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last resort (oscar)
Ven 13 Aoû 2021 - 22:16
last resort,
08 août 2021, 18:35. (mood)
i never realized i was spread too thin 'till it was too late,
and i was empty within - hungry!
(tenue) L’ancienne usine a été reconvertie – dans la mesure où on peut affirmer qu’une reconversion aurait oublié quantité de machines laissées à rouiller, la faute d’une faillite entrepreneuriale dans laquelle les créanciers avaient décidé qu’une revente d’outils désormais désuets ne valait pas les démarches administratives à entreprendre pour vendre les objets à perte. La reprise de faillite faite par la banque n’a jamais fait l’objet d’une remise en valeur – le quartier n’a rien d’exceptionnel, outre un embourgeoisement qui arrivera bien tôt ou tard : le moment venu de remettre le bâtiment sur le marché pour la valeur seule de son terrain. En attendant, un club de boxe a été établi de façon informelle, toléré davantage qu’autorisé par les gestionnaires financiers qui n’y ont pas vu une réelle nuisance, encouragés en cela par un vice-président lui-même friand du sport. Le secret demeure dans les origines du magnat en devenir – son propre grand-père travaillait jadis dans le même genre d’usine que celle-ci, et s’adonnait lui aussi au sport emblématique des classes populaires britanniques.
À présent, les athlètes amateurs venus s’entraîner sont visiblement plus diversifiés qu’à l’époque de la popularisation de ce sport importé des prolétaires des villes industrielles du Nord de l’Angleterre, Manchester et Liverpool à leur tête. Il y a à peine soixante ans, celui qui t’assène présentement une pluie de coups que tu encaisses tant bien que mal aurait été interdit de résidence entre les cordons élastiques contre lesquelles tu le projettes toi-même avec violence. Et toi, t’aurais servi les cigarettes entre les gradins d’un spectacle, mais sans plus. Ton manque de technique est (presque) compensé par la force et les réflexes que te confèrent la lycane derrière tes prunelles, furieuse d’être attaquée et ne demandant qu’à riposter. D’un geste sans élégance, tu essuies la fine pellicule de sueur constellant ton front avant de cracher « My grandma hits – well she doesn’t hit at all but at least she doesn’t sucker punch me when I’ve asked for a break, jackass ». Tu râles par principe plus que par réelle conviction – Oscar t’a trouvée ici par hasard en avril, alors que tu voulais toi-même trouver un espace où laisser libre-cours à des besoins d’agressivité qui ne sont plus assouvis par la satisfaction dominante que t’apporte ton travail. Depuis deux mois, surtout, tes pas se teintent d’amertume face à celui qui te tient bien sagement en laisse, et si tu as attendu de trouver une faille chez lui, tu as fini par revenir bredouille, insultée et remplie de frustrations majeures.
L’endroit confère juste assez d’anonymat pour pouvoir frapper bien fort sans attirer les soupçons, perdue parmi les autres sportifs venus se défouler ou exorciser quelques démons en apprenant des moyens d’auto-défense. Les femmes ne sont pas majoritaires, mais il y en a assez pour que tu ne détones pas parmi les quelques autres silhouettes aux coupes androgynes, bien que tu sois de loin la plus tatouée du lot. Parmi les loubards aux airs de durs qui ont pourtant pour la plupart une mine avenante lorsqu’on les envoie bouler avec autant de grâce qu’un charretier, tu as trouvé une place qui te plait. Le même genre d’ambiance qui te rassure lorsque @Oswald Burgess et toi buvez un pot dans sa ville natale, loin des soupçons et des regards inquisiteurs, perdus entre les rires et les bavardages sonores de la classe populaire à laquelle tu n’appartiens pas. Mais tu sais ce que c’est, d’être une marginale, et ça te rassure, les éclats peu subtils mais tellement francs que tu y trouves. Comme ici – en la personne du gérant informel du club, celui qui gère l’accès aux ring bon-marché. « Time’s almost up. Next block’s coming in », vous annonce le moustachu à la voix rauque de fumeur invétéré. « One last round chief, come on », demandes-tu avec un air implorant. « I’ll knock his stupid smile off, I swear ». Et tu lèves une main droite en guise de signe de bonne foi, décidée à te défouler davantage avant de demander à Oscar l’appui que votre directeur t’a ordonné d’aller chercher, hier. « Unlikely, but you’ve got spirit. Make it quick », ordonne le Mancunian en levant les yeux au ciel, glissant une nouvelle cigarette entre ses lèvres sous le panneau indiquant clairement No smoking.
- trad:
« Ma grand-mère frappe - bah elle frappe pas du tout mais au moins elle me cogne pas en filou quand j'ai demandé une pause, connard »
« Le temps est presque écoulé. Le prochain bloc arrive. »
« Une dernière ronde chef, allez »
« Jlui efface son sourire idiot, promis »
« Improbable, mais t'en as dedans. Faites ça rapidement. »
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Re: last resort (oscar)
Jeu 26 Aoû 2021 - 14:48
Il y avait des constantes qui faisaient du bien, qui défoulaient et permettaient au diplomate de garder la tête froide malgré les évènements qui avait touché sa famille au début de l’été. Il y avait encore des soirées normales dans la vie du diplomate, des soirées qui ne consistaient pas à écouter les membres de sa famille – plus éloignée que proche, d’ailleurs – lui partager toute leur sympathie. L’Américain n’avait que faire de la pitié qu’on pouvait bien lui porter. Il avait perdu sa mère et s’il n’était pas seul dans cette douleur, les échanges avec ces frères et sa sœur s’étaient largement réduit depuis le quatre juillet dernier, ne se contentant que du minimum, du nécessaire, des choses qu’il était encore en mesure de gérer et de supporter. L’Américain était à fleur de peau, sur la défensive. Le diplomate avait rangé au placard son costume de politicien poli et s’était rapproché du gamin impulsif et colérique qu’il avait été dans sa jeunesse, peu sûr de lui, furieux, complètement perdu. Judith avait bien tenté de ramener à elle le combattant, de soulager ses peines et panser ses blessures mais rien de ce que l’ancienne Pie avait put entreprendre avait été suffisant pour apaiser totalement le boxeur pour qui la perte d’une mère se résumait à la perte presque entière du monde tel qu’il l’avait toujours connu. Un monde dans lequel son père prenait les décisions, où Ekwensu soutenait avec tout le sang-froid dont il était capable le patriarche lui aussi touché par cette terrible perte. Et malgré tout ces tourbillons d’émotions, de colère et d’incertitude, il restait encore des moments ou Oscar redevenait lui-même, provocateur, sûr de lui, prêt à en découdre avec l’adversité.
