Pretty Woman (terminé)

13 juillet 2021

La petite main de ma fille dans la mienne, je tente de presser le pas autant que possible. Pour au moins la cinquième fois depuis que nous sommes parties de la maison, je demande.

- Tu es sûre que tu ne veux pas que je te porte ? Maman va être en retard tu sais...

Je ne sais pas si c'est de moi ou de son père qu'elle tient son entêtement mais Chloë secoue la tête d'un air déterminé.

- Non ! Je suis pas un bébé !

Selon moi, c'est une affirmation discutable. Je veux bien admettre qu'à bientôt deux ans et demi, elle laisse l'apparence de poupon derrière elle pour ressembler de plus en plus à une petite fille mais je crois que même à dix-sept ans elle sera toujours mon bébé. Mais ce n'est certainement pas le moment d'en débattre avec elle maintenant et je me contente d'un soupir résigné alors que je consulte une nouvelle fois l'heure sur mon téléphone.

S'il ne s'agissait que de retrouver Barth à la boutique pour en poursuivre l'aménagement avant l'ouverture, ce ne serait pas bien grave. Je ne suis pas à un quart d'heure près et lui non plus. Mais ce matin c'est différent. J'ai rendez-vous à Londres avec une cliente et j'aimerais bien ne pas avoir trop de retard pour une fois.

Sitôt que j'ai ~~enfin~~ déposé ma fille à la crèche, je me dépêche de transplaner pour repasser à Linden Cottage et prendre tout ce dont j'ai besoin. De quoi noter pour ne rien oublier des demandes de cette nouvelle cliente, quelques échantillons de tissu et des photos de mes créations à titre d'exemple pour avoir une base sur laquelle travailler. Ensuite direction Londres en poudre de cheminette, une dizaine de minutes de ~~course~~ marche et me voilà enfin devant la porte de Callie Muller. En attendant qu'on vienne m'ouvrir, je consulte à nouveau l'heure. Je n'ai qu'un petit quart d'heure de retard, pas si mal quand on me connait...

Calliope avait prit sa matinée. C’était un fait assez rare pour être souligné, il fallait le reconnaitre. D’ailleurs, quand elle avait soumit sa demande au juge Axton, il l’avait regardé avec l’air de celui qui tombe des nues avant de la chasser de son bureau en vociférant qu’elle avait mille jours de congés à prendre et qu’elle ferait bien de prendre une semaine et pas une mâtiné, qu’il en avait marre d’avoir le services des ressources humaines sur le dos…

Puisqu’elle avait le temps, elle s’était fait un café dans la jolie cafetière italienne offerte par son cousin. L’odeur avait envahit l’appartement et Calliope profitait de l’infusion pour faire un brin de ménage, baguette en main. Il faisait beau mais pas trop chaud, elle avait ouvert en grand les fenêtres de son appartement londonien et elle avait fait de la place au salon pour recevoir celle qui lui avait été recommandée par la vieille tante Agneas.

Calliope Muller avait toujours été légèrement mal à l’aise avec cette vieille femme. Sa façon de regarder la fille de Kenneth lui avait toujours fait pensé qu’elle savait. Mais à côté de ça, Callie avait toujours été particulièrement passionnée par son goût incroyable pour la mode. Si la Muller tenait son amour de l’art par sa femme, elle tenait son amour de la mode d’Agneas à n’en point douter…

Calliope avait bu une tasse de café mais conservé le reste pour recevoir correctement la dénommée Colquhoun. Couturière, créatrice, elle faisait des merveilles semblait il. Des merveilles peut être, mais elle était en retard. Et quand Calliope lui ouvrit et qu’elle constata sa coiffure que la très classique Muller aurait sans doute qualifié de « loufoque » elle se demanda qui donc sa grand-tante lui avait envoyé.

- Bonjour Mademoiselle Colquhoun. Entrez, je vous en prie.

Paroles aimables mais sur son visage on pouvait lire un mélange d’étonnement et d’agacement qu’elle ne cherchait même pas à dissimuler.

