- InvitéInvité
how i need you (dorian)
Lun 20 Nov 2017 - 10:52
☆ ☆ ☆
i love you like i've never felt the pain, just wait
i love you like i’ve never been afraid, just wait
Alexis était devant une étagère, cherchant un livre à se mettre sous la dent. Elle soupira puis rassembla ses long cheveux bruns lisses sur le côté, avant de jouer distraitement avec une mèche de cheveux. Elle passa la main sur différentes couvertures, avant de prendre un de ses livres préférés "Vie et habitat des animaux fantastiques". S'installant confortablement à une table, elle commença la lecture de son ouvrage en griffonnant ses passages préférées.
Puis, sans avoir réellement compris, un jeune homme vint en sa direction avant de retrousser son chemin et prendre la direction de la sortie. Ce jeune homme était tout simplement Dorian. Alexis ferma les yeux, serrant sa mâchoire. C'était douloureux. Dorian jouait toujours la carte de l'ignorance. Et elle haïssait ça. Sa gorge était nouée. Elle se sentait à la fois déçue et énervée à la fois, car elle savait que ça allait être ça pendant quelques temps. Le voir sans lui parler. Le voir sans le toucher.
Le couple Alexis/Dorian avait implosé depuis des mois. Il n’était plus question de couple. Il n’était même plus question d'amour. Ils étaient devenus des étrangers l’un pour l’autre. Dorian l'évitait. Alexis n’avait pas pu laisser ce qui c’était passé derrière eux, comme Dorian n’avait pas pu pardonner son mensonge. Si les bûchers existaient encore, Alexis était persuadée qu’elle aurait fini sur l’un d’entre eux. Tout le monde pensait qu’elle était la pire des garces. C'était ça le plus douloureux. Puis savoir qu’il ne la connaissait pas mieux que les autres, qu’il ne la connaissait pas du tout en fait. Il s’était rangé à une opinion, sans jamais chercher à savoir ce qu’elle avait pu ressentir durant ces longs mois où il l’avait rayé de sa vie, où il avait agi comme elle n’avait jamais existé. Elle n’avait jamais cherché à le faire souffrir. Quand Alexis lui avait tourné le dos, ce soir là, elle était restée des heures dehors, frigorifiée et pétrifiée à l’idée de ne plus jamais le revoir.
Elle avait l’impression douloureuse qu’elle pourrait tomber, il n’y aurait personne pour la rattraper. Personne ne le remarquerait. C’était peut être dramatique et irrationnel. Mais on n’est pas rationnel quand on a le cœur brisé. Alexis voulait se lever, le rejoindre et lui déverser sa colère qui lui pesait tant, mais elle en était incapable. Décidément, ces retrouvailles étaient bien moins évidentes que prévu. C'était même étrange. Alexis était une jeune femme incroyablement à l'aise en public, désinvolte, sûre d'elle et insouciante. Mais là, avec Dorian dans les parages, elle se sentait bizarre. Le moindre geste qu'elle esquissait lui semblait de trop et pas naturel pour un sou. Alors qu'elle était sans doute la fille la plus naturelle de Hungcalf.
Sans réfléchir, Alexis se leva de sa chaise et quitta la bibliothèque d'un pas pressé, en espérant le rattraper. « Dorian ! » cria-t-elle, tentant de retrouver ses moyens. Elle passa une main dans ses cheveux bruns, espérant reprendre ainsi une contenance qu’elle était incapable d’avoir en sa présence. Il tentait de la fuir et lorsqu'il répondit à son appel, elle vit son visage. Alexis crut déceler quelque chose et espéra en l’espace de quelques secondes, se tromper. « Fais pas ça, » murmura-t-elle. Elle secoua la tête et fis un pas en avant, puis deux, puis trois. « Arrêtes de m'ignorer, » Elle laissa finalement son regard croiser le sien et s’en voulu immédiatement. Son cœur s’emballa dans sa poitrine, comme une pauvre adolescente découvrant les premiers frissons de l’amour.
