(tenue) Après le scandale du début d'année, les rumeurs étaient passées à autre chose : du sang frais et neuf. Dalia avait été éclipsée quelques temps de la scène des sang-purs, d'abord par rejet des Ballarini puis par pudeur des Wakefield. Désormais elle y avait retrouvé une place, bien que moins enviée qu'autrefois : d'héritière de la lignée prestigieuse de la danse classique, elle était devenue la bâtarde officielle du juge - bâtarde, mais toujours au sang immaculé. Bien qu'elle ne bénéficie pas de la fortune ni de la gloire des Wakefield, leur nom planait tout de même au-dessus de sa tête. D'ailleurs, elle fréquentait régulièrement son père, Nathaniel.

Ce soir-là, la ténébreuse avait été conviée à un énième gala de charité. Les sang-purs, comme la plupart des grandes fortunes, se rachetaient une conscience à Noël en daignant se délester de quelques sous pour certaines causes bien choisies. Dalia ne s'était jamais vraiment intéressée aux raisons précises de ce genre de soirées : elle y allait, elle y faisait bonne figure, elle profitait du champagne et du whisky, et cela lui suffisait. Depuis ces derniers mois, ces invitations avaient un goût différent : bien que légitime de par son sang, elle était passée du côté de la classe travailleuse : elle devait travailler pour payer ses dépenses. Bien entendu elle se gardait bien de s'en vanter dans ce milieu.

Vêtue d'une robe de la saison dernière puisqu'elle ne pouvait plus vraiment s'en acheter de nouvelles, l'ancienne étudiante déambulait dans l'assemblée, un verre à la main. Elle avait délaissé ses soeurs pour le moment et cherchait d'autres visages familiers - heureusement dans ce monde de requins et de cages dorées, les années lui avaient permis de tisser quelques liens d'amitié avec d'autres jeunes gens de son âge. Elle saluait ici, inclinait la tête là, échangeait quelques mots polis. Elle croisa le chemin de son oncle Evan Wakefield à qui elle accorda un sourire sincère.

De dos, elle remarqua @Calliope Muller. Les Muller n'étaient vraiment pas sa tasse de thé, mais il fallait admettre que certaines étaient particulièrement jolies. D'humeur taquine, l'Helvète approcha doucement la sorcière. On s'ennuie, Muller ? Elle retint une plaisanterie sur les fiançailles arrangées qu'on avait tendance à annoncer lors de ce genre de soirée, ne trouvant pas vraiment drôle le sort des femmes dans leur société. Elle ignorait d'ailleurs si Calliope était déjà promise à quelqu'un. Au moins ça ne risquait pas d'arriver à Dalia : on ne se battait pas pour épouser une bâtarde. Un verre ? Elle saisit l'occasion du passage d'un serveur pour lui tendre une coupe de champagne dérobée sur un plateau.

La demeure des Hangbés sur les terres britanniques restait une merveille architecturale que Calliope continuait d'admirer, bien des années après l'avoir découverte. Elle était souvent venue ici, plus jeune. Et puis elle avait été persona non grata quelques mois avant que l'héritier cesse de lui en vouloir. Oh, il devait subsister un peu de rancoeur... Mais pas assez pour refuser de voir la Muse. Ils avaient de toute façon trop d'amis en commun pour ne pas se cotoyer.

Elle déambulait, un verre presque vide à la main, Secunda à son bras. Racontant très discrètement les déboires d' @Ethan Lacroix avec son épouse, elle esperait que ces informations glissées à l'oreiller de sa meilleure amie aiderait le Lacroix à obtenir l'accord de Claudia Blackthorn dont il avait desespérément besoin pour assurer sa représentation.

Elle avait évidemment fait un geste financier généraux pour soutenir la cause d'une réserve de créatures magiques que les Hangbé avaient mit en avant ce soir là et Secunda avait l'intention de faire de même quand elle abandonna la Muller dans le petit salon où elles s'étaient entretenues loin des oreilles indiscrètes.

