- InvitéInvité
just like fire (leomina)
Dim 4 Déc 2016 - 1:19
Whilelmina & Leopold
Just like fire
Oh la garce.
Trois mots qui s'impriment dans la tête de Leopold. Il regarde autour de lui, le souffle court, le regard vif. Ses feuilles, crayons, manuels, affaires sales, volent autour de lui, maintenues par une apesanteur magique. Sa chambre d'étudiant, s'il a l'habitude de ne la ranger qu'un dimanche par trimestre, est là dans un état épouvantable. On dirait qu'un obscurus est venu saccager la pièce, mais il est le seul responsable. Baguette en main, puis à la seule force de ses bras désespérés, il a mis à sac sa chambre pour retrouver son cours d'Histoire de la Magie. Celui-là même sur lequel on risque de l'interroger demain. Et c'est une fois ses appartements retournés qu'il conclut qu'une chose terrible vient d'arriver. De lui arriver. Une chose impardonnable. On lui a volé son cours. Et si « on » est un con (dicton moldu!), il sait pertinemment qui est la coupable.
Whilelmina Wheeler. Dite, la garce.
Il fulmine, comme un lion enragé. D'une part parce qu'il n'est pas certain de se rappeler de tout son cours simplement grâce à sa prodigieuse mémoire ; d'autre part parce qu'elle a été plus maligne que lui et que ça le rend simplement fou. Depuis des années qu'ils se battent à coup de sournois stratagèmes, de jouxtes verbales des plus cinglantes, ou simplement comme deux chatons à peine nés à coup de pattes, elle n'avait jamais été aussi loin. Venir, dans sa chambre, lui voler LE cours dont il a besoin urgemment. Oh non, elle n'avait jamais été aussi efficace pour l'agacer. Et tandis qu'il rage, donne un grand coup sur son bureau, faisant retomber toutes les affaires en lévitation au sol dans un grand bruit, il se jure de ne pas laisser passer la trahison.
Je t'aurai, Mina, je t'aurai.
La nuit est courte, perturbée par des images plus ou moins violentes de mille et une façon d'embêter Minnie. Des flammes, des sorts, des cris, des transformations improbables, des rires diaboliques. Leopold finit par se réveiller en sursaut. Il n'aura pas supporté la vision du baiser offert par la brunette sujette au crache-limace ; partager c'est bien, mais les limaces non merci. Il secoue la tête, la sensation du gastéropode qui se glisse entre ses lèvres bien présente. Il file à la salle de bain se laver les dents et se rincer la bouche. Leopold a toujours eu tendance à rêver et cauchemarder. Ses nuits sont souvent animées par les images d'une réalité transformée. Les années n'ont rien changé ; les monstres ne sont plus cachés sous son lit mais bien dans son crâne.
La matinée se passe dans un calme olympien. Le professeur d'Histoire de la Magie a oublié de les interroger, on lui a offert un café sans qu'il ait eu à payer. Phaedra est passée l'embrasser amoureusement, on lui a répété qu'il avait drôlement de chance. Il finit par s'en convaincre. Mais il n'oublie pas. La colère reste là, patiente, vicieuse. Elle attend son tour, voir le minois de Mina passer pour s'échapper. Il est treize heures, il vient de finir de manger avec Margo. La blonde a filé pour rejoindre son cours au troisième étage. Il marche seul dans le couloir du rez-de-chaussée. Seul, mais entouré de dizaines d'autres étudiants qui vont et viennent et fourmillent. Depuis Poudlard, il a appris à ne plus tellement faire attention à tous ces visages qu'il croise toute la journée.
Sauf celui-ci.
Mina la voleuse.
De loin, elle paraît complètement défoncée, déphasée. Il déteste quand elle est dans cet état-là. Marie-Jeanne ne lui va pas vraiment bien. Il l'a toujours préférée lucide et vive. Les mots naissent naturellement sur sa langue, tandis qu'ils se croisent enfin. Elle marche dans l'autre sens. Il ne la fixe pas, il n'est même pas sûr qu'elle l'ait vu. Si ça se trouve, elle plane tellement qu'elle ne l'entendra même pas. Mais colère est une amie vraiment capricieuse. Et colère a décidé qu'il fallait parler, piquer à vif. A l'instant où leurs corps vont se croiser, il l'arrête en glissant sa main juste sous son menton et détourne son visage vers le sien.
-Tellement défoncée. T'arrives à apprendre des trucs encore ou tu fais juste semblant ? Minable, Mina.
