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sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Sam 24 Juil 2021 - 15:29
02.09.21 | sweet nothing ft. @arthur batthyány(moodboard) (place) (music) Au rez-de-chaussée, une jeune femme coiffée d’un chignon serré évoluait dans la grande salle qu’elle partageait avec le•a professeur•e de Soins Aux Créatures Magiques. De nombreuses fenêtres laissaient entrer la lumière du soleil ‒ plus encore à cette heure, alors qu’il était au zénith ‒ et celle-ci irradiait chacune des dalles en pierre qui constituaient le sol sur lequel ses talons hauts frappaient et marquaient son évolution dans la pièce ; ils résonnaient dans l’espace immense que la nouvelle venue essayait de s’approprier avant son premier cours de l’année. Consultant la montre dorée qu’elle portait autour du poignet, elle observa les aiguilles sortir de leur sommeil et venir pointer l’heure du déjeuner avec la grâce et la délicatesse d’une ballerine moldue ; prenant une grande inspiration, Isabelle s’éloigna des deux larges escaliers en colimaçon qui se rejoignaient sur un palier où se dressaient deux portes : le bureau et les appartements privés d’Isabelle d’un côté, et ceux de son•sa collègue de l’autre. Quelques coups de baguette experts avaient suffi à la Française pour remettre un peu d’ordre dans les quelques pièces qui s’étaient offertes à elle. La raison voulut qu’elle attende que la période d’essai touchât à sa fin, mais l’ingéniosité la convainquit de ne pas temporiser et de métamorphoser l’ameublement à son goût. Certaines pièces étaient nouvelles, d’autres provenaient de son précédent bureau ; elle n’avait pas lésiné sur les dépenses et avait presque intégralement dépensé son salaire de professeur à l’université (avant même de l’avoir touché). La main chaude remonta un peu sa robe sur son genou pour qu’elle puisse regarder ses pieds lorsqu’elle franchit le pas de la lourde porte qui ouvrait sur sa salle de classe. De nombreux étudiants allaient et venaient dans le vaste couloir du rez-de-chaussée ; tous et toutes se pressaient contre les larges portes qui les accueillaient dans la Grande Salle où les six énormes tables promettaient monts et merveilles de nourriture et de boissons. Isabelle avança paisiblement vers elles, la démarche droite et assurée. Ici et là, des yeux curieux se tournaient vers elle pour l’examiner ; elle répondait d’un geste de la tête, un sourire sévère étiré sur les lèvres.“Hello Miss!” , s’exclama une première année téméraire.« Bonjour. » , avait-elle répondu dans sa langue natale ; la courageuse avait souri, mais du rouge lui était monté aux joues et elle s’en était allée aussitôt. Isabelle lui emboîta le pas pour remonter l’allée centrale qui devait la conduire jusqu’à la grande table réservée aux enseignants. Une poignée d’employés était déjà attablée ; quelques-uns lisaient la Gazette du Sorcier avec attention tandis que d’autres étaient plongés dans une conversation animée (la saucisse accrochée sur la fourchette de l’un d’entre eux menaçait de se décrocher à tout moment et de finir sa course dans le verre de son interlocuteur) ; un coin de table était encore vide et la jeune femme se dirigea vers celui qui était légèrement moins occupé. Elle croisa les jambes et replaça le tissu sur son genou avant de tendre la main vers la tasse de thé fumante qui venait d’apparaître devant elle. Son geste s’immobilisa dans les airs lorsque son regard croisa celui d’un homme qu’elle ne s’attendait pas à revoir un jour dans la Grande Salle de l’université ; elle s’efforça d’immobiliser sa bouche qui voulait trembler d’émotion, tant son corps vibrait de surprise.Arty ? Qu’est-ce que tu fais ici ? , se demanda-t-elle, bouleversée. Aussitôt, son esprit incanta un Legilimens à sa destination, mais l’esprit lui resta fermé ; ne souhaitant pas signaler sa tentative d’intrusion, Isabelle renonça à forcer les portes de son conscient. Papillonnant des yeux pour allonger ses yeux arrondis, la jeune femme porta la coupelle dans une main et la tasse à ses lèvres de l’autre ; l’eau encore frémissante l’ancra un peu plus dans la réalité. Elle le voyait pourtant comme si c’était hier et haïssait son cœur de s’emballer si vite tandis que ses yeux détaillaient la forme de son torse et coulaient sur sa chemise parfaitement tendue.Il n’a pas changé… Du regret ? Il semblait l’avoir vue, lui aussi, car il s’avançait vers son bout de table ; la démarche affirmée faisait toujours se tordre son ventre et Isabelle se mordit l’intérieur de la joue. Portant la main à sa boucle d’oreille pour s’assurer qu’elle était toujours bien accrochée, la Française en profita pour placer la mèche qu’elle avait laissée détachée pour qu’elle structure son visage émacié.“Sir Batthyány, what an bewildering view” , elle le salua chaudement d’un sourire énigmatique.“Whom shall we thank for your bringing to Hungcalf?”
Personne, pas même les nombreuses connaissances qu’ils partageaient, n’avait eu l’excellente idée de la prévenir et elle n’attendait absolument pas à le voir contourner la table pour s’asseoir parmi les enseignants. Son œil avait pourtant aperçu une assiette apparaître à côté de la sienne ; si la jeune femme n’avait pas été occupée à calmer son cœur indocile, elle l’aurait peut-être remarqué.
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- Arthur BatthyányMODO - Modérateur
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Lun 26 Juil 2021 - 17:27
02.09.21 | sweet nothing ft. @Isabelle D'EssenaultLe dos de sa main vint caresser sa barbe naissante, tout juste rasée de la veille. Il n’avait plus senti la peau de ses joues aussi douce depuis plusieurs semaines et porta naturellement ses doigts à ses cheveux, coupés courts. Ils étaient les témoins d’un retour à la vie urbaine après de nombreux jours à vivre sans contrainte. Le Arthur diplomate était physiquement très différent du chercheur passionné et il lui demandait toujours un temps nécessaire pour passer de l’un à l’autre sans craindre de mauvaises répercussions sur sa santé mentale. Voilà pourquoi le Batthyány avait mis fin à son excursion plus tôt pour rejoindre Inverness, en Écosse. En boutonnant sa chemise, il frôla l’une des dernières marques de sa visite au Venezuela, spectacle d’une course poursuite qui s’était terminée au fin fond d’un fossé, dans les tepuys. Elle était la preuve de son imprudence lorsqu’il s’agissait de la recherche des Éléments, mais Arthur donnerait tout pour n’en trouver qu’un seul. Ce qui, en soit, relevait probablement de l’obsession. Il n’était même pas certain de connaître la raison de son acharnement et se forçait souvent à revenir à la réalité. Voilà à quoi lui servait son travail au Ministère de la Magie Bulgare… À le ramener sur Terre l’espace de quelques semaines, avant qu’il ne reparte à la conquête des Joyaux du Savoir.
