- Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne
- » parchemins postés : 1013
» miroir du riséd : Lili Reinhart
» crédits : ECK ou Cinderella
» multinick : Le serpent de glace (James B.), le moineau (Luan N.) et le soleil-arc-en-ciel (Samara G-P.)
» âge : Presque 32 ans (20/09/1992)
» situation : mère célibataire (et multi-crush)
» nature du sang : sang-pur
» particularité : semi-vélane
» année d'études : 4e année
» options obligatoires & facultatives : Nouveau cursus (4e année, Ducs validés) :
Option obligatoire :
Stylisme enchanté
Option facultative :
Potions
------------------------------------------------------------------
Ancien cursus avorté en 7e année (Magics obtenus) :
Options obligatoires :
Histoire de la magie,
Etude des moldus,
Sciences politiques magiques.
Options facultatives :
Sortilèges,
Littérature magique,
Musique.
» profession : Organisatrice d'événements à temps partiel, associée au Loch d'Inès, étudiante et prez des Nymphes, et accessoirement maman
» gallions sous la cape : 352
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
[Durant la coupe] This neverending game has turned colder ♠ HollyTina
Sam 25 Nov 2017 - 16:30
Novembre 2017
Cette finale de la coupe de Quidditch n'en finit pas. Je porte toujours fièrement les couleurs des Loups - jaune Summerbee oblige -, mais je dois bien admettre que c'est un peu la débandade... Et j'en arrive franchement à souhaiter que l'attrapeur de l'équipe de Sherwood déterre vite le vif d'or pour que ça se termine. Mais ça n'a pas l'air d'être pour aujourd'hui encore, et je suis dans le parc du domaine universitaire, mon violon à la main, un peu en retrait, quand je vois passer des supporters las, abandonnant le stade. Le soleil a déjà bien entamé sa descente et la fatigue gagne tout le monde, moi y compris, tout comme le froid se fait plus mordant, et je me dis que je devrais sans doute moi aussi regagner le lourd bâtiment d'Hungcalf. Sans doute pour une des dernières fois.
Depuis l'incident au Vampire's Night, je n'ai pas osé y remettre les pieds, et ça m'ennuie, parce que j'ai le sentiment d'abandonner tout le monde, de les laisser tomber. Pourtant, je devrais pas ignorer le soulagement que j'ai pu voir dans le regard de... bah un peu tout le monde, en fait. Prim, Ravy, Zad, je crois qu'il était évident qu'ils n'attendaient que ça, que je leur dise que j'arrêtais. Mais ça n'empêche que je ne suis pas fière de l'avoir fait. C'est certainement plus raisonnable, et c'est bien pour ça que je ne me rends plus là-bas chaque soir, mais ça n'empêche que ça me laisse un goût amer dans la gorge. L'échec. C'est une déception que j'ai toujours eu toutes les peines du monde à accepter. Et c'est ce que je vais lire dans le regard de nos parents, je le sais bien, lorsque je leur annoncerai ma décision - mon état, ils le verront dès que leurs yeux se poseront sur moi.
Ca fait trop longtemps que je repousse l'échéance, et que j'ai demandé aux jumeaux de garder le silence. Alors c'est un peu pour me donner du courage que je suis sortie avec mon violon, prête à jouer pour moi, pour grand-père où qu'il soit à présent, à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes. Ca m'a toujours fait du bien, ces quelques moments d'isolement, seule avec ma musique et l'âme de mon aïeul, si je puis dire. Mais aujourd'hui, ça ne me suffit pas, et quand le groupe de fans de Quidditch s'éloigne, je leur emboîte le pas après avoir rangé mon précieux instrument dans son étui. Une bourrasque glacée me frigorifie un instant alors que je m'apprête à faire un premier pas, et je resserre mon manteau - resté bleu depuis l'annonce à Gideon - autour de moi avant de réellement me mettre en route, mais je n'ai pas fait plus de quelques pas que mon regard tombe sur une personne qui, sans le moindre doute, aurait préféré tomber sur n'importe qui d'autre que moi.
- Tina ?
Pourquoi ce ton interrogatif ? Aucune idée, parce que je n'ai, en réalité, aucun doute sur l'identité de la jeune femme qui me fait face, et dont je peine à identifier l'éclat dans le regard. Je ne sais pas si elle est là par hasard ou si elle est venue à ma rencontre, mais je ne doute pas qu'elle ne soit pas ravie d'être face à moi - elle ne l'est jamais. Tout comme je n'ai pas trop de doute quant à la nature de l'éclat doré qui stagne tout près d'elle, et...
- Oh non !
Evidemment, le vif qui se balade sur le domaine, pas très loin du stade, ça ne peut avoir qu'une conséquence directe, et je me retourne vivement comme le bruit de quelque chose fendant l'air dans mon dos s'impose à mes oreilles. Réflexe : je saisis son bras et nous entraîne brusquement à l'écart de la trajectoire des joueurs qui poursuivent le vif qui ne met pas plus d'une fraction de seconde à disparaître de mon champ de vision perdant malencontreusement l'équilibre dans la confusion du moment.
Cette finale de la coupe de Quidditch n'en finit pas. Je porte toujours fièrement les couleurs des Loups - jaune Summerbee oblige -, mais je dois bien admettre que c'est un peu la débandade... Et j'en arrive franchement à souhaiter que l'attrapeur de l'équipe de Sherwood déterre vite le vif d'or pour que ça se termine. Mais ça n'a pas l'air d'être pour aujourd'hui encore, et je suis dans le parc du domaine universitaire, mon violon à la main, un peu en retrait, quand je vois passer des supporters las, abandonnant le stade. Le soleil a déjà bien entamé sa descente et la fatigue gagne tout le monde, moi y compris, tout comme le froid se fait plus mordant, et je me dis que je devrais sans doute moi aussi regagner le lourd bâtiment d'Hungcalf. Sans doute pour une des dernières fois.
