i can't help but love you, even though i try not to.
i can't help but want you, i know that i'd die without you.
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Tu ne sais quelle force t'as tirée hors de ton lit ce matin pour aller en cours de botanique. Tu détestes cette matière dans laquelle tu accumules les mauvaises notes, tu détestes cette salle de cours où il fait si froid pendant la période hivernale, tu détestes savoir que Kael assiste lui aussi à ce cours en t'ignorant à l'autre bout de la serre. Pourtant tu as écarté tes draps, tu t'es préparée et t'as même été faire un tour par la grande salle pour prendre ton petit déjeuner avec Winnie, Lulu et Séra. T'as réussi à prétendre que tout allait bien pour toi et t'as profité d'une rumeur qui court sur une élève de cinquième année pour occuper la conversation. Comme toujours, tu préfères garder pour toi tes états d'âmes. T'es certaine que si tu les dit à haute voix, ça ne fera qu'accentuer tes émotions, la situation ne deviendra que plus réelle. Ta douleur aussi. Jusqu'ici tu as préféré tenter d'oublier tout ce qui s'est passé lorsque tu as été rendre visite en pleine nuit au Lufkin, dans son dortoir. Tu as également évité tout contact visuel avec lui depuis cette fameuse soirée. Ça te réussit plutôt bien, t'es douée pour ça, reporter les choses à plus tard, fuir tes problèmes. Officiellement rien ne s'est jamais passé entre vous, alors tu ne devrais pas souffrir d'une soit-disante séparation puisque vous n'avez jamais été ensembles. Pourtant c'est bien lui qui t'as avoué qu'il t'aimait, juste avant de t'ordonner de te tirer avec un autre. Tu serres les dents. Tu subis cette gifle mentale en silence et laisse ton regard vagabonder en direction de la baie vitrée, soudainement très absorbée par ce qu'il se passe en dehors de la serre. C'est ce moment que choisit la professeure de botanique pour venir taper du poing sur ta table. Tu te tournes vers elle dans un sursaut. « Comme je vous disait pendant que Mlle McBee était captivée par les oiseaux, ce devoir sera noté et c'est moi qui ferai les binômes ! Vous aurez jusqu'à la fin du cours pour résoudre le test. » L'odieuse bonne femme aux cheveux corbeaux frisés recule en te toisant sévèrement. T'attends qu'elle ait détourné le regard pour lever les yeux au ciel et soupirer. Un devoir noté, il ne manquait plus que ça. Tu prie pour te retrouver avec un cerveau, pourquoi pas cette summerbee là-bas que tu n'as jamais vu sortir la tête de son bouquin. Tu pousses le vice jusqu'à croiser les doigts. C'est une chance inouïe pour toi, pour remonter ta moyenne et réussir à passer ton année. « Kaelig Ollivander et Ophelia McBee. » Ton monde s'écroule, à l'image de ta tête dans tes mains. Tu pouvais tomber sur n'importe qui et ça tombe sur le seul que tu te tues à éviter. Une fois l'annonce des binômes terminée, tu relèves la tête et feins d'être intéressée par ta plume. Tu la contemple en silence et ne décolles pas les fesses de ta chaise pour aller à sa rencontre, c'est lui qui viendra. Ton voisin de table finit par comprendre que tu ne bougeras pas et se déplace pour retrouver son binôme à une autre table.

