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C'est parti pour une nouvelle année [Ceilynn]
Jeu 31 Aoû 2017 - 1:09
Qui dit fin des vacances dit rentrée universitaire en sixième année. J'aime énormément mon cursus mais je dois bien reconnaître que quitter le farniente n'est pas une partie de plaisir. Dans quelques jours, je vais devoir me lever aux aurores, revivre des journées routinières et bosser comme une dingue. Je ne suis pas particulièrement pressée de retrouver cette vie-là. Adieu les grasse-matinées, la possibilité de flemmarder tout le temps et la détente permanente. J'aimais beaucoup cette liberté.
En ce jour, je m'ennuie. Je suis seule dans la salle commune. Je pourrais bien aller me promener ou marcher sans but dans les couloirs pour faire passer le temps, m'occuper un tant soit peu mais à quoi bon ? Il pleut et je n'ai pas envie de ressembler à un chien mouillé, bien que le sort de mes cheveux ne me préoccupe pas particulièrement. Il faudrait que je déballe mes affaires mais la paresse s'est emparée de mon corps. Je suis allongée sur mon lit, tout simplement. Mes yeux se ferment tous seuls. Je n'arrive pas à lutter. Tant pis si ce n'est pas l'heure de dormir. Morphée m'accueille avec volupté dans ses bras et je serais bien sotte d'y résister.
Je finis par me réveiller, complètement embrumée. Je ne sais pas exactement l'heure qu'il est, ni combien de temps j'ai dormi. Je reste assise quelques minutes, le temps que l'effet disparaisse, mais ce dernier s'accroche à moi comme une puce sur le dos d'un chien. Je finis par quitter la chaleur douillette de mont lit pour m'asperger d'eau le visage. Si ça, ça ne me réveille pas, je ne sais plus quoi faire pour me remettre d'aplomb. Mes affaires ne vont pas se ranger toutes seules, même si je pourrais facilement leur adresser un sort. Ça irait certainement plus vite mais je n'aurais alors plus rien pour m'occuper.
Je me lève enfin et ouvre ma valise. Mon rangement traîne en longueur. Je n'ai pas envie de finir trop vite et de me retrouver à nouveau désœuvrée. J'en viens à espérer que des gens finiront par me déranger dans mon activité fort intéressante. Je ne supporte plus ma solitude, moi qui d'habitude ne dit jamais non pour me promener en solo, même de seulement quelques jours. Je pousse un soupir une fois la besogne terminée et me plonge dans un de mes bouquins préférés. Je ne trouve rien de mieux que la lecture pour faire passer les heures en accéléré. Si seulement quelqu'un venait me sauver...
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Re: C'est parti pour une nouvelle année [Ceilynn]
Jeu 31 Aoû 2017 - 10:49
C'est parti pour une nouvelle année
Le compte à rebours avant la fin a commencé...
ft. Louise de la Vallière && Ceilynn Fraser
Ces dix derniers jours, ça avait été pour moi des vacances bien méritées, en compagnie de tous les membres de la tribu Fraser/Fawley. Les sorciers, comme les moldus. Si on comptait uniquement les cousins sorciers, nous étions déjà une bonne quinzaine. Mais en rajoutant les non sorciers… Disons que heureusement que nous vivions dans une ferme fortifiée qui avait tout d’un manoir. Mais ça n’empêchait pas qu’il fallait parfois planter les tentes… Heureusement, les Fraser moldus avaient l’habitude de la magie. Pour eux, c’était devenu parfaitement normal. Cela n’empêchait pas que lorsqu’ils arrivaient, ils écarquillaient des yeux ronds comme des billes. Mais ils commençaient à connaître. Cependant, pendant ces dix jours, nous utilisions le moins de magie visible possible devant eux. Disons que… C’étaient surtout les tentes qu’il fallait planter parce qu’à 40, même dans un manoir, ça devenait compliqué… Et puis c’était l’occasion de revenir aux sources, aux racines de la famille et de jouer à des jeux normaux Pas de quidditch dans les airs quand les moldus de la famille étaient là. Mais avec eux, un Quidditch moldu avec, simplement, le souaffle et deux autres balles classiques en guise de cognard, où, quand on se faisait toucher, on restait « figé » pendant 2 minutes. Et croyez-moi, deux minutes sans bouger quand on courait partout sur le terrain, c’était à la fois très long et très court… Mais c’était chouette, et c’était une façon pour nous de les faire rentrer dans notre monde. Et surtout, c’était l’occasion de faire participer ceux qui n’aimaient normalement pas le Quidditch pour une raison X ou Y. Tout ça pour dire que je m’étais ressourcée, au cours de ces derniers jours, et que j’étais particulièrement heureuse de la nouvelle : Orion nous rejoignait à Hungcalf. Le clan Fraser s’agrandissait, même s’il portait le nom de son père. J’avais été contente de le retrouver à cette occasion, et lui avais promis de lui passer mes cours de septième année et de lui donner un coup de main si besoin pour réviser. Quant à moi, c’était la 8e année qui commençait. Le début de la fin. Mon stage s’était terminé juste avant mon départ dans ma famille, avec un contrat étudiant pour bosser à la clinique vétérinaire des animaux magiques et moldus tous les samedis – hors matches de l’université. J’étais particulièrement enthousiaste à cette idée. J’avais tellement aimé mon stage que j’avais grand hâte d’être à mon premier samedi de travail. Mais je ne recommençais qu’en octobre. Ils avaient voulu me laisser le temps de m’adapter au rythme de la 8e année d’études.
Je poussai un soupir en posant mes valises sur mon lit, dans la chambre que je partageais depuis plusieurs années maintenant avec Louise et Alexine. D’ailleurs, la première était déjà là, entrain de lire sur son lit et je ne pus m’empêcher de sourire. Etait-ce moi, ou elle avait l’air de particulièrement se faire chier avec ce bouquin ? « Il parle de quoi ce livre ? » demandai-je en commençant à ouvrir mes bagages. Si je les avais déplacées à l’aide du mobilicorpus – ça allait plus vite et c’était plus léger – j’aimais autant les défaire à la main. Un petit côté maniaque que j’avais pris de ma mère. « Comment s’est passé ton été, au fait ? » Je passai pour l’instant sous silence l’absence de la troisième membre de notre chambrée, préférant ne pas tout de suite assaillir Louise de questions, et, à la place, continuais de remplir mes placards. « Home, sweet home… » dis-je à mi-voix pour moi-même. Au final, je n’avais pas passé tant de temps que ça dans le petit studio que j’avais loué à Inverness pour l’été. On pouvait même dire qu’après l’agression dont j’avais été sauvée par notre future professeure de DCFM, j’avais vite préféré revenir ici. Mais tout de même. Je me rendais compte qu’en sept ans, Hungcalf était devenue ma maison et je me demandais comment je me sentirais dans deux ans, lorsque je débuterai ma dernière année d’études. Mais ce n’était pas le moment d’y penser…
Je poussai un soupir en posant mes valises sur mon lit, dans la chambre que je partageais depuis plusieurs années maintenant avec Louise et Alexine. D’ailleurs, la première était déjà là, entrain de lire sur son lit et je ne pus m’empêcher de sourire. Etait-ce moi, ou elle avait l’air de particulièrement se faire chier avec ce bouquin ? « Il parle de quoi ce livre ? » demandai-je en commençant à ouvrir mes bagages. Si je les avais déplacées à l’aide du mobilicorpus – ça allait plus vite et c’était plus léger – j’aimais autant les défaire à la main. Un petit côté maniaque que j’avais pris de ma mère. « Comment s’est passé ton été, au fait ? » Je passai pour l’instant sous silence l’absence de la troisième membre de notre chambrée, préférant ne pas tout de suite assaillir Louise de questions, et, à la place, continuais de remplir mes placards. « Home, sweet home… » dis-je à mi-voix pour moi-même. Au final, je n’avais pas passé tant de temps que ça dans le petit studio que j’avais loué à Inverness pour l’été. On pouvait même dire qu’après l’agression dont j’avais été sauvée par notre future professeure de DCFM, j’avais vite préféré revenir ici. Mais tout de même. Je me rendais compte qu’en sept ans, Hungcalf était devenue ma maison et je me demandais comment je me sentirais dans deux ans, lorsque je débuterai ma dernière année d’études. Mais ce n’était pas le moment d’y penser…
© ECK
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Re: C'est parti pour une nouvelle année [Ceilynn]
Jeu 31 Aoû 2017 - 20:43
Je suis plongée dans un bouquin qui, au final, ne m'a pas enchantée plus que ça. Peut-être est-ce parce que je ne suis pas vraiment concentrée. Je m'apprête à le reposer quand j'entends une voix familière s'adresser à moi. « Il parle de quoi ce livre ? » Je réponds machinalement, sans prendre la peine de savoir qui me parle. « Oh, c'est un bouquin sur l'art de savoir réaliser une belle décoration. Tu sais comment je suis. » Petit rire. Je finis par relever la tête. Ce n'est pas possible. Je dois rêver. Ceilynn est là. Je pose un peu brutalement le livre sur la table la plus proche et me précipite sur elle. Elle m'a manqué. Terriblement. Je ne dis pas que mon été s'est mal passé, vu que j'ai pu passer un peu de temps avec Cormac. Le reste du temps, je l'ai passé dans la famille de ma mère ou ici. Ça ne change pas vraiment de d'habitude. J'ai coupé tout contact avec mon père de toute façon.
Je serre la coloc de mon cœur contre moi quelques minutes et la relâche. Je ne tiens pas vraiment à ce qu'elle meure d’étouffement, la pauvre. Je dois la laisser ranger ses affaires et m'occuper des miennes. « Comment s’est passé ton été, au fait ? » Je m'arrête quelques secondes avant de rejoindre mon coin. Elle a touché une corde sensible mais je ne dois pas le montrer. Elle connaît une partie de moi, ça suffit bien. Je l'apprécie énormément mais je tiens à garder un minimum d'intimité. « La routine. J'ai passé toutes mes vacances chez ma famille maternelle. Tu sais, celle qui vit en France et ne pratique pas la magie. Ma baguette est restée rangée dans ma valise, bien cachée au fond. Ils sont toujours aussi chaleureux et accueillants. » Je m'interromps un instant, le temps de pouvoir ranger quelques vêtements. « Je suis aussi allée un peu chez Cormac. Il m'a invitée pour un weekend. C'était sympa. » Nouvelle pause.
Je relève la tête, observant quelques minutes Ceilynn continuer son rangement « Et toi ? Comment se sont déroulées tes vacances ? » avant de reprendre mon activité là où je l'avais arrêtée, dans l'attente d'une réponse de ma colocataire. Nous sommes toutes les deux occupées mais ce n'est pas ça qui m'empêchera de discuter avec elle. Étonnée par l'absence de réponse de la jolie blonde, je relève la tête. Ma colocataire est toujours plongée dans ses affaires. « Ceilynn ? » Je décide de laisser passer. Peut-être n'a t-elle pas envie de parler pour le moment.
Mes affaires rejoignent le placard qui leur est dédié, puis mes affaires de cours connaissent le même sort sur une bibliothèque créée par mes soins. Je soupire de soulagement. La corvée est enfin finie. Je me dirige vers mon amie et tente de la distraire. « J'ai des gâteaux. Je sais que tu adores ça. » Je ne sais plus quoi faire mais je n'ai pas envie de l'ennuyer plus que ça. Je décide de retourner à mon livre quand une illumination surgit. « Au fait, tu sais qui est la prochaine colocataire, toi ? » La curiosité me harcèle, maintenant. Je me demande bien qui ça peut être, si elle est extravertie ou non, quelles matières elle a, si on va bien s'entendre... Je connais bien Ceilynn à présent et je sais que nos caractères s'accordent plutôt bien mais en ce qui concerne la nouvelle venue, c'est une réelle inconnue qui me saute aux yeux.
Sans compter le fait que dit sixième année, dit encore plus de travail. J'aime mon cursus, je l'adore à la folie mais je vais devoir trouver une méthode d'organisation – et de travail – suffisamment bien calculée pour me permettre d'avoir un peu de temps pour moi et passer du temps avec mes amis, dont Cormac et Cordélia. J'espère pouvoir les voir autant qu'avant. Ils sont comme la prunelle de mes yeux, sans eux je ne suis rien.
Je serre la coloc de mon cœur contre moi quelques minutes et la relâche. Je ne tiens pas vraiment à ce qu'elle meure d’étouffement, la pauvre. Je dois la laisser ranger ses affaires et m'occuper des miennes. « Comment s’est passé ton été, au fait ? » Je m'arrête quelques secondes avant de rejoindre mon coin. Elle a touché une corde sensible mais je ne dois pas le montrer. Elle connaît une partie de moi, ça suffit bien. Je l'apprécie énormément mais je tiens à garder un minimum d'intimité. « La routine. J'ai passé toutes mes vacances chez ma famille maternelle. Tu sais, celle qui vit en France et ne pratique pas la magie. Ma baguette est restée rangée dans ma valise, bien cachée au fond. Ils sont toujours aussi chaleureux et accueillants. » Je m'interromps un instant, le temps de pouvoir ranger quelques vêtements. « Je suis aussi allée un peu chez Cormac. Il m'a invitée pour un weekend. C'était sympa. » Nouvelle pause.