Depuis l'incident au Vampire's Night, je n'ai pas osé y remettre les pieds, et ça m'ennuie, parce que j'ai le sentiment d'abandonner tout le monde, de les laisser tomber. Pourtant, je devrais pas ignorer le soulagement que j'ai pu voir dans le regard de... bah un peu tout le monde, en fait. Prim, Ravy, Zad, je crois qu'il était évident qu'ils n'attendaient que ça, que je leur dise que j'arrêtais. Mais ça n'empêche que je ne suis pas fière de l'avoir fait. C'est certainement plus raisonnable, et c'est bien pour ça que je ne me rends plus là-bas chaque soir, mais ça n'empêche que ça me laisse un goût amer dans la gorge. L'échec. C'est une déception que j'ai toujours eu toutes les peines du monde à accepter. Et c'est ce que je vais lire dans le regard de nos parents, je le sais bien, lorsque je leur annoncerai ma décision - mon état, ils le verront dès que leurs yeux se poseront sur moi.
Ca fait trop longtemps que je repousse l'échéance, et que j'ai demandé aux jumeaux de garder le silence. Alors c'est un peu pour me donner du courage que je suis sortie avec mon violon, prête à jouer pour moi, pour grand-père où qu'il soit à présent, à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes. Ca m'a toujours fait du bien, ces quelques moments d'isolement, seule avec ma musique et l'âme de mon aïeul, si je puis dire. Mais aujourd'hui, ça ne me suffit pas, et quand le groupe de fans de Quidditch s'éloigne, je leur emboîte le pas après avoir rangé mon précieux instrument dans son étui. Une bourrasque glacée me frigorifie un instant alors que je m'apprête à faire un premier pas, et je resserre mon manteau - resté bleu depuis l'annonce à Gideon - autour de moi avant de réellement me mettre en route, mais je n'ai pas fait plus de quelques pas que mon regard tombe sur une personne qui, sans le moindre doute, aurait préféré tomber sur n'importe qui d'autre que moi.
- Tina ?
Pourquoi ce ton interrogatif ? Aucune idée, parce que je n'ai, en réalité, aucun doute sur l'identité de la jeune femme qui me fait face, et dont je peine à identifier l'éclat dans le regard. Je ne sais pas si elle est là par hasard ou si elle est venue à ma rencontre, mais je ne doute pas qu'elle ne soit pas ravie d'être face à moi - elle ne l'est jamais. Tout comme je n'ai pas trop de doute quant à la nature de l'éclat doré qui stagne tout près d'elle, et...
- Oh non !
Evidemment, le vif qui se balade sur le domaine, pas très loin du stade, ça ne peut avoir qu'une conséquence directe, et je me retourne vivement comme le bruit de quelque chose fendant l'air dans mon dos s'impose à mes oreilles. Réflexe : je saisis son bras et nous entraîne brusquement à l'écart de la trajectoire des joueurs qui poursuivent le vif qui ne met pas plus d'une fraction de seconde à disparaître de mon champ de vision perdant malencontreusement l'équilibre dans la confusion du moment.
- ça remonte...:
- InvitéInvité
Re: [Durant la coupe] This neverending game has turned colder ♠ HollyTina
Sam 9 Déc 2017 - 22:10
J’avais passé une effroyable journée. Épuisée par ce rhume magique que j’avais attrapé lors de ma dernière escapade au port d’Inverness, je n’avais pas trouvé la force de quitter mon lit à temps. Malgré mes efforts considérables, j’étais bel et bien arrivée en retard à mon cours d’arithmancie. Une fois n’était pas coutume, il s’agissait de l’option obligatoire que je suivais avec la plus grande assiduité et attention malgré les difficultés que j’éprouvais. En toute honnêteté, j’aurais accepté n’importe quelle sanction pour mon comportement inapproprié, n’importe quelle commentaire cinglant, plutôt que cette humiliation publique. Un pénible P, pour Piètre, exposé devant mes camarades, vint me servir de correction. Une douloureuse épreuve que j’avais probablement mérité. J’avais, néanmoins, effectué une légère progression et me raccrochais tant bien que mal à cette once d’optimisme pour passer au travers de cette navrante matinée.
À l’heure du déjeuner, des plaisanteries amicales quant à mon apparence chétive virent me rappeler que j’étais mal en point, qu’il me faudrait prochainement faire un saut à l’infirmerie. Ces douces railleries provenant de mes amis, je m’efforçais de ne pas y prêter beaucoup d'attention malgré mon humeur maussade. Grandir auprès de quatre frères m’avait habitué à ces remarques moqueuses. Et, d’ordinaire, j’en aurais ri de bon coeur, me serais défendue avec plaisir, mais aujourd’hui, je me contentais de leur sourire gentiment avant de m’éclipser à mon cours de danse. Jusque là, tout se passait plutôt bien, mes pliés et mes arabesques demeuraient élégants et gracieux et ce, en dépit de la fatigue qui m’envahissait. Prise d’une quinte de toux, j’avais dû m’éclipser quelques minutes. Incapable de rattraper le retard accumulé, frustration et irritation s’emparaient de mon esprit et de mon corps. Malheureusement, cela était loin de ravir notre enseignant qui ne manqua pas de me rappeler à l’ordre, tant les émotions orageuses que je lassais transparaître étaient contraires à la légèreté de la chorégraphie.
Ce supplice toucha finalement à sa fin et c’est avec nonchalance que je me dirigeais vers Myrddin Wyllt pour une répétition avec les Sugar Quill. Avec ma voix enrouée, cela ne s’annonçait pas particulièrement prometteur, mais je me devais d’y assister, ne serait-ce que pour montrer l’exemple. Comme si cela ne suffiait pas, ce mois de novembre était un véritable tourment pour quiconque détestait le Quidditch - sport déraisonnable qui me lassait des plus sceptiques. C’était donc avec hâte que je traversais le domaine universitaire, les dernières compositions de Ravena entre mes doigts. Du coin de l’oeil, j’apercevai un visage familier. Familier certes, mais que j’étais bien loin de porter dans mon coeur : Holly de Launay. Aucune envie de la voir, aucune envie de lui parler, j’accélérai le pas. Hors de question de me mettre en retard pour cette bécasse ! « Tina ? » l’entendis-je dire au loin. D’emblée, je me figeai, levai les yeux au ciel tout en reculant de quelques mètres pour lui faire face. Que me voulait-elle encore ? J’étais agacée, tant par les événements passés, que par sa simple présence et ne m'en cachais pas. « Un problème peut-être ? » l’interrogeai-je froidement, croisant mes bras sur ma poitrine. J’espérais bien que mon langage corporel serait suffisamment clair pour qu’elle me fiche rapidement la paix.