Tu sens sa présence et l'entend s'installer à côté de toi une minute plus tard. tes iris restent fixés sur ta plume, tu l'inspectes, la fait tourner entre tes doigts. Peu a peu, des conversations s'instaurent entre les binômes qui vous entourent, tandis que le silence subsiste entre vous deux. Tu ne sais même pas en quoi consiste le devoir que vous devez faire alors que tu entends les grattements rapides de sa plume sur votre parchemin. Il a à l'évidence décidé de t'ignorer lui aussi. Tu risques un regard vers lui et le regrette immédiatement. Tu es tiraillée entre l'attraction de son regard bleu océan et la rancune vis à vis des dernières paroles qu'il t'as adressées. Tu détournes rapidement les yeux pour échapper au flux d'émotions qui commence à monter. Le silence qui plane entre vous devient insupportable. Tu te racles la gorge. « Tu vas vraiment participer aux Hungcalf Games ? » Tu lui lances sur un ton léger. Un sujet neutre présent dans toutes les bouches en ce moment. Même si tu connais déjà la réponse, tu espères quand même qu'il te réponde négativement. Tu ne peux t'empêcher de t'inquiéter pour lui. D'après ce qui se dit, rares sont ceux qui n'en sont pas revenus blessés, il y a même des histoires qui circulent au sujet d'élèves ayant trouvé la mort pendant les anciennes éditions des jeux. « Coleen et Séra. » Tu ajoutes pour justifier de qui tu tiens tes informations sur sa participation. Ta sœur et ton amie d'enfance vont faire équipe avec lui. Trois lufkins brillants. Il n'y a aucune raison que ça termine mal, non ?

You're taking my heart, by storm, you're taking my heart
I am torn apart by you. It's a spell I can't undo
Oh, I can't escape it now. I am in too deep to get out
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T'as une tête à faire peur, même toi tu t'en es rendu compte. Les mauvaises nuits creusent les cernes qui se trouvaient déjà sous tes yeux bleus, te donnant une allure d'inferi mal réveillé. T'as horreur de ça, tu ne supportes pas l'idée de ressembler à un cadavre, mais d'un autre côté, tu refuses de t'assommer avec une potion de sommeil. Tu pourrais, tu pourrais même la préparer toi-même, mais tu ne le fais pas. Parce que t'as horreur de t'abrutir l'esprit avec ce genre de mixture et tant que tu tiens debout, t'en as pas besoin. Pourtant tes heures de sommeils se raréfient, tu te fatigues pour rien et le pire, c'est que malgré ça, tu n'as pas trouvé mieux que t'inscrire au THG. Tu dois avoir des élans suicidaires parfois, mais tu n'as pas fais ça pour mourir. Pour être franc, t'aimerais en sortir en un seul morceau. T'as besoin de te changer les idées. Te concentrer sur quelque chose de si important, que tu en oublierais tout le reste. Et tu t'es dis que te concentrer sur ta survie et sur celles de tes camarades, ça pourrait faire l'affaire. T'as besoin de te purger la tête et si tu ne peux la faire avec des potions ou de l'herbe magique, tu prendra le chemin le plus radical. Tant pis. Ophelia te hante et ça te rend malade. T'as la nausée rien qu'à penser que ce cours, tu le partages avec elle. Ça te tue de faire comme si elle n'existait pas, mais c'est la seule solution que tu as trouvé. Tu n'en peux plus de jouer les chevaliers servants, le bon coup. C'est stupide, mais t'as besoin de plus que ça. Tu sais que d'un accord tacite vous vous étiez juré de ne jamais tomber amoureux et de continuer votre petite histoire sans attache, mais tu as craqué, t'as déchiré ce contrat et tu l'as brûlé, parce que c'est plus fort que toi. Même si tu voudrais le renier, tu ne peux pas et le peu de sommeil que tu accumules te le prouve. Ça en devient physique, tu n'arrêtes pas de ressasser tout ça, votre dernière conversation, la dispute, mais aussi les bons moments, son rire. Tout. Tu fais pire que mieux, enfonçant le couteau dans la plaie. Pourtant, t'essaies de passer à autre chose, de t'amuser sans elle, d'effacer son visage de tes pensées, mais rien y fait. Elle reste là, comme gravé à l'encre indélébile. Tu tenterais bien un recurvite dans ta cervelle, si tu n'avais pas peur de cracher des bulles par les oreilles pendant des jours.

