Happiness is a warm gun
1er septembre 2001 – Doolin, Comté de Clare, Irlande du Sud
Plus tôt dans la nuit, Astrid avait réveillé son mari Albert en lui disant qu’elle avait perdu les eaux et qu’elle sentait que leur bébé arrivait. Ni une, ni deux, le futur père contacta la guérisseuse sage-femme pour qu’elle vienne les aider à mettre au monde leur merveille. Vingt minutes plus tard, la sage-femme passa la porte d’entrée du petit cottage qu’occupait la famille Waterhouse. La ville de Doolin était encore endormie en ce matin ensoleillé du 1er septembre lorsque la petite fille poussa son premier cri. L’accouchement se passe sans encombres jusqu’à la délivrance du bébé puis tout bascula. Astrid fut victime d’une hémorragie massive que la sage-femme ne put arrêter avant l'arrivée du médicomage de garde et avant qu’elle n’expire son dernier souffle.
   En une seconde la vie de la famille Waterhouse venait de basculer. Albert aurait dû être auprès de sa femme et de sa fille pour leur dire combien il les aimait, combien il était heureux. Mais là, il était seul assis sur le canapé de son salon à essayer tant bien que mal de comprendre ce qui avait mal tourné, à essayer de comprendre comment la femme qu’il aimait n’était plus là.  « Comment ? Comment vais-je faire sans toi ? » Murmura-t-il pour lui-même la tête dans ses mains. Avec précaution, la guérisseuse vint vers Albert avec dans les bras une petite chose adorable, toute rose et avec un petit duvet roux sur le sommet du crâne. « Monsieur Waterhouse, il faut que vous preniez votre fille dans vos bras, elle a besoin de vous. » L’homme regarda la femme puis le bébé qui dormait dans ses bras mais il ne bougea pas d’un pouce. Il était l’ombre de lui-même, il était dans un état second et personne n’aurait pu l’en blâmer après ce qu’il venait d’arriver. « Monsieur Waterhouse… Albert, elle a besoin de vous. Vous devez lui donner un prénom… » La guérisseuse le regardait avec gentillesse, avec émotion. Dans un état second, le nouveau père prit l’enfant dans ses bras, embrassa doucement son front puis s’adressa à elle avec tendresse « Je dois te donner un prénom petite fleur… ». Lentement la petite fille ouvrit ses yeux, bailla puis se mit à bouger les lèvres en hoquetant à la recherche du sein maternel. La guérisseuse s’occupa de préparer de quoi nourrir le bébé. « Tu ressembles à ta maman, tu as ses yeux, son sourire… Astrid… je vais t’appeler Astrid comme ta chère maman.»

The Meaning of Family
2007 – Great Wizarding Express – Quelque part en Europe
Albert Waterhouse arborait fièrement son costume de conducteur de train pendant qu’il était justement aux manettes de la superbe locomotive à destination de Stokholm en Suède. L’homme, à la chevelure rousse, aux yeux bleus et au visage un peu buriné par le temps et les soucis,  était plutôt content de sa journée. Cela faisait maintenant un peu plus de 5 ans que son épouse était partie et qu’il élevait seul sa fille unique Astrid Willow. Sa petite fleur, comme il l’appelait affectueusement, était sa joie de vivre, sa fierté et parfois aussi sa plus grande source de soucis. Il faut dire qu’à 6 ans la petite fille savait lire depuis plus deux ans déjà, avait révélé ses pouvoirs sorciers à l’âge de 5 ans et à présent elle voulait déjà avoir une baguette et tout connaître de la magie. Albert avait dû cacher à plusieurs reprises ses anciens livres de Poudlard puis de Hungcalf afin que la fillette ne tombe pas sur des ouvrages parfois controversés : sur l’arithmancie, les runes ou la magie noire.