Je relève la tête, observant quelques minutes Ceilynn continuer son rangement « Et toi ? Comment se sont déroulées tes vacances ? » avant de reprendre mon activité là où je l'avais arrêtée, dans l'attente d'une réponse de ma colocataire. Nous sommes toutes les deux occupées mais ce n'est pas ça qui m'empêchera de discuter avec elle. Étonnée par l'absence de réponse de la jolie blonde, je relève la tête. Ma colocataire est toujours plongée dans ses affaires. « Ceilynn ? » Je décide de laisser passer. Peut-être n'a t-elle pas envie de parler pour le moment.
Mes affaires rejoignent le placard qui leur est dédié, puis mes affaires de cours connaissent le même sort sur une bibliothèque créée par mes soins. Je soupire de soulagement. La corvée est enfin finie. Je me dirige vers mon amie et tente de la distraire. « J'ai des gâteaux. Je sais que tu adores ça. » Je ne sais plus quoi faire mais je n'ai pas envie de l'ennuyer plus que ça. Je décide de retourner à mon livre quand une illumination surgit. « Au fait, tu sais qui est la prochaine colocataire, toi ? » La curiosité me harcèle, maintenant. Je me demande bien qui ça peut être, si elle est extravertie ou non, quelles matières elle a, si on va bien s'entendre... Je connais bien Ceilynn à présent et je sais que nos caractères s'accordent plutôt bien mais en ce qui concerne la nouvelle venue, c'est une réelle inconnue qui me saute aux yeux.
Sans compter le fait que dit sixième année, dit encore plus de travail. J'aime mon cursus, je l'adore à la folie mais je vais devoir trouver une méthode d'organisation – et de travail – suffisamment bien calculée pour me permettre d'avoir un peu de temps pour moi et passer du temps avec mes amis, dont Cormac et Cordélia. J'espère pouvoir les voir autant qu'avant. Ils sont comme la prunelle de mes yeux, sans eux je ne suis rien.
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Re: C'est parti pour une nouvelle année [Ceilynn]
Ven 1 Sep 2017 - 21:38
C'est parti pour une nouvelle année
Le compte à rebours avant la fin a commencé...
ft. Louise de la Vallière && Ceilynn Fraser
Je haussai un sourcil lorsque Louise me répondit le sujet de son livre. Certes, elle était en architecture magique, mais je n’avais pas l’impression que l’ouvrage l’intéressait réellement. « Tu prends de l’avance pour la rentrée ? Ou c’est pour avoir des points supplémentaires ? » demandai-je en riant légèrement. Je ne me moquais pas, je la taquinais. Et puis même Louise riait… C’était plutôt bon signe, même si visiblement, elle ne s’était pas encore rendue compte que c’était moi, puisque lorsqu’elle s’en rendit compte, elle se jeta dans mes bras. « Quel accueil ! » m’exclamai-je en refermant mes bras autour d’elle. Elle m’avait manqué, mais je ne pensais pas lui avoir manqué à ce point. De moi-même, je ne serais pas forcément allée la prendre dans mes bras, mais c’était moi… En dehors de ma famille, je n’étais pas des masses démonstratrice. Alors qu’avec eux, je pouvais passer mon temps à les serrer contre moi. Peut-être parce que j’avais déjà été trahie en amour et en amitié. Malgré moi, mes pensées revinrent quelques années en arrière, à la fin de ma septième année à Poudlard, lorsque j’avais surpris Zach, avec lequel j’étais alors fiancée, au lit avec une de mes amies. Je m’empressai de chasser ces pensées alors que Louise me relâchait et se reculait quelque peu, et affichai un sourire joyeux sur mes lèvres en lui demandant comment s’était passé son été.
Comme elle s’était reculée, je pouvais m’attaquer à défaire mes bagages, ce qui était aussi bien. Je remarquai bien, néanmoins, qu’elle ne me répondait pas de suite, et pendant un instant, je levai la tête de mon ouvrage pour l’observer, attendant, presque figée qu’elle me dise ce qui la tracassait. Je ne la pressai pas, cependant, préférant la laisser parler à son rythme. Je savais pertinemment qu’il y avait des choses de son passé qu’elle ne m’avait pas dites. Comme je ne lui avais jamais parlé de ce qui avait provoqué ma rupture avec Zach. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’après trois ans de relation, j’avais mis un terme à mes fiançailles, qu’au fond, nous étions trop différents, que cela ne pouvait pas marcher. Mais elle avait bien vu, lorsqu’elle était arrivée à son tour à Hungcalf, que je ne me posais dans aucune relation. Que je me contentais de papillonner, de relation d’un soir en relation d’un soir. S’était-elle, néanmoins, rendue compte sur la fin de l’année qu’il n’y avait plus qu’Adrian ? Que nous sortions officiellement ensemble ? Je n’en étais pas certaine. Il fallait admettre que, si cela datait de la fête du printemps, j’étais restée discrète jusqu’à la fête de fin d’année, où il m’avait embrassée devant tout le monde, et… jusqu’à la fête improvisée chez les Ethelred, où, éméchée, je lui avais littéralement sauté au cou pour l’embrasser. Mais à ce moment là, de ce que je me souvenais, nous n’étions que quatre dans la salle commune : Adrian, Eliott – son meilleur ami et un de mes bons amis également – et Alekto. Cette dernière n’était peut-être pas la fille la plus sympathique du monde, mais j’étais, quand même, persuadée qu’elle avait un bon fond, quelque part.
Bref… Je revins à moi lorsque Louise prit la parole, m’expliquant qu’elle avait passé l’été dans la famille de sa mère. De nouveau, j’arquai un sourcil, sans commenter. Je m’étonnais toujours qu’elle ne parle que de sa famille maternelle, jamais paternelle. Je me demandais souvent si ses parents avaient divorcé, s’ils étaient en froid, si ses grands-parents paternels étaient toujours en vie, ou si, peut-être, ses parents n’avaient jamais été mariés et si son père n’avait pas voulu assumer un bébé. Tout était possible. Mais je ne la forcerai pas à parler. Tout ce que je pouvais lui dire, et que je lui avais d’ailleurs déjà dit c’était que j’étais là si elle avait besoin d’une oreille attentive. Mais je n’avais pas besoin de le lui rappeler encore. A la place, je profitai de son moment de silence pour dire simplement que : « C’est bien la famille ! C’est essentiel dans la vie ! » sans savoir que je risquai de toucher une corde ultrasensible. Mais déjà, elle enchainait qu’elle avait passé un week-end chez Cormac. De nouveau, j’arquais un sourcil lorsqu’elle conclut sur le fait que « c’était sympa. » « Sympa, hein ? » demandai-je, légèrement inquisitrice alors qu’elle faisait une nouvelle pause. Je savais qu’ils étaient très amis, tous les deux. Cormac était sans doute la personne au monde dont Louise était la plus proche et j’étais intimement persuadée qu’elle avait un petit truc pour le jeune homme. Il fallait avouer, aussi, que leur complicité me donnait réellement l’impression qu’il se passait quelque chose d’autre entre eux, quelque chose qu’ils n’étaient pas près d’admettre. Peut-être parce que Cormac avait déjà une copine ? Je me demandais, d’ailleurs, ce qu’il faisait avec elle tellement ils étaient différents l’un de l’autre. Elle avait beau être la cousine d’Adrian… Je secouai la tête, complètement déconnectée de ma conversation avec Louise. Leur couple, quand j’y pensais, me faisait un peu penser à celui que j’avais pu former avec Zacharias. Clairement pas la meilleure association qui soit. « Ceilynn ? » « Hein ? Pardon ? Tu disais ? » demandai-je, ne lui laissant d’autre choix que de me répéter sa question. « Ah ! Bah c’était cool… Epuisant, mais cool… J’ai pas mal bossé pour mon stage. D’ailleurs, ils m’ont proposé un job étudiant ! Je commence en octobre ! Ce sera le samedi uniquement, à l’exception des jours de match de Quidditch ! Sinon, quand j’avais un peu de temps libre, j’ai vu Adrian… » Je rougis légèrement à cette évocation qui ne me mettait pas forcément des plus à l’aise. Admettre que j’avais fini par craquer et que je m’étais investie dans un couple, ce n’était tellement pas naturel pour moi… Alors je me dépêchais d’enchainer : « Oh ! J’ai eu l’occasion de rencontrer celle qui devrait devenir notre nouvelle prof de DCFM ! Je sais pas si tu as suivi cette affaire ! La famille de tueurs à gage, je crois… Seule leur fille n’a pas été envoyée à Azkaban ! Bah c’est elle ! Elle est venue à mon secours dans une ruelle sombre un soir où j’avais fini mon stage super tard… Impressionnante ! Intimidante ! J’ai hâte de voir ce qu’elle vaut en prof ! Avec un peu de chance, elle viendra diriger le club de duel aussi ! Ca serait génial qu’on ait un prof pour nous chapeauter cette année ! » et voilà, je m’étais lancée. Je ris légèrement alors que mon amie s’approchait de moi et me proposait des gâteaux. « Si tu me prends par les sentiments… » dis-je en riant à nouveau alors qu’après m’avoir donné l’objet de mes désirs, elle retournait à son livre. Quelque chose cloche… songeai-je, abandonnant mes bagages éventrés sur mon lit pour m’approcher du sien. « Ce n’est pas Alexine, comme les années précédentes ? A moins qu’elle n’ait achevé son cursus, bien sûr… » répondis-je avant de m’asseoir à côté d’elle. « Il y a quelque chose qui te perturbe, Louise. Tu sais que tu peux me parler, si jamais… Il s’est passé quelque chose quand tu étais chez ta mère ? Ou chez Cormac ? » demandai-je en posant la main sur son genou. Je n’avais pas l’habitude d’insister comme ça, mais vraiment. Je pouvais deviner qu’il y avait quelque chose, et je n’aimais pas ça. Autant moi, je m’en moquais de ruminer pendant des heures, voire des jours, mais j’avais horreur lorsque cela arrivait aux personnes proches de moi.
Comme elle s’était reculée, je pouvais m’attaquer à défaire mes bagages, ce qui était aussi bien. Je remarquai bien, néanmoins, qu’elle ne me répondait pas de suite, et pendant un instant, je levai la tête de mon ouvrage pour l’observer, attendant, presque figée qu’elle me dise ce qui la tracassait. Je ne la pressai pas, cependant, préférant la laisser parler à son rythme. Je savais pertinemment qu’il y avait des choses de son passé qu’elle ne m’avait pas dites. Comme je ne lui avais jamais parlé de ce qui avait provoqué ma rupture avec Zach. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’après trois ans de relation, j’avais mis un terme à mes fiançailles, qu’au fond, nous étions trop différents, que cela ne pouvait pas marcher. Mais elle avait bien vu, lorsqu’elle était arrivée à son tour à Hungcalf, que je ne me posais dans aucune relation. Que je me contentais de papillonner, de relation d’un soir en relation d’un soir. S’était-elle, néanmoins, rendue compte sur la fin de l’année qu’il n’y avait plus qu’Adrian ? Que nous sortions officiellement ensemble ? Je n’en étais pas certaine. Il fallait admettre que, si cela datait de la fête du printemps, j’étais restée discrète jusqu’à la fête de fin d’année, où il m’avait embrassée devant tout le monde, et… jusqu’à la fête improvisée chez les Ethelred, où, éméchée, je lui avais littéralement sauté au cou pour l’embrasser. Mais à ce moment là, de ce que je me souvenais, nous n’étions que quatre dans la salle commune : Adrian, Eliott – son meilleur ami et un de mes bons amis également – et Alekto. Cette dernière n’était peut-être pas la fille la plus sympathique du monde, mais j’étais, quand même, persuadée qu’elle avait un bon fond, quelque part.
