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To tie the knot is the first step to hang a man x #lurcan11
Dim 2 Mai 2021 - 19:00
“La décision est souvent l’art d’être cruel à temps.
Henry Becque"
Henry Becque"
15 janvier
« Plus à gauche s’il vous plaît… Oui là c’est parfait. Merci. »
Tu souris au serveur qui doit avoir ton âge et qui a été désigné par l’hôtel, comme d’autres d’ailleurs, comme ton esclave personnel le temps de la mise en place, du repas ainsi que de la soirée. Tu n’en attendais pas moins d’eux d’ailleurs, il a suffit de donner les noms des participants pour qu’ils fassent place nette, trouve du personnel qualifié et docile, et se plient à tes demandes. La chance d’avoir des familles dont la réputation n’est plus à faire, ni la fortune d’ailleurs. Deux familles sur le point de s’unir par le biais d’un savant stratagème de ton esprit pour éviter de servir de chaire à saucisse dans les plans de ton paternel.
Ce soir il est question de sceller un accord, ils ne se sont jamais rencontrés encore, malgré les échanges cordiaux par hiboux différés, nul doute qu’il reste encore beaucoup de choses à discuter.
Il y a certains sujets que tu redoutes. Tu sais qu’Augustin ne perdra pas une miette de ce qu’il se passera dans l’esprit de tous les membres de l’assemblée, il aurait tort de s’en priver. Aussi, tu sais qu’il ira sans doute dans le sens de ton père, et pendant cette soirée il va falloir que tu sois la fille docile pour rester crédible. Il faut que tu fasses le jolie vase, et ta seule consolation c’est de savoir qu’un jour plus proche que tu ne l’espérais, tu n’auras plus besoin de le faire. Ô bien sûr ta future belle famille sait déjà certaines choses, mais ton père lui ne sait rien, et c’est bel et bien lui le dindon de la farce cette fois. Il faut continuer à agir selon les rôles que vous vous êtes fixés avec Lorcan: il faut qu’il plaise à ton père et pour se faire avoir un comportement proche du siens, méprisant sa future femme, parlant en son nom, il est clair qu’il doit avoir pris toutes les décisions, qu’il a un plan pour vous, et pour le futur. Il faut qu’il reste distingué, faisant profiter à tous de sa parfaite éducation donnée par ses parents, et sans doute seront-ils là ce soir pour appuyer ces faits.
Pour cette entrevue c’est toi qui a tout organisé, mettant à l'œuvre tes talents d’hôtesse de maison, ta mère pourra se vanter de t’avoir inculqué ces valeurs là, et ton père d’avoir une fille qui sait où est son rôle. Hélas tu n’as pas que du mépris pour cette façon de penser, tu es toi même souvent perdue entre deux mondes. Tout doit être parfait, le repas, la décoration, le service. Sans doute que le pire dans cette histoire est que tu ne cherches pas à impressionner ta belle famille aux moeurs douteuses, tu doutes sincèrement qu’ils n’aient que faire que tu saches quel couteau utiliser pour le poisson, l’ancienne toi aurais pu faire quelque chose du style, non ce soir, tu veux que les pièces du puzzle s'emboîtent à la perfection. Voilà ton seul objectif.
Tu as aussi réservé des chambres dans cet hôtel, 3, dans le cas où les convives voudraient y séjourner si la discussion s'attarde jusqu’à tard dans la nuit, Lorcan y toi y resteraient de toute façon, et tu t’es permise de prendre une suite immense pour y demeurer le week end, ce n’est pas une destination exotique mais ce n’est pas Inverness non plus, ça vous fera du bien. D’ailleurs il ne devrait pas tarder à te rejoindre, tu lui as demandé d’arriver un peu avant pour que vous puissiez avoir une seconde de répit.
Une fois que tu es satisfaite, que tu as donné tes dernières consignes, tu montes dans la chambre pour prendre une douche et te changer.
Tu es encore en serviette en train de te sécher les cheveux quand on tape à la porte, qu’elle s’ouvre et que tu devines par là même que c’est Lorcan.
« J’suis dans la salle de bain. »
Autrement dit à l’autre bout du monde dans cette incroyable suite. Il met plusieurs secondes à arriver, mais tu te sens déjà un peu mieux de le voir. Une grande tension s’est emparée de toi, à partir du moment même où vous avez arrêté une date et tu as du mal à relativiser depuis. Alors même si tu l’as vu ce matin, tu viens te glisser dans ses bras profitant du réconfort que t’apporte toujours ses étreintes.
« Tout est prêt en bas et on a encore 58 minutes devant nous. »
Oui, tu en es là, à compter les minutes restantes avant une soirée qui changera définitivement le cours de vos vies.
️Matilde
- InvitéInvité
Re: To tie the knot is the first step to hang a man x #lurcan11
Dim 16 Mai 2021 - 15:56
Family business
EXORDIUM.
(Outfit) Les conversations les plus récentes avec ses parents n’avaient pas été de tout repos pour Lorcan. Il en était le plus souvent ressorti exsangue, pour ne pas dire sonné, par l’amoncellement d’informations, de données, de consignes, et pourtant, il tâchait, encore et toujours, de faire bonne figure. Il fallait dire que l’annonce de sa volonté, non, de sa décision d’épouser Lucrèce De Gray dans les meilleurs délais avait fait l’effet d’une bombe dans l’univers bien rôdé de la grande dynastie. Non content de devoir convaincre ses propres parents du bien fondé de sa démarche, il avait fallu également « vendre » son idée au patriarche, à grand renfort d’arguments plus abjects les uns que les autres. Il avait été surpris du peu de réaction de son père, avant de réaliser, à postériori, que ce dernier avait probablement un coup d’avance, si ce n’était deux ou trois, sur tout ce qui s’était passé depuis leur escapade nippone. Quant à sa mère… Tiaré Tamaharu était une femme bien trop maîtresse de ses émotions pour laisser entrapercevoir quoi que ce soit à son fils qu’elle n’aurait pas calibré à la perfection. Elle s’était faite à la fois maternante, rassurante et stratège. Diablement efficace, en privé comme face à Ihahia, le père de Tiki, le grand ponte de la famille, qui n’avait pas manqué de mettre la pression sur les épaules de son si jeune neveu : il s’était fait bien hardi de prendre autant d’initiative sur son propre chemin de vie, il allait devoir porter la responsabilité de la réussite (ou de l’échec) de cette entreprise jusqu’à son terme, quel qu’il fut. Ambiance. Cette première soirée de rencontre entre les parents respectifs des deux tourtereaux étaient une première étape, bien que les dés, d’ores et déjà, étaient pipés : Lorcan savait que Lucrèce n’avait une fidélité que toute relative vis à vis de sa famille, à fortiori du son père : après tout, c’était en grande partie à cause du comportement odieux de ce dernier qu’ils en arrivaient à de telles …. Extrémités. Les Tamaharu n’avaient pas un, mais bien deux ou trois coups d’avance, et le plus dur serait probablement de ne pas le laisser trop paraître.
