- InvitéInvité
heaven CAN'T wait.
Ven 7 Jan 2011 - 0:16
ORPHÉE&DIEGO
Un, deux, trois quatre, cinq […] vingt-neuf, trente. Trente, c'était le nombre de pierres qui constituaient la hauteur du mur qui se tenait devant moi, en face de l'infirmerie. Je jetais un regard à ma montre en soupirant. Pourquoi étais-je ici? Pourquoi attendais-je encore. Je n'avais qu'a partir et revenir plus tard, après mon cours, ce soir. Pourtant à cette heure je n'avais pas la certitude que l'infirmière serait encore là, ma fois, elle devait bien, comme tout le monde avoir deux repas par jours! De toute façon je ne me sentais pas capable d'attendre si longtemps, mon cours risquait d'être un cauchemar. Quand j'avais mal, que c'était une douleur lancinante comme celle là, je perdais patience, je devenais irritable.
Depuis ce matin ma jambe me faisait particulièrement souffrir, je la sentais en permanence, ça tirait, ça brulait, j'avais l'impression qu'au moindre pas de trop mon corps allait effondrer si j'appuyais trop fort sur celle si. Il y avait des jours comme ça, ou je me réveillais – enfin, se réveiller est un grand mot – particulièrement de mauvaise humeur, ces journées pénibles engendraient des maux bien durs à supporter. Parfois il pouvait-être dur de le croire pour certain, mais la douleur physique était totalement lié à la douleur psychologique. J'avais passé la matinée dans mon lit, espérant que le sommeil qui n'était venu que brièvement pendant la nuit, reviendrait me chercher un moment, mais je pouvais toujours rêver. Quelques heures plus tard je me levais donc pour prendre une douche et m'habiller. J'avais au moins la chance de ne pas avoir de cours avant un bon moment. J'essayais ensuite de m'installer à mon bureau histoire de bosser un peu. Il était bien beau de ne pas avoir de cours mais il fallait que je fasse tout de même quelques devoirs. Je désespérais après trente minutes. Pas moyen de me concentrer, j'avais trop mal. C'est donc en début d'après-midi que j'avais prit la décision d'aller à l'infirmerie, trop handicape par cette foutue jambe pour être capable de me concentrer sur quoi que se soit. J'espérais que l'infirmière pourrait me venir en aide. J'avais tout essayé, du chaud, du froid, être allongé, bouger, suivit les conseils de mon médecin...j'avais même prit ces foutues pilules contre la douleur, mais rien à faire. Peut-être que la magie pourrait à ce moment là être salvatrice? Je n'en savais trop rien. Je voulais une solution, rien de plus! Le chemin fut particulièrement pénible. Chaque pas était une souffrance et je faisais mon possible pour ne pas boiter. Je n'aimais pas qu'on me dévisage ou qu'on porte attention à cela quand je passais dans les couloirs ou quelques étudiants n'était pas encore en train de manger. J'arrivais enfin devant la bibliothèque! Mon soulagement ne fut cependant que de courte durée. Sur la porte il était inscrit '' De retour à treize heure ''. Évidement, elle était partie manger...Il était maintenant treize heure moins cinq, je pouvais bien attendre là cinq petites minutes. Ça n'allait tout de même pas me tuer. Je pris donc mon mal en patience, c'était le cas de le dire! Profitant qu'il n'y ai personne d'un côté et de l'autre du couloir, j'en profitais pour me masser la cuisse légèrement de la main gauche. Ça ne soulageait en rien la douleur, mais bon, ça permettait d'avoir l'impression de faire quelque chose pour la calmer. Encore une fois œuvrait le psychologique pour essayer de me faire oublier un mal qui était bien plus profond malheureusement, qu'un simple jambe endommagée par la corne d'un brave taureaux.
