- InvitéInvité
[Cours #1 de Théâtre] Acte un - Devenir un Autre. (open)
Lun 28 Aoû 2017 - 1:00
(c) Nyyx | Never Utopia
Aujourd'hui était un jour spécial, je le sentais. Il s'agissait en effet de mon premier cours avec une nouvelle classe. Comme d'ordinaire, j'avais passé la nuit à me creuser les méninges à la recherche du thème parfait. Comment, dès le début, passionner les élèves pour le fabuleux art qu'est le théâtre ? J'aurais alors pu décider de raconter mes expériences, en agrémentant le récit de quelques anecdotes qui auraient su les faire marrer, mais non, j'avais décidé de me rapprocher un peu du programme et de leur donner quelques clefs pour amorcer leur arrivée sur la scène.
Aujourd'hui, nous allions travailler sur le changement de personnalité, la façon de glisser dans la peau d'un nouveau personnage en oubliant, l'espace de quelques heures,
ce qui faisait de nous un être à part entière ; le cours porterait sur la façon de devenir un Autre.
J'arrivais devant la porte une demie-heure avant que le cours ne commence : de quoi me laisser le temps de préparer la salle. D'un geste de baguette magique -comprenez-moi, j'avais les mains prises-, j'ouvrais la serrure. La salle était plutôt vaste, faite de bois, et je l'organisais à ma manière : je formais une scène, sur le centre, de quoi faire jouer un peu les jeunes qui n'attendaient que ça. Sur un bureau, je posais mon carton ; à l'intérieur, perruques, quelques éléments de costume, des accessoires. Mon but n'était pas de les ridiculiser, mais de leur apprendre totalement à sortir d'eux-même. En règle générale, je ne récitais pas stupidement des leçons à l'oral en attendant bêtement que les élèves copient des mots qu'ils n'intégraient pas ; non, j'aimais pousser les élèves dans leurs retranchements, leur apprendre ce qu'était le jeu d'acteur, le vrai, pas ce qu'on en apprend dans les livres. Pour ce cours, j'avais choisi de ne pas sélectionner une oeuvre théâtrale ; j'allais en profiter pour les initier à l'improvisation.
Le temps de tout préparer, et ça y est, l'heure était venue. Constatant avec joie -les pauvres agneaux- qu'à la place des traditionnelles chaises de cours, c'étaient ici des fauteuils de théâtre qui les attendaient, quelques étudiants entrèrent -je savais qu'ils n'étaient pas nombreux, l'option théâtre étant négligée dans de nombreuses filières, mais tout de même ! C'était dommage, le théâtre ayant permis en tout temps de se cultiver, d'apprendre à se connaître et à prendre confiance en soi. Je les saluais brièvement, d'un sourire, me passait une main hasardeuse dans une coupe de cheveux qui l'était tout autant, puis commençais. "Bien. Vous êtes tous là ? Ca fait vraiment pas des masses, tant mieux, on aura une ambiance encore plus intimiste." Quelques rires. Je répondais d'un bref rictus. "J'imagine bien que l'option théâtre n'est pas votre préférée, que vous auriez préféré la supprimer de la filière, et tout le tintouin. Mais ça, mes petits potes, c'est parce que vous avez jamais eu théâtre avec l'impresario Lovingblow." Une pause. Plusieurs ricanements. "Riez, riez, on est là pour ça après tout. Je ne veux pas vous faire subir ce qui s'apparenterait pour vous à des heures de torture comme avec mes collègues des potions et de la métamorphose, non, je veux vous apprendre à vous délivrer de vous-même." Ca y est, je les perdais, ils s'emmerdaient très clairement. Je fis quelques gestes de la main, les réveillant, hurlant presque. "Je veux qu'à la fin de l'année, vous puissiez penser que le théâtre avec le terriblement sexy professeur Lovingblow vous aura réellement apporté quelques bases et une confiance incroyable en vous." Un clin d'oeil appuyé à une étudiante, elle pouffa. "Nous commencerons la comédie, si j'ose dire, dès aujourd'hui. Mesdames et messieurs, veuillez me rejoindre sur la scène. Ne vous inquiétez pas, on l'a nettoyé il y a peu." Chacun d'entre eux obtempéra, et vinrent sur scène ; je fus surpris par la parité ; il n'y avait là que des visages blasés, mais étonnamment, autant de blasés mâles que femelles ; enfin bon, bientôt tous se précipiteraient dans cette salle avec plaisir. Me balladant devant eux, leur souriant, je continuais. "A partir de maintenant, je veux que vous oubliiez totalement qui vous êtes. Je veux que vous soyez des gens sans caractère, sans apparence, sans histoire. Allez, concentrez-vous, vous n'êtes pas bêtes comme des trolls, je sais que vous en êtes capable." Je marquais un temps de pause, mon regard se promenant sur chacun d'eux ; qui, ici, pourrait être une future star ? "Bien. Très bien même. A présent, vous allez tous commencer à jouer. Et quand je dis jouer, je n'entends pas "jouer" comme vous le faisiez avant. Non. Je veux que vous créiez tous un nouveau personnage, que vous vous l'appropriiez et que jusqu'à la fin des deux heures qui nous sont imparties, vous soyez ce personnage. Me suis-je bien fait comprendre ?" Quelques murmures dans la salle. " C'était de la rhétorique, cela n'attend aucune réponse. Bien. A présent, chacun votre tour, vous allez vous présenter. Lâchez-vous tous, bougez, soyez vivants, bon de Dieu !" A nouveau, mon regard se promena sur le groupe qui me faisait face.
"Toi, là, tu commences."
Aujourd'hui, nous allions travailler sur le changement de personnalité, la façon de glisser dans la peau d'un nouveau personnage en oubliant, l'espace de quelques heures,
ce qui faisait de nous un être à part entière ; le cours porterait sur la façon de devenir un Autre.
J'arrivais devant la porte une demie-heure avant que le cours ne commence : de quoi me laisser le temps de préparer la salle. D'un geste de baguette magique -comprenez-moi, j'avais les mains prises-, j'ouvrais la serrure. La salle était plutôt vaste, faite de bois, et je l'organisais à ma manière : je formais une scène, sur le centre, de quoi faire jouer un peu les jeunes qui n'attendaient que ça. Sur un bureau, je posais mon carton ; à l'intérieur, perruques, quelques éléments de costume, des accessoires. Mon but n'était pas de les ridiculiser, mais de leur apprendre totalement à sortir d'eux-même. En règle générale, je ne récitais pas stupidement des leçons à l'oral en attendant bêtement que les élèves copient des mots qu'ils n'intégraient pas ; non, j'aimais pousser les élèves dans leurs retranchements, leur apprendre ce qu'était le jeu d'acteur, le vrai, pas ce qu'on en apprend dans les livres. Pour ce cours, j'avais choisi de ne pas sélectionner une oeuvre théâtrale ; j'allais en profiter pour les initier à l'improvisation.