Cette adversaire, ce soir, c’était Lubia, sa partenaire diplomate qu’il avait trouvé ici au milieu du printemps. Les échanges répétitifs de coups et les discussions récurrentes autour d’une bière à leur suite avaient donné aux deux collègues une amitié appréciée, rafraîchissante et de plus en plus importante. Une amitié qui n’empiétait pas sur la vie intime du diplomate, une combattante qui ne venait pas ajouter sa pitié à celle de tous les autres, bien trop polis pour réellement partager ce qu’il pensait de l’esprit et la détermination de la défunte. Face à Lubia, Oscar n’était qu’une solide montagne de muscle au regard brillant d’éclat d’or, aux épaules solides et à l’esprit pragmatique. Face à Lubia, l’animagus ne retenait ni ses coups, ni ses provocations. Être face à Lubia, c’était l’une des choses les plus faciles dans ce monde qui ne tournait plus si rond.
Un petit sourire en coin se dessina à la commissure des lèvres du diplomate, alors que son homologue râlait encore pour la énième fois, ce qui ne l’empêchait nullement de montrer à son adversaire de quoi elle était réellement capable. La technique de boxe de l’Ukrainienne laissait encore à désirer mais cette dernière compensait largement avec une puissance déroutante et une détermination à en impressionner le plus baraqué des combattant des lieux. Bien heureusement pour lui, Oscar avait déjà vu bien pire. Il se contenta donc de répondre à la trentenaire, rebondissant sur ces paroles avec une provocation non déguisée et un amusement léger qui le soulageait un peu. « A good thing I’m not your Granny, then. Come on ! » lança-t-il, avant d’éviter l’attaque de sa partenaire dans un rire à présent bruyant et éclatant. Si seulement il ne manquait pas cette petite chose, ce détail qui avait jusque-là fait de lui quelqu’un de complet.
A la fin de l’attaque, le gérant des lieux vint leur dire d’en finir pour laisser la place aux suivants. Le sourire d’Oscar se fit un peu plus bêta à l’écoute de l’échange entre le chef et la combattante. Le diplomate ne pouvait pas enlever à sa comparse qu’elle se battait comme une louve, une louve déterminée, la rage au ventre et l’esprit totalement dans le combat. « Thanks chief, » répondit également l’Américain, bien trop ravi de pouvoir continuer encore quelque temps ces échanges de violence et de précision. Oscar n’aimait que trop l’ambiance qui régnait sur le ring, plus encore lorsqu’il avait l’avantage, lorsqu’il pouvait faire tourner son adversaire, qu’il pouvait retourner ses attaques contre elle, qu’il pouvait, en sommes, être le parfait petit connard. Oh Lubia arrivait largement à marquer des points, à toucher le boxeur et elle tapait aussi fort que d’autres de ces adversaires, mais Oscar avait l’expérience, la force et la technique qui manquait encore à son adversaire. Les derniers coups échangés furent intenses et aucune pose ne fut accordée ni à l’un, ni à l’autre. L’Américain esquivait au moins autant que Lubia et se trouvait assez souvent mis en difficulté par la vitesse de pointe de l’Ukrainienne. Lorsque finalement le chef des lieux revint près d’eux, aucun des deux n’avaient marqué le point de la victoire, aussi le léger sourire qui ornait les lèvres du diplomate était loin d’être éteins et détonnait presque avec la faible lueur de ces yeux fatigués. « You’re getting better, » complimenta-t-il à voix haute tout en quittant le ring avant de finalement s’asseoir à cheval sur un banc de bois. « You're light, if you manage to use your speed a little more, winning will become way more easy. » conseilla-t-il alors. Lubia n’était pas très épaisse et si elle restait particulièrement forte, Oscar était toutefois convaincu que la vitesse pouvait être un atout majeur dans ses futurs combats. « In the mean time, since you didn’t and because I’m still smiling, what about a beer ? » proposa-t-il finalement, alors qu’il entamait doucement le déroulage de ces bandes de protection qu’il mettait sous ces gants.
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Re: last resort (oscar)
Sam 2 Oct 2021 - 17:21
last resort,
08 août 2021, 18:35. (mood)
i never realized i was spread too thin 'till it was too late,
and i was empty within - hungry!