Il avait passé une bonne partie de la journée avec son père, à répéter sa part, à se voir rabacher les mêmes conseils, pour ne pas dire consigne, alors qu’ils étaient entre les mains expertes du barbier familial. Il avait été coiffé et rasé de près, ses vêtements tombaient impeccablement sur ses poignets ceints d’une gourmette d’or pur et d’une montre hors de prix. En observant son reflet dans le miroir, Lorcan voyait celui de son père, en arrière plan. Ils se ressemblaient, sans aucun doute. Dans d’autres circonstances, on lui aurait surement dit qu’il était un véritable Villanueva… Mais non, ils étaient des Tamaharu, tous les deux, parce que c’était là tout leur intérêt. Après qu’Agustin lui ait permis de se retirer, il s’était directement rendu devant la porte de la suite de Lucrèce : il était prêt, de toute façon, alors que la soirée ne commencerait pas tout de suite… Alors autant se cloîtrer avec elle, si cela pouvait lui éviter de errer comme une âme en perdition dans le grand hall. A coup sur, il risquait de dire la mauvaise chose, à la mauvaise personne, et cela virerait au drame avant même que le spectacle ne commence.
Refermant la porte derrière lui, il suivit la voix de la jeune femme jusque dans la salle de bain, où elle terminait de se préparer. Sa robe l’attendait sagement sur un cintre, elle était tout juste sortie de la douche, quelques gouttes perlant encore aux creux de ses salières ou au bout de ses cils. Son estomac se tordit d’émotions quand elle vint se blottir contre lui, refermant ses bras autour de ses épaules fraiches : Elle était bien trop belle pour lui, bien trop brillante, bien trop parfaite … Et lui était surement le pire des abrutis, à s’émouvoir ainsi de la voir vulnérable alors qu’ils se devaient d’être concentré. Il n’avait pas répondu tout de suite, cherchant les bons mots pour s’accorder aux siens. Echoua lamentablement.
- 58 minutes, ça me laisse le temps de sécher mes chaussettes, elles sont trempées avec toute la flotte sur le carrelage … Tu sais quand on dit de noyer ton chagrin, faut pas tenter trop littéralement, ça peut être dangereux …
Ok, c’était méga nul, mais il n’en menait pas tout à fait large non plus. Alors plutôt que de surenchérir et de s’enfoncer, encore, il passait doucement la main dans sa nuque, à la naissance de sa chevelure, le nez dans les quelques mèches qui s’échappaient de sa serviette nouée.
- … Tu veux que je t’aide à te coiffer, pour gagner du temps ? Faut que je m’occupe les mains, sinon j’crois que je vais casser un truc sans faire gaffe …
D’autant qu’il était plutôt bon coiffeur, elle le savait.
- Mes parents te font passer le bonjour, ils ont hâte de te revoir. Ma mère t’a prévu un cadeau, mais elle ne m’a pas dit quoi.
- InvitéInvité
Re: To tie the knot is the first step to hang a man x #lurcan11
Jeu 20 Mai 2021 - 11:25
“La décision est souvent l’art d’être cruel à temps.
Henry Becque"
Henry Becque"
15 janvier
(robe)Être seule pendant quelques instants te rassérène moins que tu ne l’aurais pensé. Tu as beaucoup à penser, et tu avais repousser nombre de ces pensées désagréables pendant que tu étais atelée aux préparatifs de cette soirée des plus importantes. Tu avais les mains et l’esprit occupés pour faire en sorte que tout soit parfait. C’est la seule chose sur laquelle tu as une réelle maîtrise. Pour le reste, tu sais que ça va se jouer au dessus de toi, tu es l’instigatrice, mais les décisions ne te reviennent pas. En réalité ce sont les Tamaharus qui vont mener la danse. Ton père n’en a pas la moindre idée, il ne sait pas à qui il va se frotter, et sans doute qu’en ressortant de là, ne le saura t’il toujours pas. Pourtant, toi tu les as vu les gens térrifiés de leur simple présence, tu as vu leur regard, leur comportement vis à vis de cette famille. Ton père, va être sans doute être nonchalant, comme si les Tamaharu lui doivent quelque chose, comme s' il était en position de force car ils réclament la main de sa fille. Tu connais bien ton père. Le piège va se refermer autour de son pied, et jamais il ne pourra plus s’en défaire. Tant pis pour lui. Tu n’as aucune pitié pour cette homme qui a préféré te traîter en objet, ainsi que sa femme, à défaut d’user de vos divers talents sous prétexte que vous êtes nées femmes.
Tu ne restes pas seule longtemps ceci dit, tu es rapidement rejointe par Lorcan qui ne tarde pas à te retrouver, et tu saisis la première occasion pour te glisser contre lui. Tu glisses ton nez dans son cou respirant son odeur, ton paysage familier, ta zone de sécurité. Tu souris contre son cou avant d’y déposer un baiser. Les blagues nulles comme mécanisme d’autodéfense.
« Si tu veux oui… »
Il peut te coiffer, ce n’est pas ça qui te dérange au contraire même, il a l’habitude et plus d’imagination que toi en la matière, c’est toujours réussi, et toujours agréable. Tu aimes la sensation de ses doigts qui courent dans tes cheveux, ça mène souvent à d’autres activités moins chastes, tu n’es pourtant pas sûre que Lorcan dans son beau costume soit d’humeur cependant. Tu prends sa main et l’attire vers la chambre où d’un geste de baguette tu fais suivre toutes tes affaires sur le lit et la coiffeuse. Vous y serez plus confortables.