La frustration de ses échecs était sans pareille et l’on pouvait deviner, à son regard dur, qu’il n’avait aucune satisfaction de son parcours. Il avait tout abandonné pour partir à la poursuite de cette légende oubliée et le prix à payer fut bien plus conséquent qu’il ne l’avait imaginé. Et parce qu’il en avait parfaitement conscience, Arthur refusait d’abandonner. Mettre fin à cette histoire d’amour devait le mener à quelque chose de plus grand, plus incroyable. Laisser tomber maintenant reviendrait à admettre qu’il a eu tort. Et un Batthyány n’a jamais tort, voyons… Le voilà qu’il abandonnait son t-shirt bleu marine pour une tenue un peu plus formelle. S’il boutonna tout d’abord sa chemise jusqu’à la base de son cou, il finit par en défaire quelques uns - preuve subtile de son attachement à une liberté conditionnée.
Remettre les pieds à Hungcalf n’était pas tâche facile. Lorsqu’il revenait en Écosse pour ses affaires, Arthur s’attachait toujours à éviter cet endroit où l’attendaient des millions de souvenirs brûlants de son passé amoureux. Peu enclin à s’y replonger, il fuyait l’Institution comme la Peste, pourtant conscient qu’il viendrait bien un jour où il ne pourrait plus s’y soustraire. Et ce jour était venu. Arthur avait vaincu cette angoisse en se plongeant dans son travail. Il lui avait été demandé par ses supérieurs de tenir des conférences sur le droit magique à Hungcalf, avec le partenariat du Professeur Margaret Rosebury. Un dragon dans sa profession, semblait-il, mais pas de quoi effrayer le Roumain, qui en avait vu d’autres pendant sa scolarité à Durmstrang. L’entrevue préparatoire se déroula sans encombre, mais avec énormément de réserve pour l’une comme pour l’autre partie. En sortant de la salle de SPM, Arthur prit une grande inspiration et se concentra sur les groupes d’élèves qui le dépassaient avec hâte pour rejoindre la Grande Salle, plutôt que sur les souvenirs que ces pierres lui rappelaient. Quatres étages plus tard, il se trouva au rez-de-chaussée et concentra son attention sur l’organisation méthodique de sa pensée. Il ne doutait pas que certains adultes et élèves ici présents débutaient ou maîtrisaient la Légilimancie et il ne voulait pas leur donner l’opportunité de lire dans son esprit ses inquiétudes profondes et ses secrets les plus inavouables. Cette décision s’imposa d’elle-même comme souveraine quand il atteignit l’esplanade sur laquelle déjeunait le corps professoral, dans sa plus grande splendeur. De nombreuses têtes s’étaient tournées sur son passage, non pas parce qu’Arthur en imposait par sa taille, mais bien par l’aura qui entourait sa personne, charismatique et aussi chaleureuse qu’une porte de prison. On pouvait deviner l’éducation de Durmstrang à sa démarche assurée et son regard infaillible - qualifié de glacial par ceux qui, déjà, retournaient dans la contemplation de leur assiette pour ne pas avoir à donner l’air de le défier. Mais tout cela n’expliquait pas le soulagement qu’éprouva Arthur à l’idée d’avoir suffisamment organisé ses pensées pour que personne n’y lise de dossiers brûlants. Ce fut plutôt le contact visuel avec son passé qui le stoppa net dans sa marche et lui fit réaliser l’ampleur de cette situation.
Isabelle faisait partie de ces personnes qu'il clamait ne plus vouloir recroiser de sa vie. La vérité n'en paraissait que plus amère. Le destin voulut qu'ils se retrouvent en ces murs où leur passion avait su briller plus que n'importe quelle étoile de ce vaste univers. Ces longues années passées à tenter de l'oublier semblaient bien vaines, maintenant qu'elle se tenait devant lui, son air trahissant l'émoi qu'ils se causaient l'un l'autre. Sept longues années s'étaient écoulées mais il lui suffit d'un regard pour redevenir le jeune étudiant complément épris.
Bien évidemment, cet instant ne dura que quelques secondes et à sa vue, il se rappela que Isabelle plus que n'importe qui avait la capacité de lire en lui comme dans un livre ouvert. Littéralement. Sa marche qui suivit en direction d'une place à table fut accompagnée par un profond acharnement de sa part pour protéger son cerveau des potentielles intrusions de la Française qui, il le sait, elle ne se gênerait pas à faire. Elle ne semblait en rien différente à sa version passée, nota-t-il alors qu'il repéra chez elle des signes de séduction bien familiers, auquels il avait pris l'habitude de céder. Il y répondit par une froideur sans précédent dans leur relation et s'installa malgré lui à ses côtés. Son séjour à Hungcalf n'était pas supposé durer, mais le passer avec le fantôme de leur relation passionnelle lui donnait une dimension plus tragique. Son accueil, lui, le laissait méfiant.
"Miss D'Essenault" répondit-il le plus nonchalamment possible, trouvant fort étrange qu'elle affiche un tel sourire, compte tenu de la nature de leur dernière entrevue. Houleuse, en est l'adjectif principal. Mais Arthur n'avait jamais été très enclin au scandale public - son père lui avait suffisamment fait comprendre qu'un Batthyány ne s'adonnait pas à ce type de pratique dégradante. Il adopta donc une sympathie semblable à celle dont il se vêt lors de discussions avec d'illustres inconnus.
"The British Ministry of Magic, I guess. Mais ne t'embarrasses donc pas de cette politesse avec moi, Isabelle. Je n'ai nul besoin que tu me la traduises." Arthur tourna la tête vers son deuxième compagnon de tablée, qui lui portait un certain intérêt. Le Ministère de la Magie Bulgare ne s'invitait que rarement entre les murs de l'université Écossaise et en digne représentant, le Batthyány suscitait la curiosité. Si l'on ajoutait à cela son physique européen particulièrement avantageux, nul doute qu'on lui accordait quelques œillades. Isabelle elle-même avait dû le remarquer et s’il ne s’en vantait pas, il n’en était pas moins ravi.
“But if you prefer English… So. Teacher ?” demanda-t-il, l’air de rien, tout en faisant glisser quelques victuailles dans son assiette depuis les plats généreusement garnis de la grande table des professeurs. Il ne savait pas si revoir la Française lui avait coupé l’appétit ou le lui avait ouvert…
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Lun 2 Aoû 2021 - 12:59
02.09.21 | sweet nothing ft. @arthur batthyány(moodboard) (place) (music) Cordial et confiant, l’homme ténébreux contourna la grande tablée et prit place à côté d’elle ; si la coïncidence était bien fortuite, ils peinaient tous les deux à décider qu’elle était heureuse. Malgré l’aigreur des souvenirs déchirants, deux sourires radieux étiraient les lèvres qui voulaient pourtant trembler. La gravité de sa voix emporta la Française dans un tourbillon de réminiscences aussi intenses qu’elles étaient moroses et Isabelle leva le menton pour garder la tête haute. Le moins que l’on pouvait dire, c’est que les deux alumni ne s’étaient pas quittés en bons termes ; la femme accomplie ne se rappelait que trop bien la douleur physique que cette rupture avait précipitée ; maintenant qu’elle pouvait sentir son parfum, elle se remémorait chaque instant, chaque minute.Il porte toujours le même parfum... Isabelle se voyait encore sentir le col de la chemise qu’elle lui avait empruntée pour se rendre en cours un matin d’avril ; beaucoup d’eau était passée sous les ponts sans jamais réussir à atténuer la rancœur. Elle haussa les sourcils pour feindre la surprise face à ses explications, mais elle fut forcée de crisper un peu plus les lèvres qui dessinaient deux jolies fossettes dans le creux de ses joues lorsqu’il l’apostropha dans sa langue natale. La nouvelle employée d’Hungcalf ne voulait pas déjà nourrir d’éventuelles rumeurs ou attirer l’attention de ses homologues enseignants et la remarque française n’allait certainement pas dans ce sens.Tu peux t’estimer heureux que je sois encore polie après ce que tu m’as fait. Elle le fixa droit dans les yeux, son regard déclarant tout bas ce qu’elle ne voulut pas dire à voix haute.“How fortunate!”