"On s'ennuie, Muller ? Un verre ?". Le serveur avait été surprit lorsque Dalia lui avait habilement subtilisées. Le sourire de Calliope est sincère envers la jeune femme qui lui tend une coupe. Elle connait bien la grande-soeur de Dalia. Ou plutôt sa demi-soeur.

- Volontiers.

Elle abandonne son verre vide sur la petite table qui la sépare de la sorcière qui lui fait face. Elle tend son verre pour trinquer délicatement sa coupe de champagne contre celle de Dalia.

- Je ne m'ennuie jamais ici, mais on dirait que c'est ton cas.

(tenue) Un verre ? Habile et habituée à chaparder des verres au passage des serveurs, Dalia en récupère un pour l'offrir à la Muller, comme un signe de paix. Volontiers. Offrande acceptée par la belle brune, qui se retourna pour faire face à la ténébreuse. Elles trinquèrent, les yeux dans les yeux comme le voulait la tradition. Calliope était un peu plus âgée que Dalia, elle fréquentait surtout sa sœur aînée. Les deux brunettes ne s'étaient que croisées au fil des années.

Je ne m'ennuie jamais ici, mais on dirait que c'est ton cas. Dalia contempla le sérieux qui animait le visage de Calliope. Elle était si adulte, si responsable. Un masque pour dissimuler sa vulnérabilité ? Peut-être. L'Helvète se pencha sur la table qui les séparait, dans un geste de confidence. Je m'ennuie toujours dans ce genre de soirée, fit-elle dans un soupir, comme si elle était soulagée qu'on lui laisse l'opportunité de le dire. Quel est ton secret ? demanda-t-elle dans un sourire amusé.

Elle prit une pause le temps de boire une gorgée de champagne. Je suis toujours à la recherche de nouvelles... distractions. Elle pencha la tête de côté, ses longs cheveux d'ébène glissant le long de son épaule. Es-tu une distraction, Muller ?

Comme à son habitude, le regard de la Muse détaille avec beaucoup d'attention la personne qui lui adresse la parole, une habitude empruntée à sa mère qui avait ce don pour réperer les moindres détails d'une toilette et en souligner les faux pas avec un sourire néanmoins bienveillant. Elle boit quelques gorgées de sa coupe mais cela peut malgré tout ne pas passer inaperçu.

Il fallait reconnait que Dalia était particulièrement belle dans cette robe que jamais la Muller n'oserait enfiler. Son regard s'attarde sur la robe trop noire, trop fendue, trop décolleté à son goût mais qui rendait pourtant hommage à l'ancienne Ballarini. Elle s'amuse de la reponse de l'étudiante qui visiblement n'aime pas ce genre de soirée et lui demande quel est son secret pour ne pas mourir d'ennui.

- En général, j'en profite pour réseauter. Quand je trouve une personne ennuyeuse ou ininteressante je trouve une raison pour lui fausser compagnie poliment et toujours avec le sourire. Regarde.

En quelques gorgées bien dosées, la jeune auditrice de justice termine son verre de champagne et le désigne à la jolie brune :

- Je vais devoir trouver un serveur pour me remplir cette couple, je te prie de bien vouloir m'excuser, je reviens dans quelques instants.

Elle arbore son sourire le plus agréable et fait mine de repartir vers le salon principal d'un pas assuré malgré la coupe de champagne avalée un peu trop vite, avant de revenir vers la jeune femme.

- Et évidemment, tu ne reviens jamais parce que tu auras trouvé quelqu'un d'autre de plus intéressant à qui parler. Ca n'a rien de compliquer. Mais je ne suis pas sûre que ce soit de ce genre de distraction dont tu causes.

(tenue) Taquine, Dalia demanda à Calliope son secret pour supporter ce genre de soirées qui l'ennuyaient à mourir. Elle pouvait profiter de l'expérience de son aînée, et c'était aussi une manière d'entrer en conversation avec elle. En général, j'en profite pour réseauter, répondit la Muller. Belle et ambitieuse. Be still my heart. C'était intelligent, même si Dalia avait peu de chances de trouver quelqu'un ici qui accepte de l'embaucher vu le scandale attaché à son nom de bâtarde.