   L’irlandais avait respecté l’escale en gare de Berlin et s’apprêtait à sonner le départ lorsqu’un feu follet roux entra en trombe dans la cabine du conducteur.  « Papa ! Papa ! Papaaaaaaa ! ». Le visage rougit par la course et le froid, Willow semblait excitée et sous le coup d’une immense joie et Albert ne put retenir sa curiosité « Astrid, que se passe-t-il ? ». Sous le coup de l’émotion la petite continua de crier pour expliquer ce qu’elle venait de voir « Un vampire !!!! Il y a un vampire dans le wagon n°3 !!! ». Le père s’approcha de sa fille et caressa tendrement l’ovale de son visage « Calme-toi ma puce ! Oui je sais qu’il y a un vampire ici dans notre train. ». Willow mir une main sur sa bouche pour essayer de se calmer toutefois elle ouvrit grands les yeux en entendant les propos de son héros du jour « Tu te rends compte ?! Un vrai vampire ! ». L’admiration qu’Albert lu dans les yeux de sa fille, ses yeux semblables à ceux de sa défunte épouse, lui fit un pincement au coeur. « Je sais que tu voulais en voir un en vrai mais je pense qu’il n’a pas envie d’être dérangé. » « Mais Papa… » tenta-t-elle en le regardant avec ses grands yeux tristes. « Ne discute pas ma petite fleur, j’ai un train à amener en Suède avant ce soir. » Il avait pris sa voix de père autoritaire bien que même lui n’y croyait qu’à moitié. « Va dans notre compartiment pour prendre l’un de tes livres et va dans le wagon des contrôleurs et sois sage pour une fois. ». En voyant que les yeux de sa fille rougissaient, sa voix s’était radoucie. « D’accord Papa mais je peux prendre un livre à toi ? Les miens sont pour les bébés ! » Willow était comme sa mère, elle ne lâchait jamais rien quand elle avait une idée en tête. Aussi, il ne fut pas surpris de la voir ne pas perdre le nord mais ce fut sa réflexion qui le prit au dépourvu. « Pour les bébés, hein ? » releva-t-il en riant. « Tu peux prendre celui sur les sortilèges ou celui sur les animaux fantastiques, si tu veux, mais pas celui sur les runes ou les défenses contre les forces du mal. Tu es encore un peu jeune. » L’homme qui venait d’avoir 32 ans croisa le regard de sa fille et sans mot dire il lui fit comprendre qu’il ne rigolait pas du tout à ce sujet. « Promis, Papa. » râla la petite rousse entre ses dents. Gentiment elle vint claquer un bisou sur la joue de son père puis le laissa tranquille avant que le train ne reprenne la route.
   Ce n’était pas la première fois que le père et la fille allaient ensemble à Stokholm et pour cause, Willow considérait le Great Wizarding Express comme sa maison. Toute l’année père et fille vivaient dans un compartiment du Great Wizard Express pour voyager ou dans des hôtels lors des escales. Bien que les Waterhouse possèdent toujours le joli cottage qu’Astrid, l’épouse d’Albert et mère de Willow, avait minutieusement décoré et aménagé la maison était rarement occupée. En effet, dès que Willow souffla sa première bougie, Albert décida de l’emmener avec lui pendant ses déplacements. La maison de Doolin était remplie de souvenirs et de photographies datant d’avant la naissance de la petite fille. Ce n’était pas un mausolée non plus car de nombreux portraits montraient Albert et sa fille ensemble. Simplement, ils n’y vivaient quasiment jamais et la maison n’était occupée que pendant les vacances de Noël et les grandes vacances. Ce n’était qu’en de très rares occasions que Willow voyageait sans son père ou allait chez des membres de sa famille sans lui.