Isabelle profita de l’attention qu’il porta à son voisin de table pour décrisper sa mâchoire qui devenait douloureuse. Elle arrosa d’un peu de thé sa gorge asséchée et déposa la tasse derrière l’assiette qu’elle commença à remplir d’un geste gracieux ; quelques condiments feraient bien assez l’affaire, car son ventre se tordait tant et si bien qu’elle n’était même pas certaine de pouvoir avaler la plus petite des bouchées. Quelques étudiantes assises près de l’estrade étaient occupées à les observer du coin de l’œil. Les deux enseignants apportaient un peu de sang neuf dans les rangs de l’université et les jeunes filles semblaient vouloir s’inscrire avec impatience à la matière qu’Arthur enseignait ‒ quelle qu’elle soit d’ailleurs.Pauvres folles. Songea-t-elle alors que son esprit sondait le leur. Elle ne pouvait pas leur en vouloir pour autant ; l’intervenant était très agréable à regarder et son attitude slave glaçait autant le sang qu’elle échauffait les esprits.“So? Teacher?” Elle détourna le regard de la jolie rousse qui essayait de capturer Arthur dans ses filets et sourit courtoisement.“I only mean to be polite with our esteemed colleagues ‒ I know how much your parents execrate poor decorum and how much they must be proud of you.”
Le venin termina de se répandre dans le verre de vin qui s’était empli par un sortilège de transfert habilement mené des cuisines.“How are Andreï and Hélène?”
Isabelle entreprit de découper en petits morceaux les carottes dans son assiette.“I do teach here ‒ I was asked to teach Transfiguration after Beauxbâtons.” Mais ça, tu le sais déjà. Après tout, n’avait-elle pas pris le prétexte de leur rupture pour s’enfuir d’Écosse ?“Has the ambassador of the eastern Ministry discovered a new passion in teaching? People might think you came here because of distant memories.”
Elle serra les dents pour filtrer un peu de l’ironie qu’elle manifesta ensuite.“After all, they cannot have all been remorseful.”
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- Arthur BatthyányMODO - Modérateur
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Lun 2 Aoû 2021 - 16:53
02.09.21 | sweet nothing ft. @Isabelle D'EssenaultSon ton n’avait rien de plaisant et dénotait un certain sarcasme. Isabelle ne semblait pas ravie de le voir ici mais qu’elle soit rassurée, il ne l’était pas plus désormais. Ces dernières années, ils étaient parvenus à s’éviter l’un l’autre à la perfection. Le sort se moquait bien d’eux en les faisant se retrouver à Hungcalf, là où tout était né et mort à la fois. Arthur gardait ses émotions pour lui et préféra accorder son attention à son voisin de table, bien que ce dernier ne soit pas des plus intéressants. Il faisait tout pour donner le change et ne pas laisser croire à Isabelle qu’il se posait des questions à son sujet. Bien évidemment, il souhaitait tout savoir. Ce qu’elle avait fait, où elle en était de sa carrière exactement, si elle était mariée… Un simple coup d’œil suffit à lui confirmer que ce n’était pas le cas, mais une alliance n’était pas suffisante à témoigner d’un célibat. Quand bien même elle le serait, qu’en aurait-il à faire ? Supposément, rien. La réalité, elle, était bien différente. Il remarqua bien vite son regard rivé sur des étudiantes qui, elles, semblaient vouloir attirer son attention. Arthur connaissait suffisamment Isabelle pour savoir quand elle cédait au démon de la jalousie, et un sourire de sa part envers ces étudiantes suffirait à la plonger dans ces tourments. Il s’en garda bien, même si la perspective de voir son ex jalouse lui plaisait.
Cette dernière osa faire mention de ses parents, jusqu’à prononcer leur prénom à voix haute. Visiblement, il y avait des limites à sa bonne tenue et il la toisa d’un air froid et dur, regard qui lui collait à la peau depuis sa sortie d’Hungcalf.
« Fine. As always. » Isabelle savait pourtant la teneur de ses relations avec son père et souhaitait sûrement, par ce biais, lui faire tester un avant-goût de sa vengeance. Qu’à cela ne tienne, il l’avait bien cherché. Le Roumain n’était pas ignare de la fuite en avant de son ex. Après la cérémonie de graduation, elle avait complètement disparu et seule une source fiable lui avait appris qu’elle avait rejoint son pays natal. Mais Arthur trouvait cela justifié et compréhensible, sachant qu’il en avait fait de même. Après un rapide au revoir à l’Écosse, qu’il ne regretterait pas, il s’était envolé pour la Bulgarie, où il avait posé ses affaires. La suite, on la connaissait - certain.e.s mieux que d’autres. Qu’elle revienne ici pour enseigner le surprenait autant qu’elle devait l’être de le trouver à cette table. Ils n’iraient néanmoins pas jusqu’à se féliciter l’un et l’autre de leur parcours respectif.
Isabelle porta un coup traître et, tournant le visage dans sa direction, il lui offrit le pire des sourires : respectueux, poli et méprisant.
« This is only temporary. I'll be gone soon enough. » Il voulut rajouter qu’elle n’avait pas à s’en faire, mais enfourna à la place un morceau de viande bien rouge dans sa bouche pour se faire taire. Elle n’avait pas besoin de savoir ce qui l’avait amené ici et ce qu’il comptait faire de son séjour écossais. « And I don't give much importance to memories. They’re holding us back, don't you think ? » Il planta son regard dans le sien, la défia. Une oreille traînante ne saisirait pas l’ampleur de ce qu’il venait d’affirmer. Arthur, sur le même ton qu’il y a six ans, crachait sur les bons souvenirs qu’ils avaient eu ensemble et qu’il se refusait à faire remonter. Quel en serait l’intérêt ? Ses paroles se noyèrent dans le vin rouge qu’il ingurgita. Ce n’était pas là une bonne façon de commencer l’année scolaire et pour être honnête, Arthur espérait un meilleur départ entre ces murs. S’il avait pensé à la possibilité d’échapper à son passé, le présent venait lui confirmer qu’il se trompait lourdement.
« Why leave France ? I don't think Scotland has anything better to offer. » Ses homologues le mettraient sur un bûcher s’ils l’entendaient parler ainsi. « People might think you came here because of old feelings. » À son tour d’épier sa réaction. Il avait volontairement repris sa formulation et ne la quittait pas du regard. Arthur avait une idée de sa réponse, qui se voudra volontairement blessante, à n’en pas douter.