Partir avait été la chose la plus facile. Pourtant, elle avait pensé que partir serait l’une des choses les plus difficiles à faire. Elle avait pensé que son cœur se briserait en mille morceaux, mais ça n’avait été rien de tout ça. Partir avait été facile. C’est les jours qui avaient suivi, les mois après son retour à Hungcalf. Un manque s’était installé en elle. Un manque de lui, qu’elle avait essayé de combler par tout moyen. Ce manque, elle le ressentait toujours en elle, même à quelques centimètres de lui.
- InvitéInvité
Re: how i need you (dorian)
Mer 22 Nov 2017 - 22:27
@alexis theirin & @dorian o'blake
HOW I NEED YOU
Assis sur ton lit, tu refermais d’un geste ample et théâtral, la dernière page de ton livre. Un roman passionnant, l’histoire d’un homme privé de son père, de sa mère, trahit par son oncle. Un homme guidé par un fantôme. C’est la folie qui l’a emprisonné du début à la fin. Une folie de vengeance qui le pousse à l’impardonnable. Tranquillement, tu laisses le livre glisser à côté de toi, ne lâchant pas du regard le mouvement et la poussée des corps. Un coup d’œil à ta table de chevet, tu soupires. Il était le dernier que tu avais en réserve, le dernier que tu avais pu emprunter.
Tu sais qu’il va falloir traverser tous les bâtiments pour gagner la bibliothèque et pendant une seconde, la paresse te fait hésiter. Mais tu penses à ce soir et le vide de lecture et tu te mords la lèvre. Es-tu vraiment prêt pour un tête à tête avec tes seules pensées ? Un rendez-vous avec ta conscience ? Tu fermes les yeux et les serrent fort comme lorsqu’on cherche à se débarrasser d’un mauvais souvenir. Tu ne te sens pas prêt à faire ce pari ; tu guettes l’insomnie.
Un soupir échappe tes lèvres. Ash relève la tête quand, d’un geste rapide et efficace, tu enfiles tes chaussures, passe un écharpe autour de ton cou et te muni de ton long manteau noir. Tu disparais presque sous l’attirail. Un geste suffit à rassembler les cinq ouvrages entassé sur et au pied de ta table de chevet.
Tes pas résonnent dans les couloirs à moitié vide. D’ordinaires peuplés d’élèves dans les recoins, ceux-ci ont été désertés. Tu ne t’y attardes pas ; marche courbé pour ne pas laisser le froid s’immiscer là où s’arrêtent tes vêtements et laisse à l’air vif ta peau. Tu n’aimes pas ce froid, cet hiver qui glace le paysage, qui fait frissonner les corps et les rend inerte. Tu entres dans le bâtiment et monte sans bruit le premier étage. Tenant la porte pour laisser sortir deux personnes, tu te faufiles à leur suite, entrant dans cet univers dans lequel tu es certain d’avoir le contrôle. Tu en connais, les coins, les recoins, chaque livre, chaque pierre ; de la chaise qui grince à la table bancale.
C’est le fantôme de tes cauchemars qui vient violer ce périmètre, ce lieu, ce sanctuaire. A sa vision, tu en viens presque à lâcher les livres que tu tiens au creux de poings. Tu restais là, figé, paralysé ; mais à l’intérieur de toi, tu sentais chaque veine de ton corps se remplir d’un sang bouillant. L’émotion et les sensations vinrent tenir d’une poigne de fer les battements de ton cœur. C’était de la rage qui montait, une haine si brutale que tu eus peur de te consumer sur place. Contrôlant à peine la violence qui irradiait de toi, tu reposais bruyamment la pile de livre que tu tenais sur une des tables en érable qui se trouvait là et tournait les talons. Dans un vent de rage, tu poussais la porte que tu venais de passer et dégringolait les premières marches de pierre du bâtiment. Sa voix résonna derrière toi, criant ton prénom.