Bref… Je revins à moi lorsque Louise prit la parole, m’expliquant qu’elle avait passé l’été dans la famille de sa mère. De nouveau, j’arquai un sourcil, sans commenter. Je m’étonnais toujours qu’elle ne parle que de sa famille maternelle, jamais paternelle. Je me demandais souvent si ses parents avaient divorcé, s’ils étaient en froid, si ses grands-parents paternels étaient toujours en vie, ou si, peut-être, ses parents n’avaient jamais été mariés et si son père n’avait pas voulu assumer un bébé. Tout était possible. Mais je ne la forcerai pas à parler. Tout ce que je pouvais lui dire, et que je lui avais d’ailleurs déjà dit c’était que j’étais là si elle avait besoin d’une oreille attentive. Mais je n’avais pas besoin de le lui rappeler encore. A la place, je profitai de son moment de silence pour dire simplement que : « C’est bien la famille ! C’est essentiel dans la vie ! » sans savoir que je risquai de toucher une corde ultrasensible. Mais déjà, elle enchainait qu’elle avait passé un week-end chez Cormac. De nouveau, j’arquais un sourcil lorsqu’elle conclut sur le fait que « c’était sympa. » « Sympa, hein ? » demandai-je, légèrement inquisitrice alors qu’elle faisait une nouvelle pause. Je savais qu’ils étaient très amis, tous les deux. Cormac était sans doute la personne au monde dont Louise était la plus proche et j’étais intimement persuadée qu’elle avait un petit truc pour le jeune homme. Il fallait avouer, aussi, que leur complicité me donnait réellement l’impression qu’il se passait quelque chose d’autre entre eux, quelque chose qu’ils n’étaient pas près d’admettre. Peut-être parce que Cormac avait déjà une copine ? Je me demandais, d’ailleurs, ce qu’il faisait avec elle tellement ils étaient différents l’un de l’autre. Elle avait beau être la cousine d’Adrian… Je secouai la tête, complètement déconnectée de ma conversation avec Louise. Leur couple, quand j’y pensais, me faisait un peu penser à celui que j’avais pu former avec Zacharias. Clairement pas la meilleure association qui soit. « Ceilynn ? » « Hein ? Pardon ? Tu disais ? » demandai-je, ne lui laissant d’autre choix que de me répéter sa question. « Ah ! Bah c’était cool… Epuisant, mais cool… J’ai pas mal bossé pour mon stage. D’ailleurs, ils m’ont proposé un job étudiant ! Je commence en octobre ! Ce sera le samedi uniquement, à l’exception des jours de match de Quidditch ! Sinon, quand j’avais un peu de temps libre, j’ai vu Adrian… » Je rougis légèrement à cette évocation qui ne me mettait pas forcément des plus à l’aise. Admettre que j’avais fini par craquer et que je m’étais investie dans un couple, ce n’était tellement pas naturel pour moi… Alors je me dépêchais d’enchainer : « Oh ! J’ai eu l’occasion de rencontrer celle qui devrait devenir notre nouvelle prof de DCFM ! Je sais pas si tu as suivi cette affaire ! La famille de tueurs à gage, je crois… Seule leur fille n’a pas été envoyée à Azkaban ! Bah c’est elle ! Elle est venue à mon secours dans une ruelle sombre un soir où j’avais fini mon stage super tard… Impressionnante ! Intimidante ! J’ai hâte de voir ce qu’elle vaut en prof ! Avec un peu de chance, elle viendra diriger le club de duel aussi ! Ca serait génial qu’on ait un prof pour nous chapeauter cette année ! » et voilà, je m’étais lancée. Je ris légèrement alors que mon amie s’approchait de moi et me proposait des gâteaux. « Si tu me prends par les sentiments… » dis-je en riant à nouveau alors qu’après m’avoir donné l’objet de mes désirs, elle retournait à son livre. Quelque chose cloche… songeai-je, abandonnant mes bagages éventrés sur mon lit pour m’approcher du sien. « Ce n’est pas Alexine, comme les années précédentes ? A moins qu’elle n’ait achevé son cursus, bien sûr… » répondis-je avant de m’asseoir à côté d’elle. « Il y a quelque chose qui te perturbe, Louise. Tu sais que tu peux me parler, si jamais… Il s’est passé quelque chose quand tu étais chez ta mère ? Ou chez Cormac ? » demandai-je en posant la main sur son genou. Je n’avais pas l’habitude d’insister comme ça, mais vraiment. Je pouvais deviner qu’il y avait quelque chose, et je n’aimais pas ça. Autant moi, je m’en moquais de ruminer pendant des heures, voire des jours, mais j’avais horreur lorsque cela arrivait aux personnes proches de moi.
© ECK
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Re: C'est parti pour une nouvelle année [Ceilynn]
Jeu 14 Sep 2017 - 14:05
Je suis plongée depuis cinq heures depuis ce foutu bouquin et je ne m'en sors pas. Pour être tout à fait honnête, si Ceilynn n'était pas arrivée pour me sortir de cette situation, je ne sais pas ce que j'aurais fait. J'aurais certainement fini par balancer le manuel à l'autre bout de la chambre ou par la fenêtre. Je soupire et reporte mon attention sur ma colocataire. Elle a bien raison de se montrer sceptique quant à mon intérêt pour ce livre. « Tu prends de l’avance pour la rentrée ? Ou c’est pour avoir des points supplémentaires ? » Son rire emplit la pièce et me fait du bien. Je quitte ma chaise, pressée de mettre le plus de distance possible entre la table et moi, et m'étire en baillant. Bon dieu, j'ai presque l'impression d'être une grand-mère parce que, quand je me suis levée, mes articulations ont grincé. Il est plus que temps de me remettre à danser. J'adore ça et j'en fais depuis toute petite. Bon, j'avoue qu'au début je me coltinais ça plus par obligation que par réelle envie mais la passion est arrivée relativement rapidement.
Le classique, c'est franchement bien utile lorsqu'on veut se mettre à pratiquer un autre genre de danse, ce qui s'est révélé être mon cas. « Je prenais de l'avance pour la rentrée mais ce bouquin me donne juste envie de me tirer une balle. Quelle idée a eu l'auteur de se montrer aussi ronflant, je te jure ! Je ne te parle des termes, on se croirait sorti du 18e siècle. J'en suis même venue à espérer que quelqu'un m'interrompe. J'ai eu de la chance, tu es arrivée pile à ce moment-là. Je ne sais pas ce que j'aurais fait dans le cas contraire. Probablement jeter le bouquin à travers la chambre ou par la fenêtre. Tu me connais, tu sais que j'adore cette matière mais j'aurais fini par péter un plomb. » Je laisse Ceilynn ranger ses affaires et pars m'asseoir sur mon lit. « Je sais, je suis désolée. Je connais ton aversion pour les démonstrations affectives en dehors de ta famille mais tu m'as manqué, coloc. J'espère ne pas m'être montrée trop intrusive et ne pas t'avoir ennuyée. » Le sourire joyeux de Ceilynn me fait plaisir et m'amuse. On dirait qu'elle a passé un très bon été. Je suis contente pour elle, elle mérite. J'attends la suite de ses aventures mais elle me prend de court en me demandant comment s'étaient déroulées les miennes.
Je hausse les épaules, peu désireuse de m'étaler à ce sujet. Heureusement pour moi, elle n'insiste pas et se contente d'un laconique « C’est bien la famille ! C’est essentiel dans la vie ! » . Je sais que je peux compter sur elle si j'ai besoin de me confier à quelqu'un mais je ne me sens pas encore prête à tout déballer. Je la connais depuis plus de cinq ans et je lui fais entièrement confiance mais... je ne peux pas. Je me contente d'un bref « Tout à fait essentiel. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle. » avant d’enchaîner sur mon week-end avec Cormac. Un sourire en coin m'échappe lorsque Ceilynn arque un sourcil. Je sais ce qu'elle pense, que nous nous voilons la face mais il y a Saoirse et c'est mon meilleur ami. Rien d'autre. On s'entend à la perfection et on est plus complices que jamais mais ça s'arrête là. « Sympa, hein ? » La Ceilynn inquisitrice que je connais, que j'ai toujours connu refait surface et ça m'amuse. A mon avis, elle aimerait tellement nous voir ensemble qu'elle imagine des signes là où il n'y en a pas. « Oui, sympa. Pas plus, pas moins. Personnellement, je ne le vois pas comme un petit-ami potentiel. Il est gentil et tout ce que tu veux mais... Bref, tu as compris l'idée. » Je me sens un peu gênée d'analyser tout ça avec quelqu'un, sachant que ce n'est pas vraiment mon genre.
J'esquisse un petit sourire et triture mes draps. Je n'ai pas envie de parler de ça davantage. Je cherche un autre sujet de conversation quand Ceilynn sort enfin de ses songes. « Hein ? Pardon ? Tu disais ? » J'attends patiemment qu'elle me réponde, répétant simplement la question. Je ne suis pas là pour en poser. Elle me parlera quand elle le décidera, tout comme je lui confierais des choses quand le moment sera venu. « Ah ! Bah c’était cool… Epuisant, mais cool… J’ai pas mal bossé pour mon stage. D’ailleurs, ils m’ont proposé un job étudiant ! Je commence en octobre ! Ce sera le samedi uniquement, à l’exception des jours de match de Quidditch ! Sinon, quand j’avais un peu de temps libre, j’ai vu Adrian… » Je n'ajoute rien. Je n'en ai de toute façon pas le temps. Un petit sourire entendu se forme cependant sur mon visage. « Tu vas travailler dans quel domaine ? Je suis contente que ton stage se soit si bien passé. Tu mérites le meilleur.» Nos paroles se croisent.
Je souris davantage, amusée de voir sa peau se colorer. J'essaie de me raisonner, de ne pas la taquiner à ce sujet, mais l'envie est plus forte que ma sagesse. Un léger sifflement franchit le seuil de mes lèvres quelques secondes à peine mais suffisamment longtemps pour manifester mon sentiment et le plaisir de la voir s'embarrasser encore davantage. Je choisis de ne pas faire durer son embarras plus longtemps et me tais, la laissant s'embarquer dans un nouveau sujet, sans doute plus passionnant à ses yeux. « Oh ! J’ai eu l’occasion de rencontrer celle qui devrait devenir notre nouvelle prof de DCFM ! Je sais pas si tu as suivi cette affaire ! La famille de tueurs à gage, je crois… Seule leur fille n’a pas été envoyée à Azkaban ! Bah c’est elle ! Elle est venue à mon secours dans une ruelle sombre un soir où j’avais fini mon stage super tard… Impressionnante ! Intimidante ! J’ai hâte de voir ce qu’elle vaut en prof ! Avec un peu de chance, elle viendra diriger le club de duel aussi ! Ca serait génial qu’on ait un prof pour nous chapeauter cette année ! » Je ne connais pas cette histoire mais elle suffit à éveiller mon intérêt et je me redresse, adressant toute mon attention à ma colocataire, lui prouvant ainsi que je suis pendue à ses lèvres. Je hausse légèrement les épaules. « Non, je n'ai pas suivi. Les moldus ont déjà pas mal à faire de leur côté, alors tu sais... nos soucis, ils s'en fichent comme de leur première chaussette. » Un élément m'interpelle particulièrement dans le flot de paroles. « Comment ça, elle est venue à ton secours ?' Tu as eu des soucis ? » Je suis inquiète. Que s'est-il passé dans cette ruelle pour que Ceilynn ait besoin d'une aide extérieure. Je dissimule le mieux possible mon ressenti et esquisse un petit sourire. « Elle doit avoir un sacré charisme pour que tu t'enthousiasme autant au sujet d'un prof. Tu vends ta discipline tellement bien que je regretterais presque d'avoir choisi Architecture enchantée comme matière. » Un rire m'échappe. Ça fait du bien de la voir aussi passionnée. J'aimerais bien la voir au club de duel un jour.
Je saute de mon lit et me dirige vers mon étagère, où j'ai toujours un stock de gâteaux faits main. Je suis une gourmande invétérée et je sais que ma chère colocataire ne résiste pas à mes cookies. « Si tu me prends par les sentiments… » me répond-elle avant que je pose l'assiette sur la table et retourne à contrecœur me plonger dans l'ennui absolu. J'ai à peine entamé ma lecture du nouveau chapitre que je le repose. Je n'ai pas la tête à ça. Mon regard circule dans la chambre. Je sursaute légèrement en entendant la voix de Ceilynn. C'est ça de se perdre dans ses pensées. « Ce n’est pas Alexine, comme les années précédentes ? A moins qu’elle n’ait achevé son cursus, bien sûr… » Hein ? Pardon ? Qu'est-ce qu'elle disait ? Je papillonne des yeux pour reprendre contenance. Ah oui, je l'avais questionnée sur la troisième colocataire. « Ah. Oui, c'est certainement Alexine.» Je n'en sais rien, en fait. Alexine est très sympa mais s'ils ont décidé de nous attribuer une autre fille... Je préfère ne pas y penser. Je n'ai envie de penser à rien de spécial, d'ailleurs. Juste ne rien faire. C'est bien ça, ne rien faire. Un soupir m'échappe lorsque je sens la main de ma colocataire se poser sur mon genou. Je sais qu'elle se fait du soucis pour moi mais je n'ai pas envie de tout déballer. Je me redresse et lui laisse un peu d'espace pour s'asseoir. « Il y a quelque chose qui te perturbe, Louise. Tu sais que tu peux me parler, si jamais… Il s’est passé quelque chose quand tu étais chez ta mère ? Ou chez Cormac ? » Mon visage se ferme, mon sourire disparaît complètement. Je n'aime pas la pitié et je n'ai pas envie d'en avoir de sa part. Je l'aime beaucoup, Ceilynn, mais si elle s'aventure là dedans, elle part perdante et elle le sait parfaitement. « Je vais bien, tu n'as pas à t'en faire. » Je m'empresse de quitter mon lit pour grignoter quelques cookies. Au moins comme ça, je n'aurais pas à répondre à ses questions.
