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A la lueur de la lune ~ Sapphire
Ven 29 Sep 2017 - 22:14
❝ A la lueur de la lune . ❞ - Sapphire & Leandre - Dans les pires moments, quand plus rien ne semble aller bien, quand tout s'écroule et que la vie s'effondre, il suffit parfois de peu de choses, pour jeter un regard nouveau. Un ciel étoilé. Un sourire. Et on se dit que, peut-être, les beaux jours reviendront. On se dit quand, derrière cet écran de nuages noirs, se cachent forcément le soleil. Il suffit d'attendre alors. Que les nuages s'éloignent et que les rayons dorés viennent nous réchauffer le coeur. |
Leandre était fou de rage. Cela faisait deux jours et sa colère ne disparaissait pas. Des mois et des mois sans la moindre nouvelle de son père. Il avait même cru qu’il avait fini par oublier son existence. Par lui foutre la paix. Mais non. Il était réapparu dans sa vie, de manière soudaine et proprement terrifiante. Avec cette idée. Le mariage. Non … pas une idée. Un ordre. Une injonction. Une obligation. Plus Leandre y pensais et moins cette idée lui semblait surprenante, finalement. Il la voyait comme la dernière tentative de son père pour tenter de le retenir, de l’enchainer à ses responsabilités, à sa famille de sang-pur, à la vie qu’il avait voulu fuir. Surement qu’il préparait son coup depuis des mois, dans l’ombre, attendant le moment propice. Et il avait frappé. Une simple lettre, mais Leandre n’aurait pas été plus assommé s’il s’était pris une pierre sur le crâne. Désormais, il fallait qu’il se sorte de cette situation, en épargnant Holly et sa famille. Et il fallait qu’il le fasse rapidement. Avant que l’affaire s’ébruite et parvienne aux oreilles de tout le monde. Aux oreilles de Coleen, surtout. Les yeux grands ouverts dans le noir, Leandre comptait les heures, attendant un sommeil qui fuyait devant ses sombres pensées et sa sourde colère. Excédé, il finit par repousser les draps d’un geste brusque. L’un de ses camarades de dortoir se retourna dans son sommeil, gêné par le bruit, mais ne se réveilla pas. Leandre se saisit de sa baguette qu’il alluma faiblement et s’habilla dans la faible lumière avec ce qui lui tomba sous la main. Un jogging noir et un T-shirt assorti. Il se saisit d’un sweat avant de quitter la chaleur confortable du dortoir. Il avait besoin de sortir, de respirer. Il ne savait pas vraiment où il comptait se rendre. La carrière, pour essayer de trouver l’apaisement au contact de la faune d’Hungcalf ? La salle de musique pour passer ses nerfs sur le clavier du piano ? Pour l’instant, il avait simplement besoin de marcher, vite, longtemps, espérant laisser derrière lui ses soucis. Il monta donc les étages, les uns après les autres. Finalement, il se retrouva à l’extérieur, sur le toit de l’université, dans les jardins suspendus. Il ne pouvait pas monter plus haut. Alors, il s’arrêta là. Il sortit une clope de sa poche et l’alluma à l’aide de sa baguette. Il la porta à ses lèvres et inspira la fumée salvatrice, cherchant le réconfort dans cet éphémère instrument de mort. Le goût de la nicotine lui faisait du bien, et il était obligé d’inspirer lentement, calmement. Petit à petit, les battements frénétiques de son cœur énervé ralentirent. Sa main fouilla une nouvelle fois dans sa poche, trouvant un sachet empli d’une poudre dorée. De la poudre de fée. C’était une drogue sorcière particulièrement puissante, provoquant un état d’euphorie dont Leandre aurait bien eu besoin, à l’instant présent. Son regard se perdit un instant dans les reflets de la poudre et son esprit se replongea dans les pensées qu’il tentait de fuir. C’est un bruit de pas, derrière lui, qui le ramena à la réalité. Il se retourna, fourrant précipitamment le sachet dans sa poche, craignant de tomber sur un professeur. Sa cigarette pendue aux lèvres, il reconnut Sapphire qui avançait vers lui. La sœur de Coleen. Manquait plus que ça. Leandre ne savait pas si Coleen avait parlé de lui à sa sœur, si elle lui avait raconté leur histoire passée, leurs retrouvailles. Il imaginait que non. Il avait appris le réveil de leur sœur ainée et se doutait que Coleen avait eu suffisamment à faire au niveau familial pour se préoccuper de lui. « Tiens donc, Sapphire, lança-t-il en feignant un sourire. Qu’est-ce que tu fais dehors à cette heure ? » Il tentait d’agir normalement, mais son sourire sonnait faux et sa question était idiote. Elle allait nécessairement la lui renvoyer et il se voyait mal expliquer les raisons de son insomnie à la jeune sœur de Coleen. |
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Re: A la lueur de la lune ~ Sapphire
Sam 30 Sep 2017 - 16:53
A la lueur de la lune
L'inconvénient d'avoir pour passe-temps et sujet d'études l'observation des étoiles, c'était que ça ne pouvait se faire que la nuit. Il fallait donc un rythme un peu décalé, ou des nuits interrompues, pour se trouver au bon endroit au bon moment. Depuis l'enfance, Sapphire avait l'habitude de décaler son coucher, de se relever en pleine nuit ou de mettre le réveil avant l'aurore, pour sortir sous le ciel illuminé. Elle n'en était pas devenue insomniaque ou couche-tard pour autant, c'était toujours une épreuve de jouer ainsi avec son sommeil, mais rien n'était trop beau pour sa passion.
