Les mains brûlée par le froid et le visage fouetté par ses cheveux nouvellement décoloré, Cataleya affronte les premières lueur du jour armée d'un vieux balais et d'un manteau aux couleurs de serpentard subtilisé à son aîné. L'épuisement la tient toute entière et pourtant, c'est mue par une impulsivité étonnante qu'elle fait front. S'acharne à se convaincre du bien fondé de cette soudaine envie qui se fait autant cathartique que nécessaire. Si Décembre avait été un calvaire véritable, Janvier prenait un plis tout aussi détestable, quoi qu'en tout point nouveau ; Fuite du manoir, acquisition de sa maison, collocation quelque peu étrange : ses parents la déshériterait avant Février, c'était certain. Éclatement de son couple au profit d'un moldu, @James Blackthorn se laissait dépérir et se montrait odieux dès lors qu'elle venait s'en inquiéter, alors qu'il se jouait d'elle depuis son retour d'Egypte et l'avait mené en bateau jusque mi décembre. Qu’elle avait ravalé sa colère lorsqu'elle avait apprit pour son idylle, parfaitement au fait de la bombe à retardement que pouvait être cet homme s'il se sentait abandonné. Infiniment douce donc, compatissante, elle avait versé dans une tendresse toute singulière et le regrettait aujourd'hui amèrement lorsqu'elle comprenait où tout ça l'avait mené.  Elle aurait du hurler, tout ravager sur son passage, lui éclater le coeur à coup de sécateur, sans doute serait-elle plus sereine aujourd'hui.

Seule, donc, quoi que finalement fiancé à un homme qu'elle n'avait pas choisit après des mois de négociation pourtant maîtrisée, elle avait brièvement nourrit l'espoir de renouer avec les bras de  @Miguel Pajares mais force était d'admettre que quelque chose s'était brisé depuis le nouvel an et qu'il la tenait en grippe pour une raison qu'elle ignorait. Félicitation, naître à un jour près de la st valentin avait fait d'elle un désastre sentimental. Les habitudes avaient la cuirasses épaisses et, face à cette perte totale de contrôle sur sa vie elle avait fait ce qu'elle savait le mieux faire ; bosser ses cours, faire des heures supplémentaire à l’hôpital, noyer le brouhaha incessants de ses insécurités sous une tonne d'information pour les faire taire. Et ce au détriment d'une dette de sommeil qui se creusait dangereusement et d'un appétit de nouveau inexistant.
Alors, quitte à rater sa vie en beauté s'était-elle murmuré au levé du jour, autant transgresser la sacro-sainte règle de "pas de balais" qui pesait lourdement sur son crâne. Se décharger d'un odieux poids pour tenter de retrouver son souffle, gagner quelques mètres dans la course qu'était sa vie.

Le balais tombe lourdement au sol et c'est dans un soupire pas même contenu que Cataleya Quarta Blackthorn enfile le manteau trop grand d'Eliott, autant parce qu'il était canon qu'auréolé de la divine aura du grand frère ultra badass. « Ca va le faire Cat, c'est juste un balais.  C'est pas comme si c'était une voiture moldu. C'est juste l'attribut le plus simple des sorciers. » Un objet sur lequel tout les hommes de la famille avait posé le cul à peine savait-il marcher. Sur lequel même elle avait posé son sacro-saint fessier à Poudlard ! Elle n'était jamais tombé, et si cela devait arriver aujourd'hui... Il n'y avait personne, et elle était médicomage. . « Ok balais ! Si je tombe, tu finis dans la cheminé !  Mais on est d'accord que t'es gentil et que je ne vais pas crever.»

Venait-elle de s'accroupir pour tapoter gentiment le bois ? Totalement, et ce n'est qu'après de longue minute de mot tout doux et à peine soufflé que la dragonne des Blackthorn se redressa souplement et vint tendre une main impérieuse devant elle. « Debout.» L'exécution quasis instantané de son ordre lui arracha une telle jubilation qu'elle s'apprêta à remercier chaque membre de sa famille à la manière d'une remise des oscars qui ne vint hélas pas. Personne ne couronnerait un acte aussi simple, pas même elle, avec un peu de recule.

La défaite de la veille lui restait encore en travers de la gorge, emmitouflée dans une large écharpe rouge. Les Wright faisaient un très bon match, mais il avait fallu que l'attrapeur adverse saisisse le vif d'or. C'était rageant. Alba n'aimait pas perdre, même si elle savait qu'elle-même avait fait un bon score. C'était frustrant. Elle savait que cela atteignait le moral de l'équipe. C'était décevant. Ce matin, elle n'arrivait plus à dormir. Alors elle décida de se rendre au stade pour une séance d'étirements en plein air. Elle en faisait toujours une par semaine, le dimanche, pour se dérouiller du match du samedi et des entraînements quotidiens qui venaient de s'écouler. C'était important pour la souplesse et les blessures.

