoire, que de toute façon, personne ne pouvait avoir de soupçons sur moi, car malgré ma condition de sang-pur, j'avais déjà de très nombreuses fois démontré mon amitié aux moldus, et que je me fichais bien de la pureté du sang, tant que mon interlocuteur était une personne compétente dans son domaine. Certains qui me connaissaient un peu mieux que les autres savaient que ma femme était une sang-mêlé, et que j'avais fait le début de ma scolarité dans une école tout ce qu'il y a de plus moldus. Cela ne faisait que depuis mon déménagement en 2018 à Inverness que je vivais dans un quartier en non mixité avec les moldus. Cela avait des avantages, comme la pratique de la magie sans devoir se cacher, et le transplanage, qui disons le, est quand même bien plus rapide qu'une voiture quand il s'agit de se rendre à Londres pour travailler, ou même faire du shopping. En revanche, on souffrait de la perte de qualité de la connexion internet. C'est qu'on aime bien regarder une série en streaming de temps en temps quand même. Dans ces moments là, Mary se moque de moi en disant que je déshonore la pureté de mon sang à faire une activité de pauvre moldu. Je lui tire la langue, et généralement le problème est réglé.
N'allez pas croire que ce meurtre ne me faisait rien pour autant. Si je ne voulais pas aller trop vite en accusations, j'étais d'accord avec l'hypothèse que le meurtrier se déplaçait encore aujourd'hui dans ces couloirs. Mais mon travail a moi n'était ni d'accuser, ni de juger, mais bien d'enquêter, afin de démêler le vrai du faux et de découvrir qui était derrière ce sinistre accident. Et cela me demandait de garder la tête froide et claire, pour être totalement lucide, et éviter une erreur. Mon parcours était exemplaire et sans la moindre tâche, je n'allais pas risque de ternir le tableau en envoyant à tort un collègue devant le Magenmagot. Et en parlant du tribunal magique justement, voilà que j'apercevais au détour d'un couloir non pas le président de celui-ci, mais son petit frère.
Qu'avons nous là ? Ce ne serait pas le jeune Wakefield par hasard ?
Si initialement je faisais ce chemin pour revenir dans mon bureau après m'être soulagé d'un excès de thé ce matin, je pouvais bien prendre cinq minutes pour saluer mon ancien binôme. Je lui tendais la main - dument lavée bien entendu - afin de la lui serrer, tout en affichant un sourire amical à celui qui, à bien des égards, était un peu le petit frère que je n'avais jamais eu.
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Re: When I ask you something, say no || Evan
Lun 19 Avr 2021 - 23:20
Les journées se faisaient de plus en plus longues et les nuits, inversement proportionnelles, depuis le crime commis au Ministère. Entre ses obligations professionnelles d’assistant du cours de défense contre les forces du mal, sa thèse à laquelle il ajoutait les dernières virgules ainsi que les retenues cruelles que lui avaient infligées Cléopatra pour une raison à peine répréhensible (comme si déranger l’ensemble de la faculté à l’heure du déjeuner pour demander sa déjà-fiancée en justes noces avec appui de la moitié des étudiants en forces publiques et de moults feux d’artifices tel un prince tapageur de contes de fées avait de quoi déranger, allons), il trouvait à peine le temps d’honorer son stage, et pourtant, Merlin savait qu’il le prenait au sérieux. Lian avait commencé à lui donner de plus en plus de responsabilités malgré son statut de stagiaire, arguant qu’il deviendrait auror senior dans à peine deux mois et qu’elle comptait sur la place qu’il aurait à prendre au sein de l’unité – et le Calédonien n’avait pas le même genre d’ambition que celle de son aîné ou de leur père, qui se voyaient quant à eux tout en haut de la hiérarchie ministérielle. Ses envies à lui s’incarnaient en communauté bien avant de viser les hauteurs. Sa cheffe de section le voyait comme son bras droit, le mettait de l’avant en mission et lui déléguait une part de responsabilités, et l’ethelred voulait se montrer digne de la confiance que lui accordait la redoutable auror.