(tenue) Diplomat’s ass handed to her by colleague, lirait-on à la une du journal. Ça te fait du bien, d’encaisser les coups puissants du Hangbé. Tu vis dans une peur constante de blesser ceux qui t’entourent, force surnaturelle lycane gardée sous couverts pour ne pas déchirer ton entourage au moindre toucher. Mais le Hangbé a des décennies d’entrainement derrière la ceinture, et possiblement autre chose – même pour sa stature, il frappe trop fort. Peu t’importe, de savoir pourquoi : l’essentiel, c’est que tu puisses le cogner sans compter et qu’il en redemande, te rendant l’entière monnaie de tes pièces de phalanges – avec les intérêts. Lorsque le Mancunian annonce la fin de l’échange, ton sourire répond au sien : pas de points marqués contre lui, mais une égalité, c’est déjà une victoire face au guerrier Américain. « You’re getting better » et tu lui offres une œillade satisfaite. « You're light, if you manage to use your speed a little more, winning will become way more easy. » Tu hoches la tête, te posant au sol pour étirer tes membres fatigués des efforts de pointe qu’ils ont dû déployer pour te défendre des assauts précis d’Oscar. « yeah, but it’s my balance that’s giving me a hard time I think. Speed is fine, but when I can’t land properly, you sack me as if I was a slow oaf. » un rire ironique quitte tes lèvres. « think I’ll need to join the circus, hm? »
Tu lui adresses un sourire rempli de connivence. Votre relation évolue, et ça te plait. D’une part, parce que tu le respectes et l’apprécie à sa propre mesure, le diplomate. Il y a l’autre raison, plus secrète, indéchiffrable – celle de te dire que tu pourrais t’insérer dans le cercle amical du juge, un jour. S’il acceptait que vous révéliez votre relation au grand jour. Il ne faut pas espérer, Lubia, et pourtant – ça se glisse entre les parois de ton myocarde, l’espoir, et t’as pas envie d’en arracher les racines fibreuses, malgré les menaces de Matthew Johnson et les yeux acérés de ton propre directeur de département. Lorsque l’Américain propose un désaltérant houblonné, tu hoches la tête. « Yeah. Let’s get to the pub though. None of those clean London brokers’ joints ». Ces endroits, vous les connaissez bien, les fréquentant au quotidien. Des diplomates, c’est propre, c’est clean, surtout, mais t’as envie de repousser la reprise des costards pour l’instant, de rester dans ce milieu ouvrier et aux mensonges plus honnêtes que ceux de votre univers partagé.
Ton costume proprement rangé dans une poche étendue de ton sac, c’est en habits de civils peu impressionnants que tu rejoins Oscar à la sortie des vestiaires. Un jet de pierres vous sépare du pub au creux duquel vous vous installez, quelques piliers de bar relevant à peine votre présence lorsque vous vous attablez – c’est que c’est très blanc et masculin ici, mais il est bien trop tôt dans la journée pour les provocations avinées par vieux clients éméchés. « I need help », finis-tu par lâcher après avoir commandé au bar. Vous êtes assis à une table dans un coin, et tu fais face à la salle. L’endroit est assez miteux et moldu pour que tu n’aies pas de doutes sur la sécurité de votre discussion, mais on n’est jamais trop prudents. « Matthew Johnson’s got a special interest in me, and he’s threatening me and … Nathaniel Wakefield. » Tu laches le nom de ton – ami? amant? allié? – en attendant la réaction d’Oscar. « We’ve been seeing each other for … a while. And that ass Johnson got his hands on a picture. From before his wife died. » Les informations se lâchent l’une après l’autre, peu intéressée par une discussion de ragots. Tu ne laisses que les éléments pertinents, peu généreuse d’émotions qui ne servent en rien ton but.
Une once de frustration passe dans ton regard, floue le calme de tes traits. « I don’t have any pull in his Department, I’m blind. I need your help. » et ça te coûte, de l’admettre à voix haute. Depuis que vous avez commencé à travailler plus étroitement, Oscar est devenu un allié et un ami de qualité, mais vos relations sont réciproques. Professionnellement, vos réseaux respectifs se complètent à un point impressionnant, et vos instincts guerriers respectifs savent se faire suaves au besoin face à des interlocuteurs rébarbatifs. Entre les cordages du carré de boxe, il se fait professeur, mais tu sais qu’il y gagne quelque chose, lui aussi. La soif de la violence, certainement, tu la vois dans son regard, la bête sanguinaire cachée derrière tes propres prunelles à même de reconnaitre les envies agressives chez les autres. Tu espères que votre relation justifiera son aide – et si tu ne pèses pas assez lourd dans la balance, que l’avenir professionnel de son propre mentor suffira à le décider.
- trad:
« Tu t'améliores »
« Tu es légères, si tu utilises ta vitesse davantage, les victoires seront plus faciles. »
« ouais, mais c'est mon équilibre qui me donne du mal, je pense. La vitesse ça va, mais quand je n'atterris pas correctement, tu me cognes comme si j'étais une grande empotée. »
« tu crois que je devrais rejoindre le cirque, hm? »
« Ouais. Au pub par contre, pas ces bars de financiers londoniens propres sur eux. »
« J'ai besoin d'aide.»
color=#00cc66]« Matthew Johnson’s s'intéresse à moi, et il me menace. Moi et ... Nathaniel Wakefield. »[/color]
«On se fréquente depuis un certain temps, et il a mis la main sur une photo. Qui date d'avant la mort de sa femme. »
« Je n'ai pas de connexions dans son Département, je suis aveugle. J'ai besoin de ton aide. »
- InvitéInvité
Re: last resort (oscar)
Dim 24 Oct 2021 - 12:22
Tout ce qui semblait facile ne le restait jamais très longtemps. Maintenant que leur combat était terminé dans une égalité parfaite et dont tout le mérite revenait à la diplomate, Oscar craignait un retour à la réalité. Peut-être pourrait-il avoir un peu de répit avant de retrouver la Penthouse au point culminant de la Tribe Tower, laissant Junior aux bons soins de sa Nanny et de son oncle ? Après quelques retours sur sa prestation de combat, Lubia accepta un verre et promettait à son compagnon de boxe de rester encore un plus longtemps loin de la haute, des paillettes et des faux-semblants. Il y avait une hypocrisie terrible dans l’entourage du diplomate, des mains qui se serraient et des condoléances qui ne manquaient pas de l’irriter chaque jour davantage. Mais l’homme voyait avec clarté les regards animaux de ces politiciens et politiciennes pour qui la mort de Pearl Hangbé relevait bien plus d’une opportunité que d’une tragédie familiale. Nul doute que l’américain parvenait à conserver son sang-froid à ces combats sauvages que lui offrais sa collègue diplomate. Ne pas retenir ses coups, provoquer, retrouver un sentiment de légèreté et de liberté. C’était cette violence concentrée sur le ring qui l’empêchait de craquer dans des lieux plus huppés, c’était au contact de la plèbe qu’il en gardait son sang-froid, son masque de politique aussi – voire plus – animal que les autres.
