Fin octobre 2023

Ce n'est pas ton Eclairée que tu rejoins ici aujourd'hui, pourtant, c'est bien l'un d'entre eux que tu viens visiter. Et pour cause. Quelques mois auparavant, tu as remis à @Andrew Hill les documents que @Juliet Blackthorn et toi avez dupliqués du bureau secret de ton oncle, au coeur du Manoir Blackthorn, profitant de la diversion offerte par @Cataleya Blackthorn regagnant le domaine au bras de ta mère. Malgré vos efforts, à ta cadette et toi, le code qui dissimulait la réelle teneur des parchemins chapardés vous était resté insoluble, et tu t'étais tourné vers ceux qui te semblaient le plus à même de détenir les clés pour décrypter ces secrets trop bien gardés pour être anodins : les Capes Noires.

Ce groupe nouvellement intégré bénéficie de ton entière confiance et toute ta dévotion, c'est indéniable, mais au-delà de ça, tu sais la largesse des connaissances amassées en son sein. Alors s'il y avait bien quelqu'un capable de vous aider dans cette quête personnelle, elle se trouvait assurément ici. Et ta nouvelle mentor @Isabelle D'Essenault n'a pas tardé à te diriger vers son collègue, le Professeur de Runes.
Et mentor de Cat.

Tu marches un peu sur des oeufs, dès lors qu'il s'agit de ta cousine, de peur d'empiéter à nouveau de trop sur son espace vital, incapable de savoir exactement comment te comporter face à elle, depuis de longs mois maintenant. Tes sentiments pour elle ne semblent pas vouloir s'effacer, mais ça se saurait si tu étais réellement capable de faire le deuil de quoi que ce soit, et si tu t'efforces de respecter ses besoins, tout ça n'a rien de très naturel pour toi. Et t'es assez nerveux en suivant le chemin qui te mène au Blackwood Manor.

T'es un peu en avance au rendez-vous fixé, et tu joues quelque peu avec la chevalière à ton index gauche. Ce mois d'octobre use tes nerfs, assurément. Tes cuisantes défaites, au Quidditch et au Challenge Hungcalfien, te restent encore en travers de la gorge. T'as jamais bien supporté l'échec, et il te semble ne faire face qu'à ça ces derniers temps. L'approche de Samhain n'y est pas pour rien non plus, et si tu prépares le sabbat comme tu as coutume de le faire, il est toujours aussi douloureux pour toi de songer à ta soeur cousine défunte et la célébration des esprits à venir n'arrange rien. Et puis il y a quelque chose, là, aux portes de ton esprit, une gêne latente, depuis que tu t'es retrouvé pétrifié par @Nathan Tremblay. Quelque chose que tu ne parviens ni à identifier, ni à expliquer, et ça aussi, ça n'est pas vraiment dans le registre de ce que tu sais bien gérer. Un soupir t'échappe comme tu t'efforces de ne pas laisser ton esprit vagabonder vers ces rives obscures.

La porte s'ouvre cependant dans ton dos et tu te retournes aussitôt, saluant ton aîné comme il se doit en ces lieux et entre les représentants de votre clan.

- Bonjour Professeur, ponctues-tu sobrement le salut des Capes Noires, attendant clairement son autorisation pour entrer plus avant et prendre place sur l'un des sièges de la pièce.

Voila bien des années qu’il n’avait pas ressenti cette nervosité à l’approche de la pleine lune. Quarante huit heures avant que le halo de cet astre n’entre à son apogée. Mais ce n’était pas pour lui qu’il s’inquiétait… Voila des années que ses pleines-lunes étaient maitrisées, des années qu’il avait peaufiné le rituel qui était le sien afin de mieux supporter ce rendez-vous mensuel.

Sauf qu’il n’était plus seul. Il avait désormais la responsabilité d’un jeune louveteau et même si le Hill lui avait dispensé tout les conseils qu’il avait en réserve, qu’il avait préparé de quoi mettre le Keir dans les meilleures conditions possible, il appréhendait grandement la nuit qui finirait par arriver.

Il passe beaucoup de temps à Blackwood Manor, lisant tout ce qu’il peut lire sur les transformations lycanes, pour se rappeler peut-être ce qui ne l’avait pas aidé mais qui pourrait accompagner Charlie. Il sait pourtant qu’il va bientôt être interrompu. Ca ne l’a pas empêché de se plonger dans un ultime ouvrage quelques minutes avant que la porte du salon où il s’est réfugié ne s’ouvre.  « Bonjour Professeur ».

-  James ! Entre, entre, je t’en prie.

Il désigne le fauteuil face à lui alors qu’il se lève pour sortir de sa poche une mallette de cuir qui reprend sa taille initiale sous leur regard attentif. Un clic métallique se fait entendre alors qu’il l’ouvre pour sortir plusieurs parchemins soigneusement roulés.