Map of the problematique
1er septembre 2012 – Poudlard – Ecosse
Le château de Poudlard apparut de toute sa hauteur alors que Willow et les autres élèves de 1ère année arrivaient au ponton, où de petites embarcations les attendaient. Alors que les élèves poussaient des « Oh » et les « Ah » émerveillés, Willow, elle repensa à l’annonce de son admission à Poudlard. Etant née le 1er septembre, la demoiselle avait reçu sa lettre eu peu avant son 11ème anniversaire. La chouette qui se posa sur l’appui de fenêtre de leur cottage de Doolin était une petite chose grise et blanche qui la pinça pour recevoir quelques graines en guise de paiement pour sa peine. Autant dire que la missive fut accueillie de façon mitigée par la pré-adolescente. Négligemment elle déposa l’enveloppe sur la table de la cuisine pour continuer la préparation des saucisses et des oeufs brouillés pour le petit-déj. Ce n’est qu’en entendant son père s’exclamer « Enfin !!!! Je me demandais pourquoi tu ne l’avais pas encore reçu ! » tout en attrapant la lettre cachetée de cire rouge que Willow reporta son intérêt sur l’objet du délit. « Papa, Pourquoi tu as l’air si heureux ! Ce n’est qu’une lettre après tout ! » L’air blasé de sa fille arracha une moue surprise et amusée à Albert. « Qu’une lettre ? Mais enfin, Astrid, ce n’est pas une simple lettre, c’est Ta lettre d’admission à Poudlard. » Après réflexion, elle se rappela avoir entendu son père, ses oncles, ses tantes et ses cousins en parler toute l’année qui venait de s’écouler et encore plus tout cet été. L’école de Magie des sorciers où toute la famille faisait Waterhouse faisait ses études. Apparemment il y avait 4 maisons mais il n’était pas rare que les Waterhouse soient reçus dans les maisons de Serdaigle et de Serpentard. « Petite fleur, tu devrais être fière d’être admise dans cette école. Ta maman et moi nous nous sommes  rencontrés là-bas. Nous y avons vécu de merveilleuses années. Je suis sûr que tu t’y plairas pour les 7 prochaines années. » Autant dire qu’Albert venait de briser le cœur de sa fille en lui annonçant qu’elle devrait être séparée de lui pour les 7 prochaines années. Elle l’entendait au loin lui expliquer qu’elle reviendrait pour les vacances de Noël et les grandes vacances et que chaque jour il lui écrirait mais en réalité une seule chose pulsait sous son crâne *abandonnée… Il va m’abandonner là-bas*. Grandir sans sa mère n’avait pas été simple, Willow avait un sentiment d’abandon et de vide en elle que rien ne semblait pouvoir comblé. Bien entendu son père avait fait de son mieux mais à cet instant là, elle se sentit terrifiée à l’idée que son père voulait l’éloigner de lui pour les 7 prochaines années dans un endroit inconnu. C’est dans un moment comme celui-là que sa mère lui manquait. La petite rousse ne pouvait qu’imaginer son sourire, son parfum, le mouvement de ses cheveux, la douceur de l’étreinte de ses bras autour d’elle. L’air vint à manquer dans ses poumons, elle eut l’impression d’étouffer. La jeune rousse aurait aimé l’entendre lui dire « Tout ira bien ma chérie, ça va être une belle expérience. Je t’aime ma petite fleur. ».
    Une bourrasque ébouriffa la longue chevelure de Willow, ce qui la ramena au moment présent. Ses camarades de 1ère année et elle  débarquèrent et entrèrent dans l’immense château. En entendant les sifflements admiratifs ou les cris de joie de ses congénères, la demoiselle marmonna « Par Merlin, qu’est-ce je fais ici ! ». En observant les autres enfants qui semblaient excités comme des puces au salon de la moquette de Loutry-Sainte-Chaspoule, elle n’eut qu’une envie remonter dans le Poudlard Express voie 9/4, puis prendre le Great Wizarding Express et rejoindre son père.

Love is all around
2012-2018 – Poudlard, Ecosse
Sentimentalement, Willow aimait tout le monde. Que ce soit quand elle était petite ou plus tard à Poudlard ou même encore à présent à Hungcalf, elle ne faisait pas de différence entre les êtres du moment que son cœur battait la chamade. Enfant, elle s’amourachait des personnages de ses livres ou de ses films préféraient. Elle s’inventait des histoires d’amour impossible. Adolescente, elle comprit qu’il y avait bien une différence entre rêve et réalité. Elle tomba amoureuse plusieurs fois mais la réciproque ne fut pas souvent le cas. Il faut dire que sa réputation la poursuivait et son hypersensibilité ne l’aidait pas vraiment à établir une relation durable.
