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Family Business [PV]
Jeu 16 Déc 2021 - 20:21
Family Business
Rosemarie Kaiser
La famille est une force qui cesse de l'être quand quelqu'un l'a trahie.
Patricia Wentworth
Patricia Wentworth
20 X 21- 4:45pm
« So, I’ll see you tomorrow then, » promit Timothy en déposant un baiser sur la joue de la jeune femme. Emilie lui sourit, elle lui rendit son baiser avant de commencer à s’éloigner d’une démarche gracile, laissant l’allemand à ses sombres pensées. Assis à la table d’un café près de l’université, le Kaiser a le regard terne derrière ses lunettes de soleil, la culpabilité se faisait déjà ressentir. Emilie, Lufkin en 3ème année, allemande, charmante, sang-pur et bien sûr rencontrée par hasard lors d’un des bals prestigieux qu’Adrian Kaiser avait le don d’organiser à Munich. Ce n’était pas le premier date auquel il se rendait en sa compagnie, mais Timothy refusait de mettre un nom sur leur relation. Il appréciait peut-être la belle brune lorsqu’une table les séparait, mais il ne comptait pas se rapprocher d’avantage, n’en déplaise à ses aînés. Pour le moment, cela ne semblait pas la déranger et c’était tant mieux, Timothy appartenait corps et âme à une autre personne. Et même en étant conscient qu’une relation avec Charles relevait de l’impossible, l’idée d’être avec quelqu’un d’autre le rendait malade et désireux de retrouver la présence réconfortante du britannique.
Il n’eut cependant pas le temps de se morfondre d’avantage qu’une voix bien connue se fit entendre « Timmy !! Why am I the last to know that you have a girlfriend? »* Tatiana, sa cousine. Le voyant relève la tête juste à temps pour voir l’héritière d’Adrian Kaiser s’assoir avec sa grâce habituelle devant lui, prenant la place vacante d’Emilie. Great. « Yeah Timmy. A-Aren’t we like your best friends ? »* continua une autre voix un peu moins accusatrice et un peu plus incertaine alors qu’Heinrich Kaiser arrivait à leur hauteur, essoufflé d’avoir dû tenir le rythme rapide de leur cadette.
Timothy soupira profondément « And here I thought that the family reunion was for tomorrow,»* ironisa-t-il sans daigner répondre aux questions qui lui ont été adressés. Chaque mardi, les trois cousins qui n’étaient séparés que par quelques années se retrouvaient à l’appartement de l’aîné, Timothy donc, pour dîner ensemble. Ils avaient toujours été un trio au sein de la famille, leur lien épargné et intact malgré tous les drames qui survenaient régulièrement chez les Kaiser. La princesse, le voyant et le métamorphomage. Trois précieux enfants Kaiser, et trois des plus importants pions de la famille. Un de leur aîné se trouvait toujours dans les parages, à la fois pour s’assurer de leur sécurité mais surtout qu’ils ne déviaient pas du chemin qui leur a été tracé. En ce moment c’était Joseph, le neveu d’Adrian qui leur soufflait dans la nuque, ce qui déplaisait fortement à Timothy. Ce cousin particulier était…problématique, et avait une façon assez radicale de régler ce qu’il considérait être des problèmes. Et en ce moment, il semblerait que Charles soit vu comme tel par l’avocat, ce qui n’était pas pour calmer les nerfs du Grymm.
« For God sake Heinrich, stop looming over us and just sit down, »* ordonna Tatiana avec un air pincé, sortant Timothy de ses songes, avant de se reconcentrer sur son téléphone, la supposée petite amie déjà sortie de l’esprit de la Wright. Prenant pitié de son cousin qui semblait encore hésiter, Timothy attira une chaise vers lui et la tapota avec un grand sourire. «Yeah sit down, since it seems you’re not about to leave me alone anyway.»* Le blond s’installa enfin, donnant l’occasion au grymm de remarquer tous les tics qui l’animaient, du changement de couleurs de ses pointes de cheveux au tapotement nerveux de la table. Oh, et l’étrange silence. S’il y’avait bien quelque chose qui qualifiait les Kaiser c’est qu’ils aimaient s’entendre parler, un Kaiser silencieux manigançait toujours quelque chose. Et Heinrich manigançait rarement quoique que ce soit, sauf si un de ces deux cousins tiraient la ficelle, et puisque Timothy était, pour une fois innocent… « What’s going on here exactly ?»* demanda immédiatement le botaniste, son regard émeraude fixé avec méfiance sur sa cousine. Tatiana lui répondit d’un haussement d’épaule et d’un « hmm…»* désintéressé avant d’envoyer un dernier message et de finalement reporter son attention complétement sur eux avec un grand sourire angélique. «Well you’re happening dear…I mean, consorting with a von der Goltz…and not informing your favourite cousin about it ?»* répliqua-t-elle, ne perdant pas le nord. « Cousins, »* corrigea Heinrich, clairement blessé par l’exclusion volontaire de Tatiana, ce qui fit naitre un rictus amusé sur les lèvres de la capricieuse princesse.
Timothy posa une main sur le bras de l’allemand, mettant fin à ses tapotements incessants « Stop moving so much and I promise you’ll be my favorite, »*, non pas qu’il ne le soit pas déjà. Heinrich était plus jeune que lui d’une seule année, il était de bien des manières son meilleur ami, mais pas son confident. Bien que la plupart du temps, il n’avait pas besoin de dire quoique ce soit pour que le blond devine ses états d’âmes.
Alors que Timothy ouvrait la bouche pour se défendre de l’accusation de Tatiana, il la ferma aussitôt en voyant une personne s’approcher au loin. Non. Pas elle. Pas maintenant. Intrigué par le silence du Grymm, Tatiana se tourna pour voir ce qui avait attiré son attention. Un sourire illumina immédiatement le visage de la jeune blonde alors qu’elle se levait pour aller enlacer la dernière personne que Timothy souhait voir. « Romy !! What a surprise ! », s’exclama avec enthousiasme la jeune blonde, en anglais, avant de commencer à tirer la musicienne vers eux. Heinrich ne s’était pas levé, bien qu’il adressa un sourire hésitant à sa cousine. Etait-ce par solidarité masculine ? Ou bien parce que Timothy s’était mis à serrer son bras avec plus de force que nécessaire à la vue de sa tante ? Probablement un mélange des deux. Lâchant son cousin, Timothy allait se lever et simplement partir mais Heinrich le retint avec ce même bras qu’il venait de passer quelques secondes à maltraiter. « Yes, what a great surprise, Timothy here was just telling us how much he missed you ! Right, Timmy ?» annonça à son tour le Summerbee, lançant un regard plein d’excuse à son cousin.
Ah. C’était donc un piège. Les deux Kaiser avaient parlé suffisamment fort pour attirer l’attention des autres clients, non pas que quatre membres d’une des familles les puissantes d’Allemagne attablés n’était pas suffisant pour attirer l’œil de certains. La langue de Shakespeare n’avait été utilisée que pour mieux enfoncer Timothy. Il pouvait difficilement se lever et partir à présent sans donner l’impression qu’il existait un problème. D’ailleurs il y’en avait des tas, de problèmes, mais ces derniers devaient rester privés et non pas être étalés en public. Timothy ferma les yeux un instant, heureux d’avoir ses lunettes de soleil sur le nez, puis avec un sourire aussi faux que sa relation avec Emilie, il se relâcha dans son siège. « A rare surprise indeed,» commenta le neveu blessé, sa voix dégoulinante d’ironie. « Hallo Rosemarie. »*
* : paroles en allemand
« So, I’ll see you tomorrow then, » promit Timothy en déposant un baiser sur la joue de la jeune femme. Emilie lui sourit, elle lui rendit son baiser avant de commencer à s’éloigner d’une démarche gracile, laissant l’allemand à ses sombres pensées. Assis à la table d’un café près de l’université, le Kaiser a le regard terne derrière ses lunettes de soleil, la culpabilité se faisait déjà ressentir. Emilie, Lufkin en 3ème année, allemande, charmante, sang-pur et bien sûr rencontrée par hasard lors d’un des bals prestigieux qu’Adrian Kaiser avait le don d’organiser à Munich. Ce n’était pas le premier date auquel il se rendait en sa compagnie, mais Timothy refusait de mettre un nom sur leur relation. Il appréciait peut-être la belle brune lorsqu’une table les séparait, mais il ne comptait pas se rapprocher d’avantage, n’en déplaise à ses aînés. Pour le moment, cela ne semblait pas la déranger et c’était tant mieux, Timothy appartenait corps et âme à une autre personne. Et même en étant conscient qu’une relation avec Charles relevait de l’impossible, l’idée d’être avec quelqu’un d’autre le rendait malade et désireux de retrouver la présence réconfortante du britannique.