Il y a deux sortes de Muller. Ceux qui sortent du rang et avec qui je m'entends à merveille - Sasha, Caël, Scylla... Et puis il y a les autres. Et à en juger par l'expression sur le visage de Calliope, je dirais qu'elle fait partie de cette seconde catégorie. On repassera pour un premier contact réussi. Tant pis, je ne me laisse pas démonter pour autant par son agacement évident. Je connais mes qualités. La ponctualité n'en fait pas partie mais mon travail lui est toujours irréprochable et je compte bien le lui prouver si elle m'en laisse l'occasion.

J'entre donc dans l'appartement à son invitation et la suis dans son salon. La décoration épurée de la pièce, les couleurs neutres, le style très classique et chic me donnent déjà un bon aperçu de ses goûts et de la direction à prendre pour lui proposer quelque chose qui pourra lui correspondre. Cependant tant qu'elle n'a pas formulé de demande précise, je préfère ne pas trop m'avancer. Rien ne dit qu'elle ne veuille pas changer de l'ordinaire justement. Et même si elle souhaite rester fidèle à son style, il y a une grande différence entre créer une tenue pour tous les jours ou pour une occasion particulière. Aussi je l'interroge sans perdre plus de temps.

- Avez-vous déjà une idée de ce que vous souhaitez ?

Je suis persuadée que c'est le cas et en réalité ma question a davantage pour objectif d'avoir moi-même plus de précisions. Quelque chose me dit que je vais avoir affaire à une cliente exigeante et que je n'aurai pas vraiment le droit à l'erreur. Mais c'est un défi que je suis prête à relever.

Calliope détestait être en retard. Et elle détestait également que ceux avec qui elle avait rendez-vous puissent l’être également. A ses yeux, cela démontrait clairement un manque de sérieux. Voir un manque de professionnalisme s’il s’agissait d’un rendez-vous dans le cadre du travail. Aussi, alors qu’elle recevait la jeune couturière dans son salon, son ton était peu cordial, même si ses paroles restaient aimables.

Il n’y avait pas que ça pour rebuter la Muller. Elle avait ouvert la porte et n’en avait pas cru ses yeux tant il y avait de … couleurs. Il y en avait partout. Littéralement partout. Et pas des pastels doux, pas des teintes neutres non. Du fuchsia, du tape à l’oeil. Jusque dans ses cheveux… L’opposé que Calliope qui avait les cheveux foncés, lissés par un chignon des plus classique, assorti à une robe noire fourreau qui lui arrivait au dessus des genoux.

L’assistante de justice prit sur celle pour éviter tout commentaire sarcastique et laissa la jeune femme rentrer avec tout le matériel qu’elle avait apporté. Calliope avait déjà préparé la table basse en bois, d’habitude décorée de bougies, pour pouvoir monter dessus si cela s’avérait nécessaire. Si Agneas ne lui avait pas expressément conseillé la Colquhoun… Mais la vieille femme lui avait tant vanté ses mérites qu’elle se devait d’essayer.

- Il me faudrait une robe de soirée et quelques tenues de travail.

Répond elle alors que la couturière l’interroge. Elle se permet d’ajouter :

- J’aimerais des tenues qui sortent de l’ordinaire sans tomber dans l’excentrique voyez vous. Ni dans le vulgaire. Les maitres mots seront donc classe et originalité. Et sans couleur extravagante.

Se croit elle obligé de préciser. Elle n’a pas envie de ressembler à un petit arc-en-ciel comme la jeune femme qui lui fait face. Calliope aime la mode mais dans ce qu’il y a de précis, exquis. Elle n’aime pas les tenues m’as-tu-vue, pas plus que les couleurs criardes. Les assistantes de justice qui se présentent en tailleurs rose fuchsia lors de leur premier jours de stage… merci mais non merci.

- Je peux vous proposer un café ? Enfin, si vous êtes disposées à attendre qu’il passe. Celui-ci n’aura pas survécu à votre attente.

En effet, le café que Calliope avait préparé en avance pour accueillir la jeune femme est devenu froid. Et tout le monde sait qu’un café réchauffé, c’est très mauvais.

