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(bogdan) she's like heroine
Mer 1 Fév 2017 - 13:42
Tenenbaum & Iscariote
She's like heroine
Brûle, Brûle, Babylone brûle, j'veux t'entendre crier, faut qu'tu hurles. Que la chaleur fasse fondre les barreaux des cellules. Qu'elle incinère ton système qui part en testicules. Fire burn. Brûle, Brûle, Babylone brûle, j'veux t'entendre crier, faut qu'tu hurles. Tu dis qu'on avance mais en fin d'compte on recule. Un morceau lance-flamme pour la jeunesse qui t'enc*le. Les mots qui franchissent tes lèvres sont français, comme toi et tes origines. Tu ne sais pas bien d'où te revient cette chanson protestataire, mais elle étire un sourire sur tes lèvres amusées. Tu n'as jamais été une rebelle, enfin pas de ceux-là en tout cas. Même si le joint qui se consume entre tes doigts blancs semble affirmer le contraire. Mais bon, peu importe, c'est ce rap obscur que chante ta voix rauque dans le silence et la solitude de la nuit.
Tu ne sais pas bien quelle heure il est. Tu ne tiens pas à le savoir. Tu t'inquiètes. Tu as déjà eu une semaine difficile juste après les fêtes. Et tu ne tiens guère à en avoir une nouvelle aussi tôt. Tu as peur de finir par devenir complètement folle. Sans t'en rendre compte, ton mollet droit s'agite, contractions brèves et successives et qui font tressauter ta jambe. Tes dents grignotent l'intérieur de tes lèvres, anxieuses. La chaleur de ta cigarette artisanale te brûle le bout des doigts, te ramenant à un semblant de réalité. Conne de réalité. Tu écrases le mégot sur la latte de bois du banc où reposent tes fesses, et tu entreprends de te rouler un nouveau joint. Pas que tu fumes beaucoup, mais celui-là, tu l'as oublié. Tu n'y as quasiment pas touché. Alors tu t'en fais un autre. Pour apaiser ton petit cerveau bouillonnant. Pour que tu puisses dormir. Il faut dormir bordel. Il y a elle, oui, avec elle tu es sûre de pouvoir dormir. Mais tu ne peux pas aller la voir, Judi, pas aussi vite, pas systématiquement dès que l'absence de sommeil se fait sentir. Parce que cette gamine silencieuse pourrait devenir bien plus dangereuse et addictive que cette stupide herbe.
Tu soupires. Lasse, agacée, fatiguée. 13 ans que tu vis comme ça, tu n’en peux déjà plus. Tu te demandes bien quand est-ce que ça va finir. Parce que ça finira forcément. Même si c’est grâce à une rencontre brutale avec le sol. Tu le regardes le sol. Tu ne t’en es même pas rendu compte, mais tu t’es levée, et tu as rejoint le bord des jardins suspendus. Penchée en avant, tu regardes en bas, fumant ta nouvelle roulée. Oh, pas d’inquiétudes à avoir. Tu n’es pas suicidaire. Pas encore. Tu continues à chanter de ta voix éraillée qui résonne étrangement dans l’air calme de la nuit, un peu fantomatique. Et puis tu prends une bouffée de fumée aromatique, te retournes et retournes à ton banc. Mais tu te rends compte que tu n’es pas seule. Pas besoin de lumière pour y voir clair, tu es presque nyctalope à force de rester debout les nuits. « Bonne nuit professeur. » Étrange façon de saluer mais techniquement, il fait nuit, alors tu le salues en fonction. Encore quelques pas et tu rejoins ton banc. « Dormir c’est pour les faibles n’est-ce pas ? » Ta voix fantomatique s’élève à nouveau. Tu souris à l’asiatique, seule autre présence humaine dans ce petit monde nocturne. Étrange remarque de ta part, mais pas tant que cela, connaissant le penchant sarcastique de ton enseignant. Et puis tu poursuis, anticipant d’éventuelles remarques, parce que tu as pris l’habitude de justifier tout ce que tu fais. « N’y voyez aucune provocation mais… je trouve que c’est aussi très malpoli de ne pas partager alors si vous en voulez… » Je fais mine de lui tendre mon joint. « Enfin je ne sais pour vous, mais dans mon cas c’est tout à fait thérapeutique et autorisé par la direction, si jamais l’idée vous viens de me réprimander. » Tu lui souris encore, pas bien sure de cette grimace qui doit osciller entre une pointe d’insolence et une certaine tristesse qu’en à ta pauvre situation. Honnêtement oui, tu aurais préféré n’être qu’une petite étudiante stupide prise en flagrant délit de fumette illégale par un professeur.
