- Cassiopée McWilliamsNew ㄨ sorcerer's apprentice
- » parchemins postés : 14
» miroir du riséd : Helen Mirren
» crédits : moi
» multinick : Ambrosius, Billie et Inès
» âge : 84 (26 juillet 1940)
» situation : Célibataire
» nature du sang : Sang pur
» profession : Conductrice du Magix
» gallions sous la cape : 56
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Sur les chemins d'été (FT. Diane de Cornouiller)
Mer 11 Sep 2024 - 4:49
Soleil de plomb sur son front brûlant, ses cheveux longs flottant dans le vent, Cassiopée Joséphine McWilliams, née de Cornouiller de la Lande, roulait dans sa bagnole en direction d'Inverness.
Elle avait quitté San Francisco trois jours plus tôt, laissant toutes ses affaires en cours, en réaction à un hibou que la poste américaine avait déposé sur sa table de cuisine. Quinze heures plus tard, elle atterrissait à Paris et attrapait de là un portoloin qui l'avait menée directement à Kermovan, à la surprise des quelques membres de sa famille présents. On ne l'y avait pas vue depuis 1991, mais Cassiopée, après avoir semé quelques bises, parfois sur des joues inconnues, avait simplement récupéré sa précieuse Mini turquoise, abandonnée là des décennies plus tôt, mais conservée en parfait état de marche par un fidèle chauffeur de la famille. Une grande inspiration d'air marin et un bol de cidre magique plus tard, et la vieille sorcière était repartie. Le Conquet n'avait été qu'une étape qui avait vu Cassiopée filer au volant du bolide en direction de Roscoff. En traversier, elle avait atteint Plymouth, et de là sans presque s'arrêter elle avait roulé vers Cheltenham, où elle avait passé la nuit chez des amis artistes avant de reprendre la route vers le nord.
Elle avait dû bifurquer pour éviter un chemin bloqué par un Vert Gallois échappé d'une réserve de la région du Lake District. Et avait payé pour une chambre dans une charmante auberge sorcière de Lockerbie. Elle avait fait la grasse matinée, quittant l'auberge vers 9h pour franchir les derniers kilomètres qui la séparaient de ses petites nièces @Diane de Cornouiller et @Zooey de Cornouiller.
Il était donc presque 14h quand la toujours aussi rutilante Mini ronronna en entrant dans le centre-ville d'Inverness, à croire que ni les insectes ni la saleté de la route ne l'atteignaient. Pour tout dire, la voiture était un élément essentiel du plan de sauvetage de Cassiopée. Sur le siège passager reposait une enveloppe froissée, visiblement mâchouillée par un hibou qui l'avait confondue avec un encas, et un vieil atlas écossais. Sur la lunette avant, la dernière lettre de Diane réfléchissait le soleil, qui brillait exceptionnellement fort en ce jour de septembre. Cette lettre avait son importance, ayant poussé la nonagénaire à faire ses valises et à quitter le soleil de la Californie pour l'humidité des Highlands écossais.
Mais après tout, que valait le Golden Gate à côté du Greig Street Bridge? se demanda en riant la conductrice en apercevant le dit pont en remontant Bank street vers l'église.
Quelques minutes plus tard, la Mini s'engouffrait dans l'étroite rue qui la fit quitter l'Inverness moldu pour le Myrddin Wyllt District. La voiture turquoise tourna un moment dans le dédale des rues du quartier sorcier avant de trouver son chemin vers l'adresse indiquée sur la lettre de Diane. Malgré le long voyage qu'elle venait de faire, Cassiopée avait encore un certain rebond dans la démarche. Après avoir hésité un instant devant la vitrine d'un charmant café, l'élégante silhouette de la Franco-Américaine s'arrêta devant une porte dont elle activa la sonnette du haut.
Confiante, elle défit le foulard qui lui avait protégé le cou sur la route; elle ne doutait pas un moment que sa petite nièce serait là, et Cassie était plus que prête à lui porter tout l'assistance dont elle avait besoin. C'était un réel cri du coeur que la vieille dame avait lu entre les lignes de cette lettre postée quelques semaines plus tôt, et elle y avait répondu comme elle le faisait toujours : avec passion et sans s'encombrer de demi-mesures. Si la petite-fille de son frère avait besoin qu'on lui porte secours, Cassiopée débarquait avec fanfare et trompette, la baguette prête à dégommer la menace et une boîte de biscuits bretons dans la valise.