Il n’eut cependant pas le temps de se morfondre d’avantage qu’une voix bien connue se fit entendre « Timmy !! Why am I the last to know that you have a girlfriend? »* Tatiana, sa cousine. Le voyant relève la tête juste à temps pour voir l’héritière d’Adrian Kaiser s’assoir avec sa grâce habituelle devant lui, prenant la place vacante d’Emilie. Great. « Yeah Timmy. A-Aren’t we like your best friends ? »* continua une autre voix un peu moins accusatrice et un peu plus incertaine alors qu’Heinrich Kaiser arrivait à leur hauteur, essoufflé d’avoir dû tenir le rythme rapide de leur cadette.
Timothy soupira profondément « And here I thought that the family reunion was for tomorrow,»* ironisa-t-il sans daigner répondre aux questions qui lui ont été adressés. Chaque mardi, les trois cousins qui n’étaient séparés que par quelques années se retrouvaient à l’appartement de l’aîné, Timothy donc, pour dîner ensemble. Ils avaient toujours été un trio au sein de la famille, leur lien épargné et intact malgré tous les drames qui survenaient régulièrement chez les Kaiser. La princesse, le voyant et le métamorphomage. Trois précieux enfants Kaiser, et trois des plus importants pions de la famille. Un de leur aîné se trouvait toujours dans les parages, à la fois pour s’assurer de leur sécurité mais surtout qu’ils ne déviaient pas du chemin qui leur a été tracé. En ce moment c’était Joseph, le neveu d’Adrian qui leur soufflait dans la nuque, ce qui déplaisait fortement à Timothy. Ce cousin particulier était…problématique, et avait une façon assez radicale de régler ce qu’il considérait être des problèmes. Et en ce moment, il semblerait que Charles soit vu comme tel par l’avocat, ce qui n’était pas pour calmer les nerfs du Grymm.
« For God sake Heinrich, stop looming over us and just sit down, »* ordonna Tatiana avec un air pincé, sortant Timothy de ses songes, avant de se reconcentrer sur son téléphone, la supposée petite amie déjà sortie de l’esprit de la Wright. Prenant pitié de son cousin qui semblait encore hésiter, Timothy attira une chaise vers lui et la tapota avec un grand sourire. «Yeah sit down, since it seems you’re not about to leave me alone anyway.»* Le blond s’installa enfin, donnant l’occasion au grymm de remarquer tous les tics qui l’animaient, du changement de couleurs de ses pointes de cheveux au tapotement nerveux de la table. Oh, et l’étrange silence. S’il y’avait bien quelque chose qui qualifiait les Kaiser c’est qu’ils aimaient s’entendre parler, un Kaiser silencieux manigançait toujours quelque chose. Et Heinrich manigançait rarement quoique que ce soit, sauf si un de ces deux cousins tiraient la ficelle, et puisque Timothy était, pour une fois innocent… « What’s going on here exactly ?»* demanda immédiatement le botaniste, son regard émeraude fixé avec méfiance sur sa cousine. Tatiana lui répondit d’un haussement d’épaule et d’un « hmm…»* désintéressé avant d’envoyer un dernier message et de finalement reporter son attention complétement sur eux avec un grand sourire angélique. «Well you’re happening dear…I mean, consorting with a von der Goltz…and not informing your favourite cousin about it ?»* répliqua-t-elle, ne perdant pas le nord. « Cousins, »* corrigea Heinrich, clairement blessé par l’exclusion volontaire de Tatiana, ce qui fit naitre un rictus amusé sur les lèvres de la capricieuse princesse.
Timothy posa une main sur le bras de l’allemand, mettant fin à ses tapotements incessants « Stop moving so much and I promise you’ll be my favorite, »*, non pas qu’il ne le soit pas déjà. Heinrich était plus jeune que lui d’une seule année, il était de bien des manières son meilleur ami, mais pas son confident. Bien que la plupart du temps, il n’avait pas besoin de dire quoique ce soit pour que le blond devine ses états d’âmes.
Alors que Timothy ouvrait la bouche pour se défendre de l’accusation de Tatiana, il la ferma aussitôt en voyant une personne s’approcher au loin. Non. Pas elle. Pas maintenant. Intrigué par le silence du Grymm, Tatiana se tourna pour voir ce qui avait attiré son attention. Un sourire illumina immédiatement le visage de la jeune blonde alors qu’elle se levait pour aller enlacer la dernière personne que Timothy souhait voir. « Romy !! What a surprise ! », s’exclama avec enthousiasme la jeune blonde, en anglais, avant de commencer à tirer la musicienne vers eux. Heinrich ne s’était pas levé, bien qu’il adressa un sourire hésitant à sa cousine. Etait-ce par solidarité masculine ? Ou bien parce que Timothy s’était mis à serrer son bras avec plus de force que nécessaire à la vue de sa tante ? Probablement un mélange des deux. Lâchant son cousin, Timothy allait se lever et simplement partir mais Heinrich le retint avec ce même bras qu’il venait de passer quelques secondes à maltraiter. « Yes, what a great surprise, Timothy here was just telling us how much he missed you ! Right, Timmy ?» annonça à son tour le Summerbee, lançant un regard plein d’excuse à son cousin.
Ah. C’était donc un piège. Les deux Kaiser avaient parlé suffisamment fort pour attirer l’attention des autres clients, non pas que quatre membres d’une des familles les puissantes d’Allemagne attablés n’était pas suffisant pour attirer l’œil de certains. La langue de Shakespeare n’avait été utilisée que pour mieux enfoncer Timothy. Il pouvait difficilement se lever et partir à présent sans donner l’impression qu’il existait un problème. D’ailleurs il y’en avait des tas, de problèmes, mais ces derniers devaient rester privés et non pas être étalés en public. Timothy ferma les yeux un instant, heureux d’avoir ses lunettes de soleil sur le nez, puis avec un sourire aussi faux que sa relation avec Emilie, il se relâcha dans son siège. « A rare surprise indeed,» commenta le neveu blessé, sa voix dégoulinante d’ironie. « Hallo Rosemarie. »*
* : paroles en allemand
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Re: Family Business [PV]
Dim 26 Déc 2021 - 15:02
Family Business
Timothy Kaiser
La famille est une force qui cesse de l'être quand quelqu'un l'a trahie.
Patricia Wentworth
Patricia Wentworth
octobre 21- 4:45pm ( mood )
Romy avait passé tout le début de son après-midi sur un morceau de piano tiré du film Braveheart dont la délicieuse musique avait été mise sur papier par le merveilleux James Horner. Sa culture cinématographique s’était toujours très fortement entremêlée avec son amour de la musique et nombre de ses morceaux favoris étaient tirés des longs métrages classés, à son humble avis de sorcière éclairée, au rang d’art indétrônable. Depuis qu’elle avait recouvré le chemin de l’université, la Kaiser passait énormément de temps à jouer de la musique, en solitaire ou bien dans le cadre de sa thèse. C’était un exercice qui, elle s’en rendait peu à peu compte, lui avait énormément manquer. Ses doigts sur les touches d’un piano ou sur l’archet de son violon. L’odeur si caractéristique de chacun de ses instruments, les mélodies uniques qu’elle pouvait en sortir sans même se pencher sur une partition. Il y avait de ses ariettes sans paroles que l’on n’oubliait jamais, un peu comme un vélo, l’on galérait une fois, deux et puis une fois que le principe de l’équilibre et de la mise en avant était acquise, plus rien ne pouvait venir vous déstabiliser.
La musicienne usait donc de son oreille et de ses souvenirs précis pour dénouer la mélodie sous ses doigts. Elle avait, pour l’occasion, décidé de réserver la salle de musique de l’université, certaine qu’il ne lui aurait pas été possible de quitter son cottage une fois qu’elle y franchirait le seuil. La jeune femme n’avait en effet pas terminé sa journée, pire, elle avait des plans.
Ce ne fût pas sans arguments que sa cousine, Tatiana, était parvenue à la convaincre de suivre son petit plan. Joseph, qui également dans les parages, avait soutenu l’héritier de la branche sang-pur des Kaiser dans sa manœuvre, insistant sur le fait que Timothy était surement aussi buté que chaque membre de leur grande famille, voire plus. A force d’assurance et de conviction, les deux sangs-purs avaient, chacun de leur côté, réussi à persuader du bon fondement de la manigance qui n’était autre que faire se retrouver la tante et le neveu, sans que, bien évidemment, ce dernier ne soit mis au fait. Car la Kaiser n’avait cessé de leur rappeler, Timothy ne voulait rien de moins que d’avoir à faire avec elle et si la blonde en était profondément blessée, il était clair qu’elle ne comprenait. Après tout, pourquoi lui pardonnerait-elle sa fuite ? Cet abandon, à l’instant même de sa vie de jeune adulte ou il avait le plus eu besoin d’elle ? Si Rosemarie avait tenté d’expliquer tout cela au Grymm, le regard dédaigneux du sorcier avait toujours eu raison de ses arguments et de ses efforts. Cette situation l’atteignait beaucoup, sur son moral et impactait ses émotions d’une manière assez inédite. Il fallait dire qu’après plus de quatre ans passé loin de sa famille, se retrouver presque du jour au lendemain au sein des mêmes murs d’enceinte, cela réveillait quelque chose.