Alors pour remédier à ça, tu l'évites, tu ne vas plus aux endroits où elle est susceptible de se rendre et tu te débrouilles pour garder une distance raisonnable entre elle et toi, quand tu ne peux pas éviter sa présence. Jusque là, ça marche plutôt bien. Du moins, tu n'as pas eu à lui adresser la parole depuis des jours et même si ton coeur se sert à cette seule pensée, tu tiens bon, tu sers les dents et tu continues. Ça finira bien par passer de toute façon. Perdu dans tes élucubrations, tu n'entends pas les paroles de la professeure de botanique. Ce n'est que le coup de coude de ton voisin qui te fait revenir à la surface, tu lui jettes un regard noir, il se contente de lâcher. « T'es avec la McBee » tu le regardes incrédule l'espace de quelques secondes et tu sens ton sang se glacer dans tes veines. De toutes les personnes présentes ici, il faut que tu tombes sur elle. T'es sûr que Dreidre l'a fait exprès et tu te promets de lui en toucher deux mots plus tard. En attendant, tu ne peux pas vraiment te permettre de faire une esclandre, alors tu grognes et range tes affaires. « parce que forcément, la princesse n'est pas décidée à bouger son cul princier. » tu te caches derrière ta mauvaise humeur, parce que tu ne veux pas avouer que ton coeur se sert un peu plus à chaque pas que tu fais dans sa direction. Tu prends place à côté d'elle, prenant garde à rester à une distance convenable. Avant ça, tu te seras certainement retrouvé à moitié collé à elle, profitant de chaque contact, jouant avec elle, maintenant t'as presque l'impression que le simple effleurement de sa peau pourrait t'envoyer en enfer - s'il existe - tu travailles en silence. De toute façon, tu sais qu'elle est nulle en botanique, alors elle ne risque pas de t'aider beaucoup. Tu pourrais saboter le travail et rendre quelque chose de complètement pourri, mais tu ne tiens pas à faire baisser ta moyenne. Alors tu te concentres, ne regardant que le parchemin sous ta plume, résistant à la tentation de poser les yeux sur elle. Qu'est-ce que tu peux être faible quand tu t'y mets. Elle t'attire comme un aimant et t'as l'impression de devoir résister à l'attraction terrestre. Une tannée. Elle parle, tu l'entends, juste à côté et tu hausses les épaules. Tu pourrais te dire qu'elle s'intéresse à toi, que c'est déjà une avancée, mais non. Tu te buttes, tu te bornes, après tout, il n'y a pas qu'elle qui peut jouer les têtes d'hyppogriffes, toi aussi t'es têtu. « et alors ? » les mots sont court, le ton se veut neutre, tu ne veux rien laisser paraître. Tu ne veux pas avouer que son absence te fait mal, tu ne veux pas le lui avouer.

i can't help but love you, even though i try not to.
i can't help but want you, i know that i'd die without you.
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En d'autres circonstances, le bruit feutré de la plume frottant sur le papier te détendrait, tu pourrais même certainement t'endormir. Seulement, la présence de ton binôme forcé, assis sur le siège à côté du tien, met tous tes sens en éveil. Tu sens l'odeur de son gel douche, qui s’harmonise à merveille avec l'odeur de sa peau. Tu entends sa respiration calme et contrôlée, respiration que tu aimerais bien troubler un peu. Tu rêverais qu'il ne se soit rien passé l'autre soir, que tout redevienne comme avant. Alors, l'ambiance serait nettement différente. Tu t'amuserais à tracer des dessins invisibles sur le dos de sa main. Tu rapprocherais vos chaises de sorte que vos jambes se touchent. Tu lui susurrerais peut-être bien quelques mots obscènes pour le déconcentrer et lui donner envie de te rejoindre quelque part dans la soirée. Mais tu ne peux rien y faire, les dés sont jetés, ton karma pue et t'as aucun moyen de retourner en arrière, de modifier tes actions. Tu risques un regard vers lui le regrette rapidement et lui lance une question anodine, ou presque, une fois que tu as détourné le regard. Tu n'en peux plus de ce silence pesant qui renforce ta certitude que rien ne sera plus comme avant entre vous. Tu sens un mouvement à côté de toi et tu devines qu'il vient de hausser les épaules. Sa réponse brève qui suit son action est tout aussi détachée. Tu l'emmerdes plus qu'autre chose à vouloir entretenir une conversation, c'est ce que tu interprètes. T'es vexée par sa réaction, mais t'aurais dû t'y attendre. T'as retourné votre dernière soirée dans tous les sens dans ta tête ces derniers jours.  T'as même essayé de te mettre à sa place en l'imaginant traîner d'un peu trop près avec Aubree. C'est une première que tu te remettes en question de la sorte, en te torturant l'esprit à n'en plus finir.