Elle peut sentir son souffle sur sa bouche. Sa méprisante haleine teintée de sentiment complexe. Pour un type qui fait croire à sa seule colère, le voilà bien déçu. Déception qui naît d'une attente bien plus profonde. Il lâche son menton et décide de poursuivre son chemin. Sans regarder derrière lui. Colère est un peu satisfaite, maintenant. Mais déception sanglote doucement. Pauvre Mina qu'il aime tant.
AVENGEDINCHAINS
- InvitéInvité
Re: just like fire (leomina)
Dim 4 Déc 2016 - 2:46
just like fire
Un, deux, trois.
Et quatre.
Et quatre.
Quatre joints depuis que le soleil s'était levé, aux alentours de six heures trente-trois ce matin. Il était seulement huit heure, et la journée promettait d'être intéressante. D'être fichtrement intéressante, même. Pire encore, sachant que j'étais en train de rouler mon cinquième joint, bien tranquillement assise sous un arbre, dans le parc de l'école. J'avais promit à Rayna que j'allais aller en cours, aujourd'hui, mais finalement, peut-être pas. Pas comme si j'en avais pas envie, mais c'était juste... Je sais pas. Bizarre. Disons que c'était un jour sans. Et les jours sans, ce n'était même pas la peine que j'aille en cours. Je savais qu'il allait se passer un truc, me restait juste à trouver quoi. Me rester juste à attendre que ça se passe, en fait. Alors, le joint porté à mes lèvres, j'attendis. J'attendis que la drogue fasse son effet, rêvant de mon lit, rêvant de la douceur de mes couvertures, rêvant de ma tête posée sur mon oreiller, rêvant d'un bras chaud autour de ma taille et d'un souffle rassurant s'écrasant dans mon cou. C'était un jour sans. Ce type de jour où l'on savait, on savait que si l'on s'échappait de la chaleur de notre lit, on allait passer une mauvaise journée. Ce type de jour où n'importe quoi était une raison pour rester couché. Un vent trop fort, un coup de froid, un nez qui coule. Un mouchoir jeté à travers une pièce, pour marquer un panier à trois points dans la poubelle. Ouais, c'était un jour sans, et l'idée de passer une journée à fuir mes amis ne me mettait pas en joie. J'avais donc plusieurs choix. Numéro un, retourner me coucher. Numéro deux, rester dans le parc, où je risquais d'attraper une grippe, mais être certaine de ne pas me faire choper. Numéro trois, aller en cours. Assumer ma journée, dans cet état de léthargie totale qui me poussait à dormir, dormir, dormir. Et puis j'avais rouvert les yeux, je m'étais rendue compte que j'avais rejoins mon lit, je m'étais rendue compte que je n'avais rien vu passer.
J'avais succombée, à nouveau, aux charmes de Marie-Jeanne.
J'étais dans le brouillard. Je n'avais loupé que le cours de potion, cours moins intéressant quoiqu'important, et j'avais encore une chance d'être à l'heure pour le cours de botanique. Il était aux alentours de treize heures, je n'avais pas mangé, j'étais dans un état déplorable, bref, c'était un jour sans. J'm'étais levée, j'm'étais habillée chaudement, j'avais filée hors de ma chambre, mon sac sur l'épaule, et puis j'avais commencé à m'avancer, afin d'rejoindre la fameuse serre, l'endroit où je passais le plus clair de mon temps. Et puis c'était arrivé. Il était arrivé. Grand, blond, nonchalant. Sur les nerfs, peut-être. Sans doute. Un regard en biais, et ma démarche qui s'accélère. Pas envie d'm'attirer ses foudres, pas aujourd'hui. J'n'ai pas l'temps pour ça. J'n'ai pas l'moral pour ça.
C'était juste un putain d'jour sans.
Et il y a ses doigts qui agrippent mon menton, mes yeux qui s'plantent dans les siens, et sa voix qui s'élève. Méprisante, comme toujours. Railleuse, aussi. Sarcastique, beaucoup. Une rage sourde qui s'élève en moi, un réveil brusque, un dur retour à la réalité. Plus aucune trace de brouillard dans mon cerveau, pour le coup, même si les cernes sous mes yeux témoignent de ma fatigue de ces derniers jours. Et puis, lui, qui s'éloigne, toujours aussi nonchalant. Toujours aussi lui. Et ma rage, qui grandit, furieuse, en colère. Il a ce don, Leo. Ce don de réveiller le pire de moi, le meilleur de moi. Il a le don de me réveiller, moi, entière, pleine. Il a le don d'm'énerver, aussi, surtout. Et alors qu'j'allais vers l'extérieur, afin d'assumer mon cours, pour une fois, j'me retrouve à le suivre, sur quelques mètres, l'temps de le rejoindre et qu'ma main agrippe son bras, pour qu'il s'arrête. Il semble que c'est l'heure.