L’auror en formation était d’ordinaire plutôt paisible, au Ministère. Il y avait l’adrénaline, certes, les responsabilités et tout ce qui venait avec, mais sa quiétude se construisait à tout le moins sur certaines certitudes. Sa place au sein de l’unité, la place des aurors dans la structure du département de la Justice magique, élite des forces publiques et bras armé du Ministère. Sa première grande crise, qui en avait frappé le cœur, et pas que : il y avait le message implicite du crime de sang, et si on n’avait jamais interdit les fréquentations hors-classe sociale aux enfants Wakefield, ils avaient tous été fiancés à des héritiers de grandes familles sorcières. Hors de question de diluer le nom – ce n’était pas réellement une question de pureté raciale, car Devon Wakefield n’adhérait pas à ces idéologies de pureté du sang. Néanmoins, l’ancien diplomate devenu directeur de la Coopération magique internationale connaissait le pouvoir des alliances, et la balance de celui-ci se situait entre les mains des grands clans de sang pur, sur les îles britanniques. La conséquence était la même, peu importe les valeurs à l’origine des fiançailles : les Wakefield ne se mariaient pas hors de leur rang, et malgré la réputation progressiste du cadet ayant vécu parmi les moldus plusieurs années, son propre nom pouvait être éclaboussé dans cette affaire.
Quelques notes éparpillées froissées dans un dossier, le Calédonien avait été envoyé faire un rapport préliminaire aux bureaux des procureurs, mais son futur beau-frère n’étant pas disponible, il était reparti bredouille. « Qu'avons nous là ? Ce ne serait pas le jeune Wakefield par hasard ? » La voix rassurante de William le héla, et le futur auror adressa un sourire ravageur à son aîné. « Si par jeune tu veux dire le plus beau d’entre eux, c’est bien moi », répliqua-t-il à son ancien binôme, poignée de mains franche à l’appui. « As-tu dormi dans ton bureau, ou c’est Mary qui t’a valu ces traits tirés? » Rieur, l’Écossais s’appuya contre un mur – le procureur le faisait attendre, tant pis, il ne resterait pas planté devant son bureau comme un chien attendant un os.
@William Fastenburry
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Re: When I ask you something, say no || Evan
Dim 25 Avr 2021 - 16:39
Alors que je venais d'interpeller le cadet des Wakefield dans le couloir du ministère, la répartie sans faille de ce dernier me tira un sourire amusé. Ne dis jamais à ton frère que je t'ai donné raison sur ce point, tu veux ? En même temps, il était difficile de lui donner tort. Si Nath avait une énorme classe et une aura de charisme que personne ne pouvait remettre en question, Evan avait ce petit quelque chose plus sauvage, moins conventionnel. Si nous n'avions pas eut autant de différence d'âge avant que je ne rencontre ma femme, et si je ne le considérais pas comme un frère, je pense que j'aurais pu le draguer, et ne pas cracher sur une nuit avec lui. Mais cette idée n'avait sans doute même jamais traversé mon esprit. Et puis, je n'aurai jamais eu envie de me frotter au père Wakefield dans ce genre de contexte.
La remarque du jeune homme eut le mérite de me faire sourire de nouveau, bien que cette fois ci, mon expression était teintée d'une certaine lassitude. Bien entendu, je n'allais pas me plaindre d'avoir une grosse affaire en cours. J'adorais ce genre d'enquête, j'adorais mon travail, et tout ceci était stimulant, si on mettait de côté l'aura conservatrice et nauséabonde de cet assassinat. Néanmoins, il était encore trop tôt pour porter un jugement définitif. Même si c'était difficile à croire, ce crime n'avait peut-être rien à voir avec la nature de naissance de celui qui avait perdu la vie. Il s'agissait peut-être juste de rivalité ? Qui sait, il avait peut-être prit le mauvais sandwich à la pause déjeuner ? Bon, ce n'était pas la piste la plus probable, mais avec ce qu'on savait pour le moment, il était difficile d'affirmer que c'était un crime de sang. Si seulement ça pouvait être le cas ... Avec tout le bruit autour de ce meurtre, j'ai l'impression de tromper ma femme avec la machine à café. Effectivement, j'avais bien passé la nuit dans mon bureau. J'avais la chance d'avoir une femme aimante et compréhensive, qui ne m'en voulait pas de me donner corps et âmes à mon travail. Néanmoins, elle ne manquait pas de me faire savoir que ma fille me réclamait, et ça, ça me brisait le cœur. Aujourd'hui, peu importe ce qui pouvait se passer, je me faisait la promesse de rentrer tôt à la maison pour pouvoir dîner avec elles.