Saisissant brusquement mon bras, je me laissai transporter à la suite de la Summerbee. Bien trop déconcertée pour me débattre, je réalisai, avec quelques secondes de retard, qu’Holly venait de m’épargner un vilain accident. Je l’aurais très certainement remercié si elle n’avait pas perdu l’équilibre, m’emportant alors dans sa chute. Quelle idiote ! Je m’efforçai de ne pas m’écrouler sur son ventre arrondi, me plaçant sous elle afin de modérer un choc certain. Mon crâne, toutefois, se heurta violemment contre la terre humide. Que je pouvais haïr ce vif d’or, ces joueurs écervelés et cette fille qui avait causé tant de soucis à ma famille ! « Ôte tes sales pattes de là de Launay ! Il me semble qu’elles ont provoqué suffisamment de dégâts ! » m’écriai-je en repoussant vivement son corps difforme étendu sur le mien. Je me redressai avec hâte, la toisant avec mépris sans même lui tendre une main pour l’aider à se relever. Je venais d’ores et déjà d’effectuer une bonne action en me sacrifiant pour son embryon, il ne fallait pas m’en demander davantage. « Incapable de tenir sur tes deux pieds, même sobre ! Alors, devenir mère… Sérieusement ? N’as-tu rien trouvé de mieux pour attendrir mon frère ? » sifflai-je en collectant les partitions qui s’étaient échappées dans les airs au moment de ma rencontre avec le sol. « Ton attitude est déplorable, Holly ! » poursuivis-je en enfouissant mes biens au fond de mon sac.
À l’heure du déjeuner, des plaisanteries amicales quant à mon apparence chétive virent me rappeler que j’étais mal en point, qu’il me faudrait prochainement faire un saut à l’infirmerie. Ces douces railleries provenant de mes amis, je m’efforçais de ne pas y prêter beaucoup d'attention malgré mon humeur maussade. Grandir auprès de quatre frères m’avait habitué à ces remarques moqueuses. Et, d’ordinaire, j’en aurais ri de bon coeur, me serais défendue avec plaisir, mais aujourd’hui, je me contentais de leur sourire gentiment avant de m’éclipser à mon cours de danse.
Holly & Tina
To live is to suffer, to survive is to find some meaning in the suffering.
Ce supplice toucha finalement à sa fin et c’est avec nonchalance que je me dirigeais vers Myrddin Wyllt pour une répétition avec les Sugar Quill. Avec ma voix enrouée, cela ne s’annonçait pas particulièrement prometteur, mais je me devais d’y assister, ne serait-ce que pour montrer l’exemple. Comme si cela ne suffiait pas, ce mois de novembre était un véritable tourment pour quiconque détestait le Quidditch - sport déraisonnable qui me lassait des plus sceptiques. C’était donc avec hâte que je traversais le domaine universitaire, les dernières compositions de Ravena entre mes doigts. Du coin de l’oeil, j’apercevai un visage familier. Familier certes, mais que j’étais bien loin de porter dans mon coeur : Holly de Launay. Aucune envie de la voir, aucune envie de lui parler, j’accélérai le pas. Hors de question de me mettre en retard pour cette bécasse ! « Tina ? » l’entendis-je dire au loin. D’emblée, je me figeai, levai les yeux au ciel tout en reculant de quelques mètres pour lui faire face. Que me voulait-elle encore ? J’étais agacée, tant par les événements passés, que par sa simple présence et ne m'en cachais pas. « Un problème peut-être ? » l’interrogeai-je froidement, croisant mes bras sur ma poitrine. J’espérais bien que mon langage corporel serait suffisamment clair pour qu’elle me fiche rapidement la paix.
Saisissant brusquement mon bras, je me laissai transporter à la suite de la Summerbee. Bien trop déconcertée pour me débattre, je réalisai, avec quelques secondes de retard, qu’Holly venait de m’épargner un vilain accident. Je l’aurais très certainement remercié si elle n’avait pas perdu l’équilibre, m’emportant alors dans sa chute. Quelle idiote ! Je m’efforçai de ne pas m’écrouler sur son ventre arrondi, me plaçant sous elle afin de modérer un choc certain. Mon crâne, toutefois, se heurta violemment contre la terre humide. Que je pouvais haïr ce vif d’or, ces joueurs écervelés et cette fille qui avait causé tant de soucis à ma famille ! « Ôte tes sales pattes de là de Launay ! Il me semble qu’elles ont provoqué suffisamment de dégâts ! » m’écriai-je en repoussant vivement son corps difforme étendu sur le mien. Je me redressai avec hâte, la toisant avec mépris sans même lui tendre une main pour l’aider à se relever. Je venais d’ores et déjà d’effectuer une bonne action en me sacrifiant pour son embryon, il ne fallait pas m’en demander davantage. « Incapable de tenir sur tes deux pieds, même sobre ! Alors, devenir mère… Sérieusement ? N’as-tu rien trouvé de mieux pour attendrir mon frère ? » sifflai-je en collectant les partitions qui s’étaient échappées dans les airs au moment de ma rencontre avec le sol. « Ton attitude est déplorable, Holly ! » poursuivis-je en enfouissant mes biens au fond de mon sac.
- Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne
- » parchemins postés : 1013
» miroir du riséd : Lili Reinhart
» crédits : ECK ou Cinderella
» multinick : Le serpent de glace (James B.), le moineau (Luan N.) et le soleil-arc-en-ciel (Samara G-P.)