« Un cadeau ? »
Tu ne doutes pas qu’ils aient hâte de te revoir, mais tu ne peux t’empêcher de te demander pourquoi. Votre dernière entrevue c’est bien passé. Ils ont été charmants avec toi, et ça n’a pas contribué à te mettre plus à l’aise. Sans doute parce que tu as d’autres informations venant de Lorcan qui ne témoignent pas toujours en leur faveur. Tu avais peur quelque part qu’ils montrent cette même facette avec toi, mais ce fut tout le contraire.
La première étape avant tout étant de quitter cette serviette, pour passer tes sous-vêtements. Tu laisses à Lorcan le soin de t’aider à attacher dans ton dos dans un désir autant de lui faire plaisir, de lui changer les idées, que de l’occuper. Tu passes enfin ta robe. Choisie par ta mère, elle était heureuse de te l’offrir, ton choix ne se serait pas porté sur cela, pas sûr que Lorcan non plus, mais enfin, tu veux lui faire plaisir. Là aussi tu le laisses t’aider, jusqu’à prendre place sur le tabouret rembourré de la coiffeuse pour le laisser faire son œuvre avec tes cheveux. Dans le miroir tu l’observes. Il est concentré, tu sens qu’il est nerveux. Il y a beaucoup d’enjeux ce soir. C’est toute votre vie qui change petit à petit. Dans toute sa personne on peut voir la dualité entre la jeunesse de son corps, et le poids des responsabilités. Tu as sans doute accéléré de façon non négligeable tout ce qui ne devait arriver peut être que des années plus tard dans sa vie. Mais il ne t’en veut pas autant que toi tu t’en veux de lui infliger ça. Vous êtes soudés, dépendant l’un de l’autre, il ne sait sans doute pas à quel point tu es dépendante de lui, il ne sait pas que toi tu n’as que lui, que tu ne vois que lui. Parfois il te dit encore qu’il a de la chance, mais il ne voit pas ce que toi tu vois. Comprend t’il seulement l’ampleur de l’opportunité qu’il te donne, de cette vie qu’il est capable de t’offrir, de toute ces choses que tu ne seras jamais capable de lui rendre? La seule peur qui t’étreint ce n’est pas d’affronter sa famille, ou la tienne, c’est juste de le perdre. Pour l’avoir auprès de toi, tu es capable de tout.
xxx
« Il ne fallait pas… Je n’ai rien à vous offrir de mon côté… »
Tu acceptes la jolie boîte emballée avec soin. Les regards sont sur toi, aussi tu sais que tu dois ouvrir le cadeau offert par Tiaré. Elle te couve d’un regard bienveillant, tout comme ta mère, mais ton père se désintéresse rapidement. Le fait que l’attention soit sur vous, les enfants qui vous tenez bien droits, côte à côte, ce n’est pas quelque chose à laquelle ton père est habitué. Si il n’a pas encore pris à part Augustin pour discuter, ce n’est que par politesse pour sa femme, mais il doit ronger son frein.
Tu défait doucement l’emballage, et ouvre le coffret. Il y a une [url=https://cdn.discordapp.com/attachments/598536146292572185/843493116090646588/1996588246848c14e2a3f2bad5d3da72.png]broche[/color] sur un coussin de soie. Elle est magnifique. Le style est japonais à n’en pas douter;
« C’est un bijou que porte les femmes au Japon. »
Il y a une carte manuscrite, sans signature. Une dame doit toujours être capable de se défendre. Ne prêtent attention à cette carte que ta mère est toi. Un sourire mince se dessine sur tes lèvres. Tu sais que le Japon n’a pas été choisi au hasard.
« Elle est magnifique. Je vous remercie pour cette attention. »
Tu es sincère, tu sais que Tiaré Tamaharu est une bonne mère, tu sais à quel point elle aime son fils, qu’elle t’offre un cadeau, qui en soit est un secret entre vous, est encourageant.
« Lorcan tu peux l’installer s’il te plait ? »
Tu te tournes vers lui. Après tout c’est lui qui as fait cette coiffure, et tu n’as pas honte de montrer votre attachement l’un pour l’autre à vos parents. C’est aussi un coup de poker. Le début du bluff, un moyen de montrer à ton père que tu lui es soumise, et à lui de le faire avec une nonchalance feinte mais appuyée. Il faut que tous les deux vous preniez vos rôles à coeur.
️Matilde
- InvitéInvité
Re: To tie the knot is the first step to hang a man x #lurcan11
Mer 2 Juin 2021 - 17:48
Family business
EXORDIUM.
(Outfit)Lorcan avait observé la scène charmante entre sa mère et sa fiancée sans un mot, échangeant tout juste un regard avec son père, dont l’enclenchement discret des mâchoires indiquait à qui était dans la confidence qu’il était d’ores et déjà en train d’éplucher chaque couche de l’intimité mentale du couple aristocratique qui se tenait face à lui. Il ne pouvait pas sentir l’emprise d’Agustin sur eux, ne faisait que la deviner, seulement : son père était un maitre dans son art, l’un des meilleurs de sa génération, mais lui qui l’avait subi si souvent, lui qui se savait lu à chaque instant en sa présence, connaissait chaque signal faible indiquant qu’il était en train de faire usage de ses qualités exceptionnelles. Lorcan se laissa aller à imaginer ce que son paternel va trouver dans les pensées de la mère attentive et du père qui n’a jamais rien fait d’autre pour mériter ce titre que d’imprégner la dame précitée. Distrait, ce n’est que la voix douce de Lucrèce qui l’extirpe de cette absence polie, alors qu’il pose les yeux vers le bijou dont il devine aisément la provenance, un sourire ombrant tout juste ses lèvres : une idée de Luce, il n’était pas sensé, ce soir, se faire trop enthousiaste ou prompte à la suivre. Son futur beau-père risquait de confondre affection et faiblesse de caractère.
- Tourne toi.
