- Gwendoline, would you please, for the first time in your life, do your job correctly ? I don't want any mistakes in this report when I will come back. It is that clear ?

La voix posée, mais froide du directeur du département venait de retentir dans le bureau de son assistante. celle ci était là depuis deux semaines, mais elle allait bientôt partir. Non elle n'avait pas demandé de mutation, mais Matthew savait pertinemment qu'elle préférait être au département de la coopération internationale, donc il allait l'envoyer là bas, pour espérer enfin récupérer quelqu'un qui savait travailler correctement. Un bras droit correct pour tenir avec lui les documents du département. Et surtout, les relations qu'il entretenait avec les autres Directeurs et le Ministre de la Magie, parce que mine de rien, entretenir ses relations était un travail tout aussi important.

Une fois qu'il eut terminé de dicter ses dernières recommandations, il réajusta la chevalière à son index et quitta le Département des Mystères. Tout le monde s'arrêta pour le saluer d'un mouvement de tête, auquel il ne répondit pas, ou seulement par un regard aux plus méritants des employés de son secteur. Matthew n'était pas connu pour être quelqu'un de très démonstratif en premier lieu, et encore moins avec des gens sous ses ordres. Si vous n'étiez pas réprimandé, c'était déjà un compliment en soi. Alors mieux ne valait pas trop en demander.

Quittant le niveau neuf, il se rendit alors au niveau deux. Il n'y allait pas souvent, mais cette fois ci, il avait prévu de venir chercher directement la personne concernée. cela faisait un petit moment qu'il n'avait pas eu de tête à tête avec sa nièce et autant dire qu'après la réunion de la nuit dernière ils allaient pouvoir discuter. Et aussi parler de sa carrière, parce qu'assistante juridique n'était pas assez élevé dans la hiérarchie, elle méritait bien plus. Passant alors dans les divers couloirs, il vint rapidement rejoindre le bureau de Miss Muller, un sourire de circonstance sur le visage, oubliant le visage grave du Directeur du Département des Mystères un instant.

- Where is the prettiest woman of the Department ? Oh, here she is.

Si son regard était un peu plus jovial, correspondant aux traits que ses lèvres transmettaient comme émotions avec sa filleule, il prit une teinte bien plus froide et professionnelle quand il eut fini de saluer Calliope. Les trois juges étaient respectables et la hiérarchie des différents Ministères faisaient qu'il restait tout de même au dessus d'eux, mais rien n'empêchait un respect mutuel. Surtout lorsque Matthew avait besoin d'un juge ce qui n'arrivait pas très souvent. Il avait cet avantage et était le seul de tout le Ministère à ne pas dépendre du Département de la justice et à n'avoir aucun compte à leur rendre. Ainsi, personne n'avait le pouvoir ou même le droit de venir fouiller dans ses affaires en dehors du Ministre, et il n'avait pas grand chose à craindre de lui, comme ils étaient bons amis.

- Gentlemen. She will be late this afternoon if someone ask where she is, it's with me.

D'un signe de tête ils prennent alors congé du Directeur qui le leur rend tout aussi sobrement alors que sa filleule revient avec son sac à main et sans les dossiers dans les mains. Il attend tranquillement que le dernier juge ne soit hors de portée d'oreille et quand elle lui demande où il veut manger ce midi, il l'invite d'un geste de la main à avancer pour qu'ils puissent commencer à se rendre jusqu'aux cheminées.

- I've made a reservation in a restaurant in Paris. Everything is ready, they are waiting us.

Manger et discuter loin des oreilles indiscrètes que l'on pouvait avoir au Ministère était très certainement la meilleure des choses qu'il soit, surtout avec les différents sujets qui pourraient être abordés dont certains étaient encore très sensibles et pas nécessairement à la portée de l'oreille de tout le monde. Matthew n'avait qu'une confiance très limitée dans les gens qui l'entouraient, même au sein de ses propres alliés. Ils avaient un but en commun, mais de là à leur accorder plus de crédit qu'ils n'en méritaient, c'était un autre monde.

Ainsi, une fois la cheminée passée et arrivée dans la zone sorcière de Paris, il vint à sortir avec Calliope pour monter dans une voiture avec chauffeur. Tandis que la vitre teintée se refermait sur les deux passagers et que la voiture démarrait, il regarda quelques instants par la fenêtre de la voiture.

- It's only in France that I take Muggle things, because my wife loves them. She thinks that they are cute and that their food is the best in the world. I agree on the second opinion, so you will try her favorite restaurant of Paris.

Puis après quelques instants de silence, il reprit directement avec le sujet qui l'intéressait le plus.