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Lun 9 Aoû 2021 - 23:35
02.09.21 | sweet nothing ft. @arthur batthyány(moodboard) (place) (music) Les rondelles de carottes roulaient et s’enfuyaient du couteau tranchant qui faisait geindre la faïence.Comme toujours... Isabelle reconnut dans sa voix la sévérité de son père ; il semblait que les années l’eussent rapproché de celui-même contre lequel il avait tant essayé de se distinguer. Il avait certainement hérité de la beauté de ses parents transylvaniens, mais la froideur, elle, s’était affirmée avec le temps dans ses yeux et dans ses gestes. Elle en avait vu la naissance sept ans plus tôt, après qu’il eut rencontré ses parents avant la fin de l’année scolaire, mais l’espoir de voir cette austérité fondre au soleil disparaissait alors qu’il déclarait partir bien assez tôt. Tant d’années les divisaient et pourtant, la sorcière avait l’impression qu’ils s’étaient quittés hier.C’est ce que tu fais de mieux, non ? Elle savait qu’il ne pouvait pas faire la même intrusion dans ses pensées, qu’il était bien plus habile pour camoufler les siennes qu’il ne l’était pour envahir celles qui l’entouraient ‒ même lorsque ses yeux hurlaient du plus profond de son être. Ce sourire étranger, insensible, lui fit plus mal que tout ce qu’il avait pu lui dire un jour. Comment étaient-ils passés du couple truculent et complice qu’ils étaient à deux parfaits inconnus ? La mâchoire carnassière dévorait un morceau de viande et dévoilait de nouvelles rides d’expression qu’elle ne connaissait pas.“How hapless for these students of yours.”
Elle feignait la préoccupation comme personne et s'employait à polir le vernis de sa réaction avec toute la gestuelle subtile dont elle était capable ; les deux billes brillaient d’une inquiétude déguisée pour cacher l’amertume qu’il faisait éclabousser sur ses légumes réduits en Julienne. Le champion adversaire épingla bien vite ses iris avec une rhétorique égale à la sienne ; elle n’attendait pas de réponse et triomphait de son piquant souvenir.“Memories teach lessons. Someone with more insight might learn from them.”
Elle soutint son regard et observa le rouge tacher ses dents ; il balayait bientôt la souillure d’une lampée sanguinaire et n’ouvrit la bouche que pour l’interroger à son tour sur ses motivations. Comme les siennes, elles demeureraient mystérieuses. Isabelle n’était plus en mesure de partager quoi que ce soit avec lui.“An opportunity I was not in a position to refuse.” Elle s’interrompit juste à temps pour ne pas ajouter qu’elle n’attendait pas de lui qu’il comprenne une telle chose. Elle cligna des yeux (deux fois) en entendant l’anaphore cruelle prendre forme dans sa bouche.
Il l’embrassait ‒ il l’embrassait et le monde autour disparaissait.
Il la tirait en arrière et leurs rires emplissaient les couloirs juxtaposant le hall d’entrée.
L’or dans ses yeux entrait en éruption dans l’océan déchaîné.“We were both taught not to dwell too long on the ghosts of the past ‒ they shall come back and torment us otherwise.”
L’enseignement de leurs parents les avait séparés, bons élèves qu’ils étaient. Isabelle délaissa sa fourchette sur le côté et se leva, les mains posées sur la table. Elle s’excusa auprès de son autre collègue avant de se tourner vers lui :“Now, if you’ll excuse me. I am committed elsewhere. Important research is faithfully awaiting my whole attention in my office. You should visit sometime soon or people might think you are too good at being a stranger to your friends.”
Elle souleva légèrement sa robe pour descendre de l’estrade sur laquelle reposait la table des professeurs.« Au revoir, Arty. »
Lança-t-elle dans son dos avant de poursuivre son chemin et de rejoindre sa salle de classe en s’assurant d’onduler gracieusement des hanches sur ses talons hauts.Fais-toi plaisir et regarde ce que tu as perdu.
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Mar 10 Aoû 2021 - 9:48
02.09.21 | sweet nothing ft. @Isabelle D'EssenaultAucun des deux n’était dupe face aux politesses de l’autre. Un jeu s’était engagé entre eux, peut-être même une guerre aussi silencieuse et froide qu’Arthur avait pu l’être par le passé. Chacun des mots était consciencieusement pesé et choisi pour infliger le plus de dégât émotionnel à l’autre. Le Roumain ne savait pas dans quel but il participait à tout cela. Sa seule certitude semblait être que, s’il ne s’y prêtait pas, Isabelle aurait finalement le dessus sur lui et il ne pouvait pas laisser cela se produire. Un ascendant maintenant, alors qu’ils venaient tous deux de revenir à Hungcalf, lui promettait de longues semaines d’humiliation. Après tout, il estimait n’avoir aucune “leçons” à recevoir d’elle. Ce choix, il l’avait longuement réfléchi et ne changerait probablement pas le passé, même si on lui en donnait l’occasion. Il avait pu faire ses recherches sans être entravé par la Française, et cette dernière avait pu exceller dans sa profession en France. En restant ensemble, ils se seraient mis des bâtons dans les roues, respectivement. La souffrance aurait fait partie de leur quotidien. Il estimait avoir fait le bon choix ; qu’elle ne le comprenne pas ne relevait pas de lui. Elle semblait vouloir à tout prix piquer là où ça faisait mal mais Arthur ne voulait pas lui laisser l’opportunité de le toucher. Le manque de réponse pouvait représenter l’une des plus grandes frustrations lors de ce type d’échange. Il l’ignorait, elle mais surtout ses propos qui tendaient à lui faire du mal. Voilà bien longtemps qu’il avait arrêté d’écouter les femmes lorsqu’elles ne cherchaient qu’à se venger.
Il aurait été bien plus simple qu’elle reste en France mais, contre toute attente, elle semblait assimiler Hungcalf à une grande opportunité. La raison lui échappait. Arthur abattit alors certaines de ses cartes, reprenant ses mots à elle pour mettre des mots sur ses pensées, et l’atteindre à son tour. Le léger silence qui s’ensuivit - seulement dérangé par le bruit constant des conversations d’élèves et professeurs - laissait comprendre que sa réplique avait eu l’effet escompté. Elle s’était faite prendre à son propre jeu.
« I couldn’t agree more. » Le diplomate fit flotter ses propos quelques secondes dans les airs, sans pour autant accorder un seul regard à la Française. Mais quand celle-ci manifesta son intention de partir, il comprit qu’il avait gagné cette guerre froide. Mais à quel prix ? Il eut la réponse bien vite, alors qu’elle lui collait la pire étiquette qui soit. Celle de l’ami. Le reste n’était que mensonge, bien étendu. Elle cherchait juste à attirer son attention. Dans ses propos, dans ses gestes, jusqu’à sa façon de tenir sa robe. Elle voulait qu’il la suive et il n’était pas certain d’être prêt à se plier à cette volonté. Mieux encore, son message lui indiquait clairement qu’elle souhaitait qu’il lui rende visite. Il la connaissait assez pour savoir que, derrière cette fausse politesse à laquelle elle semblait vouloir s’attacher, il y avait un grand fond de vérité. Le surnom, lui, venait écorcher sa poitrine et incendier ses émotions. Allait-ce être ainsi durant les semaines à venir ? Il voyait plus d’intérêt à ce qu’elle l’ignore, plutôt qu’elle fasse semblant de l’apprécier.