Des choses qui n’aidaient nullement la Kaiser à garder la tête haute, mais dont elle ne parvenait pas totalement à avoir honte. Partir, elle en avait eu besoin. C’était tout ceux à quoi elle avait pensé du jour ou sa sœur les avait quittés, du jour ou son monde c’était écroulé. Partir, loin, pour survivre, pour respirer, panser ses blessures. Et retourner à Hungcalf n’était pas si étrange que cela après tant d’années passées si éloignées, le retour à cette réalité était d’autant plus dur qu’elle se rendait compte que rien n’avait jamais vraiment changé, voire que les améliorations qu’elle avait espérées s’était révélées fausses. Sa sœur lui manquait toujours autant, l’université était bien différente que ce dont elle se souvenait, Timothy n’avait toujours pas accepté ni pardonner son geste et la spirale de déprave dont laquelle elle s’était enfermée à la fin de son premier séjour à l’université d’Inverness n’était en rien complètement oubliée.
Au rythme de ses mains sur son piano, Romy se répétait que cela allait bien se passer que, comme l’avait si bien dit Joseph, elle n’avait rien à perdre, rien d’autre qu’essayer. Elle se le devait, de tout tenter, de mettre toutes les cartes de son côté pour obtenir ne serait qu’un mot de la part de son neveu, une phrase. Un regard brillant lui suffirait, une étreinte, aussi. Mais elle le sentait, la Kaiser, le chemin était encore long.
Lorsque son téléphone siffla, la mélodie que jouait la jeune femme cessa, ne laissant que quelques notes traîner encore dans l’air de la salle de musique. Un bruyant soupir s’échappa de ses lèvres. Il était temps d’y aller. Ses cousins étaient là, prêts. Et son neveu également. D’un geste un peu saccadé, la musicienne se leva de son tabouret et refit son chignon, dont quelques mèches, des irréductibles, s’échappèrent encore. Elle abandonna finalement le piano, attrapa son sac et se dirigea vers la sortie de l’université. Le café dont lui avait parlé Tatiana n’était pas loin d’Hungcalf, aussi passa-t-elle devant son Impala sans s’y arrêter. A la vue du dit endroit, elle s’arrêta. Allait-elle réussir, cette fois ? Elle ne pouvait guère plus compter sur les nombreux couloirs du château de famille dans lequel ils fêtaient Noël pour se rassurer, pour se cacher, fuite ridicule dont elle ne parvenait pas encore totalement à se défaire. Elle ne pouvait plus compter sur - « Romy !! What a surprise ! » l’étreinte de la princesse Kaiser coupa court à toute possibilité de demi-tour. Elle l’en remercia d’un sourire discret et s’avança ensuite à ses côtés vers la table à laquelle les deux garçons Kaiser étaient encore installé.
La musicienne nota sans difficulté la main qu’Heinrich avait posé sur l’avant-bras de son neveu et la culpabilité de ce piège lui enserra doucement la poitrine. Pourtant, y avait-il un autre moyen ? Elle ne répondit pas aux mots du métamorphage et se contenta de fixer de ses prunelles céruléennes le visage du voyant. Elle ne voyait pas son regard, caché derrière des lunettes de soleil, mais elle notait la tension dans les muscles de sa mâchoire et une pointe de mépris dans le ton de sa voix. Elle usa de toute son éducation pour ne pas laisser transparaître son trouble et s’assit à côté de Tatiana et en face de Timothy. « Hallo Tim, Heinrich ! *» Elle n’usa pas du nom complet de son neveu, parce qu’elle ne s’y était jamais résignée. Elle se garda d’user du surnom dont elle l’avait affublé toute son enfance, et lui sourit finalement. « You all look well,* » dit-elle, alors que ses prunelles se posèrent sur chacun des membres de sa famille présent. Il était étrange d’être là, avec eux, brisant ce qui semblait être une de leur habitude depuis de nombreuses années. Pour ne pas braquer Timothy davantage qu’il ne l’était déjà, Rosemarie prit le parti de parler à toute la cousinade. « What news do you have ? Any gossip ? » s’enquit-elle, alors qu’un petit sourire s’était étiré sur son visage. Une expression dont le visage de Tatiana se fit miroir. « Actually, Tim got one * » souffla la sorcière, d’un air malicieux. Son regard pétillait d’espièglerie et bientôt, la même lueur brilla dans le fond des prunelles d’Heinrich dont les yeux passaient toutefois de Rosemarie à son neveu. « A girlfriend.* » ajouta-t-il, malgré l’air contrit que cette révélation installa sur son visage. Ce fut finalement sur celui de Timothy que les prunelles de Rosemarie se posèrent. « Oh, really ? * » La surprise était réelle, mais les mots qu’elle avait réussi à formuler n’était pas à la moitié des questions qui brûlaient dans son regard. Une copine ? Qui était-elle ? Etait-il amoureux ? Et elle ? De quelle famille venait-elle ? Mais, après quatre ans d’absences, avait-elle vraiment le droit de poser toutes ces questions-là ?
* : paroles en allemand
Romy avait passé tout le début de son après-midi sur un morceau de piano tiré du film Braveheart dont la délicieuse musique avait été mise sur papier par le merveilleux James Horner. Sa culture cinématographique s’était toujours très fortement entremêlée avec son amour de la musique et nombre de ses morceaux favoris étaient tirés des longs métrages classés, à son humble avis de sorcière éclairée, au rang d’art indétrônable. Depuis qu’elle avait recouvré le chemin de l’université, la Kaiser passait énormément de temps à jouer de la musique, en solitaire ou bien dans le cadre de sa thèse. C’était un exercice qui, elle s’en rendait peu à peu compte, lui avait énormément manquer. Ses doigts sur les touches d’un piano ou sur l’archet de son violon. L’odeur si caractéristique de chacun de ses instruments, les mélodies uniques qu’elle pouvait en sortir sans même se pencher sur une partition. Il y avait de ses ariettes sans paroles que l’on n’oubliait jamais, un peu comme un vélo, l’on galérait une fois, deux et puis une fois que le principe de l’équilibre et de la mise en avant était acquise, plus rien ne pouvait venir vous déstabiliser.
La musicienne usait donc de son oreille et de ses souvenirs précis pour dénouer la mélodie sous ses doigts. Elle avait, pour l’occasion, décidé de réserver la salle de musique de l’université, certaine qu’il ne lui aurait pas été possible de quitter son cottage une fois qu’elle y franchirait le seuil. La jeune femme n’avait en effet pas terminé sa journée, pire, elle avait des plans.
Ce ne fût pas sans arguments que sa cousine, Tatiana, était parvenue à la convaincre de suivre son petit plan. Joseph, qui également dans les parages, avait soutenu l’héritier de la branche sang-pur des Kaiser dans sa manœuvre, insistant sur le fait que Timothy était surement aussi buté que chaque membre de leur grande famille, voire plus. A force d’assurance et de conviction, les deux sangs-purs avaient, chacun de leur côté, réussi à persuader du bon fondement de la manigance qui n’était autre que faire se retrouver la tante et le neveu, sans que, bien évidemment, ce dernier ne soit mis au fait. Car la Kaiser n’avait cessé de leur rappeler, Timothy ne voulait rien de moins que d’avoir à faire avec elle et si la blonde en était profondément blessée, il était clair qu’elle ne comprenait. Après tout, pourquoi lui pardonnerait-elle sa fuite ? Cet abandon, à l’instant même de sa vie de jeune adulte ou il avait le plus eu besoin d’elle ? Si Rosemarie avait tenté d’expliquer tout cela au Grymm, le regard dédaigneux du sorcier avait toujours eu raison de ses arguments et de ses efforts. Cette situation l’atteignait beaucoup, sur son moral et impactait ses émotions d’une manière assez inédite. Il fallait dire qu’après plus de quatre ans passé loin de sa famille, se retrouver presque du jour au lendemain au sein des mêmes murs d’enceinte, cela réveillait quelque chose.