Elle avait quitté San Francisco trois jours plus tôt, laissant toutes ses affaires en cours, en réaction à un hibou que la poste américaine avait déposé sur sa table de cuisine. Quinze heures plus tard, elle atterrissait à Paris et attrapait de là un portoloin qui l'avait menée directement à Kermovan, à la surprise des quelques membres de sa famille présents. On ne l'y avait pas vue depuis 1991, mais Cassiopée, après avoir semé quelques bises, parfois sur des joues inconnues, avait simplement récupéré sa précieuse Mini turquoise, abandonnée là des décennies plus tôt, mais conservée en parfait état de marche par un fidèle chauffeur de la famille. Une grande inspiration d'air marin et un bol de cidre magique plus tard, et la vieille sorcière était repartie. Le Conquet n'avait été qu'une étape qui avait vu Cassiopée filer au volant du bolide en direction de Roscoff. En traversier, elle avait atteint Plymouth, et de là sans presque s'arrêter elle avait roulé vers Cheltenham, où elle avait passé la nuit chez des amis artistes avant de reprendre la route vers le nord.
Elle avait dû bifurquer pour éviter un chemin bloqué par un Vert Gallois échappé d'une réserve de la région du Lake District. Et avait payé pour une chambre dans une charmante auberge sorcière de Lockerbie. Elle avait fait la grasse matinée, quittant l'auberge vers 9h pour franchir les derniers kilomètres qui la séparaient de ses petites nièces @Diane de Cornouiller et @Zooey de Cornouiller.
Il était donc presque 14h quand la toujours aussi rutilante Mini ronronna en entrant dans le centre-ville d'Inverness, à croire que ni les insectes ni la saleté de la route ne l'atteignaient. Pour tout dire, la voiture était un élément essentiel du plan de sauvetage de Cassiopée. Sur le siège passager reposait une enveloppe froissée, visiblement mâchouillée par un hibou qui l'avait confondue avec un encas, et un vieil atlas écossais. Sur la lunette avant, la dernière lettre de Diane réfléchissait le soleil, qui brillait exceptionnellement fort en ce jour de septembre. Cette lettre avait son importance, ayant poussé la nonagénaire à faire ses valises et à quitter le soleil de la Californie pour l'humidité des Highlands écossais.
Mais après tout, que valait le Golden Gate à côté du Greig Street Bridge? se demanda en riant la conductrice en apercevant le dit pont en remontant Bank street vers l'église.
Quelques minutes plus tard, la Mini s'engouffrait dans l'étroite rue qui la fit quitter l'Inverness moldu pour le Myrddin Wyllt District. La voiture turquoise tourna un moment dans le dédale des rues du quartier sorcier avant de trouver son chemin vers l'adresse indiquée sur la lettre de Diane. Malgré le long voyage qu'elle venait de faire, Cassiopée avait encore un certain rebond dans la démarche. Après avoir hésité un instant devant la vitrine d'un charmant café, l'élégante silhouette de la Franco-Américaine s'arrêta devant une porte dont elle activa la sonnette du haut.
Confiante, elle défit le foulard qui lui avait protégé le cou sur la route; elle ne doutait pas un moment que sa petite nièce serait là, et Cassie était plus que prête à lui porter tout l'assistance dont elle avait besoin. C'était un réel cri du coeur que la vieille dame avait lu entre les lignes de cette lettre postée quelques semaines plus tôt, et elle y avait répondu comme elle le faisait toujours : avec passion et sans s'encombrer de demi-mesures. Si la petite-fille de son frère avait besoin qu'on lui porte secours, Cassiopée débarquait avec fanfare et trompette, la baguette prête à dégommer la menace et une boîte de biscuits bretons dans la valise.
Diane de Cornouiller est fan
- Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne
- » parchemins postés : 1014
» miroir du riséd : Lili Reinhart
» crédits : ECK ou Cinderella
» multinick : Le serpent de glace (James B.), le moineau (Luan N.) et le soleil-arc-en-ciel (Samara G-P.)
» âge : Presque 32 ans (20/09/1992)
» situation : mère célibataire (et multi-crush)
» nature du sang : sang-pur
» particularité : semi-vélane
» année d'études : 4e année
» options obligatoires & facultatives : Nouveau cursus (4e année, Ducs validés) :
Option obligatoire :
Stylisme enchanté
Option facultative :
Potions
------------------------------------------------------------------
Ancien cursus avorté en 7e année (Magics obtenus) :
Options obligatoires :
Histoire de la magie,
Etude des moldus,
Sciences politiques magiques.