Quand je trouve une personne ennuyeuse ou inintéressante je trouve une raison pour lui fausser compagnie poliment et toujours avec le sourire. Regarde. Et le jeu commença. Calliope s'enveloppa de son masque de politesse creuse et désigna son verre vide. Je vais devoir trouver un serveur pour me remplir cette couple, je te prie de bien vouloir m'excuser, je reviens dans quelques instants. Dans un sourire, elle s'éloigna d'un pas assuré. La démonstration était faite. Dalia observait la scène, un rictus au coin des lèvres.

La brune revint ensuite auprès de la ténébreuse. Et évidemment, tu ne reviens jamais parce que tu auras trouvé quelqu'un d'autre de plus intéressant à qui parler. Ça n'a rien de compliqué. Mais je ne suis pas sûre que ce soit de ce genre de distraction dont tu causes. Dalia reprit une gorgée de son propre verre. Rien de compliqué en effet. Nous apprenons à nous débarrasser des importuns très tôt, dans ce monde d'hypocrites. Surtout nous, les femmes. Combien de fois elle avait abandonné des sorciers avides de se rapprocher d'elle pour son nom prestigieux. Men.

Quant aux distractions, je suis ouverte aux propositions. Elle connaissait quelques jeunes femmes de bonne famille qui ne disaient pas non à un joint dans un endroit discret, mais elle n'avait jamais vu Calliope s'adonner à ce genre de rébellion d'adolescentes. Au passage d'un serveur, elle indiqua la coupe vide de la Muller afin qu'elle soit remplie à nouveau. Tu es mariée, Calliope ? demanda l'Helvète, sincèrement curieuse. Une femme aussi intelligente devait être redoutable dans un mariage.

Leurs regards amusés s'accrochent alors que la Muller revient sur ses pas, ses escarpins résonnant sur le carrelage laborieusement ouvragé. La vision du monde au sein duquel elles ont toujours évolué n'est visiblement pas la même. Là où Calliope y voit une opportunité, Dalia semble n'y percevoir que contraintes.

- Il est vrai que souvent un tri s'impose, mais reconnaissons que la plus part des personnes ici présentes ont toutes quelque-chose d'intéressant à apporter.

La preuve, elle ne pensait pas qu'une simple discussion avec la cadette de Jezabelle puisse être aussi... Assez en tout cas pour qu'elle n'ait pas envie de rejoindre le salon principal où se déroule la soirée officielle.

- En terme de distractions, il me semble que tu as plus d'expériences que moi. Alors dit moi, que fais tu quand l'ennui de ce genre de soirée te dépasse ?

Le serveur passe dans le couloir et Calliope en profite pour l'appeler silencieusement et reprendre une coupe de champagne. Peut être une de trop. Mais elle était bien contente de s'en être saisie alors que l'helvète lui pose la question qui fâche.

- Pas encore.

Jamais. Mais elle ne peut pas l'exprimer aussi clairement.

- Je n'aspire pas au mariage.

Mensonge. Elle ne rêvait que de ça. D'un mariage avec un beau parti, d'une famille nombreuse. Pourtant elle, elle était vouée à la solitude... Et pour supporter cette idée, elle boit une nouvelle gorgée de champagne.

- Toi non plus, j'imagine ?

(tenue) Il est vrai que souvent un tri s'impose, mais reconnaissons que la plupart des personnes ici présentes ont toutes quelque chose d'intéressant à apporter. Affirmation qui ne parlait pas du tout à la ténébreuse. Qu'une poignée de personnes soient agréables et/ou intéressantes dans l'assemblée, probablement, mais toutes ? Là résidait la différence entre Calliope et elle. La Muller savait tirer parti de ce monde impitoyable, elle en voyait les possibilités ; tandis que pour Dalia ce n'était qu'une prison dorée - un peu ternie depuis qu'elle n'avait plus de fortune.