Cela devait maintenant bien faire un quart d'heure que je patientais quand j'entendis des bruits de pas se rapprocher. Quel soulagement! Ça ne pouvait être qu'elle. Je tendis l'oreille. C'était une démarche en tout point féminine, ça s'entendait... Quelle ne fut pas ma déception je dois l'avouer quand la jeune femme qui passa le coin du couloir s'avéra ne pas du tout être l'infirmière, mais bien une jeune étudiante qu'il m'était arrivé de croiser quelques fois. Je me permis de lui adresser un sourire un peu triste alors qu'elle devait être bien surprise du regard plein d'espoir que je lui avais jeté quand elle était apparue dans mon champs de vision. Je lui montrais alors la note sur la porte en faisant un signe vers l'arrière avec mon pouce. « Je dois avouer, sans vouloir être irrespectueux, que ce n'est pas du tout toi que je m'attendais à voir. » Je haussai les épaules. Elle avait ralentit le rythme jusqu'à d'arrêtée pas très loin de moi. Avait-elle à faire ici également ou bien l'avais-je coupée dans son élan? « Cette infirmière à l'air d'aimer prendre son temps pour manger! » Je disais ça comme ça parce que je ne la connaissais pas particulièrement. Effectivement, je n'avais même pas le souvenir de l'avoir croisé quelque part. À se demander si elle existait vraiment!
- InvitéInvité
Re: heaven CAN'T wait.
Sam 8 Jan 2011 - 17:58
DIEGO&ORPHÉE
I'm tired being sorry
I'm tired being sorry
J’avançais d’un pas lent dans les couloirs glacés d’Hungcalf. La tête me tournait et mon ventre faisait des siennes. J’étais malade comme il n’en était pas permis et rien qu’à l’idée d’y penser, tout cela me donnait la nausée. Je n’avais quasiment pas eu cours de la matinée, sait-on pourquoi.. Dire que j’aurais pu rester au chaud dans mon lit au lieu de venir par une journée aussi froide et grise qu’aujourd’hui. Ne sachant que faire, ne voulant pas rentrer chez moi de peur de retomber dans la drogue, qui ces derniers temps avaient pris une ampleur trop importante et une trop grande place dans mon quotidien, je me résignais à rester dans le froid. J’avais pensé aller voir l’infirmière, pour prendre des médicaments mais je savais pertinemment que mon mal n’était pas vraiment du à quelconque maladie, j’avais mal au cœur. Chaque jour j’avais l’impression qu’il allait apparaitre en mes lèvres terni par le froid de ce début de janvier, mais rien ne venait. Je ne mourrais pas. J’étais là, condamner à souffrir, à prendre mon mal en patience et apprendre à m’en sortir toute seule, chose dont je m’en savais incapable. Je n’étais plus depuis maintenant la moitié d’une année, la petite Orphée qu’on avait connue et qu’on avait parfois admiré pour sa vertu ou encore sa façon de vivre sainement. Non j’avais troqué toute cette vie contre la débauche et à ce jour tout cela me rendez malade. Si seulement il n’y avait que ça, il y avait tellement plus.. Après avoir passé un début de réveillon catastrophique, apprendre que mon frère et Mya étaient officiellement ensemble m’avait fait descendre un peu plus bas. C’était décidé je ne pouvais alors absolument plus voir cette dernière sous ses airs de pauvre malheureuse qui venait d’accoucher. Mais je me demandais si la suite n’avait pas été pire.. Après l’esclandre qui s’était déroulé en France j’avais opté pour rejoindre mon petit copain à une fête organisée par je ne savais pas même qui, et il me semble que je l’avais vu embrasser une autre jeune fille des mon arrivé, mais je ne pouvais confirmer ayant déjà bu pas mal avant d’arriver à cette fameuse soirée. C’est donc l’esprit tourmenté que je traversais l’enceinte de l’établissement. Tout me paraissait si sombre, la plupart des élèves devaient être entrain de manger, d’autre devaient encore être en cours et certain peut-être même chez eux par ce temps déprimant.