Tu te figeais sur le champ, continuant de lui tourner le dos. Tu ne voulais pas la voir, ne voulais pas la regarder. Tu l’entendis s’approcher à petit pas, gagnant du terrain par rapport à toi. A ta paralysie. Tu fermais les yeux, ton esprit sonnant un boucle un sermon que tu ne parvenais pas à sortir à voix haute : « Laisse-moi. Laisse-moi. Pars ! Ne t’approche pas ». Aucun son ne sortait de ta gorge. Tu entends sa voix à elle qui continue. La douleur qui pénètre ton corps est indescriptible. Elle te brise petit à petit. « Arrête de m’ignorer », elle appelle une fois de plus. Tu fermes les yeux, dos à elle. Mais cette voix, cette voix qui te transperce…
Tu ne lui as pas fait face depuis cette fameuse nuit, cette dispute. Mais dans ton esprit, sa posture derrière toi est claire. Tu devines ses traits, son visage, ses lèvres, la couleur de ses joues…ses yeux. Tu n’as rien oublié d’elle : pas son odeur, pas le battement de son corps, pas la chaleur de sa peau. Tu sens ta main trembler et l’envie de te faire mal pour oublier ces souvenirs qui te déchirent de l’intérieur. « Qu’est-ce que tu veux ? » tu marmonnes entre tes dents, d’un ton claquant et accusateur.
Tu sais qu’il va falloir traverser tous les bâtiments pour gagner la bibliothèque et pendant une seconde, la paresse te fait hésiter. Mais tu penses à ce soir et le vide de lecture et tu te mords la lèvre. Es-tu vraiment prêt pour un tête à tête avec tes seules pensées ? Un rendez-vous avec ta conscience ? Tu fermes les yeux et les serrent fort comme lorsqu’on cherche à se débarrasser d’un mauvais souvenir. Tu ne te sens pas prêt à faire ce pari ; tu guettes l’insomnie.
Un soupir échappe tes lèvres. Ash relève la tête quand, d’un geste rapide et efficace, tu enfiles tes chaussures, passe un écharpe autour de ton cou et te muni de ton long manteau noir. Tu disparais presque sous l’attirail. Un geste suffit à rassembler les cinq ouvrages entassé sur et au pied de ta table de chevet.
Tes pas résonnent dans les couloirs à moitié vide. D’ordinaires peuplés d’élèves dans les recoins, ceux-ci ont été désertés. Tu ne t’y attardes pas ; marche courbé pour ne pas laisser le froid s’immiscer là où s’arrêtent tes vêtements et laisse à l’air vif ta peau. Tu n’aimes pas ce froid, cet hiver qui glace le paysage, qui fait frissonner les corps et les rend inerte. Tu entres dans le bâtiment et monte sans bruit le premier étage. Tenant la porte pour laisser sortir deux personnes, tu te faufiles à leur suite, entrant dans cet univers dans lequel tu es certain d’avoir le contrôle. Tu en connais, les coins, les recoins, chaque livre, chaque pierre ; de la chaise qui grince à la table bancale.
C’est le fantôme de tes cauchemars qui vient violer ce périmètre, ce lieu, ce sanctuaire. A sa vision, tu en viens presque à lâcher les livres que tu tiens au creux de poings. Tu restais là, figé, paralysé ; mais à l’intérieur de toi, tu sentais chaque veine de ton corps se remplir d’un sang bouillant. L’émotion et les sensations vinrent tenir d’une poigne de fer les battements de ton cœur. C’était de la rage qui montait, une haine si brutale que tu eus peur de te consumer sur place. Contrôlant à peine la violence qui irradiait de toi, tu reposais bruyamment la pile de livre que tu tenais sur une des tables en érable qui se trouvait là et tournait les talons. Dans un vent de rage, tu poussais la porte que tu venais de passer et dégringolait les premières marches de pierre du bâtiment. Sa voix résonna derrière toi, criant ton prénom.