En terme de distractions, il me semble que tu as plus d'expérience que moi. Alors dis moi, que fais-tu quand l'ennui de ce genre de soirée te dépasse ? Flattée d'être désignée comme la plus expérimentée des deux, Dalia esquissa un sourire malicieux. Je m'éclipse dans un coin pour des occupations inavouables. Alcool, tentacula, flirt et plus si affinités... Elle laissa planer le mystère, ne souhaitant pas révéler tous ses secrets d'un coup. Ses yeux proposaient clairement à Calliope de venir découvrir par elle-même si elle l'osait.

Tu es mariée, Calliope ? questionna l'Helvète. Les deux jeunes femmes se resservirent un verre, apparemment décidées à passer la soirée sur un doux nuage d'ébriété légère. Pas encore. La sentence qui planait au-dessus de sa tête, cette épée de Damoclès imposée par les familles de sang-pur. Je n'aspire pas au mariage, confia sans détour la Muller. Dalia posa sur elle un regard de compassion discrète. Comme toutes les autres, Calliope serait obligée dans un mariage dont elle ne voudrait pas.

Toi non plus, j'imagine ? Prenant une gorgée de son verre, la ténébreuse prit un air de défi amusé. Je me demande ce qui te fait dire ça. Son caractère ? Son discours ? Son aversion pour la haute société ? Ou bien la Muller avait-elle déjà vu Dalia embrasser une autre femme dans des soirées moins publiques ? Non, moi non plus, répondit directement l'Helvète. Elle mentait un peu : l'idée de s'unir à vie avec une femme dont elle serait amoureuse ne lui déplaisait pas, mais dans le monde auquel elle appartenait encore, c'était du suicide.

Cela fait de nous deux femmes dangereuses - ou bonnes à enfermer, peut-être. Tes parents te laisseront choisir un époux ? Elle savait que certaines progénitures réussissaient  à négocier au moins cela, pour sélectionner elles-mêmes avec qui elles s'enfermeraient. Nathaniel était disposé à cela quand il envisageait encore de la reconnaître comme sa fille légitime. Les Ballarini aussi, d'ailleurs, du temps où elle comptait comme l'une de leurs héritières. C'était une forme de progressisme chez les sang-purs.

Elle arque un charmant sourcil alors que l'Hélvète mentionne des occupations inavouables sans en citer aucune. La Muller pourrait se laisser aller à quelques devinettes mais en réalité toutes les réponses qui lui traverse l'esprit sont bien trop inavouables pour oser les appliquer à ce genre de dîner. Calliope a toujours été considéré comme la plus sage de ses amis. Quelques amoureux, encore moins d'aventure. De l'alcool en infime quantité et jamais aucune drogue de peur de digresser... Elle se trompe peut-être mais le sourire et le regard de la brune semblent une invitation. Ou alors était-ce le champagne qui lui laisser penser n'importe quoi ?

Elle pose son verre de champagne sur le rebord de la fenêtre non loin. Il n'y avait aucune raison que la cadette de Jezabelle la perturbe et pourtant ça commençait à être le cas. Elle rit pourtant, alors que la sorcière joue la puritaine prête à se marier au premier que lui présentera ses parents. Elle ne pose pas la question pour ne pas indisposer l'ancienne ballerine mais celle-ci ne se fait pas prier : "Tes parents te laisseront choisir un époux ?"

- Seulement si celui que je leur présente leur convient.

Et ils savaient bien qu'elle ne leur présenterait jamais personne. Elle passait pour un ovni auprès de certains grands de leurs monde mais Kenneth jouait les papa cool et progressiste... Il avait bien finit par accepter que son aîné épouse une née moldue. A croire que les fiancailles d'Helios et de Verena avait été conclu pour redresser une sorte de barre imaginaire.

- Mais pour ce soir, parlons d'autre chose, veux tu ? Puisque ni l'une ni l'autre n'aspire a être mariée, autant jaser de ce qui nous interesse.

Desespérement, elle cherche un autre sujet de conversation mais son cerveau semble ne plus si bien fonctionner face à la Colacino. Elle se mord la lèvre inférieure et son regard glisse sur la robe de la jeune femme.

- Il n'y a vraiment que toi pour oser porter une telle robe durant ce genre d'évènement. Même celles de ta soeur sont plus... consensuelles.