Je marchais tête baissée, ne regardant pas vraiment où j’allais, peu importe, je savais de toute manière que j’arriverais tout de même à l’infirmerie. Cinq minutes de plus ou de moins à marcher ne changeait pas grand-chose dans mon cas. J’allais là ou mes pas me portaient sans prêter vraiment attention au gens que je croisais. C’est ainsi que je loupais de peu l’infirmière qui se dirigeait tout droit vers le réfectoire pour manger, le temps que je me retourne elle était trop loin et l’idée de crier s’estompa fort rapidement de mon esprit. Ainsi je repris mon chemin vers l’infirmerie, même si je savais qu’alors je devrais attendre une bonne heure avant de pouvoir prendre quelconque remède magique débile qui en aucun cas ne me ferait du bien. Malheureusement je savais déjà qu’en rentrant chez moi je ne pourrais m’empêcher d’absorber un rail de coke et personne ne serait là pour m’en empêcher.. Je continuais d’avancer, les yeux plongés dans le vide, je voyais chaque mur, chaque dessin sur le sol, un banc sur la droite, puis loin un sur la gauche.. Mais est-ce que je voyais vraiment ou tout ça. Fort heureusement une voix que j’avais déjà entendue de loi m’arrêta dans ma course folle qui allait me menait peut-être bien trop loin. Il était assit, sûrement entrain d’attendre l’infirmière quand il se permit de lui faire part du petit mot inscris sur la porte, signalant que notre chère infirmière était partie manger et ne reviendrait pas avant treize heures, sauf qu’il était plus de treize heure et que je venais de le croiser à peine cinq minutes plus tôt en direction de la cantine. J’en restais estomaquée et dégoûtée qu’elle se permette de prendre pour des idiots les élèves de cette chère école. « Je dois avouer, sans vouloir être irrespectueux, que ce n'est pas du tout toi que je m'attendais à voir. » C’était tout à fait compréhensible, un mince sourire s’afficha alors sur mes lèvres en guise de pardon, mais pas un seul mot ne sortit. Je restais muette malgré moi, malgré le fait que j’avais pu être tant bavarde dans ma vie d’avant, pas un seul son, rien. Et ne sachant que faire, mes pas s’étaient fait moins pressant, plus lent, beaucoup plus lent. « Cette infirmière à l'air d'aimer prendre son temps pour manger! » Cette fois-ci je m’arrêtais vraiment. Mon sourire c’était éteint et j’avais de la pitié pour lui. Je reconnaissais ce visage, cette allure dont j’avais souvent parlé à mon entourage. Je me souvenais de lui maintenant, il avait voulu être toréador, c’était étonnant pour un sorcier de préférer le monde moldu au monde magique, mais je l’avais admiré pour ça. Je le regardais avec un sourire triste, ne sachant pas vraiment si je devais lui dire ou non que je venais à peine de croiser l’infirmière et qu’elle n’allait pas revenir de si tôt. Cependant malgré ma "transformation" en sorte de junkie cela n’avait pas fait de moi une peste ou une quelconque fille détestable, j’étais restée une personne honnête. J’étais hésitante et ma voix ne ressemblait qu’à un murmure, mais cette fois-ci les mots avaient réussi à franchir la barrière de mes lèvres. « Je.. Je suis désolé, mais.. Enfin tu risques d’attendre encore un petit moment.. » Bon, d’accord, ce n’était pas exactement ce que j’avais voulu dire mais au moins quelque chose était sorti. Ne me connaissant il aurait pu prendre ça pour de la timidité, en quelque sorte oui peut-être mais ce n’était pas ça. J’étais comme mal allaise d’attendre ici, debout, pour rien, pour une personne qui ne viendrait pas avant un bon moment..
- InvitéInvité
Re: heaven CAN'T wait.
Sam 8 Jan 2011 - 19:19
« You're lost little girl. You're lost. Tell me who are you?»
Il m'était difficile de mettre un mettre un nom sur le visage de cette jeune femme. Pourtant je la connaissais. Enfin, connaître était un bien grand mot mais je savais qui elle était, vaguement. Il m'était arrivé de la croiser, d'entendre parler d'elle évidement, dans cette école, tout le monde parlait de tout le monde, pas moyen d'avoir la paix. Je me creusais la tête pour essayer de me rappeler, mais rien ne venait. Je n'avais pas la mémoire des noms, c'était déplorable. Tout ce que je pouvais dire en la voyant là, c'est qu'elle n'était pas au sommet de sa forme. Bien loin de la même. Son visage était anormalement blême, elle était sur le point de se fondre dans le décors tant elle semblait transparente. Je n'osai faire de commentaire sur son allure, ce n'était pas très sympa comme rencontre, elle aurait pu mal le prendre. J'imaginais le genre: Bonjour, tu ne serais pas patentée avec les fantômes du coin?. C'était complètement stupide! Oui j'avais la réputation d'avoir un humour parfois douteux et qui ne servait à rien... et surtout qui ne faisait parfois rire que moi la plus part du temps, mais bon, mieux valait sur ce coup la s'abstenir de tout commentaire. À vrai dire je n'avais même pas l'envie de lui demander ce qu'elle faisait ici. Ce n'était pas poli. Et puis elle était peut-être venue voir l'infirmière pour une raison qui ne me regardait peut-être absolument pas. Si elle avait envie de me le dire, elle le ferait sans doute. Je n'étais pas le genre de personne qui mettait mal à l'aise. De moins, c'était ce qu'il me semblait? J'essayais du moins d'être agréable et conciliant envers les autres. J'aimais trop les gens pour être un de ces mecs froids et macho qui parle par des phrases floues et mystérieuses pour impressionner la gente féminine. C'était pour moi complètement con, rien ne servait de se montrer sous un visage autre que le notre. J'étais quelqu'un de nature chaleureuse. Et puis peut-être si j'avais été plus en forme j'aurais sans doute eu envie d'être un peu plus curieux, d'interroger la jeune femme, mais la douleur m'empêchait de me concentrer sur quelque chose de trop concret. Ce n'était donc pas plus mal pour elle qui se sauvait de l'interrogatoire. Pendant un instant, je crus que la jeune fille allait défaillir et s'écraser sur le sol tant elle se déplaçait avec difficulté. J'étais sur le point de me lever pour lui venir en aide, puis elle se reprit et me regarda de manière surprenante.