« I wasn’t dressed for the ritz, anyway. » souffla-t-il, avant de quitter son assise et de prendre la direction des vestiaires des hommes pour enfiler quelque chose de propre, à défaut de distinguer. Il avait eu sa dose de costume et autres accessoires uniques, même pour un homme tel que lui, coquet, élégant. Il voulait trouver un peu de repos, se contenter d’être lui, de discuter avec une amie et de boire une bière avant de finalement retourner à la dure réalité, bien loin de celle des pubs prolétaires et des rings de combat. Il avait son ring à lui, il avait une chasse à poursuivre. Un monstre à mettre à terre.
Mais dans l’attente d’indices pertinemment, un sac en main, il se dirigea auprès de Lubia dans l’un de leur pub attitré, comme des habitués plus distingués que la moyenne. L’américain ignora les quelques regards que l’on porta sur eux tandis qu’ils passaient leur commande avant de s’asseoir sur une table ronde et encore collante de l’alcool qu’on y avait renversé récemment. Il tournait le dos à la porte mais avais assez de sens pour ne rien manqué de ce qui se passait derrière lui. Il y avait les reniflements, les lourds regards et les effluves de liqueur, de sueur et de crasse. Il pouvait également compter sur la cloche qui sonnait à chaque fois que la porte d’entrée s’ouvrait et sur le parquet, qui grinçait très certainement depuis plus d’une décennie maintenant.
« I need help » Les épaules du diplomate se raidirent légèrement, surpris par les mots de sa collègue. De l’aide ? Il ne doutait pas que Lubia allait rapidement l’éclairer sur cette étrange demande mais avait l’infime conviction que, pour que la fière Ukrainienne soit aussi directe et franche, le problème devait être d’importance. Plus encore, demander de l’aide ne semblait pas être dans le caractère de la diplomate, alors pour que cette frontière soit franchie, il devait y avoir une bonne raison, dangereuse, sans nul doute. D’un signe de tête silencieux, Oscar indiqua à la trentenaire qu’il écoutait, et elle ne se laissa pas prier exposant les faits à l’américain avec précision et détachement. Le diplomate resta tout aussi concentré, bien qu’il ne pût réprimer un haussement de sourcil surpris à la mention du nom de son mentor et à ce que cela suggérait sur sa vie sentimentale et intime. D’un coup, les conseils que le Hangbé avait pu recevoir de Nathaniel lors de la Saint Valentin prenait un sens bien différent. I can't blame you to seek happiness and tenderness where you can. Ils n’étaient que des hommes, tels étaient les mots de son aîné. Malgré les circonstances, un léger sourire étira les lèvres du diplomate, alors que leur commande arrivait enfin à leur table.
Oscar roula de ses épaules, mêlant une réflexion nécessaire à un déliement de ses muscles. Et lorsque Lubia répéta qu’elle avait besoin de son aide, un hochement vif de la tête du diplomate initia une réponse positive. « I’ll help. » L’affirmative ne souffrait d’aucun doute. Le diplomate n’avait pas besoin de plus d’information pour assurer son soutien à sa récente amie, encore moins lorsqu’il s’agissait de l’intégrité de son mentor, ami et bientôt membre indirecte de sa famille. « Johnson’s big fish. » Pointer l’évidence n’était qu’une façon comme une autre de commencé sa réflexion sur la façon d’attaquer le chef du département des Mystères, le département le plus secret et le plus dangereux du ministère. Malgré l’inattendue de la demande, une stratégie commença à se dessiner dans l’esprit du diplomate, qui trempa le bout de ses lèvres dans la Guinness qu’il avait commandé. « I can try and talk to one of his agent, see if he knows anything. Otherwise, we’ll have to find out more about the people working and spying for him. » explicita-t-il, tapant du bout de son index sur la table de bois. Il fallait viser le bas de l’échelle, trouver les petites mains qui écoutaient, qui enregistraient et prenaient des photos avant d’espérer arriver au plus gros poisson. « Can you tell me anything else about this ? What did he want from you ? Who else knows ? » questionna-t-il finalement, pas le moins du monde inquiété par ce que Lubia lui demandait. Oscar était d’une loyauté sans faille, le plus compliqué était de l’acquérir et la diplomate, tout comme le juge, avait cette chance.
- Trad:
« Je n’étais pas habillé pour le ritz, de toute façon. »
« J’ai besoin d’aide »
« Je ne peux pas te blâmer pour aller chercher de la joie et de la tendresse ou tu le peux »
« Je vais aider »
«Johnson est un gros poisson »
« Je peux essayer de parler à l’un de ses agents, voir s’il sait quelque chose. Autrement il faudra en apprendre davantage sur les personnes qui travaillent et espionnent pour lui »
« Est-ce que tu peux m’en dire plus ? Qu’est-ce qu’il voulait de toi ? Qui d’autre sait ? »
- InvitéInvité
Re: last resort (oscar)
Dim 24 Oct 2021 - 16:51
last resort,
08 août 2021, 18:35. (mood)
i never realized i was spread too thin 'till it was too late,
and i was empty within - hungry!
(tenue) Incisive et clinique, tu rends les faits tels que la situation le requiert – sans effusions, sans t’attarder aux émotions ni exposer à l’Américain à quel point tu t’es liée au juge. Il saura deviner, tu le crois. Lorsque, comme toi, on s’est élevée plutôt haut, et toute seule, on ne risquerait pas sa propre carrière pour les beaux yeux de n’importe quel amant.e, si superbes soient-ils. Tu appuies une dernière fois, au « I need help » de l’introduction, l’ajout crucial – « I need your help. » Son aide, parce que tu as confiance en lui, en ses capacités et en sa volonté de protéger Nathaniel, si votre amitié prometteuse mais somme toute naissante ne suffit pas. Figée, tu le fixes sans ciller, prunelles d’acier accrochées aux traits réguliers du Hangbé. « I’ll help. » Tu hoches la tête à ton tour, une infime part de tension perdue. Avec un allié de qualité, vous pouvez au moins réfléchir aux stratégies à adopter.