Tu te figeais sur le champ, continuant de lui tourner le dos. Tu ne voulais pas la voir, ne voulais pas la regarder. Tu l’entendis s’approcher à petit pas, gagnant du terrain par rapport à toi. A ta paralysie. Tu fermais les yeux, ton esprit sonnant un boucle un sermon que tu ne parvenais pas à sortir à voix haute : « Laisse-moi. Laisse-moi. Pars ! Ne t’approche pas ». Aucun son ne sortait de ta gorge. Tu entends sa voix à elle qui continue. La douleur qui pénètre ton corps est indescriptible. Elle te brise petit à petit. « Arrête de m’ignorer », elle appelle une fois de plus. Tu fermes les yeux, dos à elle. Mais cette voix, cette voix qui te transperce…
Tu ne lui as pas fait face depuis cette fameuse nuit, cette dispute. Mais dans ton esprit, sa posture derrière toi est claire. Tu devines ses traits, son visage, ses lèvres, la couleur de ses joues…ses yeux. Tu n’as rien oublié d’elle : pas son odeur, pas le battement de son corps, pas la chaleur de sa peau. Tu sens ta main trembler et l’envie de te faire mal pour oublier ces souvenirs qui te déchirent de l’intérieur. « Qu’est-ce que tu veux ? » tu marmonnes entre tes dents, d’un ton claquant et accusateur.
couleur de dorian : #669999
- InvitéInvité
Re: how i need you (dorian)
Ven 24 Nov 2017 - 18:14
Elle aurait dû fuir comme lui disait sa tête. Elle aurait dû rester à la bibliothèque, bien au chaud et le laissait partir, mais elle en était incapable. Quand il s’agissait de Dorian, il était difficile de rester en retrait. Elle était simplement désarmée face à l’idée de laisser Dorian, sachant qu’il pourrait être en train de souffrir, tant physiquement, qu’émotionnellement. Tant pis, si à la fin, c’était elle qui finissait par souffrir. Elle s’était habituée à ce sentiment d’impuissance face à lui. Elle ne se souvenait plus de comment c’était avant. D’être insouciante et heureuse. Dorian lui avait appris que l’amour existait, que le cœur battant la chamade face à l’être aimé n’était pas qu’une jolie figure de style utilisée dans les romans d’amour. Il lui avait également appris ce que c’était de souffrir, de sentir son cœur se briser, de voir sa confiance en soi malmenée. Dorian et Alexis n’était qu’une histoire de paradoxe, une histoire qui semblait être vouée à l’échec alors qu'elle avait si bien commencé Et pourtant, elle s’était jetée corps et âme dans cette histoire pour se retrouver face à un mur. Il lui arrivait parfois – souvent en réalité – de se demander ce qui se serait passé si elle ne lui avait rien dit ce soir là. Est-ce qu'ils en seraient là ? Dans un couloir, à se déchirer ? Probablement pas. Mais elle n’était pas sûre qu’elle aurait aimé une vie où il n’avait pas sa place.
Si elle avait pu, elle l’aurait fait y a bien longtemps. Elle aurait tiré un trait sur leur histoire, aurait camouflé son cœur derrière une apparence de garce et n’aurait plus jamais souffert. Jamais. Mais elle en était incapable. La seule idée de ne plus voir Dorian la rendait malade. Elle s’était toujours demandée pourquoi Dorian était là, mais jamais pourquoi elle aussi était là ? Ca ne lui était jamais venu à l’esprit. Comme si c’était une évidence et non pas une question qu’elle pouvait se poser.
« Dorian, s'il te plait, regarde-moi, » Il ne voulait pas se tourner vers elle, il ne voulait pas la voir et cela la terrifiait. Si elle attendait encore longtemps, elle allait devenir folle mais en même temps, elle ne pouvait pas vraiment échapper à cette confrontation. Elle était venue le chercher, elle ne s’y était juste jamais préparée. Se prenant le visage dans les mains, elle tâcha de calmer la fureur qui lui parcourait les veines. Qu’essayait-il de faire ? Était-ce une tactique pour qu’elle avoue ? « Pourquoi tu me fais ça ? » finit-elle par avouer. Elle voulait s’assurer qu’il écoutait bien, qu’il comprenait bien qu’elle ne jouait pas, que s'il continuait sur cette voie, ils étaient bons pour les oubliettes. Alors elle s'approcha de lui, il avait toujours le dos tourné à elle. « Est-ce que tu veux que je m'en aille ? » Elle se mordilla la lèvre, tout en le détaillant du regard. Elle connaissait son visage par cœur, même de dos. Mais ces derniers temps, elle avait souvent l’impression de se retrouver face à un étranger. Et ça l’effrayait. C’était elle qui avait crée cette situation. Elle l’avait blessé, tellement blessé qu’il devenait un autre. « Si je pars maintenant, je ne reviendrais plus. Je ferais comme si je te connaissais pas. » finit-elle par dire, la voix étranglée. Les habitudes prenaient du temps à disparaître. « Dorian, s'il te plait, » supplia-t-elle, les yeux larmoyants. Alexis mordilla de nouveau la lèvre, s'empêchant de craquer maintenant. Elle ne voulait pas qu'il l'a voit dans cet état, pas maintenant.