C'était une torture de l'imaginer avec elle comme tu vois les choses avec Styx. Le pire c'est que tu sens que c'est ce qui risque d'arriver puisque tu as foutu un bordel monstre entre vous. T'as compris que t'aurais pas les deux, qu'il faut que tu fasse un choix. T'as aussi compris que pour l'un comme pour l'autre, il allait être difficile d'obtenir la relation que tu souhaite. Le brouillard est trop épais, tu vas devoir ramper dans la boue quelle que soit ta décision. Pour l'heure t'es trop agacée par son attitude, alors tu pousses un soupir bruyant. « Et alors c'est complètement débile, des gens meurent ou finissent blessés pendant ce tournoi. » tu lâches sur le ton de la réprimande, les yeux brûlants dans sa direction. T'avais pas prévu d'être aussi directe, mais t'espères qu'il t'écoutera, qu'il prendra ton argument en compte, même s'il y a peu de chances pour qu'il le fasse. Tu comprends juste pas ce qui l'as poussé à participer, à risquer sa vie pour un stupide concours de magie. On le sait tous déjà qu'il est brillant, tu le sais toi, en tous cas. T'as toujours été admirative devant sa maîtrise de la magie. « Qu'est-ce que tu veux prouver ? » Tu lui demande brusquement, en attrapant sa main qui écrit, stoppant son geste. T'en as  assez qu'il fasse comme si tu n'existais plus. Tu le force à te faire face. S'il veut continuer votre devoir, il devra te répondre dans les yeux. T'es déterminée à ne pas le lâcher tant qu'il ne t'auras pas donné une réponse valable. Autrement dit, tant qu'il ne t'auras donné raison et aura abandonné son idée de participer. Son contact t'électrise, il t'avait manqué, même si ce n'est que ta paume et le dos de sa main. Quoi qu'il en soit tu ne fléchiras pas. T'es émotionnellement pas prête à devoir t'inquiéter dans l'ombre et encore moins à le laisser risquer sa vie.

You're taking my heart, by storm, you're taking my heart
I am torn apart by you. It's a spell I can't undo
Oh, I can't escape it now. I am in too deep to get out
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Si ça n'avait tenu qu'à toi, tu n'aurais pas changé de place, tu te saurais débrouillé pour avoir un autre partenaire ou même travailler seul. Après tout, t'es assez bon élève pour n'avoir besoin de personne, mais non, il a fallut que tu tombes sur Ophelia McBee, la seule personne que tu essayes d'éviter dans cette classe. Bordel, tu dois avoir un karma vraiment pourri. Tu ne sais pas ce que tu as fais dans une autre vie, mais tu devais vraiment être un salaud. En tout cas, tu le paies maintenant. Tu finis quand même par te bouger et la rejoindre, parce que forcément, elle, elle ne se bouge pas. Faut pas trop lui en demander non plus. Tu n'y vas pas de bonne grâce et tu te contentes de t'asseoir le plus loin possible de sa petite personne. Tu ne veux pas risquer de l'effleurer ou de t'approcher de trop près. Non, tu dois garder tes distances. C'est une question de survies et jusqu'à maintenant, tu ne te débrouilles pas trop mal. Seul, dans ton coin tu t'efforces de finir cet exercice le plus rapidement possible. Comme ça, une fois rendu à la professeure, tu pourras tranquillement reprendre ta vie, loin de la présence d'Ophelia. On peut toujours rêver.