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Re: C'est parti pour une nouvelle année [Ceilynn]
Ven 15 Sep 2017 - 13:11
C'est parti pour une nouvelle année
Le compte à rebours avant la fin a commencé...
ft. Louise de la Vallière && Ceilynn Fraser
Je ne pouvais m’empêcher de la taquiner. Chez moi, c’était signe que j’appréciais réellement une personne, que j’étais suffisamment libre avec elle et la connaissais suffisamment. Quoique… J’avais aussi pas mal taquiné notre ancien directeur de maison, principalement dans son dos… Mais bon. Après, il l’avait appris, et nous avions fini par jouer une partie de Docteur Maboul enflammée. Je ne pouvais que regretter son départ à la fin de l’année, non expliqué. Mise à la retraite ? Je n’y croyais pas. Soucis de santé ? Peut-être. Pourtant, il m’avait l’air en pleine forme pour un homme de son âge ! Bah… Peut-êter était-ce quelqu’un de sa famille qui était malade et il avait dû partir à son chevet ? Sa femme, ses enfants… En tout cas, j’étais certaine qu’il allait me manquer. N’importe qui d’autre à sa place m’aurait incendiée pour son surnom. Mais pas lui. Lui, il l’avait bien pris. Je poussai un soupir un peu triste à l’idée qu’on ne le revoit plus jamais puis : « A ton avis… Notre nouveau directeur de maison, il va ressembler à quoi ? » Il ne pourrait pas être plus cool que Ninian Fairbairn, en tout cas, c’était impossible. J’en étais convaincue. J’étouffai un bâillement derrière ma main alors que Louise repoussait sa chaise pour se lever et marcher un peu dans notre chambre, avant de grimacer en entendant ses articulations craquer. « Dis donc, ma vieille ! Va falloir mettre de l’huile de coude, ou bientôt, tu ne pourras plus te déplier du tout ! » la taquinai-je à nouveau avant de rire. J’étais d’excellente humeur. En même temps, comment ne pas l’être ! Il faisait encore beau dehors, et je comptais bien emmener Louise sur les jardins suspendus lorsque nous aurions fini de tout ranger. Peut-être avec Alexine aussi si elle arrivait avant que nous ayons terminé. Cela pourrait être sympa de nous retrouver toutes les trois comme ça avant la rentrée. Parce que, clairement, dès que les cours allaient reprendre, nous n’aurions plus beaucoup de temps pour nous. Surtout que dans un mois, je reprenais mon job étudiant. J’avais hâte…
Finalement, Louise répondit à ma question sur le livre qu’elle lisait alors que j’étais entrain de plier un petit pull et je relevais la tête vers elle pour écouter son explication. « Je prenais de l'avance pour la rentrée mais ce bouquin me donne juste envie de me tirer une balle. Quelle idée a eu l'auteur de se montrer aussi ronflant, je te jure ! Je ne te parle des termes, on se croirait sorti du 18e siècle. » Je souris, sentant la répartie monter en moi et ne cherchai même pas à la retenir : « Nan mais quelle idée, aussi, d’avoir choisi architecture comme études… Il n’y a rien de plus ronflant ! » Et par ce trait d’humour, c’était aussi Adrian que je taquinais, le jeune homme étant à présent en dernière année de cette même filière. Qu’allait-il advenir de nous l’année prochaine ? Résisterions-nous au temps qui allait passer ? Ma gorge se serra à cette idée alors que je ne pus m’empêcher de l’imaginer entrain de m’oublier dans les bras d’une autre. Je m’empressai de chasser cette image de ma tête, refusant de voir ce moment agréable gâché par mes craintes les plus profondes. « J'en suis même venue à espérer que quelqu'un m'interrompe. J'ai eu de la chance, tu es arrivée pile à ce moment-là. Je ne sais pas ce que j'aurais fait dans le cas contraire. Probablement jeter le bouquin à travers la chambre ou par la fenêtre. Tu me connais, tu sais que j'adore cette matière mais j'aurais fini par péter un plomb. » « Que veux-tu… Je suis la femme qui tombe à pique ! » répliquai-je, me référant à une vieille série télé moldue qui avait pour personnage principal un homme qui arrivait toujours au bon moment. « Mais ça serait dommage de jeter le livre par la fenêtre ! Il pourrait blesser le sol en tombant ! » continuai-je, faisant exprès de dire des conneries afin d’éloigner au maximum le spectre de mes craintes.
Le temps que j’achève de la taquiner, Louise avait comblé la distance entre elle et moi pour me serrer dans ses bras, à ma grande surprise, moi qui n’étais guère démonstrative. Elle s’éloigna rapidement lorsque j’exprimai ma surprise et, un instant, j’eus l’impression qu’elle était vexée, ou plutôt, légèrement blessée de ma réaction. « Ne t’inquiète pas, Louise ! C’est juste que… Bah… Tu me connais, maintenant… Je suis plutôt pudique dans l’expression de mes émotions. » Pourtant, il ne m’était jamais rien arrivé de fâcheux de ce côté-là, si on oubliait l’attaque que j’avais subi pendant l’été. Je poussai un soupir et secouai légèrement la tête, désireuse également d’oublier ce détail, même si j’allais le remettre sur le tapis un peu plus tard sans même m’en rendre compte. « Tu ne m’ennuies jamais, tu sais, Loulou… » ajoutai-je, employant un surnom affectueux que je n’utilisais que pour souligner mes propos. Je n’étais pas une personne qui donnait des surnoms aux gens à tout bout de champ. Enfin… Sauf concernant les profs pour leur donner un qualificatif qui leur correspondait bien et pour pouvoir parler d’eux incognitos. Mais pour mes amis, c’était nettement plus rare, et là, par contre, c’était directement au concerné. Je me rendais compte que j’étais parfois un peu contradictoire. Ne serait-ce qu’en ce moment même : je ne donnais que rarement des surnoms à mes proches, mais souvent aux profs. Mes proches connaissaient leurs surnoms, mais les profs l’ignoraient… Je secouai de nouveau la tête avant que Louise ne me parle très brièvement de son été et que je souligne l’importance de la famille. Levant la tête vers elle, je me rendis compte qu’une corde sensible avait visiblement été touchée. Mais je la connaissais assez. Certes, j’aurais souhaité qu’elle se sente libre de se confier à moi. Mais je savais que, malgré les cinq années que nous avions passées ensemble, ce n’était pas le cas encore pour elle. Un jour, peut-être… Qui sait. J’espérais que ce jour viendrait. J’espérais aussi qu’elle savait que je ne la laisserais jamais en plan. Je n’étais pas ce genre de filles qui faisait croire à leurs amies qu’elles étaient là, peu importe ce qui se passait, avant de leur planter un couteau dans le dos en couchant avec le fiancé de ladite amie. A ce souvenir, mon poing se serra automatiquement et il fallut que Louise reprenne la parole pour insister sur l’importance de la famille pour que je chasse cette fille de mes pensées. « La famille ne nous trahit pas, elle… » ajoutai-je, ignorant que je risquais à nouveau de blesser mon amie, et ignorant que ma propre sœur était entrain de tomber amoureuse de mon ex fiancé.
Heureusement, Louise avait enchainé sur le récit de ses vacances et de son week-end sympa chez Cormac. Je n’avais pas pu m’empêcher d’être inquisitrice lorsqu’elle avait mentionné le Wright. N’en déplaise à ma cadette, j’étais persuadée qu’il y avait anguille sous roche entre les deux, que leurs sentiments étaient bien plus ambivalents que ce qu’ils voulaient bien laisser paraître. Et si je pouvais les aider à accepter l’évidence, je le ferais, quitte à forcer un peu le destin. J’avais très envie de revêtir mon costume de Cupidon concernant ces deux-là. Un jour, ils finiraient par ouvrir les yeux et voir ce que tout le monde voyait entre eux. J’y étais bien parvenue avec Adrian ! « Oui, sympa. Pas plus, pas moins. Personnellement, je ne le vois pas comme un petit-ami potentiel. Il est gentil et tout ce que tu veux mais... Bref, tu as compris l'idée. » « Mais bien sûr ! Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu ! » répondis-je en continuant mes clins d’œil à la culture moldue. « Loulou… Je vois bien comment vous vous regardez, et comment vous parlez l’un de l’autre… Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir… Crois-moi ! » répliquai-je, repensant à ces sept dernière années où j’avais refusé à Adrian le peu qu’il me demandait. Je secouai la tête, me demandant ce qu’il se serait passé, si… Mais avec des si, on refaisait le monde, n’est-ce pas ? Me poser ce genre de questions ne changerait pas le passé. Je ne pouvais que me concentrer sur le présent et sur ce que me demandait mon amie, à savoir, comment s’étaient passées mes vacances.
Je m’empressai de lui répondre après lui avoir fait répéter sa question du fait de ma propension à me perdre dans mes pensées. Je résumais, pour la plupart. Je doutais qu’elle ait envie d’entendre parler de l’opération que j’avais eue l’occasion de pratiquer sur un Hippogriffe, intervention qui m’avait convaincue que j’avais bien choisi ma voie, moi qui, pendant les sept années écoulées, m’étais toujours demandé si j’avais fait le bon choix et si je n’aurais pas dû prendre médicomagie en cursus majeur et magizoologie en mineur. Ca n’aurait, au final, rien changé à mes matières. Je m’assis sur le rebord de mon lit, abandonnant ma tâche un instant pour tourner la tête vers la jeune fille assise sur l’un des deux autres lits. « Je me suis vraiment sentie utile, pendant ce stage. Ca a été très enrichissant, mais épuisant, aussi… Tu n’imagines même pas à quel point. Certains soirs, je pouvais à peine mettre un pied devant l’autre dans la rue pour rentrer… Je n’osais même pas transplaner par peur de me désartibuler, ou passer par le réseau de cheminette tant je craignais de me perdre en route… J’en étais donc réduite à parcourir les rues jusqu’au petit appartement que j’ai loué pour l’été… Alors même que je tenais à peine debout ! » je ris, repensant au zombie auquel je devais parfois ressembler. « Mais j’ai tellement hâte de reprendre en octobre… C’est tellement… » Je poussai un soupir avant de reprendre : « Je me sentais utile ! C’était grisant ! On a traité toute sorte d’animaux ! Des animaux de compagnie communs : chiens, chats, rats, grenouilles, crapauds… Et des créatures magiques ! Niffleur, Hippogriphe, et compagnie ! Tu imagines ! Tu es là, côté d’une créature qui pourrait t’arracher un doigt – voire un membre tout entier – alors que tu le charcutes pour le soigner ! Et certaines fois, tu ne peux même pas endormir l’animal parce que l’anesthésie est plus dangereuse que l’opération en elle-même ! » Et ça y était… Je m’étais encore emballée. « Pardon… Je me suis enflammée. » m’excusai-je en rougissant. Au moins, comme ça, j’avais détourné les pensées de la brunette de la mention d’Adrian. Du moins, en étais-je persuadée… Et j’avais répondu à sa question du domaine. Même si… Même si je n’étais pas encore certaine de me diriger de façon définitive vers le métier de vétérinaire pour créatures magiques et moldues. Pour l’instant, cela me convenait, mais… Mais une partie de moi avait plus envie de se diriger vers la sauvegarde des espèces en danger. Mais savoir soigner ces créatures pouvait définitivement aider. « J’hésite encore entre vétérinaire, ou me diriger vers la sauvegarde des espèces… » Mais pour ça, j’avais encore un peu de temps avant de décider. J’allais simplement entamer ma huitième année… « Je pourrai toujours demander conseil à Kerr… » pensai-je tout haut. Après tout, maintenant, mon cousin allait enseigner à Hungcalf… J’avais hâte, d’ailleurs. J’étais tellement heureuse lorsqu’il m’avait annoncé ça pendant l’été.
Avec lui, cela faisait deux nouveaux enseignants que je connaissais et je ne tardai pas à parler de la nouvelle prof de défense contre les forces du mal à Louise, avec un entrain digne de celui que je venais d’avoir lorsque j’avais évoqué mon stage. Tellement d’entrain, d’ailleurs, que j’en oubliais que j’avais mentionné l’attaque que j’avais subi le soir qui avait suivi l’opération de l’hippogriffe. Louise, par contre, ne manqua pas ce détail, et, après avoir indiqué qu’elle ne voyait pas de qui je parlais, elle revint sur mon agression. « Oh ! Rien de grave, ne t’en fais pas ! Je n’ai pas été blessée. Enfin… Juste dans mon orgueil… » Mais, clairement, je n’allais pas m’en sortir comme ça, et si je ne voulais pas qu’elle m’examine sous toutes mes coutures pour s’assurer que je ne lui cachais rien. Et elle en était capable, en plus !! « En fait, j’étais sortie très tard du boulot ce soir là, après une opération de plusieurs heures sur un hippogriffe. Honnêtement, j’étais épuisée, et incapable de transplaner ou quoi. J’ai voulu prendre le trajet le plus rapide qui passait par une ruelle sombre. Et… Trois mecs me sont tombés dessus. Au final, je ne sais même pas ce qu’ils voulaient, mais j’ai commencé à me battre seule contre trois sorciers. Et là, sortie de nulle part, une grande femme noire, une guerrière, est intervenue et est venue à mon secours. Je n’avais pas la moindre idée de qui c’était sur le moment, je n’avais pas le temps de la regarder, jusqu’à ce que je puisse envoyer mon patronus pour chercher la brigade de sorcellerie magique. Ils ont voulu l’embarquer et j’ai dû leur expliquer que c’était pas elle, mais les trois types, et qu’elle était venue à mon aide. Elle, par contre, elle a été blessée… Et tu me connais, j’ai refusé de la laisser disparaître comme ça. Donc, je l’ai emmenée chez moi pour la soigner, et on a discuté un peu. » Je marquai un temps de silence avant d’ajouter : « Franchement, elle est formidable. Bien sûr, je ne l’aurais pas rencontrée dans ces circonstances-là, je ne serais pas aussi enthousiaste à l’idée de l’avoir pour prof… Je veux dire… Elle et toute sa famille ont été jugé… Et ils ont tous, sauf elle, été envoyé à Azkabhan pour meurtres… Mais… Mais elle, elle a été innocentée. Et si elle était vraiment coupable, elle les aurait laissé faire ce qu’ils voulaient me faire, pas vrai ? » Je ne savais si je cherchais à finir de me convaincre ou non. Ce qui était sûr, en tout cas, c’était que le premier qui oserait dire quelque chose contre elle aurait à faire à moi. Je risquais fort de sortir les griffes. « Tu peux toujours rejoindre le club de duel ! Je te dirai si elle l’intègre pour le diriger ! Mais tu sais… DCFM, c’est qu’une option facultative pour moi… Ca n’entre en rien dans aucun de mes deux cursus… » Et c’était un fait. Je n’avais pris cette matière que parce que je voulais être capable de me défendre dans des cas comme ce soir-là, même si je n’avais pas été vraiment à la hauteur. Bon en même temps, seule contre trois… Ca aurait été compliqué. « J’aurais tellement voulu avoir le temps de vraiment l’observer entrain de se battre ! Elle en affrontait deux à la fois à un moment ! Et elle a même eu deux baguettes en main ! C’était… »
Je secouai la tête avant de rougir à nouveau. « Désolée… Je dois te saouler à te raconter ça… » dis-je en l’observant quitter à nouveau son lit – tiens, elle l’avait regagné quand ? Je m’en souviens plus – pour se diriger vers les étagères où elle attrapa une boîte contenant les biscuits magiques, façon de parler. Mais des cookies, c’était toujours magique. J’en pris un et le portai à ma bouche pour en croquer un morceau avant de pousser un petit gémissement de plaisir : l’effet cookies… Ce petit biscuit me renvoyait toujours aux souvenirs de mon enfance, bien avant que Gina et moi n’entrions à Poudlard. De nouveau, Louise me sortit de mes pensées en demandant qui allait nous rejoindre dans la chambre. Pour moi, il était évident qu’il s’agirait d’Alexine, sauf si elle avait arrêté ses études, mais je ne le pensais pas. Je ne l’espérais pas, en tout cas. Je n’étais pas pressée de changer de colocataire, et pour moi, Alexine avait encore les capacités de continuer les études. Tournant à nouveau la tête vers Louise, je m’étonnai de la question de celle-ci et de son absence de réaction immédiate. « Tu pensais à quoi, Loulou ? A Cormac ? » demandai-je, insistant un peu, pour une fois. Mais la brunette se ferma comme une huître et je délaissai ce que je faisais pour venir m’asseoir à ses côtés. Sauf qu’elle se releva pour grignoter elle aussi un cookie et je fronçai les sourcils. « Louise Mathilde de la Vallière, ne t’enfuie pas comme ça. Je vois bien que tu me caches quelque chose. Je sais bien que d’habitude, je laisse couler quand tu esquives, mais cette fois, ça a l’air trop important. Alors tu ramènes tes fesses sur ce lit, et tu m’expliques ce qui te tracasse. » dis-je en posant sur elle un regard sévère. Il n’était nullement question de pitié, mais bel et bien d’inquiétude, et je savais que Louise était parfaitement capable de faire la différence entre les deux.