- InvitéInvité
Re: how i need you (dorian)
Mar 28 Nov 2017 - 20:19
@alexis theirin & @dorian o'blake
HOW I NEED YOU
La brutalité de la rencontre te laisse un vertige étrange dans l’âme. Tu ne t’attendais pas à la trouver là. Tu ne t’attendais pas à ce que vos regards se croisent, à ce que tes pas la fuient, à ce qu’elle vienne à ta suite. Rien dans cette fin d’après-midi n’avait prédit son retour, tu ne t’y étais préparé. Fusses-tu prêt un jour… A ce moment-là, tout autour de toi semble se déformer ; le temps, l’espace, ta haine et la blessure que tu subis tous les jours depuis ce dernier face à face.
Tu t’appuis sur le mur à ta droite, la tête baissée. Ton poing serré tremble, faisant remonter le tressaut de tes tendons jusqu’à ton épaule. Tu le cache tant bien que mal le long de ton corps. « Dorian, s'il te plait, regarde-moi. » Tes yeux fermés, tu essayes de ne pas te concentrer sur ses mots. Tu tentes de la faire fuir de tes pensées, de te la représenter sans visage, sans silhouette, d’en faire un fantôme comme les autres. Mais cette voix ; sa voix, cette mélodie, ce poison. Elle t’enferme dans son image et tu n’as pas besoin de te retourner pour la voir. « Pourquoi tu me fais ça ? », accuse-t-elle. Entre tes dents, tu lui retournes la question : « Pourquoi est-ce que tu me fais ça ? » Tu aurais aimé lui montrer un côté de toi non atteint par la douleur qu’elle t’avait infligé. Tu aurais aimé lui servir un visage figé comme tu as l’habitude de présenter à n’importe qui. La surprise ne t’a pas donné le temps de te composer ; elle t’a foudroyé, t’a fait sauter les plombs. Le masque est tombé.
Il en avait toujours été ainsi : elle avait toujours su faire apparaître les parties de toi que tu tenais à garder cachée. Comme un idiot, tu t’y étais faire prendre. Elle t’avait séduite pour te pousser à ça. Ou peut-être était-ce toi qui tu t’étais tout simplement confié. L’idiot. Tu ne savais plus très bien. Tout était confus. Le plus grave était que tu lui offrais la vision de quelqu’un de faible, de brisé, de foutu… et que tu te détestais de lui permettre d’assister à cela. Spectatrice de ton âme qui se déchire, de ton équilibre qui fond à mesure que tu entends son souffle dans ton dos.
« Est-ce que tu veux que je m'en aille ? » Elle pouvait partir, fuir, disparaître, courir, fuir ta vision ! Elle pouvait se perdre dans l’infini, retourner dans sa famille, chez ses semblables, chez ses ancêtres. Qu’elle s’évapore de ce couloir, de ce château, de ce pays à jamais, pour le restant de l’appelé éternité… elle pouvait partir faire un tour du monde et s’arrêter en chemin pour s’enterrer avec les siens. Tu lui souhaitais de trouver l’endroit le plus loin de toi, qu’elle souffre, guérisse et t’oublie. Tu n’en avais rien à faire de ce qui lui arriverait, si elle trouverait le bonheur ou l’enfer. Si elle devait brûler, devenir martyr et mourir. Qu’elle s’en aille, oui, qu’elle s’en aille…
« Non », tu articulais de tes lèvres sans émettre un seul son, malgré toutes les horreurs que ton cerveau fabriquait pour te protéger. « Reste », tu pensais au plus profond de ton être. Tu ouvris finalement la bouche mais les paroles te manquèrent. Elle venait de prendre ton air, d’aspirer le vent de tes poumons. « Si je pars maintenant, je ne reviendrais plus. » A sa menace, à son sérieux, ton cœur manqua un battement. Tu ne voulais pas qu’elle disparaisse une fois de plus. Tu relevais la tête, t’apprêtant à te retourner. « Je ferais comme si je te connaissais pas. » La distinction entre la noirceur de ton cœur et la purge de ses paroles te donne le vertige… tu ne parvenais pourtant pas à la pardonner pour ce qu’elle avait fait.