- J’aurais aimé pouvoir te contacter plus tôt mais ces traductions m’ont donné du fil à retordre pour ne rien te cacher.

La pleine lune approche et si tu fournis toujours @Jolan Wauters en tue-loup semble-t-il toujours peu efficace, ton oeuvre ce mois-ci s'est achevée lorsque tu lui as fourni ses doses la semaine dernière, te laissant le champ libre pour préparer l'esbat à venir. Et le sabbat de Samhain, dont tu peines à expliquer les rites à @Jeremiah Shenton en termes moldus sans rompre le Secret Magique, use également tes nerfs. Novembre parviendra-t-il à apaiser quelque peu le tumulte qui règne dans ton coeur et tes pensées ? Rien ne le présage pour l'heure, et les révélations que tu t'apprêtes à recueillir n'aideront peut-être pas.

Tu ignores la teneur des documents que vous avez déniché dans le bureau de ton oncle, mais tu ne doutes pas un instant qu'ils ne seront pas anodins. L'ancienne génération s'est donné trop de mal pour les dissimuler pour qu'il puisse en être autrement. Tu frappes donc à la porte du bureau où tu sais pouvoir trouver le professeur Hill et attend patiemment l'invitation à entrer avant de le saluer poliment.

-  James ! Entre, entre, je t’en prie.

Sur son invitation, tu t'installes sur le fauteuil face à lui, pas très à l'aise de le voir debout alors que tu t'assieds cependant. En silence, tu l'observes comme il rend sa taille initiale à une mallette de cuir qu'il ouvre aussitôt pour en sortir nombre de parchemins dont tu connais parfaitement la provenance.

- J’aurais aimé pouvoir te contacter plus tôt mais ces traductions m’ont donné du fil à retordre pour ne rien te cacher.
- Je n'en doute pas un instant... et je vous remercie pour le mal que vous vous êtes donné. J'imagine bien que vous avez nombre d'autres tâches importantes à gérer...

Qu'il s'agisse de son travail de professeur ou en ces lieux d'ailleurs. Mais si tu te montres aussi poli et reconnaissant que tu le peux, tu peines à dissimuler l'impatience qui te gagne à mesure que les secondes passent, trahie par ta chevalière tournant inlassablement autour de ton doigt.

- Avez-vous trouvé quelque chose... d'intéressant ?

Pour ne pas dire compromettant. Tu ne sais pas réellement à quoi t'attendre, mais tu restes persuadé qu'il s'agit d'affaires plus ou moins sordides, connaissant ceux qui t'ont élevé...

Dissimulant adroitement la couverture de son livre sous une apparence plus banale, il pose son regard sur le Blackthorn qui s’assied face à lui. Même s’il apprécie tout particulièrement la chandelle de son amie @isabelle, il est évident que leur relation ne lui permet pas de lui offrir le moindre indice sur la nature réelle de sa condition.

Les rouleaux de parchemins originaux sont sagement alignés dans la mallettes, il n’y a touché qu’avec la magie et la plus grande prudence pour ne pas les alterer. Pour chaque parchemin confié, Andrew rend un parchemin contenant une retranscription du cryptogramme, sa clef et sa traduction. Peut-être le Pokeby en profiterait il pour apprendre quelque-chose. Il l’espérait sincèrement en tout cas, James avait l’air de ceux qui étaient encore assez humble pour reconnaître qu’ils avaient fort à apprendre.

« Je n'en doute pas un instant... et je vous remercie pour le mal que vous vous êtes donné. J'imagine bien que vous avez nombre d'autres tâches importantes à gérer… » C’était poli, mais il n’en avait aucune idée. Il ne savait pas a quel point les aberrations de sa cousine et de ses pairs pouvaient entacher son temps libre et sa serenité. Ah si seulement James n’avait pas été sélectionné sur le tard, peut-être aurait il pu épauler Barghest pour mettre un peu de sens dans ces têtes vides. Ces traductions n’auraient pas prit tant de temps s’il n’avait pas eut à jouer au detective pour savoir ce qui se tramait parmi les chauffes-plats…

- Tu n’as pas idée.

Qu’il répond avec un sourire qui laisse entrevoir la fatigue de son âme et de son corps en ces instants compliqués. Et pour ne pas d’avantage faire attendre le Blackthorn dont l’impatience est mal dissimulée, il montre les rouleaux de parchemins numérotés.