Dim 12 Sep 2021 - 18:52

L'animosité de la Muller à mon égard est palpable. Mais il en faut plus que ça pour me faire perdre mes moyens. Entre mes origines moldues et mon style excentrique, j'ai plus d'une fois dû faire mes preuves pour démontrer ma valeur en tant que créatrice. Et j'y suis parvenue à chaque fois. J'ai bien l'intention que les choses ne soient pas différentes cette fois-ci.

Je laisse donc mon hôte m'exposer ses besoins. Une robe de soirée et des tenues plus classiques pour le travail. Je note sans broncher sa critique à peine voilée de mon apparence. Je me fiche bien de ce qu'elle peut en penser et je n'avais pas besoin de ces précisions pour savoir qu'un style similaire ne lui conviendrait pas. Je ne relève pas non plus sa remarque concernant mon retard et je me contente de décliner poliment son offre.

- Ça ira, je vous remercie.

Je sors une pochette de mon sac et j'ajoute aussitôt, entrant dans le vif du sujet.

- Le plus simple est que je vous montre quelques photos de ce que j'ai réalisé auparavant et vous pourrez me dire ce que vous préférez.

Si elle était plus ouverte et qu'elle me faisait davantage confiance, je lui proposerais de jeter un œil à sa garde robe pour me faire ma propre idée de son style et improviser en fonction, mais je doute qu'elle se laisse convaincre de me laisser ainsi carte blanche.

- Parfait, installons nous, dit-elle en m'invitant à prendre place sur le canapé en face de la table basse.

Je lui adresse un sourire et sitôt assise, j'ouvre ma pochette pour commencer à sélectionner les photos qui me semblent le mieux correspondre à ce qu'elle souhaite. Je les lui tend au fur et à mesure pour la laisser les regarder et je ne tarde pas à préciser.

- N'hésitez pas à me dire s'il y a un détail en particulier que vous souhaitez que j'intègre ou au contraire que j'évite.

Sam 18 Sep 2021 - 13:11

Calliope n’était pas de celles qui pensait que le fait de payer, que le fait d’avoir de l’argent lui donnait tout les droits. Enfin… un petit peu quand même. Mais pas que. Il y avait également la noblesse de sa naissance, enfin, selon la version officielle dirons nous et son statut social conféré par un poste au magenmagot qu’il était rare d’obtenir aussi jeune dans une carrière. Surtout lorsqu’on était une femme.

Mais en l’espèce, ce n’était absolument pas cela qui la rendait insupportable. Elle était tout simplement irritée par les personnes qui n’avaient pas la même rigueur qu’elle. Et il semblait que ce soit le cas de la jeune femme venue pour lui confectionner quelques tenues. Aussi, pouvait elle vraiment avoir confiance pour avoir cette robe avant l’anniversaire de Secunda ?

Agneas avait vraiment vanté les mérites de Fiona et c’est pour ça que Calliope ne fit pas machine arrière comme elle aurait sûrement pu le faire en temps normal. Et maintenant qu’elle était installée devant les photos magiques des tenues de la jeune femme, elle comprenait mieux pourquoi sa grande-tante avait tant insisté. La couturière lui donnait ses instructions mais Calliope les avait à peine entendu tant elle était sous le charme de certaines robes qu’elle voyait s’animer sous ses yeux.

- C’est… magnifique.

Du reconnaitre la Muller en prenant en main les photos qui lui sont tendues. Même si toutes ne correspondent pas au style de la jeune femme, elle doit reconnaitre que les tenues sont splendides. Rapidement, les mains de l’assistante de justice font un tri. Exit les couleurs criardes et ce qu’elle trouve trop fanfreluché.

- J’aime beaucoup celle-ci mais le décolleté associé au dos nu me dérange.

Dim 3 Oct 2021 - 15:27

L'attitude de Calliope Muller change aussitôt qu'elle commence à regarder les photos que je lui tends. De toute évidence, elle apprécie ce qu'elle voit et ne regrette peut-être plus autant d'avoir fait appel à moi. Je ne crie pas tout de suite victoire pour autant et je la laisse faire son tri, observant attentivement les créations qu'elle écarte ou celles qui semblent au contraire attirer son attention. Elle me désigne finalement un robe de soirée en particulier.