      Sexuellement, ce n’était pas la même histoire. N’ayant aucun point de comparaison, Willow fit comme beaucoup de jeunes gens, elle essaya de comprendre ce qu’elle aimait, ce qu’elle voulait, ce qu’elle était au plus profond de son être. Si certains de ses camarades commençaient des relations sérieuses, qui parfois duraient au-delà de la fin de leurs études à Poudlard, la jeune anglo-irlandaise enchaînait les relations sans lendemain. Il faut dire que ne supportant pas d’être touchée ou que l’on envahisse son espace personnel, Willow ne s’attardait jamais auprès de ses amant.e.s d’un soir. Cependant, ses nombreuses relations, aussi bien avec des garçons qu’avec des filles, lui permirent de découvrir qu’elle était attirée sexuellement uniquement par les femmes. Homosexuelle, Lesbienne, elle pouvait maintenant mettre des mots sur sa sexualité et au fond elle en était heureuse car elle n’aimait pas du tout être dans le flou et ne pas savoir.
        A partir du moment où elle fit son coming-out, la jeune femme rencontra sur son chemin homophobie, harcèlement moral, harcèlement physique et violences en tout genre. N’imaginez pas que les sorciers étaient exempts d’homophobie, de racisme ou de toute phobie sociale ou raciale qui avaient lieu dans le monde des moldus. La famille de sa mère, des moldus qui brillaient plus par leur absence que par leurs visites, firent une croix définitive sur Willow lorsqu’elle leur annonça à l’âge de 16 ans qu’elle était lesbienne. La demoiselle n’avait fait que remettre la baguette dans la main du sorcier en leur expliquant qu’il n’était plus nécessaire de lui demander si elle avait un petit ami puisqu’elle préférait les filles. Au contraire, la famille de son père prit la nouvelle avec plus de souplesse. Les plus âgés, comme ses grands-parents ou ses grands oncles et tantes, essayèrent de faire bonne figure déplorant tout de même au passage qu’elle ne pourrait jamais avoir d’enfant. Heureusement, les temps ont changé et si un jour la jeune Waterhouse souhaitait un enfant, elle pourrait toujours « faire appel à un ami » ou se rendre à Ste-Mangouste pour y voir un médicomage obstétricien. Ceux de la génération de son père, lui compris, était beaucoup plus à l’aise avec l’homosexualité. Ce qui importait pour eux, c’était que Willow soit heureuse et qu’elle se sente en phase avec elle-même. Oh, bien sûr la question d’avoir des enfants, de se marier, de fonder une famille, était toujours dans les esprits mais cela semblait moins important que le bien-être. Quand aux cousins et cousines de la jeune adulte, ils étaient contents qu’elle se soit confiée, qu’elle soit sortie du placard mais cela ne changeait en rien leur façon d’envisager leur Willie chérie.

Boldness be my friend
Février 2019 – Poudlard - Ecosse
Du haut de la tour d’Astronomie où se trouvait également la maison des Serdaigle, Willow observait le parc de Poudlard tout en repensant à son évolution au sein de l’école. La première de promo de 7ème année fut interrompue dans ses divagations par un camarade de Serdaigle. « Hey La flèche, t’aurais pas vu les siamois ? » lança un grand brun emmitouflé dans un long manteau bleu marine avec une écharpe aux couleurs bleu et argent de leur maison. « Sorry Teddy, je ne les ai pas vu. Cherche-les dans la salle sur demande à mon avis ils y sont sûrement. » Un éclair passa dans le regard du garçon puis il lui fit un clin d’œil « Merci la flèche ! Comme toujours tu vas droit à la cible ! ». Sans lui laisser le temps de répondre, le grand brun partit en courant permettant à la demoiselle de reprendre le fil de ses pensées.