Des choses qui n’aidaient nullement la Kaiser à garder la tête haute, mais dont elle ne parvenait pas totalement à avoir honte. Partir, elle en avait eu besoin. C’était tout ceux à quoi elle avait pensé du jour ou sa sœur les avait quittés, du jour ou son monde c’était écroulé. Partir, loin, pour survivre, pour respirer, panser ses blessures. Et retourner à Hungcalf n’était pas si étrange que cela après tant d’années passées si éloignées, le retour à cette réalité était d’autant plus dur qu’elle se rendait compte que rien n’avait jamais vraiment changé, voire que les améliorations qu’elle avait espérées s’était révélées fausses. Sa sœur lui manquait toujours autant, l’université était bien différente que ce dont elle se souvenait, Timothy n’avait toujours pas accepté ni pardonner son geste et la spirale de déprave dont laquelle elle s’était enfermée à la fin de son premier séjour à l’université d’Inverness n’était en rien complètement oubliée.
Au rythme de ses mains sur son piano, Romy se répétait que cela allait bien se passer que, comme l’avait si bien dit Joseph, elle n’avait rien à perdre, rien d’autre qu’essayer. Elle se le devait, de tout tenter, de mettre toutes les cartes de son côté pour obtenir ne serait qu’un mot de la part de son neveu, une phrase. Un regard brillant lui suffirait, une étreinte, aussi. Mais elle le sentait, la Kaiser, le chemin était encore long.
Lorsque son téléphone siffla, la mélodie que jouait la jeune femme cessa, ne laissant que quelques notes traîner encore dans l’air de la salle de musique. Un bruyant soupir s’échappa de ses lèvres. Il était temps d’y aller. Ses cousins étaient là, prêts. Et son neveu également. D’un geste un peu saccadé, la musicienne se leva de son tabouret et refit son chignon, dont quelques mèches, des irréductibles, s’échappèrent encore. Elle abandonna finalement le piano, attrapa son sac et se dirigea vers la sortie de l’université. Le café dont lui avait parlé Tatiana n’était pas loin d’Hungcalf, aussi passa-t-elle devant son Impala sans s’y arrêter. A la vue du dit endroit, elle s’arrêta. Allait-elle réussir, cette fois ? Elle ne pouvait guère plus compter sur les nombreux couloirs du château de famille dans lequel ils fêtaient Noël pour se rassurer, pour se cacher, fuite ridicule dont elle ne parvenait pas encore totalement à se défaire. Elle ne pouvait plus compter sur - « Romy !! What a surprise ! » l’étreinte de la princesse Kaiser coupa court à toute possibilité de demi-tour. Elle l’en remercia d’un sourire discret et s’avança ensuite à ses côtés vers la table à laquelle les deux garçons Kaiser étaient encore installé.
La musicienne nota sans difficulté la main qu’Heinrich avait posé sur l’avant-bras de son neveu et la culpabilité de ce piège lui enserra doucement la poitrine. Pourtant, y avait-il un autre moyen ? Elle ne répondit pas aux mots du métamorphage et se contenta de fixer de ses prunelles céruléennes le visage du voyant. Elle ne voyait pas son regard, caché derrière des lunettes de soleil, mais elle notait la tension dans les muscles de sa mâchoire et une pointe de mépris dans le ton de sa voix. Elle usa de toute son éducation pour ne pas laisser transparaître son trouble et s’assit à côté de Tatiana et en face de Timothy. « Hallo Tim, Heinrich ! *» Elle n’usa pas du nom complet de son neveu, parce qu’elle ne s’y était jamais résignée. Elle se garda d’user du surnom dont elle l’avait affublé toute son enfance, et lui sourit finalement. « You all look well,* » dit-elle, alors que ses prunelles se posèrent sur chacun des membres de sa famille présent. Il était étrange d’être là, avec eux, brisant ce qui semblait être une de leur habitude depuis de nombreuses années. Pour ne pas braquer Timothy davantage qu’il ne l’était déjà, Rosemarie prit le parti de parler à toute la cousinade. « What news do you have ? Any gossip ? » s’enquit-elle, alors qu’un petit sourire s’était étiré sur son visage. Une expression dont le visage de Tatiana se fit miroir. « Actually, Tim got one * » souffla la sorcière, d’un air malicieux. Son regard pétillait d’espièglerie et bientôt, la même lueur brilla dans le fond des prunelles d’Heinrich dont les yeux passaient toutefois de Rosemarie à son neveu. « A girlfriend.* » ajouta-t-il, malgré l’air contrit que cette révélation installa sur son visage. Ce fut finalement sur celui de Timothy que les prunelles de Rosemarie se posèrent. « Oh, really ? * » La surprise était réelle, mais les mots qu’elle avait réussi à formuler n’était pas à la moitié des questions qui brûlaient dans son regard. Une copine ? Qui était-elle ? Etait-il amoureux ? Et elle ? De quelle famille venait-elle ? Mais, après quatre ans d’absences, avait-elle vraiment le droit de poser toutes ces questions-là ?
* : paroles en allemand
Made by Neon Demon
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Re: Family Business [PV]
Dim 2 Jan 2022 - 20:23
Family Business
Rosemarie Kaiser
La famille est une force qui cesse de l'être quand quelqu'un l'a trahie.
Patricia Wentworth
Patricia Wentworth
Octobre 21- 4:45pm
Timothy était troublé. Pas nécessairement pas la présence de Rosemarie, qu’il avait appris à supporter durant les nombreux repas de famille obligatoires. Non, le voyant se demandait ce qui prenait à ses cousins de se mêler de sa relation avec sa tante, et comment exactement pensaient-ils que leur brillante idée aller arranger quoique ce soit. Le Kaiser penche la tête sur le côté, observant le manège qui se déroulait devant lui. Il avait retenu une grimace lorsque la nouvelle venue l’avait appelée par son surnom, se contentant de presser ses lèvres dans une expression minime de mécontentement. Il avait du mal avec tout rappel que Romy et lui avaient été proches fut un temps, très proches. Ses lunettes de soleil ne permettaient pas de savoir où son regard était posé, mais Timothy fixait leur aînée avec attention. A chaque souvenir heureux qui s’imposait à lui, comme invoqué par la partie de son subconscient qui souhaitait ardemment le retour de sa tante dans sa vie, Timothy s’imposait un autre type de souvenir. La trahison qu’il avait ressentie lorsque Joseph leur avait annoncé le départ précipité de la jeune femme, la solitude lorsque sa mère lui manquait et que tout son être avait réclamé la personne qui s’en rapprochait le plus, la déception lorsque les jours continuaient de défiler et que Rosemarie continuait à être absente.
Timothy avait beau être égoïste par nature, l’idée d’abandonner sa famille ne lui avait jamais effleuré l’esprit, pas même pour Charles. Rosemarie elle, avait fui au moment où ils avaient tous eu besoin d’elle. Comme si le fait qu’elle ait perdu une sœur avait été plus important que le fait que Timothy ait perdu sa mère, ou que Adam et Charlotte aient perdu leur fille. Elle ne s’était soucié d’aucun d’eux. Elle ne s’était pas soucié de lui, et il faudrait plus qu’une table partagée avec leurs cousins pour qu’il puisse souhaiter son retour dans sa vie. Surtout que, Timothy ne pensait pas que Rosemarie soit désolée d’être partie sans un mot. Adam ne lui avait sans doute pas fait de reproches, Charlotte avait du l’enlacer sans rien dire, tous les deux désespérés de reprendre contact avec leur fille, qu’elle revienne enfin vers eux.
Malheureusement pour Rosemarie, Timothy n’était ni intéressé ni désespéré.
Affichant un sourire amusé à l’intérêt de Rosemarie dans sa vie amoureuse, Timothy se redressa avant de répondre, « Not that it’s any of your business of course, but no, Emilie is not my girlfriend.»* Timothy fit tourner doucement sa tasse de café, attendant une remarque de sa cousine qui ne tarda pas. « As in not yet, or not ever ?»* demanda la benjamine, clairement investie dans l’histoire, et tentant d’établir un contact visuel avec lui. Timothy était soudainement reconnaissant de l’amourette juvénile de ses parents, ça lui aura au moins permis d’avoir quelques années sur l’héritière de la branche sang-pur, et de reconnaitre lorsque son intérêt était vraiment le sien ou celui de ses aînés. Sachant que c’était Adrian qui l’avait présenté à Emilie, ce n’était pas vraiment surprenant. « As in, really not your business, your highness,»* répliqua le voyant, un sourcil haussé et le ton ferme, il s’adoucit cependant en continuant « Anyway, I’m more interested in hearing why you thought this impromptu reunion would be a great idea actually,»* demanda-t-il sur un ton indifférent à personne en particulier, comme si la réponse ne l’intéressait pas tant que ça. « Timothy please, surely enough time has passed now…you’re being stubborn,»* tenta Heinrich, sa main toujours sur le bras de son cousin, comme-ci ce dernier allait se lever ou transplaner à tout instant.
