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If you were falling, I would catch you.
Jeu 14 Oct 2010 - 22:50
If you were falling, I would catch you.
Soupirant de lassitude, je me laissai tomber sur mon lit. Deux heures d’histoire de la magie, une heure d’étude des moldus, et deux heures de botanique, en un seul après-midi, c’est encore plus efficace qu’un somnifère … surtout si ça fait plusieurs nuits qu’on ne dort pas plus de trois/quatre heures. Me plongeant sous la couette, je m’autorisai à fermer les yeux un court instant. Il était dix-huit heures et si je voulais sortir ce soir, il fallait que je me repose un minimum. Oui, une bonne sieste, ensuite j’essaierai de finir le devoir de potions à rendre pour demain et après : Pony, ou Vamp. Bon programme.
J’avais chaud. Le pull que j’avais porté toute la journée pour supporter l’air frais qui soufflait sur Norwich en ce mois d’octobre était désormais de trop. Je me redressai sur mon lit et l’enlevai rapidement. Les rayons opalins de la lune qui scintillaient sur ma peau me firent prendre conscience de l’heure qu’il était… Au moins minuit. Je sortis doucement de mon lit et remarquai un mot posé sur mon bureau. « J’t’ai pas réveillée parce sais que tu dors pas bien en ce moment. Au Vamp. Rejoins-nous. Jessica. ♥ » Hum. Je devrais vraiment prendre l’habitude de fermer ma porte à clés, ça ne me donnerait pas l’impression de vivre dans un moulin. Je jetai un coup d’œil au réveil et constatai avec surprise qu’il était bien plus de minuit. Deux heures vingt-sept. J’avais bien dormi, finalement… Sauf que faire mon devoir de potions maintenant me semblait impossible. Ce n’était pas par choix, mais par conditions : si je travaillais dessus maintenant, il était clair que j’écrirais que des choses absurdes et inutiles… autant ne pas perdre de temps avec ça. Ou, comment se donner bonne conscience.
Mais trouver quelque chose à faire à deux heures et demi du matin n’était pas facile… Surtout lorsqu’on a depuis quelques temps envie de rien… J’étais prisonnière de ce tourbillon sordide qu’est la vie, prisonnière de tous les malheurs qu’elle apporte, et en sortir juste quelques minutes dépendait d’une bataille que je n’étais pas prête à mener de front. Dès que je me sens « heureuse », quelque chose d'horrible m’arrive. Un pas en avant, cinq en arrière. Frustrant éternel recommencement ! Je ne vais pas dépasser la ligne d’arrivée, emplie de gloire, avant un bon bout de temps, c’est certain…
J’ouvris mon placard, cherchant un sachet de cocaïne ou autre stupéfiant, capable de me donner un semblant de gaieté. Après trois minutes à chambouler mon armoire, mes trouvailles se résumèrent à une bouteille de vodka et mon journal intime.
J’ouvris le carnet en cuir sans prêter attention à mon coeur meurtri qui, sous ma poitrine, manifestait son mécontentement. Je passai les pages à toute vitesse, me contentant de lire juste deux ou trois phrases par-ci par-là. Le nom de Noah y était souvent écrit. Ma gorge se serra et je luttai pour qu’aucune larme ne s’échappe de mes yeux. J’en avais assez de pleurer. Et puis… j’allais bien finir par vivre avec le manque de mon ami, il le fallait… Cela ne fait que quelques mois qu’il est mort, c’est normal que je ne l’ai pas encore digéré... C'est normal qu'il me manque terriblement. Je me souviens de la réaction de ma mère, lorsque je lui ai confié ma tristesse. Elle m’a prise dans ses bras et m’a dit que je ne m’habituerai jamais totalement à ce vide, mais que j’allais prendre l’habitude de cohabiter avec. Cela semblait presque facile à faire, dans sa bouche, mais je crois que rien n’est plus dur… Elle disait ça avant de savoir qu’elle risquait elle aussi de m’abandonner. Maman. Elle ne doit pas partir, elle aussi. Je déteste la maladie. Je ne comprends pas comment une chose aussi terrible peut arriver aux êtres les plus bons. C’est injuste.
Je fermai d’un coup sec le carnet que j’envoyais valser contre la fenêtre. Je frappai violemment le mur blanc de ma chambre de ma main et étouffai un cri de douleur, avant d’empoigner de la même main la bouteille de vodka. Se faire mal physiquement aidait un petit peu à oublier la douleur psychologique. Parce que la pire des souffrances, c’était de savoir qu'on se consumait intérieurement sans trouver de raisons rationnelles au pourquoi du comment.
Un vent froid me donna la chair de poule tandis que je me dirigeais vers l’étang avec pour seul éclairage la lumière lunaire aux doux reflets argentés. J’avais oublié ma baguette et mon pull. J’avançais, avec pour seul compagnon de solitude, la bouteille de vodka. Compagnon fidèle, digne de confiance.
Arrivée à l’étang, je remarquai avec surprise une silhouette féminine, assise dans l’herbe, le dos droit, la chevelure volante. J’avais envie de ne voir personne mais lorsque je reconnus Yseult, c’est un éclat de rire qui franchit mes lèvres vermeille, non pas un soupir agacé comme je l’avais cru. C’était tout simplement fou. Je croisais Yseult aux moments où je m’y attendais le moins, et aux endroits où je m’y attendais le moins, comme à l’étang, ou à Ste Mangouste. Comme si un lien indéchiffrable nous unissait, ce qui faisait que peu importe nos sentiments et les décisions que l’on prenait, on finissait toujours par se retrouver.
« Que je sois assez dérangée pour me retrouver ici à une heure pareille, je veux bien, mais toi aussi ?... C’est de la folie pure et simple. »
Et une drôle de coïncidence. Je m’allongeai dans l’herbe, désignant d’un coup de tête la bouteille que j’avais logée entre nous. Avec Yseult, je voulais bien partager. Je partageais déjà mon endroit préféré avec elle, alors j’étais bien prête à scinder ma bouteille en deux.
La dernière fois que j’avais croisé Yseult, c’était lundi dernier, dans les couloirs. On n’avait pas eu le temps de se parler et on s’était contentées de s’échanger un simple sourire. Je ne suis pas sûre que beaucoup d’étudiants connaissent l'existence d'une amitié entre nous : on préfère se confier lorsqu’on se croise chez notre psy ou au bord de l’étang. C’est plus atypique, plus envoûtant, ça couvre nos conversations d’un voile fluide qui nous donne l’agréable impression que tout ce qu’on dit n’aura pas d'ampleur, et que les mots s'évaporeront au-delà de ces moments de complicité.
« Toi, moi, vodka, insomnie. Je trouve que ça va plutôt bien ensemble. »
Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres tandis que j’offrais mon visage au ciel, profitant du sentiment de sérénité que je ressentais avant qu’il ne disparaisse, comme un voleur. Il s’enfuyait toujours.
J’avais chaud. Le pull que j’avais porté toute la journée pour supporter l’air frais qui soufflait sur Norwich en ce mois d’octobre était désormais de trop. Je me redressai sur mon lit et l’enlevai rapidement. Les rayons opalins de la lune qui scintillaient sur ma peau me firent prendre conscience de l’heure qu’il était… Au moins minuit. Je sortis doucement de mon lit et remarquai un mot posé sur mon bureau. « J’t’ai pas réveillée parce sais que tu dors pas bien en ce moment. Au Vamp. Rejoins-nous. Jessica. ♥ » Hum. Je devrais vraiment prendre l’habitude de fermer ma porte à clés, ça ne me donnerait pas l’impression de vivre dans un moulin. Je jetai un coup d’œil au réveil et constatai avec surprise qu’il était bien plus de minuit. Deux heures vingt-sept. J’avais bien dormi, finalement… Sauf que faire mon devoir de potions maintenant me semblait impossible. Ce n’était pas par choix, mais par conditions : si je travaillais dessus maintenant, il était clair que j’écrirais que des choses absurdes et inutiles… autant ne pas perdre de temps avec ça. Ou, comment se donner bonne conscience.
Mais trouver quelque chose à faire à deux heures et demi du matin n’était pas facile… Surtout lorsqu’on a depuis quelques temps envie de rien… J’étais prisonnière de ce tourbillon sordide qu’est la vie, prisonnière de tous les malheurs qu’elle apporte, et en sortir juste quelques minutes dépendait d’une bataille que je n’étais pas prête à mener de front. Dès que je me sens « heureuse », quelque chose d'horrible m’arrive. Un pas en avant, cinq en arrière. Frustrant éternel recommencement ! Je ne vais pas dépasser la ligne d’arrivée, emplie de gloire, avant un bon bout de temps, c’est certain…
J’ouvris mon placard, cherchant un sachet de cocaïne ou autre stupéfiant, capable de me donner un semblant de gaieté. Après trois minutes à chambouler mon armoire, mes trouvailles se résumèrent à une bouteille de vodka et mon journal intime.