Mais pensons à des choses plus joyeuses. Cela faisait en effet un petit moment que je n'avais pas croisé la route du Wakefield, et pourtant, ces derniers temps, j'avais beaucoup entendu parler de lui. En particulier par tous les aurors stagiaires, qui piaillaient comme une basse cours à propos d'une certaine re-demande en mariage. D'ailleurs, en parlant de femme. J'ai cru comprendre que quelqu'un c'était senti l'âme d'un showman ? T'as filmé j'espère ? Je suis un peu vexé de ne pas avoir été invité, tu me trouves trop vieux pour passer inaperçu dans les couloirs de l'université ? Je prenais un air faussement boudeur, bien que j'espérais vraiment pouvoir voir une trace de ce qui avait visiblement était quelque chose de plutôt épique.
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Re: When I ask you something, say no || Evan
Dim 2 Mai 2021 - 15:32
Les figures qui avaient marqué la jeunesse du cadet des Wakefield se déclinaient en d’infinies teintes de calcul – ceux de son père, plus fin que la plus coupantes des lames, et l’esprit chirurgical de son aîné, contre lesquelles s’armaient les plus grandes frivolités du plus jeune. Rétif et fier à la fois, capable de ronds de jambe pour faire rire en s’improvisant noble vaurien de bonne société, on l’aurait cuisiné à toutes les sauces, le second héritier. Plat de résistance plutôt que mise en bouche, il avait tout de ces dégustations subtiles dont la finesse s’exprimait en arrière-goût, les papilles trop occupées par la conquête de leur attention par on ne savait encore quelle expression spirituelle. Il était ainsi, le trentenaire – là où tant des siens s’étaient nimbés des habits lourds du deuil, de la rigidité et de la droiture, les pertes et douleurs avaient creusé un puits en lui, comblé de lumière. L’éclat à offrir au monde, aux proches, aux inconnus, car il savait ce que c’était, que de souffrir – le refusait aux autres.
Appuyé avec une nonchalance qui ne s’incarnait pas réellement dans ses muscles toujours prêts à la détente, le futur auror senior observait la fatigue sur les traits de William, et pour cause : il en partageait une grande part, engagés qu’ils étaient tous deux dans l’affaire Kanakys. Plusieurs moyens étaient approximatifs, la faute d’une affaire complexe et politique, et de nombreux autres dossiers à traiter. On n’aurait jamais accepté la présence de chasseurs de loups-garous, autrement – et ça, Alice ne cesserait probablement jamais de le lui rappeler. « Si seulement ça pouvait être le cas ... Avec tout le bruit autour de ce meurtre, j'ai l'impression de tromper ma femme avec la machine à café. » Evan offrit un grognement compatissant à son mentor devenu ami, passant lui aussi de trop nombreuses heures au Ministère. Avec @Aedan Walsh qui avait quitté leur colocation tout récemment (traître abandon que le Calédonien ne cesserait de rappeler à son ami), le loft industriel souffrait de solitude. « et encore, Merlin sait que c’est une fidèle maîtresse de la capitaine », remarqua Evan, avec une pensée loyale vers sa cheffe, @Lian Zhao.