» âge : Presque 32 ans (20/09/1992)
» situation : mère célibataire (et multi-crush)
» nature du sang : sang-pur
» particularité : semi-vélane
» année d'études : 4e année
» options obligatoires & facultatives : Nouveau cursus (4e année, Ducs validés) :
Option obligatoire :
Stylisme enchanté
Option facultative :
Potions
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Ancien cursus avorté en 7e année (Magics obtenus) :
Options obligatoires :
Histoire de la magie,
Etude des moldus,
Sciences politiques magiques.
Options facultatives :
Sortilèges,
Littérature magique,
Musique.
» profession : Organisatrice d'événements à temps partiel, associée au Loch d'Inès, étudiante et prez des Nymphes, et accessoirement maman
» gallions sous la cape : 352
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: [Durant la coupe] This neverending game has turned colder ♠ HollyTina
Lun 11 Déc 2017 - 8:57
« Un problème peut-être ? »
Évidemment qu'elle n'a aucune envie de me voir, encore moins de m'adresser la parole. Elle accélère le pas, visiblement décidée à mettre le plus de distance possible entre elle et moi, et n'eut été l'éclat doré que je vois briller tout près d'elle, c'est sans doute ce que j'aurais fait. Je l'ai attirée par réflexe, pas vraiment consciente du danger auquel je m'exposais moi-même et voilà que nous chutons toutes les deux.
Est-ce volontaire de sa part ? C'est son corps qui rencontre durement le sol et je jurerais presque qu'on protège toutes les deux mon ventre. Mon violon et ses partitions ont moins de chance cependant et se retrouvent épars autour de nous.
« Ôte tes sales pattes de là de Launay ! Il me semble qu’elles ont provoqué suffisamment de dégâts ! »
Me relever était bien mon intention et si sa rancune à mon égard n'était pas si violente, elle se serait sans doute rendu compte que c'était déjà ce que j'entreprenais de faire : la libérer de mon poids. La violence de ses propos me frappe cependant. Elle a toujours manifesté son inimitié à mon égard mais en contenait visiblement la virulence lorsque nous trouvions en présence de sa famille.
« Incapable de tenir sur tes deux pieds, même sobre ! Alors, devenir mère… Sérieusement ? N’as-tu rien trouvé de mieux pour attendrir mon frère ? »
Ah... voilà donc ce qu'elle imagine. Voilà sans doute ce que beaucoup imaginent, ce qu'ils garderont en tête jusqu'à ce que les autres rumeurs concernant l'identité du père de cet enfant prennent le relais... Tina est sans doute dans la confidence, tout au moins le supposé-je, tout comme mes propres frère et soeur. Elle ramasse ses partitions tandis que je peine à me redresser, ramasse mon violon sans oser en ouvrir l'étui de peur de ce que je pourrais y constater, et finis par me relever péniblement à mon tour, m'efforçant tout autant de rester calme que de faire taire l'angoisse qu'une chute dans mon état et ses potentielles conséquences surtout engendre.
« Ton attitude est déplorable, Holly !
- Si tu le dis... »
Une main posée sur mon ventre comme si je cherchais ainsi à m'assurer du bien-être de mon enfant, je souffle un instant, les yeux fermés.
- Crois-tu réellement qu'il s'agisse de ça ? D'une manigance douteuse pour récupérer ton frère ? Ton absence de logique me déçoit Tina...
Mon regard se pose finalement sur elle, partagé entre une colère sourde et une certaine forme de tristesse. Si l'idée de faire la connaissance de la jeune soeur de Gideon m'a un jour attendrie, il y a bien longtemps qu'elle a été balayée par l'ambiance glaciale qui a toujours régné entre nous.
- Si la démarche avait été volontaire, aussi inutile et bête cela soit-il, ce ventre se serait vu bien avant et Gideon en aurait été informé bien plus tôt. Mais crois ce que tu veux, ça n'a pas d'importance. Ton frère et moi ne sommes de toute façon plus ensemble et ma grossesse n'y changera rien, tu peux être rassurée.
En espérant qu'elle parvienne à son terme, ne puis-je m'empêcher de penser, bien que je m'efforce de faire taire mes inquiétudes...
Évidemment qu'elle n'a aucune envie de me voir, encore moins de m'adresser la parole. Elle accélère le pas, visiblement décidée à mettre le plus de distance possible entre elle et moi, et n'eut été l'éclat doré que je vois briller tout près d'elle, c'est sans doute ce que j'aurais fait. Je l'ai attirée par réflexe, pas vraiment consciente du danger auquel je m'exposais moi-même et voilà que nous chutons toutes les deux.
Est-ce volontaire de sa part ? C'est son corps qui rencontre durement le sol et je jurerais presque qu'on protège toutes les deux mon ventre. Mon violon et ses partitions ont moins de chance cependant et se retrouvent épars autour de nous.
« Ôte tes sales pattes de là de Launay ! Il me semble qu’elles ont provoqué suffisamment de dégâts ! »
Me relever était bien mon intention et si sa rancune à mon égard n'était pas si violente, elle se serait sans doute rendu compte que c'était déjà ce que j'entreprenais de faire : la libérer de mon poids. La violence de ses propos me frappe cependant. Elle a toujours manifesté son inimitié à mon égard mais en contenait visiblement la virulence lorsque nous trouvions en présence de sa famille.
« Incapable de tenir sur tes deux pieds, même sobre ! Alors, devenir mère… Sérieusement ? N’as-tu rien trouvé de mieux pour attendrir mon frère ? »
Ah... voilà donc ce qu'elle imagine. Voilà sans doute ce que beaucoup imaginent, ce qu'ils garderont en tête jusqu'à ce que les autres rumeurs concernant l'identité du père de cet enfant prennent le relais... Tina est sans doute dans la confidence, tout au moins le supposé-je, tout comme mes propres frère et soeur. Elle ramasse ses partitions tandis que je peine à me redresser, ramasse mon violon sans oser en ouvrir l'étui de peur de ce que je pourrais y constater, et finis par me relever péniblement à mon tour, m'efforçant tout autant de rester calme que de faire taire l'angoisse qu'une chute dans mon état et ses potentielles conséquences surtout engendre.