Le temps de tout préparer, et ça y est, l'heure était venue. Constatant avec joie -les pauvres agneaux- qu'à la place des traditionnelles chaises de cours, c'étaient ici des fauteuils de théâtre qui les attendaient, quelques étudiants entrèrent -je savais qu'ils n'étaient pas nombreux, l'option théâtre étant négligée dans de nombreuses filières, mais tout de même ! C'était dommage, le théâtre ayant permis en tout temps de se cultiver, d'apprendre à se connaître et à prendre confiance en soi. Je les saluais brièvement, d'un sourire, me passait une main hasardeuse dans une coupe de cheveux qui l'était tout autant, puis commençais. "Bien. Vous êtes tous là ? Ca fait vraiment pas des masses, tant mieux, on aura une ambiance encore plus intimiste." Quelques rires. Je répondais d'un bref rictus. "J'imagine bien que l'option théâtre n'est pas votre préférée, que vous auriez préféré la supprimer de la filière, et tout le tintouin. Mais ça, mes petits potes, c'est parce que vous avez jamais eu théâtre avec l'impresario Lovingblow." Une pause. Plusieurs ricanements. "Riez, riez, on est là pour ça après tout. Je ne veux pas vous faire subir ce qui s'apparenterait pour vous à des heures de torture comme avec mes collègues des potions et de la métamorphose, non, je veux vous apprendre à vous délivrer de vous-même." Ca y est, je les perdais, ils s'emmerdaient très clairement. Je fis quelques gestes de la main, les réveillant, hurlant presque. "Je veux qu'à la fin de l'année, vous puissiez penser que le théâtre avec le terriblement sexy professeur Lovingblow vous aura réellement apporté quelques bases et une confiance incroyable en vous." Un clin d'oeil appuyé à une étudiante, elle pouffa. "Nous commencerons la comédie, si j'ose dire, dès aujourd'hui. Mesdames et messieurs, veuillez me rejoindre sur la scène. Ne vous inquiétez pas, on l'a nettoyé il y a peu." Chacun d'entre eux obtempéra, et vinrent sur scène ; je fus surpris par la parité ; il n'y avait là que des visages blasés, mais étonnamment, autant de blasés mâles que femelles ; enfin bon, bientôt tous se précipiteraient dans cette salle avec plaisir. Me balladant devant eux, leur souriant, je continuais. "A partir de maintenant, je veux que vous oubliiez totalement qui vous êtes. Je veux que vous soyez des gens sans caractère, sans apparence, sans histoire. Allez, concentrez-vous, vous n'êtes pas bêtes comme des trolls, je sais que vous en êtes capable." Je marquais un temps de pause, mon regard se promenant sur chacun d'eux ; qui, ici, pourrait être une future star ? "Bien. Très bien même. A présent, vous allez tous commencer à jouer. Et quand je dis jouer, je n'entends pas "jouer" comme vous le faisiez avant. Non. Je veux que vous créiez tous un nouveau personnage, que vous vous l'appropriiez et que jusqu'à la fin des deux heures qui nous sont imparties, vous soyez ce personnage. Me suis-je bien fait comprendre ?" Quelques murmures dans la salle. " C'était de la rhétorique, cela n'attend aucune réponse. Bien. A présent, chacun votre tour, vous allez vous présenter. Lâchez-vous tous, bougez, soyez vivants, bon de Dieu !" A nouveau, mon regard se promena sur le groupe qui me faisait face.
"Toi, là, tu commences."
La "didascalie" de votre prof préféré : bienvenue dans le cours de théâtre, mes poussins. Lâchez-vous, laissez libre cours à votre créativité, on est là pour s'éclater avant tout ! N'hésitez pas à communiquer avec votre sublime enseignant en cas de question, et bon cours à vous !
- InvitéInvité
Re: [Cours #1 de Théâtre] Acte un - Devenir un Autre. (open)
Mar 29 Aoû 2017 - 0:57
[Cours de théâtre] Acte 1 - Devenir un autre
ft. les participants
On y était… Le premier cours de l’année… Je poussai un profond soupir tandis que je sentais la pression monter en moi. J’avais de la chance, c’était un cours que j’adorais. Même si… Même si j’aurais préféré commencer par la danse, le théâtre me convenait tout à fait. Ce n’était pas comme si j’avais dû commencer par une de mes options facultatives, comme… sortilèges, par exemple… Au moins, avec théâtre, j’étais sûre et certaine de ne pas tomber sur Malcom… Je pourrai me lâcher tranquillement comme ça. Enfin… En étais-je bien sûre ? Le connaissant, il était tout à fait capable de s’inscrire à une option juste pour me faire chier. Certes, nous avions une année d’écart. Mais j’imaginais les cours de danse, musique et théâtre comme dénués de niveau scolaire. Que ce serait plus, pour la danse et la musique, en fonction du niveau de l’élève. Allez non… Il ne me ferait pas ça… Pas juste pour m’embêter… Je poussai un soupir en quittant la chambre que je partageais avec Kristina, la sœur de Gideon, et pris la direction de la Grande salle pour mon premier petit déjeuner hungcalfien. Jusque là, ça ne me changeait pas beaucoup de Poudlard, même si je n’étais pour l’instant pas très à mon aise chez les violets. Après, ça ne faisait qu’une nuit, certes… Mais j’avais tellement espéré que je serais chez les Summerbee, avec Holly, avec Autumn, avec Elwin et même avec Matthew… Mais comme moi, ce dernier avait été envoyé dans une autre maison. Et même pas la même que moi. Pour les repères, c’était un peu loupé.
Assise à la table du petit déjeuner, je regardai malgré moi dans la salle si j’apercevais celui que je voulais éviter à tout prix. Non mais qu’est-ce qu’il me prend, au juste ? Je secouai la tête, dépitée par moi-même et baissai le nez sur mon petit déjeuner que je m’empressai d’avaler avant de quitter la salle et de me mettre en quête de la salle de théâtre. J’avais beau m’être un peu promenée dans l’université pendant l’été, histoire de découvrir un peu les lieux, mais mon exploration s’était arrêtée à la salle de danse et à ma rencontre avec Malcom. Après, c’était chamboulée que j’étais retournée jusqu’à ma tente avant de repartir au manoir familial où j’avais passé quelques jours avant de revenir au camp d’été. Mais je n’avais pas recommencé à explorer. Il me fallut, donc, prendre mon courage à deux mains pour demander où se trouvait la salle de théâtre. « Hein ? Il y a des cours de théâtre à Hungcalf ? » Okay… Ca s’annonçait bien… Finalement, ce fut la troisième personne à qui je demandais qui me répondit : « Suis-moi ! J’y vais aussi ! Tu vas voir, Lovingblow, il est fun ! »
Je finis, donc, par arriver à bon port et par découvrir une salle de théâtre. Même si j’avais l’habitude de la magie, je devais bien admettre que cela me faisait toujours autant d’effet. Je m’arrêtais sur le pas de la porte, regardai le couloir, l’intérieur à nouveau, le couloir, l’intérieur… et finis par esquisser un sourire. C’était comme les tentes : cela semblait petit de l’extérieur alors qu’en fait, c’était très grand à l’intérieur. J’allai m’installer dans l’une des premières rangées, à un endroit où j’avais une bonne vue. Comme mon nouvel enseignant, je me rendis compte qu’il n’y avait pas grand monde dans la salle. Mais ça me convenait, au fond, surtout lorsque mes suppositions sur virent confirmées : Malcim MacNaughton ne faisait pas partie des élèves du cours de théâtre. Je pouvais respirer et profiter à fond de ces deux heures, et tout oublier, aussi… Je poussai un petit soupir d’aise alors que l‘enseignant soulignait le côté intimiste de l’ambiance dans la salle de théâtre. Je pouffai légèrement parce que la salle en question n’avait rien d’intimiste. Je fronçai ensuite les sourcils lorsqu’il avança que nous n’étions pas forcément là par choix. J’avais envie de prendre la parole, mais je n’étais pas sur scène. Là, dans le fauteuil, j’étais moi : la Grace pleine de complexes. La Grace qui ne s’assumait pas et qui se cachait. Je savais que, dès que je devrai monter et jouer, ce serait différent. Que je serai alors rayonnante. En tout cas, moi, je n’aurais pas aimé supprimer cette matière de ma filière… Au contraire. Si je pouvais n’avoir que danse, théâtre et musique en matières principales… Cela me conviendrait tout à fait. Mais musique n’était pour moi qu’une option facultative, de même que SACM et sortilèges. La littérature était ma troisième matière. Une matière que j’aurais prise en option, de toute façon. J’avais pris SACM, aussi parce que j’adorais les animaux et les sortilèges… J’avais failli changer de matière, au cours de l’été. Prendre histoire de la magie à la place, suite au voyage en Italie. En vérité, j’hésitais encore et envisageais d’aller voir le doyen. Peut-être que ce serait mieux, même si, contrairement aux sortilèges ça n’avait rien à voir du tout avec la danse, ou le théâtre. A moins que, finalement, je ne suive pas SACM… Ou j’en restais à mes premiers choix. Je ne savais pas.