Le plan paraissait plutôt bon, jusqu'à ce qu'elle se décide à t'adresser la parole. Peut-être que tu aurais mieux fait de faire comme si tu ne l'avais pas entendu, mais la connaissance elle aurait insisté jusqu'à ce qu'elle obtienne une réponse. C'est qu'elle peut s'avérer être têtue quand elle le décide. Alors, tu te contentes de lui demander 'et alors ?' c'est simple, mais la question est là. La dernière fois que vous vous êtes vu, elle t'as fait comprendre qu'elle aimé plus Styx que toi, alors elle n'a aucune raison de s'inquiéter pour toi, ce n'est pas comme si elle tenait à ta personne de toute façon. Ta mâchoire se sert quand elle te lâche à la figure que c'est totalement débile. Non, mais pour qui elle se prend pour juger quelque chose qu'elle ne connaît pas. Madame parfaite te fatigue, t'en as marre de ses jugements de valeurs. Tu lui as rien demandé après tout. « je suis débile alors. » les mots fusent. Tu n'as plus envie de prendre des gants avec elle, de jouer les gentils petits Kael. C'est terminé. Bien sûr, tu sais ce qu'elle te dit, tu sais que les jeux sont dangereux, mais ce n'est pas pour ça que tu vas t'en priver. De toute façon, tu n'as pas grand chose à perdre, alors autant tout miser là-dessus. Puis, t'as envie de le faire. Peu importe ce qu'elle peut en dire. Elle n'a rien à dire de toute façon, ce n'est pas ta mère, ce n'est pas ta petite copine, elle n'a aucune emprise sur toi. Elle l'a bien cherché.

Quand elle te demande ce que tu cherches à prouver, tu manques de lui dire que tu cherches à te prouver que tu n'as pas besoin d'elle, mais tu te retiens. Non, ce n'est pas la réponse que tu dois sortir. « Je ne veux rien prouver. » et même si c'était le cas, pourquoi elle devrait le savoir ? Qu'est-ce qui lui donne le droit de savoir ? « Puis depuis quand ça t'intéresse ? Il me semblait que tu avais d'autres personnes de qui t'occuper, non ? » tu relèves la tête vers elle, la mâchoire toujours serrée, par l'énervement de son audace. « Styx n'occupe plus assez tes pensées ? » c'est une pic gratuite, mais pour le coup tu t'en fous. T'en as marre qu'elle pense pouvoir te gérer, mais que toi tu n'as aucune emprise sur elle. Ce n'est jamais donnant-donnant avec la McBee, elle prend ce qu'elle veut sans jamais donner. Ça ne peut pas fonctionner comme ça sur la longueur et tu penses que ça a déjà bien assez duré avec toi.

i can't help but love you, even though i try not to.
i can't help but want you, i know that i'd die without you.
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T’es complètement désorientée, tu ne sais plus sur quel pied danser avec lui, ces derniers temps. T’as la sensation d’être complètement larguée, tu ne comprends plus sa manière de fonctionner et la moindre réaction ou non réaction de sa part te déroute. Tu marches sur des œufs, tu sais que tes agissements auront des conséquences, quels qu’ils soient. D’un côté t’as envie de l’envoyer se faire mettre bien profond à cause de la semaine horrible que tu as passée à te lamenter au fond de ton lit et à survivre de tes insomnies. Tout ça à cause de son obsession pour ta pseudo-relation avec Styx et la manière désabusée avec laquelle il t’as demandé de te casser de sa chambre pour rejoindre l’Ethelred. Seulement d’un autre côté t’as envie de recoller les morceaux, de retrouver un semblant de ce que vous aviez. Il te manque bien plus que tu ne l’avouerais et c’est bien ça qui est le plus douloureux au fond. Quand tu exultes en insinuant franchement que c’est complètement débile de s’inscrire à un tournoi magique aussi dangereux, il te frappe de sa mauvaise foi. Tu soupire un grand coup. Agacée par son comportement. Tu l’as peut-être cherché, peut-être que t’aurais pas dû ignorer ses envies aussi longtemps, ou lui promettre des choses que tu n’as jamais tenu au final, mais ça te désespère quand même. T’arrives pas à te mettre l’entière culpabilité sur le dos, tu préfères qu’il en porte une partie lui aussi, c’est bien plus simple. « Tu sais très bien ce que j’voulais dire. » tes mots sont durs et le ton que tu emplois te surprend. T’étais pas partie pour te battre une énième fois avec lui, t’en as marre de ça. Tout ce que tu veux c’est l’empêcher de risquer sa vie et le garder pour toi. C’est trop égoïste ? Pourtant d’une certaine manière, tu lui montre que tu tiens à lui, ce n’est pas également ce qu’il recherchait il y a quelques semaines ? Que tu fasses plus attention à lui, que tu t’intéresses à ce qu’il fait ?