Suite à mon commentaire, après avoir vu l'affiche dernière moi la jeune femme semblait sur le point de prendre la parole. Mais je fus surpris de voir un certain temps s'écouler, comme si elle pesait ses mots ou s'apprêtait à dire quelque chose de particulièrement important, mais il n'en fut rien. Au contraire ses paroles furent plutôt évasivement et pas très faciles à cerner. Elle devait être vraiment mal, parce qu'elle était complètement à côté de la carte. Sa voix était faible... j'étais heureux de ne pas être dur de la feuille, parce que j'aurais bien put ne rien attendre. « Je.. Je suis désolé, mais.. Enfin tu risques d’attendre encore un petit moment.. » Je pouvais bien me passer d'excuse. S'il fallait que tous les gens qui passent s'excusent de ne pas être l'infirmière, ont étaient pas sortit de l'auberge. Je ne savais pas pourquoi je lui avais dit ça. J'avais la tête ailleurs. « Bah voyons, tu n'as pas à t'excuser. » Je lui adressais un clin d'œil pour lui faire comprendre que ce n'était vraiment pas grave. Elle semblait tellement perdue, tellement fragile. Je ne voulais pas la brusquer. Je risquais d'attendre un moment? C'était un peu vague. Elle savait ou était l'infirmière? Ou avait-elle la réputation d'être en retard. Un léger silence s'installa alors que j'essayais de trouver quelque chose d'intelligent à dire et de déchiffrer ses paroles, mais j'abandonnais au bout de presque une minute sans parler, je n'avais pas envie de me casser la tête, j'ouvris la bouche, mettant des mots sur la première pensée qui me vint à l'esprit. Rien de bien impressionnant.
« Je souhaite à personne d'arriver avec un bras arraché. Parce que celui là il ne pourra pas attendre bien longtemps. » Je me permis de rire légèrement. Je ne savais pas si un peu de compagnie m'enchantais ou pas. Peut-être cela me permettrait de voir passer le temps un peu plus vite si la bonne femme daignait revenir un jour, mais reste que je n'aimais pas qu'on me voit dans cet état. J'aurais pu rester debout, la douleur n'aurait pas été plus désagréable. C'était dingue, rien de pouvait soulager se mal. Je pressais à nouveau mon genoux discrètement, comme si cela pouvait changer quelque chose. Elle n'était surement pas au courant de mon accident, peu de mon l'était et c'était très bien comme ça. Hungcalf avait été pour moi ce refuge. J'étais arrivé ici en parfait inconnu, ou du moins, plus que dans ma terre natale et cela justement pour être loin de tout ces souvenirs, de ces gens qui me rappelaient sans cesse mon échec, mon erreur impardonnable. Malheureusement, comme partout ailleurs, certaines rumeurs courraient et je ne pouvais savoir qui était au courant ou non. Puis bon, il fallait que je me dise une chose. Si elle était au courant, je n'avais rien à cacher, et si elle ne l'était pas, elle ne porterait pas forcément attention à ce geste et la grimace qui déforma mon visage que je voulu étouffer un grognement de douleur au moment ou j'avais déplacé ma jambe pour l'allonger sur le sol au lieu de la garder contre moi. La froideur du sol me soulagea pendant un très court instant que je ne pus qu'apprécier. Je lui montrais alors le sol d'un signe de main évasif « Tu sais, le sol n'est pas si inconfortable que ça. On finit par s'habituer. » Je lui souris. C'était une manière un peu flou de l'inviter à s'asseoir...mais je ne savais pas tellement comment lui parler, comme si un mot de travers allait lui faire tourner les talons. Elle n'avait surement pas envie d'être embêtée par des paroles sans but.