© ECK
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Re: C'est parti pour une nouvelle année [Ceilynn]
Dim 24 Sep 2017 - 0:42
La question de Ceilynn me ramène à la réalité et je réalise alors que je me suis perdue dans mes pensées, encore une fois. Une sale manie, je le reconnais. Je n'y peux rien, c'est comme ça. Je prends quelques secondes de réflexion. Pour être tout à fait honnête, je me fiche pas mal de l'ancien directeur de notre maison. Je ne l'ai pas particulièrement fréquenté et ça ne m'a nullement empêché de dormir. Je suis comme ça, j'ai du mal à me lier aux autres. Il faudrait que je m'ouvre un peu plus mais je me demande si j'en ai réellement envie. Mes amis actuels me conviennent très bien. On me pense trop distante. Tant pis. J'assume. Je n'ai rien à prouver à qui que ce soit, de toute façon. Je hausse les épaules, peu intéressée par le sujet. « Je n'en sais trop rien. J'espère juste qu'il se montrera sympa. Et mignon. C'est important, d'avoir un directeur mignon, tu ne trouves pas ? » Petit clin d’œil de ma part. J'ai eu envie de la taquiner à ce sujet.« Quoique, ça pourrait tout à fait être une femme. » Je me demande d'ailleurs si on aura des surveillants un jour. Je trouve qu'on en manque, personnellement, surtout pour cadrer un peu les Wright, Il faudrait qu'ils passent moins de temps à faire la fête et plus à réviser, même si je sais bien que les apparences sont souvent trompeuses. Je n'aime pas juger mais on entend quand même beaucoup de rumeurs à leur sujet et je ne suis pas sûre que ce soit très bon pour leur réputation. Enfin... ça ne me concerne pas vraiment, après tout. Ils sont assez grands, ils savent se gérer.
J'éclate de rire suite à la taquinerie de ma colocataire. Au bout de cinq ans, elle continue toujours à aimer me lancer des petites piques sans réelle importance. On se charrie pas mal toutes les deux, une vieille habitude. Je me demande d'ailleurs comment tout a commencé, je ne m'en souviens plus. J'ai un peu honte, je l'avoue, mais on a tous des défauts, pas vrai ? « Je sais, je sais, je deviens vieille. Remarque, on pourra bientôt m'utiliser comme chaise, puisque je serais dépliable. Plus sérieusement, il faut vraiment que je me remette à la danse mais je n'ai pas trouvé un moment à moi pour reprendre mon activité préférée. » Je fais une légère pause puis « Et toi ? Tu as toujours les mêmes activités ou tu as décidé de changer un peu ? » J'aime bien voir Ceilynn d'excellente humeur, elle rayonne. Elle revient sur mon parcours en le qualifiant de « ronflant » et ça me fait rire. J'enchaîne sur un ton léger « Ma chère Ceilynn, si le cursus Architecture enchantée se montrait si ronflant, penses-tu que je l'aurais choisi en option obligatoire ? » avant de hausser les épaules, peu désireuse de continuer sur cette lancée. Je suis trop habituée à ses laïus et je n'ai pas envie d'argumenter davantage. Elle est trop forte pour moi. Je sais qu'elle va s'inquiéter, que ce n'est pas dans mes habitudes de laisser tomber facilement mais en ce moment, ça m'est égal. « Que veux-tu… Je suis la femme qui tombe à pique ! » Je ne connais pas la référence mais au moins, la phrase a le mérite de me sortir de mon début de morosité. Je sais que j'ai toujours été un peu réservée, difficile dans la confidence, mais là, je bats des records. Un sourire se dessine sur mon visage. J'apprécie les efforts de Ceilynn pour me remonter le moral. La blonde a toujours eu l'extraordinaire capacité de remonter le moral des gens et je ne fais pas exception à la règle.
L'aversion de Ceilynn pour les démonstrations affectives ne m'a pas échappé et je ne lui en tiens pas rigueur. Parce que je n'aurais pas aimé qu'on me tienne rigueur de ma réserve et de ma difficulté à faire facilement confiance aux gens. J'en viens à espérer qu'un jour, je trouverais quelqu'un capable de me comprendre, d'apaiser mes craintes et prendre le temps de m'apprivoiser. Oui, je sais que ça fait animal effarouché mais quelque part, c'est ce que je suis devenue. J'offre un léger sourire réconfortant à ma colocataire, espérant de tout cœur que je n'aurais pas à m'expliquer, mais finalement elle s'excuse presque. « Ne t'inquiète pas, je sais comment tu es et je ne t'en veux pas. » J'ajoute en plaisantant à moitié « On ne peut pas forcer la nature de quelqu'un, je suis bien placée pour le savoir. J'étais juste contente de te revoir. » Je ne m'étale pas plus, je n'aime pas ça. Je ne suis pas douée pour dévoiler facilement mes sentiments. « Tu ne m’ennuies jamais, tu sais, Loulou… » Je suis un peu surprise par sa déclaration d'amitié mais le surnom a le mérite de m'arracher un sourire. Ça fait un petit bout de temps que Ceilynn ne m'a pas appelé comme ça. Au moins un an, si ce n'est pas davantage. Je ne sais pas quoi lui répondre. J'ai envie de la prendre à nouveau dans mes bras mais je ne suis pas sûre qu'elle en ait envie. Je me dirige donc vers ma boîte à cookies magiques, qui se remplit au fur et à mesure qu'on pioche dedans, et en propose à la blonde une nouvelle fois pour la remercier. Je sais qu'elle va râler que ça va la faire grossir, ce genre de phrases bateaux, mais elle a une morphologie au top. Je lui en pose deux d'autorité dans la main et m'éloigne en courant, un sourire espiègle posé sur le visage. J'ai envie de voir sa réaction quand elle se rendra compte de la situation et du fait que je ne suis plus à côté d'elle.
Une envie de rire s'empare de mes lèvres et je ne parviens pas à me contrôler. Je suis assise en tailleur sur mon lit, à moitié pliée en deux. Je finis par me calmer au moment où ma colocataire revient sur le sujet de la famille. « La famille ne nous trahit pas, elle… » Un soupir m'échappe. Le temps est peut-être venu de commencer à s'ouvrir à l'étudiante blonde. A mon amie. Je me redresse et tapote le lit à côté de moi. « Ceilynn... Si je suis comme ça, ce n'est pas pour rien. » Je baisse un instant le regard, pour me donner du courage. « Je n'ai pas toujours été la fille introvertie et secrète que tu connais mais elle n'existe plus depuis une bonne dizaine d'années. » Je souhaite en dire plus mais mes lèvres ne m'obéissent plus. J'adresse un sourire désolé à la jolie blonde, destiné à lui faire comprendre que je ne suis pas responsable de l'absence de confidences supplémentaires. J'aurais bien aimé bien tout déballé, maintenant que je suis lancée, mais il semblerait que mon cerveau en ait décidé autrement. Ma colocataire me détourne de mes pensées en enchaînant sur Cormac. Je profite de l'occasion pour m'éloigner, regarder par la fenêtre et me soustraire au regard inquisiteur de Ceilynn. « Mais bien sûr ! Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu ! » L'expression me fait toujours autant rire. Je me rappelle avoir vu la publicité plus d'une fois à la télé, les fois où je passais du temps du côté de la famille maternelle.
Elle continue dans sa lancée et je suis bien contente d'être dos à elle, bien que je sente encore le poids de son regard. « Il n'y a rien de plus entre nous que l'amitié. Je sais que ça peut paraître ambivalent ou je ne sais quel autre terme mais on est juste meilleurs amis. » Je me tourne enfin et regarde Ceilynn droit dans les yeux. « Maintenant, si tu veux bien, j'aimerais qu'on arrête de parler de ça. » Je n'ai pas particulièrement envie de lui parler comme ça mais son insistance commence à m'agacer un peu. Un sourire amusé effleure mon visage et je décide de revenir sur un sujet vaguement entamé un peu plus tôt. « Au fait, tu ne m'as pas dit comment ta visite à Adrian s'était passée. » Je sais que c'est petit mais j'assume. « Je me suis vraiment sentie utile, pendant ce stage. Ca a été très enrichissant, mais épuisant, aussi… Tu n’imagines même pas à quel point. Certains soirs, je pouvais à peine mettre un pied devant l’autre dans la rue pour rentrer… Je n’osais même pas transplaner par peur de me désartibuler, ou passer par le réseau de cheminette tant je craignais de me perdre en route… J’en étais donc réduite à parcourir les rues jusqu’au petit appartement que j’ai loué pour l’été… Alors même que je tenais à peine debout ! Mais j’ai tellement hâte de reprendre en octobre… C’est tellement… Je me sentais utile ! C’était grisant ! On a traité toute sorte d’animaux ! Des animaux de compagnie communs : chiens, chats, rats, grenouilles, crapauds… Et des créatures magiques ! Niffleur, Hippogriphe, et compagnie ! Tu imagines ! Tu es là, à côté d’une créature qui pourrait t’arracher un doigt – voire un membre tout entier – alors que tu le charcutes pour le soigner ! Et certaines fois, tu ne peux même pas endormir l’animal parce que l’anesthésie est plus dangereuse que l’opération en elle-même ! Son enthousiasme fait plaisir à voir mais je ne compte pas oublier le sujet précédent. « Pardon… Je me suis enflammée. » Ce n'est rien de le dire, mais je te pardonne volontiers, avec un sourire plaqué sur le visage.
Je hoche la tête pour lui montrer que je n'ai pas décroché mais en vérité, je suis nulle en ce qui concerne les créatures magiques. Je finis par retrouver le fil. « Tu n'as rien préféré entre les deux ? » Je souris, amusée. « Mais oui, tu peux demander à Kerr, il sera d'un meilleur conseil que moi. » J'écoute attentivement le moment où elle parle de sa mésaventure. « Oh ! Rien de grave, ne t’en fais pas ! Je n’ai pas été blessée. Enfin… Juste dans mon orgueil… » Elle poursuit calmement. « En fait, j’étais sortie très tard du boulot ce soir là, après une opération de plusieurs heures sur un hippogriffe. Honnêtement, j’étais épuisée, et incapable de transplaner ou quoi. J’ai voulu prendre le trajet le plus rapide qui passait par une ruelle sombre. Et… Trois mecs me sont tombés dessus. Au final, je ne sais même pas ce qu’ils voulaient, mais j’ai commencé à me battre seule contre trois sorciers. Et là, sortie de nulle part, une grande femme noire, une guerrière, est intervenue et est venue à mon secours. Je n’avais pas la moindre idée de qui c’était sur le moment, je n’avais pas le temps de la regarder, jusqu’à ce que je puisse envoyer mon patronus pour chercher la brigade de sorcellerie magique. Ils ont voulu l’embarquer et j’ai dû leur expliquer que c’était pas elle, mais les trois types, et qu’elle était venue à mon aide. Elle, par contre, elle a été blessée… Et tu me connais, j’ai refusé de la laisser disparaître comme ça. Donc, je l’ai emmenée chez moi pour la soigner, et on a discuté un peu. » Légère pause. Elle reprend. « Franchement, elle est formidable. Bien sûr, je ne l’aurais pas rencontrée dans ces circonstances-là, je ne serais pas aussi enthousiaste à l’idée de l’avoir pour prof… Je veux dire… Elle et toute sa famille ont été jugé… Et ils ont tous, sauf elle, été envoyé à Azkaban pour meurtres… Mais… Mais elle, elle a été innocentée. Et si elle était vraiment coupable, elle les aurait laissé faire ce qu’ils voulaient me faire, pas vrai ? » J'acquiesce. « Oui, je suppose qu'elle ne t'aurait pas sauvé si elle était vraiment mauvaise. Elle a peut-être simplement subi la réputation de sa famille. » Je souris à moitié. « De toute façon, ça ne sert à rien de la juger. Les faits sont passés, à quoi bon revenir dessus ? » Je frissonne légèrement. « Je préfère ne pas savoir ce qu'ils voulaient te faire, vu que la dame a du intervenir pour te protéger. » Elle reprend. « Tu peux toujours rejoindre le club de duel ! Je te dirai si elle l’intègre pour le diriger ! Mais tu sais… DCFM, c’est qu’une option facultative pour moi… Ça n’entre en rien dans aucun de mes deux cursus… » Je hausse les épaules, pas franchement convaincue par la proposition de Ceilynn. « Je ne suis pas sûre d'avoir vraiment envie de participer à cette activité mais je viendrais te regarder à l'occasion, si tu y tiens tant que ça. » Je soupire un bon coup en entendant ma colocataire enchaîner avec un « J’aurais tellement voulu avoir le temps de vraiment l’observer entrain de se battre ! Elle en affrontait deux à la fois à un moment ! Et elle a même eu deux baguettes en main ! C’était… » Elle veut me faire mourir d'inquiétude, ce n'est pas possible autrement.