Options facultatives :
Sortilèges,
Littérature magique,
Musique.
» profession : Organisatrice d'événements à temps partiel, associée au Loch d'Inès, étudiante et prez des Nymphes, et accessoirement maman
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Re: Sur les chemins d'été (FT. Diane de Cornouiller)
Mer 9 Oct 2024 - 10:44
La rentrée scolaire et universitaire. Associative aussi. Une période toujours chargée qui me demande chaque fois une énergie colossale. Gérer les premiers jours de Faolán dans sa nouvelle classe et ses inquiétudes démesurées parfois face à ses nouveaux camarades et sa nouvelle professeure. Mon poste au sein de l'entreprise d'événementiel. Ma propre rentrée universitaire, et le changement d'emploi du temps en conséquence. Une nouvelle saison des Nymphes. Le retour d'@Orion de Cornouiller aussi. Tant de choses qui génèrent une joie indicible, mais pompent toutes mes réserves, et pour cause : tout se cumule en un temps record. Alors certes - et heureusement - Mère se propose toujours pour me décharger de la surveillance de Fao, quelques après-midis durant, mais je dois bien admettre que la fatigue commence à se faire sentir. Est-ce ce qui a transparu de ma dernière lettre à notre grand-tante ? Allez savoir.
Nos missives restent espacées et j'avais pourtant l'impression d'être restée suffisamment neutre, ne voulant clairement pas inquiéter la nonagénaire qu'au demeurant je connaissais à peine. Elle faisait partie de la famille, et recevait à ce titre plus ou moins régulièrement des nouvelles, mais nous n'avons jamais été réellement proches. Aussi, lorsque son arrivée est annoncée par la sonnette, suis-je quelque peu confuse.
-
La stupeur n'est que plus grande encore quand la silhouette au chignon argenté défait s'inscrit dans l'encadrement de la porte, et il me faut quelques instants pour remettre le visage ridé qui me fait face en parallèle de celui des quelques photos égrainées au fil de nos correspondances.
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Je manquerais à tous mes devoirs d'hôtesse s'il en était autrement, et c'est donc naturellement que je la fais grimper les marches jusqu'à mon étage, et l'invite à s'installer au salon de mon appartement.
-
- ça remonte...:
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Re: Sur les chemins d'été (FT. Diane de Cornouiller)
Ven 8 Nov 2024 - 4:29
La détermination qui l'avait portée, en moins de 48 heures, de sa maison californienne jusqu'à cette ville écossaise grise et sage, sur le pas de la porte de sa petite-nièce, s'émoussait quelque peu, mais il en fallait plus pour abattre l'infatigable Cassie qui, à 84 ans bien comptés, en paraissait 20 de moins tant ses yeux brillaient encore de malice.
Il lui fallut faire preuve de patience avant que la porte ne s'ouvre devant elle (deux minutes pour répondre à la porte, sa petite-nièce ne devait vraiment pas être en forme!), et quand le battant s'ouvrit, ce fut comme si une tornade avait soudain débarqué, directement des grandes plaines américaines, pour balayer tout sur son passage. Avant même d'avoir pu prononcer un mot, la jeune femme qui venait d'ouvrir la porte se retrouva prise dans une embrassade chaleureuse et parfumée.
En réponse au "tante Cassie" éberlué de Diane, la dite tante Cassie roucoula de plaisir. « Ma chérie, je suis tellement heureuse de te voir! Voilà des années que j'attends l'occasion! Dès que j'ai lu ton dernier hibou, j'ai su que c'était le bon moment pour un séjour en Europe. C'est fou ce que tu as grandi depuis le dernier portrait que tu m'as envoyé. Je l'ai accroché au miroir de ma coiffeuse, tu sais? Quelle beauté! » Sur ces mots, elle effleura la chevelure blonde de sa petite-nièce. Dire qu'elle avait déjà eu cette blondeur de blé autrefois, cela semblait remonter à des siècles.
Tout en répondant à l'invitation de Diane à entrer, la vieille et signe sorcière ne cessa pas de parler. Cassiopée McWilliams savait se taire quand il le fallait, par exemple lors de l'exploration du tombeau de Séthi 1er ou lors du discours plein d'espoirs et de rêves d'un pasteur d'Atlanta à l'aube d'une révolution pour les droits humains. Mais Cassiopée McWilliams aimait parler, beaucoup. Elle aimait dire ce qu'elle pensait, elle aimait entendre sa voix, elle aimait discuter avec toutes sortes de personnes, elle aimait apprendre à connaître les gens. Et si elle pensait bien connaître sa petite-nièce, Diane et Cassie ne s'étaient jamais retrouvées face à face pour parler. Cassie voulait tout, tout savoir!