« Dit moi, Leo, t'as prévu d'me lâcher, un jour ? Tu sais, me laisser tranquille, vivre ta vie avec ta conn...copine, et me laisser faire ce que je veux. »
Est-ce que j'allais dire connasse ? Oui. J'aurais sans doute pu dire pute, aussi. Pétasse. Salope. Sale pute. Est-ce que j'la déteste ? Ouais, sans aucune once d'hésitation. Il n'est pas fait pour elle. Elle n'est pas faite pour lui. Elle ne peut pas le comprendre. J'suis la seule à le comprendre.
Leo et Mina, âmes perdues, âmes détruites, âmes qui s'effritent.
roller coaster
- InvitéInvité
Re: just like fire (leomina)
Dim 11 Déc 2016 - 21:52
Whilelmina & Leopold
Just like fire
La déception le mord un peu, comme les dents nouvelles d'un chaton. Ce n'est pas douloureux, c'en devient presque mignon. Leopold se surprend même à aimer un peu ça. Et d'apprécier la gêne, il en vient à éprouver un sentiment de fierté qui s'allonge avec les pas qui le séparent de Mina. Café qui passe crème. Sauf que son sourire qui s'étire finit par se figer lorsque le mouvement s'arrête.
Immobilisé par cette main serrée sur son bras, nerveuse, tendue. Il observe d'abord les doigts, surpris de cette intrusion, puis plonge son regard mécontent dans les yeux brillants de rage de la brune.
Elle lui débite ces mots qui grincent sous ses dents : « Dit moi, Leo, t'as prévu d'me lâcher, un jour ? Tu sais, me laisser tranquille, vivre ta vie avec ta conn...copine, et me laisser faire ce que je veux. »
Il effectue un mouvement sec pour l'obliger à lâcher son bras. Il méprise complètement cette idée. Qu'il la laisse tranquille ? Et bien, qu'elle en fasse de même et cesse de lui tourmenter les neurones. Ce serait oublier qui ils sont et comment ils ont toujours vécu. En seraient-ils capables ?
-J'adorerai ne plus avoir à regarder tes petites cernes de panda exécrable mais... tu es allée trop loin, cette fois. Venir dans ma chambre me voler mon cours ? Ah, je ne te pensais pas aussi téméraire.
Il la dévisage de haut en bas, laissant une moue glisser sur ses lèvres. Une moue qui en dit long sans aucun mot. « Pathétique ».
Comment en sont-ils arrivés là, me direz-vous? Voilà une histoire bien banal, que personne n'aurait davantage envie d'écouter que vous. On a tous dans nos vies une amie avec laquelle on confie tant, on partage tout, on rigole de rien. Une très bonne amie, peut-être la meilleure. Jeunes, le présent est une véritable bénédiction ; on profite de tout, on se fout de l'avenir. On vit juste à fond. Puis les années passent et les projets naissent dans les têtes. Alors, on craint de se perdre de vue et on se fait des promesses. Au cas où. Marraine, amie pour la vie, ce genre de conneries. Mais les deux amies de mon histoire, la mère de Leopold et celle de Mina, elles n'ont rien eu à jurer. Elles ont juste agi pour ne jamais se perdre. Pour que jamais, il n'y ait d' « au cas où ». Et à force de se voir, une fois mariées, une fois mères, elles ont obligé leurs deux marmots à se côtoyer souvent. Trop souvent.
Elles ont créé deux bambins monstres. Deux amis qui se connaissent par cœur. Deux ennemis qui se tirent dans les pattes h24. Ils ne savent pas vraiment ce qu'ils ressentent, ils ne savent pas s'ils se détestent ou s'ils s'aiment. Ils sont juste au courant qu'ils sont comme menottés l'un à l'autre. Que le Destin s'est promis de ne jamais les séparer. Et qu'au fond, ils ne pensent pas survivre sans le poignet de l'autre au bout de leur menotte. Mais l'avouer... oh non, ce serait bien trop compliqué.
-Tu comptes me le rendre, d'ailleurs ? Parce que si t'en as rien à faire de tes cours, que t'es trop addict à ton herbe pour rêver à un avenir, je ne suis pas comme toi. Tu vois ?