- J’imagine que ça sera à toi d’en juger. Même si j’ai toujours eut beaucoup d’interet pour les moeurs des familles comme la tienne, je reste persuadé que chaque foyer recèle des secrets plus ou moins partagés entre ses membres. Ici, tu as des factures émise par des confrères enchanteurs fort peu recommandables, si tu veux mon avis. Notamment un très couteux et donc très puissant enchantement pour condamner définitivement l’entrée et la sortie d’une pièce. Je suis navré mais la facture ne donne pas d’avantage de détails. Je dirais que compte tenu de la somme déboursée, la superficie doit être assez importante et le sortilège très puissant. Comme si on voulait empêcher condamner un lieu à tout jamais.

Il décale de quelques centimètres les parchemins concernés avant de continuer :

- Ici, tu as divers documents d’origine juridique. Notamment le certificat de propriété de ce qui semble être le manoir familial. A Edimbourg c’est cela ? Il est magiquement lié à un autre document, sûrement un testament.

Enfin, il montre, une troisième série de parchemins :

- Et là, tu as ce qui semble être une correspondance suivie entre ton oncle.. ou ton père ? Aloysius. Une correspondance fort interessante au sujet d’une certaine Madeleine de Castellane… Peut-être y apprendras-tu quelque-chose.

((@Cataleya Blackthorn))

Le geste de ton aîné pour dissimuler son ouvrage est adroit, mais si tu en comprends la démarche, tu ne cherches même pas à en savoir plus. Ca ne te regarde pas. Tu es là pour tout autre chose, et c'est clairement les parchemins alignés dans leur mallette qui captent ton regard pâle. Les originaux apportés, et leurs transcriptions, les clefs de décryptage et traduction. Un trésor pour l'inspecteur en herbe auquel tu jouais étant enfant et qui se rappelle quelque peu à toi là, devant tant de mystère à élucider. Ton regard pétille peut-être un peu trop et si tu savais ce à quoi songe l'Eclairé, tu ne saurais qu'abonder dans son sens : assurément, tu pourrais - et tu chercheras probablement à le faire - apprendre quelque chose de tout ça, et cette idée est même particulièrement séduisante.

- Tu n’as pas idée.

Le sourire dissimule mal la lassitude qui s'y tapit, et une vague de compassion emplit ton coeur, quoi que tu t'efforces de n'en rien laisser paraître. Là n'est pas ta place. Et puis tu es réellement impatient d'en savoir plus sur ces documents trop soigneusement dissimulés et cryptés pour être honnêtes.

- J’imagine que ça sera à toi d’en juger. Même si j’ai toujours eu beaucoup d’intérêt pour les moeurs des familles comme la tienne, je reste persuadé que chaque foyer recèle des secrets plus ou moins partagés entre ses membres.

Tu ne réponds que par un silence on ne peut plus éloquent : des squelettes se cachent assurément dans chaque placard du Manoir Blackthorn, et si tu sais une partie des moeurs retorses de vos aînés à l'épine noire, tu restes parfaitement conscient que vous ne connaissez qu'une infime partie de ce dont ils sont capables.

- Ici, tu as des factures émise par des confrères enchanteurs fort peu recommandables, si tu veux mon avis. Notamment un très couteux et donc très puissant enchantement pour condamner définitivement l’entrée et la sortie d’une pièce. Je suis navré mais la facture ne donne pas d’avantage de détails. Je dirais que compte tenu de la somme déboursée, la superficie doit être assez importante et le sortilège très puissant. Comme si on voulait empêcher condamner un lieu à tout jamais.

Tu tentes de maintenir un masque impassible, mais la tour de Baby s'impose à ton esprit. Sa tour verrouillée, les enchantements l'empêchant d'en sortir, de vous appeler à l'aide. Son visage juvénile semble danser une seconde devant tes yeux, et tu déglutis avec peine, en attendant la suite.

- Ici, tu as divers documents d’origine juridique. Notamment le certificat de propriété de ce qui semble être le manoir familial. A Edimbourg c’est cela ?

Tu hoches simplement la tête pour confirmer ces dires.

- Il est magiquement lié à un autre document, sûrement un testament.

Ca ne t'annonce rien de bon. Pour quelle raison cachent-ils aussi farouchement les documents de propriété du Manoir ? Qu'on-ils à y cacher ?

- Un testament ? soulèves-tu, cherchant à en savoir plus sur ce point.

Quel testament ? Celui qui a octroyé le Manoir à ton oncle, ou celui qu'il a écrit lui-même ? A qui le dédierait-il donc ? Tu songes évidemment à @Cataleya Blackthorn qui a toujours clamé haut et fort que le Manoir lui reviendrait. Ou s'agit-il encore un autre testament, falsifié et dissimulé ? Les questions se multiplient dans ton esprit et se tracent sur tes traits d'ordinaire trop lisses, tandis que le professeur de runes désigne une nouvelle série de parchemins.

- Et là, tu as ce qui semble être une correspondance suivie entre ton oncle.. ou ton père ? Aloysius.
- Mon oncle, le père de Cataleya.