Cette nuit était la quatrième du cycle de Cassiopée, et Sapphire se relevait donc une quatrième fois en pleine obscurité pour rejoindre le toit du château. Elle quittait le lit les yeux à peine ouverts, descendait sans lumière jusqu'à la salle commune où elle attrapait ses affaires préalablement préparées, et montait jusqu'aux jardins suspendus. Elle préférait la tour d'observation, construite dans ce but, mais pour Cassiopée les jardins étaient mieux orientés. La voilà donc qui arrivait, le pas lent. Restée en chemise de nuit, cette longue et ample chemise de nuit blanche héritée de son aïeule maternelle, elle avait enfilé des bottines beiges et avait couvert son dos et ses épaules d'une couverture fine, ensorcelée pour être douce et chaude, qui l'enveloppait comme une cape argentée. Elle respirait très calmement, comme dans son sommeil, puisqu'elle était encore endormie, dans un état second agréable et apaisant.
Un mouvement, une silhouette, apparurent comme un obstacle à son avancée nébuleuse. Surprise par la présence de l'autre personne, Sapphire n'était pas assez réveillée pour comprendre immédiatement de qui il s'agissait. Elle ne pensait pas du tout croiser quelqu'un à cette heure-ci. "Tiens donc, Sapphire." No. Léandre. La Lufkin arrêta de marcher quand son regard lui révéla nettement qui se trouvait là. Une petite moue contrariée se dessina sur son visage. Elle eut presque envie de pleurer, mais elle se ressaisit rapidement et enfila son masque de porcelaine. La moue disparut, l'expression devint neutre. Son coeur, lui, s'assombrit. Elle remarqua la tenue de Léandre, la cigarette à ses lèvres. He smells of tobacco. He's not even elegant. Une pointe amère et agressive perçait dans sa poitrine. Pourquoi fallait-il qu'il soit là, qu'il envahisse l'un de ses lieux préférés, l'un de ses refuges ? Elle faisait de son mieux pour l'éviter, ce n'était pas pour le croiser ici, surtout aussi vulnérable, en plein sommeil, en chemise de nuit, la chevelure ébouriffée.
"Qu’est-ce que tu fais dehors à cette heure ?" lui demanda-t-il banalement. Sa première envie fut de l'envoyer paître, lui et sa question. I do whatever I want. This is my place here. What are you doing here ?! Elle se posa réellement la question de sa présence, interpellée par son sourire faux. Elle eut l'impression qu'il n'allait pas bien et cette idée lui fit de la peine. Brusquement, elle ressentit l'envie de s'adoucir, de baisser les armes pour lui proposer de l'aide. No. You don't want to help him. You won't come near him. You hate him. Enfin, ça c'était ce dont elle essayait de se convaincre.