« Ton attitude est déplorable, Holly !
- Si tu le dis... »
Une main posée sur mon ventre comme si je cherchais ainsi à m'assurer du bien-être de mon enfant, je souffle un instant, les yeux fermés.
- Crois-tu réellement qu'il s'agisse de ça ? D'une manigance douteuse pour récupérer ton frère ? Ton absence de logique me déçoit Tina...
Mon regard se pose finalement sur elle, partagé entre une colère sourde et une certaine forme de tristesse. Si l'idée de faire la connaissance de la jeune soeur de Gideon m'a un jour attendrie, il y a bien longtemps qu'elle a été balayée par l'ambiance glaciale qui a toujours régné entre nous.
- Si la démarche avait été volontaire, aussi inutile et bête cela soit-il, ce ventre se serait vu bien avant et Gideon en aurait été informé bien plus tôt. Mais crois ce que tu veux, ça n'a pas d'importance. Ton frère et moi ne sommes de toute façon plus ensemble et ma grossesse n'y changera rien, tu peux être rassurée.
En espérant qu'elle parvienne à son terme, ne puis-je m'empêcher de penser, bien que je m'efforce de faire taire mes inquiétudes...
- ça remonte...:
- InvitéInvité
Re: [Durant la coupe] This neverending game has turned colder ♠ HollyTina
Ven 22 Déc 2017 - 18:57
« Si tu le dis… » répliqua-elle simplement. Sa réponse, des plus inattendues, m’irrita bien plus que je ne pouvais l’imaginer. Ne pouvait-elle pas se défendre convenablement, contredire ou nier, ne serait-ce que vaguement, mes propos ? Tout, plutôt que lâchement battre en retraite sous mes propos exaspérés ? Peu importe. Je percevais dans son silence une invitation à l’attaquer plus vigoureusement. Les mots franchissaient mes lèvres mécaniquement, comme répétés, année après année, depuis qu’elle s’était emparée du coeur de mon frère. Toute l’amertume et le ressentiment que j’avais terré dans un recoin de mon esprit éclataient au grand jour, bruyamment, violemment. De manière quasi incontrôlable. « Tu n’as jamais accepté d’être différente Holly, à tel point qu’il a fallu que tu entraînes Gideon dans ta souffrance. Il s’est jeté dans la gueule du loup pour toi. Littéralement. Mais, aujourd'hui encore, tu ne peux t’empêcher de lui créer des ennuis, de faire de sa vie un enfer… » murmurai-je agressivement. Je demeurais prudente, néanmoins, retenant ces hurlements soulevaient ma poitrine. Impossible de fléchir. Je m’efforçais d’être aussi discrète que possible afin de protéger - si cela était encore possible - Gideon des effroyables rumeurs qui l’accablaient depuis cette esclandre ministérielle.
« Crois-tu réellement qu'il s'agisse de ça ? D'une manigance douteuse pour récupérer ton frère ? Ton absence de logique me déçoit Tina… » Ses paroles me firent rire, un rire nerveux et impitoyable, qui me fit frissonner.« Logique ? Cette histoire, aussi écoeurante soit-elle, me semble parfaitement sensée. » lâchai-je sèchement, mon regard méprisant bien incapable de quitter le sien, plus distant. « Huit ans de relation. Huit ans ! Et, rien à signaler. C’est étrangement au moment où votre couple bat de l’aile que cet incident survient. Pourquoi ? Donne-moi une seule bonne raison, Holly, une seule, de penser que que cela n’a pas été prémédité. » dis-je froidement en désignant son ventre d’un signe de tête. Mon ton était acerbe, cinglant et pourtant… Pourtant, je lui laissais, la possibilité de se disculper, de se confier ou même de s’excuser. Prédatrice, je guettais attentivement le mouvement qui agiterait ses lèvres, la révélation à même de faire basculer cette confrontation, de permettre à notre relation d'évoluer vers davantage de respect et d'amabilité. « Si la démarche avait été volontaire, aussi inutile et bête cela soit-il, ce ventre se serait vu bien avant et Gideon en aurait été informé bien plus tôt. Mais crois ce que tu veux, ça n'a pas d'importance. Ton frère et moi ne sommes de toute façon plus ensemble et ma grossesse n'y changera rien, tu peux être rassurée. » Dépitée. J’étais dépitée, véritablement insatisfaite par sa réponse aberrante et aisément contestable. Certes ils n'étaient plus ensemble, mais cela durerait-il ? Ni l'un, ni l'autre, ne semblait s'éprendre de cette décision. Je soupirai doucement en levant les yeux au ciel, persuadée qu’un sortilège de confusion était en mesure de dissimuler sa grossesse jusqu’à ce qu’il ne soit, finalement, plus possible de l’interrompre.