Lentement, tu articules quelques paroles. « Tu me regardes et tu sais qui je suis. » Levant brusquement tes yeux vers les siens, un frisson traverse tout ton être. Elle est si belle. Elle est tout ce qui t’a manqué ces derniers mois. Quelques centimètres et tu serais capable de la prendre dans tes bras et de ne plus jamais la laisser s’échapper. Mais ton cœur froid et ta rancœur accumulée te pousse à la gaciale provocation : « Mais moi… je ne sais même plus à qui j’ai à faire… » Silence. Tu observes ses yeux et tu as l’impression que cette infime mais féroce étincelle en toi qui l’aime toujours, qui espère son retour dans ta vie, va te pousser à ses lèvres. Ses yeux brillent, occupés de larmes qui menacent de strier ses joues de porcelaine. C’est ta voix qui sonne le glas. « …à ce que j’ai à faire. » Ton cœur se brise aux paroles que tu prononces. Cette dernière phrase, tu n’y penses pas un instant mais voilà que ta Alexis, dans ta bouche, s’est transformée en monstre.
Tu t’appuis sur le mur à ta droite, la tête baissée. Ton poing serré tremble, faisant remonter le tressaut de tes tendons jusqu’à ton épaule. Tu le cache tant bien que mal le long de ton corps. « Dorian, s'il te plait, regarde-moi. » Tes yeux fermés, tu essayes de ne pas te concentrer sur ses mots. Tu tentes de la faire fuir de tes pensées, de te la représenter sans visage, sans silhouette, d’en faire un fantôme comme les autres. Mais cette voix ; sa voix, cette mélodie, ce poison. Elle t’enferme dans son image et tu n’as pas besoin de te retourner pour la voir. « Pourquoi tu me fais ça ? », accuse-t-elle. Entre tes dents, tu lui retournes la question : « Pourquoi est-ce que tu me fais ça ? » Tu aurais aimé lui montrer un côté de toi non atteint par la douleur qu’elle t’avait infligé. Tu aurais aimé lui servir un visage figé comme tu as l’habitude de présenter à n’importe qui. La surprise ne t’a pas donné le temps de te composer ; elle t’a foudroyé, t’a fait sauter les plombs. Le masque est tombé.
Il en avait toujours été ainsi : elle avait toujours su faire apparaître les parties de toi que tu tenais à garder cachée. Comme un idiot, tu t’y étais faire prendre. Elle t’avait séduite pour te pousser à ça. Ou peut-être était-ce toi qui tu t’étais tout simplement confié. L’idiot. Tu ne savais plus très bien. Tout était confus. Le plus grave était que tu lui offrais la vision de quelqu’un de faible, de brisé, de foutu… et que tu te détestais de lui permettre d’assister à cela. Spectatrice de ton âme qui se déchire, de ton équilibre qui fond à mesure que tu entends son souffle dans ton dos.