Ce qu’il a horreur de parler comme ça. Même sa mère ne peut s’empêcher un coup d’oeil rapide, faussement réprobateur, quoi qu’elle le connaisse par coeur, puisse deviner les intonations faussées de son enfant prodige. Il laisse Lucrèce se contorsionner pour pouvoir glisser la parure dans sa chevelure parfumée. Il a envie de lui dire qu’elle est belle. Elle sent bon, le bijou lui va à ravir, quoi qu’elle n’en ait pas besoin pour être resplendissante, au naturel. Mais ça non plus, il ne peut pas lui dire, pas maintenant. Il se promit de se rattraper plus tard. Son regard s’attarda un instant sur sa nuque libre, avant de revenir percuter le regard sombre du père De Gray, puis celui du sien qu’il engagea un mouvement du menton.
- Madame, Monsieur De Gray, je me sens bien peu avisé d’avoir à vous présenter de manière aussi triviale mes parents, Tiaré et Agustin Tamaharu, que vous connaissez très probablement de quelques connaissances croisées, ne serait ce que par nos cousins Muller ou nos accointances communes avec la famille Blackthorn…
Il n’eut pas besoin d’en dire beaucoup plus, car déjà Tiaré prenait les choses en mains auprès de la mère de Lucrèce, Agustin, auprès du paternel. D’ordinaire, sa mère menait la danse avec grace, et son père se contentait de suivre un pas en arrière, assurant que rien ne puisse lui échapper, lui servant de filet de sécurité à l’instant même où elle en avait besoin. Il se dégageait du couple qu’ils formaient une aura de puissance à la fois hostile et chaleureuse, un couple de prédateurs en habits de haute couture. Ils étaient très américains sans l’être ni l’un, ni l’autre, pur produit de leur diaspora respective, mais si bien accoutumé que l’on s’y méprenait, jusqu’à l’accent. Lorcan entendit sa mère complimenter celle de Lucrèce sur sa toilette, mais aussi sur la beauté de sa fille, et toutes ces choses qui d’ordinaire l’indifféraient au plus haut point, en femme d’affaires, squale financier et bras droit d’une pègre légale bien rôdée qu’elle était. Il donna d’ailleurs un coup de coude à la summerbee pour qu’elle assiste à la transformation du visage de sa mère qui, d’abord médusée, se mit à rayonner comme un soleil d’été de Toscane. De leurs cotés, les hommes parlaient avec de grosses voix graves, se serrant la main avec des poignes raides, comme si une simple étreinte digitale suffisait à déterminer lequel avait l’appendice génital le plus imposant. Le Tamaharu vit un éclat amusé dans le regard de son père, conscient d’à quel point la ficelle était grosse… et pourtant. Les deux familles se retrouvèrent rapidement à l’une des tables ouvragée par les soins de Lucrèce, chacun de leur coté. Lorcan se tenait droit, juste assez pour avoir le menton haut, sans être raide. Le fil postural sur lequel il évoluait était périlleux, mais cet oiseau là était habile : des années à jouer les animaux savants pour faire joli dans les salons de feutre et de velours, et cela paierait, enfin. Comme il l’était prévu entre eux, ce fut Agustin qui prit la parole, trainant son si discret accent hidalgo sur quelques syllabes, mais dans une intonation de patriarche parfaitement dosée.
- Avant toute chose, je souhaiterai remercier votre fille pour l’organisation Charmante de ce diner, mais je ne m’y attarderai pas plus que de besoin, cela serait un affront que de supposer la surprise quant à la qualité de son éducation. Si nous venons à vous, c’est pour parler du futur. D’un futur qui, nous l’espérons, au moins autant que vous, s’écrira sous l’égide d’une prospérité familiale commune, comme nos traditions et valeurs partagées nous permettent de la souhaiter.
... Et que le spectacle commence
- InvitéInvité
Re: To tie the knot is the first step to hang a man x #lurcan11
Jeu 17 Juin 2021 - 17:41
Le jeu de rôle commence maintenant. Le premier mot que Lorcan t’adresse paraît sec, dénué de la moindre chaleur, tout à l’opposé de ses manières habituelles. Lorcan a tendance à se confondre en habiles compliments, en gestes tendres, mais il doit s’en tenir au minimum syndical. Tu sais comme ça doit être dur pour lui de lutter contre ses instincts qui lui dictent de faire tout le contraire de ce qu’il joue actuellement. Tu n’as pas besoin de faire semblant pour prendre un air légèrement contrit, qui passe sans doute pour une soumission acceptable. Tu dois te baisser pour laisser à Lorcan le soin de planter dans ta coiffure le cadeau de sa mère.
Tu as fait ton travail, à Lorcan de prendre la suite, de s’excuser pour des faits pour lesquels il ne se sent pas désolé le moins du monde. Ton rôle est de rester effacée, tu es le dindon de la farce et pourtant tu as les yeux, et les oreilles grand ouvert. Pas question de louper une seule miette de ce jeu de pouvoir qui prend place sous tes yeux.
Il n’en fallait pas plus que les présentations de Lorcan pour que ses parents prennent en main les choses. Silencieuse tu observes. Ton père ne laissera pas afficher son expression impressionnée, mais le visage de ta mère est plus facile à lire. Par bien des aspects elle a compris ce qui se tramait ici tandis que ton père se promène tel un paon qui pense régner sur la basse cours. Tu te demandes ce que ton futur beau père peut trouver de beau dans l’esprit étroit de ton paternel. Tu sais déjà qu’il doit les mépriser tout en les trouvant intéressant. Nul doute que le côté américain fièrement affiché ne fait pas son bonheur, mais il n’a rien à reprocher à cette famille sinon à leurs origines. Tu te demandes comment ton père a pu bien prendre le fait que Augutin ait pris le nom de sa famille plutôt que de conserver le sien. Il serait sans doute impossible pour Georges De Gray de s’abaisser à ce genre de pratiques…
Tout le monde prend sa place, dans ce genre de réunion il n’y a pas besoin d’indiquer aux invités quel siège ils doivent occuper. Vous les protagonistes côte à côte, et les hommes et femmes en face à face miroir parfait de deux familles si différentes.
C’est Augustin qui sonne top départ.