- J’aime beaucoup celle-ci mais le décolleté associé au dos nu me dérange.

Effectivement le décolleté de cette robe est particulièrement plongeant et je suis assez d'accord pour dire que ça ne correspondrait pas au style de ma cliente. Je souris.

- Je peux tout à fait vous proposer un décolleté moins prononcé.

C'est d'un ton aimable, contrastant avec son accueil un peu plus tôt qu'elle acquiesce.

- Oui, ça me paraitrait plus... raisonnable.

Je hoche la tête, les idées commençant déjà à prendre forme dans mon esprit. J'ouvre le carnet que j'ai apporté pour prendre des notes et sors un crayon avec lequel je commence à esquisser un croquis grossier pour illustrer mes explications.

- Que diriez-vous d'élargir la ceinture pour arrêter le V du décolleté à peu près à ce niveau là, dis-je en dessinant au fur et à mesure. Peut-être avec quelque chose de plus drapé pour donner plus de légèreté.

Poursuivant sur ma lancée, je continue mon croquis pour lui donner un aperçu plus général sur ce que j'ai en tête.

- Vu les modèles que vous avez écartés, je serais d'avis de simplifier la jupe également, en partant sur quelque chose d'uni et plus fluide.

Jeu 14 Oct 2021 - 21:52

Calliope est de celles qui savent ce qu’elles aiment, ce qu’elles veulent. Il est rare de la voir hésiter et à cet instant précis, ses doigts se font habiles et trient les photos après un simple coup d’oeil. Gauche celle qu’elle apprécie, à droite celle qu’elle ne pourrait pas imaginer porter. L’une d’entre elle attire particulièrement l’attention de la jeune Muller qui la montre à la styliste mais en soulignant ce qui la dérange.

- Je peux tout à fait vous proposer un décolleté moins prononcé.
- Oui, ça me paraitrait plus... raisonnable.

Elle hoche la tête en répondant rend la photo la Colquhoun et continue à trier les photos qu’elle a entre les mains avant de tourner son regard vers le carnet sur lequel griffonne son interlocutrice. Son regard va du croquis à la photo originelle à plusieurs reprises et finalement Fiona explicite ses idées. Au plus elle parle et dessine, au plus Calliope se rend compte que le modèle initial est fortement retouché.

- Pourquoi pas oui…

C’est vrai que le bas de cette robe était très travaillé et même si elle l’aimait bien, ce que dessinait la jeune femme avait également beaucoup d’attrait. Le coude sur sa cuisse, le menton sous sa main, la jeune femme essaye d’imaginer ce que va pouvoir donner cette robe… Elle demande tout de suite après :

- Et pour la matière, vous pensez à quoi ?

Demande-t-elle d’un ton sincèrement intéressée par ce que va lui proposer la jeune femme. La jeune femme s’interroge sur la prochaine occasion de porter une telle robe. Le mariage de sa meilleure amie tardait à arriver et si il finissait par se dérouler en pleins hiver elle préférait éviter une tenue aussi peu couvrante.

Mar 2 Nov 2021 - 14:10

Encouragée par la réaction positive de Calliope je poursuis mon croquis et bientôt la robe que j'ai dessinée n'a presque plus rien à voir avec la photo qui l'a séduite à l'origine. Mais elle semble plaire à ma cliente qui observe attentivement la progression de mon croquis. Elle m'interroge alors sur le tissu que j'envisage et je m'accorde un instant de réflexion avant de répondre.

- Il faudrait quelque chose de vaporeux et léger. Peut-être de la mousseline de soie ? Il faudrait aussi un peu de couleur pour éviter que l'ensemble ne soit trop terne.

Me souvenant de sa remarque sur les couleurs extravagantes, je m'empresse d'ajouter pour la rassurer.

- Rien de trop voyant rassurez-vous. J'ai apporté quelques échantillons, je vais vous montrer.