Elle avait déjà quitté la salle de repas lorsqu’il se leva à son tour de sa chaise. Il laissa quelques gouttes de vin couler le long de sa gorge et gratifia d’un signe de tête le reste des professeurs en prenant le chemin de la sortie. A dire vrai, Arthur sentait grandir en lui sa colère. Toujours présente mais constamment muette, Isabelle était l’une des seules personnes en ce monde à savoir comment l’animer et la faire sortir. Le diplomate était connu pour son sang-froid remarquable, ce qui le rendait très adroit dans son domaine. Mais présentement, il était sujet à de violentes émotions et devait soit les réprimer, soit les faire sortir de façon à ce qu’elles ne viennent pas entraver son travail. Il sut aussitôt ce qui l’apaiserait. Une confrontation, nette et sans bavure, qui mettrait fin à toute cette mascarade. Il rejoignit donc le bureau d’Isabelle, qu’il trouva sans peine du fait de sa connaissance des lieux. Sans même s’annoncer, il passa la porte, qu’il referma consciencieusement derrière lui. Le premier sort qu’il lança fut pour verrouiller cette dernière, puis il dirigea sa baguette vers le reste de la salle, pour l’insonoriser. Personne n’avait besoin d’entendre ce qu’ils avaient à se dire, à part eux-même. Arthur n'avait jamais été fan des ragots, surtout lorsqu’ils le concernaient.
« So, I’m your friend now ? Good to know. You’re no longer sixteen anymore Isabelle, stop acting like a stubborn child. We're going to have to be around each other for the next few weeks, so let's try to stay adults, shall we ? I don't have time for your… snide little accusations. »
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Ven 20 Aoû 2021 - 12:35
02.09.21 | sweet nothing ft. @arthur batthyány(moodboard) (place) (music) Dans l’intimité confortable de sa salle de classe, le masque de la jolie Française tomba et le regard s’assombrit de colère pour accompagner son corps tendu et agité. Elle fonçait entre les tables installées pour son premier cours et faisait claquer ses talons sur les pierres en s’approchant du double escalier en colimaçon qui donnait sur les portes de ses appartements privés et ceux de son collègue absent.Quelle enflure ! Isabelle ne savait pas à qui en vouloir le plus : à lui, pour tout ce qu’il lui avait fait, ou à elle, parce qu’elle croyait bêtement avoir tourné la page. La revanche qu’elle avait prise sur cette relation aurait dû être suffisante pour tourner la page. Les années de travail acharné qu’elle avait entrepris auraient dû être assez longues et éprouvantes pour lui faire prendre conscience de la futilité de leur relation passée. Un rien, un simple regard, avait suffi à raviver la flamme qu’elle croyait éteinte ; un brasier incandescent et destructeur avait ravagé sa peau, la mettant hors d’elle. Lui seul en était capable. Isabelle déposait un pied sur la première marche de l’escalier quand la porte de la salle s’ouvrit à la volée pour être refermée aussitôt ; Arthur se tenait droit et furibond. Bien qu’elle s’était attendue à ce qu’il la suive, une part d’elle doutait de le connaître encore suffisamment pour réussir à anticiper ses réactions. Isabelle observa Arthur donner un coup sec de baguette en direction de la porte pour la verrouiller.“What in Merlin’s name are you doing?”
L’ignorance fut totale alors qu’il balayait la pièce de son avant-bras et qu’un charme courait sur les murs pour les tapisser d’une lueur étoilée ; elle reconnaissait sans mal le sortilège et réalisa qu’il était en train d’insonoriser les murs.On ne veut pas être pris à discuter avec moi, pas vrai ? La jeune femme descendit de la marche pour se tourner vers lui et avancer avec détermination.“I said: what do you think you’re doing?” , tonna-t-elle.
Une fois de plus, Arthur l’ignora ; la violence dans ses iris était inouïe. Pourtant, Isabelle s’approcha de quelques pas encore, bien décidée à ne pas se laisser impressionner par celui qui s’était si facilement laissé duper. Face à son silence, elle s’apprêtait à lui demander de quitter les lieux quand il ouvrit finalement la bouche pour aboyer.“So, I’m your friend now ? Good to know.” Elle croisa les bras sur sa poitrine, contente de l’avoir piqué, lui aussi, où cela faisait le plus mal. Le Roumain l’écorcha en qualifiant son comportement adolescent, mais elle n’ouvrit pas la bouche ; ses yeux parlaient pour elle, et la lave en fusion menaçant de déborder à tout moment. Isabelle fit un nouveau pas en avant ; si elle ne parlait pas, elle n’était pas non plus obligée de le laisser gagner du terrain.« Quelles accusations ? C’est moi qui suis narquoise ? C’est la meilleure ! » Elle était repassée au français, sa langue natale, parfaitement consciente qu’il la parlait aussi bien qu’elle.« À quel jeu joues-tu ? Tu n’es pas un ami ? Tu n’es pas un amant ? Tu n’es pas un inconnu non plus ? Alors qui ? Dis-moi donc comment tu voudrais être traité. »
Elle décroisa ses bras pour jeter sa main dans les airs et montrer le mur qu’il venait d’ensorceler.« Tu insonorises les murs ? Et c’est toi l’adulte ? Ne me fais pas rire, Arthur. Tu es toujours le garçon malléable que tu as toujours été ! Mais ne t’envoie pas de fleurs, Arty. Je vivrai très bien ces prochaines semaines. »
Elle s’approcha encore, abaissant sa main pour l’étendre sur le côté de son corps.« Qu’est-ce que tu fais dans ma salle de cours ? »
Bien qu’elle fût trop près pour ne pas avoir à lever la tête pour lui parler, elle conservait cet air sévère et suffisant dont il l’avait parée en la quittant des années plus tôt. Le visage fermé, elle essayait tant bien que mal d'ignorer ce parfum entêtant qui la ramenait des années en arrière et qui accélérait son rythme cardiaque.
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Ven 20 Aoû 2021 - 13:44
02.09.21 | sweet nothing ft. @Isabelle D'EssenaultElle semblait furieuse. Elle pouvait l’être. Il n’écoutait pas ses grondements de chatte apeurée et laissait la magie se charger de ses intentions. Tout ceci n’était que pure sécurité et en tant que diplomate censé faire dans la discrétion, il savait comment s’y prendre pour obtenir une conversation sans écoute. Même une oreille qui traîne ne pourrait pas entendre ce qu’ils s’apprêtaient à se dire. Comme par le passé, le fait qu’il ne lui réponde pas directement accentuait son agacement à son égard. D’ordinaire, Arthur ne répondait pas aux cris par des cris. Le simple fait d’hausser la voix ne lui ressemblait pas. Mais Isabelle, c’était un chapitre de sa vie clôt d’une manière étrange et précipitée, qui rendait le tout… inachevé. Alors les techniques utilisées s’avéraient différentes de ses habitudes quotidiennes.