- What did you though about last night speech ?

L'arrivée à Paris fut rapide et discrète. Matthew était surtout connu de nom, pas de visage. Il ne faisait la lumière sur lui que lors des réunions avec le Ministre de la Magie. Ses méthodes n'étaient pas connues, seuls les résultats de son département et du fait que le travail était toujours fait dans les temps, avec des résultats bien plus que positifs l'étaient. Ainsi, se promener presque dans le plus grand des anonymats n'était pas difficile pour lui. Sa filleule cependant, avec son nom de famille, pouvait être alpaguée plus facilement, c'est pourquoi le taxi ne les attendait pas trop loin, histoire de ne pas être embêté inutilement.

Quand elle vint lui demander le nom du restaurant, il vint sourire légèrement, son oeil brillait presque d'amusement, alors que la réponse vint d'elle même.

- The Pur'. Ironic isn't it ? He's in the second borough of Paris. Normally you have to book a table three months before.. but the boss knows me very well so.. here we are.

Le Taxi s'arrêta alors devant un restaurant d'un hôtel réputé de Paris, le Park Hyatt, d'une chaîne moldue très connue. Matthew ne prêtait guère attention aux moldus et à leurs entreprises, mais sa femme était littéralement tombée amoureuse du luxe à la française, qu'il soit moldu ou sorcier, elle le connaissait sur le bout des doigts, donc inutile de dire qu'il finissait par le connaître aussi, et ici, seul son carnet de chèque intéressait ces animaux, un peu plus évolués que les autres et avec un minimum de manières.

Il passa alors le premier, tandis que la porte s'ouvrait sur eux, et qu'il n'ouvrit pas un instant la bouche. Il tendit un morceau de parchemin avec son nom et celui de sa filleule, avant que le maître d'hôtel blanchisse un quart de seconde avant de se reprendre comme si de rien n'était, et de donner le papier au serveur à côté de lui, marmonnant quelque chose en français, que le Johnson comprenait sans soucis, ayant rencontré sa femme sur ce territoire et ayant appris la langue pour elle. Quand le serveur hocha la tête presque trop rapidement, il sut que le patron n'allait pas tarder à arriver, mais ce fut le maître d'hôtel, qui, dans un anglais maîtrisé, les invita à le suivre.

trente mètres plus loin, ce furent les portes dorées d'un ascenseur qui s'ouvrirent à eux et le maître d'hôtel s'écarta pour laisser entrer les deux clients. Matthew, pour cette fois, laissa entrer Calliope en première, avant de fermer la marche. Ce n'est qu'une fois les portes refermées sur eux, qu'il s'accorda le temps de lui répondre.

- Some purebloods have been forgotten and are known for our future plans. But in general, it was a really good night. And of course he didn't wrote the speech. He was the showcase to attract the customers, not the shop owner.

Fit il alors dans un léger sourire en coin qui se perdit rapidement alors que les portes s'ouvraient à nouveau cette fois ci quelques étages plus haut. Le patron les attendait avec son plus grand sourire et il vint serrer la main de Matthew dans un geste énergique et prendre celle de Calliope pour s'incliner légèrement et baiser la main, ce que Matthew regarda d'un haussement de sourcil presque dégoûté. Il n'en dit cependant rien et se laissa conduire aux tables alors que les deux coupes de Champagnes venaient d'être posées à l'instant. La pièce était presque vide. Il n'y avait que cinq tables de deux, réservées pour des personnes dont la notoriété les empêchait de manger avec le commun des mortels.

Une fois qu'ils furent installé et que la patron eut terminé de les remercier de leur venue encore et encore, le Johnson put reporter son attention sur sa filleule, en attendant que les amuses-gueules n'arrivent.

- And you ? What's new in your life ?

Le temps filait à une vitesse impressionnante. Si bien qu'ils étaient passés du taxi à l'ascenseur à la table avec deux coupes de champagnes et le serveur qui venait de les quitter pour les laisser dans une intimité nécessaire. Si le Johnson avait choisi Paris ce n'était pas pour rien. Il ne voulait pas croiser qui que ce soit du Ministère dans ce genre de moment, surtout pas pour ce qu'il avait en tête. Et, bien entendu, sa filleule était une des pièces maîtresse de ses futurs plans.

- They will, I have no doubt about that. But let's talk about something else. Have you seen someone in this reunion who wasn't invited but at least will maybe become one of the most important pieces of our movement ?