J’ouvris le carnet en cuir sans prêter attention à mon coeur meurtri qui, sous ma poitrine, manifestait son mécontentement. Je passai les pages à toute vitesse, me contentant de lire juste deux ou trois phrases par-ci par-là. Le nom de Noah y était souvent écrit. Ma gorge se serra et je luttai pour qu’aucune larme ne s’échappe de mes yeux. J’en avais assez de pleurer. Et puis… j’allais bien finir par vivre avec le manque de mon ami, il le fallait… Cela ne fait que quelques mois qu’il est mort, c’est normal que je ne l’ai pas encore digéré... C'est normal qu'il me manque terriblement. Je me souviens de la réaction de ma mère, lorsque je lui ai confié ma tristesse. Elle m’a prise dans ses bras et m’a dit que je ne m’habituerai jamais totalement à ce vide, mais que j’allais prendre l’habitude de cohabiter avec. Cela semblait presque facile à faire, dans sa bouche, mais je crois que rien n’est plus dur… Elle disait ça avant de savoir qu’elle risquait elle aussi de m’abandonner. Maman. Elle ne doit pas partir, elle aussi. Je déteste la maladie. Je ne comprends pas comment une chose aussi terrible peut arriver aux êtres les plus bons. C’est injuste.
Je fermai d’un coup sec le carnet que j’envoyais valser contre la fenêtre. Je frappai violemment le mur blanc de ma chambre de ma main et étouffai un cri de douleur, avant d’empoigner de la même main la bouteille de vodka. Se faire mal physiquement aidait un petit peu à oublier la douleur psychologique. Parce que la pire des souffrances, c’était de savoir qu'on se consumait intérieurement sans trouver de raisons rationnelles au pourquoi du comment.
Un vent froid me donna la chair de poule tandis que je me dirigeais vers l’étang avec pour seul éclairage la lumière lunaire aux doux reflets argentés. J’avais oublié ma baguette et mon pull. J’avançais, avec pour seul compagnon de solitude, la bouteille de vodka. Compagnon fidèle, digne de confiance.
Arrivée à l’étang, je remarquai avec surprise une silhouette féminine, assise dans l’herbe, le dos droit, la chevelure volante. J’avais envie de ne voir personne mais lorsque je reconnus Yseult, c’est un éclat de rire qui franchit mes lèvres vermeille, non pas un soupir agacé comme je l’avais cru. C’était tout simplement fou. Je croisais Yseult aux moments où je m’y attendais le moins, et aux endroits où je m’y attendais le moins, comme à l’étang, ou à Ste Mangouste. Comme si un lien indéchiffrable nous unissait, ce qui faisait que peu importe nos sentiments et les décisions que l’on prenait, on finissait toujours par se retrouver.
« Que je sois assez dérangée pour me retrouver ici à une heure pareille, je veux bien, mais toi aussi ?... C’est de la folie pure et simple. »
Et une drôle de coïncidence. Je m’allongeai dans l’herbe, désignant d’un coup de tête la bouteille que j’avais logée entre nous. Avec Yseult, je voulais bien partager. Je partageais déjà mon endroit préféré avec elle, alors j’étais bien prête à scinder ma bouteille en deux.
La dernière fois que j’avais croisé Yseult, c’était lundi dernier, dans les couloirs. On n’avait pas eu le temps de se parler et on s’était contentées de s’échanger un simple sourire. Je ne suis pas sûre que beaucoup d’étudiants connaissent l'existence d'une amitié entre nous : on préfère se confier lorsqu’on se croise chez notre psy ou au bord de l’étang. C’est plus atypique, plus envoûtant, ça couvre nos conversations d’un voile fluide qui nous donne l’agréable impression que tout ce qu’on dit n’aura pas d'ampleur, et que les mots s'évaporeront au-delà de ces moments de complicité.
« Toi, moi, vodka, insomnie. Je trouve que ça va plutôt bien ensemble. »
Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres tandis que j’offrais mon visage au ciel, profitant du sentiment de sérénité que je ressentais avant qu’il ne disparaisse, comme un voleur. Il s’enfuyait toujours.
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Re: If you were falling, I would catch you.
Dim 17 Oct 2010 - 15:20
C'était un soir de pleine lune. Les nuages s'étaient enfuit devant cette boule accrochée dans le ciel bleu foncé, laissant ses rayons de lumière éclairer Hungcalf. Yseult soupira en voyant qu'il était plus de minuit et qu'elle n'avait toujours pas terminé son devoir de potions à rendre pour le lendemain, et ce malgré les trois dernières heures qu'elle avait passées à la bibliothèque. Elle avait été incapable de se concentrer, incapable de faire jaillir quoi que ce soit de son cerveau, incapable de tirer une minuscule information de ses neurones. C'est à cause de la pleine lune, ça, essaya-t-elle de se convaincre, ce qui fonctionna. En réalité, Yseult détestait les soirs de pleine lune, elle était persuadée que de cette manière, un loup-garou pourrait l'attraper pour ensuite la transformer. Oui, Yseult était complétement paniquée à l'idée de croise l'une de ces bestioles une fois dans sa vie. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle adorait sortir en pleine nuit, que la lune soit pleine ou pas. Ce soir là, après une journée pénible à refouler de nombreux souvenirs tous aussi douloureux les uns que les autres, Yseult avait décidé de mettre de côté cette peur irraisonnée des lycanthropes pour prendre l'air. C'était l'un des besoins vitaux qu'elle ressentait en ce moment, hormis boire et manger, parce que ces derniers temps et chaque fois qu'elle était à l'intérieur du château, Yseult avait ses hauts de cœur qu'elle n'arrivait à contrôler. C'était comme si une odeur nauséabonde flottait entre les murs de l'école que la jeune fille ne pouvait supporter au risque de vomir. Pourtant, il n'en était rien de cette mauvaise odeur alors tout cela ne faisait qu'empirer l'impression de folie que ressentait Yseult. Elle était pourtant très heureuse d'être à l'école, en sécurité en quelque sorte. Certes, elle avait beau être protégée de toute sorte de créatures, elle n'arrivait pas à se protéger contre les souvenirs et surtout contre elle-même et c'était ce qui était le plus insupportable.
En attendant, prise de hoquets incessants certainement à cause de la claustrophobie qu'elle ressentait enfermée ainsi dans son dortoir vide, Yseult empoigna son vieux gilet qui trainait au pied de son lit et prit la direction de l'extérieur. C'était insupportable, bientôt elle serait obligée de prendre une bassine pour éviter qu'elle ne renvoie son déjeuner n'importe où. Peut-être n'était-ce pas simplement l'établissement qui provoquait cet effet, peut-être était-ce aussi cette date fatidique. Celle de la mort de son père. Elle n'en avait parlé à personne hormis sa psychologue qui avait semblé comprendre ce qu'elle vivait, bien qu'Yseult soit persuadé que ce n'était qu'une impression. Alors, en cette période, tous ceux qui connaissaient Yseult Ainsworth pensaient tout simplement qu'elle avait un surplus d'hormones et qu'elle était juste un peu plus méchante qu'à l'ordinaire. C'est ce qu'Yseult souhaitait. Que personne ne se doute de rien et qu'on lui fiche la paix : c'était le cas étant donné sa mauvaise humeur constante, personne n'osait l'approcher. La jeune fille ne cessait de mentir, inventant toute sorte d'excuses à ceux qui avaient assez de courage pour lui demander ce qu'il lui arrivait. « J'ai horreur du froid et la période d'hiver arrive, je déteste ça aussi ! » ou bien « Je suis indisposée en ce moment. Des trucs de filles, tu vois ? » ou encore : « J'ai l'impression qu'à cette période de l'année, tous les élèves sont plus idiots et plus casse-pieds les uns que les autres ! » Ce n'était que de fausses excuses pourtant ça marchait et Yseult s'en félicitait. Chaque fois qu'on lui demandait ce qui n'allait pas, elle inventait une nouvelle histoire et ces histoires devenaient toujours plus farfelues à mesure qu'elle en trouvait de nouvelles. Et quand on lui demandait si tel ragot était vrai, elle confirmait sans même écouter de quoi il s'agissait exactement, laissant les curieux se creuser les méninges pour trouver quelle histoire semblait la plus plausible. Ça remontait à peine le moral de la jolie brune, de faire tourner en rond ses camarades. C'en était à peine divertissant tant elle était assaillie de flashs douloureux et de souvenirs meurtriers.
