Nous sommes déjà en mars ... Ciel ce que le temps passe vite ici à Hungcalf.  C'est devant mon calendrier que je tourne à la bonne page, que je réalise à quel point le temps ne me manque pas, ce qui est une très bonne chose car cela montre que mes journées sont pleines et qu'elles ne laissent aucune place à l'ennui. Mon 2^ème réflexe et d'ensuite aller ouvrir la fenêtre, pour que la douce rosée matinale puisse remplir mes poumons de pureté. Après une seule et unique grande inspiration, j'ouvre les yeux et remarque la pluie qui d'abord vient frapper les feuillages pour finalement finir sa course sur le sol et nourrir la terre assoiffée. Un temps qui, pour une personne dite "normale", serait bien triste en ce premier jour de mars. Mais moi, ce n'est pas comme ça que je vois la chose. Car j'aime la pluie et la douce mélodie qu'elle procure à mes oreilles.

Je quitte donc la fenêtre et me dirige vers ma petite cuisine pour me préparer un café lorsqu'un bruit à la fenêtre vient attirer mon attention. Je me retourne et quelle ne fût ma surprise lorsque j'aperçois une jolie chouette hulotte posée sur le bord de celle-ci !
- Hey, bonjour toi. Qu'est-ce-qui t'amène entre mes murs ?

Mon attention se reporte sur une de ses pattes à laquelle se voyait être attaché un morceau de papier entouré d'une fine enveloppe en plastique. Immédiatement, je pars dans mon petit galetas et viens prendre une petite boîte à l'intérieur de laquelle se trouvent de petites sauterelles que je garde pour nourrir les éventuels oiseaux et autres animaux malades ou blessés que je recueille en cas de besoin. Je reviens alors vers la chouette qui me fixe avec ses grands yeux jaunes et lui donne une première sauterelle tout en enlevant le message de sa patte pendant qu'elle est occupée à savourer son repas. Je lis alors la lettre et apprend que le directeur de Hungcalf souhaite que ma présence soit des leur pour le rapport du personnel de cet après-midi. Intrigué ou plutôt étonné, je prend à mon tour un petit mot de papier et note ma réponse sur celle-ci pour ensuite l'accrocher à la patte de l'oiseau auquel je donne une seconde sauterelle.
- Va donc transmettre le message à ton maître. Fait bonne route jolie Hulotte.

Je la regarde partir et reprend mes quelques dernières occupations avant de finir par me préparer et prendre la route en direction de l'école. Cheyenne toujours à mes cotés malgré la pluie qu'elle n'aime pas spécialement. Le parapluie ouvert au-dessus de ma tête, je quitte la cabane et marche calmement en direction d'Hungcalf. Les yeux balayant l'horizon, j'admire la beauté avec laquelle la pluie colorie la nature de son halo gris. Un vent de fraîcheur vient caresser mon visage, ce qui ne semble pas plaire à Cheyenne qui pleure légèrement dans son coin pour témoigner son mécontentement.
- Ne t'inquiète pas Cheyenne, on est bientôt arrivé.

Et c'est peu dire. Car sans même avoir le temps de finir ma première cigarette, je me vois déjà passer le pas de la porte de l'école. Enfin, je devrais la passer mais ce ne sera pas pour tout de suite car avant cela, je tiens à terminer ma cigarette. Je quitte donc le pas de la porte et viens m’abriter sous l’arche et m'appuie contre le mur tout en regardant les environs, laissant silencieusement mes souvenirs prendre place dans mon esprit. Cheyenne à mes cotés complètement trempée, se secoue vivement pour se débarrasser de l'eau qui est venue tremper son beau pelage blanc, avant de finir par s'allonger au sol calmement et silencieusement. J'aperçois alors au loin une silhouette, mais celle-ci est bien trop loin et petite pour que je puisse en distinguer les détails. Je n'y porte pas plus d'importance, car de toute manière, la personne devra passer près moi pour aller à sa destination.

L'attente est longue, mais cela n'est pas un détail qui me dérange puisque je n'ai jamais détesté la solitude et le calme. Le son de la pluie tombant sur le sol, il n'y a rien de tel pour me détendre. La cigarette entre les lèvres, j'aspire la fumée et me délecte de son goût pour finalement la recracher dans les airs, la laissant s'évaporer lentement.

Des bruits de pas se font alors entendre, ce qui vient attirer mon attention sur la source de ceux ci. Une jeune femme ou plutôt, une étudiante sans doute, marchait d'un pas plutôt rapide mais vint finalement ralentir voir presque à s'arrêter immédiatement une fois qu'elle passa devant moi. Ce ralentissement si soudain me surprend mais je laisse cependant la situation se dérouler comme elle se doit, vu que je ne suis pas du genre à la contrer. J'écoute finalement ses mots avec attentions et laisse un rictus se dessiner au coin de mes lèvres pour lui répondre.
- Le château l'a peut-être été qui sait. Je ne suis pas une bonne référence puisque je ne suis là que parce qu'on me l'a demandé.

Calmement, je reprend ma cigarette  et aspire une dernière fois la fumée pour finir par saisir le mégot entamé et sortir ma baguette de ma poche. Une fois la baguette en main, je lance le mégot dans les airs, pointe la baguette sur celui-ci et fait une rapide incantation qui fait léviter le mégot jusqu'à la poubelle la plus proche.
- Sinon, que puis-je pour vous ? Demandais-je à la jeune femme tout en rangeant ma baguette dans un petit crochet de ma ceinture. Vous me paraissiez forte pressée plus tôt, alors je pense qu'il doit y avoir une raison pour que vous veniez à vous arrêter devant moi si subitement.

Le regard calme posé sur mon interlocutrice, je reste adossé au mur et attend simplement sa réponse tout. Mon attention se reporte alors sur Cheyenne qui soudainement vient à se lever et s'approcher de la jeune femme tout en la reniflant doucement. Elle est bien une femme ... Toujours aussi curieuse.
- Si vous avez peur des chiens, soyez rassurée. Cheyenne ne vous veut aucun mal. Elle est une bonne louve ...