Lorsque l’auror senior souleva le sujet de sa demande en mariage, le sourire languide du fils cadet s’étira, éclat malicieux valsant au fond des cérulés pour mieux regarder le Britannique par en dessous (si c’était possible, pour un homme aussi grand que le Wakefield). « Tu sais je pensais à ton arthrite surtout, c’est mauvais pour les joints, de soutenir des crieurs sur ses épaules », lui glissa Evan, air goguenard à l’appui de sa pique. Il fallait le regarder correctement pour voir le ridicule de la remarque – William avait la carrure de l’emploi, et un physique avantageux qui lui valait les yeux doux de plus d’une adjointe, au bureau. Ce que c’était, que d’être accablé de l’aura noble qui venait avec le badge d’auror – et des traits que les dieux avaient accordés au Fastenbury à la naissance. « et à vrai dire, Amonwë a trouvé le moyen de nous infliger une punition collective que tu n’aurais pas pu te farcir, et j’en serais mort de jalousie, aussi vert que les batraciens que je dois éviscérer depuis un mois et demi ». Charmante occupation (non) qui avalait tout son temps libre depuis, mais le Calédonien se vengeait avec un plaisir non-feint en faisant du bureau de Cléopatra ses quartiers chirurgicaux, et si la sorcière plissait du nez avec une régularité face aux mélodies des viscères avec un dédain tragicomique, elle ne l’avait toujours pas éjecté. « Enfin, @Alice Hangbé te le raconterait certainement mieux que moi, remarque, qu’est-ce que vous attendez pour nous inviter, hm? Promis, on sait se tenir, contrairement à ce que ma demande en mariage laisse sous-entendre. » Cette bonne entente était récente, chez le couple fiancé – William avait entendu les plaintes initiales de son ami fraternel dès l’annonce de l’alliance, et se rappellerait certainement que l’auror en devenir n’avait pas eu de mots tendres à l’endroit de sa chère et (pas) douce, un an plus tôt. Vil serpent. (( la sienne. ))
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Re: When I ask you something, say no || Evan
Sam 8 Mai 2021 - 23:08
La fatigue se faisait ressentir dans les rangs des aurors. Et puis soyons honnêtes deux minutes, remplir des rapports et éplucher des documents d'archives, ce n'était pas vraiment la partie la plus intéressante de mon travail. Fastidieux et si peu stimulant, l'administratif était une chose que, au mieux, j'exécrais. On m'avait souvent invité à me ranger, à monter en grade, mais la paperasse, je laissais ça aux grattes papiers qui le faisaient très bien, et j'avais un profond respect pour eux. On voyait rarement un homme rester 25 longues années sur le terrain, et pourtant c'était mon cas. Rester derrière un bureau, même si l'augmentation était conséquente, ce n'était pas pour moi, pas sans une excellente raison, et je n'en voyais pas la moindre. Je crois que cette machine est la catin de tout le bureau. Remarque, c'est probablement elle qui s'en tire le mieux de nous tous. Rien que ce mois-ci, je lui ai laissé suffisamment pour se payer un bon balais. D'ailleurs, heureusement que Mary ne faisait pas particulièrement les comptes, parce que j'en aurai pris pour mon matricule. Nous ne sommes pas financièrement à plaindre, mais pas parmi les familles les plus riches non plus, bien que j'ignore tout de l'héritage que me laissera mon paternel à sa mort, ce qui était très loin d'être d'actualité. Archibald Fastenburry se portait comme un charme du haut de ses 71 ans.
Il m'était néanmoins impossible de continuer ainsi une conversation sur la machine à café alors qu'en face de moi ce tenait la star du moment, monsieur le prince de la demande en mariage auprès de la femme à laquelle il était déjà fiancé. Et autant pour moi, j'avais tendu la perche, il l'avait bien entendu saisi. Je fit mine d'être vexé par son propos. Ne me place pas à la maison de retraite trop vite blanc bec. J'ai encore un peu d'énergie derrière mes rides. Rides que j'avais, effectivement, dans le coin des yeux. Ca ne me dérangeais pas plus que ça. C'était signe que je souriais beaucoup, et je n'allais pas en rougir, pas plus que de prendre de l'âge. C'est l'ordre naturel des choses, la jeunesse éternelle ne m'intéresse pas, et on dit bien que les hommes sont les plus sexy dans leur quarantaine, n'est-ce pas ? En parlant de sourire, je ne pouvais en réprimer un à l'évocation de la punition, dont la teneur avait également réussi à se frayer un chemin jusqu'à mes oreilles. Un petit rire s'échappa même. Arrête de te plaindre, je t'imagines si bien le scalpel à la main.
J'étais heureux d'apprendre, en tout cas, que tout allez pour le mieux entre le jeune Wakefield et ça fiancée au carré. C'est que les choses n'étaient pas gagnées entre ses deux là, et si par chance un mariage arrangé pouvait se transformer en mariage d'amour, c'est que finalement, un peu de justice existe en ce bas monde. Le lumineux Evan méritait de connaitre une vrai histoire, de vivre un amour aussi doux que celui que je pouvais partager avec mon épouse. Avec un peu de chance, bientôt, je serai tonton Will ? Ah ouai, donc maintenant, c'est toi qui t'invites ? Et toi, tu attendais quoi pour me la présenter au juste ? Je n'étais pas sans connaître le nom de la fameuse Hangbé, d'ailleurs, personne ne pouvais ignorer cette famille, mais je n'avais jamais eu l'occasion de croiser sa route. Il faut dire que auror et brigade anti loup n'étaient pas connu pour faire preuve d'une franche camaraderie les un envers les autres. Evan et Alice, un Roméo et Juliette des temps modernes. Tu sais quoi, et si on séchait la nocturne de ce soir et que vous veniez diner ? Il n'est pas très tard, je suis certain que Mary a encore le temps de nous préparer quelque chose d'excellent. Loin de moi l'idée des "femmes à la cuisine", mais vraiment, si on voulait éviter toute intoxication alimentaire, il valait mieux pour tout le monde que je ne fasse pas étalage de mes talents culinaires.