La flèche ?! Comment était-on passé du très simple Astrid Waterhouse à Willow puis à Willie ou à La Flèche ?  C’est une histoire d’émancipation, de lâcher-prise et d’amitié. Comme elle n’avait pas eu véritablement le choix de venir ici (oui, de nombreux élèves auraient tué pour être admis à Poudlard) elle décida qu’il était temps de prendre en main sa vie et surtout de prendre le prénom qu’elle voulait et non plus celui que son père lui avait choisi. D’une certaine façon, la pré-adolescente voulait faire payer à son père l’éloignement forcé à Poudlard alors qu’elle souhaitait rester avec son père et voyager avec lui. Willow se rappelait très précisément la scène. Tous les élèves de Serdaigle étaient réunis dans la salle commune où la directrice de leur maison faisait un rappel des règles de la maison et de Poudlard. A la différence des autres maisons, la directrice décida de faire signer à chaque élève le règlement de l’école et de leur maison. Aussi appela-t-elle chaque élève, un par un.  « Astrid Waterhouse » appela-t-elle avec sa petite voix aigue. C’est ce moment là que la jeune fille prit son courage à deux mains et s’éclaircit la gorge. « En fait, c’est Willow, Willow Waterhouse ». La référente des Serdaigle fit un va-et-vient entre le visage de son élève et sa liste d’inscrits. « J’ai beau cherché sur ma liste, je n’ai pas de Willow Waterhouse. » Devant l’incompréhension de son enseignante et directrice, elle décida d’éclaircir la situation afin de ne pas la laisser dans le brouillard. « En fait, je souhaite que l’on m’appelle par mon deuxième prénom. Donc si cela ne vous dérange pas je préfère être appelée Willow et non Astrid. » Les autres élèves étaient divisé entre l’amusement et l’incrédulité en entendant les propos de leur camarade. « Très bien, Willow, je note et j’en ferais part à la direction de Poudlard et à l’ensemble de vos professeurs » lâcha avec une pointe d’exaspération la directrice de la maison des Serdaigle.
Par la suite, les années passants, l’ensemble des serdaigle s’était habitué à cette jeune femme à l’air hautain, ayant réponse à tout, ne supportant que très peu les fêtes bondées, les odeurs fortes et toute démonstration d’affection. C’est en fin de 5ème année après que les résultats des buses furent dévoilés que tous les élèves découvrirent que Willow Waterhouse était major de leur année et qu’en plus elle avait obtenu Optimal à toutes ses épreuves sauf en métamorphose où elle eut un Effort exceptionnel. Jusqu’ici elle avait toujours été considérée comme une fille froide, une Madame-je-sais-tout mais rien n’avait jusqu’ici véritablement permis à la jeune fille de clouer le bec des jaloux et des haters. C’est ainsi que l’on lui décerna le surnom de la « Flèche ». Après tout, elle avait toujours raison, elle mettait toujours dans le mille quelque soit la question. La seule chose pour laquelle elle n’était pas du tout douée, c’était les relations avec les autres êtres humains. Alors que ses quelques ami.e.s s’étaient offusqué.e.s de ce surnom, la jeune femme avait, comme à son habitude, pris cela avec dédain puisque cela n’était, une fois de plus, qu’une façon de se moquer d’elle ou de la rabaisser. Dans ces moment-là, Willow se faisait toujours la même réflexion *Mais qu’ils sont bêtes ! Sérieusement, je me demande parfois comment la direction de Poudlard choisit ses élèves !*
On ne peut pas dire que la demoiselle faisait l’unanimité ni qu’elle avait un fan club ou des amis par milliers. Néanmoins, avec le temps, l’adolescente put compter sur un groupe d’ami.e.s sincères qui réussirent à l’apprivoiser et à se lier avec elle malgré ses problèmes d’hypersensibilité et son air parfois hautain et « je-m’en-foutiste ». Ses vrai.e.s ami.e.s même s'ils se comptaient sur les doigts d'une main lui avaient trouvé un petit surnom Willie. A tel point que même ses cousins et ses cousines l'utilisaient aussi.