- InvitéInvité
Re: heaven CAN'T wait.
Jeu 27 Jan 2011 - 17:10
« Bah voyons, tu n'as pas à t'excuser. » J’haussais légèrement les épaules ne sachant pas vraiment quoi répondre, ces derniers temps les mots ne venaient pas comme j’aurais pu le souhaiter, mais parfois le silence était d’or. Je me permis un léger sourire après son clin d’œil avant de détourner la tête pour regarder le peu de neige qui couvrait le sol. Un souffle glacial s’empara de moi l’espace d’un instant et tout mon corps se mit à trembler, j’abaissais les épaules et respirait cet air pur qui me brûla la gorge avant de s’engouffrait dans mes poumons. Je regardais tout autour de moi évitant au maximum son regard, ayant peur de ce qu’il pourrait voir au fond de mes yeux ternes. Le silence tombe l’espace d’un court instant, ne laissant ainsi paraitre que la symphonie du vent et la mélodie des quelques oiseaux qui sifflotaient dans l’air du vent, avant qu’il casse le silence qui avait peu à peu prit place. « Je souhaite à personne d'arriver avec un bras arraché. Parce que celui là il ne pourra pas attendre bien longtemps. » Je pouffais discrètement après l’avoir entendu légèrement rire, je ne le connaissais pas et il apaisé déjà mes mœurs bien que je me refuse à y croire. Afin de lui montrer que j’étais en total accord avec lui, j’hochais d’une façon assez distincte la tête car je savais d’hors et déjà qu’aucun mot n’arriverait à sortir de ma bouche sans que ma voix ne déraille ou s’affaiblisse. Je n’avais pas pour habitude de parler fort, je n’aimais pas lorsqu’on criait, je préférais de loin les voix posées, un peu comme la sienne avec un teinte de sûreté dans tout ce qu’il disait. Le son de ma voix autrefois mélodieux et cristallin, s’était peu à peu éteint à force de rester cloitrée dans le silence. Et si nous nous étions croisés un an auparavant, dans les mêmes conditions qu’en ce jour, il est vrai que j’aurais pu lui dire des tas de choses, il aurait apprit la moitié de ma vie, que j’avais un frère, à cette période j’étais heureuse et débordante d’une énergie que personne ne pouvait ternir. Cependant le temps avait évolué. Je me permettais de porter mon regard à nouveau sur lui et par chance il ne me regardait pas, son regard était fixé sur son genou qui semblait être plus que douloureux. Sa jambe glissa doucement sur le sol tandis qu’il massait sa rotule, une grimace sur son visage d’ange ténébreux, ce qui ne manqua pas d’attirer mon attention et je m’en mordis les lèvres de douleur pour lui. J’essayais alors de m’imaginer ce qu’il pouvait ressentir mais je savais déjà que le mal que je pouvais des lors m’imaginer n’avait d’égal à celui qui le tiraillait. Lorsqu’il releva la tête il avait fait abstraction du mal qui le submergeait et d’un signe de la main m’avait invité à le rejoindre. « Tu sais, le sol n'est pas si inconfortable que ça. On finit par s'habituer. » Je décroissais mes bras tout en lui rendant son sourire, bien que le mien soit beaucoup attrayant que le sien. Évitant tout faux pas qui pourrait finir par me faire heurter la surface du sol plus vite que prévu, je prenais chacun de mes gestes en compte. Avançant lentement, un pied devant l’autre ce qui était d’autant plus désespérant, tout en moi était morne et ennuyeux, même moi je me trouvais pitoyable. Quelques minutes s’étaient écoulées avant que je ne prenne place à côté de lui, une fois assise je lui avais à nouveau sourie et d’une manière plus agréable cette fois-ci. tu vois quand on y met du sien ce n’est pas toujours compliqué me disais-je à moi-même, comme pour me donner un coup de fouet. Je m’attardais sur son genou qui lui était douloureux, ne sachant pas trop quoi dire, ni trop comment en savoir plus. Je savais que cette blessure était