La remarque désagréable qui suivit m’échappa accidentellement : « Ta fierté se retrouve bien ébranlée, n’est-ce pas, Holly ? Réaliser que tes petites combines n’ont pas eu l’effet escompté… Cela doit être particulièrement douloureux. Je peine à retenir mes larmes. » Sauf que je ne les retenais plus… Larmes de colère, d’épuisement ou de désolation, je ne saurais dire. Elles roulaient lentement sur mes joues pâles sans que je n’y prête véritablement attention. À croire que cette situation me touchait bien plus que je ne désirais l’admettre. La véhémence de mon discours me brisait de l’intérieur, bien incapable de communiquer mes émotions correctement. Tandis que je m’efforçais de rassembler les fragments de son récit décousu, je prenais conscience de la fâcheuse réalité. La tristesse dans son regard, cette main posée sur son ventre... Cet événement, elle le subissait, comme nous tous. Était-ce de la pitié que je ressentais pour elle, de la sympathie ? La seule chose dont j’étais certaine était que son air morne me peinait véritablement. Jamais, je n’avais fait le moindre effort pour apprendre à la connaître, mais Gideon n’aurait pu aimer une femme tortueuse et sournoise comme je le laissais sous-entendre. T'es qu'une idiote, Tina. Une pauvre idiote... pensai-je douloureusement. Au loin, je discernai un groupe d'étudiants curieux nous dévisageant avec exultation. Aussitôt, je leur adressai un sourire poli, bien qu’imprégné de pleurs, pour leur signaler que la situation était sous contrôle. Les qu'en-dira-t-on, je préférais les colporter plutôt qu'en être l'objet, surtout lorsqu'ils me bouleversaient à ce point. Hésitante, je me retournai en direction de Holly, l’interrogeant doucement de ma voix enrouée par l’épouvantable rhume magique qui me poursuivait : « Est-ce que tu vas bien ? Est-ce que… Vous allez bien ? »
« Crois-tu réellement qu'il s'agisse de ça ? D'une manigance douteuse pour récupérer ton frère ? Ton absence de logique me déçoit Tina… » Ses paroles me firent rire, un rire nerveux et impitoyable, qui me fit frissonner.
Holly & Tina
To live is to suffer, to survive is to find some meaning in the suffering.
La remarque désagréable qui suivit m’échappa accidentellement : « Ta fierté se retrouve bien ébranlée, n’est-ce pas, Holly ? Réaliser que tes petites combines n’ont pas eu l’effet escompté… Cela doit être particulièrement douloureux. Je peine à retenir mes larmes. » Sauf que je ne les retenais plus… Larmes de colère, d’épuisement ou de désolation, je ne saurais dire. Elles roulaient lentement sur mes joues pâles sans que je n’y prête véritablement attention. À croire que cette situation me touchait bien plus que je ne désirais l’admettre. La véhémence de mon discours me brisait de l’intérieur, bien incapable de communiquer mes émotions correctement. Tandis que je m’efforçais de rassembler les fragments de son récit décousu, je prenais conscience de la fâcheuse réalité. La tristesse dans son regard, cette main posée sur son ventre... Cet événement, elle le subissait, comme nous tous. Était-ce de la pitié que je ressentais pour elle, de la sympathie ? La seule chose dont j’étais certaine était que son air morne me peinait véritablement. Jamais, je n’avais fait le moindre effort pour apprendre à la connaître, mais Gideon n’aurait pu aimer une femme tortueuse et sournoise comme je le laissais sous-entendre. T'es qu'une idiote, Tina. Une pauvre idiote... pensai-je douloureusement. Au loin, je discernai un groupe d'étudiants curieux nous dévisageant avec exultation. Aussitôt, je leur adressai un sourire poli, bien qu’imprégné de pleurs, pour leur signaler que la situation était sous contrôle. Les qu'en-dira-t-on, je préférais les colporter plutôt qu'en être l'objet, surtout lorsqu'ils me bouleversaient à ce point. Hésitante, je me retournai en direction de Holly, l’interrogeant doucement de ma voix enrouée par l’épouvantable rhume magique qui me poursuivait : « Est-ce que tu vas bien ? Est-ce que… Vous allez bien ? »
- Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne
- » parchemins postés : 1013
» miroir du riséd : Lili Reinhart
» crédits : ECK ou Cinderella
» multinick : Le serpent de glace (James B.), le moineau (Luan N.) et le soleil-arc-en-ciel (Samara G-P.)
» âge : Presque 32 ans (20/09/1992)
» situation : mère célibataire (et multi-crush)
» nature du sang : sang-pur
» particularité : semi-vélane
» année d'études : 4e année
» options obligatoires & facultatives : Nouveau cursus (4e année, Ducs validés) :
Option obligatoire :
Stylisme enchanté
Option facultative :
Potions
------------------------------------------------------------------
Ancien cursus avorté en 7e année (Magics obtenus) :
Options obligatoires :
Histoire de la magie,
Etude des moldus,
Sciences politiques magiques.
Options facultatives :
Sortilèges,
Littérature magique,
Musique.
» profession : Organisatrice d'événements à temps partiel, associée au Loch d'Inès, étudiante et prez des Nymphes, et accessoirement maman
» gallions sous la cape : 352
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: [Durant la coupe] This neverending game has turned colder ♠ HollyTina
Ven 22 Déc 2017 - 23:56
« Tu n’as jamais accepté d’être différente Holly... »
Ça c'est vrai, je ne l'ai jamais vraiment accepté, j'ai toujours fait mon possible pour faire oublier ma nature. Mais est-ce que c'est si répréhensible que ça ? Est-ce qu'on n'est pas nombreux à tenter de se fondre dans la masse ?
« ...à tel point qu’il a fallu que tu entraînes Gideon dans ta souffrance. Il s’est jeté dans la gueule du loup pour toi. Littéralement. Mais, aujourd'hui encore, tu ne peux t’empêcher de lui créer des ennuis, de faire de sa vie un enfer… »
J'encaisse, comme je peux, subis plutôt... Comme si j'avais réellement voulu ça ! Le portrait qu'elle dépeint de moi est parfaitement ignoble et me soulève le coeur. Je sais que je ne fais pas l'unanimité, que certains me critiquent pour la perfection factice que je renvoie, ça j'ai l'habitude. Mais l'image qu'elle a de moi est d'un tout autre registre, et si je suis habituée aux murmures, ses mots me heurtent bien davantage.
« Logique ? Cette histoire, aussi écoeurante soit-elle, me semble parfaitement sensée. »
Ah ? J'attends, l'écoute, stoïque, bien que le sang pulse à mes tempes. Qu'elle m'explique à quel point la démarche qu'elle me prête est sensée, qu'elle aille jusqu'au bout de sa pensée. Pour une fois. Plutôt qu'on en reste encore et toujours à ses piques à peine courtoise, à cette guerre froide qui règne depuis des années.
« Huit ans de relation. Huit ans ! Et rien à signaler. C’est étrangement au moment où votre couple bat de l’aile que cet incident survient. Pourquoi ? Donne-moi une seule bonne raison, Holly, une seule, de penser que que cela n’a pas été prémédité.