Son ton laissait connaître la colère qui l’habitait d’avoir été catalogué comme un ami. Juste un ami. Pas même un égal. Sa première pensée fut, bien évidemment, qu’elle cherchait à attiser sa colère en utilisant des termes qu’elle ne pensait pas. Puis l’évidence le frappa : et si c’était bel et bien le cas ? Et si, pour elle, les années l'avaient transformé en “ami” ? Ils étaient bien des choses, mais ce mot insultait la mémoire de leur couple. Pourtant, Arthur n’en trouvait pas d’autres pour les qualifier. Rien qui puisse sublimer ce qu’ils avaient pu être, ce qu’ils auraient pu devenir.
Isabelle revint à sa langue natale, mais sûrement pas pour le surprendre. Tout comme lui, elle savait qu’il maîtrisait cette langue tenue de sa mère, Française. Peut-être cherchait-elle à se rassurer ?
« Nul besoin de tous ces termes ! Tu sais aussi bien que moi que je suis ton égal avant toute chose. Que cherches-tu à prouver en agissant de la sorte ? » Ses sourcils se froncèrent au mot interdit, qu’il avait toujours détesté entendre sortir de sa bouche lors de leurs disputes passées. Elle savait qu’il ne le supportait pas et s’en servait régulièrement contre lui, étiolant sa patience et écorchant son amour-propre. Malléable. Son poing se serra et pour la première fois depuis des années, il eut envie de faire preuve de violence. Contre elle. Bourru, il l’était assurément. Violent ? Il avait toujours essayé de n’en faire aucune preuve, pour ne pas ressembler à son père. Ne pas être comme lui et tout résoudre par les coups. Le caractère impétueux d’Isabelle avait régulièrement mis cette résolution à l’épreuve et encore aujourd’hui, il sentait cette émotion négative bouillir en lui, demandant à exploser. Son poing, plutôt que de finir sur le visage marbré de la belle Française, vint s’abattre sur la table à côté de lui, faisant s’ébranler les fondations.
« Je n’arrive pas à croire qu’après toutes ses années, tu oses encore te servir de ce mot contre moi. Si j’ai insonorisé cette salle, c’est justement pour accorder à cette conversation un peu de caractère privé. Mais tu as toujours voulu faire les choses en grand, t’étaler partout, faire savoir au moooonde entier les conneries qui peuvent bien passer par ta bouche, sans même un instant de réflexion pour en déterminer la pertinence. Tu veux savoir pourquoi je suis là ? Pour demander à ce que, pour une fois dans ta vie, tu fasses preuve de retenue. Oui, tu m’as bien entendu, RETENUE. Je ne suis pas ton ami, je ne suis pas ton amant et je ne suis pas un inconnu. Je suis ton collègue et tu me dois le respect donc à l’avenir, merci de ne pas faire ton “show à la Isabelle” devant toute l’université. Mă înțelegi* ? » Le bleu de son regard accentua la dureté de ses propos. Ils ne ressemblaient plus aux adolescents qu’ils avaient pu être. Désormais, deux adultes se faisaient face, pleinement responsables de leurs choix et de leur décision de blesser l’autre. Arthur s’en tenait à son plan, bien qu’il lui soit déjà arrivé de le remettre en question. Il avait la sensation d’avoir parlé pour au moins un mois entier de vie et n’avait plus rien à dire à Isabelle qui ne l’affecterait pas davantage. Mieux valait pour eux - pour lui - qu’il ne restât pas. Il ravala sa colère, fit un pas en arrière.
*Tu m'as bien compris ?
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Sam 28 Aoû 2021 - 22:06
02.09.21 | sweet nothing ft. @arthur batthyány(moodboard) (place) (music) Il était hors de lui. Comment osait-il être hors de lui quand il lui avait brisé le cœur ? Comment pouvait-il avoir le culot de revenir dans sa vie sans prévenir ? Comment se risquait-il à la croiser sans jamais la considérer ? Comment osait-il la traiter comme une parfaite inconnue ‒ comme une simple collègue ? Il s’approcha, lui aussi, pour lui cracher son venin au visage et terminer d’insonoriser la pièce. Isabelle le dévisageait, un sentiment inqualifiable lui broyant les os et pressant sur sa poitrine. Elle n’avait rien à lui prouver, justement. Ou bien peut-être qu’elle avait grandi, qu’elle n’était plus la jeune fille impressionnable et bonne enfant qu’il avait pu connaître à bien des égards. Qu’elle n’était plus une adolescente, mais une femme qui s’était construite sans l’aide d’un homme. Qu’elle l’avait oublié, aussi. Que leur histoire ne la blessait pas, ne la touchait même pas et qu’elle n’y songeait jamais. Qu’il n’était rien ‒ rien de plus qu’un fantôme qu’on voulait chasser à grands renforts de sauge séchée et d’incantations plus folles les unes que les autres. Que ses épaules élargies, que son haleine fraîche et que ses yeux scintillants de colère ne la brusquaient pas. Que rien, ni personne ne pouvait plus la toucher. Qu’elle s’était endurcie.« Ne te donne pas plus d’importance que tu n’en as, tu veux bien ? »
Elle mentait comme un arracheur de dents ; la gencive allait avoir mal, très mal, et il lui manquait plus qu’elle ne l’avait jamais réalisé auparavant. Isabelle n’avait qu’à poser ses yeux sur ce visage qu’elle avait maintes fois embrassé ; elle n’avait qu’à imaginer la chaleur de ses bras sur son corps pour frémir et sentir son cœur se serrer de regret. Rien n’avait changé et pourtant rien n’était pareil. Elle ne serait pas la seule à ne pas le reconnaître ; elle aussi avait changé, et il n’en avait aucune idée. Isabelle se retint tout juste de sursauter lorsque la main d’Arthur s’abattit sur une table ; le meuble, lui, fut moins timide et trembla sur ses quatre pieds. Un sourire satisfait se dessinait derrière ses lèvres maquillées. Il pouvait bien dire tout ce qu’il voulait : Isabelle le connaissait mieux que quiconque et savait l’avoir touché. Il la fustigea pour l’utilisation de ce surnom qu’elle ne réservait qu’à lui et qui portait à lui seul le poids de leur histoire toute entière.Peut-être que Ludmila t’appelait comme ça, hein ! La sorcière posa les mains sur ses hanches et s’efforça de camper sur ses positions ; il s’agissait de ne pas reculer devant l’avalanche qui s’effondrait sur eux. Dans un flot ininterrompu, Arthur demandait ‒ ou plutôt exigeait ‒ qu’elle le traitât comme un collègue, avec la même retenue qu’elle pouvait avoir vis-à-vis de ses confrères. Il dépeignait un tableau bien étrange de la jeune femme qui, contrairement à ses dires, n’avait jamais été la très fervente admiratrice des conflits réglés à la lumière du jour, sous les regards, spectateurs. Le sang de la jeune femme bouillonnait.« Moi, je n’ai pas de retenue ? »
Qui croyait-il impressionner en repassant au roumain ? Elle n’avait pas besoin de le parler couramment pour comprendre les quelques mots. La main d’Isabelle menaçait de le gifler à tout instant et il interrogeait sa discrétion ? Arthur recula d’un pas, mais Isabelle n’en avait pas fini avec lui ; elle attrapa son bras droit pour l’empêcher de partir.Pas cette fois. Elle lui dirait tout ce qu’elle avait à lui dire. Il la regarda, interloqué par son geste, et leurs yeux s’accrochèrent : des flammes jumelles dansaient dans leurs pupilles dilatées.« Parce que tu crois que je veux qu’ils sachent qui tu es ? Qui tu étais pour moi ? Parce que tu crois que je veux me souvenir, moi ? Redescends sur Terre ! »
Elle s’était approchée, jusqu’à envahir son espace personnel, jusqu’à lui dire ses quatre vérités entre les dents serrées, tant et si bien qu’elle levât la tête pour le foudroyer du regard ‒ l’uppercut ne suffisait pas à lui faire relever la tête. Elle voulait qu’il ait mal, qu’il souffre autant qu’elle avait souffert de cette rupture, que son monde à lui s’effondre. Elle n’avait pourtant qu’une chose à révéler et tout ce qu’il croyait s’effondrerait à son tour (lui qui la pensait si ingénue).
