16.08.21 | retrouvailles inattendues ft. @ivan malkov

(moodboard) (music) Pour les regards les plus attentifs, la nature offrait une des plus grandes magies ; elle changeait plus spectaculairement que le permettaient de nombreux charmes de métamorphose. Un bourgeon se colorait de ses plus beaux pétales avant de se muer en fruit. On aurait pu penser que la professeure de transmutation était venue pour admirer la féerie d’un tel tableau en la voyant flâner dans les rayonnages de la serre immense. Ce n’était pourtant pas la raison de sa présence dans les jardins botaniques de la capitale des Hautes Terres d’Ecosse. Feignant l’oisiveté et la badauderie, la Française élégante détaillait les fleurs avec concentration : il ne fallait pas qu’elle se trompe. De nombreux visiteurs étaient venus se prélasser sous un soleil étonnamment clément et Isabelle regrettait déjà de ne pas avoir fait effraction dans les lieux pour s’emparer des pistils indispensables à la nuit tombée. Glaner les pistils sous les rayons du soleil. Elle s’efforçait de se remémorer les instructions pour ne pas perdre son calme quand un visiteur s’approcha pour lui parler : “This place is brilliant, int it no?” La professeure dévisagea le grand blond qui lui souriait avec assurance ; il était certainement originaire du pays et ne semblait partager sa passion des fleurs que pour celles qu’il avait fait dessiner à l’encre sur son bras : les épines couraient autour de son poignet et remontaient jusqu’à son avant-bras, où la promesse d’une tête de mort épousait les courbes de son biceps. Courtoise, la sorcière remonta la bretelle de son sac à main sur sa chemise claire et sourit à l’inconnu audacieux ; elle n’avait pas besoin qu’il lui parle beaucoup plus longtemps pour comprendre ce qu’il était venu chercher. Plus intéressée par la fleur qu’elle venait de trouver que par le courtisan, l’enseignante préféra caresser les feuilles de son regard. “It is beautiful.” Sans un regard, la jeune femme murmura le charme du Confundus pour ensorceler le mortel à son insu : “Cofundo!” Puisqu’elle ne cherchait pas à compliquer les effets du sortilège, la jeune femme ne ressentit pas le besoin de rester concentrée et elle attrapa aussitôt une des fleurs pour en couper les pistils d’un geste sec. Une petite fiole en verre quitta la poche cachée dans sa jupe volante et elle la débouchonna promptement pour y glisser le gynécée avant de fermer le flacon et de le ranger là où elle l’avait trouvé. “Have a lovely day.” Elle lança à l’attention du moldu en rejoignant l’antichambre qui donnait dehors ; le jeune homme regardait toujours la plante de ses yeux nébuleux quand la porte se referma derrière elle. Isabelle passa à côté d’un jardinier qui était occupé à tailler un grand arbuste ; de nombreuses fleurs séchées terminaient dans la poubelle qu’il semblait traîner partout avec lui. Un peu plus loin, l’entrée du zoo accueillait des dizaines de personnes qui attendaient leur tour pour payer le ticket d’entrée. La jeune femme sursauta en sentant quelque chose d’humide venir soulever l’arrière de sa jupe pour se coller à ses jambes ; un chien impressionnant reniflait ses mollets, visiblement très intéressé par son odeur. Le pitbull avait l’air jeune et très vigoureux. La jeune femme reserra la poigne sur son sac à main et regarda autour d’elle à la recherche de son propriétaire. Une voix familière attira son attention en appelant le canidé qui fila à sa place sans demander son reste. Les pupilles de la jeune femme s’éclaircirent lorsqu’elle reconnut le propriétaire du chien. Ce chien me disait bien quelque chose… Elle avança de quelques pas pour le rejoindre à mi-parcours, mais elle ne put s’empêcher de rouler ses yeux dans leurs orbites en entendant le surnom qui la faisait toujours grincer des dents.

“Ivan ! It’s so good to see you!”

Le sobriquet lui avait presque fait changer d’avis, mais elle l’enlaça pour lui dire bonjour sous les yeux protecteurs de Neski (qu’elle avait surnommé Nesquik).

“I thought you went back to Russia after your club closed in London. How are you?”

Isabelle passa une main dans ses cheveux pour redonner du mouvement à ses ondulations patinées.