là à cause d’un taureau, mais je ne savais pas comment cela c’était produit, et je savais aussi que si aujourd’hui nous étions là, assis tous deux contre la surface du mur de l’infirmerie, c’était parce qu’il n’avait pas réussi ce qu’il avait voulu faire et était donc revenu à Hungcalf. Mais il y avait là aussi un pourquoi, pourquoi était-il revenu quand bien même il aurait pu entrainer des jeunes gens, moldu ou sorcier, passionnés comme lui s’il n’avait pas pu continuer lui à être dans les arènes. Non je ne savais pas vraiment quoi dire, je ne savais pas même si le peu que je savais sur lui était vrai ou simple mensonge inventé par quelconque personne n’ayant pas une vie assez intéressante pour préférer s’intéresser de trop près à celle des autres. Cependant je voulais lui parler, essayer d’articuler quelque chose de potable et surtout d’audible. Je me raclais le fond de la gorge, ouvrant légèrement la bouche avant d’humecter mes lèvres avec le bout de la langue. J’aurais voulu poser une main sur son genou mais je me ravisais et laissais ma main retourner d’où elle venait, dans ma poche de manteau. « Tu dois avoir terriblement mal. Comment est-ce que.. » Ma voix était toute chevrotante, une brisure dans l’immense silence, un simple écho qui résonnait déjà au loin tant la puissance de ma voix était faible, inexistante. Je me raclais à nouveau la gorge, prenais une grande goulée d’air ainsi que mon courage à demain et ouvrais à nouveau la bouche essayant d’avoir cette fois-ci une voix plus appuyée moins éphémère. « J’ai beaucoup entendu parler de toi.. » Je marquais une pose, avant d’inspirer à nouveau, je fermais les yeux avant de les ré-ouvrir et de les plonger dans l’onyx incandescent des siens. « Le problème c’est que j’entends tellement de chose que je ne sais jamais ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas.. » Inspiration, je me défaisais alors de l’emprise de ses yeux brillant et si envoutant. « Peut-être que tu me prends pour une folle.. Je ne parle pas et je reprend le contrôle de ma voix et commence à te parler. Peut-être que toi aussi tu as entendu parler de moi. » Mes dents pénétraient la chair de ma lèvre inférieure encore douloureuse et à peine cicatrisée. J’essayais à présent de respirer du mieux que je le pouvais mais mon souffle était lourd et douloureux, il y avait comme une brûlure à l’intérieur de mes poumons mais je n’y faisais pas attention. « Peut-être qu’ils t’ont dit des choses qui pourraient s’avérer vraies.. comme fausses. » Ma voix s’était brisée sur ces deux derniers mots, qui pouvait bien me connaitre ici, qui pouvait s’intéresser à moi, à ce que j’étais. Je méditais alors en silence lui laissant ainsi à lui aussi le temps pour réfléchir, pour trouver un moyen non douloureux de faire face au passé, de le laisser regagner la surface. Je savais moi-même que la passé pouvait être douloureux, je m’en voulais déjà comment avais-je osé de poser des questions pareils à un inconnu dont le passé pouvait être tout autant douloureux que le mien. Je tournais alors à nouveau la tête vers lui, les yeux aux bords des larmes et ampli de regret avant de détourner la tête et de me laisser saisir par le paysage avant de baisser la tête, et de laisser mon regard s’attarder sur la surface du sol grisâtre. « Je suis désolé, je n’aurais pas du.. » Moment d’hésitation. « Je n’aurais pas du, je n’aime moi-même pas parler du passé, c’est effronté de ma part et intolérable de poser pareil question, je suis vraiment désolé.. » J’aurais aimé me fondre dans la masse, disparaitre, devenir invisible, ne jamais avoir existé, je m’en voulais terriblement et ce n’était que la toute première où je lui adressais vraiment la parole..
- InvitéInvité
Re: heaven CAN'T wait.