Les mots écorchent ta gorge nouée et tu racles un instant ta gorge, comme si ça pouvait diluer ce malaise qui grandit en toi.

- Une correspondance fort intéressante au sujet d’une certaine Madeleine de Castellane… Peut-être y apprendras-tu quelque-chose.
- Madeleine de Castellane ?

Ce nom ne te dit absolument rien, mais tu t'empares avec mille précaution de la traduction offerte. Et ce qui te saute aussitôt aux yeux, c'est la première date visiblement sur le document. Proche, très proche, trop proche, même, de celle de l'adoption de Baby.

- Je ne connais pas ce nom. Mais ces lettres datent... de juste après l'adoption de ma cousine défunte...

Et si ta peau a toujours été pâle, à cet instant, elle est plus livide que jamais.

Il n’a pas tout traduit. Il n’en aurait pas eu le temps, même s’il l’avait voulu. Il avait fait une pré-sélection des documents les plus protégés, devinant qu’il s’agissait ainsi des plus litigieux. Il avait traduit le début de chacun des documents et s’était armé de son instinct pour décider s’il continuait ou pas… Il y avait là plusieurs heures de travail mais Andrew ne s’en plaignait pas. Il s’était imaginé linguiste autant qu’enchanteur, fut un temps.

Égrenant ici et là quelques informations reprises sur les parchemins, il s'amusait presque de voir que l'intérêt premier de James ne va pas aux mêmes documents. Si le Hill avait été piqué de curiosité concernant la facture de condamnation, le très jeune chandelle s'intéressa légèrement au testament avant que son regard ne se pose sur la série de lettre échangées avec Pierre de Castellane.

- Tu connais les de Castellane ? C’est une ancienne famille de sang-purs français. Une vieille famille qui a sombré dans l’oubli… Pierre, celui qui correspond avec ton …oncle, en était le dernier héritier. En lisant ces lettres, on dirait qu’il avait une fille mais… elle est inconnu au bataillon. En tout cas la lignée De Castellane est officiellement éteinte.

Il marque une pause, laissant au Blackthorn le temps de lire quelques lignes et d’assimiler les information avant de se souvenir de la question concernant le testament :

- Les actes de propriété sont parfois ensorcelés pour êtres liés à des testaments. Le testament en question ne se trouvait pas parmi les éléments que tu m’as transmis mais je sens un résidu de magie qui permettrait de remonter jusqu’à lui assez facilement si l’occasion m’en était donné. Cela dit, tu dois sûrement déjà connaître le contenu des volontés de ton père et de ton oncle qui sont les co-propriétaires du manoir.

Pourrais-tu exprimer réellement la reconnaissance que tu dois à cet homme face à toi ? Difficile à dire. T'es pas très à l'aise avec l'expression de ce que tu ressens encore, et certainement pas tant que tu n'as pas noué un lien réellement fort. Pourtant tu as fait du chemin si on compare aux années précédentes. Mais face à Andrew, tu restes encore Ice, et tes émotions, mesurées. La mention du lieu verrouillé ne t'échaude pas plus que ça, tu visualises automatiquement la tour de Baby, c'est tellement évident dans ton esprit que tu ne t'y attardes pas.

- Tu connais les de Castellane ?
- Non.

Mais tu crèves d'envie d'en apprendre davantage, à l'évidence.

- C’est une ancienne famille de sang-purs français. Une vieille famille qui a sombré dans l’oubli… Pierre, celui qui correspond avec ton… oncle, en était le dernier héritier. En lisant ces lettres, on dirait qu’il avait une fille mais… elle est inconnue au bataillon. En tout cas la lignée De Castellane est officiellement éteinte.

Tu fronces les sourcils. Ces mentions ne sont pas anodines, bien loin de là. Tu cherches les mécanismes et les rouages qui ont peu se mettre en oeuvre. Tu songes aux multiples adoptions de ton oncle et ta tante, à ce dont ils seraient capables, pour obtenir ce qu'ils souhaitent ? Pourraient-ils s'approprier des enfants qui ne seraient pas réellement orphelins ? Si les De Castellane avaient une fille, se pourrait-il... ? Et pire encore... Tes autres cousins. Cousines. Tu déglutis difficilement. @Cataleya Blackthorn a mentionné le nom de Villanueva. Elle est censée être orpheline et adoptée. Mais tu connais bel et bien un Villanueva. Un camarade de botanique. Et si tu n'as pas osé poser de question encore, la question reste là, tapie quelque part dans ton esprit : Quel est le lien entre Joaquin et ta cousine ? Et plus encore à présent... Cette Madeleine ne serait-elle autre que Baby ?

D'autres documents passent entre tes doigts, tandis que le professeur reprend la parole.