En toute honnêteté, le voyant était tenté, cependant il doutait que fuir résoudrait quoique ce soit, ses cousins étaient tous aussi butés les uns que les autres. Ils continueraient d’essayer de les réconcilier. Non, il devait rester et leur montrer qu’il n y’avait aucune chance que cela n’arrive. « Oh sure Heinrich. I should just get over it, I mean it’s been what, five years already since my mother died after all,»* déclara le Grymm avec nonchalance. Ses deux cousins se figèrent, « That’s…that’s not what I me-,»* Timothy l’interrompit avant qu’il n’ait la chance de terminer, s’adressant directement à sa tante, « What do you say Romy ? Is that what you expected me to do when you came here ?» il pencha la tête sur le côté, un sourire mesquin sur les lèvres alors qu'il continuait « Get over it and then what ? Invite you at my place to watch Le Roi Soleil for old time’s sake, so we could sing juste un geste de vous while I tell you all about my love life ?»* chaque mot que prononçait Timothy était une attaque, de la manière méprisante dont il prononça son surnom jusqu’à l’utilisation du titre de leur chanson préféré en chantonnant doucement. Pourtant sa voix ne s’éleva pas, son visage un masque paisible. De loin, on aurait l’impression qu’il discutait de la pluie et du beau temps.
* : paroles en allemand
Timothy était troublé. Pas nécessairement pas la présence de Rosemarie, qu’il avait appris à supporter durant les nombreux repas de famille obligatoires. Non, le voyant se demandait ce qui prenait à ses cousins de se mêler de sa relation avec sa tante, et comment exactement pensaient-ils que leur brillante idée aller arranger quoique ce soit. Le Kaiser penche la tête sur le côté, observant le manège qui se déroulait devant lui. Il avait retenu une grimace lorsque la nouvelle venue l’avait appelée par son surnom, se contentant de presser ses lèvres dans une expression minime de mécontentement. Il avait du mal avec tout rappel que Romy et lui avaient été proches fut un temps, très proches. Ses lunettes de soleil ne permettaient pas de savoir où son regard était posé, mais Timothy fixait leur aînée avec attention. A chaque souvenir heureux qui s’imposait à lui, comme invoqué par la partie de son subconscient qui souhaitait ardemment le retour de sa tante dans sa vie, Timothy s’imposait un autre type de souvenir. La trahison qu’il avait ressentie lorsque Joseph leur avait annoncé le départ précipité de la jeune femme, la solitude lorsque sa mère lui manquait et que tout son être avait réclamé la personne qui s’en rapprochait le plus, la déception lorsque les jours continuaient de défiler et que Rosemarie continuait à être absente.
Timothy avait beau être égoïste par nature, l’idée d’abandonner sa famille ne lui avait jamais effleuré l’esprit, pas même pour Charles. Rosemarie elle, avait fui au moment où ils avaient tous eu besoin d’elle. Comme si le fait qu’elle ait perdu une sœur avait été plus important que le fait que Timothy ait perdu sa mère, ou que Adam et Charlotte aient perdu leur fille. Elle ne s’était soucié d’aucun d’eux. Elle ne s’était pas soucié de lui, et il faudrait plus qu’une table partagée avec leurs cousins pour qu’il puisse souhaiter son retour dans sa vie. Surtout que, Timothy ne pensait pas que Rosemarie soit désolée d’être partie sans un mot. Adam ne lui avait sans doute pas fait de reproches, Charlotte avait du l’enlacer sans rien dire, tous les deux désespérés de reprendre contact avec leur fille, qu’elle revienne enfin vers eux.
Malheureusement pour Rosemarie, Timothy n’était ni intéressé ni désespéré.
Affichant un sourire amusé à l’intérêt de Rosemarie dans sa vie amoureuse, Timothy se redressa avant de répondre, « Not that it’s any of your business of course, but no, Emilie is not my girlfriend.»* Timothy fit tourner doucement sa tasse de café, attendant une remarque de sa cousine qui ne tarda pas. « As in not yet, or not ever ?»* demanda la benjamine, clairement investie dans l’histoire, et tentant d’établir un contact visuel avec lui. Timothy était soudainement reconnaissant de l’amourette juvénile de ses parents, ça lui aura au moins permis d’avoir quelques années sur l’héritière de la branche sang-pur, et de reconnaitre lorsque son intérêt était vraiment le sien ou celui de ses aînés. Sachant que c’était Adrian qui l’avait présenté à Emilie, ce n’était pas vraiment surprenant. « As in, really not your business, your highness,»* répliqua le voyant, un sourcil haussé et le ton ferme, il s’adoucit cependant en continuant « Anyway, I’m more interested in hearing why you thought this impromptu reunion would be a great idea actually,»* demanda-t-il sur un ton indifférent à personne en particulier, comme si la réponse ne l’intéressait pas tant que ça. « Timothy please, surely enough time has passed now…you’re being stubborn,»* tenta Heinrich, sa main toujours sur le bras de son cousin, comme-ci ce dernier allait se lever ou transplaner à tout instant.
En toute honnêteté, le voyant était tenté, cependant il doutait que fuir résoudrait quoique ce soit, ses cousins étaient tous aussi butés les uns que les autres. Ils continueraient d’essayer de les réconcilier. Non, il devait rester et leur montrer qu’il n y’avait aucune chance que cela n’arrive. « Oh sure Heinrich. I should just get over it, I mean it’s been what, five years already since my mother died after all,»* déclara le Grymm avec nonchalance. Ses deux cousins se figèrent, « That’s…that’s not what I me-,»* Timothy l’interrompit avant qu’il n’ait la chance de terminer, s’adressant directement à sa tante, « What do you say Romy ? Is that what you expected me to do when you came here ?» il pencha la tête sur le côté, un sourire mesquin sur les lèvres alors qu'il continuait « Get over it and then what ? Invite you at my place to watch Le Roi Soleil for old time’s sake, so we could sing juste un geste de vous while I tell you all about my love life ?»* chaque mot que prononçait Timothy était une attaque, de la manière méprisante dont il prononça son surnom jusqu’à l’utilisation du titre de leur chanson préféré en chantonnant doucement. Pourtant sa voix ne s’éleva pas, son visage un masque paisible. De loin, on aurait l’impression qu’il discutait de la pluie et du beau temps.
* : paroles en allemand
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Re: Family Business [PV]
Sam 5 Fév 2022 - 11:20
Family Business
Rosemarie Kaiser
La famille est une force qui cesse de l'être quand quelqu'un l'a trahie.
Patricia Wentworth
Patricia Wentworth
octobre 21- 4:45pm
Les mains soigneusement cachées sous la table que Romy avait rejointe, la sorcière ne pouvait s’empêcher d’agresser de ses ongles manucurés de noire la pointe de quelques autres. Si elle parvenait à conserver son trouble à l’abris des regards des membres de sa famille, le visage qu’elle leur présentait était plutôt neutre. Elle n’usait pas du charisme inné que chaque membre des Kaiser semblait possédé, déjà bien au fait que la majorité d’entre eux devait y être immuniser ou totalement réaliste sur le fait que son neveu était bien plus à même de se perdre dans les belles phrases d’Adam Kaiser que dans les siennes. La jeune femme s’efforçait de paraître détendue et sa place. Elle força la conversation, usa de la force de Tatiana et Heinrich concernant les ragots pour insuffler à leur échange quelque chose de nouveau. Il aurait été facile et idiot de ne rien dire, de laisser Timothy se lever et partir. Après tous les efforts de l’ainée sang-pur et Joseph pour pousser Romy à forcer son destin avec son neveu, elle ne pouvait décemment pas perdre son opportunité. La sorcière savait, pourtant, que quelque soit le sujet qui résulterait de sa question, Tim trouverait un moyen de retourner sa présence ici contre elle. De toute la jeune génération, c’était le voyant qui possédait le plus de force, le plus d’esprit. Une détermination et une obstination qu’il n’utilisait pas toujours à bon escient, selon Romy, mais qui lui restait somme toute utile.