Jeu 27 Jan 2011 - 23:57
J'avais l'étrange impression que la jeune femme que j'étais en train de regarder était ailleurs, comme si je m'adressais à une enveloppe corporelle vide, complètement livide, dénuée de toute vie, et se déplaçant automatiquement. Son regard était éteint, ses sourires tristes, son rire faux. Je n'aimais pas voir les gens dans cet état. Elle ne réagit que faiblement à tout ce que je venais de lui dire mais finis tout de même par décider de s'asseoir à mes côtés quand je le lui proposai, avec une lenteur cependant impressionnante, comme si elle craignait de s'écrouler à tout instant, de se briser tel une fragile poupée de porcelaine. Elle semblait transporter plus de douleur et de mal qu'il n'était possible de le faire pour un seul homme et je me trouvais impuissant devant cette situation. Enfin, on ne vient pas en aide à un – presque – inconnue, sans aucune raison... C'est alors que ses yeux s'attardèrent un moment sur ma jambe que je massais toujours pour essayer de calmer la douleur, en vain. Sentant ce regard pesant, je retirais ma main plutôt rapidement tout en tâchant de rester discret, malheureusement, ce ne fut bien évidement pas la cas. Quoi que, quelqu'un qui n'était au courant de rien ne s'en serait pas forcément rendu compte. Mon sang se glaça quand elle prit la parole. « Tu dois avoir terriblement mal. Comment est-ce que.. » Je posais un regard légèrement surpris sur Orphée. D'accord, je souffrais c'était assez difficile à cacher, mais la façon dont elle avait formulé ces paroles laissait sous entendre qu'elle savait exactement la raison de ma douleur. Je ne répondis pas tout de suite. Sa voix était faible et tremblante, elle se racla la gorge. Parler semblait demander un effort surhumain pour elle... Elle semblait avoir réalisé ce qu'elle venait de dire car elle ajouta rapidement quelque chose... chose qui n'eut pas tellement pour but de me rassurer. « J’ai beaucoup entendu parler de toi.. » Des ragots, encore des ragots. J'appuyais ma tête contre le mur et levais les yeux vers le ciel. Que dieu avait-elle bien pu entendre à mon sujet. Je fermais les yeux un instant en essayant de reprendre mes esprits, l'entendre dire cela m'avait légèrement énervé sur le coup et il me fallut quelques secondes pour reprendre de nouveau mon attitude calme et sereine. Je me tournais vers elle et la voyait rouvrir les yeux au même moment que moi, comme si cette pause, se couper du monde un moment en faisant le noir dans notre tête avait été nécessaire à tous les deux, au même instant. Nos regards s'accrochèrent l'un à l'autre et je contemplai le fond de ses yeux un long moment, trouvant difficile d'y trouver la moindre lueur d'espoir, ou même de bonheur... J'avais l'impression qu'elle était comme morte... « Le problème c’est que j’entends tellement de chose que je ne sais jamais ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas.. » Elle mit fin à ce contact visuel et poursuivit « Peut-être que tu me prends pour une folle.. Je ne parle pas et je reprend le contrôle de ma voix et commence à te parler. Peut-être que toi aussi tu as entendu parler de moi. » Orphée était perdue, tout autant que moi. Elle avait peine à parler, elle patinait, formait ses phrases avec difficultés et essayait sans cesse de se rattraper, comme si chacun de ces mots prononcés avaient été une erreur. Je baissais les yeux vers le sol en soupirant. La voir dans cet état, alors que je ne la connaissais qu'à peine me faisait mal au cœur. « Peut-être qu’ils t’ont dit des choses qui pourraient s’avérer vraies.. comme fausses. » Je haussai les épaules. J'avais entendu tellement de choses au sujet de tellement de monde dans cette foutue université que j'avais décidé un beau matin qu'il valait mieux ne faire attention à rien et se faire sa propre opinion des choses, ce fut surement une des choses les plus intelligente que j'ai faite en arrivant ici et ça m'a éviter bien des soucis. « Je suis désolé, je n’aurais pas du.. » Léger silence, je relevais les yeux vers elle alors qu'elle s'excusait pour une deuxième fois. « Je n’aurais pas du, je n’aime moi-même pas parler du passé, c’est effronté de ma part et intolérable de poser pareille question, je suis vraiment désolée.. » Je souris faiblement, laissant passer à mon tour une bonne minute de silence histoire de faire un peu le point dans mes pensés.
