Ça faisait plusieurs jours maintenant que j'étais renfermé sur moi-même. Pourtant, les beaux jours arrivaient, les vacances commençaient à pointer leurs bout de nez, il y avait de quoi sortie, se réjouir. Surtout que la plupart de mes potes n'arrêtaient pas de me proposer de sortir, ici et là. Mais bon, je n'avais clairement pas la tête à ça. Est-ce que c'était de la déprime ? Peut être, j'en savais trop rien. J'étais juste dans le mal, c'est tout ce que je pouvais dire. Pourquoi ? @Catalina Pajares, évidemment. Cette dispute, jamais je ne l'aurais vu venir. Tout allait pour le mieux, il y avait eu quelques accrochages, comme dans tout couple, des chamailleries, mais rien de bien méchant. Bon, sauf la fois où j'ai dû lui avouer que Grace m'avait embrassé, mais, finalement, ça c'était réglé plutôt rapidement. Nous avions su communiquer, parler, régler le problème. Oui, enfin, parce que j'avais su lui parler dès qu'il le fallait. J'ai appris qu'elle n'était probablement pas capable de faire la même chose. Rien d'y penser, ça me foutait à nouveau la rage. Je ne comprenais toujours pas pourquoi elle n'avait pas osé m'en parler, me dire qu'elle vivait avec lui, avec ce libraire. Alors oui, je m'étais emporté, j'avais dit certaines chose que je regrettais, un peu. Le reste, je lui en voulais toujours de me l'avoir caché, de ne pas avoir assez confiance en moi pour décider de le dire.

J'avais reçu un SMS d'elle aujourd'hui, j'étais partagé entre le fait d'être content d'en recevoir un, mais moyennement heureux quand j'avais compris ce qu'elle demandait. Elle voulait qu'on se parle. Bien sûr que j'avais envie d'être avec elle, qu'on arrête de se faire la gueule, mais est-ce que j'étais prêt à repartir sur ce type de conversation, enfin, si ça allait en rester une. Est-ce qu'on allait être capable de parler calmement, sans que ni l'un, ni l'autre, vienne à monter dans les tours ? C'était la grande question. Ma réponse était plutôt évasive, je ne voulais surtout pas aller la voir dans son appart, et surtout le revoir lui. Clairement pas prêt pour ça. J'ose espérer qu'elle le savait tout autant.

Fin de journée, cours terminé, comme à mon habitude, direction mon chez moi. Toujours pas la tête à traîner avec les potes. Ça m'allait très bien de m'enfermer dans ma chambre et laisser couler les heures. De toute manière, je devais bosser mes cours. Ouai, pour que j'en vienne à travailler mes cours plutôt que de sortir, c'est que vraiment, ça n'allait pas. Je posai en vrac mes affaires sur mon lit. Je n'avais pas vu Elio, aucune idée d'où il pouvait être, peut-être avec Juliet, qui sait ? Ouai, j'avais remarqué un rapprochement, ça me fait penser qu'il fallait que je lui en parle de cette relation. Je commençais déjà à m'installer sur mon bureau, prêt à débuter ces révisions, quand j'entendis sonner à la porte. Je me dirigeai vers l'entrée, ne sachant pas trop à qui m'attendre. Enfin, j'espérais que… Merde. Je vis Lina à mon palier, quand j'ouvris la porte.

- Lina ?

Il ne me semblait pas avoir reçu un SMS confirmant sa venue…

Je n'étais pas au top de mon apparence, ma tenue était loin d'être présentable, je portais un vieux tee shirt qui avait certainement un ou deux trous par ci par là, j'avais le visage tiré par la fatigue, les précédentes nuits n'étaient pas très réparatrices, ayant des difficultés à m'endormir. Bizarrement, c'est pile à ce moment-là que mes cauchemars avaient décidé de refaire leur apparition. Ceux que j'avais tendance à faire quand Elio était au plus mal, et qu'il était hospitalisé. Donc, dès que je ne me sentais pas très bien, il fallait en plus que je subisse ça ? Autant dire que mes nuits furent courtes et non reposantes.  Donc non, je n'étais pas du tout prêt pour accueillir quelqu'un chez moi. Pour cette raison que j'étais doublement surpris quand j'entendis sonner à la porte. Je n'étais aussi pas vraiment d'humeur à recevoir. Elio n'étant pas présent, je ne pouvais même pas compter sur lui pour ouvrir.

Finalement, ce n'était pas plus mal que mon frère soit absent. Ce n'était pas n'importe qui sur mon palier, c'était bien @Catalina Pajares. En y repensant, j'aurai très bien pu deviner que c'était elle. Elle m'avait bien demandé de se voir pour discuter, apparemment, elle avait décidé de le faire maintenant, ce soir. Elle avait juste oublié de me le signaler… À croire que ça devenait sa spécialité. Est-ce que j'étais prêt à avoir une discussion avec elle ? Évidemment que je voulais que ça s'arrange, qu'on se réconcilie, et qu'on se revoit. Même si je n'avais pas donné de nouvelle, cette dispute, je ne l'avais pas très bien vécu, mais une petite voix dans ma tête n'arrêtait pas de me dire qu'elle n'avait tout de même pas osé m'en parler, qu'elle ne me faisait pas totalement confiance et surtout…Qu'elle vivait avec ce gars. Rien que d'y penser, ça me faisait rager.

