- Isabelle D'EssenaultI change ؏ therefore, I live
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» crédits : avatar: bryceh - lipslikeamorphine - shiya - blimey! - never-utopia - tearsflight ؏ signature: ectra - snow angels ؏ id & gifs: faiataka - bryceh - constellation-crackships - drvgonqueen - diver5ion
» multinick : peter drummond
» âge : 38 yo (10.03.1986)
» situation : c’est compliqué
» options obligatoires & facultatives : beauxbâtons (air 1997-2004) > a.s.p.i.c.
hungcalf (lufkin 2004-2014) > d.e.f.i.s. [double cursus] sciences occultes et lettres et civilisations magiques
options obligatoires : dcfm, potions, étude des runes, littérature magique, histoire de la magie.
options facultatives : métamorphose
» profession : Professeure de Métamorphose (et chercheuse)
» particularité : legilimens
» nature du sang : sang-pur
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lapse in judgement (feat. asher) [abandonné]
Dim 12 Déc 2021 - 14:11
02.10.21 | lapse in judgement ft. @asher moore(mood board) (music) D’abord cette odeur qu’elle ne reconnaissait pas. Et puis, cette lumière qui frappait ses paupières, comme un marteau lourd. Intriguée, elle fit courir l’air sur son nez et emplit sa bouche de l’odeur de son oreiller. Il était dur, bien moins doux que celui auquel elle était habituée. Sa joue frotta contre le tissu râpeux, moins noble que celui de sa parure de lit. Elle remonta sa jambe en la pliant dans les draps et sentit la même étoffe frotter sur sa peau nue. Ses paupières se pressaient plus fort pour essayer de cacher ses yeux des rayons du soleil. Ils étaient encore froids dans la matinée écossaise, mais Isabelle pressentait qu’ils seraient bien suffisants pour déclarer la migraine qui se profilait derrière son regard fatigué. Elle inspira une nouvelle fois profondément pour réveiller ses sens et reconnut l’odeur de sa décoction de lilas et de groseille ; elle avait envahi les draps du lit et s’était attachée à la taie d’oreiller. La jolie Française fronça des sourcils en avalant une nouvelle bouffée d’air ; des effluves étrangement familières lui chatouillaient les narines sans qu’elle ne parvienne à les reconnaître. Elle bloqua sa respiration et expira fortement pour chasser la frustration qui ne faisait qu'aggraver son mal de tête naissant. L’esprit engourdi par un sommeil peu réparateur, les images de la nuit précédente ne voulaient pas s’ordonner docilement ; elles se cachaient dans la rosée du matin, embuées et chimériques. Isabelle se retourna pour détourner son visage de la fenêtre par laquelle les rayons du soleil pénétraient dans la pièce et le parfum, plus entêtant que jamais, la surprit si brusquement qu’elle ouvrit les yeux et qu’elle le regretta aussitôt. L’éclat dans la pièce la força à papillonner des cils jusqu’à ce que ses yeux en colère s'accrochassent à la masse de chair et de muscles qui se soulevait au rythme de sa respiration bruyante et endormie. Sa propre inhalation se stoppa net et elle manqua de s’étouffer en reconnaissant l’homme duquel elle partageait le lit. Ignorant la sensation du tissu sur son corps en mouvance, elle souleva le drap pour soutenir la pire des théories ; elle était nue, fatiguée et vraisemblablement encore saoule de la veille.Merde ! Elle voulut se pincer, mais le bras d’Asher se mit à bouger ; il était en train de se réveiller et le moindre mouvement de sa part le tirait sûrement du royaume des songes. Retenant l’inondation d’injures qui menaçait de déborder, l’amie honteuse et en colère contre elle-même resta immobile quelques secondes. Puis, lorsqu’elle jugea qu’il fallait de nouveau essayer de s’extirper des draps, Isabelle se pencha sur le côté pour de nouveau faire face au soleil moqueur. Il la punissait de sa lumière impitoyable, et elle l’outragea dans le silence pesant. Le drap blanc tombait à peine derrière elle, sur la chutte de ses reins, maintenant qu’elle se tenait assise au bord du précipice. Le matelas menaçait de grincer chaque fois qu’elle essayait de sauter du lit. La respiration derrière s’était faite moins longue et moins dense ; il se réveillait, lui aussi, mais elle l’ignorait, trop occupée à essayer de chasser les images qui, enfin, lui revenaient en tête. Elle blâmait @Arthur Batthyány pour cet écart de conduite, pour cette très mauvaise idée. C’était lui qui la lui avait soufflé en s'insinuant dans ses pensées et dans sa classe. C’était lui qui lui avait murmuré perfidément qu’elle ne l’avait jamais oublié et qu’elle avait attendu cette rencontre, le choc de leurs deux depuis des années. Il avait gâché ses plus belles années, et maintenant, il venait s’insinuer dans une des seules vraies amitiés qu’elle avait tissées. Imprudente, elle secoua ses cheveux pour les chasser de son visage marqué par l’oreiller ; le parfum de lilas et de groseille se répandit dans la pièce. La gueule de bois promettait d’être plus violente, maintenant qu’elle réalisait ce qu’il s’était produit, qu’elle pensait à leurs gestes mal guidés, leur étreinte malheureuse qui risquait de toute changer. La nuit avait pourtant commencé comme beaucoup d’entre elles ; ils s’étaient retrouvés pour dîner ensemble, discuter de leur passé et de son futur, et puis… Ils avaient dérapé. C’était la faute d’Arthur. C’était sa faute ! Toujours assise dos à lui, elle jeta un œil derrière elle pour le voir s’éveiller. Un élan de panique la cloua sur place lorsqu’elle vit ses yeux s’ouvrir péniblement.“Good morning…”
C’était presque une question à ce stade.