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Re: (bogdan) she's like heroine
Mer 1 Fév 2017 - 20:25
Tenenbaum & Iscariote
She's like heroine
Une nuit particulièrement froide. A moins que ce ne soit le vide dans le cœur de Bogdan qui laisse place à encore plus de vide. Le nippon flotte dans l’air, au milieu d’une obscurité menaçante, la pointe de sa baguette légèrement luminescente afin de ne pas se perdre lui-même. Dans les branchages du vieux bois, des craquements irréguliers, le gémissement des écorces qui s’étirent sous une brise hivernale. Le blanc de la neige rend tout plus beau. Comme s’il suffisait d’un simple manteau blanc pour cacher les irrégularités et défauts d’un paysage. Comme si. Il inspire profondément et relève la tête en direction du château. Certaines fenêtres vomissent encore les pâles rayons d’une lumière chancelante. Il ne devait pas être le seul à ne pas trouver le sommeil. Détenteur du titre de Directeur d’une maison qu’il connaissait par cœur, Bogdan ne se sentait pour autant pas à sa place. Pour sûr, il n’était pas parvenu à s’intégrer. Les autres professeurs semblaient se connaître depuis au moins plusieurs années… Et ils boudaient la venue d’un ancien élève turbulent et prétentieux. A moins que ce ne soit qu’une idée. Il faut dire qu’il ne faisait rien pour arranger les choses. Lors des repas, il demeurait silencieux et ne faisait même pas l’effort de sourire aux blagues de ses confrères. Il mangeait rapidement puis balayait la salle d’un regard vide de toute émotion. Sa réussite au concours pour obtenir ce poste n’avait plus aucun sens maintenant que Melody l’évitait comme un troll infesté par la peste. Il voulait qu’elle soit fière de lui, de son rebond… A la place, il était seul. C’était son problème depuis toujours : Comme enfant unique, c’était facile : le moindre de ses faits et gestes lui valaient les applaudissements de sa mère et la reconnaissance de son père. Quand on devient adulte, il faut accepter de faire des efforts sans rien recevoir en retour que les pics acérés de certains envieux.
Finalement, c’est le froid qui l’emporta. Des flocons tombaient de nouveau quand Bogdan regagna le château sur son balai, dansant subtilement au gré du vent. Dans les jardins suspendus, il croisa quelques élèves qu’il ignora complètement au moment d’atteindre le sol. Deux petits pas silencieux et il commanda à son plus fidèle compagnon de rejoindre sa place de lui-même. Assis sur le premier banc venu, il sentit comme une bouffée d’angoisse lui étreindre le cœur. La solitude et lui n’avaient jamais fait bon ménage. A vrai dire, c’était un mot qu’il ne connaissait - ni ne supportait – vraiment. Quand il étudiait encore à Hungcalf, il posait un regard bordé d’incompréhension sur les élèves solitaires des maisons Lufkin ou Ethelred. Certes, il les jugeait ouvertement, comme n’importe quel merdeux de son âge et de sa popularité aurait fait. Mais dans le fond, il n’arrivait pas à comprendre comment on pouvait apprécier être seul ? Comment supporter de se remettre en question en permanence ? De revivre des choses désagréables alors qu’on ne peut changer le passé ? « Bonne nuit professeur. » L’interpellé trouva instantanément son interlocutrice du regard. Une fille qu’il ne se souvenait même pas d’avoir aperçue auparavant. « Dormir c’est pour les faibles n’est-ce pas ? » Reprit la petite blonde en le rejoignant sans la moindre gêne. Elle lui sourit et il n’est capable que de demeurer interloqué quelques secondes. Sa timidité était bien décidée à refaire surface maintenant que son rempart de vie maritale confortable et de carrière réussie s’était effondré. « N’y voyez aucune provocation mais… je trouve que c’est aussi très malpoli de ne pas partager alors si vous en voulez… » A ces mots, elle lui tendit le joint qu’elle avait entre les doigts, et il le prit machinalement. « Enfin je ne sais pour vous, mais dans mon cas c’est tout à fait thérapeutique et autorisé par la direction, si jamais l’idée vous viens de me réprimander. » Dans un silence bercé de petits flocons, il tira dessus deux fois avant de le lui rendre et de souffler une épaisse fumée.