En entendant des rires, je me rendis compte que j’avais déconnecté du début du cours et je me giflai mentalement pour me remettre dedans. Je m’empressai de recoller les wagons, alors qu’il se désignait lui-même comme sexy, et pouffai de nouveau avant de rougir lorsqu’il me fit un clin d’œil appuyé… et pouffai de plus belle. Heureusement, il décida d’entrer dans le vif du sujet et de nous faire commencer la pratique. Tant mieux. La pratique, c’était ce que je préférais. Là où ma sœur était meilleure en théorie, moi, c’était plus la pratique. Je m’empressai donc de monter sur scène avec mes camarades lorsqu’il nous y invita et laissai le sol de bois et ses promesses s’emparer de moi. Un sourire naquit sur mes lèvres, sans que je puisse le retenir. Ca y est… J’étais bien. Mes soucis s’envolaient pour quelques instants. J’étais toute à l’exercice qu’il allait nous donner. Je fermai les yeux, commençant par les exercices de respiration dont j’avais l’habitude, tout en écoutant les consignes qu’il distribuait. Et puis, tout à coup, le silence. Il venait de désigner quelqu’un pour commencer, mais personne ne se bougeait. Prise d’une intuition, je rouvris les yeux et regardai autour de moi, puis vers lui. C’était bien ça… C’était moi qu’il désignait. Gloups… « On présente notre personnage, c’est ça ? » demandai-je, pour être sûre. Lorsqu’il confirma, j’avalais ma salive et m’approchai de la caisse pleine d’accessoires. Je pris une perruque de cheveux bruns coupés au carré, avec une frange, un boa et tournai le dos à tout le monde le temps de me préparer, le temps de laisser le personnage monter en moi.
Et puis je leur fis face, le visage grave avant de prendre la parole d’une voix qui était la mienne sans être la mienne, comme à chaque fois que je faisais du théâtre, d’ailleurs… « Moi, c’est Peneloppe. Mais on me connait sous le nom de Diamond Girl. Je suis danseuse dans un cabaret. » Ce fut plus fort que moi, j’esquissai deux petits pas de danse dont un pas chassé pour appuyer mes dires. « J’aime ce que je fais. Mais… Je n’aime pas le regard que les hommes posent sur moi, parfois, lorsque je suis sur scène. Comme si… Comme s’ils me déshabillaient du regard. Comme s’ils imaginaient ce que je serais capable de faire… Ailleurs… » En parlant, je m’étais approchée d’un garçon et, tenant le boa qui était autour de mon cou, je passai la main sous son menton. « Pourtant, les règles sont simples, au cabaret… On regard, mais on ne touche pas… » Passant devant quelqu’un d’autre, je fis « non non » du doigt avant de revenir au milieu de la scène. « Mais la danse, c’est ma vie ! Et puis… Ce n’est pas comme si je savais faire autre chose de mes dix doigts… » conclus-je en agitant les doigts en question et en riant de façon espiègle. Je n’aurais su dire si j’avais remplis l’exercice comme il fallait, mais j’enlevai mes accessoires et les remis dans la caisse avant de retourner au milieu des autres, les joues en feu.
Assise à la table du petit déjeuner, je regardai malgré moi dans la salle si j’apercevais celui que je voulais éviter à tout prix. Non mais qu’est-ce qu’il me prend, au juste ? Je secouai la tête, dépitée par moi-même et baissai le nez sur mon petit déjeuner que je m’empressai d’avaler avant de quitter la salle et de me mettre en quête de la salle de théâtre. J’avais beau m’être un peu promenée dans l’université pendant l’été, histoire de découvrir un peu les lieux, mais mon exploration s’était arrêtée à la salle de danse et à ma rencontre avec Malcom. Après, c’était chamboulée que j’étais retournée jusqu’à ma tente avant de repartir au manoir familial où j’avais passé quelques jours avant de revenir au camp d’été. Mais je n’avais pas recommencé à explorer. Il me fallut, donc, prendre mon courage à deux mains pour demander où se trouvait la salle de théâtre. « Hein ? Il y a des cours de théâtre à Hungcalf ? » Okay… Ca s’annonçait bien… Finalement, ce fut la troisième personne à qui je demandais qui me répondit : « Suis-moi ! J’y vais aussi ! Tu vas voir, Lovingblow, il est fun ! »
Je finis, donc, par arriver à bon port et par découvrir une salle de théâtre. Même si j’avais l’habitude de la magie, je devais bien admettre que cela me faisait toujours autant d’effet. Je m’arrêtais sur le pas de la porte, regardai le couloir, l’intérieur à nouveau, le couloir, l’intérieur… et finis par esquisser un sourire. C’était comme les tentes : cela semblait petit de l’extérieur alors qu’en fait, c’était très grand à l’intérieur. J’allai m’installer dans l’une des premières rangées, à un endroit où j’avais une bonne vue. Comme mon nouvel enseignant, je me rendis compte qu’il n’y avait pas grand monde dans la salle. Mais ça me convenait, au fond, surtout lorsque mes suppositions sur virent confirmées : Malcim MacNaughton ne faisait pas partie des élèves du cours de théâtre. Je pouvais respirer et profiter à fond de ces deux heures, et tout oublier, aussi… Je poussai un petit soupir d’aise alors que l‘enseignant soulignait le côté intimiste de l’ambiance dans la salle de théâtre. Je pouffai légèrement parce que la salle en question n’avait rien d’intimiste. Je fronçai ensuite les sourcils lorsqu’il avança que nous n’étions pas forcément là par choix. J’avais envie de prendre la parole, mais je n’étais pas sur scène. Là, dans le fauteuil, j’étais moi : la Grace pleine de complexes. La Grace qui ne s’assumait pas et qui se cachait. Je savais que, dès que je devrai monter et jouer, ce serait différent. Que je serai alors rayonnante. En tout cas, moi, je n’aurais pas aimé supprimer cette matière de ma filière… Au contraire. Si je pouvais n’avoir que danse, théâtre et musique en matières principales… Cela me conviendrait tout à fait. Mais musique n’était pour moi qu’une option facultative, de même que SACM et sortilèges. La littérature était ma troisième matière. Une matière que j’aurais prise en option, de toute façon. J’avais pris SACM, aussi parce que j’adorais les animaux et les sortilèges… J’avais failli changer de matière, au cours de l’été. Prendre histoire de la magie à la place, suite au voyage en Italie. En vérité, j’hésitais encore et envisageais d’aller voir le doyen. Peut-être que ce serait mieux, même si, contrairement aux sortilèges ça n’avait rien à voir du tout avec la danse, ou le théâtre. A moins que, finalement, je ne suive pas SACM… Ou j’en restais à mes premiers choix. Je ne savais pas.