Elle fut au moins aussi surprise que lui lorsqu’elle sauta sur ses lèvres pour l’embrasser avec la même passion qui attisait sa haine. Ils se mêlaient avec langueur, laissant leurs corps tendus faire le reste. Il ne devait plus respirer et elle s’efforçait de lui voler son air pour qu’il étouffe dans un baiser. Déjà, ses mains retiraient la veste de costume et la faisaient glisser sur le sol sans plus de cérémonies.
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Dim 29 Aoû 2021 - 12:32
TRIGGER WARNING : La scène décrite ci-après évoque les préliminaires d'une relation passionnelle et peut heurter la sensibilité de certain.e.s.
02.09.21 | sweet nothing ft. @Isabelle D'EssenaultIls jouaient tous deux à un jeu très dangereux. La façon dont il avait rompu avec elle avait énormément altéré leurs rapports, voire complètement anéantis. Il y avait entre eux des années de silences et de pensées furieuses. De rancœur et de tristesse. Arthur n’avait jamais réellement appris à formuler ses émotions d’une façon saine, voilà pourquoi il n’y avait rien eu de tendre dans leur séparation. Voilà pourquoi leurs retrouvailles avaient le goût métallique du sang. Il usait de chaque information qu’il avait en sa position pour piquer là où ça faisait mal, même si son but premier avait été d’apaiser la situation. Mais il semblerait qu’une telle entreprise soit impossible à accomplir. Il ne savait pourquoi ni comment, mais il ne parvenait jamais à être purement calme aux côtés d’Isabelle. Elle l’avait toujours tourmenté et possédait cette incroyable capacité à faire naître des émotions difficiles à gérer. Il n’avait plus 20 ans, pourtant. Il avait appris à enfouir tout cela, à avoir une telle emprise sur lui-même qu’il était devenu bien rare pour lui de s’énerver.
Mais voilà. Il haussait la voix, tapait du poing sur la table. Cette vision de lui-même l’effrayait, c’était bien pour cela qu’il gardait continuellement un minimum de contrôle. Il ne devait pas être cette personne qui usait de violence pour résoudre les conflits. Son sang bouillonnant le forçait pourtant à devenir cette personne qu’il exécrait. Son propre père.
Il fronça les sourcils lorsqu’elle agrippa son bras et son regard lui enjoignait de le lâcher, si elle ne voulait pas finir par le regretter. Elle avait beau avoir une bonne poigne, Arthur saurait s’en défaire d’un mouvement brusque. Il était préférable pour elle qu’elle ne testât pas sa colère…
« Dă-mi drumul imediat.* » Sa mâchoire était serrée. Il l’avertissait. Il ne le fera pas une fois de plus. « Alors on est deux. » C’était blessant. Ils se renvoyaient l’ascenseur, sachant à quel point cela allait rendre l’autre plus misérable et furieux encore. Arthur n’avait jamais été pris dans un jeu aussi immature que celui-ci. Au fond, il se détestait pour ne pas pouvoir avoir meilleur comportement à lui offrir.
*Lâche-moi immédiatement.
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Dim 19 Sep 2021 - 0:10
02.09.21 | sweet nothing ft. @arthur batthyány
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Dim 19 Sep 2021 - 14:53
TRIGGER WARNING : La scène décrite ci-après évoque les préliminaires d'une relation passionnelle et peut heurter la sensibilité de certain.e.s.
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Mer 3 Nov 2021 - 23:25
02.09.21 | sweet nothing ft. @arthur batthyány
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Jeu 4 Nov 2021 - 17:57
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Dim 21 Nov 2021 - 23:38
30.10.21 | sweet nothing ft. @arthur batthyány
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Lun 22 Nov 2021 - 0:16
TRIGGER WARNING : La scène décrite ci-après évoque les préliminaires d'une relation passionnelle et peut heurter la sensibilité de certain.e.s.
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Lun 20 Déc 2021 - 22:50
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Mar 21 Déc 2021 - 22:11
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Mer 29 Déc 2021 - 22:47
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Jeu 30 Déc 2021 - 10:35
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Mer 9 Fév 2022 - 22:26
HJ : J'ai pris la liberté de le terminer pour nous permettre d'avancer (parce que c'est ma faute si nous sommes à la traîne), mais sens-toi libre de le clore de ton côté aussi. Merci pour ce fabuleux RP de retrouvailles. Je n'aurais pas pu rêver meilleur Arthur.30.10.21 | sweet nothing ft. @arthur batthyány(moodboard) (place) (music) La glace emplissait ses poumons et chassait lentement le brasier qui les avait fait gonfler avec ivresse toute l’heure passée. L’odeur du vernis qui avait éclaté en même temps que les planches de bois épaisses s’immisçait entre eux et voulait ancrer leurs gestes sur les morceaux de table répandus tout autour. Les dalles de carrelage larges et épaisses solidifiaient l’étreinte de leurs deux corps épuisés et repus l’un de l’autre. Pourtant, Isabelle méprisait tous les arguments de la raison ; elle niait la vie amère de bon cœur et rendait à Arthur le baiser vrai qu’il lui donnait pour oublier, lui aussi, la rancœur à l’affût. Ils étaient courageusement lâches et chassaient tenacement les mots qui les rattrapaient résolument en se faisant taire. Pour étrangler les syllabes malheureuses dans sa gorge, le diplomate fit descendre son doigt entre ses seins et la fit frémir. Il la regardait sans la voir ; peut-être était-il hanté, lui aussi, par des peut-être et des souvenirs d’un futur qu’ils construisaient naguère à deux. Les lèvres tremblantes de froid et de nostalgie, Isabelle remarqua le naufrage dans lequel Arthur les avait précipités. Il était si facile pour autant d’oublier le froid du passé sous sa peau brûlante. Le garçon accrocha sa main dans la sienne et serra ses doigts au-dessus de leurs têtes lourdes de sommeil et de remords. Quelques années plus tôt, Isabelle aurait tout donné pour l’avenir qu’ils s’étaient promis l’un l’autre. Les souffles regagnés éloignaient la vision de bonheur conjointe, comme des nuages appelés à assombrir un ciel un peu trop bleu. Les dieux, jaloux, réclamaient à nouveau la séparation de leurs êtres.Il y a des choses qui ne changent pas. Qui ne changeront jamais. Elle se rappela. La Française pouvait bien se perdre dans un songe, rien ne changerait jamais les faits. Ils avaient raté l’occasion, ils étaient passés à côté. Ce à quoi elle voulait désespérément se raccrocher n’était qu’un rêve, et il filait entre ces mêmes doigts qu’Arthur enfermait avec repentance. De piètres regrets dont le goût doucereux devenait amer. Isabelle cessa de caresser sa hanche et relâcha sa main dans la poigne du Roumain. Elle tourna la tête pour observer les débris ; ils semblaient couler.« Comment pourraient-elles changer ? » Isabelle murmura, sentant son cœur se serrer dans sa poitrine.