Pour le moment, j'étais resté devant, attendre qu'elle prenne la parole, qu'elle s'explique, savoir ce qu'elle avait de si important à me dire. Je savais Lina impulsive, réagir sur l'instant, mais là, non, je ne m'attendais pas à ça. Non, je ne m'attendais pas à ce qu'elle décide de me sauter littéralement dessus, enroulant ses jambes autour de ma taille, heureusement pour elle, j'avais plutôt de bon réflexe - merci le Quidditch - et je l'avais rattrapé de justesse, calant mes bras sous ses fesses. Ses lèvres se posant sur les miennes, de vieux automatismes prirent le relais, répondant à son baiser. Mon corps était en roue libre, évidemment que ce contact m'avait manqué, et ça se voyait. J'avais envie de continuer, mon corps réclamait le sien, mais dans ma tête, c'était un tout autre combat. Non, ça ne pouvait pas marcher comme ça, c'était beaucoup trop facile. Je ne comprenais pas très bien la démarche de l'espagnole, elle jouait à quoi ? Avec difficultés, je décidai de rompre le baiser qui était en cours…

- Attends… Attends… Stop. Je reprenais tant bien que mal mon souffle, suite à ce baiser qui était plutôt intense.

Je ne pouvais pas continuer, non, dans ma tête, j'avais le visage de son nouvel ami/coloc, et clairement, ça ne m'aidait pas. C'était quoi l'idée ? Coucher avec moi, et comme ça j'oublierai tout ? Elle pensait vraiment que ça allait marcher ? Je reposais Lina au sol, je n'allais pas continuer de la porter alors que le but, c'était bien de discuter… Juste discuter. J'en profitai pour refermer la porte d'entrée, pas la peine que les voisins écoutent cette conversation. Depuis que j'avais rompu ce contact, je n'avais plus trop osé la regarder, mais je n'avais plus trop le choix maintenant, je me retournais vers elle, m'adossant sur la porte et croisant les bras pour briser ce silence à nouveau:

- Tu joues à quoi là ? C'est ça que tu appelles "parler" ? À quoi tu pensais au juste ? Que finalement, on couche ensemble, et tout redevient comme avant ? Désolé, mais ça ne marche pas comme ça, pas avec moi en tout cas…

Je ne savais pas si cette technique marchait avec d'autres, mais avec moi, ça ne passait pas. Même si, j'avoue, j'étais à deux doigts de ne pas réussir à m'arrêter…

Cette réaction était totalement inattendue, jamais je n'aurai deviné, quand venant me voir, @Catalina Pajares aurait préféré me sauter dessus, plutôt que de venir me parler calmement, et résoudre de cette manière ce conflit. Non, apparemment, sa méthode était tout autre. Coucher ensemble, et que, peut-être, après, venir enfin à parler. Je n'avais aucune idée si cette technique, elle avait tendance à l'utiliser régulièrement, est-ce que ça marchait de base ? Certainement, si elle le faisait, c'est qu'auparavant, ça avait certainement fait ses preuves. Malheureusement pour elle, je n'étais pas de ce genre. Alors oui, ça serait mentir de dire que ça n'avait pas fait son effet, évidemment que mon corps avait réagi automatiquement, j'aimais l'avoir près de moi, j'aimais sentir ses lèvres sur les miennes, je l'aimais, tout simplement. Mais pour moi, ça ne pouvait pas être si simple. Tout ne pouvait pas se résoudre de cette manière, en couchant.

Alors oui, j'avais arrêté, ça m'avait quand même demandé pas mal d'effort, mais, pour moi, c'était ce qu'il fallait faire. J'avais bien remarqué le regard de Lina qui voulait en dire long. Elle pensait réellement que j'allais continuer ? En soit, ça aurait été possible, mais il fallait croire que mon mental était plus résistant que ça. J'avoue, je ne comprenais pas très bien cette méthode, quel était son but réellement ? D'accord, de se réconcilier, enfin, j'imagine, mais après ? Ça n'avait pas vraiment de sens. Alors oui, j'avais peut-être était un peu trop brutal dans mes propos, j'étais même refermé sur moi-même, physiquement, croisant mes bras sur mon torse. J'espère certaines explications, mais apparemment, ce n'était pas pour tout de suite.

L'interrogation devait se lire sur mon visage, comment ça "une erreur" ? Parce que j'avais refusé de continuer, c'était donc une erreur d'être venue ? Elle cherchait juste ça ? Juste du sexe et c'est tout ? Ce n'était pas clair, je ne pensais pas que Lina était capable de faire ça, il y avait forcément autre chose. Encore une fois, la communication n'était pas vraiment présente, et j'avais l'impression qu'on allait retomber dans nos travers.

- Une erreur ? Pourquoi une erreur ? Tu ne voulais pas discuter à la base ? Je comprends pas là…

Je n'avais pas bougé d'un pouce. Elle ne m'écoutait pas, elle cherchait qu'une chose, s'échapper, à nouveau. Je ne pouvais pas rester insensible face à son comportement. Je n'étais pas totalement sans cœur, et ça me faisait mal de la voir dans cet état. Je voyais bien que ça n'allait pas. C'était plus facile d'échapper à ce moment plutôt que de l'affronter. Mais je ne voulais pas qu'elle parte. Je voulais que les choses s'arrangent et, oui, elle avait raison, ce n'était pas en s'évitant que ça allait marcher. Elle me suppliait presque de la laisser passer…

- Je suis désolé Lina… Je ne te laisserai pas partir. Il faut qu'on discute, tu avais raison… Pour discuter.. Pas pour ça… En tout cas, pas maintenant. Tout ne se résoud pas de cette manière tu sais… Même si j'en ai envie…

Il ne fallait pas non plus qu'elle croit qu'elle ne m'attirait plus. Ça sera toujours le cas, je voulais juste lui expliquer que ce n'était juste pas la bonne méthode. J'avais envie de parler avec elle, qu'on remette les choses à plat. Est-ce que c'était la meilleure idée de la forcer à me parler et de l'empêcher de partir ? Peut-être pas non… Alors, je décidai de m'écarter, me retrouvant de l'autre côté, côté salon. Elle pouvait, soit choisir de sortir, soit venir me rejoindre, pour prendre le temps de se poser et de parler.