« Johnson’s a big fish. » Tu lui décoches un regard neutre, te disant and in other news, water is wet, mais tu commences à connaître le processus de stratège de ton collègue-ami. Alors tu te tais, laissant le diplomate dérouler le fil de sa pensée pour que vous y tissiez un filet aux mailles coupantes. « I can try and talk to one of his agent, see if he knows anything. Otherwise, we’ll have to find out more about the people working and spying for him. » Tu hoches simplement la tête en guise de réponse, connaissant au moins une part de la réponse : à votre échelle, personne, mais tout en bas? Les invisibles, sans noms – mais tu as pris pour habitude de tous les apprendre, toi, les noms. De saluer tout le monde, peu importe le rang, parce que lorsqu’il s’agit de certaines choses, la personne la plus puissante du Ministère n’est pas le Ministre de la Magie, mais bien un.e concierge ou un.e secrétaire. Ta propre adjointe est redoutable en la matière, capable de recueillir tous les ragots du département pour distinguer l’orge du millet, et ne te filtrer que les informations importantes.
Patiente, tu avales une gorgée de bière. « Can you tell me anything else about this ? What did he want from you ? Who else knows ? » Tu contrôles l’agacement qui remonte, bien consciente qu’Oscar n’a rien à voir avec ce dernier. Pour lui, tu n’éprouves que de la gratitude et quelque chose qui ressemble à de la réciprocité, de le voir accepter avec si peu d’hésitation à ta requête à la limite de la sédition. « What do you and I have to offer that Matthew Johnson’s been wanting for years, hm? », te contentes-tu de demander, avant d’enchaîner directement sans lui laisser le temps de répondre. La question rhétorique, pour ce qui vous donne le plus de valeur, comme hauts fonctionnaires de l’empire diplomatique britannique : vos réseaux, et les informations qu’ils vous apportent. « Information. High level. We know there’s no love lost between him and Director Wakefield, apparently he’s never managed to get ahold of a good informant in the department before. Guess I’m the first. » Tu es amère lorsque tu l’admets, peu fière de porter ce titre abject de pionnière. La première à te faire percer ainsi, et surtout, enfin consciente de la faiblesse que t’impose ta relation. S’il s’était agi de n’importe qui d’autre que Nathaniel, tu aurais ri au nez de Matthew Johnson, le mettant au défi de faire du mieux qu’il pouvait, te sachant hors d’atteinte ou à la rigueur capable de survivre professionnellement à ce genre d’attaque.
« I’ve got nothing to show for it, except for attracting the Director’s attention. He's the only one who knows, I think. He ordered me to take care of it. Nathaniel doesn't know. So here I am », laches-tu, avec les ordres de votre directeur imprimés sur ta conscience, obligation de résultats imposée sans doute aucun en la capacité de sa tour d’attaquer l’assaillant en face – mais elle avait besoin d’un cavalier, et en cela, qui de mieux que le Hangbé pour partir en guerre? « He’s only got the one picture, and I’m not asking you to help me find it. I want to find something that hurts him enough to back the hell off. » Dans tes yeux brille une lueur assassine et guerrière, celle de la louve insultée de ne pas avoir eu le droit d’en venir aux mains et aux dents, celle qui aurait été capable de lui arracher le visage avec les ongles s’il l’avait fallu, celle qui aurait bien voulu voir si son sourire suffisant ne se serait pas estompé, au contact violent d’un tuyau contre ses rotules. Lentement, tu expires, laissant une part de tension se dissiper en l’air. Réfléchissant à votre porte d’entrée. « Isn’t one of his unspeakables your cousin’s fiancé? Think he might help? »
- trad:
« J'ai besoin d'aide »
« J'ai besoin de ton aide »
« Je vais aider. »
« Johnson est un gros poisson. »
et dans d'autres nouvelles, l'eau est mouillée
« Je peux essayer de parler à un de ses agents, voir s'il sait quelque chose. Sinon, on devra tenter d'en découvrir davantage sur l'identité de ceux qui travaillent et espionnent pour lui. »
« Peux-tu m'en dire davantage à ce propos? Que voulait-il? Qui d'autre est au courant? »
« Qu'avons-nous à offrir que Matthew Johnson veut depuis des années, hm? »
« De l'information de haut niveau. Nous savons que le Directeur Wakefield et lui sont ennemis, et apparemment il n'est jamais parvenu à se trouver un bon contact dans le département auparavant. J'imagine que je suis la première. »
« Je n'ai rien à montrer pour mes efforts, excepté avoir attiré l'attention du Directeur. Il est le seul à savoir, je crois. Il m'a ordonné de m'en occuper. Nathaniel n'est pas au courant. Donc me voici. »
« Il a uniquement la photo, et je ne te demande pas de m'aider à la trouver. Je veux trouver quelque chose qui puisse lui faire assez mal pour qu'il me lâche. »
« Ta cousine n'est-elle pas fiancée à une de ses langues de plomb? Accepterait-il de nous aider? »
- InvitéInvité
Re: last resort (oscar)
Mar 28 Déc 2021 - 18:28
En situation difficile mais entouré de personnes qu’il estimait et en qui il avait toute confiance, le processus de réflexion du diplomate était toujours le même. Il reprenait les éléments, soulignait l’évidence pour s’assurer qu’elle soit ancrée dans les cellules grises de son cerveau, pour asseoir la réalité de leurs circonstances. Johnson était un gros poisson, le plus gros certainement du ministère et celui qui n’était pas dans le cercle d’allié du diplomate ni de sa consœur. Ce que Lubia lui demandait, c’était de s’attaquer à l’un des plus respecté directeur de département, à l’un des plus crains. Le Hangbé connaissait le directeur du département des mystères, de loin, de réputation, de conviction. Il savait l’entente entre son propre supérieur et ce sang-pur du neuvième étage compliquée, le premier refusant de partager les secrets de son antre avec le second, particulièrement intéressé par les mystères diplomatiques. C’était une mission importante ou la moindre erreur pourrait leur être fatale, si ce n’est à leur intégrité physique, à leur carrière. La réflexion se devait alors d’être juste, claire, ordonnée. Oscar avait d’ailleurs négligé sa bière et faisait danser le bout de ses doigts sur la table de bois.