En entendant des rires, je me rendis compte que j’avais déconnecté du début du cours et je me giflai mentalement pour me remettre dedans. Je m’empressai de recoller les wagons, alors qu’il se désignait lui-même comme sexy, et pouffai de nouveau avant de rougir lorsqu’il me fit un clin d’œil appuyé… et pouffai de plus belle. Heureusement, il décida d’entrer dans le vif du sujet et de nous faire commencer la pratique. Tant mieux. La pratique, c’était ce que je préférais. Là où ma sœur était meilleure en théorie, moi, c’était plus la pratique. Je m’empressai donc de monter sur scène avec mes camarades lorsqu’il nous y invita et laissai le sol de bois et ses promesses s’emparer de moi. Un sourire naquit sur mes lèvres, sans que je puisse le retenir. Ca y est… J’étais bien. Mes soucis s’envolaient pour quelques instants. J’étais toute à l’exercice qu’il allait nous donner. Je fermai les yeux, commençant par les exercices de respiration dont j’avais l’habitude, tout en écoutant les consignes qu’il distribuait. Et puis, tout à coup, le silence. Il venait de désigner quelqu’un pour commencer, mais personne ne se bougeait. Prise d’une intuition, je rouvris les yeux et regardai autour de moi, puis vers lui. C’était bien ça… C’était moi qu’il désignait. Gloups… « On présente notre personnage, c’est ça ? » demandai-je, pour être sûre. Lorsqu’il confirma, j’avalais ma salive et m’approchai de la caisse pleine d’accessoires. Je pris une perruque de cheveux bruns coupés au carré, avec une frange, un boa et tournai le dos à tout le monde le temps de me préparer, le temps de laisser le personnage monter en moi.
Et puis je leur fis face, le visage grave avant de prendre la parole d’une voix qui était la mienne sans être la mienne, comme à chaque fois que je faisais du théâtre, d’ailleurs… « Moi, c’est Peneloppe. Mais on me connait sous le nom de Diamond Girl. Je suis danseuse dans un cabaret. » Ce fut plus fort que moi, j’esquissai deux petits pas de danse dont un pas chassé pour appuyer mes dires. « J’aime ce que je fais. Mais… Je n’aime pas le regard que les hommes posent sur moi, parfois, lorsque je suis sur scène. Comme si… Comme s’ils me déshabillaient du regard. Comme s’ils imaginaient ce que je serais capable de faire… Ailleurs… » En parlant, je m’étais approchée d’un garçon et, tenant le boa qui était autour de mon cou, je passai la main sous son menton. « Pourtant, les règles sont simples, au cabaret… On regard, mais on ne touche pas… » Passant devant quelqu’un d’autre, je fis « non non » du doigt avant de revenir au milieu de la scène. « Mais la danse, c’est ma vie ! Et puis… Ce n’est pas comme si je savais faire autre chose de mes dix doigts… » conclus-je en agitant les doigts en question et en riant de façon espiègle. Je n’aurais su dire si j’avais remplis l’exercice comme il fallait, mais j’enlevai mes accessoires et les remis dans la caisse avant de retourner au milieu des autres, les joues en feu.
- Spoiler:
- oups... désolée pour le pavé!
- InvitéInvité
Re: [Cours #1 de Théâtre] Acte un - Devenir un Autre. (open)
Mar 29 Aoû 2017 - 14:25
(c) Nyyx | Never Utopia
Je vis l’élève -ma mémoire semblait la désigner comme Grace de Launay, une première année souriante- aller vers le carton d’accessoires. Une perruque et un boa plus tard, elle s’approcha de nous, l’air confiant, avant de présenter son personnage d’une voix différente de celle qu’elle avait employée, quelques secondes avant, pour me faire répéter la consigne. La démarche chaloupée, les mots rauques, pour peu, on aurait pu réellement la prendre pour une danseuse de cabaret. Elle alla même aguicher les garçons, se laissant totalement aller. Je ne pus retenir un sourire de contentement ; à défaut d’un grand nombre d’élèves, j’avais au moins la chance d’avoir de très bons comédiens. Une fois sa géniale prestation achevée, Grace alla reposer les accessoires sur la chaise, puis revint vers nous, les joues rosées. Je l’applaudis alors avec ferveur, et bientôt les autres me suivirent, certains plus par obligation que par envie.
« C’était brillant, miss de Launay. Réellement. Continuez comme ça et l’Optimal sera à vous en fin d’année ! » lui lançais-je, tandis qu’elle rougissait toujours plus. « Quand à vous, prenez-en de la graine. Je me doute que la plupart de vous ont le cœur qui bat la chamade, mais vu la couleur des joues de notre vedette, croyez-moi que ce n’est rien. Bon, miss de Launay, je ne me répéterais pas, c’était formidable, incroyable, et d’autres mots me manquent, mais il ne faut pas que vous vous reposiez sur vos lauriers. Passons donc à un autre exercice, voulez-vous ? Grace, allez à droite de la scène. Quand aux autres, allez tous à gauche, ou au fond, enfin peu importe, mais dispersez-vous ! Oui, voilà, parfait. » Je repris ma respiration, essoufflée par cette tirade sans fin que j’avais lancé. « Bien. Très bien. A présent, Grace, retournez donc prendre cette perruque qui, soit dit en passant, vous sied à merveille. Vous êtes toute mimi avec. » Un clin d’œil, un bref rire, elle sembla encore plus gênée. Je m’étais promis de tous les ouvrir au monde avant la fin de l’année, afin d’éviter de toujours mettre le feu à leurs joues. Il n’y avait pourtant aucune ambiguïté, du moins pour moi, mais cela mettait toujours mal à l’aise les étudiants en début d’année… Après, ils s’y habituaient et cela leur plaisait. « Et, on n’oublie pas le boa non plus. Voilà, c’est extra. A présent, ladies and gentlemen, je vais vous demander de vous mettre en situation. Nous sommes dans un cabaret, les années soixante, le numéro vient de se terminer, et notre formidable danseuse est descendue de scène pour aller s’abreuver un peu, épuisée par cette chorégraphie, si je puis dire. » Un à un, je les désignais, chacun semblant manquer quelques battements de cœur quand mes doigts les désignaient. « Excellent. J’espère que vous avez tous compris. On évite les anachronismes. Toi, là, tu seras un barman un peu lourd. Quand à toi, la jolie demoiselle, tu seras une amie de cette vedette. Les autres, vous n’êtes que de simples clients, faites semblant de boire, de vous divertir, voire même de vous amuser, mettez-moi donc un foutu sourire sur vos visages ! Je veux que l’on ressente l’éclate totale, lâchez-vous, riez, profitez-en, vous échappez à Campbell et à Shern, enfin du moins, vous échappez aux prises de notes, aux heures passées assis sur une chaise à attendre… Enfin, je n’ai rien dis. Mes confrères sont excellents dans leur milieu eux aussi, je ne doute pas que vous vous plaisez dans leurs cours mais… Je veux que vous puissiez atteindre le nirvana dans cette salle à chaque cours, je veux que cela vous plaise, qu’on fasse un véritable ballet de mots ! » J’étais à bout de souffle, j'avais chaud, je transpirais et mes cheveux me tombaient dans les yeux. J’allais donc retirer ma veste beige, la posais sur la chaise des accessoires, me passais une main dans les cheveux, puis me retirais au fond de la scène. Là, je recommençais un nouveau discours, de façon à les motiver toujours plus. « Ceux qui seront excellents aujourd’hui auront le privilège de rentrer dans mes bonnes grâces… Et croyez-moi, ça vaut le coup, rien que pour un O ou un EE aux exams finaux. Le théâtre est là pour cultiver votre audace, votre créativité et votre confiance en vous. Je veux voir un groupe uni, fier, avant la fin de l’année. Vous n’êtes pas plus bêtes qu’un autre, alors je vais vous demander de vous lâcher un peu, le temps de deux heures, et on fera même une pause plus tôt si vous êtes vraiment bons. » Quelques sourires revinrent sur les visages. Moi-même, j’en laissais échapper un après cette constatation heureuse -les élèves redevenaient peu à peu animés, vivant, quittant leur coquille amorphe, peut-être parviendrais-je réellement à les transformer ?