Un semblant d’espoir sembla gagner le cœur de la jeune femme, alors que Timothy, bien qu’acculé par le regard perçant des trois membres de sa famille, ne finisse par leur répondre, dévoilant le nom de sa presque-mais-pas-tout-à-fait-copine. Romy, elle, avait noté plus que cela. Elle avait vu l’esquisse de ses lèvres amusées qui s’accompagnait, sans nul doute, d’un regard vif et appuyé en direction d’elle-même. Evidement, que la musicienne s’intéressait à la vie amoureuse de son neveu, à sa vie tout court. Ses peines, ses joies, ses difficultés. Elle voulait tout savoir, elle voulait être là pour le conseiller (oupas), pour l’aider, le rassurer. Elle voulait retrouver ce rôle de grande sœur qu’elle avait toujours eu auprès de lui. Plus encore, elle voulait qu’il ait d’autres oreilles que celles de son grand-père. Elle voulait que Timothy goûte à une vie plus douce que celle dont le double statut d’héritier et de voyant lui promettait. Emilie. La blonde la connaissait bien. Il s’agissait d’une fille de, d’un bon parti, allemand, qui plus est. Si son père ne l’avait pas mise dans la confidence, ce début de relation lui était très certainement dû. Son neveu méritait tellement mieux.
La musicienne se figea lorsque le Grymm reprit le contrôle de la conversation. Il ne pesa pas ses mots pour entrer dans le vif du sujet et un soupir contrit s’échappa des lèvres de la blonde lorsqu’Heinrich se mêla plus encore de ce qui ne le regardait pas. Cinq ans, ce n’était pas suffisant pour oublier que l’on avait perdu quelqu’un que l’on aimait. Une mère, une sœur, une fille. Cinq ans, dix ans, vingt ou trente.. La sorcière se demandait souvent si la peine se relâchait, si les larmes cessaient un jour de couler, si la culpabilité, l’angoisse de ne plus croiser le regard tant aimé, s’apaisait. Après tant d’années, elle avait su faire face à ses émotions, elle avait trouvé quelques moyens pour les contrôler, mais elles restaient là, bien ancrées dans son épiderme, prêtes à ressurgir.
Les prunelles de Romy étaient rivées sur le visage du voyant, et ses mains, toujours cachées, froissèrent avec émotion le tissu souple de sa robe. Tout le mépris que Timothy avait pour elle était étalé là, devant elle. Elle ne pouvait que l’imaginer brûler dans l’émeraude de ses yeux, vibrer à travers chaque fibre de son être. Il était blessé, rancunier. Il était noyé dans la tristesse d’avoir perdu sa mère, dans la trahison qu’avait constitué le départ de sa tante. Agacée, blessée par les propos de Timothy, par cette haine qu’il déballait à la musicienne, cette dernière fronça des sourcils et plissa des yeux. L’une de ses mains quitta la protection de la table et se posa en un poing fermé dessus. « Being hurt doesn’t justify malice.*» souffla-t-elle, d’un ton presque aussi sec que celui du voyant. Il était coincé là, devant elle et c’était l’occasion rêvé de tenter d’avancer ces pions. « I was not expecting anything except to talk to you, to see how you were.*» ajouta-t-elle, le ton tout aussi vif et piquant, alors qu’une flamme inquiète s’était allumée dans le fond de ses yeux. Romy ne souffrait pas de la présence de Tatiana et Heinrich avec eux. Le fait qu’ils soient là l’aidait même surement plus qu’elle ne l’avait imaginé. « Do you wish to know what would have happend if I had stayed ?*» s’enquit-elle, sans détourner son regard. « Don’t say anything, I’ll tell you.*» En un mot, elle brisa toute possibilité de prise de parole de la part du Grymm, ou de la Wright ou même de leur dernier cousin. « I would have gone back to my all patterns, drugs and all this shit.* » avoua-t-elle, le ton de sa voix se faisait plus émotif a mesure qu’elle avançait, mais elle ne céda pas. Timothy aurait voulu qu’elle reste ? Rester n’aurait fait que rendre la situation plus douloureuse. « Loosing your mother, my sister, Timothy, was hard enough for all of us. For you, me, Papa.* » Un frisson lui parcouru l’échine à la mention d’Adam Kaiser dont le regard teinté de peine et de colère tournoyait encore dans son esprit. « Do you think Joseph would have let me go otherwise? Do you think Adam wouldn't have come for me if it had been no different?*» Elle posait la question mais n’espérait pas de réponse. Elle ne savait pas ce qu’elle attendait de tout cela, mais exposer la vérité à son neveu lui enlevait un poids de sa poitrine. « It was selfish of me to leave, just as it is selfish of you to resent me for it.*» conclus-t-elle, sans détourner le regard. Elle détendit cependant son poing pour piquer la tasse de café encore fumante qui se trouvait devant Tatiana et y tremper ses lèvres, trouvant le goût rassurant et bienvenue.
* : paroles en allemand
Les mains soigneusement cachées sous la table que Romy avait rejointe, la sorcière ne pouvait s’empêcher d’agresser de ses ongles manucurés de noire la pointe de quelques autres. Si elle parvenait à conserver son trouble à l’abris des regards des membres de sa famille, le visage qu’elle leur présentait était plutôt neutre. Elle n’usait pas du charisme inné que chaque membre des Kaiser semblait possédé, déjà bien au fait que la majorité d’entre eux devait y être immuniser ou totalement réaliste sur le fait que son neveu était bien plus à même de se perdre dans les belles phrases d’Adam Kaiser que dans les siennes. La jeune femme s’efforçait de paraître détendue et sa place. Elle força la conversation, usa de la force de Tatiana et Heinrich concernant les ragots pour insuffler à leur échange quelque chose de nouveau. Il aurait été facile et idiot de ne rien dire, de laisser Timothy se lever et partir. Après tous les efforts de l’ainée sang-pur et Joseph pour pousser Romy à forcer son destin avec son neveu, elle ne pouvait décemment pas perdre son opportunité. La sorcière savait, pourtant, que quelque soit le sujet qui résulterait de sa question, Tim trouverait un moyen de retourner sa présence ici contre elle. De toute la jeune génération, c’était le voyant qui possédait le plus de force, le plus d’esprit. Une détermination et une obstination qu’il n’utilisait pas toujours à bon escient, selon Romy, mais qui lui restait somme toute utile.
Un semblant d’espoir sembla gagner le cœur de la jeune femme, alors que Timothy, bien qu’acculé par le regard perçant des trois membres de sa famille, ne finisse par leur répondre, dévoilant le nom de sa presque-mais-pas-tout-à-fait-copine. Romy, elle, avait noté plus que cela. Elle avait vu l’esquisse de ses lèvres amusées qui s’accompagnait, sans nul doute, d’un regard vif et appuyé en direction d’elle-même. Evidement, que la musicienne s’intéressait à la vie amoureuse de son neveu, à sa vie tout court. Ses peines, ses joies, ses difficultés. Elle voulait tout savoir, elle voulait être là pour le conseiller (oupas), pour l’aider, le rassurer. Elle voulait retrouver ce rôle de grande sœur qu’elle avait toujours eu auprès de lui. Plus encore, elle voulait qu’il ait d’autres oreilles que celles de son grand-père. Elle voulait que Timothy goûte à une vie plus douce que celle dont le double statut d’héritier et de voyant lui promettait. Emilie. La blonde la connaissait bien. Il s’agissait d’une fille de, d’un bon parti, allemand, qui plus est. Si son père ne l’avait pas mise dans la confidence, ce début de relation lui était très certainement dû. Son neveu méritait tellement mieux.
La musicienne se figea lorsque le Grymm reprit le contrôle de la conversation. Il ne pesa pas ses mots pour entrer dans le vif du sujet et un soupir contrit s’échappa des lèvres de la blonde lorsqu’Heinrich se mêla plus encore de ce qui ne le regardait pas. Cinq ans, ce n’était pas suffisant pour oublier que l’on avait perdu quelqu’un que l’on aimait. Une mère, une sœur, une fille. Cinq ans, dix ans, vingt ou trente.. La sorcière se demandait souvent si la peine se relâchait, si les larmes cessaient un jour de couler, si la culpabilité, l’angoisse de ne plus croiser le regard tant aimé, s’apaisait. Après tant d’années, elle avait su faire face à ses émotions, elle avait trouvé quelques moyens pour les contrôler, mais elles restaient là, bien ancrées dans son épiderme, prêtes à ressurgir.