Les informations lui manquaient mais Lubia ne tarda pas à rapidement compléter les trous, révélant l’évidence, une fois de plus. Evidemment, que pourrait vouloir l’un des plus puissants sorciers des Îles Britanniques, hormis des informations ? Et le couple pourtant discret que formait l’Ukrainienne et le plus intègre des juges était un levier de chantage parfait. Si Oscar avait dû faire chanter sa comparse, surement n’aurait-il pas fait les choses autrement. Bien heureusement pour la diplomate, il n’en était rien.
A la réponse de la combattante, l’Américain hocha discrètement la tête, admettant la réalité. Des informations. Le savoir, le nerf de la guerre. Et la guerre, elle régnait chaque jour dans les couloirs du ministère. Elle était froide, souvent, mais impitoyable, destructrice. Les belligérants n’avaient que faire des émotions des uns et des autres. Ils plaçaient leurs pions aux endroits déterminants. Lubia avait été l’un deux et si Oscar comprenait la frustration qu’il pouvait lire dans les lueurs de son regard, elle n’y pouvait pas grand-chose. « It’s not your fault. » L’évidence, une fois de plus. Il y avait parfois des loups plus gros que soi-même, et si la diplomate ne manquait pas de mordant, sa loyauté envers Nathaniel en avait fait une prise de choix. « Fort what its worth, it could have been anyone. Matthew could have find another leverage, Merlin’s knows there is plenty of it within our department. » Des tonnes, Oscar lui-même n’était pas spécialement le dernier. Si jamais personne n’avait osé s’attaquer aux Hangbé, il savait que certains chefs de guerre ne reculaient devant rien. A court terme, surement que Lubia avait été une cible plus facile que le diplomate Américain, et donc aucune hésitation n’avaient été nécessaire. « You were the easiest target. » ajouta-t-il, analysant la situation telle qu’il la voyait réellement. Après tout, si attaquer Lubia revenait à attaquer les Wakefield, cela restait un coup d’estoc indirect qui ne pouvait donner cours à une vengeance de la famille écossaise sans admettre les travers de son aîné. Oscar devait l’avouer, Johnson était doué.
L’américain, attentif à la moindre syllabe prononcée par sa collègue, porta finalement son verre à ses lèvres. Il comprenait la frustration de la louve et ne partageait que trop bien son envie d’attaquer le politicien en retour. Il pouvait voir la lueur guerrière dans les prunelles de son amie. La détermination, la puissance. Lubia avait peut-être hérité de l’étiquette « cible facile » mais Oscar se demandait si Johnson savait vraiment à qui il s’était attaqué. La fierté de la jeune femme n’aurait pas manqué de donner un avantage au britannique, mais puisqu’elle était devant le Hangbé, à lui demander son aide, ce dernier était convaincu du potentiel de réussite de leur entreprise. Plus encore si ses contacts au sein du département des mystères se révélaient des alliés concrets. « I’m the one having a debt toward Elias, but I’m sure I can work something out. » admit-il, avec un petit sourire au coin. S’il ne pouvait pas obtenir du fiancé de sa cousine une aide, il pouvait toujours s’assurer d’avoir Dayana de son côté. Et la sorcière était souvent de son côté et connaissait les plus sombres de ses secrets. Le pacte de sang qui reliait Oscar et Dayana était une arme puissante dont peu de personne en avait connaissance. Les secrets qu’ils partageaient tout deux étaient bien gardé et le reflet d’une loyauté sans faille. « I also work with his little sister, she doesn’t look like it, but she’s highly perserptive. » Impliquer la cadette Nightingal dans cette entreprise n’était pas réellement ce que voulait le diplomate, mais contre Johnson, il fallait mettre toutes leurs chances de leur côté. Le moindre pion était nécessaire, la moindre information indispensable. Matthew ne lui semblait pas être quelqu’un doté de la moindre faiblesse. La seule chose qu’il était susceptible de perdre, selon Oscar, était son statut au sein du ministère. Sa réputation était déjà questionnée, mais rien n’était jamais venu déloger le très prestigieux directeur du département des mystères.
« We could also use your unspeakables to infiltrate his cave. » suggéra le diplomate, bien au fait que les sourires et les salutations que faisait pleuvoir Lubia sur la totalité des agents de leur département n’était pas seulement dû à sa politesse ukrainienne. Si l’américain n’avait jamais eu l’intelligence d’en faire autant, il n’en restait pas moins réaliste et observateur. La diplomate ne manquait jamais une information, du plus petit ragot de couloir à l’information du siècle. « Or we could even go in there ourselves.. » souffla-t-il finalement, alors que son regard, pétillant de quelques reflets dorés se fixait sur ses reflets noirs de sa bière.
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Re: last resort (oscar)
Dim 6 Fév 2022 - 14:36
last resort,
08 août 2021, 18:35. (mood)
i never realized i was spread too thin 'till it was too late,
and i was empty within - hungry!
(tenue) L’amertume se glisse sans tentative de tempérance dans ta voix, agacée que tu es d’avoir été la brèche à travers laquelle Johnson est enfin parvenu à percer les défenses érigées par votre Directeur. C’est viscéral, chez toi, que ce soit toi qui aies été à la source de cette fuite. Et plus encore que tu aies choisi de potentiellement amputer ta carrière pour épargner celle de Nathaniel. Lorsqu’il t’assène ton absence de faute, tu lèves tes prunelles d’acier vers le diplomate, pli ferme de ta bouche épousant ton verre plutôt que de répliquer. « You were the easiest target. » Tu décoches un regard vif à Oscar, la fierté déjà amochée d’être obligée de demander de l’aide, faut-il seulement qu’il remue le couteau dans la plaie en te le soulignant? Même si ses mots sont des palabres d’amusement – t’es devenue une personne à exploiter lorsque tu t’es attachée à autrui, c’est ce qui te marque l’âme. Une fois que tu as décidé de t’ouvrir à Nathaniel, avec la prudence de qui sait que l’amour des héritiers de sang pur, on ne le possède pas – on l’occupe, un temps. De s’imaginer autre chose relève de l’hypocrisie ou d’un esprit fleur-bleue qui ne te sied pas. Ils sont rares, les couples qui parviennent à s’en tirer sans devoir sacrifier quelque chose au passage. L’aristocratie sorcière apporte ses privilèges, et les dettes à honorer dès la naissance, par ce qu’on doit abandonner pour en profiter. Le reste … c’est de l’extra, à tes yeux. Mais tu te tais, parce que t’as rien de pertinent à dire, ne serait-ce que pour râler, et vous n’êtes pas dans un ring. Surtout, les quémandeurs n’ont pas la légitimité de se plaindre, lorsqu’ils requièrent une assistance, et c’est bien ce que tu fais à l’instant. Hors de question de faire la fine bouche. Surtout lorsqu’il a raison.