Me tournant vers Grace, qui semblait attendre son heure avec impatience -ça sentait le sang vélane à plein nez, cette affaire-, je lui fis un dernier clin d’œil et un sourire, histoire de la motiver un peu. « Allez miss de Launay, faites-moi revenir une Blue Diamond plus féline que jamais. Je compte sur vous ! » Et la scène recommença.
« C’était brillant, miss de Launay. Réellement. Continuez comme ça et l’Optimal sera à vous en fin d’année ! » lui lançais-je, tandis qu’elle rougissait toujours plus. « Quand à vous, prenez-en de la graine. Je me doute que la plupart de vous ont le cœur qui bat la chamade, mais vu la couleur des joues de notre vedette, croyez-moi que ce n’est rien. Bon, miss de Launay, je ne me répéterais pas, c’était formidable, incroyable, et d’autres mots me manquent, mais il ne faut pas que vous vous reposiez sur vos lauriers. Passons donc à un autre exercice, voulez-vous ? Grace, allez à droite de la scène. Quand aux autres, allez tous à gauche, ou au fond, enfin peu importe, mais dispersez-vous ! Oui, voilà, parfait. » Je repris ma respiration, essoufflée par cette tirade sans fin que j’avais lancé. « Bien. Très bien. A présent, Grace, retournez donc prendre cette perruque qui, soit dit en passant, vous sied à merveille. Vous êtes toute mimi avec. » Un clin d’œil, un bref rire, elle sembla encore plus gênée. Je m’étais promis de tous les ouvrir au monde avant la fin de l’année, afin d’éviter de toujours mettre le feu à leurs joues. Il n’y avait pourtant aucune ambiguïté, du moins pour moi, mais cela mettait toujours mal à l’aise les étudiants en début d’année… Après, ils s’y habituaient et cela leur plaisait. « Et, on n’oublie pas le boa non plus. Voilà, c’est extra. A présent, ladies and gentlemen, je vais vous demander de vous mettre en situation. Nous sommes dans un cabaret, les années soixante, le numéro vient de se terminer, et notre formidable danseuse est descendue de scène pour aller s’abreuver un peu, épuisée par cette chorégraphie, si je puis dire. » Un à un, je les désignais, chacun semblant manquer quelques battements de cœur quand mes doigts les désignaient. « Excellent. J’espère que vous avez tous compris. On évite les anachronismes. Toi, là, tu seras un barman un peu lourd. Quand à toi, la jolie demoiselle, tu seras une amie de cette vedette. Les autres, vous n’êtes que de simples clients, faites semblant de boire, de vous divertir, voire même de vous amuser, mettez-moi donc un foutu sourire sur vos visages ! Je veux que l’on ressente l’éclate totale, lâchez-vous, riez, profitez-en, vous échappez à Campbell et à Shern, enfin du moins, vous échappez aux prises de notes, aux heures passées assis sur une chaise à attendre… Enfin, je n’ai rien dis. Mes confrères sont excellents dans leur milieu eux aussi, je ne doute pas que vous vous plaisez dans leurs cours mais… Je veux que vous puissiez atteindre le nirvana dans cette salle à chaque cours, je veux que cela vous plaise, qu’on fasse un véritable ballet de mots ! » J’étais à bout de souffle, j'avais chaud, je transpirais et mes cheveux me tombaient dans les yeux. J’allais donc retirer ma veste beige, la posais sur la chaise des accessoires, me passais une main dans les cheveux, puis me retirais au fond de la scène. Là, je recommençais un nouveau discours, de façon à les motiver toujours plus. « Ceux qui seront excellents aujourd’hui auront le privilège de rentrer dans mes bonnes grâces… Et croyez-moi, ça vaut le coup, rien que pour un O ou un EE aux exams finaux. Le théâtre est là pour cultiver votre audace, votre créativité et votre confiance en vous. Je veux voir un groupe uni, fier, avant la fin de l’année. Vous n’êtes pas plus bêtes qu’un autre, alors je vais vous demander de vous lâcher un peu, le temps de deux heures, et on fera même une pause plus tôt si vous êtes vraiment bons. » Quelques sourires revinrent sur les visages. Moi-même, j’en laissais échapper un après cette constatation heureuse -les élèves redevenaient peu à peu animés, vivant, quittant leur coquille amorphe, peut-être parviendrais-je réellement à les transformer ?
Me tournant vers Grace, qui semblait attendre son heure avec impatience -ça sentait le sang vélane à plein nez, cette affaire-, je lui fis un dernier clin d’œil et un sourire, histoire de la motiver un peu. « Allez miss de Launay, faites-moi revenir une Blue Diamond plus féline que jamais. Je compte sur vous ! » Et la scène recommença.
La "didascalie" de votre prof préféré : Allez, là je veux voir au minimum trois réponses avant de continuer le cours... On attend les élèves de théâtre, mais vu leur nombre, tout autre intervenant peut être le bienvenue, mister Lovingblow accueille tout le monde les bras ouverts
- InvitéInvité
Re: [Cours #1 de Théâtre] Acte un - Devenir un Autre. (open)
Sam 2 Sep 2017 - 16:06
Charlie rebouche sa bouteille d'encre et soupire. Elle ne sait même pas pourquoi elle prend la peine de donner quelques nouvelles à ses parents. Si ils ont à peu près compris le concept du cours de Sortilèges, quand elle leur parle de Métamorphose elle récolte invariablement la même réaction : "Mais c'est la même chose ma chérie !". Elle a abandonné l'idée de leur parler du cours de Défense Contre les Forces du Mal, qui leur avait juste donné envie de la retirer de Poudlard lors de sa première année. L'idée même qu'il existe des "forces du mal" suffit à faire dresser leurs cheveux sur la tête et à leur donner envie de crier au scandale. Elle a déjà eu toutes les peines du monde à leur expliquer que non, personne ne l'attend au détour d'un couloir pour lui jeter un sort, pas la peine de recommencer. Potions, Vol, Soin aux Créatures Magiques ... Pas la peine de s'engager sur la pente glissante. Moins ils en savent, mieux c'est. Mais en attendant elle n'a rien d'autre à faire : la plupart des étudiants sont en cours, et Charlie bénéficie exceptionnellement de temps libre. Quand elle pense que Coronis a cours de Divination, et que Cordy est en Histoire de la Magie ... Elle devrait probablement s'avancer dans ses devoirs, mais Sully n'est pas là et elle estime qu'elle a le droit de s'octroyer une heure ou deux de détente. Elle ira à la poste moldue d'Inverness demain pour sa lettre. Au moins, ça évitera à sa mère de désinfecter toute la maison après le passage du hibou.