Le monde est si bizarrement foutu que parfois, sans crier gare, deux personnes se retrouvent, au milieu de nulle part, alors que rien n'était prévu, par le fruit d'un parfait hasard et ressentent cet étrange besoin d'entamer une conversation des plus sombres. J'avais le sentiment que c'était ce qui était en train de se passer avec Orphée, comme si, à cet instant même, au moment ou nous nous étions vu, nous avions été capable de mesurer l'ampleur de la souffrance de l'autre sans être capable de mettre le doigt exactement sur la raison de celle si. Le destin nous fait parfois de drôle de surprises. Je me redressai légèrement, oubliant momentanément la douleur insupportable que me procurait ma vielle blessure, je fus à mon tour en mesure de parler, un peu plus aisément qu'elle certes, mais tout de même on pouvait, si l'on m'avait souvent entendu parler, dénoter un soupçon de manque d'assurance dans ma voix. « Je ne sais pas exactement ce que tu as pu entendre à mon sujet... » Je marquais un temps d'hésitation, me demandant moi même toutes les rumeurs qui pouvaient circuler à propos de moi...Je n'en savais trop rien, est-ce que je voulais vraiment le savoir? « Évidement, j'ai entendu quelques histoire à propos de toi également... mais je n'aime pas me fier à tout ce qui peut se dire. » La tête lourdement appuyée contre le mur, je la tournais vers Orphée. Puis d'un geste las de la main je lui montrais ma jambe gauche. « Je suis là pour cette putain de jambe comme tu l'as compris. Blessé en m'adonnant à ses foutues traditions espagnoles qu'affectionne tant les modlus, la corrida, comme tu l'as sans doute entendu. Les médicaments n'y font plus... Je désespère de trouver un remède miracle. » L'alcool oui par contre, mais c'était tout autre chose. « T'expliquer pourquoi serait, je suppose, superflue, tu l'as sans doute entendu à travers les branches, que se soit l'histoire exacte ou non... » Je me mordais l'intérieur de la joue. J'avais parlé assez rapidement, froidement... mon ton c'était presque voulu agressif, mais ce n'était pas contre elle, je ne lui en voulais pas d'avoir dit tout cela, d'avoir posé des questions. Je m'en voulais à moi d'oser dire de telles choses sur ce qui m'avait à une époque semblé être la plus belle chose du monde... Et je pourrissais maintenant la tauromachie comme l'ont pourri une stupide pratique sans aucun sens. Je m'en prenais à ce qui avait autrefois été toute ma vie. Je me détestais d'avoir été capable de tellement paroles... mais merde! C'était dur, à chaque fois, prononcer le moindre mots se rapportant à cette histoire. C'était comme si on me retenait la tête sous l'eau trop longtemps, j'avais peine à respirer, j'avais l'impression d'être sur le point de me noyer, incapable de retrouver la surface pour prendre cette bouffée d'air libératrice qui me sauvera la vie. Je tentais de me sortir de cette embarrassante situation, j'en avais trop dit... Pour la jeune Summerbee ça ne représentait peut-être rien, peut-être n'avait-elle pas saisie un seul de mes mots ou de mes allusions pour au moins terrible, mais je venais de renfoncer un couteau dans la plaie et c'était atrocement douloureux, comme pour affirmer cela, une douleur lancinante, violente s'empara de ma jambe. J'eus peine à cacher ma surprise et portais à nouveau ma main sur ma cuisse, appuyant, fort, comme si ça calmerait quelque chose je levais les yeux au ciel, essayant de contenir ma respiration et penser à autre chose. Alors que je serais les dents, que je tentais d'inspirer et expirer convenablement, j'essayais un court instant de détourner la conversation pour pouvoir prendre cette bouffée d'air salvatrice qui me manquait. « Et toi... quelle est la raison de ta venue ici...? » Je venais de poser une question qui ne me ressemblais pas, il n'était pas mon genre de demander à quelqu'un quelque chose de si indiscret pour satisfaire ma simple curiosité, mais quelque chose d'étrange m'avait poussé à agir ainsi, quelque chose que je ne comprenais pas. Orphée m'avait surpris dans un moment ou j'étais particulièrement faible, quand cela m'arrivait d'habitude, j'étais seul, je veillais à ce que personne ne me trouve. Cette fois, c'était différent. Elle m'avait surpris dans un instant délicat, je l'avais pourtant invité à s'asseoir à mes côtés alors que j'aurais à l'habitude, fuis. Je me permettais ensuite de lui poser des questions, je voyais qu'elle allait particulièrement mal, autant que moi si ce n'était pas plus... et pourtant je lui demandais ce qui n'allais pas. En temps normal, si elle ne m'avait pas surpris, si elle ne m'avait pas poussé à dire ces choses à mon sujet, peut-être ne n'aurais-je jamais fait preuve d'autant de curiosité. Cette première approche, ce premier contact avec la jeune femme se présentait bizarrement... « En même temps je t'accorde que ça me regarde pas vraiment. »
|
|