- Il faut qu'on parle… Je… Je ne voudrais pas qu'on gâche tout, mais il faut parler, d'abord… C'était ça, à la base… Non?

J'espérais fortement qu'elle ne décide pas de s'éclipser, et que, finalement, je me retrouve comme un con, seul ici…  

Elle cherchait qu'une chose, s'enfuir, s'échapper. Je ne comprenais pas le comportement de @Catalina Pajares. Surtout que j'étais encore un peu chamboulé par ce qu'il venait de se passer. Il y a à peine quelques secondes avant, elle m'avait sauté dessus, voulant retrouver un plaisir charnel que nous n'avions pas eu depuis plusieurs jours maintenant. Autant dire que ça faisait presque une éternité depuis que nous étions ensemble. Je n'allais pas dire qu'on le faisait tous les jours, mais déjà, juste s'embrasser, nous étions comme des aimants qui ne pouvaient pas se séparer. Forcément, ces derniers jours furent difficiles. Même si j'ai été probablement en partie la cause de cette séparation, ayant très mal pris cette abstinence de vérité, je l'avais quand même mal vécu. Ça pouvait déjà clairement se voir sur mon visage.

Alors doucement, j'essayais de rassembler mes neurones, et comprendre le message qu'elle avait voulu me faire passer. Apparemment, je devais me débrouiller seule, elle n'était pas prête pour me dire quoi que ce soit. Elle voulait partir. Souvent, quand elle réagissait de la sorte, c'est que je l'avais blessé, durement. N'ayant pas la force de me confronter, peur de lâcher prise devant moi peut-être. Vu son état, je la sentais fragile et à deux doigts de craquer, et verser de nouvelles larmes. Je détestais la voir comme ça, surtout quand je savais que j'en étais responsable.

Je lui laissais encore une chance de vouloir prendre le temps de discuter. Je m'étais écarté, lui laissant la possibilité de s'échapper si vraiment c'était ce qu'elle souhaitait. En aucun cas je voulais qu'elle parte, mais si vraiment elle le voulait… Je tentais à nouveau de la convaincre de rester, prendre le temps de discuter, régler ce problème pour qu'on soit à nouveau ensemble, comme avant. "Tu veux pas"... Je fronçai les sourcils en entendant ces mots. Comment ça je voulais pas ? Et tout dit ? Vraiment ? Je n'avais encore rien dit, qu'est-ce qu'elle insinuait par la ? Elle reculait, elle voulait vraiment partir. Dans ma tête, c'était un peu la panique, si elle partait maintenant, est-ce qu'elle allait revenir ? Même si ce n'est pas le genre d'approche auquel je m'attendais, elle avait fait le premier pas, elle m'avait envoyé ce SMS pour essayer d'arranger les choses. Je ne pouvais que lui être reconnaissante pour ça. Mais là, la voir s'échapper, non, je ne pouvais pas.

- Non, attends, s'il te plaît ! Disais-je en m'avançant rapidement vers elle et attrapant sa main. Je t'en prie… Reste.

C'était maintenant à moi de la supplier, mais cette fois-ci pour lui demander de rester, contrairement à elle qui me suppliait de partir. Je savais que j'avais dit des choses dures la dernière fois, je n'avais pas été tendre, mais ça m'avait tellement blessé, que je me m'étais emporté. Alors oui, je l'avais toujours un peu en travers, et à chaque fois que je pensais à ce type, ça m'énervait, mais je ne voulais pas perdre Lina, pas à cause de lui, ou de n'importe qui.

- Je ne sais pas ce que tu as compris, mais ce n'est pas parce que j'ai arrêté ce contact que je n'ai plus envie de toi… Lina… Je t'aime, et ça, ce n'est pas prêt de changer… Je sais que j'ai dis des choses pas très plaisantes à entendre… J'me suis emporté. C'est juste que... Ça m'a fait très mal d'apprendre que tu m'avais caché ça depuis tout ce temps… Et oui, j'ai imaginé le pire, parce que… Parce que j'suis comme ça, toujours cette crainte que finalement… On me lâche.

On pouvait dire que j'avais eu quelques traumatismes les années passées sur l'abandon. Entre mon frère qui avait voulu se donner la mort, et donc qu'il était prêt à me laisser seul, et Elsje qui, finalement, était partie dans les bras d'un autre… Ouai, ça avait créé quelques fêlures. Alors, quand ça concernait Lina, je flippais. Je ne le montrais pas forcément, mais je flippais à mort rien qu'en imaginant le fait qu'elle pouvait, peut être, elle aussi, m'abandonner.

- J'ai vraiment besoin que tu restes… Qu'on discute toi et moi, qu'on arrange ensemble cette situation… Et qu'on soit à nouveau ensemble… S'il te plaît.