Elle sort de la salle commune avec l'idée de se rendre dans les jardins suspendus, histoire d'être tranquille pour finir son livre. En ce moment, c'est MacBeth qui lui tient compagnie. Elle n'a pas l'habitude de lire des pièces de théâtre, mais durant l'été précédent, elle a été subjuguée par l'histoire sombre de la tragédie. Curieuse de nature, elle s'est donc attaquée à ce monument de la littérature anglaise.
À peine sortie de la salle commune, son livre à la main, elle remarque Coronis qui erre dans les couloirs du troisième étage. Qu'est-ce qu'elle fout là ? Charlie l'ignore. Elle est pourtant certaine que sa colocataire a double cours de Divination en ce moment. Son cours a dû être annulé, songe-t-elle. Parfait ! Elle va lui proposer d'aller voler un peu. Elle regarde sa colocataire, qui d'un air décidé franchit la porte. Merde, il faut qu'elle la rattrape maintenant. Rejoignant la salle au pas de course, elle ouvre la porte à la volée.« Eh Coronis, si t'es dispo tu veux pas .. Oh. » La salle est occupée. F*ck. Pardon pour la grossièreté. Un petit groupe d'élèves est éparpillé aux quatre coins de la salle, et une fille qui lui semble très jeune -sûrement une première année- se tient au milieu de la scène, une perruque sur la tête et un boa en plume reposant nonchalamment sur son épaule. Ce n'est que lorsqu'elle remarque le professeur, pourtant bien en évidence au centre de la pièce lui-aussi qu'elle comprend qu'elle a dérangé une classe en plein cours. Contrite, elle rougit un peu mais tente de ne pas se laisser démonter. « Euh ... Bonjour. » Elle lance un regard interrogateur à Coronis, qui se tient elle aussi non loin de la porte, et remarque son faux air innocent. Elle a probablement fait exprès pour faire passer le temps. Si t'existais pas, il faudrait t'inventer sérieux, songe-t-elle. « Tu apprends à lire l'avenir dans les plumes roses maintenant ? » lui glisse-t-elle à l'oreille, désignant d'un signe de tête ce qui semble être l'actrice principale de la scène qui se déroule.
Indécise, elle se tient là, sur la défensive, prête à se glisser au dehors dès que l'attention ce sera détournée des deux jeunes filles. MacBeth et sa lady risquent de devoir attendre un peu ...
- InvitéInvité
Re: [Cours #1 de Théâtre] Acte un - Devenir un Autre. (open)
Sam 2 Sep 2017 - 19:55
T’avais appris qu’il y avait un nouveau prof pour le cours de théâtre et t’avais immédiatement eu une idée. Non pas que tu veuilles te moquer de lui, mais tu comptais passer deux bonnes heures de rigolade dans un cours pas forcément à ton goût. Mais qui sait, peut-être que ça te plairait. T’en avais parlé avec Bartemius et Leonard. C’était quelque chose qui ne se ratait pas une telle occasion de s’amuser. Aller dans un cours auquel on ne participait pas quelques jours après la rentrée pour profiter de l’arrivée d’un nouveau professeur, ce n’était pas tous les jours que c’était possible. Alors t’avais pris un semblant de parchemin, quelques plumes au cas où, t’avais appris quelques répliques complètement nulles d’un bouquin pour gamin et t’avais pris la direction du cours.
C’était l’art de la mise en scène ce prof. Franchement, tu comptais bien te marrer ici. Ton regard se pose sur les quelques – rares – élèves présents et tu souris. « Salut mini Holly ! » Tu t’assoies à côté de la sœur d’Holly, soit l’ex de ton meilleur ami avec un grand sourire. Tu sais qu’elle déteste que tu l’appelles comme ça, mais t’en as strictement rien à faire. Elle doit se douter que tu n’es pas vraiment ici pour suivre le cours mais bon, elle saura se taire, tu n’en doutes pas. A moins que le théâtre ne compte vraiment pour elle. Premier exercice. Dis donc, il ne trainait pas le bougre. Maintenant, alors que t’attendais toujours tes potes qui ne semblaient pas vouloir te faire le plaisir de te sauver de cette classe, tu priais pour ne pas être interrogé, pas tout de suite. Que quelqu’un d’autre passe avant toi. Bon, tu t’en serais sorti à peu près, tu ne doutais pas de tes capacités à faire de pitre devant une salle mais tout de même. Tu sens son regard qui glisse sur toi avant de s’arrêter sur elle. Ta voisine. Tu la regardes se lever. « Bon courage. » Sourire moqueur pour celle qui doit au final bien s’en moquer d’avoir été interrogée dans un premier temps. Franchement, t’as envie de te pendre. Certains sont tellement barrés dans cette classe, t’as rarement vu ça.
Tu regardes autour, tu te marres en les voyant tous en train de stresser les imbéciles. Et pour quoi ? Ouais pourquoi ? Tu te le demandes bien ! Tu éclates de rire alors que tu la vois avec sa perruque et son boa. Mais où avait-elle cherché un truc pareil. Et puis tu comprends qu’elle n’était pas trop à son aise. C’est rouge comme une pivoine mais sous les remarques positives du professeur qu’elle revient s’installer dans le groupe. « Eh ben, tu nous avais caché tes talents. » Yeux rieurs. Le cours continue. T’es désigné pour faire un consommateur, client du cabaret. « Vous auriez pu amener de l’alcool, on aurait mieux été dans notre rôle ! » Quelques rires parmi les étudiants, parmi ceux qui te connaissent ou les fêtards, pour les autres on repassera. Mais ça s’arrête bien vite, qu’ils sont studieux. Tu commences alors à jouer ton rôle de client. Tu commences par offrir un verre à ta voisine, autant allier l’utile et l’agréable, elle était franchement pas mal. Bon, payer un faux verre, c’était moins classe qu’un vrai, mais ça pouvait être un sacré premier contact.
C’est alors qu’il y a du bruit à l’entrée et tu reconnais des camarades de maison. Alors que le professeur se tourne vers elle, dos à vous tu en profites pour faire des grands gestes. Qu’elles vous rejoignent, alors ce serait parfait et au moins tu aurais des camarades, tes deux traitres de potes Outlaws t’ayant abandonné.
- InvitéInvité
Re: [Cours #1 de Théâtre] Acte un - Devenir un Autre. (open)
Sam 2 Sep 2017 - 22:39
[Cours de théâtre] Acte 1 - Devenir un autre
ft. les participants
Je pensais faire ma petite improvisation et que ça serait tout… Que ça serait au suivant et qu’éventuellement, après le tour de classe, le prof choisirait une impro pour broder dessus. Mais non. A priori, je l’avais grandement impressionné, ce qui en cet instant ne me mettait pas forcément à l’aise. Déjà parce que je n’aimais pas sortir du lot – le comble pour une future artiste – mais ensuite parce que du coup, il ne laissait pas du tout aux autres la chance de montrer ce qu’ils savaient faire. Pourtant, d’un côté, c’était flatteur, j’en avais conscience. Mais même si j’adorais le théâtre, si dans la petite troupe dont je faisais partie en dehors de Poudlard avant, j’aimais obtenir les premiers rôles, je n’aimais pas cette mise en avant comme ça. Je ne pus, donc, m’empêcher de rougir lorsque le professeur Lovingblow m’assaillit sous les compliments. Je ne savais même plus où me mettre et finis par aller me réfugier près de Cormac, espérant qu’il pourrait me dissimuler à la vue des autres étudiants pour qu’ils ne me prennent pas en grippe dès le premier cours. Parce que pour moi, c’était indubitablement ce qui risquait d’arriver s’il continuait à m’encenser comme ça. Surtout que je n’étais qu’en première année… « Eh ben, tu nous avais caché tes talents. » « Je ne dirais pas que je les ai cachés… Mais je ne les ai pas étalés, quoi… » répondis-je à Cormac dans un murmure, sans m’étendre sur le pourquoi du comment je n’avais rien affiché jusque là.