L'agressivité n'étant profondément pas dans sa nature, elle diminua fortement quand Sapphire prit la parole, de sa voix douce légèrement voilée par l'heure tardive. "Je suis venue observer une constellation" fit-elle d'un ton un peu dépité, en désignant sa baguette et son parchemin, dans sa main droite. "Et toi, qu'est-ce que tu fais ici ?" Poliment, pour engager la conversation, elle fit un pas vers lui... et s'arrêta aussitôt. Elle avait peur de venir trop près -sachant que "trop près" pour Sapphire McBee semblait encore assez loin pour la plupart des gens, sa notion de la distance à respecter entre personnes n'étant plus trop partagée au 21e siècle. Elle savait ce qui arrivait quand Léandre se trouvait trop près d'elle : elle sentait son odeur et cela lui tordait le ventre. Déjà, de là où elle se tenait, malgré la cigarette, elle sentait déjà le parfum naturel du jeune homme, parce qu'elle s'en souvenait, bien malgré elle, et qu'il remplissait lentement son nez et sa bouche rien qu'en y pensant. Tendue, la jeune sorcière déglutit. Elle s'efforça de replacer son regard sur Léandre avec plus de douceur, même si une lueur de méfiance persistait. Quelque chose qui ressemblait à du souci ou une légère détresse planait sur le beau visage du jeune homme, qu'elle ne pouvait s'empêcher de scruter.
"Vu ton équipement, je suppose que tu n'es pas monté voir les étoiles. Tu as plutôt l'air de fuir quelque chose" commenta-t-elle, toujours avec douceur. La spontanéité typique de Sapphire, qui n'arrivait pas à s'empêcher de dire ce qui lui passait par la tête, même quand cela manquait un peu de tact, même quand c'était face à celui à qui elle ne voulait pas se lier. C'était plus fort qu'elle, son air soucieux la touchait. Elle savait ce que c'était, elle aussi, le besoin de prendre l'air pour oublier des soucis familiaux pesants.
A ce sujet, la Lufkin se demanda si Léandre était au courant de ce que vivait ou avait vécu sa famille. Il était très ami avec son frère ainé, il savait donc peut-être des choses. Sapphire ne connaissait finalement que très peu ce Français, qui avait débarqué dans sa vie un an auparavant, dans le rôle du meilleur ami d'Alexander. Son frère lui en parlait comme quelqu'un de jovial, d'aimable, de très sympathique. Seulement la première fois qu'elle le croisa, elle eut la sensation que le sol tremblait sous ses pieds. Elle avait balbutié trois mots incompréhensibles et était partie dans l'autre sens, pâle et horrifiée. Alexander avait dû dire que sa petite soeur était de toute façon quelqu'un d'un peu étrange.
La jeune femme, qui n'avait jamais été proche d'un jeune homme, qui n'avait jamais expérimenté quelque relation sentimentale que ce soit, avait mis plusieurs jours à comprendre ce qui lui arrivait. Contre tous ses principes, contre sa décision d'attendre la bonne personne et de ne consacrer sa vie qu'à lui, contre ses attentes sentimentales, son corps avait décidé sans lui demander son avis qu'il était attiré par Léandre. Sapphire savait qu'elle n'était pas amoureuse, thank goddess, mais c'était tout de même extrêmement embarrassant pour elle.
Cette nuit était la quatrième du cycle de Cassiopée, et Sapphire se relevait donc une quatrième fois en pleine obscurité pour rejoindre le toit du château. Elle quittait le lit les yeux à peine ouverts, descendait sans lumière jusqu'à la salle commune où elle attrapait ses affaires préalablement préparées, et montait jusqu'aux jardins suspendus. Elle préférait la tour d'observation, construite dans ce but, mais pour Cassiopée les jardins étaient mieux orientés. La voilà donc qui arrivait, le pas lent. Restée en chemise de nuit, cette longue et ample chemise de nuit blanche héritée de son aïeule maternelle, elle avait enfilé des bottines beiges et avait couvert son dos et ses épaules d'une couverture fine, ensorcelée pour être douce et chaude, qui l'enveloppait comme une cape argentée. Elle respirait très calmement, comme dans son sommeil, puisqu'elle était encore endormie, dans un état second agréable et apaisant.
Un mouvement, une silhouette, apparurent comme un obstacle à son avancée nébuleuse. Surprise par la présence de l'autre personne, Sapphire n'était pas assez réveillée pour comprendre immédiatement de qui il s'agissait. Elle ne pensait pas du tout croiser quelqu'un à cette heure-ci. "Tiens donc, Sapphire." No. Léandre. La Lufkin arrêta de marcher quand son regard lui révéla nettement qui se trouvait là. Une petite moue contrariée se dessina sur son visage. Elle eut presque envie de pleurer, mais elle se ressaisit rapidement et enfila son masque de porcelaine. La moue disparut, l'expression devint neutre. Son coeur, lui, s'assombrit. Elle remarqua la tenue de Léandre, la cigarette à ses lèvres. He smells of tobacco. He's not even elegant. Une pointe amère et agressive perçait dans sa poitrine. Pourquoi fallait-il qu'il soit là, qu'il envahisse l'un de ses lieux préférés, l'un de ses refuges ? Elle faisait de son mieux pour l'éviter, ce n'était pas pour le croiser ici, surtout aussi vulnérable, en plein sommeil, en chemise de nuit, la chevelure ébouriffée.
