Épousant en une inspiration salvatrice les premiers parfums du printemps, Cataleya s’étire à la manière d’un chat devant les portes de st Marie puisque ses gardes cumulées aux frontières de la déraison sont mortes avec la sortie d'une patiente. Dénuée de l’empathie qui caractérisait bon nombre de ses collègues, c’était la curiosité qui avait astreinte la Blackthorn au chevet de la malade. Du moins, en périphérie de son lit, puisque sympathiser avec les patients n’était ni du goût de la lufkin, ni même dans ses aptitudes : elle avait toujours préféré soigner les maladies plus que les malades. Une nécessité, sifflait-elle lorsqu’on le lui faisait remarquer, pour ne pas tomber dans la partialité dont faisait preuve certain quant ils s'attachaient trop. Plus capable de prendre des décisions objectives puisque aveuglé par les émotions, et obstiné dans des voie qu’il ne réalisait plus être vaine. L’acharnement thérapeutique n’avait jamais été une solution, moins encore lorsqu’on les savait condamnés.
“ Docteur Blackthorn ! ” Si Cataleya avait plissé le nez lorsque le vent lui avait porté des effluves de tabac froid et café bon marché, c’est un frisson qui court sur sa peau quand perce derrière elle la voix de Smith. “ Docteur Blackthorn ! ” Répète t’il aussitôt, trottinant derrière les talons aiguilles de la rousse qui, précipitamment, augmentait le son de “Highway to hell” que crachait de manière désaturée son portable parfaitement moldu. A croire qu’elle tentait de couvrir la voix d’un interne qu’elle rêvait dévoré par les vers. Le brun ose pourtant apposer une main sur l’avant bras de l’animagus qui, singulièrement offusquée, vient à le détailler de bas en haut, puis de haut en bras, une expression foncièrement répugné lui tordant les traits.

- Docteur Blackthorn, la 504... C'était bien des...
- Des Veracrasse. J'ai laissé mes instructions en partant. Si le jeune homme versa dans une surprise évidente, puisque les analyses venaient de tomber, déjà les yeux clairs de la luflkin cherchèrent un moyen de fuite qu'ils trouvèrent en un second interne. Parfait. Il ferait l'affaire. Moen ! Cataleya ne lui laissa pas même le temps de lever la tête que déjà ses talons s'abattirent entre eux comme des guillotines trop aiguisés, écourtant les mètres dans une démarche aussi impérieuse qu'altière. Ses doigts gantés de noir se fichèrent aussitôt sur le bras de son cadet, l'attirant brusquement à elle, et dans une moue faussement radieuse la Blackthorn se para d'un sourire. Moen, Smith. Source d’exaspération, mon plan cul. Tu dois donc t'en douter Smithy, mais après 48 h de manque de sommeil, de repas inexistant, et frustration sur frustration, il vaut mieux que tu me laisse faire ce que j'ai à faire sans quoi je risque de mordre tout les interne de mon service à commencé par toi. Et j'espère que Rosier t'a briefer : je me fais d'autant plus exécrable lorsque je n'ai pas mon sport.

Figé en un sourire sans défaut, la rousse retient solidement le bras de Marvin jusqu'à ce que le dénommé Smith daigne revenir sur ses pas. Provoquant aussitôt chez la lufkin un long, et sincère soupire d'exaspération. La tête se révulse même en arrière, aussi fort que roule ses grands yeux bleu. "Je te rassure Moen, tu n'es pas mon genre. Mais il est hors de question que je retourne à St Marie maintenant que je suis changée. "

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