Sourire insistant. Il ne se rend pas vraiment compte que ses mots peuvent blesser. Enfin si, il le sait pertinemment. Mais viendra un jour où Mina ne supportera plus ces horreurs qu'il s'autorise à déverser. Et ce jour-là, peut-être ouvrira-t-il les yeux sur l'absurdité de cette situation aveugle.
AVENGEDINCHAINS
- InvitéInvité
Re: just like fire (leomina)
Mar 20 Déc 2016 - 12:37
just like fire
Il y a toujours ce moment.
Ce moment béni de Merlin lui-même, ce moment où je comprend que Leopold a découvert le dernier tour que je lui ai jouée. Ce moment incroyablement savoureux où, au moins pour quelques secondes, j'ai gagnée, gagnée cette guerre stupide et puérile que l'on se mène depuis déjà beaucoup trop longtemps. Depuis peut-être notre plus tendre enfance, depuis peut-être ce premier regard qu'on a échangé, il y a une vingtaine d'années, alors que l'on était haut comme trois pommes. Enfin, deux pommes, pour moi. Faut dire qu'j'ai jamais été très grande. Mais j'ai toujours été suffisamment ruser, de manière à c'que j'ai toujours une longueur d'avance sur les autres. Sauf sur Leo, bien évidemment. On s'complète trop, lui et moi. On est bien trop capables de prévoir c'que l'autre fera, alors il nous faut des stratagèmes, des trucs plus complexes, faut devenir imprévisible. Chose que j'ai jamais vraiment réussi à être, d'ailleurs. Mais pour le coup, il m'offre tout sur un plateau d'argent. Moi, voler son cours ? J'commence à ouvrir la bouche, prête à me défendre de cette accusation foireuse. Mais s'il y a bien une chose qui me plaît plus que de faire un sale coup à Leopold, c'est que Leo pense que je lui ai fais un sale coup.
Si mes neurones ne sont toujours pas totalement remit des quelques joints que j'ai fumé depuis le réveil, je suis suffisamment claire pour mettre au point ce petit plan en quelques secondes. Phase une : lui faire croire que je lui ai réellement volée son cours. Phase deux : le voir m'en vouloir pendant des siècles pour un truc qu'il a sans doute juste perdue. Phase trois : débarquer dans sa chambre en pleine nuit, le réveiller, retrouver son cours dans tout son fouillis, puis me casser, en le laissant sur la pensée que, peut-être, j'suis pas autant une garce qu'il peut bien le penser. Et en plus, j'aurais la satisfaction qu'il est juste con. Voilà. Et bordélique. Enfin, pas bordélique, mais pas organisée, c'est certain.
Et désormais, c'était un jour avec.
« À croire que tu ne me connais pas aussi bien que tu veux le croire. »
Un haussement d'épaules, léger, presque invisible. Mais Leo me connaît trop pour ne pas le voir. Je suis d'ailleurs étonnée de me rendre compte qu'il ne réalise pas que ça n'est pas moi, cette fois. Pourtant, la phrase que je viens de prononcer sonne dans ma tête comme un indice, un premier pas vers la vérité. Même moi, j'aurais pas penser aller récupérer un de ces cours dans sa chambre. Pas comme si j'avais envie d'mettre les pieds dans sa chambre, remarquez bien. Ou peut-être juste pas de cette manière. Bref. Toujours est-il que j'me sens supérieure à lui, là, tout de suite, maintenant. J'ai l'avantage, et je le savoure. Ce goût de la victoire. Temporaire, peut-être. Temporaire, sans doute. Mais bien présent, pour le moment. Il se vengera, c'est certain. Mais pour le moment, c'est moi qui ai l'avantage, et je vais en profiter.
« Désolée de te décevoir, Nott. Mais si je dois échouer, tu échouera avec moi, tu le sais bien. On est inséparable, n'est-ce pas ? »
Oh, j'aime cette réplique, qui nous ramène à lorsque nous étions enfant. Nous, en train de nous battre dans mon jardin. Lui qui me tire les cheveux. Moi qui lui mord le bras. Le bruit des pas qui arrivent, et nous qui nous lâchons, mimant de bien s'amuser ensemble. Ma mère qui nous demande si ça va. Leo qui attrape une mèche de cheveux qui pend dans mon dos, qui se met à la tirer, lentement, tout doucement, mais suffisamment pour me faire mal. Et ces mots, ces mots qui s'extirpent de ses lèvres, s'imprimant dans ma mémoire. "Oh oui, madame Wheeler ! On est inséparables maintenant !"