« Est-ce que tu veux que je m'en aille ? » Elle pouvait partir, fuir, disparaître, courir, fuir ta vision ! Elle pouvait se perdre dans l’infini, retourner dans sa famille, chez ses semblables, chez ses ancêtres. Qu’elle s’évapore de ce couloir, de ce château, de ce pays à jamais, pour le restant de l’appelé éternité… elle pouvait partir faire un tour du monde et s’arrêter en chemin pour s’enterrer avec les siens. Tu lui souhaitais de trouver l’endroit le plus loin de toi, qu’elle souffre, guérisse et t’oublie. Tu n’en avais rien à faire de ce qui lui arriverait, si elle trouverait le bonheur ou l’enfer. Si elle devait brûler, devenir martyr et mourir. Qu’elle s’en aille, oui, qu’elle s’en aille…
« Non », tu articulais de tes lèvres sans émettre un seul son, malgré toutes les horreurs que ton cerveau fabriquait pour te protéger. « Reste », tu pensais au plus profond de ton être. Tu ouvris finalement la bouche mais les paroles te manquèrent. Elle venait de prendre ton air, d’aspirer le vent de tes poumons. « Si je pars maintenant, je ne reviendrais plus. » A sa menace, à son sérieux, ton cœur manqua un battement. Tu ne voulais pas qu’elle disparaisse une fois de plus. Tu relevais la tête, t’apprêtant à te retourner. « Je ferais comme si je te connaissais pas. » La distinction entre la noirceur de ton cœur et la purge de ses paroles te donne le vertige… tu ne parvenais pourtant pas à la pardonner pour ce qu’elle avait fait.
Lentement, tu articules quelques paroles. « Tu me regardes et tu sais qui je suis. » Levant brusquement tes yeux vers les siens, un frisson traverse tout ton être. Elle est si belle. Elle est tout ce qui t’a manqué ces derniers mois. Quelques centimètres et tu serais capable de la prendre dans tes bras et de ne plus jamais la laisser s’échapper. Mais ton cœur froid et ta rancœur accumulée te pousse à la gaciale provocation : « Mais moi… je ne sais même plus à qui j’ai à faire… » Silence. Tu observes ses yeux et tu as l’impression que cette infime mais féroce étincelle en toi qui l’aime toujours, qui espère son retour dans ta vie, va te pousser à ses lèvres. Ses yeux brillent, occupés de larmes qui menacent de strier ses joues de porcelaine. C’est ta voix qui sonne le glas. « …à ce que j’ai à faire. » Ton cœur se brise aux paroles que tu prononces. Cette dernière phrase, tu n’y penses pas un instant mais voilà que ta Alexis, dans ta bouche, s’est transformée en monstre.
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- InvitéInvité
Re: how i need you (dorian)
Mar 28 Nov 2017 - 21:47
C’était un désastre. De tous les scénarios, c’était le pire qui pouvait arriver. Alexis n’arrivait pas à comprendre comment quelques instants éphémères pouvaient faire tout basculer, tout ravager sur son passage comme un ouragan violent et impitoyable. Les paroles de Dorian lui faisaient horriblement mal. Chacun de ses mots était semblable à une lame de rasoir qui glissait lentement sur sa peau. Elle aurait préféré qu’il lui dise qu'il n’avait pas besoin d'elle ses côtés. Ça aurait été tellement plus facile de s’éloigner, de briser ce lien anormal et irrationnel qui les enchaînait l’un à l’autre. Un énorme nœud dans la gorge, elle se pinça les lèvres. A ce moment là, elle ne se serait jamais doutée qu’ils allaient en arriver là. Une part d'elle avait toujours gardé espoir. Elle s’assurait tout le temps que tout allait s’arranger. Parce qu’ils étaient Dorian et Alexis et qu’ensemble, ils étaient invincibles. Elle aurait aimé pouvoir se contenir, refouler toutes les émotions qui lui brûlaient les entrailles, mais ses forces et sa raison semblaient l’avoir abandonné. Ses aveux la laissa paralysé, la respiration saccadée pendant qu’elle s’efforçait de comprendre comment il avait pu laisser ces mots lui échapper, même dans un élan de colère et de déception. Elle tenta de comprendre, mais en vain. Dorian le savait peut être déjà, mais il venait de la briser en mille morceaux. « Comment peux-tu me dire ça? » Souffla-t-elle d’une voix étranglée, tout aussi chamboulé qu’il devait l’être. Elle voulait lui dire qu’il avait tort, elle voulait s’en aller, elle voulait le prendre dans ses bras pour qu’ils arrêtent de se crier dessus. Elle voulait tout à la fois. Une trentaine de centimètres à peine les séparait, même si elle avait l’impression qu’au fur et à mesure que leurs paroles les écorchaient à vif, un énorme abysse sans fond s’était creusé entre eux. « Tu es comme tous les autres, tu ne me connais pas. Tu me connais pas du tout en faite. Tu t'es rangé à une opinion et tu t'en fiches de ce que je peux en penser, » déclara-t-elle vidée de toutes ses forces et incroyablement déçu par sa façon de voir les choses. Alors après tout ce qu’ils avaient traversé ensemble, c’était ce qu’il pensait de lui? C'était donc ça? L’expression impassible et le regard tout aussi sombre, elle laissa ses yeux retracer les traits de son visage, soudainement frappé en plein cœur par sa colère. Elle était dévastée et il en était le seul coupable. Alexis ne pouvait plus garder pour elle tout ce qu’elle avait accumulé sur le cœur. Peut-être bien que Dorian ne voulait pas l’entendre, mais ils étaient déjà allés trop loin aujourd'hui. Elle ne voyait plus l’intérêt de continuer à s'en cacher.