Les prunelles de Romy étaient rivées sur le visage du voyant, et ses mains, toujours cachées, froissèrent avec émotion le tissu souple de sa robe. Tout le mépris que Timothy avait pour elle était étalé là, devant elle. Elle ne pouvait que l’imaginer brûler dans l’émeraude de ses yeux, vibrer à travers chaque fibre de son être. Il était blessé, rancunier. Il était noyé dans la tristesse d’avoir perdu sa mère, dans la trahison qu’avait constitué le départ de sa tante. Agacée, blessée par les propos de Timothy, par cette haine qu’il déballait à la musicienne, cette dernière fronça des sourcils et plissa des yeux. L’une de ses mains quitta la protection de la table et se posa en un poing fermé dessus. « Being hurt doesn’t justify malice.*» souffla-t-elle, d’un ton presque aussi sec que celui du voyant. Il était coincé là, devant elle et c’était l’occasion rêvé de tenter d’avancer ces pions. « I was not expecting anything except to talk to you, to see how you were.*» ajouta-t-elle, le ton tout aussi vif et piquant, alors qu’une flamme inquiète s’était allumée dans le fond de ses yeux. Romy ne souffrait pas de la présence de Tatiana et Heinrich avec eux. Le fait qu’ils soient là l’aidait même surement plus qu’elle ne l’avait imaginé. « Do you wish to know what would have happend if I had stayed ?*» s’enquit-elle, sans détourner son regard. « Don’t say anything, I’ll tell you.*» En un mot, elle brisa toute possibilité de prise de parole de la part du Grymm, ou de la Wright ou même de leur dernier cousin. « I would have gone back to my all patterns, drugs and all this shit.* » avoua-t-elle, le ton de sa voix se faisait plus émotif a mesure qu’elle avançait, mais elle ne céda pas. Timothy aurait voulu qu’elle reste ? Rester n’aurait fait que rendre la situation plus douloureuse. « Loosing your mother, my sister, Timothy, was hard enough for all of us. For you, me, Papa.* » Un frisson lui parcouru l’échine à la mention d’Adam Kaiser dont le regard teinté de peine et de colère tournoyait encore dans son esprit. « Do you think Joseph would have let me go otherwise? Do you think Adam wouldn't have come for me if it had been no different?*» Elle posait la question mais n’espérait pas de réponse. Elle ne savait pas ce qu’elle attendait de tout cela, mais exposer la vérité à son neveu lui enlevait un poids de sa poitrine. « It was selfish of me to leave, just as it is selfish of you to resent me for it.*» conclus-t-elle, sans détourner le regard. Elle détendit cependant son poing pour piquer la tasse de café encore fumante qui se trouvait devant Tatiana et y tremper ses lèvres, trouvant le goût rassurant et bienvenue.
* : paroles en allemand
Made by Neon Demon
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Re: Family Business [PV]
Dim 3 Avr 2022 - 9:15
Family Business
Rosemarie Kaiser
La famille est une force qui cesse de l'être quand quelqu'un l'a trahie.
Patricia Wentworth
Patricia Wentworth
Octobre 21- 4:45pm
Timothy avait voulu provoquer la jeune femme, effacer ce sourire presque sincère qu’elle avait sur le visage, lui faire passer l’envie de lui parler. Il réussit. Le jeune homme afficha un air faussement châtié alors qu’elle lui faisait la morale, appréciant la frustration qui apparaissait dans les traits fins de sa tante. Malheureusement pour Rosemarie, elle avait abandonné son droit à le disputer lorsqu’elle était partie. Il n’était plus adolescent, elle était loin d’être un modèle à suivre et il n’était certainement pas venu là pour faire la paix. La guerre par contre, était encore sur le tapis si elle s’obstinait à s’incruster dans sa vie. Dieu qu’elle s’obstinait, Timothy en aurait presque été touché si ses cicatrices avaient été moins apparentes. Comment il allait ? Le brun haussa les sourcils, l’air provocateur. Quelle importance cela pouvait bien avoir pour elle ? Elle ne s’en était pas soucié au moment où il en avait eu besoin, à présent, il se débrouillait seul. La présence de ses deux cousins avait été oublié et ce malgré la main qui enserrait fermement son avant-bras et le regard bleu glace fixé sur lui. Timothy était concentré sur sa tante et sur ce qu’elle pouvait bien avoir de si important à lui dire. Ah voilà qu’elle voulait se justifier.
Timothy soupira, et son soupir trouva écho chez sa cousine, leur attirant un regard indigné d’Heinrich qui clairement voulait écouter la sob story de Rosemarie Kaiser. Le voyant se contenta de se relâcher contre sa chaise, les yeux fermés pour ne pas avoir des envies de lancer sa serviette sur Rosemarie, ou son café, quelque chose, n’importe quoi pour la faire taire. Il n’avait vraiment pas envie de l’écouter, et sans doute l’aurait-il fait s’ils avaient été en privé, Timothy retombait brusquement dans ses manies immatures lorsqu’il était entouré de sa famille. Ah oui, il avait presque oublié. Cette chère Rosemarie (my poor poor Romy), qui risquait à tout moment de basculer à nouveau dans ses vieilles habitudes. Les deux héritiers Kaiser échangèrent un roulement d’yeux lorsqu’elle évoqua la complaisance de Joseph et d’Adam à son égard. Comme si ces deux-là ne lui pardonnaient pas tout dès lors qu’elle larmoyait deux secondes. Il reposa son regard sur la Pokeby qui finissait ses justifications malvenues et lui adressa un sourire faussement compatissant. Comédie qui tomba à l’eau à la dernière phrase de la jeune femme. Oh ? C’était égoïste de sa part d’en vouloir à la blonde ? Bien, voilà qui allait certainement le rendre plus réceptif aux tentatives de rapprochement de Rosemarie. Timothy serra le poing sur sa serviette, contemplant plus sérieusement son envie d’en faire la nouvelle coiffure de la Kaiser. Il garda le silence, ne sachant réellement pas quoi dire qui ne serait pas extrêmement blessant ou insultant. Le mépris qu’il avait pour sa tante était sans doute palpable, dans la contraction de ses muscles et dans la rigidité de sa mâchoire qui voulait s’ouvrir sur des dents serrées et des paroles acérées. Non pas qu’il craignait pour les sentiments fragiles de sa tante, il craignait plutôt que leur sang chaud ne leur enlève toute inhibition et qu’ils finissent en train de se tirer les cheveux par terre au lieu de préserver l’image parfaite qu’ils étaient censés présenter à chaque seconde. Enfin, lui en tout cas. Clairement, Rosemarie (my dear dear Romy) s’en tirerait avec une tape sur la main si cela arrivait aux oreilles d’Adam Kaiser.
« I think the question here Romy is whether you think that if Timothy – or myself – were at your place, would they have let us leave ?* » demanda la voix sereine de la princesse Kaiser, qui regardait avec une moue boudeuse la tasse de café que lui avait piqué sa cousine. Timothy inspira profondément, reconnaissant de la prise de parole de Tatiana. S’il y’avait bien une personne qui pouvait parler à sa place, c’était elle. De plus, elle avait un bien meilleur contrôle sur ses émotions que la tornade vivante qu’il était. Il posa son regard sur les quelques gouttes de café qui restait dans son mug, tentant de se calmer. « To be clear, the answer is no.* » continua la plus jeune des blondes avec un calme olympien face au trop plein d’émotions de ses cousins, y compris d’Heinrich dont les pointes avaient pris une couleur bleutée, clairement désemparé devant cette situation. « So I’m afraid, that while we all understand here your need to leave, it isn’t the great argument you think it is.* »
Timothy releva la tête à cette remarque, ses dents serrées laissant passer un « Do we now ? Do we understand why dear, dear, Romy gets to make the choix to abandon us whenever she feels like it ?* » demanda-t-il, le sarcasme cachant avec habilité les blessures qui s’étaient réouvertes la seconde où il avait apercu la chevelure blonde de sa tante dans les couloirs de Hungcalf. « Yes, we do. Because we would have done the same if we could get away with it. You did try to do the same.* » l’accusation fait apparaitre les première trace de regret sur le visage de Timothy. Rosemarie n’était pas la seule à tomber dans des habitudes vicieuses, son neveu en était tout aussi capable merci. Il n'avait pas tenté de fuir de la même façon cependant. Il se souvenait malheureusement que peu des moments où Tatiana l’avait retrouvé complétement saoul et avait dû s’occuper de lui. C’était pour elle qu’il avait arrêté, il lui avait fait peur une fois, son pouvoir hors de contrôle et son esprit tout autant. Elle avait été bien trop jeune pour voir son cousin dans cet état. Et peut-être que si Rosemarie était resté, il aurait été trop jeune pour voir sa tante dans un état similaire.