“It has been something like four, maybe five years already?”

16.08.21 | retrouvailles inattendues ft. @ivan malkov

(moodboard) (music) Quatre petites années avaient vu les visages se tirer, les trajectoires s’éloigner et les personnes changer. Elle était repartie en France lorsque ses recherches ne l’avaient menée nulle part. La déception avait cependant laissé un arrière-goût plus sucré, car elle savait dorénavant se défendre au corps-à-corps. Constamment en alerte, l’élégante brunette cherchait de nouvelles cordes à mettre sur son arc. Ivan semblait l’avoir compris, à l’époque, lorsqu’elle avait montré beaucoup de détermination face à son arrogance masculine. Elle avait grandement manifesté la résolution avec laquelle Isabelle était venue apprendre à se battre ; une qualité qu’il lui avait appris à maîtriser pour mieux se défendre. Isabelle avait poursuivi son enseignement à l’académie de Beauxbâtons, se prenant au jeu de la passation avec les étudiants de satin bleu. Et si ses voyages l’avaient de nouveau conduite à Londres, elle ne l’avait plus jamais revu. Bien que beaucoup d’eau ait coulé sous les ponts, il l’accueillit dans ses bras, le regard pétillant ; l’étincelle de la surprise chatoyait tant la nouvelle devait lui être bonne et elle passa d’un regard à l’autre. Isabelle reconnaissait l’accent que de nombreuses années passées dans la capitale britannique n’était pas parvenu à soumettre complètement ; il lui donnait envie de sourire, mais comme à son habitude, elle ne laissa ses lèvres s’étirer que pour le nécessaire.

“A brother, uh? I didn’t know you had a brother or do I forget?” Isabelle croisa les bras sur sa poitrine, ne souhaitant pas risquer de faire tinter le récipient dans sa poche en y donnant le moindre coup maladroit. “And did he find you a job in Inverness? That’s a long way to London, isn’t it?”

Sous couvert de naïveté, les questions de la jeune femme étaient toujours incisives. Elle avait eu vent de la fermeture de son club, en connaissait même la raison la moins officielle.

“Little old me? Well, not exactly. You probably remember I used to teach in France, don’t you? Why! I only recently found a new position as a professor, here, in Inverness. I only moved a couple of weeks ago.”

Nesquick recommença à renifler sa jupe (sans doute attiré par l’odeur qui avait tapissé les parois de verre du flacon qu’elle cachait) et la chercheuse s’agenouilla pour caresser véhément son thorax. L’animal sembla apprécier le geste et s’arrêta net dans son entreprise.

“So? Tell me everything! I was ever so sadden to be deprived of my favourite boxing teacher. I had hoped to warm up the old fists.”

Finalement, elle se redressa de tout son long et l’invita à marcher sur le chemin qui s’offrait à eux.

16.08.21 | retrouvailles inattendues ft. @ivan malkov

(moodboard) (music) De fleurs en fleurs, ils flânaient selon toute vraisemblance et ne se préoccupaient pas du monde qui les entourait. Les vieux amis renouaient le contact et s’informaient des événements les plus notables de leur vie. Si Ivan maniait le sarcasme sans pareil, Isabelle pesait chaque mot dans la balance ; il ne fallait pas divulguer une information superflue pour ne pas se mettre en danger plus tard. Une fine couche de sensibilité et d’ingénuité recouvrait chacun de ses gestes et chacune de ses questions. Aussi, la femme élégante se permit de lui donner un petit coup d’épaule en gardant les mains fermement cachées dans ses coudes ; elle lui offrit un sourire qui se voulait amusé et commenta le boniment avec déférence.

“Well, time is flying and I’m not getting younger.”

Elle préféra répondre sur le même ton et continuer d’avancer ; quelque chose l’intriguait dans cette rencontre inattendue, alors que la surprise se dissipait. Isabelle avait longuement observé l’homme rustre et pouvait imaginer qu’il ne faisait jamais quelque chose sans raison, lui non plus. La révélation ne tarda pas et elle fit mine de trouver la nouvelle absolument mondaine, quand, au contraire, son esprit travaillait déjà hâtivement à en tirer quelques avantages. Ainsi, Ivan avait trouvé un travail à Londres, près de son frère, et avait rejoint les rangs d’une unité spéciale du Ministère britannique pour chasser les loups-garous récalcitrants. Si Isabelle en apprenait seulement l’existence, elle ne fut pas surprise ; le vent tournait pour les êtres magiques dans le pays depuis déjà quelque temps. La jeune femme ignorait encore que son bon ami (@Asher Moore) avait également été détaché à ce service et le gouvernement ne semblait pas prompt à en faire la publicité.