- Les actes de propriété sont parfois ensorcelés pour êtres liés à des testaments. Le testament en question ne se trouvait pas parmi les éléments que tu m’as transmis mais je sens un résidu de magie qui permettrait de remonter jusqu’à lui assez facilement si l’occasion m’en était donné. Cela dit, tu dois sûrement déjà connaître le contenu des volontés de ton père et de ton oncle qui sont les co-propriétaires du manoir.
- Ca change tous les ans, répliques-tu avec un reniflement méprisant. Certains voient leur part augmenter au fil du temps, celle des autres se réduit comme peau de chagrin, selon leur bon vouloir.

Et la façon dont vous atteignez ou non leurs attentes. La tienne a-t-elle jamais été sur une pente ascendante ? Tu ne parviens pas à en trouver souvenir, mais tu sais d'ores et déjà que ce ne sera plus jamais le cas.

- Inutile de remonter jusqu'à lui, un autre prendra sa place après les fêtes de fin d'année. Quant au lieu condamné, je pense savoir quel est l'endroit concerné. J'imagine que lever les sortilèges ne sera pas aisé, mais... Pensez-vous qu'un bon enchanteur pourrait être mandaté pour cela ?

Parce que s'il est possible de trouver un moyen de libérer le fantôme de Baby, outre les recherches à effectuer concernant cette famille De Castellane, tu envisages clairement de mettre tous les moyens en oeuvre en ce sens.

Si Andrew ne vient pas de ce milieu, il n’avait pourtant pas à rougir de ses connaissances en la matière. Certains jureraient qu’il s’agissait d’une certaine forme d'obsession voire de jalousie. Lui, né-moldu, fanatique des us et coutumes des grandes et nobles familles de sang-pur… Point de jalousie mais une certaine conscience que dans le savoir résidait le pouvoir, et qu’on ne pouvait nier que ces lignées concentraient en leur mains mais aussi en leurs histoires toutes sortes d’influences qu’il serait idiot d’ignoer.

James, lui, était issu de ces familles et le Professeur de Runes fut surpris de l’entendre dire qu’il ne connaissait pas les De Castellane. Les rejetons de ces maisons ne devaient-ils pas se connaître entre eux, pour mieux se reproduire ? Les questions informations distillées par le Hill semblent faire écho en James dont le regard se fait de plus en plus soucieux mais il reste silencieux sur le sujet.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’aveux du jeune recrue sur la façon dont les Blackthorn gèrent leur testament lui arrache un léger rire. C’était fort astucieux, il fallait l’avouer, surtout que leurs progénitures avaient été élevées dans le luxe et que souvent, l’idée de vivre chichement suffisait à les tenir à leur place.

- Voila qui explique bien des choses ! Dommage que ma paie de Professeur ne soit pas mirobolante, j’aurais peut-être pu trouver un moyen de contenir votre cousine.

@Cataleya Blackthorn était-elle seulement contenable ? Il avait un doute. Un doute si sérieux qu’il avait discuté d’elle durant de longues heures avec le fantôme des lieux pour comprendre pourquoi elle avait été recrutée, qu’est-ce qu’ils avaient vu en elle et surtout… qu’est-ce qu’ils attendaient d’elle. Maintenant, il comprenait mieux mais il ne savait toujours pas comment la mener sur le droit chemin puisqu’elle n’avait en tête que de se perdre.

Revient la discussion sur la dispendieuse facture et le serieux d’Andrew. De son propre aveux, le Blackthorn savait quel était l’endroit qui avait fait l’objet de tant de frais. “J'imagine que lever les sortilèges ne sera pas aisé, mais... Pensez-vous qu'un bon enchanteur pourrait être mandaté pour cela ?”. Bien qu’il ait parfaitement l’information en tête, le britannique reprit la facture pour montrer le sigil qui faisait office de signature de l’enchanteur.

- C’est un vieux, très vieux confrère. Outre le fait qu’il soit mort depuis quelques années et que ses sortilèges vont s’étioler avec le temps, il était également de la vieille école et n’était pas du genre à s'intéresser aux découvertes et nouveautés magiques. Ses sortilèges étaient puissants mais pas très… élaborés.

Tout ça pour dire...

- Alors oui, je pense que c’est possible.

Les De Castellane. Si le nom a peut-être été prononcé par le passé, il a été mis au rebut autant que celui des Villanueva, faute de descendance à unir aux tiens, sans doute. Toujours est-il que tu n'en gardes pas un souvenir flagrant, faute de les avoir réellement côtoyé. A l'inverse de vos parents, à l'évidence, compte tenu de cette étrange correspondance. Et les questions qu'elle soulève te mettent quelque peu mal à l'aise.

- Voila qui explique bien des choses ! Dommage que ma paie de Professeur ne soit pas mirobolante, j’aurais peut-être pu trouver un moyen de contenir votre cousine.