Je fouille à nouveau dans mon sac pour en sortir une sorte de classeur souple dans lequel sont rangés tous les échantillons de tissus avec lesquels je travaille. Il ne me faut qu'un instant pour l'ouvrir à l'intercalaire répertoriant la mousseline de soie et je présente les couleurs possibles à la Muller.

- Ce genre de rouge par exemple, dis-je en désignant un échantillon carmin au milieu du nuancier. Cette couleur vous mettrait particulièrement en valeur tout en restant classique.

On pourrait penser que je cherche à la flatter mais je le pense sincèrement. Avec ses cheveux châtain foncé, ses yeux bruns et son grain de peau, ce serait la couleur idéale et je suis convaincue qu'une telle robe ne ferait que renforcer cette prestance qui se dégage déjà dans sa façon de se tenir.

Lun 8 Nov 2021 - 20:53

Calliope en tant qu’esthète ne peut qu’apprécier la robe qui se profile doucement sous les traits de crayon de l’excentrique jeune femme. Pourtant la Muller s’interroge parce que la robe ne ressemble en rien à celle dont elle était inspirée et Calliope a encore du mal à se projeter, d’où les questions qui trouvent rapidement des réponses par la voix de la styliste. La mousseline de soie trouve grâce auprès de l’héritière qui apprécie beaucoup ce tissu noble.

Quant à la couleur, la styliste préconise de se défaire du noire pour choisir quelque-chose de plus voyant et évidemment Calliope craint qu’on ne lui propose une des couleurs criarde qui couvre la tête de la Colqhoun mais elle est vite rassurée par les échantillons qui lui sont présenté ainsi que par la couleur carmin qui lui est proposé.

- Puis-je ?

Sans vraiment attendre la réponse de la styliste, la jeune femme se saisit du catalogue présenté pour le poser sur ses genoux et toucher la mousseline délicate. La matière lui plait beaucoup. La couleur aussi mais pas autant que celle juste a côté, légèrement plus foncée qu’elle désigné du doigt.

- Et celle-ci ? Qu’en pensez vous ?

L ‘échantillon qu’elle montre tire d’avantage sur le bordeaux, une couleur plus classique qu’elle a d’avantage l’habitude de porter. Calliope aime l’élégance, elle aime être regardée mais elle n’est absolument pas du genre m’as-tu-vue. Surtout qu’elle désigné cette robe au mariage de sa meilleure amie et elle n’aimerait pas voler la vedette à Secunda.

Si elle était réticente à mon arrivée, Calliope semble de plus en plus convaincue par ce que je lui propose. C'est souvent comme ça avec un certain type de clientèle auquel la Muller appartient. Quand ils me voient arriver, ils me jugent immédiatement à mon style. Mais quand ils voient mon travail, ils changent d'avis et reconnaissent finalement mon talent.

C'est exactement ce qui est en train de se passer avec Calliope. Mon croquis ainsi que le choix des tissus semblent réellement l'emballer. Je la laisse prendre mon nuancier pour étudier les couleurs de plus près et alors qu'elle me désigne une teinte de rouge un peu plus soutenue que celle que je lui ai montrée initialement, je ne peux que hocher la tête en signe d'approbation.

- Cette couleur vous irait très bien.
- Bien, partons là dessus dans ce cas.

Je souris. Nous avons un croquis, un tissu, il ne me reste plus qu'à me mettre au travail. Mais je me souviens que ma cliente a également mentionné des tenues de travail. Je reprends donc mes photos pour commencer à en rassembler qui pourraient l'intéresser tout en l'interrogeant.

- Vous m'avez dit également souhaiter des tenues de travail. Vous cherchez un style en particulier ?

Impatiente, Calliope se languit de voir la robe qu’elles ont imaginé prendre vie. Elle a hâte de la porter même si elle la réserve pour un jour qui sera peu heureux… Il faut dire que pour Calliope les mariage représentent tout ce qu’elle veut et ne pourra jamais avoir. Alors forcément elle éprouve toujours quelques difficultés à les traverser. Mais au moins pourrait elle se consoler d’une magnifique robe qui viendra garnir une garde-robe déjà trop remplit.