Personnages mentionnés : @Arthur Batthyány
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Re: lapse in judgement (feat. asher) [abandonné]
Jeu 20 Jan 2022 - 22:54
La sensation était étrange, presque inédite. Il n'était pas rare que je passe des nuits agitées, loin de là. Les soirées qui finissaient très tard -ou très tôt, selon le point de vue - étaient celles qui valaient le plus d'être vécues. Même si le lendemain était souvent un cauchemar sans nom. Gueules de bois terribles. Retards au boulot, avec en prime un savon passé par Garrett - qui pouvait être très effrayant quand il s'y mettait. Heureusement pour moi, j'avais pris ma journée, et donc, pas un seul réveil pour perturber mon sommeil. Enfin, théoriquement. Parce que quelque chose perturbait mon sommeil pourtant d'ordinaire si profond. Si profond que peu de personnes étaient capables de me réveiller. Une vraie marmotte. Mon cerveau semblait presque en éveil, comme s'il ressentait qu'il fallait que je me bouge. Mais, bordel, je n'en avais pas du tout envie. Grognant doucement, les draps glissaient sur moi et le simple fait de bouger remua des odeurs à la fois familières et peu habituelles. What the... C'était quoi déjà le nom de cette fleur, là? Je remuais une fois de plus, une fois de trop. Mon esprit très mal éveillé effleura sans le vouloir un autre, tout proche. Oh well, je ne me souvenais pas d'avoir ramené quelqu'un chez moi hier mais... Je soupirais, avant d'ouvrir péniblement les yeux. Mes prunelles sombres se posèrent sur la pièce dans laquelle le soleil avait décidé de m'emmerder avec sa lumière. Une silhouette se tenait assise au bord du lit. Une silhouette étrangement connue, même en tenue d'Eve. Mais c'est lorsqu'elle se tourna pour s'adresser à moi que mon cerveau vrilla. Je me redressais d'un bond. "Isa? Oh f*ck. F*CK. What the... We just... Oh shit." La soirée me revint péniblement. Nos conversations qui déviaient sur notre tristesse, sur notre frustration. La détresse commune qui nous a poussé dans les bras l'un de l'autre. Jamais je n'aurais pensé qu'on en serait arrivés là. Elle... Enfin, elle n'était pas n'importe qui. C'était une amie. Et c'était presque une règle, une question d'honneur que de ne pas franchir cette ligne. Sous le choc, ma tête allait exploser à cause de migraines. Foutue gueule de bois. Just need coffee. Me raclant la gorge, je me levais, récupérant rapidement les affaires aux pieds du lit. En passant à côté d'elle, je lui dis avec une voix rauque, en évitant soigneusement de la regarder autre part que dans ses yeux. Oh shit, Ash, what did you do? "I.... Er... 'll make some coffee, take yur time to... I mean... Ya know my place." Gêné. Même terriblement gêné. Parce que ça n'aurait pas du arriver. Elle connaissait mon appartement, elle saurait surement trouver la salle de bain et utiliser ce dont elle avait besoin. La laissant seule dans la chambre, je m'habillais rapidement dans le couloir, avant de me diriger vers la cuisine en baillant bruyamment. Je n'arrivais pas y croire. Ah et ces putains de migraines! Long soupir. Machinalement je préparais du café avec la machine à l'italienne qui trônait en bonne position dans la cuisine. Le lieu de vie par excellence. L'odeur caractéristique du breuvage caféiné m'éveilla un peu. Les yeux fermés. Des bruits de pas annoncèrent le retour de la professeure dans mon espace vital. Nos regards avaient du mal à se croiser, et je n'aurais pas pu dire qui était le plus gêné dans l'histoire. "Espresso or lungo?" demandais-je simplement d'une voix rauque, évitant les questions qui, je savais, seraient forcément posées à un moment ou un autre. Tout pour ne pas parler de cette nuit. Tout pour ne pas avoir à expliquer ce qu'il s'était passé. Tout pour ne pas avoir à revivre cette erreur.
