La rentrée, c'est demain, enfin, au sens métaphorique du terme; les vacances sont bientôt terminées et tu as décider d'aller passer un peu de bon temps avec tes amis, danser, rire, boire, une bonne nuit de débauche pour bien commencer cette nouvelle année universitaire. Tu ne t'es pas trop prise la tête pour ta tenue, un simple ensemble estival et des sandales, il fait chaud et tu n'as pas envie de ressembler a une sirène sortie de l'eau d'ici quelques heures. Malgré que tu ne sois pas partie à l'étranger cette année, la première fois depuis très longtemps, tu as quand même réussis a profiter suffisamment du jardin et de la piscine de la maison que pour afficher un très joli bronzage, ce qui ajoute un contraste supplémentaire avec la blondeur de tes cheveux. Rapidement happée par la musique et l'ambiance, vous n'êtes clairement pas les seuls a avoir eut cette idée, tu t'amuses et profites a fond de ce moment, tu sais qu'ils vont se faire rares une fois les portes de l'université franchies; tu as des projets et cela va te demander beaucoup de concentration et d'effort, alors là, maintenant, tout de suite... T'as plus de cerveau.

« Je reviens », tu meurs de soif, tes pas te mènent vers le bar et c'est a ce moment-là que tu vois rouge Juliet. Si jusqu'alors tu étais restée un peu en retrait, et si tu ne lui avais pas encore arracher les yeux de ses jolis orbites cernés, on va dire que le taux d'alcoolémie que tu affiches t'aide à oublier cette promesse faite à @Victor De Launay lorsqu'il t'a expliqué la situation dans laquelle la Blackthorn l'avait placé quelques semaines plus tôt. Comme s'il était toujours responsable de la merde dans laquelle les autres vont se fourrer ? Sérieux. Y'a comme une espèce de vague de chaleur qui monte le long de ton corps, elle s'invite dans ta nuque, brûle ton épiderme, t'as verrouillé ta cible et t'en a strictement rien a foutre de ses problèmes, pour l'instant, c'est elle ton problème.

Tu jettes un regard dédaigneux au shot qu'elle glisse vers toi, on dirait un chiot qui vient de pisser sur la moquette et qui attend sa punition, elle sait qu'elle a fait une connerie; elle connait cette insécurité que tu as vis-à-vis d'elle et ici, ce soir, l'affront va se payer double tarif.  « Est-ce que tu te fous de ma gueule ou t'es juste totalement conne ? » Yep, ça commence et tu n'y vas pas avec le dos de la cuillère, t'es crispée, presque autant que la fois où elle avait prit la place de ton golem. Il y a une flamme qui danse dans ton regard, d'ordinaire tu es quelqu'un de joviale, pas vindicative pour une noise, mais elle te cherche. C'est SA FAUTE. C'est toujours de sa faute. Tu prends le shot de tequila et lui balance en pleine tronche verre inclus, c'est pas suffisant, mais c'est déjà un début, si seulement t'avais eu la bouteille ... « Apprends à gérer TES CONNERIES et arrête d'y mêler les autres, miss parfaite ! » Est-ce que cette phrase a un air de déjà entendu ? Très probablement, mais en ce moment, t'es pas vraiment au summum de tes capacités, faut t'excuser. Quoique, c'est peut-être mieux pour la blonde finalement.

 « Heeeen, mais c'est qu'il mord le chiot », cette réflexion t'échappe, tu penses a haute-voix, la faute aux quelques verres déjà présents dans ton organisme, mais c'est pas grave parce que tu n'as jamais été hypocrite, au fond les gens savent toujours ce que tu penses d'eux; sobre ou bourrée. Ton regard se plisse lorsqu'elle évoque la raison de tes griefs, elle sait exactement ce que tu lui reproches et elle met des mots dessus, tant mieux, ça t'évitera de le faire de manière peut-être moins délicate.  « J'ai envie d'dire que l'choix tu l'avais avant d't'envoyer en l'air avec le premier quipasse, t'as complètement vriller meuf ! Max t'a plaqué et quoi ? Tu crois qu'ça excuse le comportement de merde qu't'as eut après ? Qu'ça excuse que tu t'sois tapée le mec de ton amie de toujours, la saiiiiiiiinte Grace ? et QU'EN PLUS tu aies réussi l'exploit de te reproduire, mais on nage en plein délire ! On vous explique pas la contraception toussa toussa dans vos cages dorées ? »  D'accord, c'est pas du tout ce que tu voulais dire, enfin si, mais pas comme ça, c'est pas ton genre de renvoyer les erreurs a la figure, toujours bien trop impressionnée par la taille de tes propres conneries, mais toutes les barrières de bienséances tombent les unes après les autre ce soir, t'es un poil trop en rage pour prendre en considération le récent état de celle qui te fait face. Toi, t'as pas besoin de tenir le bar pour rester droite, c'est clairement la rage qui te maintient immobile, offrant une fusillade digne d'une exécution à la blonde qui te fait face. Le meilleur est a venir...

Est-ce qu'elle croit réellement faire mouche avec sa pique qui tient plus du cure-dent que de la lame tranchante? Tu ricanes en plantant ton regard droit dans le sien, « oh mais je t'en prie, fais touuuuuuuuuuuuut les calculs que tu veux, t'auras beau additionner, t'arriveras jamais à briseuse de couple et quiche en cloque ». C'est vrai que tu profites de la vie, que tu as couché avec un grand nombre de personnes et ce qu'importe leur genre, mais t'as toujours eu un brin de moralité, les infidèles non merci et les gosses... encore moins. Enfin, un jour, mais pas tant que t'as la maturité d'une huître, ça te paraît un minimum sensé.