Heureusement, il enchaina rapidement sur une mise en situation, même si nous restions dans mon univers de cabaret, avec moi en danseuse vedette. Mais au moins, j’avais des consignes à suivre à présent, et c’était plus facile. J’allais donc rapidement récupérer perruque et boa, rougissant de gêne sous le compliment du professeur concernant ladite perruque. Je cachai mes longues mèches blondes à l’intérieur à l’aide d’un chignon, même si je n’avais rien pour l’attacher, mais cela tenait néanmoins plutôt bien, et remis le boa autour de mon cou alors qu’il mettait tout le monde en place et distribuait les rôles, indiquant ce qu’il attendait de tout un chacun, moi y compris. J’allais me mettre à ma place, en profitant de mon déplacement pour me remettre à nouveau dans mon personnage tandis que Cormac, toujours lui, lançait une petite pique sur l’absence d’alcool pour jouer les clients d’un cabaret des années soixante. Je levai les yeux au ciel dans l’ombre avant de commencer à me déplacer pour m’approcher de celui qui devait jouer le barman, tout en adressant un sourire à celle qui devait jouer le rôle de mon amie. L’un des élèves, dans son rôle de client un eu trop zélé tendit la main vers moi comme pour me toucher, ou glisser un billet dans mes vêtements et je donnai une légère tape sur sa main, dans le rôle de Blue Diamond. « On regarde on ne t…. » commençai-je avant de m’interrompre alors qu’un éclat de voix retentit en provenance de l’entrée. Je me figeai net avant de rougir de plus belle. Ca aurait pu être pire, comme interruption. Il aurait pu s’agir d’un certain Ethelred… Mais je n’étais, quand même, pas aussi à l’aise dans mes baskets que quelques instants avant lorsque je jouais la comédie.
Heureusement, il enchaina rapidement sur une mise en situation, même si nous restions dans mon univers de cabaret, avec moi en danseuse vedette. Mais au moins, j’avais des consignes à suivre à présent, et c’était plus facile. J’allais donc rapidement récupérer perruque et boa, rougissant de gêne sous le compliment du professeur concernant ladite perruque. Je cachai mes longues mèches blondes à l’intérieur à l’aide d’un chignon, même si je n’avais rien pour l’attacher, mais cela tenait néanmoins plutôt bien, et remis le boa autour de mon cou alors qu’il mettait tout le monde en place et distribuait les rôles, indiquant ce qu’il attendait de tout un chacun, moi y compris. J’allais me mettre à ma place, en profitant de mon déplacement pour me remettre à nouveau dans mon personnage tandis que Cormac, toujours lui, lançait une petite pique sur l’absence d’alcool pour jouer les clients d’un cabaret des années soixante. Je levai les yeux au ciel dans l’ombre avant de commencer à me déplacer pour m’approcher de celui qui devait jouer le barman, tout en adressant un sourire à celle qui devait jouer le rôle de mon amie. L’un des élèves, dans son rôle de client un eu trop zélé tendit la main vers moi comme pour me toucher, ou glisser un billet dans mes vêtements et je donnai une légère tape sur sa main, dans le rôle de Blue Diamond. « On regarde on ne t…. » commençai-je avant de m’interrompre alors qu’un éclat de voix retentit en provenance de l’entrée. Je me figeai net avant de rougir de plus belle. Ca aurait pu être pire, comme interruption. Il aurait pu s’agir d’un certain Ethelred… Mais je n’étais, quand même, pas aussi à l’aise dans mes baskets que quelques instants avant lorsque je jouais la comédie.
- InvitéInvité
Re: [Cours #1 de Théâtre] Acte un - Devenir un Autre. (open)
Mer 6 Sep 2017 - 13:25
(c) Nyyx | Never Utopia
Tout s’était parfaitement déroulé, pendant quelques minutes, tous purent imaginer se trouver réellement dans un cabaret ; le charme du troquet fut rompu par l’arrivée bruyante de quelques élèves -des Wright à tous les coups ! L’air chaleureux, chose que nombre de professeurs n’auraient pas eu face à un manque de discipline comme celui-ci, Othello alla à elles. Au nombre de deux, il se souvenait en effet les avoir déjà croisé alors qu’elles se rendaient dans la salle commune de leur maison -c’était donc une hypothèse validée. Le visage de la brune lui évoqua quelque chose de mystérieux sans qu’il put dire de quoi il s’agissait. Il les poussa un peu de la main, les menant droit sur scène. « Bon et bien mesdemoiselles, pour sécher vos cours, vous n’auriez pas pu choisir mieux ! » Un éclat de rire de la part des autres. « Quand à vous Cormac... » Il connaissait le nom de cet élève et pour cause ; c’était un sujet de discussion récurrent en salle des profs. « Si vous tenez tant que ça à boire dans cette salle, je vous laisse organiser le banquet de fin d’année, celui qui suit notre représentation annuelle… Il y aura du vin, et je vous laisse le choix des autres boissons, vous avez l’air spécialiste. » Rien de moqueur dans sa voix, c’était un ton presque paternel, accompagné d’un sourire flamboyant. La salle s’était remplie ; l’arrivée de ces turbulentes étudiantes avait amené un peu de vie mais coupé l’ambiance. Othello, face au mutisme soudain de tous ses élèves, improvisa en direct live un nouvel exercice. « Bien. Grace, vous pouvez aller vous asseoir, vous en avez fait suffisamment pour aujourd’hui… A moins que vous ne vouliez continuer ? Quand aux autres, formez des duos, je vous prie. Très bien, rapprochez-vous tous… Parfait. Nous avons quelques couples formés, donc. Je vais, comme d’ordinaire, effectuer un compte à rebours ; une fois celui-ci écoulé, je veux que vous organisiez une improvisation totale en cinq minutes, sur un sujet qui vous tient à cœur, ou non. Un seul mot d’ordre : un des membres du duo doit pleurer à un moment ou l’autre… Et on veut y croire ! Miss de Launay sera, le temps d’une trentaine de minutes, membre du jury. Cette mini représentation ne doit pas durer moins de trois minutes. Vous avez en votre possession tous les accessoires de votre choix, un simple Accio suffira à résoudre vos soucis de mise en scène. Bien. Trois… Deux… Un… Improvisez ! »
Le professeur Lovingblow alla s’asseoir, un peu plus loin. Les duos s’étaient formés à une vitesse remarquable, et cela lui faisait chaud au cœur de voir des jeunes ainsi créer une histoire à partir de quelques consignes, somme toute plutôt maigres. Il faillit se relever pour leur donner plus d’indications, pour les orienter davantage vers l’improvisation idéale ; il se retint. Il fallait leur laisser le temps de se préparer, laisser leur esprit se déchaîner, laisser les idées germer en leur intérieur… Cela donnerait forcément quelque chose, et peu importait la qualité ; ce qui comptait c’était l’effort de création qu’ils effectuaient, et la volonté de dévoiler une facette de soi devant des inconnus ; car improviser était dévoiler une partie de soi-même, une situation n’est jamais inventée à partir de rien, tout est un habile mélange de souvenirs, d’envies, de caractère, de désirs inaccomplis, quelque chose qui venait tout bonnement de leur for intérieur, quelque chose qui naissait de leurs histoires mêlées. Othello aurait volontiers participé à l’exercice, rejoignant ainsi un duo ; il s’était contenu en se disant qu’être spectateur, pour une fois, serait sans doute plus agréable aux yeux des acteurs en herbe.