"Qu’est-ce que tu fais dehors à cette heure ?" lui demanda-t-il banalement. Sa première envie fut de l'envoyer paître, lui et sa question. I do whatever I want. This is my place here. What are you doing here ?! Elle se posa réellement la question de sa présence, interpellée par son sourire faux. Elle eut l'impression qu'il n'allait pas bien et cette idée lui fit de la peine. Brusquement, elle ressentit l'envie de s'adoucir, de baisser les armes pour lui proposer de l'aide. No. You don't want to help him. You won't come near him. You hate him. Enfin, ça c'était ce dont elle essayait de se convaincre.
L'agressivité n'étant profondément pas dans sa nature, elle diminua fortement quand Sapphire prit la parole, de sa voix douce légèrement voilée par l'heure tardive. "Je suis venue observer une constellation" fit-elle d'un ton un peu dépité, en désignant sa baguette et son parchemin, dans sa main droite. "Et toi, qu'est-ce que tu fais ici ?" Poliment, pour engager la conversation, elle fit un pas vers lui... et s'arrêta aussitôt. Elle avait peur de venir trop près -sachant que "trop près" pour Sapphire McBee semblait encore assez loin pour la plupart des gens, sa notion de la distance à respecter entre personnes n'étant plus trop partagée au 21e siècle. Elle savait ce qui arrivait quand Léandre se trouvait trop près d'elle : elle sentait son odeur et cela lui tordait le ventre. Déjà, de là où elle se tenait, malgré la cigarette, elle sentait déjà le parfum naturel du jeune homme, parce qu'elle s'en souvenait, bien malgré elle, et qu'il remplissait lentement son nez et sa bouche rien qu'en y pensant. Tendue, la jeune sorcière déglutit. Elle s'efforça de replacer son regard sur Léandre avec plus de douceur, même si une lueur de méfiance persistait. Quelque chose qui ressemblait à du souci ou une légère détresse planait sur le beau visage du jeune homme, qu'elle ne pouvait s'empêcher de scruter.
"Vu ton équipement, je suppose que tu n'es pas monté voir les étoiles. Tu as plutôt l'air de fuir quelque chose" commenta-t-elle, toujours avec douceur. La spontanéité typique de Sapphire, qui n'arrivait pas à s'empêcher de dire ce qui lui passait par la tête, même quand cela manquait un peu de tact, même quand c'était face à celui à qui elle ne voulait pas se lier. C'était plus fort qu'elle, son air soucieux la touchait. Elle savait ce que c'était, elle aussi, le besoin de prendre l'air pour oublier des soucis familiaux pesants.
A ce sujet, la Lufkin se demanda si Léandre était au courant de ce que vivait ou avait vécu sa famille. Il était très ami avec son frère ainé, il savait donc peut-être des choses. Sapphire ne connaissait finalement que très peu ce Français, qui avait débarqué dans sa vie un an auparavant, dans le rôle du meilleur ami d'Alexander. Son frère lui en parlait comme quelqu'un de jovial, d'aimable, de très sympathique. Seulement la première fois qu'elle le croisa, elle eut la sensation que le sol tremblait sous ses pieds. Elle avait balbutié trois mots incompréhensibles et était partie dans l'autre sens, pâle et horrifiée. Alexander avait dû dire que sa petite soeur était de toute façon quelqu'un d'un peu étrange.
La jeune femme, qui n'avait jamais été proche d'un jeune homme, qui n'avait jamais expérimenté quelque relation sentimentale que ce soit, avait mis plusieurs jours à comprendre ce qui lui arrivait. Contre tous ses principes, contre sa décision d'attendre la bonne personne et de ne consacrer sa vie qu'à lui, contre ses attentes sentimentales, son corps avait décidé sans lui demander son avis qu'il était attiré par Léandre. Sapphire savait qu'elle n'était pas amoureuse, thank goddess, mais c'était tout de même extrêmement embarrassant pour elle.
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Re: A la lueur de la lune ~ Sapphire
Sam 2 Déc 2017 - 17:10
sujet archivé car participant supprimé
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