(tenue) Tes parents te laisseront choisir un époux ? Triste liberté sous la coupe de l'autorité parentale. Dalia aurait aimé avoir cette chance avec son père biologique, mais le patriarche Wakefield avait été clair sur ce point : si elle devenait leur héritière, on lui choisirait un époux digne de leur nom. Un époux, évidemment, jamais au grand jamais une épouse. Calliope posa son verre de champagne sur le rebord de la fenêtre. Seulement si celui que je leur présente leur convient. C'était toujours ainsi. Il fallait l'accord de la famille, pour s'assurer du prestige ou de l'intérêt de l'autre parti. Mais pour ce soir, parlons d'autre chose, veux tu ? Puisque ni l'une ni l'autre n'aspire à être mariée, autant jaser de ce qui nous intéresse. Le changement de sujet n'était pas pour déplaire à la ténébreuse, qui acquiesça avec une lueur de curiosité intéressée dans le regard. Avec plaisir. Je me demande de quoi tu voudras jaser, belle Calliope.

Elle perçut avec précision les yeux de la Muller glisser sur sa robe. La voir se mordre la lèvre donna un coup de chaud à Dalia, qui se sentit délicieusement frissonner jusqu'en haut de la nuque. Il n'y a vraiment que toi pour oser porter une telle robe durant ce genre d'événement. Même celles de ta sœur sont plus... consensuelles. La remarque fit sourire l'Helvète, qui se mordit la lèvre à son tour sans le contrôler. Ça te plaît ? Tu devrais me voir sans. Ta tenue est très belle également. Je devrais absolument te voir sans.

Puisque le sujet dérivait chiffons, la jeune femme enchérit. J'ai encore une sacrée garde-robe à la maison, c'est mon petit plaisir quand je me rends à ce genre de soirée. Je pourrais te montrer si tu veux, je suis sûre que j'ai des tenues qui t'iraient à merveille. Et celle-ci est d'une douceur... Elle saisit délicatement la main de Calliope pour lui faire toucher le tissu velouté de sa robe, près de sa hanche.

Parler chiffons, voilà qui convenait bien davantage à la muse. Parler union maritale finissait toujours par la stresser, même auprès de ceux qui ne lui voulaient aucun mal comme Dalia. Elle avait tellement l’habitude de se méfier quand on lui demandait pourquoi une jeune trentenaire, de bonne famille, belle comme une rose, parfaitement éduquée et apte professionnellement… pourquoi cette jeune femme (parce qu’on ne pouvait plus parler de jeune fille) ne pouvait elle pas se marier ?

Alors parler chiffons, c’était parfait. Calliope aimait l’art sous toutes ses formes et elle était persuadée que le stylisme sorcier était une forme d’art. Il suffisait de voir la robe que portrait Dalia pour se rendre compte que chaque centimètre carré de tissu était pensé, réfléchi, amené de la manière la plus élégante et à la fois la plus sensuelle qui soit. Peut être un peu trop. Une hochement de tête parce que ça lui plaisait, un sourire pour la remercier de son compliment.

Ca va un peu trop vite devant les yeux de Calliope. Son esprit légèrement engourdit par un verre de champagne de trop semble rougir alors que sa main s’attarde sur la hanche de l’ancienne ballerine. Le tissu est doux c’est vrai, mais elle se surprend à penser que cette proximité avec la belle brune l’est plus encore.  

- Du velour milleraies…

S’attacher à des détails techniques, garder ses prunelles noisettes fixées sur le tissu, à ce stade c’était tout ce qu’elle pouvait faire pour dissimuler sa gêne. Jamais elle n’avait été attirée par une femme et elle ne pensait pas qu’un jour cela puisse lui arriver. Et pourtant, c’était exactement ce qui était entrain de se passer. Et comme si elle avait été electrocutée, elle retire soudainement sa main, recule d’un pas et plonge son regard dans celui ombré de l’Helvete avant de demander sur le ton le plus neutre possible.

- Tu essayes de me séduire, Dalia, où je me fais des idées ?