Dans tes yeux, une simple lueur de défi. Carnassière et criant le désir de vengeance – le genre qui se déguste froidement et sans grande émotion, jusqu’à un assaut final permettant de lâcher une salve violente contre les flancs de l’ennemi. On t’a attaquée dans ce que t’as de plus personnel, et t’as envie de rendre cent fois la monnaie de la pièce. Furieuse. Lentement, tu laisses ton exhalaison emporter tes envies assassines, réfléchissant à votre propre brèche.
« Isn’t one of his unspeakables your cousin’s fiancé? Think he might help? », finis-tu par demander, espoir dans les yeux. L’assurance tranquille d’Oscar te rassure, comme s’il te fallait une once de tempérance face à toi pour être confiante face à ce que tu proposes de faire. Infiltrer le Département le plus sécurisé du Ministère alors que son Directeur est un ennemi déclaré, rien que ça. « We could also use your unspeakables to infiltrate his cave. » Il est de ces moments où tu pourrais bomber le torse et encourager ce genre de perception de ta personne – car il a raison d’assumer, l’Américain. Tes sources au sein du Ministère sont nombreuses, et chèrement gagnées, mais un élément ne lui semble pas acquis. « Oscar », souffles-tu, choisissant l’honnêteté. « I’m a Slav who’s been here for three years. I’ve been perceived as a Russian spy as soon as I stepped foot here. You know how it is, being an expat yourself – imagine when you’re from an eastern country, and didn’t study at Hungcalf. »
C’est ce qui a donné le plus de poids à l’argumentaire de Johnson, lorsqu’il t’a menacée – malgré tout ce que tu as fait pour cultiver de solides relations au sein des Départements qui intéressent les dossiers dont tu te charges à l’international, il serait si aisé de te prendre pour une espionne. Le produit d’un imaginaire cultivé avec soin par les produits culturels occidentaux face aux traits exacerbés des femmes russophones – l’idée de ces séductrices prêtes à faire tomber les grands hommes pour leur extraire des informations. N’est-ce pas ce que tu as tenté de faire avec le bon juge, à l’origine? Si tes réseaux politiques sont solides à Londres, ce qui relève de l’occulte t’est encore inaccessible – peut-être parce que tu ne t’y es pas précisément intéressée, ou probablement parce que tu n’as pas encore eu accès à ce degré de confiance envers ta personne. Le doute, que tu ne sois pas une espionne venue de loin pour voler des secrets d’innovation magique pour favoriser des gouvernements étrangers. Tu adresses un sourire tranquille au Hangbé. Réaliste. « If I had any unspeakables, I’d have tried that option and not come to you. I have those contacts … in Moscow and Kiev. Not here. » Et le sujet retombe, mat.
« Or we could even go in there ourselves.. » Sourcillant, tu ouvres instinctivement la bouche pour l’en dissuader, dans un dernier élan de préservation de sa personne – si vous vous faites pincer, les conséquences peuvent être bien réelles sur vos deux carrières, et Merlin sait que des diplomates ont beaucoup à perdre. Et tu te retiens – parce qu’il le sait très bien, et qu’il ne ferait pas ces propositions sans réfléchir, l’Américain. Une fraction de secondes de silence pour l’observer, réaliser l’ampleur de ce qu’il te propose – pour t’aider toi, pour appuyer Nathaniel sans qu’il ne le sache. A true friend. « I heard the cartography of the place is constantly changing. Could your contact tell us what ways the unspeakables use to avoid getting lost? That would be a start, without adding some serious weight to your own debt towards him. » À voix haute, tu réfléchis, l’esprit toujours axé sur la recherche pragmatique de solutions aux problems complexes qu’on t’offre. Cette situation n’a rien de différent, hormis son degré de difficulté et les nombreux inconnus qui la peuplent. « Somebody else might not keep his largest secrets right in his office, but he’s a pompous megalomaniac – he might be enclined to. We’d need to break into it, then. Know where we might purchase a couple of invisibility cloaks? »
- trad:
« Tu étais la cible facile. »
« Une de ses langues-de-plomb n'est-il pas le fiancé de ta cousine? Penses-tu qu'il puisse nous aider? »
« Nous pourrions aussi utiliser tes langues-de-plomb pour infiltrer sa tannière. »
« Oscar », souffles-tu, choisissant l’honnêteté. « Je suis une Slave qui n'est ici que depuis trois ans. J'ai été perçue comme une espionne russe dès que j'ai mis le pied ici. Tu sais comment c'est, tu es toi-même un expatrié. Imagine lorsque de surcroit, tu viens d'un pays de l'est, et que tu n'as pas étudié à Hungcalf. »
« Si j'avais des langues-de-plombs, j'aurais déjà essayé cette voie sans venir vers toi. J'ai ce genre de contacts ... à Moscou, et à Kiev. Pas ici. »
« Ou nous pourrions y aller nous-mêmes ... »
Un véritable ami.