J'avais toujours sa main dans la mienne, mais elle pouvait la retirer et choisir de partir… Si c'était le cas, je n'allais pas courir après elle, étant son choix, mais je le vivrais très mal.

Je n'avais pas pu m'empêcher de la retenir, de l'empêcher de reculer, de partir finalement. C'était instinctif, je voulais que @Catalina Pajares reste. Alors oui, elle m'avait blessé, je ne lui avais donné aucun signe de vie suite à notre dispute, trop énervé, trop fier peut être aussi… Mais maintenant qu'elle était là, devant moi, je me rendais vraiment compte à quel point elle m'avait manqué. Déjà, son absence, ça n'avait pas été évident, j'avais très bien sentie que ça n'allait pas, mais avoir goûté, à nouveau, à ses lèvres, de l'avoir sentie contre moi, ouai, ça, ça m'avait manqué. Alors oui, je ne voulais pas faire plus, pas pour le moment, ce n'était pas le bon timing, me concernant en tout cas.

J'avais peut-être mis un peu de temps à comprendre, mais je sentais que ça ne lui avait pas plu que j'arrête ce contact. Je ne sais pas ce qu'elle pensait exactement, mais j'avais cette impression qu'elle se faisait de fausse idée. Elle n'était pas très claire dans ses propos, en même temps, elle n'était pas très loquace, et quand ça arrivait, c'est qu'elle n'était vraiment pas bien. Alors, même si je lui en voulais toujours de m'avoir caché ce colocataire, mes sentiments pour elle n'avaient absolument pas changé, et c'est ce que j'essayais de lui expliquer. Est-ce qu'elle m'écoutait cette fois-ci ? Précédemment, ce n'était pas vraiment le cas, et elle voulait qu'une chose, s'échapper. Est-ce que j'allais réussir à la convaincre ? C'est ce que j'espérais, oui.

En vrai, je ne devrais pas avoir de crainte avec elle. Lina ne m'avait jamais vraiment lâché. Elle avait été présente quand j'étais au plus mal, les fois où elle était distante, c'était surtout dû à un malentendu, un quiproquo, et, ni moi, ni elle, ce n'était pas ce qu'on souhaitait au fond. Finalement, jusqu'à maintenant, c'était plus à moi d'essayer de la convaincre, de gagner sa confiance que je l'aimais, et que je n'étais pas prêt de voir ailleurs. Mais voilà, j'étais jaloux, et d'avoir appris qu'elle vivait sous le même toit que ce type… J'avais vrillé.

J'avais toujours ma main dans la sienne, elle ne l'avait pas retiré, c'était plutôt bon signe, non ? Je m'attendais à ce qu'elle me réponde, qu'elle dise quelque chose, n'importe quoi, mais qu'elle me fasse comprendre qu'elle préférait rester, et non partir. Finalement, ce n'était pas avec la parole qu'elle décide de s'exprimer, mais par les gestes. Elle s'approcha doucement, pas aussi violemment qu'au tout départ, et vint se loger entre mes bras. Oui, bien sûr que j'acceptais ce rapprochement. Mes bras s'enroulaient autour d'elle, serrant mon étreinte. Ma tête s'engouffra dans son cou, sentant son parfum qui m'avait manqué, sa chaleur aussi. J'en profitai pour y glisser un baiser. Je relevai la tête, déposant un autre baiser sur sa tête. Ma main se glissa vers son visage, sous son menton, cherchant à croiser son regard à nouveau et surtout, avoir accès à ses lèvres pour venir l'embrasser. Il était plus chaste que le premier, mais tout aussi important pour moi.

Je n'oubliais pas l'objectif premier, devoir parler. Je lui laissais le temps de pouvoir le faire, je ne voulais pas la brusquer. Je me reculai alors, déposant un dernier baiser sur sa joue. Je gardais une de ses mains dans la mienne, pour ne pas briser totalement ce contact. J'en ressentais aussi le besoin de la sentir proche de moi. Je décidai de briser le silence:

- Tu veux boire quelque chose ? Froid, chaud ? On pourra se caler sur le canapé, ça sera tout aussi confortable Finis-je par dire en souriant timidement.

Je commençais à l'emmener vers la cuisine, ça ne pouvait que lui faire du bien de prendre une boisson, à moi aussi d'ailleurs…

Je n'avais pas pu m'empêcher de la retenir, de l'empêcher Oui, forcément, avoir @Catalina Pajares dans les bras, ça me rassurait, un peu du moins. Surtout que c'était elle qui s'était rapprochée et avait décidé de s'y loger. Avec le précédent contact, ça aurait déjà pu me rassurer, mais j'avais surtout été surpris plus qu'autre chose. Et, c'était bizarre, c'était trop d'un coup. Évidemment, ça avait été très plaisant, et j'espérais qu'elle serait capable de me refaire la même chose, mais ce n'était juste pas le bon moment. Alors, de voir qu'elle cherchait quand même le contact, même après l'avoir repoussé une première fois, et lui avoir expliqué la raison, ça me rassurait. Je préférais ça, plutôt qu'elle décide de partir. Si elle s'était échappée, j'étais persuadé que c'était la dernière fois que je risquais de la voir, et cette séparation risquait d'être définitive. Finalement, toute relation pouvait être fragile, et la communication était vraiment la clé. Enfin, pour le moment, elle ne m'avait pas dit grand chose, préférant la gestuelle à la parole. J'espère, que, plus tard, elle allait oser me parler un peu plus, c'était important pour moi.