Ses yeux brillèrent et d'un revers de la manche, Yseult effaça cette faiblesse qui était apparue sur ses traits. Elle secoua la tête et ouvrit une des portes qui mènent à l'extérieur. Le froid la surprit et elle resserra son gilet, essayant en vain de réchauffer sa peau qui frissonnait comme jamais. Une légère bourrasque de vent glacé fit frissonner Yseult de plus belle alors qu'elle luttait pour ne pas claquer des dents. Elle avança à pas rapide puis prit la direction de l'étang. Comme ça lui avait manqué de venir voir l'étang. Son étang, à elle et à Ekstasy. Ça faisait si longtemps qu'elle n'avait pas croisé son amie au bord de leur endroit, leur place secrète, et ça faisait encore plus longtemps qu'elle n'avait pas vidé son sac auprès de son amie et ça lui manquait terriblement. Depuis leurs légères disputes, les deux amies ne s'étaient plus parlées et Yseult n'avait cessé de venir au bord de l'étang dans l'espoir qu'un jour, son amie la rejoindrait et qu'ainsi, les choses rentreraient dans l'ordre. Quelle n'avait pas été sa surprise de croise Ekstasy, non pas à l'étang mais devant le bureau de sa propre psychologue en train d'attendre. Elles s'étaient souries et bizarrement, Yseult avait eu le sentiment que cette rencontre inopinée remettrait les choses en ordre. C'était il y a peine une semaine et depuis, elle n'avait pas eu l'occasion de parler véritablement avec son amie alors elle espérait de tout cœur que cela viendrait rapidement. Elle voulait tellement la retrouver malgré la distance qu'elle avait instauré entre elles.
Lorsqu'elle arriva enfin aux pieds de l'immense étang, Yseult soupira de soulagement. Ici, tout irait bien, le calme et la sérénité qui émanaient de l'endroit avaient un effet considérable sur les nerfs de la jolie brune et ça, elle ne le retrouvait nulle part ailleurs. Elle inspira une bouffée d'air froid qu'elle sentit s'insinuer dans ses poumons puis elle avança un peu pour s'asseoir dans l'herbe glacée. Elle contempla longtemps droit devant elle, les imperceptibles flots qui émanaient de l'étang. Elle s'allongea et constatant l'humidité de l'herbe, elle se releva aussitôt. Yseult resta immobile devant l'immensité d'eau pendant un moment jusqu'à ce qu'une voix connue la fasse sursauter.
Yseult ne put s'empêcher de sourire en reconnaissant cette voix qu'elle croyait ne pas réentendre de si tôt. Elle releva la tête et contempla son amie s'allonger dans l'herbe, puis déposer une bouteille de vodka entre elles. Un sentiment de chaleur et de reconnaissance pour Ekstasy traversa Yseult qui n'arrivait pas à détacher ses yeux de son amie. Elle inspira un bon coup avant de s'allonger près d'Ekstasy en souriant malgré la fraîcheur de cette nuit. Elle se concentra sur les étoiles, pensant à ces retrouvailles aussi inattendues que bénéfiques, du moins pour elle.
Yseult sentit ses lèvres trembler et un sanglot presque inaudible franchit sa bouche gelée. Elle ferma les yeux pour contenir ses larmes au mieux puis les rouvrit. Doucement, elle glissa sa main jusqu'à celle d'Ekstasy pour la saisir et la serrer avec la sienne tandis que les larmes qu'elle s'évertuait à contenir coulèrent contre ses joues froides.
En attendant, prise de hoquets incessants certainement à cause de la claustrophobie qu'elle ressentait enfermée ainsi dans son dortoir vide, Yseult empoigna son vieux gilet qui trainait au pied de son lit et prit la direction de l'extérieur. C'était insupportable, bientôt elle serait obligée de prendre une bassine pour éviter qu'elle ne renvoie son déjeuner n'importe où. Peut-être n'était-ce pas simplement l'établissement qui provoquait cet effet, peut-être était-ce aussi cette date fatidique. Celle de la mort de son père. Elle n'en avait parlé à personne hormis sa psychologue qui avait semblé comprendre ce qu'elle vivait, bien qu'Yseult soit persuadé que ce n'était qu'une impression. Alors, en cette période, tous ceux qui connaissaient Yseult Ainsworth pensaient tout simplement qu'elle avait un surplus d'hormones et qu'elle était juste un peu plus méchante qu'à l'ordinaire. C'est ce qu'Yseult souhaitait. Que personne ne se doute de rien et qu'on lui fiche la paix : c'était le cas étant donné sa mauvaise humeur constante, personne n'osait l'approcher. La jeune fille ne cessait de mentir, inventant toute sorte d'excuses à ceux qui avaient assez de courage pour lui demander ce qu'il lui arrivait. « J'ai horreur du froid et la période d'hiver arrive, je déteste ça aussi ! » ou bien « Je suis indisposée en ce moment. Des trucs de filles, tu vois ? » ou encore : « J'ai l'impression qu'à cette période de l'année, tous les élèves sont plus idiots et plus casse-pieds les uns que les autres ! » Ce n'était que de fausses excuses pourtant ça marchait et Yseult s'en félicitait. Chaque fois qu'on lui demandait ce qui n'allait pas, elle inventait une nouvelle histoire et ces histoires devenaient toujours plus farfelues à mesure qu'elle en trouvait de nouvelles. Et quand on lui demandait si tel ragot était vrai, elle confirmait sans même écouter de quoi il s'agissait exactement, laissant les curieux se creuser les méninges pour trouver quelle histoire semblait la plus plausible. Ça remontait à peine le moral de la jolie brune, de faire tourner en rond ses camarades. C'en était à peine divertissant tant elle était assaillie de flashs douloureux et de souvenirs meurtriers.
Ses yeux brillèrent et d'un revers de la manche, Yseult effaça cette faiblesse qui était apparue sur ses traits. Elle secoua la tête et ouvrit une des portes qui mènent à l'extérieur. Le froid la surprit et elle resserra son gilet, essayant en vain de réchauffer sa peau qui frissonnait comme jamais. Une légère bourrasque de vent glacé fit frissonner Yseult de plus belle alors qu'elle luttait pour ne pas claquer des dents. Elle avança à pas rapide puis prit la direction de l'étang. Comme ça lui avait manqué de venir voir l'étang. Son étang, à elle et à Ekstasy. Ça faisait si longtemps qu'elle n'avait pas croisé son amie au bord de leur endroit, leur place secrète, et ça faisait encore plus longtemps qu'elle n'avait pas vidé son sac auprès de son amie et ça lui manquait terriblement. Depuis leurs légères disputes, les deux amies ne s'étaient plus parlées et Yseult n'avait cessé de venir au bord de l'étang dans l'espoir qu'un jour, son amie la rejoindrait et qu'ainsi, les choses rentreraient dans l'ordre. Quelle n'avait pas été sa surprise de croise Ekstasy, non pas à l'étang mais devant le bureau de sa propre psychologue en train d'attendre. Elles s'étaient souries et bizarrement, Yseult avait eu le sentiment que cette rencontre inopinée remettrait les choses en ordre. C'était il y a peine une semaine et depuis, elle n'avait pas eu l'occasion de parler véritablement avec son amie alors elle espérait de tout cœur que cela viendrait rapidement. Elle voulait tellement la retrouver malgré la distance qu'elle avait instauré entre elles.
Lorsqu'elle arriva enfin aux pieds de l'immense étang, Yseult soupira de soulagement. Ici, tout irait bien, le calme et la sérénité qui émanaient de l'endroit avaient un effet considérable sur les nerfs de la jolie brune et ça, elle ne le retrouvait nulle part ailleurs. Elle inspira une bouffée d'air froid qu'elle sentit s'insinuer dans ses poumons puis elle avança un peu pour s'asseoir dans l'herbe glacée. Elle contempla longtemps droit devant elle, les imperceptibles flots qui émanaient de l'étang. Elle s'allongea et constatant l'humidité de l'herbe, elle se releva aussitôt. Yseult resta immobile devant l'immensité d'eau pendant un moment jusqu'à ce qu'une voix connue la fasse sursauter.
- EKSTASY – « Que je sois assez dérangée pour me retrouver ici à une heure pareille, je veux bien, mais toi aussi ?... C’est de la folie pure et simple.
YSEULT – Tu sais que je suis aussi folle que toi, désormais. »
Yseult ne put s'empêcher de sourire en reconnaissant cette voix qu'elle croyait ne pas réentendre de si tôt. Elle releva la tête et contempla son amie s'allonger dans l'herbe, puis déposer une bouteille de vodka entre elles. Un sentiment de chaleur et de reconnaissance pour Ekstasy traversa Yseult qui n'arrivait pas à détacher ses yeux de son amie. Elle inspira un bon coup avant de s'allonger près d'Ekstasy en souriant malgré la fraîcheur de cette nuit. Elle se concentra sur les étoiles, pensant à ces retrouvailles aussi inattendues que bénéfiques, du moins pour elle.
- EKSTASY – « Toi, moi, vodka, insomnie. Je trouve que ça va plutôt bien ensemble.
YSEULT – Je vois que tu as tout prévu, dis donc. Mais avant, je te dois des excuses. Je suis désolée pour tout ce qui s'est passé Eksta et j'espère que tout finira par redevenir comme avant entre nous. »
Yseult sentit ses lèvres trembler et un sanglot presque inaudible franchit sa bouche gelée. Elle ferma les yeux pour contenir ses larmes au mieux puis les rouvrit. Doucement, elle glissa sa main jusqu'à celle d'Ekstasy pour la saisir et la serrer avec la sienne tandis que les larmes qu'elle s'évertuait à contenir coulèrent contre ses joues froides.