Qui eût cru que c'était vrai.
roller coaster
- InvitéInvité
Re: just like fire (leomina)
Jeu 22 Déc 2016 - 17:28
Whilelmina & Leopold
Just like fire
Il ne la quitte pas des yeux. Parce que ça lui plaît, de voir ce que ces mots ont comme impact. Bombes lâchées sur âme et conscience. Et si les maisons s’effondrent. Si les gens crient, s’ils meurent sous ses yeux. Alors certainement, il aura l’impression que son arme était démesurée pour la situation. Mais les fondations supportent les murs. Les gens restent silencieux et bien en vie. Mina est toujours là, son âme et sa conscience ont balayé les fameuses bombes. Est-il possible qu’elle ait trouvé la solution pour ne pas se laisser contrarier ? Ou qu’elle ne sente plus les méchancetés que comme de vulgaires piqûres de moustiques, indolores ?
L’absence de réaction de Winnie gêne Leopold. Il pense qu’il n’a pas appuyé au bon endroit, ou pas assez fort. Mais plutôt que remettre en question ses propres mots, il se dit qu’elle est juste trop défoncée pour ressentir. Fumer pour vivre. Ou pour arrêter.
« À croire que tu ne me connais pas aussi bien que tu veux le croire. » Elle hausse les épaules, à peine. A l’intérieur, Leo est fou. Ça veut dire quoi, ça ? Mina, il la connaît par cœur. Mieux que son ombre, mieux que lui-même. Il pourrait prévoir ses mouvements dix coups à l’avance. Il s’imagine donc dix possibilités différentes pour le sens de cette phrase. Elle en a finalement quelque chose à faire du futur ? Non, c’était juste de la provocation, elle ne serait pas tombée dans le piège de lui répondre sincèrement. Elle sait qu’il sait qu’elle est parfois ambitieuse. Ou est-ce parce qu’elle ne compte absolument pas lui rendre son cours, voire qu’elle s’en est déjà débarrassé. Il imagine toutes ses notes brûlées vives sur le bûcher de leur relation insupportable. Garce qu’elle est, prête à tout, elle aurait pu en arriver là.
« Désolée de te décevoir, Nott. Mais si je dois échouer, tu échoueras avec moi, tu le sais bien. On est inséparables, n'est-ce pas ? » Les doigts de Leo se referment sur son poing, serré. Il a le souvenir tactile des cheveux de Mina qu’il tente d’étirer en prononçant ces mêmes mots, des années plus tôt. Inséparables, tiens. Il laisse échapper un peu d’air, son petit sourire méprisant reprenant vie malgré lui.
-Inséparables, tu dis ? Donc tu ne vois aucun inconvénient à me suivre où que j’aille, hein ?
Sur ces mots, il attrape la main de Mina et s’élance dans le couloir. Elle décolle derrière lui, sans pouvoir tout à fait libérer sa menotte. Il n’a pas réfléchi, étrangement. Autant qu’il ne sait pas où aller, il a laissé son corps parler avant son esprit. Et il réalise vite qu’il vient de kidnapper la brune. Où qu’elle allait, elle n’ira pas. Et cette main dans la sienne, qu’il a déjà touché cent fois déjà, depuis combien de temps ne l’avait-il pas saisie ? La chance de son côté qu’il soit devant elle, il peut s’efforcer de contrôler le rose de ses joues.
-Je comptais aller voir mon professeur pour lui expliquer la disparition de tous mes cours dans sa matière. C’est encore mieux si j’y amène la coupable, tu ne penses pas ?
Il se retourne et s’arrête net, pour la regarder droit dans les yeux. Il est bien plus grand qu’elle mais ça n’a jamais eu la moindre importance. Ce n’est pas dans les centimètres en hauteur qu’il compte gagner ce combat.
-Hein Mina, t’en penses quoi ?
AVENGEDINCHAINS
- InvitéInvité
Re: just like fire (leomina)
Ven 23 Déc 2016 - 3:53
just like fire
C'est ce sentiment jubilatoire qui s'éternise.