Je secoue furtivement la tête, pas franchement rassurée par l'issue du combat si elle était restée, en train d'observer la femme se battre contre les hommes en question. Je me tourne vers elle. « Je te jure, Ceilynn, que si un jour je te prend à te mettre inutilement en danger, tu vas passer un sale quart d'heure, tu m'entends ? » Je frappe légèrement la blonde à l'épaule, sans méchanceté, simplement pour lui montrer que je tiens à elle. C'est paradoxal, je sais, mais qu'importe. Je ne veux pas qu'on lui fasse du mal. C'est probablement l'une des seules personnes qui me connaisse réellement, sans tabou. Sans compter le fait qu'elle a assisté à mes cauchemars. « Désolée… Je dois te saouler à te raconter ça… » Elle rougit à nouveau. Je trouve sa réaction plutôt mignonne. Un croissant de lune vient éclairer mon visage tandis que je la serre brièvement dans mes bras. « Tu ne m'ennuies jamais, tu sais, Lynnette » dis-je en reprenant sa formulation quelques temps auparavant. « Tu pensais à quoi, Loulou ? A Cormac ? » Et voilà qu'elle remet ça sur le tapis. Je pensais avoir été claire sur ce point. Je profite de sa distraction pour m'emparer d'un oreiller qui traîne dans le coin et la frappe rapidement avec. Elle ne m'aura pas comme ça ! Je m'apprête à m'enfuir pour ne pas recevoir de coup à mon tour quand je crois percevoir un bruit suspect. « C'était quoi, ça ? » Je me retourne vers Ceilynn, l'air inquiet, abandonnant mon oreiller sur le lit. « Tu as entendu ? » Je me rapproche de la blonde, pas vraiment rassurée. Je n'ai jamais aimé les histoires à dormir debout et ce n'est pas maintenant que ça va changer. Un frisson de peur me parcourt de haut en bas et je me réfugie sur le lit, entourant mes jambes de mes bras, comme lorsque j'étais petite. « Mamaaaaaaaaaaaan » je gémis, me balançant d'avant en arrière. « Me laisse paaaas ! Mamaaaaaaaaaaaan... » Je sens les larmes couler sur mon visage mais je ne réagis pas. Je suis comme anesthésiée. Je me retrouve enfant et je crois deviner le visage de ma mère devant moi. Je relève la tête, les yeux humides. « Maman ? Maman, c'est toi ? » Je n'obtiens pas de réponse. Mes larmes coulent de plus belle. Maman ne reviendra pas...
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Re: C'est parti pour une nouvelle année [Ceilynn]
Ven 6 Oct 2017 - 15:53
C'est parti pour une nouvelle année
Le compte à rebours avant la fin a commencé...
ft. Louise de la Vallière && Ceilynn Fraser
L’une comme l’autre, nous avions des facilités à nous perdre dans nos pensées. C’était sans doute l’un des points qui nous rapprochait le plus, elle et moi. Aussi, lorsque Louise s’absenta mentalement l’espace de quelques minutes, lui laissai-je le temps et attendis-je patiemment qu’elle revienne à l’instant présent pour répondre à ma question. « Je n'en sais trop rien. J'espère juste qu'il se montrera sympa. Et mignon. C'est important, d'avoir un directeur mignon, tu ne trouves pas ? » Et quelle réponse ! J’éclatais de rire, purement et simplement. « Mignon ? Carrément ? Dis donc toi ! tu m’avais caché que tu étais à ce point en manque de fantasmes ! » Je pris le temps calmer mon rire avant d’ajouter : « C’est vrai que Fairbairn n’était pas mignon, mais il était un peu fou… J’aimais bien moi, notre Prof Maboul ! Tu sais qu’il avait entendu parler du surnom que je lui avais donné ! On a même fait une partie de Docteur Maboul, en fin d’année ! » De nouveau, j’éclatai de rire, amusée à ce souvenir. Finalement, nous n’avions jamais terminé notre partie, nous avions été interrompus avant. Mais c’était fun quand même. J’en gardais un bon souvenir et j’étais très triste qu’il soit parti à la fin de l’année. « Quoique, ça pourrait tout à fait être une femme. » « Et tu fantasmerais aussi dessus, si c’était une femme ? » demandai-je à la jeune fille. En ce qui me concernait, j’avais eu une période où j’avais tenté l’aventure avec une fille ou deux. Mais c’était du passé, à présent, et c’était très bien comme ça. Si cela ne me dérangeait pas, je préférais néanmoins les garçons. Un, surtout. Enfin… Ce n’était pas réellement le moment de penser au capitaine de notre équipe de Quidditch.
Poussant un soupir, je m’efforçais de penser à autre chose, comme à ses articulations qui craquaient, par exemple… c’était bien, ça, comme sujet… De fait, je ne tardai pas à la taquiner sur ce point, particulièrement amusée. « Je sais, je sais, je deviens vieille. Remarque, on pourra bientôt m'utiliser comme chaise, puisque je serais dépliable. Plus sérieusement, il faut vraiment que je me remette à la danse mais je n'ai pas trouvé un moment à moi pour reprendre mon activité préférée. » « Ouais… J’allais le dire. Tu manques d’exercice… Je peux t’emmener courir, si tu veux, à partir de demain matin… » dis-je en retenant une grimace. Je n’étais pas réellement fan de la course à pied, mais s’il le fallait, j’étais capable de m’y mettre. Bon, après, bien sûr, la danse, ça fonctionnait aussi. Je hochai la tête à cette suggestion. « Ca peut être une idée… Au moins, ça fera travailler tes articulations de petite vieille ! » dis-je à ma cadette avant que celle-ci ne me pose à son tour une question sur les activités que j’allais faire cette année. « Oh… Toujours pareil… Les dandelions, les Beer Flops, et les duellistes… En plus du Quidditch. » Pourquoi changer une équipe qui gagnait ? Même si je me posais de plus en plus de questions quant à mon implication chez les Beer Flops. J’aimais le côté fêtard du club, mais je n’avais pas vraiment le temps de m’investir davantage, d’œuvrer, davantage. C’était un club pour s’amuser pas pour quelque chose de sérieux et j’avais déjà bien assez à faire avec mes études et les dandelions. D’ailleurs, en parlant d’études, je la taquinai de nouveau, concernant le caractère ronflant de ses études, le même cursus que celui de mon cher et tendre. « Ma chère Ceilynn, si le cursus Architecture enchantée se montrait si ronflant, penses-tu que je l'aurais choisi en option obligatoire ? » « Ah mais… Je n’ai pas dit que tu étais toujours très… Censée, très chère… » répondis-je en pouffant avant de cacher ma bouche derrière ma main pour rire un peu plus. D’autant qu’elle avait admis qu’elle s’ennuyait à mourir avant mon arrivée. En tout cas, la petite plaisanterie que je lui avais sortie, si elle ne sembla pas allumer d’ampoule dans sa tête eut au moins le mérite de la faire sourire, à ma plus grande joie. Je décidai de ne pas lui expliquer la référence, bien que je sois surprise qu’elle n’en ait jamais entendu parler avec une famille maternelle moldue. Bah… Ce n’était pas très grave non plus… D’autant que l’étreinte de Louise m’avait prise par surprise.
Je peinais, parfois, à comprendre pourquoi je détestais autant ça. Enfin non. Ce n’était pas que je détestais. Juste que j’aimais mon espace personnel. Je n’avais pourtant jamais rien subi de grave, physiquement parlant. Mais je n’étais pas très démonstrative, c’était tout. Quelque chose qui risquait de peiner un peu Adrian à force, je m’en doutais quelque peu. Mais je compensais lorsque nous étions seuls. Aurait-il aimé que je sois un peu plus démonstrative en public ? Avec la réaction de Siobhan quand je lui avais raconté, c’était difficile. J’avais l’impression d’avoir perdu l’un de mes meilleures amies après les révélations de l’été. Je poussai un discret soupir alors que Louise me disait de ne pas m’inquiéter, qu’elle savait comment j’étais et qu’elle ne m’en voulait pas. Si elle savait… Un sourire triste affleura à mon visage tandis qu’elle continuait : « On ne peut pas forcer la nature de quelqu'un, je suis bien placée pour le savoir. J'étais juste contente de te revoir. » « Non, bien sûr… On est comme on nait… » répondis-je, forçant un peu de joie à monter dans mon regard.
Je tentai, d’ailleurs, de la rassurer en lui disant qu’elle ne m’ennuyait jamais et lui donnant le surnom que j’utilisais rarement, et j’eus l’impression que cela fonctionnait, qu’elle se posait moins de questions à mon sujet. Du moins, pour l’instant. Depuis combien de temps ne l’avais-je pas appelée ainsi ? A dire vrai, je ne m’en souvenais même plus. C’était que cela devait faire réellement longtemps. Le silence s’installant entre nous, j’en profitai pour me remettre un peu à mon rangement de vêtements tandis que la brunette vaquait à ses occupations et revenait vers moi avec sa boîte de cookies. Je m’interrompis en riant à nouveau. « Dis donc ! Je vais finir par croire que tu veux m’engraisser !! » Mais elle ne me laissa pas le temps de dire autre chose ou de me servir moi-même – ce que j’allais faire de toute façon, je ne savais pas résister à ce genre de biscuits – qu’elle m’en posa deux d’autorité dans la main avant de s’enfuir à l’autre bout de la chambre. Je poussai un soupire amusé en secouant la tête avant de murmurer un : « Irrecupérable… » sans savoir si elle m’a entendue ou non. Mais ce n’est pas réellement important, de toute façon.
Tout à coup, l’ambiance changea dans la pièce, sans que je ne comprenne pourquoi. Je n’avais pourtant rien dit de particulier. J’avais simplement confirmé que la famille ne nous trahissait pas, elle. Parce que clairement, ma famille, pour moi, c’était important. Ils étaient toujours là pour moi et j’étais toujours là pour eux. Kerr, Regina et Breony en étaient les parfaits exemples. Dans le cas de Kerr, surtout, c’était très vrai. J’étais particulièrement proche de mon cousin, depuis sa confession, des années plus tôt après un accident. Je n’avais jamais parlé à personne de ce qu’il m’avait révélé à ce sujet. Nous n’avions pourtant pas fait de serment inviolable. Mais c’était tout comme. Il m’avait fait confiance et je ne voulais pas qu’il puisse un jour regretter ce moment que nous avions partagé. Comme Breony, aussi, qui avait tenté de me prévenir pour Zac. Breony que j’avais pourtant refusé d’écouter parce que je pensais qu’elle me jalousais d’être en couple depuis si longtemps, d’être fiancée aussi, alors que c’était moi qui jalousais la relation qu’elle avait avec ma mère. Je secouai la tête, peu désireuse que mon ex revienne dans mes pensées, alors que Louise soupirait et qu’elle s’adressait à moi d’un ton grave. « Ceilynn... Si je suis comme ça, ce n'est pas pour rien. Je n'ai pas toujours été la fille introvertie et secrète que tu connais mais elle n'existe plus depuis une bonne dizaine d'années. » Je fronçai les sourcils, me demandant ce que cela signifiait. Néanmoins, je ne dis rien, laissant le temps à mon amie de poursuivre sur sa lancée.
Pourtant, elle n’en fit rien et je décidai de changer de sujet, ramenant à nouveau Cormac sur le tapis. Pour moi, il y avait clairement plus que de l’amitié entre ces deux là, même si Louise était incapable de s’en rendre compte. J’observai mon amie s’éloigner et se rapprocher de la fenêtre, ignorant si la corde sensible touchée concernait Cormac où les révélations qu’elle avait commencé à me faire. Je soulignai, néanmoins, à quel point c’était inepte pour moi de nier ce qu’il se tramait entre ces deux là. Cela fit rire Louise, ce qui détendit quelque peu l’atmosphère entre elle et moi. C’était toujours ça de pris… Mais elle me tournait le dos, fuyant vraisemblablement la conversation. Bon allez… Ca suffit de laisser couler… Il se passe quelque chose. J’ai besoin de comprendre songeai-je en insistant un peu. Finalement, Louise finit par répondre, insistant sur le fait que non, ils étaient juste amis. « C’est ça… Tu vas me faire croire que c’est juste une amitié avec un petit jeu de séduction, comme entre Sasha et moi ? Je suis désolée, Loulou, mais je ne mords pas à l’appât. » répondis-je alors qu’elle me demandait de changer de sujet. Mais en ce qui me concernait, je n’en avais pas envie. Moi, d’ordinaire discrète, qui préférais laisser les gens se confier s’ils en avaient besoin, je comprenais qu’il se tramait quelque chose de grave et ça me blessait que Louise ne me fasse pas confiance sur ce point.