@Isabelle D'Essenault
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Re: lapse in judgement (feat. asher) [abandonné]
Mer 2 Mar 2022 - 22:51
02.10.21 | lapse in judgement ft. @asher moore(mood board) (music) Pincée, elle parvenait à peine à étirer les lèvres sur son visage figé par la honte lorsque son ami se réveilla en sursaut. Les maigres espoirs qu’elle nourrissait encore furent réduits en poussière lorsqu’elle aperçut sans mal la toison sur son torse descendre le long de son abdomen et jusqu’au bassin ; Isabelle resserra vainement le tissu qu’elle tirait sur sa poitrine et tenta de capturer son regard tandis qu’il se levait rapidement pour s’habiller.Dis-moi que j’ai tout faux… Pour ne pas merder complètement, on repassera ! Les courbes de son dos et de sa hanche s'imprimaient dans son regard vague et seul le grognement, à peine articulé, de son ami la tira du songe mortifiant dans lequel elle s’était égarée.“Yes, that I do.” Elle ferma les yeux pour chasser ce mauvais rêve. Sur sa main serrée, les articulations avaient blanchi.“That I do…” Isabelle murmura encore, pleine de regrets.
Si tôt qu’elle ne l’entendit plus se débattre dans le couloir, son premier réflexe fut de se diriger vers la salle de bain, mais elle se ravisa en réalisant qu’elle ferait peut-être mieux de s’attarder le moins possible. Ses pieds nus sur le sol lui donnaient la chair de poule et Isabelle se tourna vers le lit, puis vers la porte de la chambre.Où sont-ils ? Où sont mes vêtements ? Aussitôt, une multitude de souvenirs s’imposèrent à son œil intérieur, fatigué et rancunier ; elle grimaça en revoyant sa robe glisser sur ses bras et sur ses jambes pour rejoindre le sol, mais elle se baissa aussi vite pour la chercher sous le lit. Leur malheureuse transgression menaçait d’entamer tout ce qu’ils avaient construit de vrai et de sincère. Elle le réalisait alors que le tissu faisait le chemin inverse pour couvrir sa peau tiédie. La trentenaire renonça à chercher ses sous-vêtements plus longtemps et décida, plus utilement, de repérer sa baguette magique. Elle la trouva à côté de son sac à main, renversé près de l’encadrement de la porte. D’un simple geste, elle rangea son contenu et la dirigea ensuite vers le lit en incantant silencieusement un sortilège d’Attraction ; la lingerie s’échappa des draps et s’envola jusqu’à sa main. Isabelle enfila le vêtement et chercha un miroir pour essayer d’effacer toute trace de leur faute. Arrondissant la main, elle relaxa son poignet et fit tourbillonner sa baguette à quelques centimètres de sa tête pour que ses cheveux prissent vie et qu’ils allassent se coiffer en un joli épi de blé. À tort ou à raison, mais surtout par habitude, elle ramassa son sac à main à l’entrée de la chambre, y plaça sa baguette et prit le temps de se parfumer à l’aide d’une petite fiole qu’elle trouva adroitement dans un compartiment intérieur. La bouteille cliqueta dans le sac à main alors qu’elle arrivait pieds nus dans la cuisine. Pour son plus grand soulagement, Asher était complètement habillé et occupé à faire siffler sa cafetière italienne. Il devait l’avoir entendue arriver, puisqu’il lui proposa tout de suite un café. Comme prise sur le fait, la sorcière s’immobilisa, une moue plissant ses traits les plus angéliques. Elle s’éclaircit la voix avant de répondre plus bas qu’elle l’eût voulu :“I prefer it ‘lungo’, thank you.” Isabelle ferma les yeux en se fustigeant pour les mots qu’elle avait maladroitement choisis.“Did you er… Sleep well?”
