Ces derniers jours de juin avant les examens s'étaient révélés extrêmement stressants pour tous les étudiants et étudiantes d'Hungcalf, c'est du moins ce que Billie Shakespeare avait ressenti au gré des salles de classe et couloirs de l'école, et encore plus à la bibliothèque, où elle travaillait désormais l'équivalent de presque trois jours par semaine pour pallier l'absence de l'autre préposé, qui avait eu la mauvaise idée de tomber malade en pleine période de pointe. Les étudiants, studieux comme fêtards, se pressaient en grand nombre dans les allées de la bibliothèque, bousculés par des dates de remises de travaux qui tombaient les unes après les autres.

Billie n'était pas imperméable à la tension ambiante, elle qui avait encore six gros rouleaux de parchemin à rendre au professeur de littérature magique, en plus de perfectionner un sigil pour le cours de runes, et de finaliser une potion d'endormissement pouvant mettre au repos un éruptif en moins de 10 minutes. Sans compter qu'elle devait rencontrer son binôme en préparation d'un examen pratique en médicomagie. Bref, elle ne savait plus où donner de la tête et avait parfois bien du mal à répondre aux requêtes pas toujours aimables d'élèves tendus. Billie préférait excuser la grossièreté de certain-es, elle comprenait les épaules raides et les paupières sautillantes.

Néanmoins, elle se sentit moins magnanime en découvrant Obi Wan, le chat de sa coloc, couché sur une pile de livres sur son bureau avec entre ses pattes son rat Polonius. L'un paraissait satisfait de lui-même, yeux mis clos, sourire aux babines, l'autre semblait absolument tétanisé. Devinez lequel présentait quelle expression...

Les jointures de la main sur la poignée de la porte blanchirent au fur et à mesure que Billie serrait le poing. Elle ne voyait pas sa coloc @Skye Vollanges , mais elle haussa un peu la voix pour se faire entendre depuis la salle commune, juste au cas, sans effaroucher le chat somnolent.

« Skye... Peux-tu venir ici deux minutes s'il te plaît? Ton chat essaie de se farcir mon Polonius en abat-faim. »