Mais elle ne me laissa pas le temps de refuser de changer de sujet que, déjà, elle me demandait de lui reparler d’Adrian. Mais c’est pas vrai ! songeai-je. Je n’avais rien à dire sur ce sujet. Ce qu’il se passait entre moi et le beau brun ne regardait que lui et moi. Je comprenais le message, toutefois : ne pas parler d’elle si je ne parlais pas de moi. Mais si elle n’était pas du genre à se livrer, la réciproque était vraie et, au lieu de parler de mon petit ami que je regrettais déjà d’avoir mentionné, je préférai parler de mon stage, un sujet neutre et facile et qui, mine de rien, m’enflammait littéralement. Parce que ça, au moins, je savais où ça allait mener, même si j’hésitais sur la suite de mon parcours après mes études. Mais c’était exaltant. Ma carrière, je savais qu’elle serait toujours là. Adrian… Autant être honnête. Je ne savais pas de quoi demain serait fait. Je pourrais toujours me réveiller un matin, ne ressentant plus rien pour lui. A moins que ce ne soit dans l’autre sens : lui qui cesse de m’aimer. Je l’avais tellement fait galérer, pendant des années, que j’étais persuadée d’avoir épuisé pratiquement tous ses sentiments pour moi, déjà. J’étais persuadée que, bientôt, il mettrait un terme à notre relation. Même si moi, je m’attachais de plus en plus à lui. Autant dire que j’avais peur et que je préférais ne pas parler de mes craintes à qui que ce soit.
Heureusement, elle n’insista pas sur le sujet, préférant visiblement saisir au bond la balle qui lui permettait de continuer à s’écarter du sujet dont je voulais vraiment parler : elle. « Tu n'as rien préféré entre les deux ? Mais oui, tu peux demander à Kerr, il sera d'un meilleur conseil que moi. » « Justement, je ne sais pas… » répondis-je alors qu’elle confirmait que je pouvais en parler à mon cousin. « Oh ! Je t’ai pas dit ! Tu voulais un prof sexy, je crois ! Mais c’est dommage, tu ne suis pas cette option… Mon si sexy cousin va être prof de botanique ici, à partir de cette année… Franchement, tu ne sais pas ce que tu perds… » Bien entendu, j’aurais préféré l’avoir comme professeur de soins aux créatures magiques. Mais je savais pourquoi il n’avait pas choisi cette matière, tout comme je savais qu’il était tout autant qualifié en botanique et je devais bien admettre que j’avais particulièrement hâte de le retrouver en cours. « Par contre, je sais pas comment je m’adresserai à lui, en cours… Monsieur ? Professeur Fraser ? Kerr ? De toute façon, on a le même nom. Donc, tout le monde saura qu’on est liés, lui et moi. Faudra que je vois ça avec lui… »
Afin de la rassurer, je décidai de lui expliquer dans le détail comment s’était passée ma rencontre avec la nouvelle professeure de défense contre les forces du mal. Je devinais qu’elle était un peu stressée à ce sujet, un peu effrayée, peut-être aussi, à l’idée de ce qui aurait pu m’arriver. Mais il ne s’était rien passé, et c’était ce qu’il fallait retenir de tout ça. J’allais parfaitement bien. Je m’en étais sortie totalement indemne et j’avais découvert une facette intéressante de cette femme. Un aspect d’elle que personne d’autre que moi ne connaissait. Et j’avais tellement hâte de l’avoir en cours ! « Si tu savais comme je suis pressée de suivre ses cours ! Elle a l’air de savoir tellement de choses ! » Et j’étais persuadée qu’elle avait des milliards de choses à nous apprendre. Pour un peu, j’en aurais regretté de ne pas étudier les forces publiques pour l’avoir parmi mes professeurs principaux. « Oui, je suppose qu'elle ne t'aurait pas sauvé si elle était vraiment mauvaise. Elle a peut-être simplement subi la réputation de sa famille. De toute façon, ça ne sert à rien de la juger. Les faits sont passés, à quoi bon revenir dessus ? Je préfère ne pas savoir ce qu'ils voulaient te faire, vu que la dame a du intervenir pour te protéger. » « Aurais-tu peur, ma Loulou ! Je sais me défendre, quand même ! Je ne me serais pas laissée faire facilement si elle n’était pas intervenue, rassure-toi ! » répondis-je. Mais je devais bien admettre que j’étais quand même soulagée qu’elle soit venue à mon secours. Même moi, lorsque je repensais à cette nuit-là, je me demandais ce qu’il se serait passé si elle n’était pas arrivée. Mais cela ne faisait que corroborer la raison pour laquelle j’avais choisi de suivre cette option et celle pour laquelle j’étais au club de duels… J’invitai, d’ailleurs, Louise à faire de même. « Je ne suis pas sûre d'avoir vraiment envie de participer à cette activité mais je viendrais te regarder à l'occasion, si tu y tiens tant que ça. » « Mais bien sûr que tu devrais ! Si je ne faisais pas partie du club, j’aurais été incapable de réagir à quoi que ce soit ! Incapable de me défendre ! Tu devrais t’inscrire ! Je te conjure de le faire ! » l’encourageais-je. Mais bien sûr, le fait qu’elle vienne me voir à l’occasion, c’était déjà quelque chose. Même si je n’étais pas certaine que ce soit possible pour les non membres. « Je te jure, Ceilynn, que si un jour je te prend à te mettre inutilement en danger, tu vas passer un sale quart d'heure, tu m'entends ? » « Rassure-toi. Je ne suis pas du genre à chercher à me mettre inutilement en danger… D’ailleurs, je n’ai jamais repris ce chemin par la suite… Même si c’était plus long, je passais toujours par les rues les plus grandes et les mieux éclairées. » Et c’était vrai. J’avais toujours pris bien garde à ne pas risquer de me remettre en danger. J’attrapai gentiment la main qui venait de me tapoter l’épaule et la serrai dans la mienne pour la rassurer. « Il ne m’arrivera rien. Je t’en fais la promesse. Je ne voulais pas t’inquiéter inutilement. Excuse-moi. » Et j’étais sincère. J’espérais qu’elle le savait, d’ailleurs. Elle me serra brièvement dans ses bras, m’assurant que je ne l’ennuyais jamais quand je partais dans mes délires. Mais je voyais bien que le cœur n’y était pas. Qu’elle était soucieuse. Alors qu’elle se redressait, je lui demandai à quoi elle pensait. Si c’était à Cormac. Pour me détourner à nouveau de ce sujet, elle me balança un oreiller, visiblement désireuse de lancer un pillow fight. Souriant, je m’apprêtais à faire de même lorsque tout dérapa sans que je comprenne pourquoi.
« C'était quoi, ça ? » « Ca quoi ? » demandai-je en fronçant les sourcils. « Tu as entendu ? » « Sans doute quelqu’un dans le couloir… Qu’est-ce qu’il t’arrive Louise ? » continuai-je, dans l’incompréhension la plus complète en penchant la tête légèrement sur le côté tandis que Louise se rapprochait de moi. Elle changea tout à coup d’idée, se précipitant sur son lit et entourant ses jambes de ses bras. Alors là, il y avait vraiment quelque chose qui clochait et je ne savais pas ce que c’était. Une chose était sûre, l’heure était venue pour qu’elle me parle, cette fois. Parce que ce n’était pas comme ses cauchemars habituels et que là, j’étais réellement effrayée et désemparée. « Mamaaaaaaaaaaaan » Je me précipitais à côté de son lit lorsqu’elle commença à gémir « Me laisse paaaas ! Mamaaaaaaaaaaaan... » Le cœur en miette, malade d’inquiétude, je m’assis à côté d’elle et commençai à essuyer doucement ses larmes dans un geste presque maternel. Je ne savais ni quoi dire, ni quoi faire. J’étais… Paumée… « Maman ? Maman, c'est toi ? » « C’est moi Louise… C’est Ceilynn. Tout va bien… » Mais au fond, je n’en étais pas certaine, ne sachant pas ce qu’il se passait dans sa tête. Je finis par la pousser un peu et m’allongeai à côté d’elle pour la prendre dans mes bras. Peut-être était-ce le mieux à faire en cet instant. La rassurer, la calmer jusqu’à ce qu’elle puisse me parler, m’expliquer…
ECK
- InvitéInvité
Re: C'est parti pour une nouvelle année [Ceilynn]
Sam 28 Oct 2017 - 19:59
Ceilynn éclate de rire à ma réponse et je hausse un sourcil. J'ai beau avoir des casseroles, je n'en reste pas moins une fille. Je choisis de ne rien dire, esquisse un rapide sourire en l'écoutant raconter son anecdote et rentre dans son manège. « Oui, madame, j'ai des fantasmes, comme tout le monde, même s'ils sont bien cachés. » Un nouveau sourire, plus espiègle, s'invite. « En parlant de beaux mâles, tu as entendu parler du nouveau surveillant ? Je ne l'ai encore jamais croisé mais il paraît qu'il est canon. Cheveux tirant sur le blond, grand, musclé... Il a tout pour lui, si on en croit les rumeurs. J'ai presque envie de le croiser par hasard pour savoir si ce que disent les filles est véridique. » Je pouffe de rire. Le moment, inattendu, passé avec Sasha l'avant-veille m'a fait prendre conscience d'une nouvelle facette de ma personnalité. Je ne me connaissais pas comme ça. Nouvel éclat de rire de la blonde. Je prends quelques instants de réflexion. « Non, je pense pas que je pourrais fantasmer sur une femme, aussi belle soit-elle. » Non pas que j'ai quelque chose à redire sur les personnes qui aiment les deux sexes ou le même qu'elles, mais je connais mes goûts. Je pousse un soupir au moment où ma colocataire me propose d'aller courir avec elle. Je suis aussi endurante qu'une limace. Je ne peux pas empêcher une grimace mécontente de se former sur mon visage. « Ne m'en parle pas, je suis rouillée. » Je déteste le running et, vu l'expression de celui de la blonde, elle n'aime pas plus cette activité que moi. « Je peux toujours t'emmener danser, si tu préfères. » Je hoche la tête lorsque mon amie me liste ses activités prévues. Je ne suis pas passionnée par ces clubs mais je comprends qu'elle puisse aimer, elle.
J'éclate de rire à mon tour et en profite pour la taquiner un peu. « C'est sans doute pour ça pour qu'on s'entend si bien, ma petite. » Je n'ai toujours pas compris sa référence, vu que je ne regarde pas beaucoup la télé, mais ça importe peu. Le sourire triste de mon amie m'interpelle. « Tout va bien, Ceilynn ? » Je suis inquiète, je ne l'avais jamais vu comme ça. J'ai sorti les cookies pour tenter de lui remonter le moral. J'ose espérer que ça a fonctionné. J'éclate de rire à nouveau. Elle ne se doute pas à quel point c'est mon remède anti-déprime. Je lui lance un joyeux « On ne mange jamais trop » avant de m'enfuir jusqu'à la fenêtre. J'ai toujours aimé la cuisine, que ce soit pour manger ou pour préparer des bons petits plats à mes amis. Mon rêve serait d'ouvrir un restaurant, un jour. Je capte les paroles de Ceilynn au passage et hausse les épaules. Il n'y a rien à répondre à ça, de toute façon. Je ne sais pas pourquoi j'ai éprouvé l'envie subite de lui confier une partie de mon passé mais je l'ai fait et je ne peux pas revenir en arrière. J'ai préféré changer de sujet le plus vite possible et Adrian m'a semblé le meilleur détournement pour arriver à mes fins. Debout devant la fenêtre, je joue avec les cordons du rideau en priant pour qu'elle ne me pose pas plus de questions ou qu'elle ne veuille pas creuser davantage. Elle se heurterait à un mur. Mon souhait ne fonctionne pas. Ceilynn revient à la charge. Je lui adresse mon regard le plus ennuyé possible. « Il n'y a aucun jeu de séduction entre nous. Tu te montes la tête pour rien. » Je secoue la tête, dépitée par l'insistance de ma colocataire.