Même si, ça avait l'air d'aller un peu mieux entre nous, la tension était moins présente, pour moi, ce n'était pas totalement réglé. Il fallait forcément en discuter, de toute manière, je n'avais que ça en tête, et je ne pouvais pas tout effacer, impossible. J'aurai pu rester encore longtemps dans cette position, profitant de ce rapprochement, mais, il était temps de passer un peu aux choses sérieuses, mais progressivement. Je connaissais bien Lina, et si j'attaquais directement le sujet, elle allait se braquer, et s'échapper à nouveau. Ce n'était pas le but. Je lui proposai alors une boisson, tout ce qu'elle souhaitait, même si, au fond, j'avais déjà une petite idée de ce qu'elle allait choisir. En tout cas, c'est bien ce que je comptais faire, un chocolat chaud.

Au final, en tout temps, qu'il fasse chaud ou froid, un chocolat, c'était un très bon remède pour se sentir un peu mieux. Surtout quand il était fait maison, toujours les meilleurs. Je l'emmenai en direction de la cuisine, relâchant sa main pour pouvoir m'affairer à la confection de ces chocolats chauds. Pour le moment, elle était dos à moi, le temps que je rassemble les ingrédients et m'occupe de chauffer le tout. C'était calme, trop calme presque. Encore une fois, Lina n'était pas très bavarde, j'allais devoir être le premier à briser ce silence. Juste après avoir terminé la préparation des boissons. Justement, elles étaient enfin prêtes, je déposais une tasse devant l'espagnole et gardais la mienne dans mes mains. Comme elle était déjà assise, je m'installai en face d'elle. Je pris une première gorgée, avant elle, pour venir à m'exprimer:

- Il est bon, tu peux le boire ! Finis-je par dire en souriant légèrement.

J'essayais tant bien que mal de détendre un peu l'atmosphère, mais on savait tous les deux que le sujet allait revenir… D'ailleurs, j'allais être le premier à remettre sur le tapis…

- Je ne voulais pas que tu crois que… Que je ne souhaite plus être avec toi. Je t'aime Lina, vraiment, tu n'imagines pas à quel point. Mais… S'il te plaît, ne me cache plus rien. Surtout pas ça… Oui, peut-être que dans tous les cas, je me serais emballé… Mais, là, le fait que tu as cherché à ne rien me dire… J'ai.. Un peu mal pris. Terminais-je en regardant ma tasse.

Ma voix était calme, posée. Je ne cherchais pas à l'engueuler, juste lui expliquer ce que j'avais ressentie et pourquoi j'avais réagi de la sorte. Mon but, remettre les choses à plat. Je voulais aussi vraiment savoir qui était ce type pour elle, si vraiment, je n'avais rien à craindre…  

Assis en face de @Catalina Pajares, silencieux, avec ma tasse entre mes mains, je n'arrêtais pas de penser à ce gars, le fait qu'ils vivaient ensemble, et ça depuis février. Normalement, je devrais y aller en douceur, peut-être parler d'autres choses avant d'attaquer le vif du sujet, mais, je sentais que ça allait être impossible. Je ne pouvais pas faire semblant, et essayer de penser à autre chose, ça ne marchait pas avec moi. Je me disais, plus vite on en parle, plus vite ça sera réglé, et on en parlera plus. Enfin, ça c'était la version idéale, forcément. Est-ce que cette conversation allait bien se terminer ? Est en que vraiment nous n'allions plus en parler ? Ça, ça risquait de dépendre que de moi. Le sujet risquait probablement de revenir sur le tapis, comme celui d'Elsje finalement.

Enfin, je voulais aussi arranger les choses, je voulais retrouver ma petite amie, être avec elle de nouveau. Alors, je décidai de parler en premier, briser ce silence. Je me doutais très bien que Lina n'allait pas être là première, surtout pas pour parler de ça. Je voulais surtout lui faire comprendre pourquoi j'avais réagi de la sorte. Lui expliquer calmement, posément. Pas sûr que, la dernière fois, c'était vraiment très clair. J'étais en colère, elle aussi était montée dans les tours, et ça ne rimait à rien, à part se faire mal et dire des mots blessants. C'était souvent comme ça d'ailleurs, on s'engueulait, violemment, pour finalement revenir l'un vers l'autre pour s'expliquer à nouveau, mais sans animosité. C'était ce que je faisais. J'espère qu'elle comprenait mon point de vue, pourquoi je m'étais emporté.

"Je ne voulais pas te cacher la vérité"

Je relevai la tête, moi qui regardait mon chocolat chaud encore fumant. Pourtant, c'est ce qu'elle avait fait, non ? Elle ne le voulait pas, pourtant, c'est ce qu'elle avait réussi à faire, pas forcément délibérément, mais c'était le cas malgré tout. Alors oui, ça me rassurait un peu de savoir que ce n'était pas volontaire de sa part. Elle savait ce que je pensais de ce type ? Vraiment ? Bon après, ce n'était pas bien difficile, je ne l'appréciais pas, ça, c'était indéniable. Le pire, c'est que je n'avais vraiment aucune raison. Je ne pouvais juste pas me l'encadrer. Rien que de revoir sa tête, hautaine comme pas possible, dans ma tête, ça m'énervait déjà. Bon, il fallait que je reste concentré sur ce que me disait Lina. Le but, c'était bien de rester calme.