- InvitéInvité
Re: If you were falling, I would catch you.
Mar 19 Oct 2010 - 20:19
« Tu sais que je suis aussi folle que toi, désormais. »
Un franc sourire se dessina sur mon visage. C’est vrai, nous sommes bien plus proches que j’avais pu le croire, au début. Si on m’avait dit, il y a quatre ans, à l’époque où Yseult Ainsworth n’était pour moi qu’une camarade de classe à qui je n’avais jamais adressé la parole, que nous avions autant de points communs, je ne l’aurais pas cru. Et dire qu’on voyait la même psychologue !... Que la psy qui me suivait depuis plusieurs années maintenant, à qui je confiais presque tous mes secrets, conseillait aussi Yseult… J'avais l'égocentrique et ridicule tendance à croire que son boulot n’était que de trouver des solutions à mes problèmes…
« Je vois que tu as tout prévu, dis donc. Mais avant, je te dois des excuses. Je suis désolée pour tout ce qui s'est passé Eksta et j'espère que tout finira par redevenir comme avant entre nous. »
Mes yeux continuaient de fixer les étoiles pour ne pas avoir à soutenir son regard. Je détestais les disputes autant que les réconciliations. Je n’étais pas douée pour cela, je ne savais jamais comment m’y prendre. Je n’avais aucun remord à élaborer un plan machiavélique pour faire tomber les personnes que je n'aimais pas. C’était simple, amusant et sans grandes conséquences.. mais dès qu’il s’agissait de personnes à qui je tenais, ou même à qui j'avais tenu, c’était plus dur. Ma mère a toujours dit que j’étais rancunière et que quand quelqu’un faisait quelque chose qui ne me plaisait pas, je pouvais pardonner mais avais du mal à oublier. Avec Yseult, c’était différent. Il n’y avait pas eu de grosses disputes, pas de coups bas, rien de ce genre, mais ça m’avait tout de même blessée.
On avait commencé par prendre l’habitude de se retrouver aux alentours de minuit au bord de l’étang et avec le temps, on avait fini par se mettre parfois à côté en cours. On était devenues de bonnes copines.
Mais tout a changé le soir où on s’est confiées l'une à l'autre. Cette anodine relation amicale avait pris de l'ampleur. Cette nuit-là, je m’étais vraiment sentie proche d’elle, je ne l’avais pas vue comme une simple copine mais comme une véritable amie. Une fille courageuse à qui on n’avait pas fait de cadeaux et qui essayait tout simplement de survivre. Tout comme moi, tout comme nous tous. On s’était sans aucun doute laissées emporter par l’atmosphère paisible qui règne au bord de l’étang, au beau milieu de la nuit. On ne se rendait pas compte de ce qu’on se disait, on ne se rendait pas compte qu’on se racontait trop de choses, des choses qu’on pourrait regretter par la suite. Du moins, elle, elle a regretté. Parce qu’à partir de ce soir, elle s’est mise à m’éviter. Lorsqu'on se croisait, on se contentait d'échanger quelques sourires polis, respectueuses des moments que nous avions partagés mais rien de plus.
Surprise, je tournais la tête lorsqu’Yseult m’attrapa la main et constatai que ses yeux étaient humides. Je fronçais les sourcils, touchée, et lui adressai un pâle mais tendre sourire. J’étais sensible, bien plus que je ne voulais le faire croire et voir la tristesse de mes proches me peinait réellement.
Je me redressai, lui fis un clin d’œil et ouvris la bouteille de vodka.
« Je t’en veux pas, Ysie. »
Je bus quelques gorgées avant de la lui passer, pensive.
Si. Je lui en voulais quand même un peu. Je lui avais parlé de la haine que je ressentais pour mon père adoptif, de la mort de Noah que je n’arrivais pas à digérer, de toutes les choses qui s’étaient imprégnées de mes organes vitaux et qui me faisaient souffrir. De toutes les toxines dont je n’arrivais pas à me débarrasser et que j’essayais de chasser temporairement par, ironie du sort, d’autres formes de poisons. La drogue ne résolvait aucun problème mais elle faisait gagner du temps… c’est toujours ça de pris.
Yseult aussi, m’avait révélé des choses personnelles… avant d’oublier ce moment, comme s’il ne s’était jamais rien passé, comme si rien n’avait changé depuis notre dernière année à Poudlard, époque où on ne partageait que quelques baignades et parfois quelques rires.
« Enfin, peut-être un peu. »
J’haussai les épaules, esquissant un mince sourire.
« C’est juste que.. Je n’accorde pas ma confiance facilement, vraiment pas. Et une nuit, je te dis beaucoup de choses comme ça, sans raison, juste parce que… Je sais même pas pourquoi !… C'est vraiment pas mon style et en plus, on avait même pas bu. Et toi, tu fais comme si de rien n’était. »
J’aurais bien rajouté « toi aussi, tu as fui. » mais je n’avais aucune envie de passer pour une pathétique petite Wright qui ne pouvait plus supporter les allers et venues dans sa vie. Premièrement parce que je n’étais pas pathétique et deuxièmement parce que je n’avais pas envie de m’éterniser sur le sujet.
J’avais envie de passer un bon moment avec Yseult, sans me poser trop de questions… je ne voulais pas me demander si ce que je lui disais ce soir, elle l’effacerait aussitôt demain matin. Je ne savais pas encore si je pouvais compter sur elle, il était trop tôt pour le dire.
« Tu veux que tout redevienne comme avant ? »
J’offris un grand sourire à Yseult avant de mettre à rire :
« Parce que je sauterais bien dans l’étang, là, maintenant, en t’entraînant dans ma chute, mais il fait déjà assez froid comme ça, t'es pas d'accord ? »
Je ne fuyais pas la conversation, je ne fuyais pas la conversation, je ne fuyais rien du tout… Ou peut-être que si. Mais il était presque trois heures du matin et ce n'était pas le moment d'avoir une discussion sérieuse.
Et non, je n'étais pas encore en train d'essayer de me donner bonne conscience.
Un franc sourire se dessina sur mon visage. C’est vrai, nous sommes bien plus proches que j’avais pu le croire, au début. Si on m’avait dit, il y a quatre ans, à l’époque où Yseult Ainsworth n’était pour moi qu’une camarade de classe à qui je n’avais jamais adressé la parole, que nous avions autant de points communs, je ne l’aurais pas cru. Et dire qu’on voyait la même psychologue !... Que la psy qui me suivait depuis plusieurs années maintenant, à qui je confiais presque tous mes secrets, conseillait aussi Yseult… J'avais l'égocentrique et ridicule tendance à croire que son boulot n’était que de trouver des solutions à mes problèmes…
« Je vois que tu as tout prévu, dis donc. Mais avant, je te dois des excuses. Je suis désolée pour tout ce qui s'est passé Eksta et j'espère que tout finira par redevenir comme avant entre nous. »
Mes yeux continuaient de fixer les étoiles pour ne pas avoir à soutenir son regard. Je détestais les disputes autant que les réconciliations. Je n’étais pas douée pour cela, je ne savais jamais comment m’y prendre. Je n’avais aucun remord à élaborer un plan machiavélique pour faire tomber les personnes que je n'aimais pas. C’était simple, amusant et sans grandes conséquences.. mais dès qu’il s’agissait de personnes à qui je tenais, ou même à qui j'avais tenu, c’était plus dur. Ma mère a toujours dit que j’étais rancunière et que quand quelqu’un faisait quelque chose qui ne me plaisait pas, je pouvais pardonner mais avais du mal à oublier. Avec Yseult, c’était différent. Il n’y avait pas eu de grosses disputes, pas de coups bas, rien de ce genre, mais ça m’avait tout de même blessée.
On avait commencé par prendre l’habitude de se retrouver aux alentours de minuit au bord de l’étang et avec le temps, on avait fini par se mettre parfois à côté en cours. On était devenues de bonnes copines.
Mais tout a changé le soir où on s’est confiées l'une à l'autre. Cette anodine relation amicale avait pris de l'ampleur. Cette nuit-là, je m’étais vraiment sentie proche d’elle, je ne l’avais pas vue comme une simple copine mais comme une véritable amie. Une fille courageuse à qui on n’avait pas fait de cadeaux et qui essayait tout simplement de survivre. Tout comme moi, tout comme nous tous. On s’était sans aucun doute laissées emporter par l’atmosphère paisible qui règne au bord de l’étang, au beau milieu de la nuit. On ne se rendait pas compte de ce qu’on se disait, on ne se rendait pas compte qu’on se racontait trop de choses, des choses qu’on pourrait regretter par la suite. Du moins, elle, elle a regretté. Parce qu’à partir de ce soir, elle s’est mise à m’éviter. Lorsqu'on se croisait, on se contentait d'échanger quelques sourires polis, respectueuses des moments que nous avions partagés mais rien de plus.