- Parce que je ne suis pas stupide au point de faire un pari aussi risqué, avec pour seule certitude que ça va complètement ruiner mes études et ma vie professionnelle ? »
Son ton de voix est glacial, le mien est blasé. Je suis fatiguée de ces querelles incessantes, fatiguée de la situation en général. Rien de tout ça n'était prévu, quoi qu'elle en pense, et c'est loin d'être la vie rêvée pour moi. Pourquoi est-ce que c'est si difficile à comprendre ? Pourquoi est-ce que je dois encore justifier quelque chose que je n'ai même pas choisi, avec lequel je dois composer tant bien que mal, ce qui m'épuise déjà bien assez ?
« Ta fierté se retrouve bien ébranlée, n’est-ce pas, Holly ? Réaliser que tes petites combines n’ont pas eu l’effet escompté… Cela doit être particulièrement douloureux. Je peine à retenir mes larmes. »
C'est peut-être moi qui devrais prononcer ces derniers mots. Je sais que mes yeux sont trop brillants, parce que ses propos me blessent réellement. Qu'est ce que je lui ai fait ? Qu'est ce que j'ai fait pour mériter autant de haine ? J'ai beau tenter d'imaginer comment je réagirais face au petit-ami de Grace ou à la petite copine de Vic, je ne vois pas dans quel univers je pourrais être aussi mauvaise... à moins d'avoir la preuve qu'il ou elle fait du mal à mes proches, je dois admettre. Mais quelle preuve pense-t-elle avoir contre moi ? J'ai beau chercher, je ne vois pas, puisque je n'ai, réellement, jamais voulu le malheur de Gideon, bien au contraire. Je suis même prête à faire une croix sur lui, sur nous, si c'est pour aller dans son sens, qu'est-ce qu'il faut que je fasse de plus ?
Les larmes restent aux coins de mes yeux, mais je vois les siennes, en revanche, qui me vrillent le coeur. Et je reste focalisée sur elles, sans remarquer les autres étudiants qui nous observaient, incapable de savoir exactement ce qui les engendre.
« Est-ce que tu vas bien ? Est-ce que… Vous allez bien ? »
Après tout ce qui vient d'être dit, cette soudaine sollicitude me surprend au plus haut point. Tout autant qu'elle me touche, et les larmes roulent finalement sur mes joues autant que les siennes, bien que je tente de les sécher à mesure qu'elles s'écoulent. Est-ce que je vais bien ? Je ne peux pas répondre à cette question. Est-ce que mon enfant va bien ?...
« Ca devrait aller... il ou elle ne se manifeste pas trop et je n'ai pas de douleur particulière, je crois... »
Mais mon phrasé est hésitant, mon ton de voix incertain. A vrai dire, tout est flou pour moi. J'avance pas à pas, au jour le jour, comme je peux. Et je ne sais plus tellement à quoi me raccrocher concernant mon état, ni ce que je dois penser de mon ex-belle-soeur d'ailleurs...
Ça c'est vrai, je ne l'ai jamais vraiment accepté, j'ai toujours fait mon possible pour faire oublier ma nature. Mais est-ce que c'est si répréhensible que ça ? Est-ce qu'on n'est pas nombreux à tenter de se fondre dans la masse ?
« ...à tel point qu’il a fallu que tu entraînes Gideon dans ta souffrance. Il s’est jeté dans la gueule du loup pour toi. Littéralement. Mais, aujourd'hui encore, tu ne peux t’empêcher de lui créer des ennuis, de faire de sa vie un enfer… »
J'encaisse, comme je peux, subis plutôt... Comme si j'avais réellement voulu ça ! Le portrait qu'elle dépeint de moi est parfaitement ignoble et me soulève le coeur. Je sais que je ne fais pas l'unanimité, que certains me critiquent pour la perfection factice que je renvoie, ça j'ai l'habitude. Mais l'image qu'elle a de moi est d'un tout autre registre, et si je suis habituée aux murmures, ses mots me heurtent bien davantage.
« Logique ? Cette histoire, aussi écoeurante soit-elle, me semble parfaitement sensée. »
Ah ? J'attends, l'écoute, stoïque, bien que le sang pulse à mes tempes. Qu'elle m'explique à quel point la démarche qu'elle me prête est sensée, qu'elle aille jusqu'au bout de sa pensée. Pour une fois. Plutôt qu'on en reste encore et toujours à ses piques à peine courtoise, à cette guerre froide qui règne depuis des années.
« Huit ans de relation. Huit ans ! Et rien à signaler. C’est étrangement au moment où votre couple bat de l’aile que cet incident survient. Pourquoi ? Donne-moi une seule bonne raison, Holly, une seule, de penser que que cela n’a pas été prémédité.
- Parce que je ne suis pas stupide au point de faire un pari aussi risqué, avec pour seule certitude que ça va complètement ruiner mes études et ma vie professionnelle ? »
Son ton de voix est glacial, le mien est blasé. Je suis fatiguée de ces querelles incessantes, fatiguée de la situation en général. Rien de tout ça n'était prévu, quoi qu'elle en pense, et c'est loin d'être la vie rêvée pour moi. Pourquoi est-ce que c'est si difficile à comprendre ? Pourquoi est-ce que je dois encore justifier quelque chose que je n'ai même pas choisi, avec lequel je dois composer tant bien que mal, ce qui m'épuise déjà bien assez ?