Ok, autant t'es de marbre autant que possible depuis que tu as pénétré ce bureau, autant celle-là, tu ne t'y attendais pas une seconde, et elle t'arrache un léger rire.

- Je crains fort qu'il vous eût fallu plus qu'un salaire, aussi décent pût-il être, pour contrebalancer l'héritage qui lui est éternellement promis par les nôtres...

Si toutefois la promesse d'un autre héritage avait jamais pu suffire à endiguer le brasier qui pouvait consumer ta cousine... Un voile passe malgré tout dans ton regard, comme tu gardes des difficultés à l'évoquer sans songer à la distance entre vous que tu ne sais pas gérer malgré les mois écoulés. D'autant moins du fait de ton affiliation ici. Tu t'efforces de revenir au sujet qui vous concerne alors, passant tes émotions sous silence, quoi que le sortilège de condamnation n'aide en rien puisqu'il te renvoie à ta si précieuse Baby. Tu suis le regard du professeur lorsqu'il te désigne le sigil censé représenter l'enchanteur mandaté pour remplir cette commande, et l'écoute avec attention.

- C’est un vieux, très vieux confrère. Outre le fait qu’il soit mort depuis quelques années et que ses sortilèges vont s’étioler avec le temps, il était également de la vieille école et n’était pas du genre à s'intéresser aux découvertes et nouveautés magiques. Ses sortilèges étaient puissants mais pas très… élaborés. Alors oui, je pense que c’est possible.

Cette mention suffit à faire faire un bond à ton coeur, là, dans ta poitrine. Il est possible de libérer Baby.

- Comment ? demandes-tu presque sans t'en rendre compte, avant même d'y réfléchir.

Un instant tu fermes les yeux, te reprends.

- Je veux dire... Quels seraient les pré-requis ? J'entends que le temps fasse son oeuvre, mais... Si on voulait accélérer le processus ?

A l'évidence, ton idée sur le sujet est claire. Pour autant, et quand bien même c'est toi-même qui as gardé une distance certaine entre le voyant et toi, plein de rancune qui aujourd'hui n'a peut-être plus lieu d'être, tu songes à consulter Kiran. Ou Billie. Ou les deux. Si le charme était levé, quelles seraient les conséquences sur le fantôme de ta soeur de coeur, enfin libérée de son infâme prison ?

« Je crains fort qu'il vous eût fallu plus qu'un salaire, aussi décent pût-il être, pour contrebalancer l'héritage qui lui est éternellement promis par les nôtres… » et l’espace d’un instant, la curiosité se fait dévorante. Les familles se sang-purs étaient pour la plus part fortunées. Ou prétendaient l’être. Il n’y avait pas le moindre doute qu’en ce qui concernait James, il n’y avait pas la moindre prétention. Malgré le petit rire qui lui échappe, il semble plus que mal à l’aise en prononçant ses mots. Comme s’il n’était pas fier des pratiques familiales…

Alors de combien parlait on ? Parlait on en milliers ? En millions ? En milliard ? Ce n’est pas la branche d’Aloysius qui doit être si fructifiante puisque le métier magistrat avait un intérêt plutôt sociétal que financier. Il supposait donc que c’était plutôt l’activité entrepreneuriale était particulièrement lucrative.

La question lui brûlait les lèvres mais il la retient vaillamment, jusqu’à ce que James l’interroge de nouveau sur ce sortilège. Comment lever ce sortilège ? James répondit partiellement à sa propre question. Il était vrai qu’avec le temps et la mort de son auteur, le sortilège finirait à son tour par disparaitre. Mais ça pouvait prendre dix mois comme dix ans en fonction des précautions prises par l’enchanteur. Mais pour le reste.

- Difficile à dire sans savoir exactement à quoi on a a faire, Blackthorn.

Il relit la facture mais elle était vraiment concise si ce n’était pas laconique.

- Si je me rendais sur place, je pourrais te dire ce qu’il en est.

Lâche-t-il finalement, sans vraiment prendre au sérieux cette proposition.

Plus le temps passe, et moins tu es à l'aise avec le fonctionnement de ta famille, et toi qui n'as jamais été très loquace, en parler, te rebute d'autant plus. Il faut dire aussi que tu n'es clairement pas le mieux loti. L'étincelle de curiosité qui brille dans son regard ne t'échappe pas, mais tu ne sais guère ce que tu dois y voir précisément, et préfères te concentrer sur le sortilège qui, crois-tu, retient le fantôme de Baby dans sa tour.

- Difficile à dire sans savoir exactement à quoi on a à faire, Blackthorn.

Ca n'est pourtant pas très étonnant, mais tu espérais tout de même une réponse un peu plus favorable. Malheureusement pour toi, il n'en est rien, et tu réprimes un soupir de découragement. Jusqu'à ce que ton aîné reprenne la parole.