Surprise, je tournais la tête lorsqu’Yseult m’attrapa la main et constatai que ses yeux étaient humides. Je fronçais les sourcils, touchée, et lui adressai un pâle mais tendre sourire. J’étais sensible, bien plus que je ne voulais le faire croire et voir la tristesse de mes proches me peinait réellement.
Je me redressai, lui fis un clin d’œil et ouvris la bouteille de vodka.
« Je t’en veux pas, Ysie. »
Je bus quelques gorgées avant de la lui passer, pensive.
Si. Je lui en voulais quand même un peu. Je lui avais parlé de la haine que je ressentais pour mon père adoptif, de la mort de Noah que je n’arrivais pas à digérer, de toutes les choses qui s’étaient imprégnées de mes organes vitaux et qui me faisaient souffrir. De toutes les toxines dont je n’arrivais pas à me débarrasser et que j’essayais de chasser temporairement par, ironie du sort, d’autres formes de poisons. La drogue ne résolvait aucun problème mais elle faisait gagner du temps… c’est toujours ça de pris.
Yseult aussi, m’avait révélé des choses personnelles… avant d’oublier ce moment, comme s’il ne s’était jamais rien passé, comme si rien n’avait changé depuis notre dernière année à Poudlard, époque où on ne partageait que quelques baignades et parfois quelques rires.
« Enfin, peut-être un peu. »
J’haussai les épaules, esquissant un mince sourire.
« C’est juste que.. Je n’accorde pas ma confiance facilement, vraiment pas. Et une nuit, je te dis beaucoup de choses comme ça, sans raison, juste parce que… Je sais même pas pourquoi !… C'est vraiment pas mon style et en plus, on avait même pas bu. Et toi, tu fais comme si de rien n’était. »
J’aurais bien rajouté « toi aussi, tu as fui. » mais je n’avais aucune envie de passer pour une pathétique petite Wright qui ne pouvait plus supporter les allers et venues dans sa vie. Premièrement parce que je n’étais pas pathétique et deuxièmement parce que je n’avais pas envie de m’éterniser sur le sujet.
J’avais envie de passer un bon moment avec Yseult, sans me poser trop de questions… je ne voulais pas me demander si ce que je lui disais ce soir, elle l’effacerait aussitôt demain matin. Je ne savais pas encore si je pouvais compter sur elle, il était trop tôt pour le dire.
« Tu veux que tout redevienne comme avant ? »
J’offris un grand sourire à Yseult avant de mettre à rire :
« Parce que je sauterais bien dans l’étang, là, maintenant, en t’entraînant dans ma chute, mais il fait déjà assez froid comme ça, t'es pas d'accord ? »
Je ne fuyais pas la conversation, je ne fuyais pas la conversation, je ne fuyais rien du tout… Ou peut-être que si. Mais il était presque trois heures du matin et ce n'était pas le moment d'avoir une discussion sérieuse.
Et non, je n'étais pas encore en train d'essayer de me donner bonne conscience.
- InvitéInvité
Re: If you were falling, I would catch you.
Mar 19 Oct 2010 - 22:26
Yseult était mal à l'aise, c'était un fait. Pas parce qu'être avec Ekstasy était désagréable ou quoi que ce soit, elle avait honte de ce qu'elle avait fait et la situation présente la mettait mal à l'aise. Elle n'osait pas regarder son amie dans les yeux de peur d'y déceler de la pitié, de la rancune ou même pire, de la colère. Yseult avait peur de ce que pourrait penser Ekstasy et c'était en soi quelque chose d'assez unique. Ça aurait été tellement simple qu'Yseult ne fuit pas. C'était pourtant dans sa nature de fuir toujours tout. Sa vie se résumait à une éternelle fuite et elle en avait assez de toujours prendre ses jambes à son cou à chaque fois. C'était usant et de cette manière elle avait l'impression de ne pas vivre pleinement. Elle gâchait toujours tout en s'enfuyant et ce n'était pas vivre, ça. Yseult riva ses yeux sur la lune et se concentra pour ne pas fondre en larmes. Les premiers mots d'Ekstasy tombèrent mais Yseult n'en fut pas soulagée pour autant. « Je t'en veux pas, Ysie. » Cette phrase résonna dans la tête de sa destinataire et cette phrase semblait être restée en suspense dans la bouche de son amie et pour cause, quelques secondes plus tard, la suite arriva, plus tranchante et plus blessante que jamais :
Yseult ferma les yeux sous la gifle que lui procurèrent ces mots. Elle se concentra pour ne pas laisser échapper de sanglot ni quoi que ce soit d'autre. Ce dont elle n'aurait vraiment pas eu besoin, ça aurait été qu'Ekstasy éprouve de la compassion pour elle. Yseult but une énorme gorgée de vodka au goulot, elle ferma les yeux devant l'amertume de l'alcool tout en pensant qu'elle avalait avec difficulté non pas seulement l'alcool mais aussi les paroles de son amie. Ça lui piquait la gorge tout comme ça lui piquait le cœur, en quelque sorte. Elle prit la peine d'en boire une seconde goulée avant de repasser la bouteille à Ekstasy. Être saoule aurait été totalement bénéfique pour Yseult qui ne s'était jamais sentie aussi mal qu'en cette soirée alors que ses soirées avec Ekstasy étaient toujours si détendues !
Yseult tourna la tête pour apercevoir la réaction de son amie. Celle-ci s'était redressée et semblait vouloir passer à autre chose. Cette conversation semblait la mettre mal à l'aise elle aussi pourtant, Yseult ne voulait pas fuir pour une fois, elle voulait mettre les choses au clair. Cependant elle n'insista pas, jugeant que remettre cette conversation à une prochaine fois serait mieux de toute façon, Ekstasy ne voulait vraiment pas en parler et pour preuve elle changea aussitôt de sujet :
Yseult se redressa à son tour et sourit à son amie. C'était une si bonne idée malgré le froid qu'il faisait. Ça, ça aurait été une super méthode pour détendre l'atmosphère tendue qui s'était installée malgré elles. Et soudainement, sans crier gare, Yseult attrapa la bouteille de vodka et but une si grande gorgée qu'elle avala de travers. En riant, elle reposa la bouteille de verre puis se déshabilla tout en riant aux éclats. Quand elle fut en sous-vêtements, elle commença à courir vers l'étang et juste avant de plonger elle se tourna vers Ekstasy pour lui crier :
Sur ce, elle plongea dans l'eau glacée et remonta aussitôt à la surface à la fois par surprise d'un tel froid et pour voir si son amie venait la rejoindre ou si l'eau et sa température l'avait découragée à un bain de trois heures du mat'.
- EKSTASY – « Enfin, peut-être un peu. »
Yseult ferma les yeux sous la gifle que lui procurèrent ces mots. Elle se concentra pour ne pas laisser échapper de sanglot ni quoi que ce soit d'autre. Ce dont elle n'aurait vraiment pas eu besoin, ça aurait été qu'Ekstasy éprouve de la compassion pour elle. Yseult but une énorme gorgée de vodka au goulot, elle ferma les yeux devant l'amertume de l'alcool tout en pensant qu'elle avalait avec difficulté non pas seulement l'alcool mais aussi les paroles de son amie. Ça lui piquait la gorge tout comme ça lui piquait le cœur, en quelque sorte. Elle prit la peine d'en boire une seconde goulée avant de repasser la bouteille à Ekstasy. Être saoule aurait été totalement bénéfique pour Yseult qui ne s'était jamais sentie aussi mal qu'en cette soirée alors que ses soirées avec Ekstasy étaient toujours si détendues !