T’es perdue et ton regard en témoigne malgré toi. Tu cherches des réponses à tes interrogations silencieuses dans ses iris, mais t’as beau l’observer, son langage corporel nonchalant ne te fournit aucune explication. Le lufkin s’est fermé comme une huitre, ta deuxième question reste en suspens et la réponse qui suit n’est pas franchement satisfaisante. Il ne veut rien prouver, c’est ce qu’il te dit. Tu lâches un nouveau soupir. Tu perds patience, tu te prépares à répliquer un truc qui te permettrait de lui faire croire que toi aussi, tu t’en fiches. Chose totalement illogique étant donné le début de votre conversation, quand la langue de Kael se délie enfin. Styx est remis sur le tapis et ses propos te ramènent à il y a une semaine, lorsque tu t’étais introduite dans sa chambre. Ça te blesse qu’il pense qu’il ne t’intéresse pas. T’es pas très démonstrative en terme de sentiments, pourtant tu pensais qu’il avait compris que tu tenais à lui le peu de fois où tu le lui as dit, surtout dernièrement. T’aimerais lui dire qu’il se trompe, qu’il a mal compris ce que tu insinuais cette nuit-là. Que tu ne pensais pas ce que tu disais, que t’es certainement pas allée rejoindre Styx dans sa chambre, mais c’est en dehors de tes capacités. Ce serait avouer tes sentiments, te mettre à nu, et ça te fait bien trop peur. Surtout face au nouveau Kael, celui qui s’affirme, celui qui ne t’épargne plus. Au lieu d’arranger les choses, tu décides de pousser encore plus loin le quiproquo. « Et alors ? » Ouais, tu agis clairement comme une gamine, à utiliser ses propres mots contre lui. T’as envie de voir ce que ça lui fait de recevoir ces mots à la figure, si ça lui fait la même chose que toi. Si tu ne l’as pas totalement perdu. T’en profites pour éviter de t’étaler sur le sujet qu’il a lancé. Tu continues d’instaurer le doute. T’es pas capable de lui dire ce qu’il souhaite entendre, pas quand il y a trop de risques pour que tu te prennes un vent qui anéantira les dernières miettes d’espoir dont tu disposes. « En toute amitié, si tu n’as rien à prouver à quoi bon participer ? » t’appuies sur les premiers mots que tu regrettes instantanément, ta voix s’enraye même lorsque tu poursuis ta phrase, troublée par tes propres mots. A trop vouloir jouer à celle qui s’en fiches, tu te punies toi-même. Amis, t’es pas sûre que vous l’avez été un jour et t’es encore moins certaine que vous le serez un jour. Avec Kael c’est tout où rien, c’est comme ça que tu sens les choses, ça a toujours été beaucoup plus que ça. Tu hausses les sourcils en attendant sa réponse, faussement assurée. Après un moment, t’arrives plus à tenir ton rôle et une vérité t’échappe. « J’ai pas revu Styx depuis la dernière fois. » tu le balances comme ça, l’air de rien. Tu pouvais plus le garder pour toi et t’espère que ça aura une quelconque influence.