C’était complètement irresponsable de sa part. Si cette fille avait l’intention de révéler à l’école qu’elle avait partagé son joint avec le nouveau professeur de vol, il pouvait déjà boucler ses valises. En plus, il détestait l’herbe. Ça le rendait malade une fois sur deux. Dans quelques minutes, il irait vomir dans un buisson et s’endormirait peut-être. « Je suis professeur, pas membre de la brigade-anti-herbes-magiques. » Répondit finalement l’asiatique en évitant soigneusement le regard de la jeune fille. « Tu fais partie de mes élèves ? » Demanda-t-il quand même, en essayant de se souvenir si ce n’était pas elle qui avait fait une chute ridicule il y a quelques jours. « Ne le prends pas mal mais à vos âges vous vous ressemblez tous. » Sauf elle, devait-il reconnaître. Maintenant qu’il le regardait, il devait admettre qu’elle portait un visage bien singulier. Elle avançait une mâchoire imposante affublée d’une bouche énorme sur un visage carré. Le tout était plutôt réussi. Soudainement, Bogdan se demandait à qui elle ressemblait le plus : sa mère ? Son père ? C’était un réflexe d’enfant adopté ça. Toujours trouver les singularités qui font d’une famille ce qu’elles sont.
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Re: (bogdan) she's like heroine
Jeu 2 Fév 2017 - 13:17
Tenenbaum & Iscariote
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Ça, ce qui était tout justement en train de se produire, c’était exactement le pourquoi de ta présence dans cette fac. Ce n’était pas systématique chez tous tes professeurs, cette espèce de nonchalance en dehors des cours, mais par Merlin ça te plait. Ça te soulage. Parce que tu te connais, et que tu sais que finis toujours par démolir ceux qui s’estiment trop supérieur toi, et quand… ce n’est tristement pas le cas. C’est pour cela que tant de tes professeurs à Beauxbâtons te détestaient. Lui non, il ne te cherche pas de noises, là, sur ce banc, dans la nuit froide. « Je suis professeur, pas membre de la brigade-anti-herbes-magiques. »[/b] Sa réponse te fait même rire doucement. A croire qu’il n’est pas si méchant qu’il veut bien laisser le croire. Ou alors il est juste terriblement nihiliste. Autre possibilité. Mais ça tu verras bien. Et tu continues de rire en tirant toi-même sur la cigarette. Les herbes font peut-être déjà un peu effet.
Tu lèves à nouveaux les yeux vers le professeur de vol. Un drôle de personnage. Le genre qui t’intéresse. Énigmatiquement parlant. C’est pas bien de jouer avec les gens, tu l’as déjà appris, à tes dépends mais… C’est aussi le plus intéressant. Tes yeux noisette croisent ses iris rendus noirs dans la nuit. Mais tu ne les gardes pas ancrés dans les siens. Parce qu’il est trop près. Tu ne regardes pas grand monde dans les yeux en étant si près. « Ne le prends pas mal mais à vos âges vous vous ressemblez tous. » Tu hausses les épaules, pupilles accrochées à la lente descente d’un flocon de neige. C’est étrangement rare que tu prennes mal les choses. Surement parce que tu n’accordes pas suffisamment d’importance aux autres pour qu’ils te touchent. C’est assez triste dans un sens, mais c’est aussi terriblement pratique. « Un visage caucasien dans une université européenne, ça passe assez inaperçu oui… Contrairement au vôtre professeur. » Tu adresses nouveau regard à son faciès exotique. Rien que cette dualité entre son apparence et son nom dessine des scénarii rocambolesques dans ton esprit versatile. Tu te perds finalement dans le détail de ses traits asiatiques. En évitant ses yeux. Toujours. Vestige d’un caractère terriblement renfermé et agressif. Tu expires, lentement, avant de reporter le joint à tes lèvres. Et tu suspends soudain ton geste, te rappelant que tu n’as pas répondu à sa question. Tu ne réponds jamais aux questions. Parce qu’elles en soulèvent toujours d’autres parfois plus intéressantes, vagues inopportunes qui entraînent ta réflexion loin de ses rivages initiaux. Un drôle de sourire étire tes lèvres, ceux qui ne sont adressés qu’à toi-même.