- EKSTASY – « C’est juste que.. Je n’accorde pas ma confiance facilement, vraiment pas. Et une nuit, je te dis beaucoup de choses comme ça, sans raison, juste parce que… Je sais même pas pourquoi !… C'est vraiment pas mon style et en plus, on avait même pas bu. Et toi, tu fais comme si de rien n’était. »
YSEULT – « Moi non plus, je n'accorde pas ma confiance facilement ! Je... ne crois pas ça, je n'ai jamais fais comme si de rien n'était. Ce n'est vraiment pas ce que tu crois. Je suis une menteuse, une dingue, tu comprends ? Je ne voulais pas que tu crois que je m'en fichais mais je ne voulais pas avoir à me confier à mon tour parce que je ne suis pas quelqu'un de bien, je suis une folle et je ne voulais pas que tu apprennes qui j'étais en réalité. Alors je me suis enfuie, pour pas avoir à t'expliquer toutes ces choses qui font ce que je suis aujourd'hui, qui font de moi cette pauvre fille qui ne sait que mentir et s'enfuir. »
Yseult tourna la tête pour apercevoir la réaction de son amie. Celle-ci s'était redressée et semblait vouloir passer à autre chose. Cette conversation semblait la mettre mal à l'aise elle aussi pourtant, Yseult ne voulait pas fuir pour une fois, elle voulait mettre les choses au clair. Cependant elle n'insista pas, jugeant que remettre cette conversation à une prochaine fois serait mieux de toute façon, Ekstasy ne voulait vraiment pas en parler et pour preuve elle changea aussitôt de sujet :
- EKSTASY – « Tu veux que tout redevienne comme avant ? Parce que je sauterais bien dans l’étang, là, maintenant, en t’entraînant dans ma chute, mais il fait déjà assez froid comme ça, t'es pas d'accord ? »
Yseult se redressa à son tour et sourit à son amie. C'était une si bonne idée malgré le froid qu'il faisait. Ça, ça aurait été une super méthode pour détendre l'atmosphère tendue qui s'était installée malgré elles. Et soudainement, sans crier gare, Yseult attrapa la bouteille de vodka et but une si grande gorgée qu'elle avala de travers. En riant, elle reposa la bouteille de verre puis se déshabilla tout en riant aux éclats. Quand elle fut en sous-vêtements, elle commença à courir vers l'étang et juste avant de plonger elle se tourna vers Ekstasy pour lui crier :
- YSEULT – « Et si c'était moi qui t'entrainais dans ma chute ? Est ce que tu tomberais avec moi ? Je te rattraperais, tu peux en être sûre ! »
Sur ce, elle plongea dans l'eau glacée et remonta aussitôt à la surface à la fois par surprise d'un tel froid et pour voir si son amie venait la rejoindre ou si l'eau et sa température l'avait découragée à un bain de trois heures du mat'.
- InvitéInvité
Re: If you were falling, I would catch you.
Dim 24 Oct 2010 - 19:57
On ne savait jamais à quoi s’attendre. La vie était un enchaînement d’événements tumultueux, on ne pouvait pas parier sur ce qui nous arriverait le lendemain. Et ne pas savoir de quoi il serait fait mettait un peu de piquant dans nos vies. Je détestais la routine, je préférais les imprévus, qu’ils soient bons ou mauvais. La plupart du temps ils étaient détestables et je me mordais les doigts d’avoir espérer ne serait-ce qu'un peu de désordre. Mais peu importe, à chaque fois, j’en redemandais, je ne retenais jamais la leçon. Je me lassais facilement, j’avais toujours besoin de renouveau pour ne pas m’ennuyer, j’avais besoin de tester de nouvelles choses, j’étais faite ainsi. J'adorais l'imprévu, quel qu'il soit.
Je ne m’attendais pas à croiser Yseult, en cette frileuse nuit d’octobre mais, même si au départ, j’étais venue ici pour me ressourcer seule, je commençais à me dire que cette compagnie me serait agréable si on évitait d'évoquer la distance qu’elle avait instaurée entre nous. A cette heure-ci, je n’avais pas l’esprit assez frais et je risquais de sortir des mots brouillés par la fatigue et par l’alcool.
Néanmoins, je l’écoutai, sans l’interrompre. J’avais toujours su écouter les autres, c’était plus simple que de parler de soi. Pas que je recherche la simplicité mais il est parfois bon de rester en retrait, de ne pas avancer ses soucis pour oublier un court moment qu'ils existent. L’autre nuit, j’avais fait l’inverse de ce que je faisais d’habitude, je lui avais raconté ma vie et c'était elle qui m’avait écoutée. Même si elle avait semblé avoir tout oublié le jour suivant.
« Moi non plus, je n'accorde pas ma confiance facilement ! Je... ne crois pas ça, je n'ai jamais fais comme si de rien n'était. Ce n'est vraiment pas ce que tu crois. Je suis une menteuse, une dingue, tu comprends ? Je ne voulais pas que tu crois que je m'en fichais mais je ne voulais pas avoir à me confier à mon tour parce que je ne suis pas quelqu'un de bien, je suis une folle et je ne voulais pas que tu apprennes qui j'étais en réalité. Alors je me suis enfuie, pour pas avoir à t'expliquer toutes ces choses qui font ce que je suis aujourd'hui, qui font de moi cette pauvre fille qui ne sait que mentir et s'enfuir. »
Je fronçai les sourcils et mes yeux clairs se posèrent dans le regard chocolat de mon amie. Je ne la connaissais pas beaucoup, je ne connaissais presque rien de son passé et je ne pourrais même pas dire quel était son plat préféré, si elle comptait se marier, avec qui elle était sortie et quelles étaient ses matières favorites. Mais s’il y avait bien une chose pour laquelle j’étais certaine, c’était que ce n'était pas une mauvaise personne. Elle était peut-être maladroite, mais tout le monde comptait ses défauts, moi la première, et mentir ne faisait pas d’une personne quelqu’un de mauvais. Simplement quelqu’un qui se sentait mal, et il y avait là une grosse différence. J’avais toujours prôné la franchise aux mensonges mais lorsque je me sentais mal, je préférais dissimuler mes sentiments. Je critiquais les gens qui fuyaient mais une part de moi comprenait que parfois la vie était tellement éprouvante qu'il est forcé de préconiser la facilité.
« De quoi as-tu peur, Yseult ? Je ne te connais pas tant mais… du peu que je sais, tu n’as aucune raison pour ne pas rester toi-même. »
Réalisant le sérieux de mes propos, je ne pus m’empêcher de rire doucement.
Je la risquais ensuite d'aller se baigner, certaine qu’elle n’allait pas le faire. Pourtant, elle se redressa et, tout en enlevant ses vêtements, me mit au défi :
« Et si c'était moi qui t'entrainais dans ma chute ? Est ce que tu tomberais avec moi ? Je te rattraperais, tu peux en être sûre ! »
Je secouai la tête et un grand sourire fendit mon visage tandis qu’Yseult exécutait un plongeon parfait dans l'eau miroitante. J’attrapai la bouteille de vodka, me levai d’un bond et courus jusqu’au bord de l’étang, parvenant à m’exprimer malgré mes éclats de rires :
« Tu as osé ! Tu es vraiment… dérangée, Ysie. »
J’enlevai mes tennis et et trempai mes orteils dans l’eau gelé. Non, elle était trop froide, je ne pourrais pas m’y jeter… J'aurais pu le faire sans me poser de questions, mais maintenant que j’avais goûté à la température, c’était impossible.
« Que tu me rattrapes ou pas, je ne saute pas. J’ai pas envie de crever d’une hypothermie majeure, moi. »
Je regardai mon amie, le sourire aux lèvres avant de reporter mon attention sur la vodka que je tenais dans la main. Hum... Avec un petit coup de pouce peut-être que… Je portai la bouteille à mes lèvres et en bus plusieurs gorgées, savourant le liquide passer dans ma gorge. Ne plus penser à rien.
« Oh et puis merde ! »
J’enlevai rapidement mon pull, mon débardeur et mon jean, reculai pour prendre mon élan et sautai dans l’eau. Je regrettai aussitôt. Mes membres étaient tellement gelés que je peinais pour les bouger et le froid rendait ma respiration difficile. J’essayais de songer à autre chose, me disant que de toutes façons, ce serait encore pire si je sortais. Je nageais jusqu’à Yseult et, me remettant à rire, je lui dis :
« Je sens que je vais regretter … mais bon, ce qui est fait est fait. Je n’ai plus qu’à te couler, maintenant. »
Je lui fis un clin d’œil et m’appuyai sur ses épaules pour immerger son visage opalin et sa chevelure brune. Je retirai mon emprise au bout de cinq secondes et lui souris. C'était bon, tout simplement.
Je ne m’attendais pas à croiser Yseult, en cette frileuse nuit d’octobre mais, même si au départ, j’étais venue ici pour me ressourcer seule, je commençais à me dire que cette compagnie me serait agréable si on évitait d'évoquer la distance qu’elle avait instaurée entre nous. A cette heure-ci, je n’avais pas l’esprit assez frais et je risquais de sortir des mots brouillés par la fatigue et par l’alcool.
Néanmoins, je l’écoutai, sans l’interrompre. J’avais toujours su écouter les autres, c’était plus simple que de parler de soi. Pas que je recherche la simplicité mais il est parfois bon de rester en retrait, de ne pas avancer ses soucis pour oublier un court moment qu'ils existent. L’autre nuit, j’avais fait l’inverse de ce que je faisais d’habitude, je lui avais raconté ma vie et c'était elle qui m’avait écoutée. Même si elle avait semblé avoir tout oublié le jour suivant.
