Maximilien fait le choix de ne pas y répondre. La question de l’intégration de Peter à la famille Leroy est un sujet qui ne le met pas toujours de bonne humeur. Il sait ses parents plus enclins désormais à accueillir le semi-vélane dans leurs rangs, d’autant plus vu l’historique entre Alexander et Alice - un fait dont il ne se remet pas entièrement. Harold est, à ses yeux, la quintessence même de l’Ecossais jovial et bourru qui l’impressionne et force l’admiration. Ils ont beau ne pas toujours parler la même langue, l’homme a un coeur aussi pur que celui de son fils et le manifeste de bien des façons, si bien qu’il est toujours possible de voir sa bonté de coeur avant son accent à trancher au couteau. Mais accepter leur relation est une chose ; les voir se marier en est une autre. Maximilien y pense souvent pourtant mais aucun ne passe le pas, sûrement dans l’attente de l’avis de l’autre. Malgré l’entente entre leurs parents, rien ne garantie qu’ils approuveraient une telle union et tout ce qu’elle implique. Le choc parmi les sorciers de sang pur n’en serait que plus retentissant. Ils se feraient mettre au banc, leurs familles en prendraient un sacré coup et étant liés aux Blackthorn, Maximilien doute que les Drummond prennent réellement les choses aussi légèrement. Alice, en tout cas, n’est pas aussi commode. Quand à Charles, la question de son refus ne se pose même pas. Il se montre magnanime depuis quelques temps mais refuse toujours de voir le couple ensemble. Un mariage ? Pas tant qu’il sera vivant !

La question le sort de ses pensées. Cataleya, se marier ? Avec Miguel, qui plus est ? Certes, elle n’a pas dit les choses de cette façon mais c’est ainsi qu’il les a entendues. Alors, un large sourire traverse son visage et il serre davantage ses mains dans les siennes, y transmettant toute sa joie.

« Bien sûr, avec grand plaisir ! J’adore les mariages et Peter aussi, surtout si on fait la fête. Je ne manquerai ça pour rien au monde ! »

Il pense bien que le sujet n’est pas mis sur la table sans raison. Sans arrière-pensée. Un plan est en train de se mettre en place - peut-être même l’est-il déjà bel et bien. Il veut s’assurer, par cette réponse, que Cataleya ira jusqu’au bout de ses envies. Même si celles-ci impliquent des épreuves en tous genres.

« Les épreuves du challenge Hungcalfien seront une bonne préparation à ton mariage, dans ce cas. »

Maximilien accompagne sa déclaration d’un clin d’oeil, avant de regarder la distance qui les sépare du sol. Cataleya a l’air d’aller un peu mieux, chassant les dernières larmes et tirant enfin quelques sourires sincères. Il préfère ça. Son regard se baisse sur sa tenue et il hausse les épaules, réellement peu inquiet pour ce détail.

« Avec un peu de chance, ça deviendra un style d’ici peu. »

Il rit légèrement et empoigne le manche de son balai pour les stabiliser l’un comme l’autre. Ils ne sont pas tombés, certes, mais l’accident peut toujours arriver et ce serait dommage de devoir passer par Ste-Marie le jour de Noël. Il a d’autres prévisions en tête pour cette soirée et aucune n’inclue une baguette, un sortilège et des anti-douleurs.

« Tu veux continuer un peu ou on descend ? Ton choix, je ne t’oblige à rien. On peut encore s’entraîner un peu si tu le souhaites. »


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Un grand plaisir. La poitrine se gonfle sous une inspiration enthousiasme et la lufkin se hait déjà de se raccrocher aussi fort aux mains du français puisque pleinement conquise par l’allégresse qu’elle leur procurait. Quelque part sans doute, elle se sentait soulagée. Terriblement soulagée à quelques heures d’un repas mortifères puisqu’elle se sentait capable de déployer ses ailes et s’envoler. Maximilien ne la haïrait pas, et cette seule réaction rappela à la rousse que ses grands frères, pour la plupart, eux non plus. Nullus serait sans doute déçu mais était bien incapable de nourrir de la rancœur envers celle qu’il avait élevé, et il était évident que Kiran soutiendrait la hardiesse d’une cadette qui s’essayait à marcher dans ses pas au risque de perdre tout l’amour que pouvait lui porter leurs parents. Ce dernier fait, lui non plus, n’était ni assuré ni définitif ; peut être parviendrait-elle à retomber dans leur bonne grâce puisque convaincue de pouvoir exister par delà de son simple mariage. Elle était une Blackthorn méritante, poussait d’une main farouche un double cursus et des compétences qui faisait la fierté non avoué de son père. Sinon pourquoi la laisserait-il trôner dans ses réceptions très privés, ou aucun autre de ses enfants étaient autorisés à part peut être, parfois, son propre héritier ? Lui et Claudia la détesterait un temps, mais elle saurait de nouveau se faire une place comme elle l’avait toujours fait. Et si elle n’y arrivait pas alors, tant pis, elle aurait assit son royal fessier sur le cœur d’un autre foyer. Ronronnant à la manière d’un chat contre la mâchoire mal rasée d’un sportif qui avait certainement laissé passer sa chance d’être un jour professionnel. Et ça aussi, elle s’en fichait, parce qu’il était heureux. Infiniment heureux, et qu’en définitive elle ne pouvait que rayonner lorsque [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] le faisait.

D’une main vive elle s’acharne encore à chasser ses larmes mais récupère bien vite de l’autre les doigts du summerbee, accroché à toute la force qui se dégageait de lui -Au soleil qu’il était- mais s’en détache de nouveau pour le laisser les stabiliser. C’est qu’elle en oublierait presque l’altitude avec cette effusion de sentiments. “[...]On peut encore s’entraîner un peu si tu le souhaites” La tête se secoue vivement, parce qu’elle n’était pas capable de se concentrer tout de suite et se savait de fait prompt à se péter la gueule pour un rien, aveuglée par les papillons que lui foutait au visage l’idée seule de pouvoir se marier. Par amour, du moins. Aussi engagent-ils une descente douce, mais sitôt Cataleya relâche t’elle son balais que les bras fondent sur le summerbee pour l’y enfermer. Le geste est maladroit, mais comme à chaque fois qu’elle tente de traduire la reconnaissance qu’elle lui vouait.

-Merci d’être qui tu es. C’est bref, et bien peu pour résumer tout ce qu’elle pensait aujourd’hui de lui, mais il serait illusoire de croire qu’elle pouvait mettre des mots plus précis sur tout ce qu’elle ressentait. Incapable de faire le tri dans ses propres émotions pour les traduire correctement. “Mais on va se mettre au chaud parce que j’ai le nez aussi gelés que tes joues.”