« J'ai entendu dire que la cartographie de l'endroit change constamment. Ton contact pourrait-il nous dire comment les langues-de-plomb évitent de s'y perdre? Ce serait un début, sans trop ajouter à ta dette envers lui. »
« Quelqu'un d'autre que lui garderait probablement ses lourds secrets hors de son bureau, mais c'est un mégalo pompeux - il serait probablement tenté. Nous devrions y pénétrer, alors. Tu sais où nous trouver une paire de capes d'invisibilité? »
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Re: last resort (oscar)
Mar 7 Juin 2022 - 20:24
Souligner les faiblesses de son homologue diplomate avait valu à Oscar un œil agacé de la part de cette dernière. Il prenait la remontrance silencieuse sans grande importance, bien davantage inquiété par tout ce qui gravitait autour d’elle, de son couple encore gardé secret avec Nathaniel et des démonstrations de force utilisées par le directeur du département des mystères. L’aventure, tant et si bien que cela puisse être ainsi nommé, dans laquelle se lançait les deux diplomates étaient surement l’inverse exacte de l’instinct de survie et de conservation de carrière. L’Américain n’en était pas à sa première fois, cela dit, et ne s’impressionnait de manière mesurée de ses estocs sournois entre départements des ministères. Il avait déjà outrepassé ses droits diplomatiques par le passé en s’insinuant dans l’enquête de la brigade des loups-garous et ne manquerait jamais une opportunité de s’intégrer à telle ou telle entrevue si son issu lui était d’importance. Être diplomate ne signifiait pas toujours jouer en respectant les règles du jeu, mais plutôt de suffisamment les maîtriser pour les contourner s’en en être pénaliser. En toute humilité, Oscar s’en sortait toujours bien. Il pouvait compter sur le bras long de sa famille et le patronyme qu’il portait mais n’irait jamais jusqu’à récuser complètement son propre savoir faire dans ce genre d’affaire.
Les mots de Lubia vinrent tirer un soupir de la part d’Oscar qui concéda d’un signe bref de tête la réalité de la situation de sa collège et amie. « Right », admit-il, l’œil vif. « I can be considered as your unspeakable, then, right ? », suggéra-t-il, presque amusé par l’idée. S’il se sentait un peu idiot d’avoir demandé s’ils ne pouvaient pas user des contacts de la slave au département des mystères, il n’en laissa rien paraître et continua d’écouter les arguments de la diplomate, réfléchissant à son tour à des idées, des axes de recherche. Elias était le moyen le plus sûr qu’il connaissait d’accéder aux secrets du département du neuvième étage. Il y avait également Cléôpatra, mais l’enseignante avait encore cette aura d’encadrante bien trop présente et Oscar craignait presque de devoir l’impliquer dedans. Elle verrait clair dans son jeu, serait certainement peu disposé à l’aider et le diplomate ne comptait pas tester une piste si froide dès le départ. Non, il n’irait pas voir son ancienne encadrante, tout comme il se garderait bien d’aller chercher l’appuie judiciaire de son aîné. Elias était un ami, un bon ami, à présent, et s’il était vrai qu’Oscar était endetté auprès du Nightingal, l’Américain le considérait tout de même comme sa meilleure option.
Sa bière de nouveau délaissée, ses doigts s’étaient remis à pianoter avec un rythme presque classique sur la table de bois suivant la partition d’un morceau qu’il connaissait par cœur. Ils pouvaient y aller eux-mêmes. La proposition ne sortait pas de nulle part. Rien n’était jamais laissé au hasard. Il ne proposerait pas une idée qu’il ne pousserait pas jusqu’au bout. Il nota la surprise silencieuse de sa collègue et ses lèvres s’étirèrent dans un demi-sourire à l’absence même de contre argument. D’autres auraient pesté, se seraient mis à rire jaune de cette proposition, si indécente était-elle. Pas Lubia. Elle mesurait avec précision l’importance de cette suggestion. Elle était consciente de la valeur qu’Oscar accordait à la slave, à Nathaniel et à leur relation. Plutôt que de démonter cette idée, l’ukrainienne l’approfondissait, explicitait la réalité que sa mise en œuvre impliquait. Des vérités auxquelles l’Américain ne put qu’acquiescer. « It is the worst maze created in the magical word. The known one, at least. Although, some patterns could be exploited and not all the corridor are affected the same way. The offices, for example, are quite more accessible than the rest. » souligna-t-il, bien au fait des couloirs qu’il lui valait suivre et des détours qu’il lui fallait faire pour retrouver la jeune Nightingal et faire un point sur ses avancées scientifiques.
Evidemment, il n’était pas question là de rendre visite à la famille de Cornouailles, mais bien de pénétrer dans l’antre bien gardé du directeur de département. La tâche n’en était que plus compliqué, délicate et surtout, suspecte. « Know where we might purchase a couple of invisibility cloaks? » Un air faussement outré passa rapidement sur le visage du diplomate. « I'll pretend you didn't ask. » souffla-t-il, avant d’affirmer d’un sourire bref qu’il savait effectivement se procurer ce genre de bibelot. L’idée de connaître le marché d’artefact magique le ramena quelques semaines plus tôt, lorsque la présence d’esprit des membres de sa fratrie et l’utilisation d’un retourneur de temps lui avait sauvé la vie et coûté celle de sa mère. Sa main droite se contracta quelques secondes en un poing furieux avant de reprendre de manière plus saccadé son rythme mélodique. Il se reprit et continua, comme si de rien n’était. « Before sneaking in, we need to know what we are looking for. Searching blindly for something would lead to deception and failure. I know Johnson from far away or by reputation, what do you know about him? Family? Friend? Acquaintances? Do you think we could tail him? » questionna-t-il, soulignant avec précision tout ce qui pouvait encore leur manquer. Une lueur se mit à danser dans le fond de ses obsidiennes. « Wait up.. Doesn't he have a daughter? » Oscar n’avait pas l’intention d’impliquer d’innocentes personnes dans la vengeance de sa collègue, mais un ennemi mal connu était trop dangereux, trop imprévisible. Avant de trouver de quoi faire chanter le corbeau, il fallait en apprendre un maximum sur lui. Ce qu’il mangeait, quand il dormait, où il dormait ou même comment il faisait pour garder ces cheveux brillants. Avant de pénétrer dans l’antre du directeur, encore fallait-il le connaître.
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