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Re: When I ask you something, say no || Evan
Sam 29 Mai 2021 - 22:35
Mine dégoulinante de gouaille imprimée sur ses traits rieurs, Evan assénait quelques piques sans méchanceté à l’auror senior, révélant la punition que lui avait décernée @Cléopatra Amonwë (après avoir fait exploser des feux d’artifice de félicitations, fallait-il le rappeler?). « Arrête de te plaindre, je t'imagines si bien le scalpel à la main. » Le Calédonien se contenta de hausser les épaules avec superbe. « Et j’ai établi mes quartiers dans le bureau de mon auguste superviseure. Avec un peu de chance elle me réduira en charpie avant que j’aie pu écouler ma sentence ». La patience de l’Égyptienne fondait comme neige au soleil – mais elle n’aurait certainement pas envie de le réduire en montre à gousset en guise de punition … si?
Sa bonne humeur était contagieuse malgré ses perspectives de longévité directement proportionnelles à la patience de la sombre sorcière. Lorsqu’il évoqua l’idée d’être invité chez William et Mary, ce dernier lui répondit du tac au tac. « Ah ouai, donc maintenant, c'est toi qui t'invites ? Et toi, tu attendais quoi pour me la présenter au juste ? » De ne pas vouloir l’emprisonner dans une cage aux barreaux bien sombres et oublier sa présence 28 jours par mois. « Il faut bien que je m’invite moi-même, mes amis semblent oublier de le faire – c’est la perte de mémoire de ton âge vénérable qui te guette, ou ma scintillante personnalité qui te fait craindre que Mary me préfère à ta vieille carcasse? » L’auror en devenir ricana, mais ses traits se firent plus sérieux, se redressant légèrement alors qu’une adjointe les dépassait. L’aîné de sa promise tenait ses bureaux non-loin de là, et Evan avait autant confiance en lui qu’en un scorpion dans son lit.
Ses cérulés se teintèrent de sérieux le temps de quelques instants, avec la voix qui s’habillait de confessions. « Plus sérieusement – il y a quelques mois, je n’aurais jamais envisagé de la présenter à qui que ce soit. À présent que nous nous … entendons bien, je peux profiter d’autre chose que des rendez-vous bimensuels conventionnés comme les deux bons héritiers que nous sommes. » La nouvelle entente avec Alice s’était insinuée dans leur relation avec la force d’un coup en plein plexus solaire, forcée par les nuits de rapprochement de septembre et de novembre – et avec douceur, sur d’autres occasions pendant lesquelles la vulnérabilité s’était imposée entre eux sans toutefois entièrement laisser tomber les masques des occasionnelles plaisanteries – car pour réellement se moquer, il fallait se faire confiance, et si le sentiment y était, il y avait toujours quelques doutes qui subsistaient.
Lorsque Will lui proposa de couper court à leur quart de travail, le sourire du Calédonien se creusa. Si seulement. « Moi je ne peux pas sécher mon cher, je ne suis qu’un humble stagiaire. Mais s’il advenait que notre tour dans l’allée des Embrumes puisse se montrer infructueux, qui pourrait se rendre compte que nous aurons quitté le poste plus tôt que prévu? » Sourire ravageur aux lèvres, Evan adressa un air tentateur à son aîné, de ceux qui invitent à faire des bêtises. C’était plus fort que lui, quasi instinctif – si @William Fastenburry était capable de faire ressortir le meilleur en lui, il réveillait des instincts joueurs chez l’adepte de métamorphoses, qui repartait rarement bredouille en la matière. En cela, le Fastenbury représentait un presque frère auquel il n’avait pas eu droit : quelqu’un qui était capable de l’accepter en pleine connaissance de cause.