C'était une question rhétorique pour Calliope. Il était évident qu'elle n'avait pas prêté attention à toutes les têtes et surtout pas aux têtes qu'il ne fallait pas avoir, tout simplement parce qu'elle n'avait pas érigé la liste des invités originaux, chose que Matthew avait eu en tête de la confection de la liste à la fin de la soirée de PURE.

Il laissa alors le serveur arriver avec les premières entrées : Tartares de saumons accompagné d'escargots cuits. La beauté de ce restaurant était qu'aucune carte n'était donnée, chaque jour le gérant décidait du plat qu'il allait donner et il faisait les achats en fonction. C'était aussi pour cela que le nombre de places étaient limités à la journée et qu'il y avait un temps d'attente interminable pour accéder à cette cantine moldue. Quand le dernier plat était parti, la cuisine était fermée, jusqu'au lendemain.

Matthew commença alors tranquillement à manger son tartare, pendant que sa filleule lui racontait les belles choses qui lui arrivaient, c'est à dire son travail, chose que Matthew accueillait avec plaisir, parce que la réussite était une des choses qu'il valorisait le plus. Mais il y avait quelque chose qu'elle n'avait pas encore, un sang-pur comme mari.

- Impressive, you will be the best Judge of the Ministry for a century. But again, enough talk of your job. Do you have anyone in your life ?

Il avait lancé un pavé dans la mare, mais avec Calliope il était bien plus direct. Elle le connaissait et savait qu'il était un très bon showman, mais avec elle, qu'il considérait comme sa fille, il passait outre toutes les paillettes et les lumières aveuglantes et les costumes sur mesure pour aller à l'essentiel, et elle allait vite comprendre où il allait en venir. Et bien entendu, son refus ne sera pas dans la balance des possibles, elle ne le sait déjà que trop bien.

- William Fastenburry.

Le nom fut lâché sans la moindre once de respect à son égard. On va dire que le Johnson ne supportait que très peu de monde, alors quand un sang-pur tourne le dos à son propre rang, pour oser se marier avec une.. chose indigne de toute considération, il est bien normal qu'il soit traité ainsi, et le fait que sa femme soit morte n'était qu'un atout supplémentaire. C'est ainsi que le directeur du département des Mystères le voyait en tout cas.

- Depuis la mort de.. oui appelons ça, sa femme, il change un peu. Est ce du au choc traumatique de la perte d'un être cher ou alors une reconsidération de sa vie qui était déjà pathétique au plus haut point, je ne saurais le dire. Et très honnêtement, la réponse ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est le poste qu'il vient d'obtenir.

Son regard plongea alors dans celui de sa filleule et si le début du repas avait pris des teintes plus légères, l'ambiance autour d'eux venait de s'alourdir considérablement. Matthew avait des plans et Calliope en faisait partie. Elle devait sûrement être consciente que le non serait une réponse à proscrire de son vocabulaire.

- Si le Directeur du Bureau des Aurors est de notre côté, notre tâche sera bien plus aisée, et comme je ne suis pas vraiment en odeur de sainteté au département de la justice magique depuis quelques années, ça va être au rôle d'une jolie jeune femme de se mettre sur son chemin et de se servir de lui pour la cause. Séduis le, fais ce qui est nécessaire, mais je le veux de notre côté, Calliope.

Le ton était sans appel. Ce n'était pas vraiment une demande dans le fond, c'était plus un ordre. Mais ce n'était pas le seul point sur lequel il voulait mettre les choses au clair. Celui là, il en avait parlé avec les Muller concerné et ils s'étaient mis d'accord sur le fond, mais également sur la personne qui allait aborder le sujet, et le Johnson fut choisi. Chacun avait sa croix.

- Maintenant parlons mariage.. non pas avec Fastenburry, jamais je ne te laisserai faire une horreur pareille. Mais la question se pose tout de même, car bien que tu veuilles devenir une sorcière influente et indépendante, il s'agit ici de la question de l'héritage de ta famille, et nous sommes tous les deux d'accord pour dire que le nom que tu portes n'est pas rien dans notre communauté. Alors quel est le problème ? Manque de choix ? Tu sais que je suis connu pour arriver à des miracles quand je le souhaite.

Matthew n'avait pas pour habitude de commencer à négocier sur ses demandes, peu importe à qui il les faisait, que ça soit le Ministre de la Magie ou un de ses sous fifres dans le département des Mystères, il restait implacable. Alors quand Calliope lui annonce qu'elle n'est pas proche du Fastenburry, un léger rire sort des lèvres du Johnson, alors que ses yeux n'ont rien de joyeux.