Sur ton visage, il prône un sourire qui se veut légèrement léger, tu inclines doucement la tête pour remercier l’homme qui deviendra un jour ton beau père du compliment qu’il te fait. Voilà qui réjouit ton géniteur, voir une femme traîtée comme telle, tu es reconnue pour ton rôle, pour tes qualités d’hotesse, toutes ses choses que tu as appris auprès de tes parents. Cependant il ne s’attarde pas, parlant rapidement de prospérité familiale commune, nulle doute qu’il a lu dans l'esprit de ton père. Il touche une corde sensible. La famille c’est important, primordial, surtout quand on peut utiliser ses membres comme des pions. Cependant tu as de sérieux doutes sur les valeurs partagées entre Tamaharu et De Gray. Sans doute que le père de Lorcan ne croit pas un traître mot de ce qu’il vient d’avancer, et les autres convives dans la confidence ne doivent pas avoir une opinion différente.
C’est donc à ton père de répondre à la charmante invitation d’Augustin. Tu redoutes ces paroles. Ton père n’est pas un homme de lettre, ce n’est pas un fin stratège, il est efficace sur le terrain quand c’est du concret. Ici il n’est pas en terrain conquis et pourtant son attitude tend à laisser penser le contraire. Il ne sait pas, il ne connaît pas les Tamaharu. Toi tu commences à avoir une vue plus précise de ce à quoi ta future vie pourrait ressembler…
« Je vous remercie au nom de ma femme et moi d’avoir consenti à venir jusqu’à nous. »
Si quelqu’un avait un doute de la flexibilité de ton père au regard des changements, il est clair qu’il n’est plus à présent.
« Je propose aussi que nous levions le doute sur ce futur que vous évoquez. Votre fils s’est présenté à Noël en émettant le vœux de lier nos deux familles par le mariage avec notre fille. Nos traditions européennes ne nous ont jamais ammenées à nous lier d’autres familles de l’autre côté de l’océan, et pourtant il semble que Lorcan soit un prétendant à la hauteur de Lucrèce de ce qu’à pu rapporter le frère de ma femme. Cependant avant de sceller un quelconque accord, il serait mal avisé de ne pas vous demander en termes clairs ce que vous nous proposer. »
Tu as arrêté de respirer pendant les longues secondes qu’ont duré ce monologue. Tu aurais préféré des formes plus rondes que ce bloc mal préparé aux arêtes écorchées.
- InvitéInvité
Re: To tie the knot is the first step to hang a man x #lurcan11
Lun 12 Juil 2021 - 14:03
Family business
EXORDIUM.
(Outfit)La partition a été apprise par coeur, Lorcan bat la mesure de son pied, sans mot dire d’abord. Il a été briefé, comme Lucrèce, et il sait que ses parents n’auront rien laissé au hasard : Il n’aura aucun contrôle sur le déroulé de cette soirée, absolument aucun. Quand les Tamaharu mettent la machine en branle, chaque rouage a été soigneusement vérifié au préalable, et ils ne toléreront pas le moindre grain de sable dans leurs engrenages. Il n’a plus qu’à s’asseoir et attendre, guettant un geste discret de la part de son père, une oeillade de sa mère, pour abonder dans leur sens, benoîtement, avec toute la force de conviction dont il était capable. Il essaye d’éviter le regard de Lucrèce, projetant le sien bien droit devant lui, en direction de ses futurs beaux-parents. Il sait que si il la regarde, il aura envie de lui sourire, rien que pour la rassurer, ou peut être bien se rassurer, lui, et ce n’est pas le moment. Il doit être un Tamaharu, un sang-pur implacable, pas l’amoureux transi et un peu flippé qu’il est d’ordinaire. Heureusement pour lui, la conversation démarre de bon train, alors qu’un serveur au veston un peu serré leur débouche une bouteille de champagne qu’il devine hors de prix et les sert dans des flutes de cristal fin. Personne ne lui accorde un regard, tous sont rivés sur le paternel De Gray qui entame les négociations.
Face à lui, tiaré coule un regard à son mari en souriant, mais aucun mot ne franchit ses lèvres. Lorcan devine aisément la stratégie mise en place par ses géniteurs : ils savent que le Père D Gray porte un avis suranné sur les dynamiques de couple et que, en l’occurrence, il écoutera avec bien plus d’attention et de sérieux les paroles d’Augustin. Qu’importe qui prêche, tant que l’imbécile se convertisse, en toute fin de compte.
- C’est un plaisir, après tout, nous ne venons que rarement sur le vieux continent, c’était presque un moment de villégiature…
Ben voyons.
- Puisque nous cherchons tous la même chose, mon cher Georges, je vous ferai grâce des simagrées de circonstances. Nous avons des points communs, à n’en pas douter, et parmi lesquels une véritable vision de ce que doit être une famille de sang-pure, puissante, installée, et ancrées dans ses traditions ancestrales. Cette vision, cette exigence de qualité et de respect des traditions se perd, malheureusement, même parmi les grandes familles de chaque continent et, grâce au cil, ce n’est pas notre cas. Ni le vôtre. Nous avons bien élevé notre fils et nous osons croire que cela est le cas pour votre fille, malgré quelques … contrariétés dans vos projets initiaux pour elle.
Coup sous la ceinture, ce n’était pas du joli, mais cela avait le mérite d’être direct : oui, ils étaient au courant pour l’échec de ses premières fiançailles. De même, ils sous entendaient espérer que l’éducation de Lucrèce était immaculée… Contrairement à celle de son frère. Bien sur. Lorcan baissa le nez un instant pour contempler le bal des bulles de sa boisson qui oscillaient doucement jusqu’à se détacher des parois transparentes pour aller mourir au contact de la surface. Tout un symbole.
- Lorcan est un jeune, très jeune homme, mais il est prêt à prendre ses responsabilités dans ce monde.
Quelle bonne blague.
- … Mais il aura besoin pour ce faire d’avoir une compagne avec la tête sur les épaules, qui sera capable de l’élever sans menacer … L’ordre naturel des choses.