- Vous m'avez dit également souhaiter des tenues de travail. Vous cherchez un style en particulier ?

Calliope qui avait le regard dans le vide, quelque part entre la cheminée et le porte-cape qui ornait l’entrée. Elle cligna des yeux avant de se rendre compte qu’on lui avait adressé la parole et qu’il fallait qu’elle réponde. Il était rare qu’elle se laisse ainsi aller à ses émois mais il était vraiment de bon ton de changer de sujet.

- Euh… oui. Oui, vous avez raison. Voyons…

Calliope se penche pour récupérer le portfolio de la jeune femme et l’ouvrir sur ses genoux. Puis finalement le repose et se lève.

- Je vais vous montrer ça sera plus simple. Suivez-moi, je vous prie.

L’appartement est assez grand mais cela dit les deux jeunes femmes se retrouvent rapidement dans le dressing de la Muller. Elle ouvre quelques armoire de bois noble. Les vêtements sont triés par couleur et on voit rapidement les tendances : du noir, du bleu marine, du bordeaux… Des coupes cintrées. La jeune femme sort quelques tenues proprement installées sur des cintres, impeccablement repassées…

- Comme vous pouvez le constater, mes tenues sont assez classiques mais répétitives…

Je pensais au début de ce rendez-vous que ce ne serait pas possible mais finalement c'est Calliope elle-même qui prend l'initiative de me conduire dans son dressing. C'est la façon dont je préfère travailler, m'imprégner du style du.de la client.e et improviser. J'observe attentivement les tenues qu'elle me sort de l'armoire ainsi que celles qui y sont rangées. Il est vrai que c'est très classique et même un peu austère pour certains modèles. Mais je crois pouvoir lui proposer quelque chose d'intéressant sans que ce soit trop extravagant non plus. Au bout de quelques minutes d'observation, je me tourne à nouveau vers la Muller.

- Je devrais pouvoir vous proposer un peu plus de variété. Combien de tenues vous faudrait-il ?
- Une dizaine au moins, l’argent n’est pas un problème, répond-elle aussitôt.

Je hoche la tête tout en prenant quelques notes sur ce que j'ai pu observer de la garde-robe de la jeune femme. Une dizaines de tenues, ça va me prendre un peu de temps, mais ce n'est pas un problème non plus. J'aime mon travail et je ne crains pas d'être surchargée.

- Très bien. J'ai tout ce qu'il me faut. Je vous ferai parvenir des croquis pour les tenues de travail par hibou d'ici demain, ainsi qu'un devis. Si c'est bon pour vous, je me mets au travail et je devrais pouvoir vous livrer la robe d'ici une semaine et la dizaine de tenues dans la quinzaine qui suit.

D'aucuns pourraient penser que j'ai oublié une étape majeure de la confection sur mesure mais grâce à mon don, je n'ai pas besoin de prendre les mensurations de mes client.e.s. C'est plutôt pratique et ça réduit considérablement les délais puisque je n'ai pas besoin d'attendre des rendez-vous d'essayage pour avancer mon travail. Quant aux éventuels enchantements à ajouter à mes créations, je lui en proposerai une liste avec chaque croquis et elle n'aura qu'à me signaler ceux qui l'intéressent.

- C'est parfait ainsi. Je vous raccompagne ?

L'entretien avait été court, une heure. Peut être même moins. Mais Calliope avait l'air satisfaite quand je quittais ses appartements. Elle le serait plus encore lorsqu'elle récupererait le fruit de mon travail.

Pretty Woman (terminé)

Pretty Woman (terminé)

Re: Pretty Woman (terminé)

Re: Pretty Woman (terminé)

Re: Pretty Woman (terminé)

Re: Pretty Woman (terminé)

Re: Pretty Woman (terminé)

Re: Pretty Woman (terminé)

Re: Pretty Woman (terminé)

Re: Pretty Woman (terminé)

Re: Pretty Woman (terminé)

Re: Pretty Woman (terminé)

Re: Pretty Woman (terminé)

Re: Pretty Woman (terminé)

Re: Pretty Woman (terminé)