Elle refusait de sentir les larmes de sel et d’amertume rouler sur ses joues. Pas devant lui. Les paillettes d’or tremblaient lorsqu’elle ramena son pied en arrière et qu’elle pliait son genou sur le flanc d’Arthur pour se redresser. L’entreprise sembla déstabiliser le garçon qui se recula dans son plus simple appareil, et la regarda se redresser. La chevelure brune tombait devant sa tête penchée en avant et elle évitait son regard pour rabattre les pans de sa robe sur sa poitrine et la cacher. Dans l’empressement, elle semblait avoir perdu ses escarpins dorés et Isabelle les cherchait dans les décombres sans prêter plus attention à l’homme qu’elle aimait encore.« Certaines choses sont irréparables. Comme certains sont incapables de changer. »
Elle sautillait, un pied perché sur l’aiguille de sa chaussure, l’autre nu. Elle trouva bientôt sa jumelle et l’enfila en s’appuyant sur une autre table qui se tint fermement sur ses quatre pieds (elle avait vu le sort de sa congénère et ne voulait visiblement pas se risquer à froisser la Française).« Pour cela, il faudrait d’abord prendre ses propres décisions. »
Elle commença avec une vieille rancœur. Il ne faisait aucun doute que les parents du Roumain avaient toujours eu beaucoup à dire sur leur relation. Après tout ce qu’elle avait vu, tout ce qu’elle avait vécu à la recherche des Joyaux, c’était indéniable.« Merci. Je n’aurais pas pu mieux me rappeler pourquoi nos chemins devaient prendre des directions différentes. »
Lui tournant le dos, elle ajusta son chignon défait avant de le détacher complètement et de lever une main arquée pour rompre l’enchantement ; une lueur violette enveloppa les murs en commençant par celui sur lequel elle avait dirigé sa magie et le sortilège qui avait étouffé leurs retrouvailles disparut sans un bruit pour étouffer le bruit tonitruant de leurs regrets qui s’écrasaient sur le sol.« J’aurais voulu te souhaiter beaucoup de bonheur, mais c’est impossible. Tu y as veillé il y a sept ans. Je suis certaine que nous nous reverrons, Cher Collègue. »
Elle lui jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, un fin sourire malhonnête plaqué sur ses lèvres. Puis, sans plus attendre, elle abandonna le jeune homme qui s’était rhabillé et monta les marches qui ouvraient sur ses appartements privés ; elle fit pivoter la lourde porte, la referma aussitôt derrière elle et s’appuya pour écouter les pas du garçon s’éloigner, le cœur au bord des lèvres.
Les débris de bois abandonnés dans la salle pleuraient un renoncement contre lequel ils avaient voulu lutter. Pauvres fous qu’ils étaient.
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Re: sweet nothing feat. arthur [TERMINÉ]
Jeu 10 Fév 2022 - 12:25
02.09.21 | sweet nothing ft. @Isabelle D'EssenaultElle s’abattit sur eux, froide et insensible. La réalité n’en avait que faire de leurs émois et de leur peine. Elle voulait s’imposer, dure et franche, impossible à ne pas remarquer. Un jour ou l’autre, il faut la regarder droit dans les yeux et admettre l’importance de son existence. Ils n’auront eu pour eux que quelques minutes de répit avant de se voir plongés de nouveau dans les abysses de la rancune. Car ils en possédaient beaucoup trop pour que leur relation fonctionne un jour. Isabelle fut la première à rompre cette connexion momentanée entre eux, réminiscence de leur amour passé qui, vicieux, traînait dans les bas-fonds de leurs âmes blessées. Malgré cela, il ne pouvait pas lui en vouloir de leur imposer cette distance, laissant pleinement comprendre au Roumain qu’elle était toujours et à jamais meurtrie par sa décision juvénile. Sept années n’avaient pas suffit à apaiser sa rage donc une brève rencontre physique, aussi fusionnelle et passionnée soit-elle, n’avait aucune chance d’y survivre. Il se recula pour la regarder, silencieux. La Française pouvait aisément en témoigner, Arthur était rarement des plus loquaces lorsque la colère s’imposait entre eux. Il avait pour habitude de faire quelques pas en arrière et de garder un silence plus froid et dérangeant que mille reproches. En la voyant s’habiller dans la hâte, le visage teinté de regret, il devint muet. Car que pouvait-il dire qui serait un tant soit peu susceptible de changer la donne ? Absolument rien. Il aurait bien aimé être envahi par la colère face à de telles accusations - même si elles possédaient un fondement solide - mais rien ne venait. Cette discussion, il l’avait déjà eue et la répéter ne ferait qu’amplifier un malaise déjà bien difficile à surmonter entre eux. Le Roumain savait pourtant avoir changé. En pire, probablement. Côtoyer Isabelle et fréquenter Hungcalf avait ouvert ses esprits et balayé la froideur qui émanait de lui et que Durmstrang avait enraciné profondément dans son être. Mais depuis qu’ils s’étaient quittés, elle avait repris son trône sans même qu’il ne se batte. De douceur, il n’en manifestait plus aujourd’hui qu’à de rares occasions et entre des bras dont l’être qui y était attaché importait peu pour lui.
« Mais avec plaisir, tu le sais bien. » Il s’autorisa une phrase, aussi cinglante que le regard que lui portait la toute nouvelle enseignante d’Hungcalf. Il ne comprenait pas réellement ce que ces mots voulaient dire, mais il pouvait constater que son empressement à le jeter hors de sa vie venait d’une faiblesse qu’elle ne voulait plus se permettre d’avoir. Il était la sienne et dorénavant, comme elle le soulignait si bien elle-même, ils seraient forcés de cohabiter entre les mêmes murs, agrémentant leurs rencontres de signes de têtes respectueux et de discours faussement polis. Voilà tout ce à quoi ils étaient réduits désormais : des collègues. Il n’en fallut pas plus pour que le diplomate se redresse à son tour et s’habille en hâte, accordant tout de même un certain soin à sa présentation finale. Il était hors de question qu’il sorte de cette salle débraillé, comme si le moindre souvenir persistait encore via les plis de sa veste. Il ne la salua pas, n’y voyant aucun intérêt autre que celui de relancer une jouxte verbale dont aucun ne sortirait vraiment gagnant. La porte franchie, tout sort annulé, il contracta sa mâchoire l’espace de quelques secondes puis partit en ne laissant aucune trace sur son visage de ce qui venait de se produire. Isabelle serait sûrement d’accord avec lui : cela n’a jamais existé.TERMINÉH.J. : je te laisse indiqué qu'il est terminé dans le premier post ? :P
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