« Le voyage a été bien fatigant. J'avais oublié que tout était devenu si compliqué dans les aéroports moldus depuis 2001. Les agents m'ont fait jeter la bouteille de vin que j'avais apporté pour toi, quel gâchis! Un Cabernet Sauvignon de Napa 2007, tu imagines? Je crois bien avoir prononcé un ou deux gros mots. Mais le vol a été merveilleusement agréable. Il y a des téléviseurs à chaque siège maintenant. J'ai essayé de regarder un de ces films moldus, mais je n'y comprenais rien. Mon gentil voisin, un jeune homme qui travaille dans le cinéma, il était en route pour un festival à La Rochelle, je crois. Nous avons tellement papoté que les 10 heures ont passé très rapidement. »
La vieille dame avait commencé à accumuler des informations dès qu'elle était entré dans le logement, notant que si tout n'était pas parfaitement propre, le ménage avait été fait, que l'air ne sentait pas le renfermé, qu'il y avait plus d'une veste accrochée dans le vestibule, qu'un peu de vaisselle était encore posée sur la table, que des jouets décoraient certains coins et rebords de fenêtre. Elle avait noté les photos au mur, certaines qu'elle avait déjà vues, d'un bébé puis de bambin puis d'un enfant au visage d'ange. Faòlan, son petit-petit-neveu, que Cassie avait également très hâte de rencontrer pour le régaler d'histoires de voyage et de cirque.
Ce fut élégamment que l'ancienne acrobate s'installa sur le canapé du salon. Le sang vélane qui coulait dans les veines de sa petite-nièce ne coulait pas dans les siennes, mais la vieille sorcière dégageait un aura de dignité et de charme, un peu suranné. Elle posa son sac à côté d'elle et y glissa ses grandes lunettes de soleil aux montures dorées, ses bracelets cliquetant en cadence. Puis elle croisa les mains sur ses genoux et sourit à Diane, des lèvres jusqu'aux yeux avec une grande bienveillance. « J'accepte avec plaisir. Les Américains ne savent pas faire le thé, ma chérie. Ils n'aiment que le café! »
Tandis que Diane s'éloignait vers la cuisine pour préparer le thé, Cassie ne laissa pas le silence s'installer.
« Je suis ravie que la fin d'été soit si clémente en Écosse. Je m'attendais au pire en traversant la Manche. Vivre à San Francisco m'a accoutumée à une météo des plus douces, je craignais de devoir m'arrêter une fois de plus en chemin pour acheter une veste plus chaude. J'ai laissé ma Mini stationnée sur la rue, plus bas, j'espère que ce n'est pas un problème. Elle sait se tenir tranquille si personne ne vient l'embêter de trop près. Ah, sweetheart! ce thé embaume déjà merveilleusement. Cette odeur me rappelle un séjour en Inde. Je t'ai raconté cette fois où j'ai traversé le pays à bord du Great Darjeeling Express? Ah quelle aventure mémorable! J'avais envoyé un petit jouet en bois, une vache sacrée, à ton père, oh ce devait être en 1977, je me demande s'il l'a encore... Est-ce que Faolan est à l'école? J'ai si hâte de le gâter! »
Quel jour était-on, d'ailleurs? Était-ce la semaine ou le weekend? Cassiopée avait perdu le fil des jours depuis belle lurette.
Il lui fallut faire preuve de patience avant que la porte ne s'ouvre devant elle (deux minutes pour répondre à la porte, sa petite-nièce ne devait vraiment pas être en forme!), et quand le battant s'ouvrit, ce fut comme si une tornade avait soudain débarqué, directement des grandes plaines américaines, pour balayer tout sur son passage. Avant même d'avoir pu prononcer un mot, la jeune femme qui venait d'ouvrir la porte se retrouva prise dans une embrassade chaleureuse et parfumée.