Quand elle aperçut une silhouette sur le terrain, elle se demanda qui se trouvait là si tôt un dimanche. Elle repéra la couleur du manteau : vert. Un Grymm. Pourquoi un vainqueur viendrait s'entraîner dès le lendemain d'un match ? Zèle ? Orgueil ? Peut-être était-ce le secret de l'attrapeur pour repérer aussi vite le vif d'or ? Partagée entre incompréhension et jalousie, la Jacetana s'approcha dans le dos de l'inconnu. Plus elle avançait, moins elle comprenait ce qu'il faisait avec son balai. Il semblait rester debout devant, comme s'il lui parlait. Comme si elle lui parlait. C'était une sorcière, aux longs cheveux blonds, qu'Alba n'avait jamais vu dans l'équipe. De plus en plus étrange.

Mais on est d'accord que t'es gentil et que je ne vais pas crever. Les sourcils froncés, Alba se tenait derrière la sorcière qui s'accroupit pour tapoter le balai, avant de se redresser et de lui ordonner de faire de même. Une manoeuvre qu'on apprenait à Beauxbâtons en première année. T'es qui ? demanda aimablement la jeune femme, complètement confuse par la présence et les gesticulations de l'inconnue. Quand celle-ci se retourna, elle reconnut une cliente de la Moufette, une étudiante snob et hautaine, très froide, qui la remerciait à peine lorsqu'elle la servait. Alba haussa les sourcils de surprise, ne sachant plus trop sur quel ton s'adresser à la sorcière.

Le nez se plisse significativement lorsque le vent murmure à l'oreille de l'enchanteresse un nom ; porte dans sa course hivernale des effluves familières, en partie car elles ternissaient les charmants parfums de la moufette enchantée. Si la langue se claque agacée, le regard demeure fermement accroché au manche de son balais pour ne pas vaciller. Alba Adelita Pajares, quel déplaisir.. Avait-elle retenue son prénom après avoir surprise son cv près de la caisse ? Oui. Totalement, autant parce qu'elle aimait savoir qui lui apportait son Rose Latte au lait d'amande que parce que le patronyme l'avait surprise. Quoiqu'au final, la filiation avec Miguel tête de con Pajares ne l'avait pas étonné lorsque, du coin de l'oeil, elle avait observé la Wright travailler ; l'intrépidité semblait génétique.

Ca, c'est insultant morveuse. Et si l'oeil se tourne et plonge si profondément dans les iris de l'espagnole qu'il aurait pu en mordre son âme, force est d'admettre que c'est dans un superbe jeté de cheveux que Cataleya redresse la poitrine. Qu'elle affronte la surprise venu déformer les traits de cet enfant qui avait à tout cassé seize ans. Quelque part, elle se désole de contempler cette même expression de merlan frit que prenait parfois Miguel. Ou alors elle était si agacée par le comportement du Grymm qu'elle  transposait son irritation sur le minois de la Wright ? « Je répondrai bien l'odieuse cliente de la table quatre, mais je ne suis pas même certaine que tu connaisses tes tables, Pajares miniature.»
Si Cataleya la toise longuement, autant pour l'arracher à sa stupéfaction que la contraindre à détourner le regard devant le carnage acrobatique qui s'annonce, sa jambe passe finalement par delà le manche mais demeure fermement ancré dans le sol.  « Tu comptes me fixer encore longtemps ?»

L'inconnue se redressa avec superbe, ce qui augmenta l'instinct de défiance d'Alba. Elle savait qu'elle devait probablement se mordre les doigts d'avoir posé une question aussi directe, sentant bien qu'elle et la rouquine n'étaient pas du même monde, mais loin de l'avouer elle affichait un air de défi, s'entêtant dans son insolence. Je répondrai bien l'odieuse cliente de la table quatre, mais je ne suis pas même certaine que tu connaisses tes tables, Pajares miniature. La remarque dédaigneuse sur sa concentration au travail n'atteignit pas la Wright, mais la mention de son nom de famille, si. Ainsi, l'inconnue connaissait son nom - alors qu'elle ignorait le sien - et connaissait son frère, et osait la comparer à une version diminuée de ce grand dadet vaniteux. Vexée, la jeune femme fit une moue désapprobatrice, sans songer que cela accentuait son jeune âge. En d'autres termes, elle était prête à bouder.

La sorcière enfourcha le balai. Tu comptes me fixer encore longtemps ? Agacée de la supériorité naturelle de son adversaire verbale, Alba se retint d'hausser les épaules, cherchant à paraître détachée alors qu'elle bouillonnait déjà. Elle préféra ignorer la question rhétorique en tentant de piquer à son tour la rouquine, mollement. Qu'est-ce que tu fabriques ? T'es même pas dans l'équipe des Grymm. Le regard se fit suspicieux. Si Alba ignorait l'identité de la sorcière, elle connaissait bien les visages de celles qui cherchaient à marquer dans ses buts. Que faisait-elle ici si elle ne faisait pas partie de l'équipe de Quidditch ? Jvais pas te déranger plus longtemps, ô éminente cliente de la table quatre, tu peux t'envoler tranquille souffla ensuite l'Espagnole, les bras croisés, attendant le sublime décollage de sa rivale.