Tu mimes un haut-le-coeur lorsqu'elle parle de ton cousin, y a des images que même les plus téméraires n'ont pas envie de s infliger. « Mais tu comprends vraiment rien en fait !? » Les histoires de cul de Juliet, Jolan, Grace ou Merlin, tu t'en bas les ovaires, il n'y a qu'une chose qui compte... lui. « T'es tellement égoïste que tu aurais pu le tuer bordel ! » Et c'est ça, le vrai problème. « Ta connerie aurait pu le tuer... »... tu rages et tu pleures en même temps, niveau crédibilité on peut mieux faire, mais c'est comme ça, « Comment on peut être égoïste au point de sacrifier ses amis ? »

Est-ce réellement une question de probabilité ou juste de la mauvaise foi ? Tu laisses échapper un « tssss » particulièrement agaçant, des deux c'est toi la vipère, ce rôle ne lui va pas au teint, malgré ses tentatives. Lorsque la vraie raison de ta colère déboule sur le tapis, Juliet retrouve le rôle qui est le sien ; la victime. « Mais t'es encore plus débile que je pensais en fait », est-ce qu'elle se rend compte de ce qu'elle dit ? « Il sortait d'hospitalisation, il maitrise rien en magie, le moindre micro sortilège lui demande un effort, pourquoi tu crois qu'il a pas retrouvé de baguette, pourquoi tu crois qu'il se fait chier à chercher un boulot sans magie ? Pourquoi il rentre pas a Hungcalf, tu crois ? » Tu rages, tes poings se resserrent, les jointures commencent a blanchir, si t'es une amie adorable, fidèle et joyeuse, tu deviens une goule lorsqu'on touche à ceux que tu aimes. « Tu devrais p'têtre revoir ton orientation de carrière ». Si elle n'est pas capable de faire la part des choses, peut-être qu'elle n'est pas faite pour la médecine. T'es un peu dure là, non ?

Et s’il y été pas arrivé je serais sûrement morte à l’heure qu’il est, y'a un truc dans cette phrase qui te percute, t'as reçu une claque plus violente encore que si sa main venait de s'abatre sur ta joue, ça diminue a peine ta colère, mais tu ressens un peu de compassion pour elle, parce que tu connais l'histoire, en tout cas les bribes de souvenirs que Victor t'a confiés, mais dans cette colère tu as oublié qu'elle aurait pu ne pas survivre a cette fausse couche; t'aurais été triste, parce que tu l'apprécies malgré tout, mais c'est pas encore suffisant parce que la peur que tu as ressentit ce jour-là, elle est encore ancrée au fond de tes tripes, parce que t'as déjà eu droit a plusieurs épisodes de crises et qu'à chaque fois tu retiens ton souffle, parce que tu peux tout imaginer, mais pas le perdre a nouveau. « S'il lui était arrivé quelque chose... » Etonnamment, t'es redevenue calme, le regard par contre, c'est un mixe entre Jack Nicholson dans Shinning et Le Joker de Joaquin Phoenix, « je t'aurais achevée moi-même ».

Est-ce qu'elle essaie vraiment de se défendre? De se trouver des excuses ? T'es a deux doigts de lui en coller une, d'ailleurs, @Victor De Launay s'en est prit plein la gueule aussi, faut pas croire; c'est juste que là, en ce moment, c'est elle qui est présente.  On a fait du mieux qu'on a pu. Wait ... WHAT ? « MAIS PUTAIN BLACKTHORN !!! Y'A UN TRUC MAGNIFIQUE QUI S'APPELLE URGENCE ! SUFFISAIT DE PASSER PAR EUX ET PAS PAR SAINTE LUCRECE ». Parce que c'est ce que Victor t'a raconté, il a demandé de l'aide a Lucrece, c'est pas comme s'il existait des professionnels ! No offense Luce. Mais non, il fallait que le moins de personne soit au courant, ben oui, ces petites choses là, ça fait des conneries, mais ça assume difficilement derrière. C'est pas nouveau.

Tu n'as aucune pitié pour elle, tu estimes que la pitié est un sentiment minable. Tu n'éprouves aucune compassion,  parce qu'elle a mérité ce qui lui est arrivé. Elle pouvait très bien demander de l'aide, mais non... « Et quand tu lui as proposé de se marier avec toi, c'était aussi par instinct de survie ? C'est ça ? » Parce qu'elle cherche toujours la facilité la Blackthorn, t'as pas eu une vie difficile, t'as jamais rien affronté de compliquer, t'as toujours été soutenue et encouragée, alors forcément, ça te semble simple de prendre les décisions qui sont justes, mais si c'était toi à sa place, comment aurais-tu réagis ? C'est réellement ce qui te pose peut-être le plus de problème, qu'elle ait fait cette proposition aberrante a ton petit-copain, alors que tu lui a fais part de tes craintes, de cette partie de toi qui n'accepte pas d'être mise a l'écart, mésestimée par les De Launay. Imaginer la joie sur le visage des parents de Victor à l'idée de se mariage te fend le coeur. Tu ne supporte pas l'idée de ne jamais être assez bien pour lui, alors qu'elle, sainte Juliet, ferait la bru parfaite.