- Si je me rendais sur place, je pourrais te dire ce qu’il en est.

Si le professeur a lancé cette phrase sans vraiment prendre l'idée au sérieux, c'est tout le contraire pour toi, qui dardes sur lui un regard empli d'attente. D'espoir, même.

- Si tant est que je puisse vous faire entrer au Manoir, vous sauriez lever ce sortilège ?

La question fuse, presque malgré toi. Tu sais que tu devrais en parler à ta fratrie d'abord, mais l'occasion est trop belle pour la laisser passer. Et puis, autant que tu es toutes les informations et cartes en main, si tu dois leur présenter un tel projet. Vu comme la simple discussion avec Billie a pu être accueillie, tu ne doutes pas qu'obtenir l'adhésion de tous sur cette entreprise-là sera plus difficile encore. Et comme si ça pouvait te dédouaner, tu te promets d'en parler avec les autres cadets Blackthorn si la faisabilité de la chose était avérée.

Il était a peu près sûre de savoir lever le sortilège, mais Andrew n’aimait pas s’avancer sans savoir exactement à quoi il avait à faire. Il lui suffirait de se rendre sur les lieux pour en avoir une bonne idée et visiblement, le Blackthorn semblait avoir prit cette information au mot… « Si tant est que je puisse vous faire entrer au Manoir, vous sauriez lever ce sortilège ? »

Aussi bête que cela puisse paraître, le Britannique ne s’attendait pas à cette question… Et il aurait bien été tenté de répondre par la positive si le début de la question du jeune Cape Noire n’avait été si suspecte qu’elle avait attiré son attention et provoqué un haussement de sourcil caractéristique.

- Me faire entrer au Manoir, c’est à dire ?

Le ton est on ne peut plus sérieux. Il faudrait au Blackthorn être particulièrement convainquant si le fait de lever ce sortilège impliquait une violation de domicile… Il ne tenait pas spécialement Tiberius et Aloysius Balckthorn dans son coeur mais il était assez intelligent pour savoir qu’il valait mieux ne pas les avoir comme ennemi. D’ailleurs, il avait assez de sang-purs parmi ses ennemis potentiels…

- Mais oui, je devrais pouvoir y arriver.

Si lui ne s’attendait pas à cette question, pour toi, il était parfaitement impensable de ne pas la poser. La perspective de, peut-être, enfin pouvoir libérer Baby de cette odieuse tour prend le pas sur tout autre question pour l’heure. Seulement voilà… Si le Manoir n’est pas forcément gardé à outrance, il n’en reste pas moins qu’on n’y rentre pas tout à fait comme dans un moulin, bien au contraire. A minima, si l’un des parents venait à se trouver sur place, il faudrait justifier sa présence - à défaut d’en expliciter l’objectif réel.

Sans surprise, le professeur de runes tique sur cet élément, et tu ne peux clairement pas lui en tenir rigueur. Tu es bien placé pour savoir les représailles dont ils sont capables, comme tous les héritiers…

- Me faire entrer au Manoir, c’est-à-dire ?
- Justifier la présence d’un étranger en ses murs précises-tu donc, songeant que si faire venir Billie pouvait aisément passer pour la visite d’une amie, il serait plus délicat de faire de même avec un aîné dont, pour ta part, tu ne suis même pas les cours.

Tu n’es pas censé avoir de lien avec Hill. Mais certains membres de ta fratrie ont son option dans leur cursus. Pourrais-tu les convaincre ? Un rictus amer déforme un instant tes traits. La blague… Comme si toi tu pouvais vraiment avoir une conversation digne de ce nom avec la majorité d’entre eux. Néanmoins, si tu t’attends à essuyer les foudres de @Cataleya, le souvenir de sa réticence à laisser entre Billie pour seulement converser avec le fantôme de sa soeur encore parfaitement vivace dans ton esprit, tu songes fortement à ta cadette. @Juliet pourrait peut-être personnifier l’excuse qui lui permettrait d’autoriser sa présence au Manoir.

- Mais oui, je devrais pouvoir y arriver.

L’espoir gonfle démesurément. Si tu n’étais pas capable d’autant de self-control, sans doute serais-tu capable de vous faire transplaner dans l’instant, contre toute raison. Patience, Ice, patience.

- Je sais où se trouve l’endroit et peux vous y guider, mais je doute de pouvoir être un prétexte satisfaisant à votre présence chez nous, et quand bien même les aînés sont généralement occupés dans la journée, il vaudrait mieux être parés à toute éventualité…

Tu ne te méfies que trop de tes parents, et pour cause. Tu les sais capables de tout. Et particulièrement du pire. Un soupir t’échappe cependant. Il va vraiment falloir que tu en parles aux autres, et tu sais d’avance que ça ne sera encore pas une partie plaisir.