Il pensa à ses futurs cours, se rappela avoir sélectionné une pièce, enfin plusieurs, qu’ils soumettraient à un vote à ses élèves ; le but final étant de faire jouer cette pièce, et pourquoi pas d’initier quelques-uns parmi eux aux outils de la mise en scène, aux règles de jeu en public, et aux lois muettes du théâtre qu’il ne fallait en aucun cas enfreindre ; elles étaient, comme toute règle, établies depuis des siècles, et mieux valait ne pas déroger aux traditions.
« Plus que deux minutes de préparation ! » Un sourire carnivore ; il allait adorer ce cours, c’était sûr.
Le professeur Lovingblow alla s’asseoir, un peu plus loin. Les duos s’étaient formés à une vitesse remarquable, et cela lui faisait chaud au cœur de voir des jeunes ainsi créer une histoire à partir de quelques consignes, somme toute plutôt maigres. Il faillit se relever pour leur donner plus d’indications, pour les orienter davantage vers l’improvisation idéale ; il se retint. Il fallait leur laisser le temps de se préparer, laisser leur esprit se déchaîner, laisser les idées germer en leur intérieur… Cela donnerait forcément quelque chose, et peu importait la qualité ; ce qui comptait c’était l’effort de création qu’ils effectuaient, et la volonté de dévoiler une facette de soi devant des inconnus ; car improviser était dévoiler une partie de soi-même, une situation n’est jamais inventée à partir de rien, tout est un habile mélange de souvenirs, d’envies, de caractère, de désirs inaccomplis, quelque chose qui venait tout bonnement de leur for intérieur, quelque chose qui naissait de leurs histoires mêlées. Othello aurait volontiers participé à l’exercice, rejoignant ainsi un duo ; il s’était contenu en se disant qu’être spectateur, pour une fois, serait sans doute plus agréable aux yeux des acteurs en herbe.
Il pensa à ses futurs cours, se rappela avoir sélectionné une pièce, enfin plusieurs, qu’ils soumettraient à un vote à ses élèves ; le but final étant de faire jouer cette pièce, et pourquoi pas d’initier quelques-uns parmi eux aux outils de la mise en scène, aux règles de jeu en public, et aux lois muettes du théâtre qu’il ne fallait en aucun cas enfreindre ; elles étaient, comme toute règle, établies depuis des siècles, et mieux valait ne pas déroger aux traditions.
« Plus que deux minutes de préparation ! » Un sourire carnivore ; il allait adorer ce cours, c’était sûr.
La "didascalie" de votre prof préféré : Que de monde, dites-moi ! Et on attend encore de nouveaux arrivants... C'est juste parfait, lâchez vous, et je mets en place le système des duos, qui sera permanent dans ce cours et les autres... Vous ne changerez donc jamais de partenaire, et ce pour le meilleur comme pour le pire. Indiquez moi juste à la fin de vos copies le nom de votre acolyte, et je le noterais ici, pour simple rappel.
- Code:
[i]NOM ELEVE UN[/i] [b]-[/b] [i]NOM ELEVE DEUX[/i]
DUOS :
@Alix Arsenault - @Cormac Fitzalan-Howard
- InvitéInvité
Re: [Cours #1 de Théâtre] Acte un - Devenir un Autre. (open)
Mar 3 Oct 2017 - 13:57
Alors que tu es confortablement installée dans un des fauteuils de ta salle commune, ton regard se pose sur l'horloge murale, située en face de toi, et tu te rends compte de l'heure. Tu n'as plus que dix minutes avant le début de ton cours de théâtre, tu sais, celui que tu as choisi fin août, au moment des inscriptions. Tu ne regrettes pas ton choix, d'autant plus que ton cousin adoré, Othello Lovingblow, est professeur de ce cours. Affolée, tu te précipites sur tes affaires, que tu n'as heureusement pas apportées dans ta chambre, et les fourre dans ton sac un peu au hasard. De toute façon, tu n'as plus le temps pour te montrer ordonnée. Tu vérifies d'un coup d’œil que tout est bien en place avant de te ruer sur la porte et de dévaler les escaliers à une vitesse folle. Il ne te reste plus que six bonnes minutes pour faire le trajet. Autant dire que tu ne peux pas te permettre de traîner en route. Allez, un bon sprint ne te fera pas de mal, tu as besoin de te remettre au sport.
Les couloirs se succèdent pendant ta course et c'est à peine si tu prêtes attention à ta route. Tu manques deux fois de te tromper de direction. Heureusement pour toi, tu parviens à ne pas te perdre dans l'immensité des lieux. Quelques minutes après la sonnerie et le début de la reprise des cours, tu te présentes devant la porte de la salle de théâtre, un peu embêtée. Tu n'as pas vraiment envie de te faire remarquer, encore moins lorsqu'il s'agit d'un membre de ta famille. Tu ne sais pas vraiment qui sera présent dans la pièce mais tu espères que tu pourras faire des rencontres et que l'ambiance te plaira. Tu connais ton cousin, il a toujours su se montrer imaginatif en matière de divertissements. Il te l'a bien prouvé lors de vos dernières retrouvailles, pendant la hung'pride d'août.
Tu finis par toquer à la porte, un peu stressée malgré tout. Si tu aimes être au centre de l'attention lors de soirées ou dans les couloirs, quand il s'agit des cours, tu préfères te faire discrète et studieuse. Tu finis par hausser les épaules, reprendre un peu de courage et ouvrir la porte. Tu ne t'attardes pas sous les regards des personnes présentes et files t'asseoir à une place libre. Ton regard papillonne sur chacun des participants et tu souris, parce que tu trouves certaines personnes très à ton goût, comme ce Cormac dont tu entends le nom par l'intermédiaire d'Othello ou encore cette beauté brune qui te fait face. Ton regard s'égare encore et ton sourire s'élargit. Tes yeux sont fixés sur une petite blonde. Grace de Launay. Tu n'as pas oublié. Votre ancienne amitié, arrêtée à la puberté. Vos chemins se sont séparés. Tu es devenue populaire et séductrice, tandis qu'elle restait dans ses vêtements informes et franchement pas esthétiques. Même si elle restait prude et chaste, elle aurait quand même pu mieux s'habiller pour ne pas te faire honte.
Tu bats des paupières pour chasser tes anciens souvenirs et esquisse un sourire gêné. Tu as envie de revenir vers elle mais tu ne sais pas trop comment faire. Vos relations sont particulièrement houleuses depuis plusieurs années et tu regrettes cet état de fait. Elle te manque, ta Grace, à qui tu disais tout sans exception. Tu baisses les yeux quelques secondes, le temps de reprendre une certaine contenance, et tu reportes ton attention sur ton cousin, professeur de théâtre. Ce choix de filière pour enseigner lui correspond à la perfection. Tu le sens épanoui et ça te rend joyeuse. Après son discours, tu cherches des yeux un binôme sans trop savoir avec qui te placer. Ton choix se porte finalement sur ce Cormac et tu t'avances calmement, sûre de toi.
|
|