La brunette déposa son sac sur une chaise et se tourna vers Asher, ne sachant toujours pas si elle préférait percer l'abcès tout de suite ou, au contraire, faire l’autruche.“Look, we needn’t talk about it. We’re both responsible adults… Usually. And… Let’s not give this more meaning than it has to hold.”
Cela avait l’air si simple en apparence… Alors pourquoi n’arrivait-elle pas à le regarder dans les yeux ?
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Re: lapse in judgement (feat. asher) [abandonné]
Mer 4 Mai 2022 - 23:39
Shit. Le regard embrumé, le cerveau au ralenti, je peinais à m'extirper de ce sommeil qui m'avait semblé si réparateur, mais qui m'apparaissait désormais presque honteux. Comment avais-je pu si bien dormir après avoir commis l'irréparable? Comment est-ce qu'on avait même pu céder à des pulsions qui n'auraient jamais du exister entre nous? Tout s'embrouillait dans mon esprit. J'avais cette étrange impression de m'éveiller d'un cauchemar. Un soupir tandis que je m'agaçais tout seul dans la cuisine. Jamais je n'avais été aussi gêné de me réveiller à côté d'une aussi jolie femme. Sauf qu'il ne s'agissait pas de n'importe quelle femme. C'était une amie, une très bonne amie et ça n'aurait jamais du arriver. Le café qui coulait à côté de moi dégageait des effluves très agréables, mais je n'arrivais pas complètement les apprécier. J'attendais qu'Isabelle arrive. Même si cela voudrait dire que la conversation qui allait suivre ne nous plairait pas du tout. Parce qu'il faudrait bien en parler, non? Nouveau soupir. Une grande inspiration et je me servais un café bien long, histoire de me donner du courage. La silhouette de mon amie, cette fois toute habillée à nouveau - heureusement -, apparut dans l'encadrement de la porte. Son regard croisa le mien furtivement, mais c'était comme si ni l'un ni l'autre ne voulait vraiment affronter la réalité. Alors, je pris le parti de lui demander comment elle voulait son café. Sa réponse me fit simplement hocher la tête. Bah mon vieux, t'es vraiment pas dans ton état normal. D'ordinaire, j'aurais surement fait une remarque moqueuse sur le double-sens de ses mots. Sauf que c'était clairement mal venu, vu ce qu'il s'était passé pendant la nuit... Je lui servis un grand mug de café à elle aussi avant de le lui tendre. Sa question m'arracha un sourire -enfin plutôt une grimace qui aurait du être un sourire. Haussement d'épaules. "Ah. Er... Yeah. I mean, I kind of sleep well in all sorts of situation so..." C'était bien vrai. Je pouvais m'endormir à peu près partout, très facilement. Et vu ce que nous avions bu comme alcool et nos... activités nocturnes, j'avais dormi comme un bébé. Le réveil avait été beaucoup plus brutal. "And ya?" Je voulais surtout être poli, même si bon, tout ce small talk ne nous avançait pas à grand chose. Se voiler la face n'était peut-être pas la solution. Finalement, Isa se lança. Ses mots ne firent qu'accentuer ce poids que j'avais dans l'estomac... Non, vraiment, tout ça me rendait malade. Je fronçais les sourcils. Est-ce qu'elle se rendait compte que son corps exprimait tout l'inverse de ce qu'elle disait? Je soupirais une nouvelle fois. "Are we? Responsible adults? I'm sorry Isa bu' I can't act like this never happened." Je n'avais jamais été un adulte responsable, même avant ça, alors non, c'était impossible de se convaincre d'une connerie pareille. La lâcheté n'était pas dans mon caractère, alors même si ça faisait mal, même si ça m'arrachait la gueule d'en parler, il fallait qu'on se dise les choses. "This was a mistake. A big mistake. I'm ashamed, ya're ashamed, we know tha'. Now... Why? Why did it happen?" demandais-je, autant à moi-même qu'à la professeure. Il était temps de se faire des confidences, comme nous en avions pourtant l'habitude. Seulement, l'alcool avait outrepassé ses droits et nous avait conduit à des extrémités malheureuses. Mon regard sombre se posa finalement dans le sien, cherchant des réponses dans ses prunelles claires. Je pourrais entrer dans son esprit, mais tout m'en empêchait. De un, il s'agissait d'une amie proche. De deux, je n'étais pas en état d'être d'une efficacité redoutable, de trois, c'était inutile entre nous, ça l'avait toujours été. Je bus une nouvelle gorgée de café, essayant en vain de clarifier mes pensées. Mes souvenirs étaient flous et pourtant si cruellement présents. La seule façon de m'en débarrasser était donc d'avoir cette discussion...