Heureusement pour nous deux, elle oriente la discussion sur son cousin. Je me rappelle vaguement de Kerr. Un type élancé aux cheveux bouclés et au visage sympathique que je n'avais croisé que deux ou trois fois. J'esquisse un sourire en coin. « Je suis sûre que ton cousin est très charmant, très sexy et tout ce que tu veux mais je ne suis pas plus intéressée que ça. » Je hausse les épaules. « Au pire, tu n'as qu'à l'appeler Professeur Fraser, c'est le terme le plus neutre. De toute façon, même si vous êtes de la même famille, ça ne regarde personne d'autre que vous. » Léger sourire. « Ne te stresse pas pour rien, tu as encore un peu de temps. » L'enthousiasme de Ceilynn me fait sourire, encore une fois. « Je suis contente de voir que tu es si passionnée par cette matière.Tu me donnerais presque envie de te suivre mais je ne crois pas être faite pour ces cours. » Je frissonne à l'évocation de ce fameux soir. « Oui, je l'avoue, j'ai eu peur pour toi quand tu m'as tout raconté. Je ne doute pas de ta capacité à te défendre mais tu étais seule et ils étaient trois... Même avec toute la meilleure volonté du monde, s'ils t'avaient désarmée et bloquée dans un coin... » Je ne formule pas la fin de la phrase, je pense qu'elle a parfaitement compris le sous-entendu. « Enfin tout est bien qui finit bien. » Je reste songeuse un court instant. « Je crois que je vais finalement te suivre dans le club des duellistes d'Inverness. Il m'a l'air très intéressant et j'ai envie de savoir me défendre, moi aussi, que ce soit avec une baguette ou avec une arme classique. » J'esquisse un léger sourire quand elle repart sur le sujet Cormac. Elle est encore plus têtue que moi. Un bon coup d'oreiller et j'arrive à la distraire.
L'ambiance change rapidement. Une atmosphère glaçante s'est infiltrée dans la pièce. Je ne suis plus en sécurité. Je vois les lèvres de ma colocataire bouger mais je n'entends plus rien. Je me précipite vers mon lit dans un état second. Je suis dans ma bulle. Mon lit est mon refuge. Je me balance simplement d'avant en arrière Je suis redevenue une enfant. J'ai peur. Il va venir me voir. Je le sais. Je veux ma maman.... Je sens juste une main douce effacer les sillons glacés qui ornent mes joues et je ferme les yeux, décidée à savourer le geste. « C’est moi Louise… C’est Ceilynn. Tout va bien… » « Je veux ma maman... » prononcé-je d'une voix enfantine. Tout se brise lorsque je suis poussée sur le côté. Je m'écroule sur le lit et je sens une présence à côté de moi. Il est arrivé. Je ne veux pas. Je ne l'aime pas. Il est méchant avec moi. « Non ! Me touche pas ! T'es pas gentil ! Je t'aime pas ! » Je donne des coups de pied et des coups de poings au hasard, espérant toucher ma cible le plus possible.
J'éclate de rire à mon tour et en profite pour la taquiner un peu. « C'est sans doute pour ça pour qu'on s'entend si bien, ma petite. » Je n'ai toujours pas compris sa référence, vu que je ne regarde pas beaucoup la télé, mais ça importe peu. Le sourire triste de mon amie m'interpelle. « Tout va bien, Ceilynn ? » Je suis inquiète, je ne l'avais jamais vu comme ça. J'ai sorti les cookies pour tenter de lui remonter le moral. J'ose espérer que ça a fonctionné. J'éclate de rire à nouveau. Elle ne se doute pas à quel point c'est mon remède anti-déprime. Je lui lance un joyeux « On ne mange jamais trop » avant de m'enfuir jusqu'à la fenêtre. J'ai toujours aimé la cuisine, que ce soit pour manger ou pour préparer des bons petits plats à mes amis. Mon rêve serait d'ouvrir un restaurant, un jour. Je capte les paroles de Ceilynn au passage et hausse les épaules. Il n'y a rien à répondre à ça, de toute façon. Je ne sais pas pourquoi j'ai éprouvé l'envie subite de lui confier une partie de mon passé mais je l'ai fait et je ne peux pas revenir en arrière. J'ai préféré changer de sujet le plus vite possible et Adrian m'a semblé le meilleur détournement pour arriver à mes fins. Debout devant la fenêtre, je joue avec les cordons du rideau en priant pour qu'elle ne me pose pas plus de questions ou qu'elle ne veuille pas creuser davantage. Elle se heurterait à un mur. Mon souhait ne fonctionne pas. Ceilynn revient à la charge. Je lui adresse mon regard le plus ennuyé possible. « Il n'y a aucun jeu de séduction entre nous. Tu te montes la tête pour rien. » Je secoue la tête, dépitée par l'insistance de ma colocataire.
Heureusement pour nous deux, elle oriente la discussion sur son cousin. Je me rappelle vaguement de Kerr. Un type élancé aux cheveux bouclés et au visage sympathique que je n'avais croisé que deux ou trois fois. J'esquisse un sourire en coin. « Je suis sûre que ton cousin est très charmant, très sexy et tout ce que tu veux mais je ne suis pas plus intéressée que ça. » Je hausse les épaules. « Au pire, tu n'as qu'à l'appeler Professeur Fraser, c'est le terme le plus neutre. De toute façon, même si vous êtes de la même famille, ça ne regarde personne d'autre que vous. » Léger sourire. « Ne te stresse pas pour rien, tu as encore un peu de temps. » L'enthousiasme de Ceilynn me fait sourire, encore une fois. « Je suis contente de voir que tu es si passionnée par cette matière.Tu me donnerais presque envie de te suivre mais je ne crois pas être faite pour ces cours. » Je frissonne à l'évocation de ce fameux soir. « Oui, je l'avoue, j'ai eu peur pour toi quand tu m'as tout raconté. Je ne doute pas de ta capacité à te défendre mais tu étais seule et ils étaient trois... Même avec toute la meilleure volonté du monde, s'ils t'avaient désarmée et bloquée dans un coin... » Je ne formule pas la fin de la phrase, je pense qu'elle a parfaitement compris le sous-entendu. « Enfin tout est bien qui finit bien. » Je reste songeuse un court instant. « Je crois que je vais finalement te suivre dans le club des duellistes d'Inverness. Il m'a l'air très intéressant et j'ai envie de savoir me défendre, moi aussi, que ce soit avec une baguette ou avec une arme classique. » J'esquisse un léger sourire quand elle repart sur le sujet Cormac. Elle est encore plus têtue que moi. Un bon coup d'oreiller et j'arrive à la distraire.
L'ambiance change rapidement. Une atmosphère glaçante s'est infiltrée dans la pièce. Je ne suis plus en sécurité. Je vois les lèvres de ma colocataire bouger mais je n'entends plus rien. Je me précipite vers mon lit dans un état second. Je suis dans ma bulle. Mon lit est mon refuge. Je me balance simplement d'avant en arrière Je suis redevenue une enfant. J'ai peur. Il va venir me voir. Je le sais. Je veux ma maman.... Je sens juste une main douce effacer les sillons glacés qui ornent mes joues et je ferme les yeux, décidée à savourer le geste. « C’est moi Louise… C’est Ceilynn. Tout va bien… » « Je veux ma maman... » prononcé-je d'une voix enfantine. Tout se brise lorsque je suis poussée sur le côté. Je m'écroule sur le lit et je sens une présence à côté de moi. Il est arrivé. Je ne veux pas. Je ne l'aime pas. Il est méchant avec moi. « Non ! Me touche pas ! T'es pas gentil ! Je t'aime pas ! » Je donne des coups de pied et des coups de poings au hasard, espérant toucher ma cible le plus possible.
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Re: C'est parti pour une nouvelle année [Ceilynn]
Jeu 16 Nov 2017 - 12:46
C'est parti pour une nouvelle année
Le compte à rebours avant la fin a commencé...
ft. Louise de la Vallière && Ceilynn Fraser
Oui, chacun avait des fantasmes. C’était bien normal, d’ailleurs. Heureusement que nous ne pensions pas tous à la même chose, sinon… Sinon, cela aurait été bien triste. En tout cas, c’était mon avis. Elle me parla ensuite du nouveau surveillant précisant qu’elle ne l’avait jamais croisé mais entamant pourtant une description très détaillée du pauvre garçon. « Et bien dis moi… Que de détails pour un homme que tu n’as jamais croisé… N’as-tu pas peur de l’idéaliser ? » lui demandai-je avant de lui demander si elle pourrait aussi fantasmer sur une femme. J’esquissai un sourire à sa réponse. Cela pouvait se comprendre. Moi-même, si j’avais déjà eu quelques aventures avec des femmes, je ne fantasmais pas réellement sur elles, même si lorsque je me trouvais face à une très très très belle femme… Mais là n’était pas la question.
Le sujet dévia rapidement sur le sport et je ne pus retenir un léger rire à cette idée tandis qu’elle admettait être rouillée lorsque je la traitais de petite vieille aux articulations grinçantes. Si elle refusa de venir courir, elle me proposer de m’emmener danser. Euh… « Je suis capable de danser comme ça en soirée, mais ça s’arrête là. » Les entrechats, et autres pas de danse n’étaient pas pour moi. Heureusement, nous enchainâmes rapidement sur les activités que j’allais faire en dehors des cours cette année encore. Elle se contenta de hocher la tête, sans renchérir sur ce qu’elle-même allait faire, m’obligeant à lui poser la question. « Et toi, tu vas faire quoi ? »
Mais déjà, elle changeait d’avis, ayant remarqué mon sourire triste. « Je… Oui, ça va, ne t’inquiète pas. » répondis-je en retrouvant ma joie de vivre. C’était complètement idiot, la raison de ma tristesse et j’en avais conscience. C’était juste que j’avais parfois la sensation d’être à côté des sentiments humains, tout ça à cause d’une rupture amoureuse et de la trahison d’un amie. C’était horrible à dire, mais c’était vrai. Je n’avais pourtant jamais rien vécu de plus terrible que ça dans ma vie. Parfois, je me trouvais presque pathétique. Heureusement, il y avait les cookies, même si j’avais la sensation qu’elle souhaitait me voir grossir. Peut-être me trouvait-elle trop svelte ? Il était vrai qu’avec le rythme effréné que j’avais mené pendant l’été, j’avais perdu quelques kilos lorsque j’étais rentrée chez mes parents pour les anniversaires du semestre. Ils m’avaient d’ailleurs trouvée un peu trop maigre et s’étaient attachés à me faire reprendre quelques kilos. De fait, en deux semaines, sur les cinq kilos que j’avais perdus pendant l’été, j’en avais repris trois en deux semaines. C’était dire. Je ne relevais cependant pas la réplique de Louise comme quoi on ne mangeait jamais trop. Ca se voyait qu’elle n’était jamais venue à une réunion de famille des Fraser.
Si mon amie m’avait parlé de son rêve d’ouvrir un jour un restaurant, je lui aurais certainement demandé ce qu’elle faisait en architecture magique. Sa place aurait dû être dans une école de cuisine. Mais je n’en savais rien et cette idée et cette éventualité était loin de m’effleurer l’esprit. A la place, je laissai le silence s’installer entre elle et moi, jusqu’à ce que je finisse par revenir à la charge concernant Cormac. « Si tu le dis… » lâchai-je dans un soupir, clôturant ainsi ce sujet de conversation. Si elle tenait vraiment à se voiler la face et qu’elle s’énervait pour ça, je n’allais certes pas tenter de l’aider, tant pis. J’orientai donc la conversation sur Kerr, à présent professeur de botanique ici, et sur la façon dont j’allais bien pouvoir l’appeler. « On a le même nom, je te rappelle… Ca ne va pas être très discret, et même carrément impossible à cacher. » dis-je en riant. Mais ça ne me stressait pas pour autant, quoi qu’en pense Louise.
J’enchainai ensuite rapidement sur la nouvelle professeur de défense contre les forces du mal et sur l’intérêt d’un club comme celui des duellistes pour pouvoir se défendre lorsque l’on était attaqué. « Ne t’inquiète pas ! Le club de duel, c’est pour tout le monde Louise ! Quelque soit le niveau, ça permet de s’entrainer, et de savoir comment réagir ! » Quant au reste « Je préfère ne pas y penser. Ce n’est pas arrivé, c’est tout ce qui compte. Mais si je n’avais pas été un minimum capable de me défendre, elle serait de toute façon arrivée trop tard. Mais il ne s’est rien passé, et c’est bien là l’essentiel, comme je le disais. N’en parlons plus, sinon, je vais regretter de te l’avoir dit. » Je laissai à Louise le temps de la réflexion et, finalement, elle finit par envisager l’idée de me rejoindre dans le club de duel. Voilà qui était plutôt une bonne chose. Je hochai la tête en signe d’acquiescement.
Et puis, tout à coup, après qu’elle m’ait lancé un coussin sur la tête, Louise fut soudainement prise d’une hallucination. A moins qu’il ne s’agisse d’un souvenir ? Je n’en savais rien, mais je tentai de mon mieux de la rassurer, venant la prendre dans mes bras en m’allongeant derrière elle et en la serrant contre moi. Elle réclamait sa mère, mais je ne pouvais rien faire. Nous étions à l’université et sa mère était loin. Très loin. Trop loin. « Elle n’est pas là, Loulou. Mais moi, je suis là. Shhhh Tout va bien… » lui murmurai-je en repoussant une mèche de son front. Elle se mit tout à coup à se débattre dans me étreinte, me frappant au passage. Je résistai du mieux que je pus, tentant de l’envelopper comme un cocon pour la calmer, pour l’apaiser, mais un coup dans les côtes me fit basculer par terre, le souffle coupé. J’avais beau savoir que ma jeune amie n’était pas responsable, elle m’avait fait vraiment très mal et je ne savais pas quoi faire de plus. Si seulement notre dernière colocataire voulait bien arriver pour m’aider… Mais il n’y avait personne pour m’aider à apaiser la jeune femme. Une chose était sûre, je comptais bien savoir ce qu’il se passait, quitte à devoir écrire à la mère de mon amie.
ECK
- InvitéInvité
Re: C'est parti pour une nouvelle année [Ceilynn]
Sam 2 Déc 2017 - 17:07
sujet archivé car participant supprimé
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