- Si vous aviez été proches, tu ne serais pas arrivée au département de la Justice. Le dernier proche de Fastenburry à avoir eu une place était Wesson. Nous ne laissons pas les traitres à leur sang se faire une place dans le monde. Mais l'assassinat de sa pathétique femme est une belle occasion pour nous. Je me demande même pourquoi je n'y ai pas pensé avant.

Avait il dit presque trop sérieusement, laissant sous entendre qu'il aurait pu la tuer lui même pour faire accélérer ses plans, et si la Muller n'avait jamais eu de vision directe de violence provenant de son parrain, elle devait bien se douter de quoi il était capable quand des problèmes arrivaient sur son chemin. Enfin, après avoir terminé sa flute de champagne et son entrée dans la foulée, il récupéra sa serviette essuyer délicatement ses lèvres.

- Demain soir, tu es conviée à un repas sur Londres, table pour trois. Toi, moi et Fastenburry, pour 20 heures. ça sera ton ouverture.

Ce que le Johnson avait oublié de préciser était qu'il ne mettrait jamais un seul pied en direction du restaurant de la soirée. Il sera chez lui à boire son whisky et à étudier des dossiers plus importants que le directeur du bureau des aurors. Il n'allait pas se déplacer pour rien non plus.

Et puis, ils attaquaient enfin le sujet que Calliope devait entendre de manière régulière, mais son mariage commençait à ne plus devenir une option, mais une nécessité, pour les alliances, les idéaux, et surtout, la puissance de frappe des sangs-purs. Alors le plaidoyer de la jeune femme le laissa de marbre. Il ne bougea, ni ne respira pendant presque trois minutes, comme si elle s'était heurtée à une statue en parlant. Il était en train de la jauger, de chercher la vérité ou le mensonge, et c'est après trois longues, très longues minutes qu'il bougea à nouveau, récupérant sa fourchette et son couteau pour attaquer le plat de consistance qui venait d'arriver. Pièce de boeuf avec divers légumes.

- Très bien. je vais donc chercher un parti convenable. Tu seras mariée lors de ta trentième année, au plus tard.

Encore une fois, c'était un ton sans appel. mais pas certain que Callie l'entende de cette oreille.

Calliope était loin d'être une femme idiote et elle avait rapidement compris que lorsque son parrain lui disait quelque chose, ce n'était pas sujet à discussion. Le repas à trois avec le Fastenburry était déjà réservé et le nom de la Muller y avait été inscrit, ainsi peu importait ses autres obligations, elle n'aurait qu'à les repousser.

- Parfait. Manges, tu touches à peine à ton assiette.

Fit alors le Johnson d'un mouvement de menton léger, alors que le second sujet houleux du repas fut abordé. Si un léger doute vint naître dans l'esprit du Johnson, comme quoi sa filleule était vraiment en recherche mais que rien n'avait encore atteint son degré d'exigence, il le balaya très rapidement, décidant d'y mettre lui même son grain de sel. Il allait faire en sorte de régler ce problème d'exigence, car la Muller, même si elle perdait son nom de famille au moment du mariage, devait s'allier avec une autre grande famille, ne serait ce que pour maintenir la puissance et l'influence des grandes familles sur le monde sorcier.

- Tu recevras un nom le mois prochain au plus tard.

Fut tout ce qu'il répondit alors qu'il se concentra à nouveau sur son plat qu'il dégusta avec un grand plaisir. c'était d'ailleurs un de ses rares plaisir, pouvoir avoir une nourriture correcte et déjeuner sans se faire constamment déranger. Se promener parmi les moldus était par moments suffisamment utile pour qu'il ne se décide pas à faire une campagne pour les exterminer jusqu'au dernier.

- Elle passe son temps à s'occuper des enfants. Autant Adam est voué à une carrière exemplaire comme joueur de Quidditch profesionnel, autant Ciri.. J'ai toujours dit que la médicomagie était une fillière inutile, surtout pour des gens de notre rang. Mais j'ai cru comprendre que ses notes feront qu'elle ne passera pas à l'année suivante, donc je suis plutôt satisfait.

Matthew était vraiment un être abject qui souhaitait le malheur de ses enfants. Et pourtant, de son point de vue, ce n'était pas le malheur qu'il souhaitait, mais plutôt qu'ils empruntent le chemin qu'IL avait choisi pour eux, et pas qu'ils suivent leur propre voie.

Et c'est ainsi que le repas se termina, bien plus léger qu'au départ, jusqu'à ce qu'ils prennent le chemin de retour au Ministère Anglais, pour que la Muller retourne à ses occupations et le Johnson, à ses nombreux.. dossiers.