Elle m'expliqua enfin la raison de leur rapprochement. Enfin, surtout la sienne. Elle mentionna cette amie qu'elle avait perdue, qui se trouve être là soeur de ce gars. Il était là le lien. Ça, je l'avais déjà un peu compris. Je me sentais mal soudain. Le fait qu'elle reparle de sa séparation avec Ymkje, qu'elle se sentait seule… J'en étais en partie responsable. Même si c'était fait inconsciemment, c'était ma faute. En quelque sorte, je l'avais poussé à se rapprocher de ce libraire et de vivre avec lui ? Si entre nous, ça se passait bien, elle n'aurait jamais été vers lui ? Elle serait venu vers moi, non ? Dans mon esprit, une image apparu très rapidement d'elle et Léo être très proche, trop proche. Le fait qu'elle se sentait seule, on recherchait forcément de l'affection, non ? Finalement, les derniers mots de Lina balaya rapidement cette idée.

"Il ne s'est rien passé d'amoureux, ou de sexuel. Rien"

Je la regardais dans les yeux, avec un très léger sourire aux coins de mes lèvres. Ouai, j'avais besoin d'entendre à nouveau ces mots. Tout ce que j'espérais, c'est que cela soit la vérité. Pourquoi chercherait-elle à me mentir ? Non, ça ne serait pas logique. Elle ne m'avait pas dit qu'elle m'aimait, pas depuis son arrivée ici, mais j'imaginais que le fait qu'elle vienne me voir, me saute dessus, et finalement décide de rester pour en parler, ça devait toujours être le cas… N'est-ce pas ?

- Je te crois Lina. J'y ai pensé parce que… le raccourci était facile, tout trouvé. Tu l'as dit toi-même, tu te sentais seule, tu t'es rapproché de lui alors… Ouai, je l'ai imaginé. Mais au fond, j'espérais très fortement que je me trompe, que je me faisais des films. Et, c'est le cas… Apparemment. je pris une gorgée de chocolat avant de reprendre Donc… Sur, il n'y a eu aucun rapprochement chelou entre vous ? Un moment un peu… Enfin, un truc quoi ?

Je n'aimais pas être ce genre de gars à insister, mais c'était plus fort que moi. Je voulais en être certain. Qu'il n'y avait pas, finalement, autre chose à me raconter, qu'elle aurait éventuellement oublier d'émettre. Je repris, assez rapidement, m'expliquant:

- Je… Je veux juste être sur. Maintenant, on se dit tout, ok ? Je ne veux pas apprendre une nouvelle chose un peu par hasard ou bien d'une autre personne… Une fois, mais pas deux… Ça ferait trop mal, encore. Je veux qu'on ait totalement confiance l'un envers l'autre, et tout se dire… Ça te va ?

Je ne demandais pas l'impossible, non ?

J'avais besoin d'être rassuré, j'avais envie qu'elle me parle, qu'elle me dise que oui, je me faisais des films, que ce n'était que mon imagination, et que je m'étais emballé pour rien. Pour entendre ses mots, j'avais été le premier à parler, sachant pertinemment que ça allait être plus compliqué pour elle de le faire d'abord. Parce que oui, elle aussi avait certainement besoin d'être rassurée, que non, je ne l'abandonnerais pas, même si elle m'a caché la vérité, et ça depuis le début de notre relation. Au moins, j'avais réussi à la faire parler, et oui, c'était les mots que j'avais envie d'entendre. Mais forcément, ce n'était jamais suffisant pour moi, il m'en fallait plus. Plus de détails. Je n'avais donc pas pu m'empêcher d'être certains qu'il ne s'était absolument rien passé entre eux, nada. Je me disais que, si elle avait encore des choses à me dire, c'était le moment, qu'elle ne tarde pas à nouveau. Je lui laissais l'opportunité de dévoiler encore certaines choses, s'il y en avait, bien sûr. Je ne voulais pas qu'il y ait autre chose, j'espérais que ça reste juste des colocataires, ni plus, ni moins. Surtout pas plus…

Avec son frère ? Qu'est-ce que ça signifiait au juste ? Donc quoi ? Elle le considérait comme un frère maintenant ce gars ? Et genre, quel type de relation fraternelle ? Non parce que bon, il y avait tout type de relation. Est-ce que donc elle le comparait avec Miguel ? Du coup, est-ce que ça me rassurait ? Un peu forcément. Si c'était comme un frère, elle n'avait forcément pas les mêmes sentiments qu'elle pouvait avoir à mon égard. Il fallait que je me raccroche à ça. C'était mieux que rien, non ? Et surtout… Elle me promettait, ce n'était pas rien. Pourquoi elle chercherait à mentir ? Je ne voyais pas l'intérêt, elle ne chercherait pas à me blesser volontairement.

Je n'avais pas relevé ce qu'elle m'avait dit sur ce sujet, qu'il était comme un frère, plus tard, peut-être. Non, je voulais surtout être sûr qu'à présent, on n'allait plus rien se cacher, plus de surprise, surtout ce genre de surprise. Je voulais aussi, et surtout, qu'elle ait enfin confiance en moi, complètement. Si elle n'avait pas osé m'en parler dès le départ, c'est qu'il y avait une raison. Alors oui, il était évident que j'allais mal le prendre, mais si elle m'en avait parlé dès le début, peut-être que je ne me serais pas emporté aussi vite.