Dorian et Alexis ne se disputaient jamais avant. Du moins, leurs disputes n'avaient jamais été sérieuses et la plupart du temps, ils se réconciliaient presque aussitôt. C'était peut-être pour ça que l'entendre hausser le ton la força à déglutir péniblement, tandis qu'elle refusait de le regarder droit dans les yeux et d'affronter les éclairs que son regard lançait. Alexis n'était pas sûr d'être en état de se disputer ou de s'expliquer. Elle avait peur de leur confrontation et son intuition avait été bonne. Elle avait peur que sous la colère, ses mots allaient se voiler d'un sens totalement différent, que ses paroles allait perdre de leur innocence. Elle avait peur qu'une fois de plus, la présence de Dorian allait lui faire dire quelque chose qu'il n'avait pas besoin d'entendre. Mais c'était trop tard. « Je, » Elle prit une grande inspiration, les yeux larmoyants. « Je suis fatiguée, de ça, de nous, de tout, » Elle tenta d’ouvrir la bouche, mais toute pensée cohérente semble s’être évaporée de son esprit. Elle venait de le dire. Elle cligna des yeux pour laisser tomber les larmes qui s’attachaient à ses cils. « J'abandonne, tu as gagné, » Elle se mordilla la lèvre pour éviter de se mettre à pleurer, comme une pauvre godiche, à qui on vient de briser le cœur alors qu’elle était la seule responsable.
Elle ne s’était pas attendue à ça. Elle savait qu’elle avait beaucoup à se faire pardonner, que ce ne serait pas facile et que Dorian avait tous les droits de lui en vouloir. Elle ne s’était juste pas attendue à ce qu'elle abandonne. Non pas parce qu'elle ne l'aime pas, parce qu'elle est simplement fatiguée de cette situation, de cette douleur constante qu'elle ressent à chaque fois qu'elle l'aperçoit, à chaque fois qu'elle pense à lui... Elle ne savait pas vraiment ce à quoi elle s’attendait en le rejoignant, mais pas à ça. A des cris pour sur, et peut être même des larmes. Alexis comprenait qu’il ne veuille plus d’elle. Elle non plus n’aurait plus voulu d’elle à sa place, mais ça n’empêchait pas que ces mots étaient douloureux. Bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Les paroles de Dorian l'avaient dévasté. Elle s'était sentie vexée, humilié et trahie. Tout ça à la fois.
Le poids dans sa poitrine se faisait de plus en plus oppressant. Elle était sûre de se souvenir encore longtemps du regard que Dorian lui avait lancé quand elle avait avoué la vérité.
Elle releva le regard vers lui. Elle essuya les larmes qui avaient coulé le long de ses joues avec sa manche. Si c’était la dernière image qu’il devait avoir d’elle, elle ne voulait pas que ce soit cette image pathétique de la copine larmoyante. Elle tenta un sourire, qui ressemblait probablement plus à une grimace qu’autre chose. Elle imprima chacun de ses traits dans sa mémoire. Sa mâchoire carrée qu'elle aimait tant embrasser. Chaque partie de lui qui l'avait fait tomber amoureuse. Elle fit un pas vers lui, puis hésitante, se retînt et finit par lui tourner le dos. Elle revînt sur ses pas, lentement, jusqu'à revenir à la bibliothèque.
Et si c’était fini ? Si le point de non retour avait été atteint ?
end
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