« Non. Je ne suis pas votre élève. Mais je suis dans l’équipe de quidditch des Pokeby, donc je vous connais un minimum. Batteuse. Remplaçante. Enfin remplaçante. Disons que je tiens le poste jusqu’à ce qu’un pokeby meilleur que moi veuille la place. Mais en 15 ans de quidditch je ne suis pas trop nulle. » Ton rapport avec le quidditch est assez étrange. Somme toute tu t’en fous. Tu n’as jamais eu d’attrait particulier pour le sport. Mais on t’y a collé, pour que tu te fatigues, et que tu dormes. Au final, tu as trouvé un plaisir démentiel à fracasser des cognards. Catharsis. Mais tu n’as aucune prétention en la matière. Toi tu es un cerveau, pas des bras, alors bon. Tu ne te formalises guère. Tu sais ce que tu sais faire, et ce que tu ne sais pas faire. Et mine de rien, il y a une quantité effarantes de choses que tu ne sais pas faire. Comme brider ta langue quelque peu bavarde. Et filtrer ce qu’elle ose dévoiler.
« Ça vous arrive fréquemment ? De… traîner à cette heure-ci ? » Allé dit le. Même si c’est toi que ça blesse. « De ne pas dormir ? » Ta voix s’étouffe un peu. Tu frissonnes, et ça n’a rien à voir avec le froid. Tu repenses à cette conne de pendule à Beauxbâtons. A tes hurlements et tes accès de violence. Tes doigts tremblent quand tu portes un peu précipitamment ton joint à tes lèvres, longue, trop longue bouffée de cannabis, yeux fixés sur le ciel noir. Con de ciel. Et connes d’étoiles. Un jour, tu tueras cet homme.
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Re: (bogdan) she's like heroine
Mer 8 Fév 2017 - 21:38
Tenenbaum & Iscariote
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« Un visage caucasien dans une université européenne, ça passe assez inaperçu oui… Contrairement au vôtre professeur. » Cette simple phrase provoqua un ouragan de réflexion dans l’esprit du concerné. Depuis qu’il était enfant, il savait qu’il était « différent » de ses camarades. Il y avait d’autres asiatiques bien sûr… Mais alors, leurs parents l’étaient également. Avant d’entrer à l’école, le petit sorcier pensait être l’enfant génétique de Natalia et William. Il ne voyait pas la moindre différence entre lui et eux. Son innocence fut brutalement réduite à néant par des enfants du voisinage. Ne pesant pas leurs mots, ils lui demandèrent s’il était chinois et pourquoi est-ce qu’il n’était pas « comme eux ». Cette période fut difficile à vivre pour Bogdan qui se remémora également du jour où il rentra dubitatif à l’auberge de la famille Tenenbaum, et demeura silencieux pendant tout le repas. Finalement, Natalia lui demanda ce qui n’allait pas et le petit garçon qu’il était la regarda droit dans les yeux avant de poser la question qu’ils redoutaient. Quelque chose comme « papa, maman… Pourquoi je suis bizarre et pas vous ? ». Le couple s’était longuement concerté avant de lui raconter une minuscule partie de son histoire. Ils lui expliquèrent que parfois, même en s’aimant très fort, un couple ne peut pas toujours avoir d’enfant. La situation concernant l’adoption de Bogdan avait été un peu particulière cela dit. Ses géniteurs – Takezô Moroboshi et Iwa Moroboshi – étaient de grandes "langues de plomb" reconnues dans le Monde magique et dérivants d’une famille au sang pur très respectée au Japon. Leur disparition reste un mystère non élucidé et c’était à peu de chose près tout ce qu’il savait sur eux. Quelque part dans ses affaires, bien rangée dans un album, Bogdan avait une photo d’eux. C’est ainsi qu’il s’était rendu compte qu’il ressemblait trait pour trait à son père. La première fois, ça lui avait fait mal de le reconnaître. A ses yeux, William était son paternel plus que quiconque… Et voilà qu’une vérité plus grande venait de lui être envoyée dans la figure, avec la violence d’une gifle. Il ne regardait jamais cette photo, et l’histoire des Moroboshi pouvait restait là où elle était… Il ne voulait rien savoir.