« Moi non plus, je n'accorde pas ma confiance facilement ! Je... ne crois pas ça, je n'ai jamais fais comme si de rien n'était. Ce n'est vraiment pas ce que tu crois. Je suis une menteuse, une dingue, tu comprends ? Je ne voulais pas que tu crois que je m'en fichais mais je ne voulais pas avoir à me confier à mon tour parce que je ne suis pas quelqu'un de bien, je suis une folle et je ne voulais pas que tu apprennes qui j'étais en réalité. Alors je me suis enfuie, pour pas avoir à t'expliquer toutes ces choses qui font ce que je suis aujourd'hui, qui font de moi cette pauvre fille qui ne sait que mentir et s'enfuir. »
Je fronçai les sourcils et mes yeux clairs se posèrent dans le regard chocolat de mon amie. Je ne la connaissais pas beaucoup, je ne connaissais presque rien de son passé et je ne pourrais même pas dire quel était son plat préféré, si elle comptait se marier, avec qui elle était sortie et quelles étaient ses matières favorites. Mais s’il y avait bien une chose pour laquelle j’étais certaine, c’était que ce n'était pas une mauvaise personne. Elle était peut-être maladroite, mais tout le monde comptait ses défauts, moi la première, et mentir ne faisait pas d’une personne quelqu’un de mauvais. Simplement quelqu’un qui se sentait mal, et il y avait là une grosse différence. J’avais toujours prôné la franchise aux mensonges mais lorsque je me sentais mal, je préférais dissimuler mes sentiments. Je critiquais les gens qui fuyaient mais une part de moi comprenait que parfois la vie était tellement éprouvante qu'il est forcé de préconiser la facilité.
« De quoi as-tu peur, Yseult ? Je ne te connais pas tant mais… du peu que je sais, tu n’as aucune raison pour ne pas rester toi-même. »
Réalisant le sérieux de mes propos, je ne pus m’empêcher de rire doucement.
Je la risquais ensuite d'aller se baigner, certaine qu’elle n’allait pas le faire. Pourtant, elle se redressa et, tout en enlevant ses vêtements, me mit au défi :
« Et si c'était moi qui t'entrainais dans ma chute ? Est ce que tu tomberais avec moi ? Je te rattraperais, tu peux en être sûre ! »
Je secouai la tête et un grand sourire fendit mon visage tandis qu’Yseult exécutait un plongeon parfait dans l'eau miroitante. J’attrapai la bouteille de vodka, me levai d’un bond et courus jusqu’au bord de l’étang, parvenant à m’exprimer malgré mes éclats de rires :
« Tu as osé ! Tu es vraiment… dérangée, Ysie. »
J’enlevai mes tennis et et trempai mes orteils dans l’eau gelé. Non, elle était trop froide, je ne pourrais pas m’y jeter… J'aurais pu le faire sans me poser de questions, mais maintenant que j’avais goûté à la température, c’était impossible.
« Que tu me rattrapes ou pas, je ne saute pas. J’ai pas envie de crever d’une hypothermie majeure, moi. »
Je regardai mon amie, le sourire aux lèvres avant de reporter mon attention sur la vodka que je tenais dans la main. Hum... Avec un petit coup de pouce peut-être que… Je portai la bouteille à mes lèvres et en bus plusieurs gorgées, savourant le liquide passer dans ma gorge. Ne plus penser à rien.
« Oh et puis merde ! »
J’enlevai rapidement mon pull, mon débardeur et mon jean, reculai pour prendre mon élan et sautai dans l’eau. Je regrettai aussitôt. Mes membres étaient tellement gelés que je peinais pour les bouger et le froid rendait ma respiration difficile. J’essayais de songer à autre chose, me disant que de toutes façons, ce serait encore pire si je sortais. Je nageais jusqu’à Yseult et, me remettant à rire, je lui dis :
« Je sens que je vais regretter … mais bon, ce qui est fait est fait. Je n’ai plus qu’à te couler, maintenant. »
Je lui fis un clin d’œil et m’appuyai sur ses épaules pour immerger son visage opalin et sa chevelure brune. Je retirai mon emprise au bout de cinq secondes et lui souris. C'était bon, tout simplement.
- InvitéInvité
Re: If you were falling, I would catch you.
Mer 27 Oct 2010 - 22:17
Malgré sa surprise de voir Ekstasy sauter à l'eau, Yseult sourit, ravie. Certes, son amie n'avait pas l'intention de passer si rapidement l'éponge sur ce qu'avait fait Yseult mais pour l'instant, ça n'avait pas d'importance. Yseult commençait déjà à avoir du mal à réfléchir, signe que l'alcool commençait à faire son œuvre et tout ce qu'elle ressentait, c'était de la joie. Bon, le sentiment était peut-être un tout petit peu amplifier à cause de l'alcool, Yseult était peut-être un peu euphorique mais qu'est ce que ça pouvait bien faire ? Tout allait bien et ce dont Ysie avait bien besoin, c'était de penser à autre chose qu'à ses soucis. Surtout qu'Ekstasy semblait bien décidée, elle, a ignoré le sujet pour ce soir. Yseult éclata de rire lorsque son amie la rejoignit à l'eau et eut la plus grande peine du monde à se contrôler. Car Yseult avait beau être légèrement atteinte par la vodka, Ekstasy, elle, semblait au top de sa forme et pas tout à fait au même stade qu'Yseult, question alcool. Il faut qu'Yseult ne buvait pas souvent même si elle participait à de nombreuses soirées, elle préférait rester sobre parce qu'elle avait parfaitement conscience que l'alcool et elle, ça faisait deux, voire trois. Ça avait beau être très amusant et divertissant sur le moment, la jeune fille avait en tête de nombreuses fois où l'alcool avait fait de gros dégâts sur elle, et elle souffrait énormément des lendemains. Connaissant son inaptitude à tenir l'alcool, Yseult préférait mille fois s'abstenir plutôt que de se réveiller avec un type, voire plusieurs, qu'elle ne connait ni d'Ève ni d'Adam un lendemain de soirée douteuse. En réalité, ce ne sont pas forcément les soirées qui sont peu sure, c'est surtout qu'en présence d'alcool et si Yseult commence à prendre un verre, tout dérape et elle ne peut plus s'en empêcher. N'allez pas penser que miss Ainsworth est une alcoolique seulement en trois verres à peine pleins, la jolie brune perd tous ses moyens et devient tout simplement incontrôlable.
Passons, elle était donc dans l'eau, en sous-vêtements avec son amie Ekstasy déjà saoule alors qu'elle avait bu quelques gorgées. Lorsque Ekstasy lui plongea la tête dans l'eau pour la couler, Yseult bu la tasse avant de se remettre à rire d'une manière hystérique et incontrôlable. Elle s'approcha du visage de son amie avant de murmurer maladroitement :
Sur ce, elle repartit dans son fou rire, plongeant parfois la tête dans l'eau involontairement. Elle buvait de nombreuses tasses et au bout d'un certain temps, essoufflée, elle but la tasse de trop : elle toussa longuement avant d'arrêter son fou rire hystérique et de rejoindre en nageant comme les chiens le bord de l'étang, complétement exténuée par le peu de nage qu'elle venait de faire. Elle resta un moment sur la berge, allongée et incapable de bouger avec les yeux grands ouverts, fixant inlassablement le ciel. Après un certain temps, elle releva la tête vers l'étang et son amie, qu'elle avait abandonnée quelques instants plus tôt, avant de lui crier :
Elle se releva en titubant légèrement parce qu'étourdie puis elle courut droit vers l'eau, inconsciente de son état. Cependant, ayant fait trois pas, elle s'écroula mollement au sol, s'étalant de tout son long sur le sol rugueux. Elle en avala même de la terre, avant de repartir dans l'un de ses fous rires de folle. Cette fois, elle resta allongée face contre terre sans bouger, secouée d'abord par ses sursauts de rire puis finalement par des sanglots violents qu'elle ne put réprimer. Elle tenta tant bien que mal de se calmer pour retourner dans l'eau avec Ekstasy seulement, elle en fut incapable et ce qui était un rire incontrôlable s'était transformé en pleurs intenables. Elle essaya d'inspirer plusieurs fois mais sa poitrine semblait s'être habituée aux sanglots et elle n'arrivait à reprendre une respiration régulière. Elle resta ainsi allongée au sol incapable de se relever pour rassurer son amie, incapable de continuer à faire semblant.
Passons, elle était donc dans l'eau, en sous-vêtements avec son amie Ekstasy déjà saoule alors qu'elle avait bu quelques gorgées. Lorsque Ekstasy lui plongea la tête dans l'eau pour la couler, Yseult bu la tasse avant de se remettre à rire d'une manière hystérique et incontrôlable. Elle s'approcha du visage de son amie avant de murmurer maladroitement :
- YSEULT - Euh... Eksta ? Je crois que l'alcool commence à me monter à la tête, là, tu vois ?
Sur ce, elle repartit dans son fou rire, plongeant parfois la tête dans l'eau involontairement. Elle buvait de nombreuses tasses et au bout d'un certain temps, essoufflée, elle but la tasse de trop : elle toussa longuement avant d'arrêter son fou rire hystérique et de rejoindre en nageant comme les chiens le bord de l'étang, complétement exténuée par le peu de nage qu'elle venait de faire. Elle resta un moment sur la berge, allongée et incapable de bouger avec les yeux grands ouverts, fixant inlassablement le ciel. Après un certain temps, elle releva la tête vers l'étang et son amie, qu'elle avait abandonnée quelques instants plus tôt, avant de lui crier :
- YSEULT - Ça va, t'inquiète ! Je reprenais mon souffle, c'est rien.