Le mettre en valeur, sans lui faire d’ombre, que le tuteur ne fasse pas d’ombre au rosier, le cliché était si gros qu’il en était risible, mais diablement efficace. Le jeune homme se redressa, un peu, se contraint à ne pas baisser les yeux, encore, à ne pas avoir l’air de s’excuser, jamais. Et puis Tiaré prit la parole à son tour avec un sourire charmant et charmeur, et cette voix douce qu’elle mâtinait parfois d’un si subtil accent dont on ne pouvait déterminer la provenance sans verser dans un cliché mais qui sentait bon le jasmin et la farine de riz (savaient ils que l’on en trouvait dans la poudre à canon chinoise, un millier d’années plus tôt ? )
- Lucrèce a fait un travail formidable de tutrice quand Lorcan avait besoin d’une remise à niveau pédagogique. Elle est d’une patience d’ange, c’est une qualité indispensable avec un animal comme celui là.
Une boutade en forme de faux compliment, que Lorcan avait accueilli d’un haussement de sourcil opiniâtre. Aux femmes la légèreté, aux hommes le pouvoir. En apparence. Quelle connerie. Enfin, pour le moment, Georges semblait boire leurs paroles, alors …
- Nous avons cru comprendre que vous aviez, également, un aîné … Decevant. Nous sommes prêts à palier cette carence, si cela peut vous soulager d’une quelconque manière ….
- InvitéInvité
Re: To tie the knot is the first step to hang a man x #lurcan11
Lun 19 Juil 2021 - 12:57
“La décision est souvent l’art d’être cruel à temps.
Henry Becque"
Henry Becque"
15 janvier
(robe)Vous êtes deux pions sur un échiquier bien plus grand que les contours factices que tu devines au loin. C’est la première fois que tu fais partie d’un schéma plus grand que toi pour de vrai. C’est à dire que tu n’es pas une simple poupée que ton père peut utiliser à sa guise. Tu as un rôle à jouer, tu as été même au départ de ce plan. C’était plus que ce que tu as toujours imaginé pour ton futur. Être avec Lorcan, marcher à ses côtés, c’est la possibilité d’un monde nouveau qui s’offre à toi. Tu en es réellement heureuse, tu as aujourd’hui plus que tu ne l’as jamais espéré. Ton fiancé, tu l’aimes, tu l’as choisis, tu as pris les choses en main. Si tu étais restée attachée à Evandro, tu n’aurais jamais eu ces possibilités là. Peut être qu’avec le temps tu aurais fini par l’aimer, tu aurais pu, il y a plus dépréciable que lui. Mais ce n’était pas un battant, et il ne partageait pas les valeurs de ta famille, ou même les tiennes finalement. L’ambition n’a jamais rongé cet homme, du moins pas de la même façon qu’elle te touche toi. Tu sais que l’éducation que Lorcan a reçu fera de lui plus qu’un simple héritier. Aujourd’hui tu sers de pilier pour deux, mais vous finirez par partager ce fardeau. Ton père est rapidement entré dans le vif du sujet, et Augustin s’aventure à faire la même chose. Il n’est pas question d’épargner qui que se soit. Tu as été salie par ce premier échec de mariage. Tu le sais, tout le monde le sait. Tout comme il est notoire qu’un deuxième échec te mettrait à terre pour de bon. Il y a peu d’espoir qu’une autre famille s’intéresse à toi encore si les Tamaharu retirent la proposition. Les chances pour ta famille de trouver un bon parti s'amènuisent et c’est aussi pour ça que ton père est incisif, il n’est pas en position de force.
Le père de Lorcan reprend. L’ironie de la situation est palpable pour ceux initiés. Tu sais très bien que la misogynie de ton père ne trouvent pas d’écho dans la famille de ton futur mari. Le pouvoir de Tiaré n’est jamais dissimulé, c’est elle la façade, mais elle n’est pas un simple objet décoratif.
C’est d’ailleurs elle qui reprend régalant tous les convives d’une anecdote sans doute inconnue pour tes parents. Tu doutes même que ton père ait jamais réellement prêté attention au fait que jusqu’à maintenant encore tu fasse partie des tuteurs pour les élèves ayant plus de difficulté. C’est une activité que tu fais depuis des années, depuis que tu étais à Poudlard. D’ailleurs tu doutes que cette information ait un jour été dévoilée à haute voix, mais plutôt piochée dans les souvenirs aléatoires d’un de vos deux cerveaux. A cette époque là, tu étais loin de te douter que tu serais un jour fiancée à Lorcan. Qu’on se le dise, pour toi c’était un gamin, amusant cette, mais dissipé, et il n’était que très peu probable que vous soyez associés en aucune façon. Tu n’aurais jamais parié sur vous jusqu’à l’année dernière en réalité…
Ta mère ne peut s’empêcher de laisser s’échapper un doux rire cristallin à l’évocation de l’animal que pourrait être le fils prodigue. Sans doute n’a t’elle pas de mal à l’imaginer. Elle l’a vu en action, sous sa plus belle forme en réalité. Tu sais que dans les yeux de ta mère brille la fierté de savoir les qualités de sa fille reconnue pour ce qu’elles sont. Tu sais que quelque part, elle doit être soulagée. Elle n’est pas dupe. Pas comme ton géniteur. Il se renfrogne à l’évocation de Marcus. Toi même tu manques un battement de coeur. Tu as vu ton frère, il est plus heureux qu’il n’a jamais été. Tu es heureuse pour lui, et tu ne veux pas lui enlever cela, jamais. Il n’a pas besoin de revenir ici, mais il faut que quelqu’un prenne cette place vacante, et il vaut mieux que ça soit quelqu’un qui soit apte à le faire. Ca ne peut être toi car ton père ne l’acceptera pas, mais Lorcan lui le peut.
« Mon fils n’a jamais eu les ambitions incombant à son rang et nous le déplorons. »
C’est bien les seuls.