En réponse au "tante Cassie" éberlué de Diane, la dite tante Cassie roucoula de plaisir. « Ma chérie, je suis tellement heureuse de te voir! Voilà des années que j'attends l'occasion! Dès que j'ai lu ton dernier hibou, j'ai su que c'était le bon moment pour un séjour en Europe. C'est fou ce que tu as grandi depuis le dernier portrait que tu m'as envoyé. Je l'ai accroché au miroir de ma coiffeuse, tu sais? Quelle beauté! » Sur ces mots, elle effleura la chevelure blonde de sa petite-nièce. Dire qu'elle avait déjà eu cette blondeur de blé autrefois, cela semblait remonter à des siècles.
Tout en répondant à l'invitation de Diane à entrer, la vieille et signe sorcière ne cessa pas de parler. Cassiopée McWilliams savait se taire quand il le fallait, par exemple lors de l'exploration du tombeau de Séthi 1er ou lors du discours plein d'espoirs et de rêves d'un pasteur d'Atlanta à l'aube d'une révolution pour les droits humains. Mais Cassiopée McWilliams aimait parler, beaucoup. Elle aimait dire ce qu'elle pensait, elle aimait entendre sa voix, elle aimait discuter avec toutes sortes de personnes, elle aimait apprendre à connaître les gens. Et si elle pensait bien connaître sa petite-nièce, Diane et Cassie ne s'étaient jamais retrouvées face à face pour parler. Cassie voulait tout, tout savoir!
« Le voyage a été bien fatigant. J'avais oublié que tout était devenu si compliqué dans les aéroports moldus depuis 2001. Les agents m'ont fait jeter la bouteille de vin que j'avais apporté pour toi, quel gâchis! Un Cabernet Sauvignon de Napa 2007, tu imagines? Je crois bien avoir prononcé un ou deux gros mots. Mais le vol a été merveilleusement agréable. Il y a des téléviseurs à chaque siège maintenant. J'ai essayé de regarder un de ces films moldus, mais je n'y comprenais rien. Mon gentil voisin, un jeune homme qui travaille dans le cinéma, il était en route pour un festival à La Rochelle, je crois. Nous avons tellement papoté que les 10 heures ont passé très rapidement. »
La vieille dame avait commencé à accumuler des informations dès qu'elle était entré dans le logement, notant que si tout n'était pas parfaitement propre, le ménage avait été fait, que l'air ne sentait pas le renfermé, qu'il y avait plus d'une veste accrochée dans le vestibule, qu'un peu de vaisselle était encore posée sur la table, que des jouets décoraient certains coins et rebords de fenêtre. Elle avait noté les photos au mur, certaines qu'elle avait déjà vues, d'un bébé puis de bambin puis d'un enfant au visage d'ange. Faòlan, son petit-petit-neveu, que Cassie avait également très hâte de rencontrer pour le régaler d'histoires de voyage et de cirque.
Ce fut élégamment que l'ancienne acrobate s'installa sur le canapé du salon. Le sang vélane qui coulait dans les veines de sa petite-nièce ne coulait pas dans les siennes, mais la vieille sorcière dégageait un aura de dignité et de charme, un peu suranné. Elle posa son sac à côté d'elle et y glissa ses grandes lunettes de soleil aux montures dorées, ses bracelets cliquetant en cadence. Puis elle croisa les mains sur ses genoux et sourit à Diane, des lèvres jusqu'aux yeux avec une grande bienveillance. « J'accepte avec plaisir. Les Américains ne savent pas faire le thé, ma chérie. Ils n'aiment que le café! »
Tandis que Diane s'éloignait vers la cuisine pour préparer le thé, Cassie ne laissa pas le silence s'installer.
« Je suis ravie que la fin d'été soit si clémente en Écosse. Je m'attendais au pire en traversant la Manche. Vivre à San Francisco m'a accoutumée à une météo des plus douces, je craignais de devoir m'arrêter une fois de plus en chemin pour acheter une veste plus chaude. J'ai laissé ma Mini stationnée sur la rue, plus bas, j'espère que ce n'est pas un problème. Elle sait se tenir tranquille si personne ne vient l'embêter de trop près. Ah, sweetheart! ce thé embaume déjà merveilleusement. Cette odeur me rappelle un séjour en Inde. Je t'ai raconté cette fois où j'ai traversé le pays à bord du Great Darjeeling Express? Ah quelle aventure mémorable! J'avais envoyé un petit jouet en bois, une vache sacrée, à ton père, oh ce devait être en 1977, je me demande s'il l'a encore... Est-ce que Faolan est à l'école? J'ai si hâte de le gâter! »
Quel jour était-on, d'ailleurs? Était-ce la semaine ou le weekend? Cassiopée avait perdu le fil des jours depuis belle lurette.