Elle se releva en titubant légèrement parce qu'étourdie puis elle courut droit vers l'eau, inconsciente de son état. Cependant, ayant fait trois pas, elle s'écroula mollement au sol, s'étalant de tout son long sur le sol rugueux. Elle en avala même de la terre, avant de repartir dans l'un de ses fous rires de folle. Cette fois, elle resta allongée face contre terre sans bouger, secouée d'abord par ses sursauts de rire puis finalement par des sanglots violents qu'elle ne put réprimer. Elle tenta tant bien que mal de se calmer pour retourner dans l'eau avec Ekstasy seulement, elle en fut incapable et ce qui était un rire incontrôlable s'était transformé en pleurs intenables. Elle essaya d'inspirer plusieurs fois mais sa poitrine semblait s'être habituée aux sanglots et elle n'arrivait à reprendre une respiration régulière. Elle resta ainsi allongée au sol incapable de se relever pour rassurer son amie, incapable de continuer à faire semblant.
- Spoiler:
- HJ : Désolée, c'est vraiment pathétique, je voulais à tout prix te répondre ce soir et voilà ce que ça donne. C'est baclé, je m'appliquerais beaucoup mieux la prochaine fois, promis. (l)
- InvitéInvité
Re: If you were falling, I would catch you.
Sam 20 Nov 2010 - 22:06
Quand j’étais gamine et inconsciente, je m’étais déjà baignée dans de l’eau extrêmement froide. C’était un cap ou pas cap, imposé par Aldéric, et je m’étais juré de ne jamais refuser un de ses défis. Ce petit jeu entre nous avait perduré au fil des années et je crois bien que j'avais toujours dit cap. Je n’étais pas douée pour plein de choses ; les excuses, le pardon, le deuil, la confiance… c’est pourquoi je n’hésitais pas à pousser mes limites toujours plus loin ; il était tellement plus facile de faire une bêtise, de mettre mon petit corps en danger, que d’apprendre à changer ses habitudes, son caractère. A changer, tout simplement. Au fond, tout le monde cherche la facilité. Pas par choix; par instinct de survie. Douce ironie lorsqu’on voit que mon instinct de survie m’a poussée à sauter dans de l’eau gelée.
« Euh... Eksta ? Je crois que l'alcool commence à me monter à la tête, là, tu vois ? »
Mes rires se joignirent à ceux d’Yseult, insouciants, inconscients, du danger de la situation. Je m’amusais, je profitais. L’alcool m’allégeait l’esprit, la température de l’eau m’empêchait de poser trop de questions à mon cerveau qui, habituellement, tournait à deux cent à l’heure et m'interdisait le repos… je me sentais libre, les cordes qui enserraient mes entrailles étaient plus relâchées et le seul bruit qui résonnait dans ma tête était l’accouplement de nos rires.
Au bout de quelques instants, je remarquai néanmoins que mon amie était en difficultés et fus soulagée de la voir regagner la berge sans trop de soucis. Je m’approchai d’elle afin vérifier qu’elle allait bien, sans éprouver le moindre mal. Même si l’alcool semblait toujours m’enlever plusieurs masses de vingt kilos, il en fallait beaucoup plus pour me dire ivre. Je tenais bien l’alcool ; l’habitude, sans doute. C’est comme l’endurance, plus on s’entraîne, plus ça vient naturellement.
« Ça va, t'inquiète ! Je reprenais mon souffle, c'est rien. »
« T’es sûre ? »
Pas de réponses vocales, je fixai à la place la silhouette éperdue de mon amie qui s’écroula finalement sur le sol. Mon front se plissa tandis que j’accélérai le mouvement pour rejoindre la berge. A peine avais-je posé un pied sur terre qu’une bourrasque m’arracha un cri d’effroi. A présent, je regrettais totalement ma folie d’une nuit, j’allais à coup sûr attraper une pneumonie. C’était très intelligent, très réfléchi… très moi, en somme. « Ysie… ? » J’enfilai par-dessus mes sous-vêtements trempés mon gros pull et recouvris Yseult de son gilet. Je n’arrivais pas à savoir si elle riait ou pleurait, mais quoiqu’il en soit, elle n’était pas dans le meilleur de ses états.
« Ça va ? » Si elle avait envie de m’envoyer balader, je comprendrais. Moi-même, je déteste lorsqu'on me pose ce genre de question alors que la réponse est évidente... mais au fond, c’est une bonne approche.
Je discernais bien à présent les pleurs de mon amie mais ne savais pas quoi faire pour la calmer. Autre chose à rajouter sur ma liste d’incapacités ; aider les autres. Je le souhaitais de tout cœur, mais je ne savais jamais comment m’y prendre... Je sais ce que mon psy penserait de cela ; « pour pouvoir aider autrui, il faut d’abord s’aider soi-même. » Je commence à bien le connaître, lui et ses phrases semi-énigmatiques.
Redressant légèrement Yseult, j’essuyai d’un revers de la main la terre qu'elle avait sur les joues, dégageant le passage à ses larmes.
« Qu'est-ce que... qu'est-ce qui ne va pas ? »Ma voix était incroyablement claire et douce, on aurait presque cru que ni l’alcool, ni la fatigue, ni le froid, ni la tristesse, ne perturbait ses tonalités.
Il y a encore trois minutes, nous étions en train de rire, d’un rire certes peu naturel puisque nerveux et sans doute né grâce à la vodka, mais nous riions tout de même. Et là, en un clin d’œil, tout était redevenu plus obscur... en une seconde. Nous ne contrôlons pas nos émotions, nous sommes leurs esclaves.
« Euh... Eksta ? Je crois que l'alcool commence à me monter à la tête, là, tu vois ? »
Mes rires se joignirent à ceux d’Yseult, insouciants, inconscients, du danger de la situation. Je m’amusais, je profitais. L’alcool m’allégeait l’esprit, la température de l’eau m’empêchait de poser trop de questions à mon cerveau qui, habituellement, tournait à deux cent à l’heure et m'interdisait le repos… je me sentais libre, les cordes qui enserraient mes entrailles étaient plus relâchées et le seul bruit qui résonnait dans ma tête était l’accouplement de nos rires.
Au bout de quelques instants, je remarquai néanmoins que mon amie était en difficultés et fus soulagée de la voir regagner la berge sans trop de soucis. Je m’approchai d’elle afin vérifier qu’elle allait bien, sans éprouver le moindre mal. Même si l’alcool semblait toujours m’enlever plusieurs masses de vingt kilos, il en fallait beaucoup plus pour me dire ivre. Je tenais bien l’alcool ; l’habitude, sans doute. C’est comme l’endurance, plus on s’entraîne, plus ça vient naturellement.
« Ça va, t'inquiète ! Je reprenais mon souffle, c'est rien. »
« T’es sûre ? »
Pas de réponses vocales, je fixai à la place la silhouette éperdue de mon amie qui s’écroula finalement sur le sol. Mon front se plissa tandis que j’accélérai le mouvement pour rejoindre la berge. A peine avais-je posé un pied sur terre qu’une bourrasque m’arracha un cri d’effroi. A présent, je regrettais totalement ma folie d’une nuit, j’allais à coup sûr attraper une pneumonie. C’était très intelligent, très réfléchi… très moi, en somme. « Ysie… ? » J’enfilai par-dessus mes sous-vêtements trempés mon gros pull et recouvris Yseult de son gilet. Je n’arrivais pas à savoir si elle riait ou pleurait, mais quoiqu’il en soit, elle n’était pas dans le meilleur de ses états.
« Ça va ? » Si elle avait envie de m’envoyer balader, je comprendrais. Moi-même, je déteste lorsqu'on me pose ce genre de question alors que la réponse est évidente... mais au fond, c’est une bonne approche.
Je discernais bien à présent les pleurs de mon amie mais ne savais pas quoi faire pour la calmer. Autre chose à rajouter sur ma liste d’incapacités ; aider les autres. Je le souhaitais de tout cœur, mais je ne savais jamais comment m’y prendre... Je sais ce que mon psy penserait de cela ; « pour pouvoir aider autrui, il faut d’abord s’aider soi-même. » Je commence à bien le connaître, lui et ses phrases semi-énigmatiques.
Redressant légèrement Yseult, j’essuyai d’un revers de la main la terre qu'elle avait sur les joues, dégageant le passage à ses larmes.
« Qu'est-ce que... qu'est-ce qui ne va pas ? »Ma voix était incroyablement claire et douce, on aurait presque cru que ni l’alcool, ni la fatigue, ni le froid, ni la tristesse, ne perturbait ses tonalités.
Il y a encore trois minutes, nous étions en train de rire, d’un rire certes peu naturel puisque nerveux et sans doute né grâce à la vodka, mais nous riions tout de même. Et là, en un clin d’œil, tout était redevenu plus obscur... en une seconde. Nous ne contrôlons pas nos émotions, nous sommes leurs esclaves.