« Nous avons besoin d’un fils pour permettre à notre entreprise de perdurer, comme j’ai moi même en mon temps renoncé à mes autres devoirs pour le faire. Ce mariage avec notre fille serait en effet l’occasion d’en gagner un. Cependant vous comprendrez mes réserves quand à ses capacités sur ce point même si je sais son éducation parfaite en divers points. Si cela l’intéresse je serais d’avis de l'accueillir, lui présenter notre affaire. »
Même si sur le papier la décision devrait revenir à Lorcan, George s’adresse au Tamaharu senior. C’est exactement ce que voulaient les Tamaharu. Ton père ne lutte pas réellement, l’occasion est trop belle, il s'imagine récupérer un fils, avoir gagné la partie, le détacher peut-être même de sa famille initiale. En réalité, le piège se referme simplement autour de lui.
Tu coules un regard à Lorcan. Vos destins sont liés à présent, tu sais que tu ne devrais pas chercher son regard, tu sais que tu pourrais le trahir, mais vous avez besoin de force l’un comme l’autre.
️Matilde
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Re: To tie the knot is the first step to hang a man x #lurcan11
Mer 21 Juil 2021 - 17:12
Family business
EXORDIUM.
(Outfit)Le diner dura, longtemps, infinement longtemps d’après Lorcan qui, une fois le digestif ingurgité sans envie, n’avait plus qu’une aspiration : s’enfermer dans sa suite, allumer un bon joint de tentacula en se débarrassant de ses vêtements trop ajustés, et se laisser tomber sur l’énorme lit king size qui l’attendait, quelques étages au dessus. Il était en pilote automatique, ou presque, ne se raccrochant à la réalité qu’à la force des oeillades qu’ils se lançaient, avec la de Gray. Il s’était risqué à un clin d’oeil, une fois, n’avait pas réitéré l’expérience de peur que le père de sa promise ne le remarque. Crainte infondée, probablement, puisqu’il n’avait d’yeux que pour l’autre patriarche, buvant les paroles d’un Augustin qui n’avait pas eu besoin de le faire forcer sur le vin pour lui faire tourner la tête. Lorcan voyait clair dans le jeu de ses parents, bien sur, mais il était né avec les règles du jeu tapissées autour des barreaux de son berceau. Habiles, les Tamaharu faisaient miroiter gloire et splendeurs, mais aussi des gages de stabilité et un code de l’honneur à toute épreuve… Mais les promesses n’engagent toujours, au final, que ceux qui veulent bien les croire. Quand enfin, la discussion et l’accord furent scellés par une poignée de main franche des hommes, et une accolade presque familière des femmes, Lorcan avait descendu un peu les épaules, soulagé. La seconde d’après, George De Gray était à ses cotés, à lui parler industrie métallurgique, projet de grande envergure, gestion du personnel … Tout un programme que, clairement, Lorcan n’aurait pas les neurones d’encaisser le soir même. Alors il opinait du chef, docilement, l’air soucieux, sourcils froncés alors que dans sa tête il n’y avait rien d’autre qu’un petit niffleur qui jouait les Mariachis. Sa mère avait du s’en rendre compte, quand il intercepta un petit rictus amusé, et le gloussement qui allait avec. Le pauvre. Heureusement pour lui, elle le tira de son calvaire d’un bâillement élégant, s’excusant de devoir écourter la soirée, mais le voyage, même magique, à défaut d’être long, avait été éreintant. Il n’y avait plus qu’à fixer une date ultérieure pour les détails, les papiers … Le calendrier. Battre le fer tant qu’il est chaud, sceller l’alliance pendant que les tourtereaux roucoulent encore…
***
- .. Et bah putain …
Trois mots, dans un soupir, voilà tout ce qu’avait été capable de souffler Lorcan à Lucrèce après avoir refermé la porte de la suite derrière eux. Tiaré avait fait en sorte de laisser les hommes dans la salle Lounge avec un dernier whisky hors de prix, et était remontée avec les deux jeunes gens près de leurs suites respectives, Dieu seul était au courant de ce que pouvait faire la mère de Luce, qui semblait s’être évanouie dans la nature après les dernières salutations. La Tamaharu avait caressé la nuque de son fils unique avec juste ce qu’il fallait de tendresse pour le rassurer sur le bien fondé de son comportement, et leur avait souhaité une bonne fin de soirée avec un petit sourire complice. Nul doute que la nuit ne faisait que commencer pour la femme d’affaires, mais Lorcan était bien trop fatigué pour chercher à comprendre ce que sa mère manigancerait, une fois les portes closes. Il avait juste besoin de se remettre à respirer, et c’était ce qu’il faisait, enfin protégé de la vue et du jugement de tous, desserrant immédiatement sa cravate en roulant des yeux.
- Ton père, c’est quelque chose … pfiou, j’en peux déjà plus moi ! Ça fait des heures que je me retiens !
Sa veste de costume vola sur un canapé, ses chaussures italiennes et ses chaussettes subirent le même sort, alors qu’il passait une main dans ses cheveux, et, enfin, se recomposait une posture, un visage bien plus familier pour la jolie blonde qu’il n’avait pu regarder qu’à la dérobée pendant toute la soirée. Une véritable torture.
- Viens par là toi. T’étais trop trop belle, et j’ai même pas pu te le dire…
L’air chagrin s’évapora en une seconde, alors qu’il attirait l’abeille contre lui pour la serrer fort, très fort contre lui, parsemant son front et le sommet de son crâne de baisers doux et avides à la fois, jouant avec les mèches de ses cheveux qu’il n’avait même pas pu toucher depuis qu’il y avait glissé le bijou de sa mère.
- C’était vraiment tout pété, mais ça devrait le faire, hein ? J’vais juste avoir besoin d’apprendre à faire genre que le métal c’est ma passion, et on devrait enfin nous foutre la paix … Et t’auras plus jamais à t’en faire, mon Caramel...
- InvitéInvité
Re: To tie the knot is the first step to hang a man x #lurcan11
Jeu 22 Juil 2021 - 15:53
“La décision est souvent l’art d’être cruel à temps.
Henry Becque"
Henry Becque"
15 janvier
(robe)
Le calvaire semble être terminé pour la soirée. Vous êtes enfin seuls dans votre chambre d’hôtel. Il semblait pour l’un comme pour l’autre que ce moment n’arriverait jamais. Vos pères ont beaucoup discuté pendant cette soirée, les femmes ont pu se laisser aller à des conversations plus légères de temps à autre, tu as écouté d’une oreille polie et répondu à mère et future belle mère toujours avec le sourire, mais tu étais surtout concentrée sur les échanges entre les deux hommes. Pas question de louper une seule miette de l’échange qui va diriger le reste de ta vie. Tous les menus détails n’ont pas été discutés bien entendu, il va y avoir encore nombre d'échanges par lettre, tu n’en doutes pas une seule seconde.