@Isabelle D'Essenault
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Re: lapse in judgement (feat. asher) [abandonné]
Lun 16 Mai 2022 - 23:35
02.10.21 | lapse in judgement ft. @asher moore(mood board) (music) À couvert, derrière son sac à main, Isabelle vouait toute son énergie matinale à étirer les deux lippes sur son visage soucieux ; elle était d’ordinaire plus adroite et Asher, mieux que quiconque, devait voir clair dans son jeu. Chevaleresque, l’agent d’élite renonça à ses habituelles railleries pour lui tendre un mug de café fraîchement préparé. La jeune femme attendit sagement qu’il eût retiré sa main pour se saisir de son anse et porter la céramique blanche à sa bouche contrariée.Une aptitude précieuse dans son corps de métier, sans aucun doute… Elle essayait d’attirer son attention sur autre chose que le cou épais qui dépassait de son col. Incapable de soutenir son regard sans risquer de se dévoiler complètement, la brunette s’écarta pour approcher des fenêtres de l’appartement et laisser la lumière du jour éclairer l’obscurité de son esprit.“Certainly…”
La voix traînante répondit, non sans laisser entrevoir l’examen minutieux qu’elle faisait alors de cette nuit embrumée ; elle regardait aveuglément les lève-tôt se précipiter dans les rues pour s’envoler sur leurs lieux de travail. La chaleur chimérique de sa peau américaine embuait les vitres qui ne reflétaient plus que la couleur effacée de son corps lourd et dense. L’air était dorénavant étouffant et Isabelle se retint de justesse d’ouvrir à la volée les battants vitrés ; la poigne se crispa sur la tasse qu’elle manqua de renverser. Elle accueillit une nouvelle goulée de café dans sa gorge pour se donner un peu de courage et pour tenter de se désengourdir. Le spectre d’ivresse disparut et abandonna la Française seule face à sa réflexion.Alors quoi ? Ce sera toujours étrange dorénavant ? Isabelle ne pouvait pas croire qu’elle avait été assez stupide pour mettre en danger une des seuls amitiés sincères qu’elle eût jamais connues. Elle proposa un angle d’attaque, très vite écarté par la voix rauque de l’homme qui, elle en était certaine, venait de faire plier ses deux sourcils fournis et ténébreux. Le retour attira ses yeux vers le sol ; elle se perdit un instant dans la contemplation des différents chemins que sa question pouvait prendre.Ce n’est pas tellement une surprise… Cette nuit avait été la plus terrible des inconsciences qu’ils eussent pu faire. Asher n’était pas un lâche. Il n’était pas non plus aveugle ; elle prévoyait que rien ne dût changer quand son corps se fermait face à son plus vieil ami. Elle se tourna pour s’entendre dire qu’ils avaient fait une erreur et qu’ils le savaient tous les deux.“I’m not ashamed.” Sa voix en doutait plus que ses mots.“Well, not exactly, but I can’t say I do not feel guilty.”
Pour la première fois depuis l’aube, Isabelle sourit sincèrement à son ami. Elle rebroussa chemin pour regagner sa place devant le comptoir de la cuisine, où elle s’assit à côté de son sac à main. La céramique cliqueta lorsqu’elle déposa le mug devant elle. Comme souvent (et bien plus qu’il ne le réalisât jamais), Asher sut poser la bonne question.Pourquoi ? Isabelle n’en était pas sûre ; elle préférait sans doute se cacher, comme elle s’était enfouie dans le corps de son ami, pour oublier sa propre peine et sa douleur.“First of all, we were intoxicated - plastered, even.”
Tout le Whisky Pur Feu du monde n’avait jamais mené leurs corps à se chercher de la sorte auparavant.Non… C’est autre chose… “I’ve… I’ve just had a challenging time lately and… I guess I was only just in need of some… Fondness.”
Elle grimaça.“I wasn’t thinking.” Isabelle le regarda, posa une question, et puis retint son souffle :“That is all there is, right? I know I sort of took advantage here, but that doesn’t tell us why you too were inclined to make one of the most dreadful mistakes of our lives together?”
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