Cette envie de crier au monde entier que j'ai réussi à duper Leopold Nott, que j'ai réussi à le faire enrager, au point que dans ses yeux, brille cette flamme dévastatrice, celle que j'ai déjà trop souvent provoqué, mais qui m'amuse toujours autant après tout ce temps. C'est mon cœur qui se gonfle de bonheur, à l'idée que j'ai définitivement gagné la manche du jour, et que même s'il gagnera sans doute la prochaine, pour le moment, c'est moi, seulement moi qui mène la danse que l'on s'entête à suivre depuis deux décennies maintenant. Une vingtaine d'années que l'on se connaît, et toujours cette haine, toujours cet amour flagrant. On s'aime à s'en déchirer le cœur, on se déteste à s'en briser la voix. Si je devais vous raconter l'histoire de Leo et moi, je sais déjà comment je la terminerais : les bruits du verre cassé, nos voix brisé d'avoir trop crier, des coups portés. Pas physiques, pas encore en tout cas. Simplement moral. La puissance des mots qui s'évertuent de nous tirer l'un l'autre vers le bas. D'une beauté sans nom, digne des plus grand chefs d'œuvres cinématographiques ayant vu le jour ces dernières années.
Leo et Mina, à s'en briser les cordes vocales.
Et bientôt, c'est sa main qui attrape la mienne, mon cœur qui se gonfle d'un mélange de joie et de honte, ses pas qui guident les miens, et sa voix qui s'élève à nouveau. Cette voix qui me bousille le crâne, m'empêchant souvent de dormir. Cette voix qui m'obsède, tantôt ange gardien, tantôt véritable diable. C'est cette voix que j'entend me parler lorsque je fais une connerie, cette voix qui me suit partout où je vais, me sermonnant de cette tonalité si particulière que seul lui peut avoir. Cette voix qui, aujourd'hui, cherche à être le plus maligne. Et pour le coup, le chat face à moi réussit parfaitement. À l'annonce du lieu vers lequel on se dirige, c'est tout mon corps qui se fige, forçant le bleu à s'arrêter avec moi. Jouer avec lui, c'est une chose. Faire entrer n'importe qui d'autre dans notre relation, c'en est une autre. Même s'il ne s'est pas gêné pour ramener Phaedra dans notre danse diabolique, elle est toujours resté suffisamment lointaine à ma vie pour que ça reste uniquement lui, et moi. Comme ça l'a toujours été. Et je refuse l'idée que qui que ce soit s'immisce entre nous.
Quitte à ce que mon plan tombe à l'eau.
Alors je me prépare, ma bouche s'ouvre, prête à déblatérer chaque trait de mon idée de base. J'suis prête à perdre, finalement. C'est pas grave, si j'perd, tant que ça reste notre jeu, à nous deux. Les mots se forment dans mon esprit, une réplique cinglante est prête à résonner dans le couloir où nous nous trouvons. Oui, il est l'heure, ça va avoir lieux, là, tout de suite, maintenant. Je vais volontairement perdre. Chose inimaginable pour moi, peut-être pour Leo également, sans doute pour Leo également. Qui l'eût crût ? Et alors que je m'apprête à parler, la douche froide.
Littéralement.
C'est un seau d'eau qui s'écrase sur moi, me glaçant entièrement. Le Ice Bucket Challenge moldu, mais en pire. Je ravale vivement les mots que je m'apprêtais à prononcer, et mon regard se lève en direction du coupable. Enfin, de la coupable, en l'occurrence. Une robe rougeâtre, un sourire mesquin, un corps presque translucide. Diane la rouge, le cher fantôme du quatrième étage. Qu'est-ce qu'elle fiche là, d'ailleurs ? N'est-elle pas justement supposé rester au quatrième étage, cette peste ? Putain. Mon regard finit par retomber sur Leo, qui semble aussi surprit que moi, pour le coup. Ni lui ni moi ne nous attendions à ça, je présume.
« Tu es vengé, j'imagine. Maintenant, laisse moi tranquille. »
Moi qui était de si bonne humeur précédemment, je me retrouve désormais dépitée, épuisée. Une vague envie de fumer un joint, et de m'allonger dans mon lit, pour dormir, dormir, et encore dormir. Comme quoi, c'était trop beau, que je sois en position de force. Fallait qu'ça foire, au bout d'un moment. C'était pas possible autrement, hein. Whilelmina, la fille que la chance fuit. Ouaip, c'est bien moi. Et là, j'ai juste pas la force de continuer à me battre contre Leo. Alors, j'secoue la tête, tout simplement, et j'me retourne à marcher dans la direction opposé de celle où m'emmenait Leo. J'suis fatiguée. Beaucoup trop fatiguée. J'me retrouve trempée, et j'entend encore le rire de Diane la rouge qui résonne dans le couloir. Putain, quelle journée d'merde.
roller coaster