Tu sais que le temps a paru long pour Lorcan, pour toi aussi. Tu as l’impression d’avoir vu le temps s’écouler. Cependant tu es soulagée qu’il n’y ait pas eu la moindre anicroche entre eux. Le père de Lorcan a dit exactement ce que le tiens attendait, il s’est laissé avoir du début jusqu’à la fin. C’est tant mieux pour vous, tu le sais.
Vous les avez laissé alors que les échanges n’étaient pas finis, ta curiosité, ton envie de savoir t’auraient presque fait lutter pour rester, mais tu n’as pas su dire non à ta belle mère qui a trouvé la meilleure porte de sortie qui soit pour vous.
Vous l’avez suivi, toi silencieusement, perdue dans tes pensées dont les rouages n’ont de cesse de s’emboiter et se désemboiter pour comprendre l’issue finale. L’échange entre mère et fils tu n’en perds pas une miette pour autant. Il y a une affection sincère de Tiaré pour Lorcan. Tu n’as pas besoin de te demander si elle est fière de son fils, elle l’est. Tu es heureuse, tu sais qu’en cette future belle mère, tu as trouvé un modèle féminin rare, qui est très loin de celui de ta mère. Ta mère n’a jamais été une femme de pouvoir, peut être qu’elle aurait pu… Mais elle n’a jamais été bien ambitieuse. Avant de vous quitter, tu l’as remercie encore pour le cadeau qu’elle t’a fait en tout début de soirée, les sourires échangés sont sincères, tu en es là aussi heureuse. Tu sais que cette femme est au courant de ce que tu as fait, elle pourrait te repprocher d’avoir coincé son fils, mais non, du moins ce n’est pas ce qui ressort de son comportement. Nul doute qu’elle sache le manier à la perfection pour paraître la meilleure des hôtes, mais quelque part, tu sais qu’elle est une bonne mère.
La première tu es rentrée dans la chambre avec le premier instinct de retirer tes chaussures pour redescendre les pieds sur terre. Il y a un mal de tête qui menace de montrer le bout de son nez tôt ou tard. Tu as du mal à te défaire de l’ambiance de cette soirée. Un mince sourire amusé se dessine sur tes lèvres quand la voix de Lorcan résonne dans la chambre avec des notes plus aiguës que celle qu’il a servi à vos parents toute soirée.
Tu vois la transformation sur son visage, sur sa tenue en un rien de temps, c’est là que ton Lorcan réapparaît enfin. C’est là que tu réalises qu’il t’a presque manqué même si ce repas n’aura pas tant duré. Tu sais que ça va être vos vies à présent. Lorcan va devoir cotoyer ton père, grandir enfin, et ce n’était sans doute pas le plan qu’il avait en tête, tu espères quand même qu’il sera toujours capable de retirer le masque et qu’il ne se mettra pas à coller complètement sur son visage.
En une seconde tu te retrouves dans ses bras, l’odeur familière qui t'envahit, et tu t’en imprègnes au maximum. La bouffée d’affection, mêlée au désir t’oblige à chercher à te coller toujours plus contre lui, te lover. Tu n’as qu’une envie, retirer cette robe, tu ne doutes pas que c’est une action qu’il ne tardera pas à faire. Tu le laisses t’embrasser, jouer avec tes cheveux comme à son habitude. Tu n’as toujours rien dit depuis que vous êtes rentrés dans la chambre. Tu as l’impression d’être vidée, il faut que tu recharges les batteries.
“Ca va le faire. J’ai des antisèches sur le sujet à la maison, je te ferais réviser…”
Tu relèves le visage vers Lorcan en souriant, tu sais que réviser n’est absolument pas sa passion dans la vie, voire même la pire des activités pour lui. Des choses sur l’entreprise familiale, tu en sais même si tu n’as jamais été mêlée directement à elle. Ton père a misé sur le mauvais cheval toute une vie mais tu peux aider Lorcan à faire ce qu’il faut pour être le bon cheval, il le deviendra, c’est le plan que vous vous êtes fixés. Tu as l’air sereine, plus que lui, ton ton est doux, assuré comme bien souvent quand vous avez ce genre de discussion. La vérité c’est que l’inquiétude tu la fais taire. Elle ne peut pas ressortir, elle peut juste ronger tout ce qu’il y a à l’intérieur.
“Tu veux bien m’enlever cette robe ? Je n’arrive plus à respirer…”
Tu sais par avance qu’il ne va pas se faire prier pour faire ce que tu lui demandes. Ses doigts glissent dans ton dos et doucement tu la laisses retomber au sol dévoilant le reste de ta tenue. Il y a encore quelques heures vous étiez dans une position similaire, mais nombreuses sont les choses qui ont changé depuis même si vous êtes tout les deux les mêmes. Doucement dans tes mains tu récupères le bijou offert par Tiaré, en te remémorant le mot qui allait avec, tu as un sourire pour toi-même. Tu t’éloignes des bras de Lorcan pour le poser sur la table de chevet tout en défaisant le chignon fait par ton amoureux quelques heures auparavant. Tu as un soupir d’aise, son poids, comme celui de toutes tes responsabilités, pesaient sur ta nuque. Il ne tarde pas à venir à nouveau près de toi pour t’enlacer. Tu te fonds dans ses bras, passes tes bras autour de son cou. Tu as envie de le sentir proche de toi, et surtout de l’empêcher de babiller. Quoi que lui est plus calme qu’à l’ordinaire, tu lis facilement la fatigue sur son visage. Il n’y a plus rien à faire pour ce soir sinon profiter d’être ensemble tant que le temps semble s’être arrêter de tourner dans tous les sens.
Tu lui glisses un “je t’aime” avant de lui voler un baiser, et de le repousser sur le lit. Oui tu veux profiter de lui avant que le manque de temps ne vous rattrape.
terminé
️Matilde