« Non. Je ne suis pas votre élève. Mais je suis dans l’équipe de quidditch des Pokeby, donc je vous connais un minimum. Batteuse. Remplaçante. Enfin remplaçante. Disons que je tiens le poste jusqu’à ce qu’un pokeby meilleur que moi veuille la place. Mais en 15 ans de quidditch je ne suis pas trop nulle. » Encore une fois, elle éveilla plusieurs souvenirs. Bogdan sourit tristement et pencha la tête, ses yeux bridés se posant enfin sur son interlocutrice. Le Quidditch et lui, c’était tout une histoire d’amour. Il vivait pour ce sport et avait pratiquement bâclé ses études en sachant pertinemment qu’il était né pour cela. Mais voilà que la vie avait décidé d’y ajouter son grain de sel et que deux cognards avaient non seulement écrasé son visage, mais également sa carrière. Jamais le geste n’avait été prouvé, néanmoins, Bogdan connaissait le nom du joueur qui avait manigancé ça, et en connaissait également les raisons. Les rivalités dans un Monde compétitif comme celui-ci sont plus sanglantes qu’on ne l’imagine. Des blessés il y en a tous les jours… Parfois des morts.
La main du jeune professeur s’était serrée si fort sur le banc que ses jointures avaient blanchi. Heureusement, Judi l’arracha à sa rancœur en lui posant une question aussi pertinente qu’innocente. « Ça vous arrive fréquemment ? De… traîner à cette heure-ci ? De ne pas dormir ? » Il se redressa sur ses lèvres se dessina un nouveau sourire. « Non, je suis un gros dormeur. J’adore dormir. » Répondit Bogdan en liant ses mains ensembles sur ses genoux. Mais parfois, il arrive qu’une seule personne vous retire même ce que vous chérissez le plus… Le visage de Melody était gravé au fer rouge sur son cœur. Elle était là en permanence, comme une chaîne au pied d’un détenu d’Azkaban. « Mais tu sais, je ne vais pas faire semblant de m’intéresser à quoi que ce soit de ce que tu diras. » Il haussa les épaules et une épaisse fumée blanche s’envolait à mesure qu’il parlait. « Si tu es insomniaque, tu n’as qu’à aller voir un psy. L’herbe ça soulage mais ça ne soigne rien. Il paraît même que ça aggrave la schizophrénie. » Lança-t-il ensuite le plus naturellement du Monde. Bogdan, c’est un sale con. C’est ce que les gens disent dans son dos tandis qu’une foule l’acclame et lui baise les pieds. Il est immature, prétentieux et arrogant. Sa popularité n’est là que parce qu’il sait manier son manche, sifflent les plus à l’ombre. Il doit tout au Quidditch mais il n’a rien dans le crâne. Pas étonnant que Melody ait enfin décidé de boucler ses valises. La question demeurant étant, pourquoi avait-elle pris autant de temps à se rendre compte de son erreur?
Ces murmures, ces phrases entendues au détour d’un couloir, d’une conversation laissée en suspend… Bogdan les avait entendues des centaines de fois. Son esprit s’était durci et un masque insolent était vissé sur son visage comme pour provoquer les plus larges vipères… Convaincu d’avoir coupé court à cet échange, le sorcier se leva et tendit le bras. Une seconde plus tard, son balais se plaça sous sa main comme un animal bien dressé.