Ça ne changeait rien au fait qu’il ne pouvait pas pardonner son absence à Rosemarie. « Look, I can’t forgive you. I don’t want to, but mostly I just can’t.* » il s’était finalement adressé à sa tante. « call me selfish all you want Rosemarie, I honestly couldn’t care less what you think of me, not anymore.* » sa voix n’était plus méprisante, mais elle n’était pas aimante pour autant. Il ne voulait pas de Rosemarie dans sa vie, ou peut-être que si, peut-être qu’il avait un peu envie de retrouver sa tante. Cependant, la confiance qu’il avait eue en elle avait été brisée trop violemment pour qu’il puisse vraiment lui pardonner. Comme Tatiana l’avait si bien expliqué, elle avait le droit de partir elle, et elle avait cette excuse parfaite qu’elle pouvait sortir quand elle le voulait. Et si elle partait lorsque tout devenait difficile pour se protéger, alors il ne pouvait pas compter sur elle, c’était tout ce qu’il comprenait. « I’ll take my leave now...release me Heinrich.* » demanda-t-il à son cousin qui semblait plus sur le point de l’enlacer que de le laisser partir. « I’ll come with you,* » répondit-il immédiatement, faisant rouler des yeux Timothy mais il ne protesta pas. Les deux étudiants se relevèrent, Timothy retira ses lunettes de soleil, qui ne servaient plus à grand-chose alors que l’astre avait été éclipsé derrière une épaisse couche de nuages et qu’il ne comptait plus foudroyer Rosemarie. Il fixa son regard émeraude sur sa tante, puis sur sa cousine, clairement fière de voir que l’ambiance à défaut d’être résolue était amplement plus calme. Réflexe de bonne éducation malvenue, Timothy ne se mit pas à courir vers la sortie du Café mais attendit d'être congédié par les deux allemandes.
* : paroles en allemand
Timothy avait voulu provoquer la jeune femme, effacer ce sourire presque sincère qu’elle avait sur le visage, lui faire passer l’envie de lui parler. Il réussit. Le jeune homme afficha un air faussement châtié alors qu’elle lui faisait la morale, appréciant la frustration qui apparaissait dans les traits fins de sa tante. Malheureusement pour Rosemarie, elle avait abandonné son droit à le disputer lorsqu’elle était partie. Il n’était plus adolescent, elle était loin d’être un modèle à suivre et il n’était certainement pas venu là pour faire la paix. La guerre par contre, était encore sur le tapis si elle s’obstinait à s’incruster dans sa vie. Dieu qu’elle s’obstinait, Timothy en aurait presque été touché si ses cicatrices avaient été moins apparentes. Comment il allait ? Le brun haussa les sourcils, l’air provocateur. Quelle importance cela pouvait bien avoir pour elle ? Elle ne s’en était pas soucié au moment où il en avait eu besoin, à présent, il se débrouillait seul. La présence de ses deux cousins avait été oublié et ce malgré la main qui enserrait fermement son avant-bras et le regard bleu glace fixé sur lui. Timothy était concentré sur sa tante et sur ce qu’elle pouvait bien avoir de si important à lui dire. Ah voilà qu’elle voulait se justifier.
Timothy soupira, et son soupir trouva écho chez sa cousine, leur attirant un regard indigné d’Heinrich qui clairement voulait écouter la sob story de Rosemarie Kaiser. Le voyant se contenta de se relâcher contre sa chaise, les yeux fermés pour ne pas avoir des envies de lancer sa serviette sur Rosemarie, ou son café, quelque chose, n’importe quoi pour la faire taire. Il n’avait vraiment pas envie de l’écouter, et sans doute l’aurait-il fait s’ils avaient été en privé, Timothy retombait brusquement dans ses manies immatures lorsqu’il était entouré de sa famille. Ah oui, il avait presque oublié. Cette chère Rosemarie (my poor poor Romy), qui risquait à tout moment de basculer à nouveau dans ses vieilles habitudes. Les deux héritiers Kaiser échangèrent un roulement d’yeux lorsqu’elle évoqua la complaisance de Joseph et d’Adam à son égard. Comme si ces deux-là ne lui pardonnaient pas tout dès lors qu’elle larmoyait deux secondes. Il reposa son regard sur la Pokeby qui finissait ses justifications malvenues et lui adressa un sourire faussement compatissant. Comédie qui tomba à l’eau à la dernière phrase de la jeune femme. Oh ? C’était égoïste de sa part d’en vouloir à la blonde ? Bien, voilà qui allait certainement le rendre plus réceptif aux tentatives de rapprochement de Rosemarie. Timothy serra le poing sur sa serviette, contemplant plus sérieusement son envie d’en faire la nouvelle coiffure de la Kaiser. Il garda le silence, ne sachant réellement pas quoi dire qui ne serait pas extrêmement blessant ou insultant. Le mépris qu’il avait pour sa tante était sans doute palpable, dans la contraction de ses muscles et dans la rigidité de sa mâchoire qui voulait s’ouvrir sur des dents serrées et des paroles acérées. Non pas qu’il craignait pour les sentiments fragiles de sa tante, il craignait plutôt que leur sang chaud ne leur enlève toute inhibition et qu’ils finissent en train de se tirer les cheveux par terre au lieu de préserver l’image parfaite qu’ils étaient censés présenter à chaque seconde. Enfin, lui en tout cas. Clairement, Rosemarie (my dear dear Romy) s’en tirerait avec une tape sur la main si cela arrivait aux oreilles d’Adam Kaiser.
« I think the question here Romy is whether you think that if Timothy – or myself – were at your place, would they have let us leave ?* » demanda la voix sereine de la princesse Kaiser, qui regardait avec une moue boudeuse la tasse de café que lui avait piqué sa cousine. Timothy inspira profondément, reconnaissant de la prise de parole de Tatiana. S’il y’avait bien une personne qui pouvait parler à sa place, c’était elle. De plus, elle avait un bien meilleur contrôle sur ses émotions que la tornade vivante qu’il était. Il posa son regard sur les quelques gouttes de café qui restait dans son mug, tentant de se calmer. « To be clear, the answer is no.* » continua la plus jeune des blondes avec un calme olympien face au trop plein d’émotions de ses cousins, y compris d’Heinrich dont les pointes avaient pris une couleur bleutée, clairement désemparé devant cette situation. « So I’m afraid, that while we all understand here your need to leave, it isn’t the great argument you think it is.* »
Timothy releva la tête à cette remarque, ses dents serrées laissant passer un « Do we now ? Do we understand why dear, dear, Romy gets to make the choix to abandon us whenever she feels like it ?* » demanda-t-il, le sarcasme cachant avec habilité les blessures qui s’étaient réouvertes la seconde où il avait apercu la chevelure blonde de sa tante dans les couloirs de Hungcalf. « Yes, we do. Because we would have done the same if we could get away with it. You did try to do the same.* » l’accusation fait apparaitre les première trace de regret sur le visage de Timothy. Rosemarie n’était pas la seule à tomber dans des habitudes vicieuses, son neveu en était tout aussi capable merci. Il n'avait pas tenté de fuir de la même façon cependant. Il se souvenait malheureusement que peu des moments où Tatiana l’avait retrouvé complétement saoul et avait dû s’occuper de lui. C’était pour elle qu’il avait arrêté, il lui avait fait peur une fois, son pouvoir hors de contrôle et son esprit tout autant. Elle avait été bien trop jeune pour voir son cousin dans cet état. Et peut-être que si Rosemarie était resté, il aurait été trop jeune pour voir sa tante dans un état similaire.
Ça ne changeait rien au fait qu’il ne pouvait pas pardonner son absence à Rosemarie. « Look, I can’t forgive you. I don’t want to, but mostly I just can’t.* » il s’était finalement adressé à sa tante. « call me selfish all you want Rosemarie, I honestly couldn’t care less what you think of me, not anymore.* » sa voix n’était plus méprisante, mais elle n’était pas aimante pour autant. Il ne voulait pas de Rosemarie dans sa vie, ou peut-être que si, peut-être qu’il avait un peu envie de retrouver sa tante. Cependant, la confiance qu’il avait eue en elle avait été brisée trop violemment pour qu’il puisse vraiment lui pardonner. Comme Tatiana l’avait si bien expliqué, elle avait le droit de partir elle, et elle avait cette excuse parfaite qu’elle pouvait sortir quand elle le voulait. Et si elle partait lorsque tout devenait difficile pour se protéger, alors il ne pouvait pas compter sur elle, c’était tout ce qu’il comprenait. « I’ll take my leave now...release me Heinrich.* » demanda-t-il à son cousin qui semblait plus sur le point de l’enlacer que de le laisser partir. « I’ll come with you,* » répondit-il immédiatement, faisant rouler des yeux Timothy mais il ne protesta pas. Les deux étudiants se relevèrent, Timothy retira ses lunettes de soleil, qui ne servaient plus à grand-chose alors que l’astre avait été éclipsé derrière une épaisse couche de nuages et qu’il ne comptait plus foudroyer Rosemarie. Il fixa son regard émeraude sur sa tante, puis sur sa cousine, clairement fière de voir que l’ambiance à défaut d’être résolue était amplement plus calme. Réflexe de bonne éducation malvenue, Timothy ne se mit pas à courir vers la sortie du Café mais attendit d'être congédié par les deux allemandes.
* : paroles en allemand
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