- Si tant est que vous acceptiez d’accomplir cette tâche, bien sûr…

Une façon quelque peu détournée d’entériner un accord… et éventuellement de laisser le champ libre à la contrepartie qu’il souhaiterait y poser. On n’a rien sans rien, adage martelé dans ton crâne depuis l’enfance… Si votre appartenance commune aux Capes Noires a permis qu’il oeuvre pour votre compte, tu ne saurais lui tenir rigueur de réclamer gallions ou faveur en échange des efforts fournis. Bien au contraire, ça ne te semble être qu’un juste retour des choses. Et pour ce qui te concerne, tu te considères clairement comme redevable, quoi que ces mots n’aient pas - encore ? - été prononcés.

« Justifier la présence d’un étranger en ses murs. » Le silence s’installe, songeur, entre la chandelle et l’éclairé. C’était donc ce qu’il pensait. Ce qu’il craignait. Entrer par effraction, peut-être pas puisque James lui ouvrirait grand les portes du domaine écossais. Mais assurément, il s’agissait d’agir dans le dos des aînés de l’une des plus grandes familles du Royaume-Uni.

Il réfléchit à haute voix, le potionniste, tandis que l’anarchiste pose le pour et le contre. C’était risqué. Et particulièrement déraisonnable. Il n’était que trop conscient de l’influence des patriarches de cette famille et n’avait guère envie de tomber dans leur collimateur.

« Si tant est que vous acceptiez d’accomplir cette tâche, bien sûr… » Pourtant la tentation est grande. Ne serait-ce que pour retrouver la nostalgie de ces mois où il passait les frontières pour offrir ses services d’enchanteur, de briseur de sortilèges. L’envie de s’assurer qu’il n’était pas rouillé et puis… le montant exhorbitant de cette facture laissait supposer qu’il s’agissait d’un défi d’ampleur. C’était ce qui excitait l’ambititon de l’enseignant.

- C’est envisageable.

Lâche-t-il du bout des lèvres, comme s’il hésitait encore alors qu’en réalité sa décision était prise.

- Si tu peux m’assurer plusieurs heures de solitude en ces lieux, je pourrais essayer.

Il ne demande rien en contrepartie. Que pourrait lui offrir le Blackthorn qu’il n’avait pas déjà ? A cet instant, il n’a pas de réponse à cette question. Mais le Hill savait se rappeler aux bons souvenir de ceux qui avaient une dette envers lui. Au moment opportun.

Rien ne devait filtrer, rien ne devait transparaître. Jusqu'à ce que le professeur soit hors des murs une fois le sortilège levé, personne ne devait ne serait-ce que soupçonner leur implication. L'amenuisement du sortilège à la mort de l'enchanteur serait mis en avant si question il y avait par la suite. Mais rien, rien, ne devait être visible, notable, avant, ni pendant. Il en allait de votre survie, à tous les deux. Nul doute qu'il paierait le prix fort, si vous étiez pris sur le fait et toi... Toi, dispensable Quartus, tu doutes fort de ne pas hériter du même sort à présent.

Alors la question plane, plus importante que tout : est-ce qu'il accepterait cette folle entreprise ? Parce qu'il faut être fou pour se lancer dans un pari aussi risqué que d'agir au nez et à la barbe des démons Blackthorn, n'est-ce pas ? A vrai dire, tu ne lui tiendrais pas rigueur d'un refus, quand bien même tu bouillonnes intérieurement à l'idée de peut-être pouvoir libérer Baby bientôt. Pas dans un délai inconnu, pas dans dix mois, ou six ans, non, prochainement, tout prochainement.

- C’est envisageable.

Si ton visage cherche à rester de marbre, à murer l'enthousiasme qui explose au fond de ton coeur, nul doute que ton regard glacé arbore une étincelle toute particulière.

- Si tu peux m’assurer plusieurs heures de solitude en ces lieux, je pourrais essayer.

Tu inspires, t'efforçant au calme avant de hocher la tête avec une lenteur étudiée. Trop peut-être.

- Je vais voir ce que je peux faire à ce sujet. Je vous tiens informé lorsque c'est possible en ce cas.

Pas de réponse quant à une contrepartie ? Peu importe. Tu sais pertinemment que ta dévotion lui est d'autant plus acquise. Ton regard retombe finalement sur les documents transcrits. Acte de propriété. Facture d'enchantement. Lettres des De Castellane.

- Puis-je ? demandes-tu finalement poliment avant de t'emparer des documents une fois l'autorisation accordée et de prendre congé. Voilà nombre de sujets qu'il te faut aborder parmi les tiens - ceux qui supportent encore ta présence, toujours - à commencer par Juliet, puisque c'est ensemble que vous avez découvert tout cela...

– Terminé pour moi –