“So she is. I’d be pleased to make her acquaintance. I gather she is naturally as feisty as her father was when he was younger.” Isabelle décocha un coup d’œil faquin. “Doesn’t Ivy take Transfiguration as a major?”

Elle fit mine de s’intéresser à sa fille pour déguiser la curiosité qu’elle avait pour son nouveau métier.

“Although, she is almost certainly disquieted when you go to work. Knowing her father might be harmed by a werewolf must have its toll on the young woman. How old is she now?”

Isabelle se pencha alors pour caresser Nesquick pour l’empêcher de sentir sa jupe. Elle le regarda s’éloigner pour uriner avec soulagement et reprit la marche aux côtés du chasseur de têtes poilues. Ivan grommela qu’elle lui avait manqué aussi et étira un sourire sur le visage de la Française.

“If I have, it was not for a class, but I admire your resilience. You see, I cannot exactly use my fists as much as you do in my line of work.” Elle tirait une nouvelle fois la couverture sur son expérience professionnelle pour en savoir un peu plus. “Do you often have to use them? Your fists? Or do you find your targets to be cooperative?”

La jeune femme fit la moue pour montrer qu’elle plaisantait.

“I’d love that. Message me next time you hit the hall, I’ll see if I can make myself available. Do you still have my number?”

16.08.21 | retrouvailles inattendues ft. @ivan malkov

(moodboard) (music) Un vent frais souleva la chevelure ondulée d’Isabelle et emporta un peu de son parfum de lilas et de groseille avec lui ; elle secoua doucement la tête pour empêcher ses longues mèches de recouvrir son visage fin. L’universitaire nota silencieusement que la fille d’Ivan devait être en première année ; elle se promit de croiser son chemin dans les mois à venir. Elle était sans doute le seul point faible du Russe monumental. Pour l’heure, cette information ne lui serait d’aucune utilité, puisqu’elle n’était pas en conflit avec lui ou le bureau pour lequel il œuvrait, mais la Française avait pris l’habitude d’imprimer ce genre de détails. Les D’Essenault ne laissaient rien à l’imprévu et aimaient se répéter qu’il fallait toujours être préparé.

“I suppose it is all relative. She’s most assuredly proud of her old papa.” Elle commenta à voix haute.

Pour sa part, les bleus et les blessures avaient toujours été grandiosement camouflés par ses parents. Elle n’était pas étrangère à la différence, ayant voyagé plus que ses congénères dans ses jeunes années seules. Sans sourciller, ni même insister déraisonnablement, la maîtresse Légilimancienne laissa son esprit sonder les pensées d’Ivan ; elle les découvrit bien gardées et comprit aussitôt qu’Ivan était plutôt avancé dans l’art opposé de l’occlumancie. Ne souhaitant pas attirer son attention, elle n’insista pas et concentra son attention sur les rosiers qui bordaient l’allée. La question rhétorique du boxeur lui tira un gloussement discret. Il l’informa qu’il devait la quitter et ne manqua pas de lui tirer une nouvelle moue lorsqu’il l’appela encore une fois “princesse”.

“Me too, Ivan.” Elle lui renvoya le compliment. “I most certainly will, old wolf.”

Le sobriquet prenait une tout autre allure, maintenant qu’elle savait ce qui occupait ses journées de travail. Isabelle donna une tape amicale sur son bras et fit mine de poursuivre son chemin dans une allée annexe. Sa jupe délicate tourbillonnait dans l’air alors qu’elle se penchait sur une rose pour en humer le parfum. Elle maintint les apparences une dizaine de minutes, puis décida qu’il était temps de rentrer s’occuper des pistils enfermés dans la fiole qui pesait dans sa poche. Sans se presser outre mesure, elle regagna l’université et sa salle de classe au rez-de-chaussée.

---FIN---

HJ : Merci pour ce doux moment. Je te laisse indiquer qu'il est terminé dans le titre du RP.