Elle disait que quelques mots, mais chacun d'entre eux, m'enlevait un poids doucement. Oui, elle arrivait à me rassurer. Ce n'était pas encore totalement ça, mais c'était mieux qu'avant qu'elle débarque. C'est finalement cette dernière phrase qui me fit beaucoup de bien. Même si je le savais, l'entendre dire, c'était toujours aussi agréable. Un sourire se dessina sur mon visage, et je lui répondis en hochant la tête. Je trouvais, qu'à présent, nous étions beaucoup trop éloignés l'un de l'autre. Elle m'avait manqué, son contact m'avait manqué, et maintenant qu'on avait pris le temps d'éclaircir les choses, je voulais maintenant profiter de sa présence.

Je me levai alors, et me rapprochai d'elle. Face à moi, je positionnai mes mains sur son visage, dégageant une mèche de cheveux un peu rebelle pour la caler derrière son oreille. Mon visage se rapprocha du sien, avant de coller les lèvres sur les miennes, dans un murmure:

- C'est tout ce que je voulais entendre.. À peu de chose près...

Ses lippes m'avaient manqué. J'allais mieux, j'étais un peu soulagé, mais je savais que ce n'était pas totalement fini, nous allions en reparler. Ils vivaient bien ensemble… Est-ce que j'allais être capable d'aller chez elle ? Enfin, chez eux ? Ça me faisait bizarre de penser ça, mais ce n'était pas le moment. Je voulais retrouver Lina, on aura surement d'autres occasions de revenir sur ce sujet… Malheureusement. Je m'arrêtai quelques instants, observant sa tasse et le contenu qui n'avait pas vraiment diminué.

- Il risque de refroidir ton chocolat, ça serait dommage de gaspiller, non ? Finis-je par dire avec un sourire au coin.

Nous avions pris le temps de discuter, s'expliquer. C'était ce que je souhaitais. En tout cas, à partir du moment où je l'avais vu, je me suis dit que c'était le moment. Je ne pouvais que la remercier d'avoir osé faire le premier pas, venir ici, un peu à l'improviste. Même si ses intentions n'étaient pas tout à fait les mêmes, elle voulait le même résultat, qu'on se réconcilie. Sa méthode m'avait plutôt surpris, je n'avais pas eu beaucoup de relation sérieuse, et surtout auquel j'y tenais, mais, cette façon ne me convenait pas trop. Apparemment, pour @Catalina Pajares, elle avait l'air de préférer cette manière, préférant les gestes à la parole. Oui, parce qu'après l'avoir empêcher de continuer ses gestes pas très chaste, elle était quasiment devenue muette. Heureusement, j'avais tout de même réussi à la faire parler, juste un peu, juste ce qu'il fallait et ce dont j'avais besoin d'entendre.

Évidemment, les gestes étaient tout aussi important que la parole, mais les mots m'importait. L'entendre dire qu'il ne s'était rien passé avec lui, qu'elle m'aimait, qu'elle ne me mentirait plus jamais, tout ça, c'était important pour moi. Alors, certains diront que ce ne sont que des paroles en l'air, que ça n'aurait pas forcément beaucoup de poids. Mais je connaissais plutôt bien l'espagnole maintenant, et je savais très bien que ce n'était pas son fort de parler et de mettre des mots sur ce qu'elle ressentait. Peut-être qu'avec une autre personne, je me méfierais un peu plus, mais pas avec elle.

Pour ce soir, nous avions probablement dit ce qu'il fallait. Il était fort probablement qu'on revienne sur ce sujet d'ici peu, mais plus tard. Je voulais maintenant essayer de retrouver la Lina joyeuse, bavarde et un peu boudeuse. Si elle boudait, c'est qu'elle allait bien. Je m'étais donc rapproché d'elle, cette distance devenait insupportable. La voir présente ici, chez moi, sans la toucher, non, impossible. J'avais eu un avant goût quand j'avais ouvert la porte et qu'elle m'avait sauté dessus, mais, à ce moment, je n'étais pas vraiment d'humeur. À croire que j'allais presque regretter d'avoir arrêté… Mais non, c'était ce qu'il fallait faire. Ça me faisait un bien fou de retrouver ses lèvres. Elle répondit à mon baiser, mais bizarrement, je sentais comme une légère retenue. D'habitude, elle répondait avec beaucoup plus d'entrain et souvent, elle en redemandait même. Avait-elle toujours une certaine crainte ? Je l'avais peut-être pas assez rassuré.

Pour le moment, je ne décidai pas de lui en parler, pas encore. Non, autant essayer de détendre un peu l'atmosphère, et parler d'autre chose. Tiens, le chocolat par exemple ? Elle n'y avait pas touché depuis que je lui avais servi, et là, je n'hésitai pas à lui faire la remarque. Sans rien dire, elle récupéra la tasse pour boire une gorgée. J'avais l'impression que je lui avais donné un ordre et qu'elle était en train de m'obéir. C'était très étrange, tout se déroulait en silence, je l'observais, intrigué. Ouai, clairement, elle n'allait pas mieux. Après je pouvais comprendre, c'était notre première vraie dispute et séparation depuis que nous étions ensemble. Même si j'avais l'air d'aller beaucoup mieux, oui, j'avais toujours aussi au fond, cette crainte que c'était encore des mensonges ? Mais il fallait bien aller de l'avant, alors, j'essayais de faire au mieux. Je m'agenouillai devant elle, posais mes bras sur ses jambes et posais ma tête par-dessus, je la regardais de haut, comme si j'attendais quelque chose. Elle n'avait pas l'air de comprendre.