Time is running out
1er septembre 2023 - Hungcalf – Inverness, Ecosse
Même si Willow avait obtenu ses ASPICS avec les félicitations, l'élève n'était pas satisfaite d'elle-même puisqu’une n'avait pas obtenu un Optimal à toutes ses épreuves. Et oui, elle n'avait eu que la note d'Efforts Exceptionnels en Etude des Runes. Elle avait confondu deux runes aux caractéristiques très proches. Ce revers de fortune fut un caillou dans sa chaussure et elle demanda à l'université d'Hungcalf la possibilité de faire une année de césure avant de s'inscrire dans la filière Sciences occultes où elle avait été acceptée. Son père qui ne prenait que très rarement des vacances, tant il aimait son métier, décida d’emmener sa fille faire le tour du monde. Pour que le voyage soit plus authentique, ils voyagèrent en bateau, en train et même quelques fois en avion. C’était tellement inattendu de voyager comme les moldus. Cette année de césure en compagnie de son cher papa fut l’une des meilleures choses pour l’asocial Willow. Elle se découvrit une véritable passion pour la médicomagie. Dans chaque pays qu’elle découvrit avec son père, elle s’intéressa aux méthodes et aux moyens utilisés pour soigner les sorciers, les moldus et les animaux magiques ou non.
  L’année suivante, la jolie rousse demanda à Hungcalf la possibilité de retarder encore son entrée à l’université afin de réaliser un stage de 10 mois auprès d’une guérisseuse libérale (comme une infirmière moldue), qui habitait à Dublin. Elle voulait s'assurer que la médicomagie était bien la filière qu'elle voulait suivre. Devant son dossier scolaire irréprochable et devant la lettre de motivation transmise au conseil d’administration de l’université, le doyen de Hungcalf accepta sa demande mais ce ne fut pas sans contrepartie. En effet, pour mesurer sa motivation, il lui demanda de remettre à la fin de son stage un rapport de 100 pages expliquant l’intérêt du métier de guérisseuse libérale au sein d’une communauté magique ou sein d’un hôpital. Il faut dire que le métier de guérisseuse regroupait beaucoup de spécialité (Sage-femme, Kiné ect...) Willow trouvait que cela était de bonne guerre puisqu’elle avait demandé une exception et qu’elle lui avait été accordée. De point de vue des connaissances et du savoir, elle n’avait rien à apprendre, elle en savait même plus parfois que sa maitresse de stage. Cependant, du point de vue technique et relationnel, l’étudiante avait énormément de chose à mettre en pratique et à apprendre. La guérisseuse fut ravie de voir l’ardeur et la passion que sa jeune élève mettait chaque jour à son travail même si parfois sa nonchalance était un frein à la mise en place de relation de confiance avec les patients. Heureusement, son sourire et son humour pince sans rire réussissait à gagner les cœurs.
    Quand enfin, Miss Waterhouse fit son entrée en 1ère année de Médicomagie à Hungcalf en septembre 2021, elle fut agréablement surprise pour ne pas dire ravie de voir que le niveau de l’université était bien plus élevée que ce qu’elle avait imaginait. C’était un défi pour elle de venir sur les bancs de la fac pour se mesurer aux autres étudiants. Bien entendu, ses anciens condisciples de Poudlard ne manquèrent pas de lui faire remarquer qu’elle avait deux ans de retard sur eux, qu’elle était à la traine. Son ego en prit un petit coup mais en même temps elle se sentit plus mûre et par certains côtés plus sûre d’elle et de son choix de filière.
    Et voilà maintenant Willow était en 3ème année, elle était heureuse, elle avait hâte de pouvoir aller sur le terrain, de pouvoir soigner des patients. Que va bien pouvoir apporter l’année scolaire 2023-2024 a notre chère étudiante ? Défi scolaire ? Relation amoureuse ? Nouveaux amis ? Drama ? Bande de curieux !