- Bah quoi ? Bah j'attends… J'attends d'avoir ton avis sur ce chocolat ! Il est bon ? Non parce que ça s'trouve, tu le trouves dégueu et tu en bois juste pour me faire plaisir. Tu sais, je ne le prendrais pas mal si tu venais à me dire que finalement, tu ne l'as jamais aimé ou un truc du genre… Enfin, peut-être que je le vivrais un peu mal quand même mais bon, c'est qu'un chocolat après tout…

Est-ce que j'en faisais des caisses ? Oui, bien évidemment. C'était une façon comme une autre de la détendre un peu, dire des conneries ? Ça pouvait être ma spécialité. Mais pas sûr que dans cette situation, ça soit très très efficace. Non, elle avait sûrement besoin d'autre chose. Je me relevai alors et tendis la main vers elle pour qu'elle la récupère. Une fois sa main dans la mienne, on se dirigea vers le canapé, je m'installai alors et écartais mes bras pour pouvoir l'accueillir. Parfois, il n'y avait plus besoin de parler, juste de profiter de l'instant et de l'avoir contre moi.

Cette discussion m'avait fait du bien, m'avait alléger d'un certain poids qui commençait à devenir lourd à porter. Cloîtré chez moi, je ne voyais pas comment ça allait se terminer. Je voulais que ça soit en bien, forcément, mais étant trop têtu, borné, et peut-être un peu trop de fierté, je n'avais pas osé aller la voir pour discuter avec elle. Non, à croire que je préférais rester dans mon coin à me torturer l'esprit, les imaginant très proches, trop proches et ça me bouffait. Elio avait remarqué un changement de comportement, mais je n'avais pas eu la force de lui en parler. Le lui dire, ça aurait été de concrétiser la chose, et je ne voulais pas. De toute manière, il devait très bien se douter que le sujet principal, c'était bien @Catalina Pajares. Généralement, quand j'étais dans un état pareil, c'était souvent dû à l'espagnole. En tout cas, ça l'avait été très souvent un temps. Je pensais que cette période allait être derrière moi, qu'une fois ensemble, nous n'aurions plus ce genre de dispute. Mais, une fois encore, je m'étais trompé.

Mais, grâce à elle, elle qui a eu le courage de revenir, nous avions pu parler, s'expliquer. J'attendais surtout ses explications, j'étais persuadé qu'elle se doutait de pourquoi j'avais réagi de la sorte, je m'étais tout de même exprimée pour être sûr que ça soit bien clair, mais, la concernant, j'en attendais beaucoup. Qui représentait ce type pour elle, comment ils s'étaient rapprochés, pour quelle raison. Toute ses questions avaient été en suspens pendant plusieurs jours. À présent, j'avais les réponses. Peut-être pas en détail, mais dans les grandes lignes, oui. Ça me suffisait, en tout cas, pour le moment. Pour cette raison, qu'à présent, je voulais être proche de Lina à nouveau, rattraper le temps perdu.

Je fis une première approche, toujours dans la cuisine, mais je voyais bien que Lina était encore un peu ailleurs, pas vraiment présente. Rien de la voir récupérer cette tasse, machinalement, sans grand plaisir, n'importe qui pouvait deviner que ça n'allait pas. Il fallait que j'arrive à la rassurer, la consoler. Je décidai de l'emmener sur le canapé, zone beaucoup plus confortable, et, c'était un peu "notre" zone. Que ce soit dans son précédent appartement, ou le mien, c'était bien le canapé qu'on avait tendance à squatter, matant des films, qu'on ne regardait pas toujours, notamment la fin, soit trop fatiguée, ou au contraire, plutôt en forme pour d'autres activités… C'était un peu notre lieu de refuge, et j'espérais que celui-ci allait aider à détendre Lina.

Les bras grands ouverts, j'attendais qu'elle réponde à mon invitation, venir se serrer contre moi. Elle n'allait pas refuser, n'est-ce pas ? Non, elle vint se loger contre moi, je serrai mes bras autour d'elle, resserrant l'étreinte. Je fermai un instant les yeux pour profiter pleinement de ce nouveau contact. Comme si elle pouvait lire dans mes pensées, elle prononça les mots que j'avais en tête. Elle n'avait plus parler depuis qu'elle s'était expliqué, et ces quelques mots faisaient extrêmement du bien. Cela me réchauffait. J'embrassai d'abord son front

- Tu m'as manqué aussi…Un peu..., un nouveau baiser se déposa sur sa joue, beaucoup, cette fois-ci, sur son nez passionnément et enfin, le dernier se posa sur ses lèvres et entre deux baisers je glissai un à la folie.

Oui, elle m'avait terriblement manqué. C'était un fait et c'était une manière comme une autre de lui faire comprendre que je l'aimais aussi, à la folie. Si elle savait à quel point je l'aimais, elle n'aurait vraiment plus aucun doute. Nos lèvres étaient toujours scellées et j'aurai pu continuer ainsi pendant encore longtemps, mais j'avais une chose à lui demander. Je détachai mes lèvres des siennes, nos visages étaient toujours aussi proche malgré tout:

- Si tu veux… Tu peux dormir ici ce soir ? Si, tu en as envie, évidemment.

On sait jamais, peut-être qu'elle préférait retrouver son lit pour ce soir. J'avais presque envie de lui dire que, si elle le voulait, elle pouvait dormir tous les soirs chez moi… Moins elle risquait de revoir son colocataire, mieux je me portais.