« Ta fierté se retrouve bien ébranlée, n’est-ce pas, Holly ? Réaliser que tes petites combines n’ont pas eu l’effet escompté… Cela doit être particulièrement douloureux. Je peine à retenir mes larmes. »
C'est peut-être moi qui devrais prononcer ces derniers mots. Je sais que mes yeux sont trop brillants, parce que ses propos me blessent réellement. Qu'est ce que je lui ai fait ? Qu'est ce que j'ai fait pour mériter autant de haine ? J'ai beau tenter d'imaginer comment je réagirais face au petit-ami de Grace ou à la petite copine de Vic, je ne vois pas dans quel univers je pourrais être aussi mauvaise... à moins d'avoir la preuve qu'il ou elle fait du mal à mes proches, je dois admettre. Mais quelle preuve pense-t-elle avoir contre moi ? J'ai beau chercher, je ne vois pas, puisque je n'ai, réellement, jamais voulu le malheur de Gideon, bien au contraire. Je suis même prête à faire une croix sur lui, sur nous, si c'est pour aller dans son sens, qu'est-ce qu'il faut que je fasse de plus ?
Les larmes restent aux coins de mes yeux, mais je vois les siennes, en revanche, qui me vrillent le coeur. Et je reste focalisée sur elles, sans remarquer les autres étudiants qui nous observaient, incapable de savoir exactement ce qui les engendre.
« Est-ce que tu vas bien ? Est-ce que… Vous allez bien ? »
Après tout ce qui vient d'être dit, cette soudaine sollicitude me surprend au plus haut point. Tout autant qu'elle me touche, et les larmes roulent finalement sur mes joues autant que les siennes, bien que je tente de les sécher à mesure qu'elles s'écoulent. Est-ce que je vais bien ? Je ne peux pas répondre à cette question. Est-ce que mon enfant va bien ?...
« Ca devrait aller... il ou elle ne se manifeste pas trop et je n'ai pas de douleur particulière, je crois... »
Mais mon phrasé est hésitant, mon ton de voix incertain. A vrai dire, tout est flou pour moi. J'avance pas à pas, au jour le jour, comme je peux. Et je ne sais plus tellement à quoi me raccrocher concernant mon état, ni ce que je dois penser de mon ex-belle-soeur d'ailleurs...
- ça remonte...:
- InvitéInvité
Re: [Durant la coupe] This neverending game has turned colder ♠ HollyTina
Ven 19 Jan 2018 - 21:19
« Tu crois ou… ? » demandai-je en fronçant légèrement les sourcils. Il faut dire que cette obscure réponse n’était pas exactement ce à quoi je m’attendais. J’avais sincèrement espéré qu’elle tente de me rassurer, ne serait-ce qu’à demi-mots. Une toux passagère s’empara de ma poitrine pendant quelques secondes. Foutu rhume magique ! Je me détournai un instant afin de reprendre le contrôle sur cette quinte au moment où j’identifiais un endroit où nous serions plus au calme. Et surtout, loin de cet affreux stade de Quidditch. Mon apaisement retrouvé, je désignais un banc à quelques mètres de nous: « Assieds-toi… » insistai-je sur un ton plus agréable. Après la violence dont j’avais fait preuve quelques minutes auparavant, je ne savais plus véritablement comment me comporter, ma main, douce et bienveillante, s’approchant doucement de son bras avant de retomber lentement le long de mon corps. Je doutais sincèrement qu’elle apprécie tout contact physique avec moi après cette altercation. Du revers de la main, j’effaçai les malencontreuses larmes qui avaient glissé sur mes joues et lui adressai un sourire timide, en prenant place sur un petit muret de pierre face à elle. Mes doigts effleurèrent le granit, un signe que je voulais rassurant, une invitation à se joindre à mes côtés. Je replaçai une mèche de les cheveux flamboyants derrière mon oreille, tandis que la pointe de mes pieds claquait contre la pelouse, trahissant mon anxiété.
Ses doigts enroulés autour de l’étui de son violon, il me semblait percevoir un semblant d’appréhension et de tourment dans ce geste maladroit. Nous ne nous étions jamais étendues sur le sujet. Toutefois,il me semblait que cet instrument occupait une place particulière dans son coeur, celui d’un proche aussi loin que je m’en souvienne… Son abattement devenait mien sans que je ne le désire pour autant, bien incapable d’imaginer l’impétuosité dont j’aurais fait preuve à sa place. « Tu permets que j’y jette un oeil ? » l’interrogeai-je en désignant d’un signe de tête son écrin. Légèrement sur la défensive, ma voix demeurait quelque peu froide et inhospitalière malgré mes rigoureux efforts. Des semaines voire des mois me seraient sans doute nécessaires avant que je puisse tirer un trait sur la haine que je lui avais porté toutes ces années. Un déclic ? Pour une raison que j’interprétais avec difficulté, je désirais cependant repartir sur de nouvelles bases. Pour Gideon, Holly et surtout, leur enfant. Mon neveu ou ma nièce, puisqu’elle ignorait encore son sexe… Peut-être souhaitait-elle que mon frère soit présent au moment de le découvrir ? Un événement important qu’aucun parent ne tenait à manquer. De manière presque incontrôlable, je m’attachais aux courbes de son ventre, les détaillant d’un regard sensible et mielleux, ne cessant de désirer le bonheur de ce petit être qui ne tarderait plus à voir le jour. L’objet qui glissa doucement sur mes genoux me tira brusquement de mes pensées. Je m’en emparai finalement, détachant avec délicatesse les deux serrures qui scellaient son bien. J’ouvrai la boîte en grimaçant, apeurée non pas par ce que je risquais d’y découvrir, mais plutôt par les mots dont je souhaitais faire par à Holly. Je soupirai tristement et me lançai finalement : « Je… Je suis désolée Holly. » articulai-je péniblement.
Les excuses n’avaient jamais été mon fort. Percevant son regard terrifié, je reprenais aussitôt : « Pas pour ton violon ! Enfin si, mais... Il faudra changer les cordes. Le choc a été rude, mais il n’est pas cassé. Je peux m’en occuper, si tu le souhaites. Je connais un très bon luthier et avec l’orchestre, je bénéficierai d’un prix. Non, en réalité… Je suis désolée d’avoir été si... Désagréable avec toi. » J’accrochai son regard bleuté et refermai son boîtier que je gardais entre mes mains, commençant à malmener mes longs doigts, tant je craignais sa réaction. Une réaction virulente ou douce. L’une comme l’autre m’aurait mis particulièrement mal à l’aise. Me redressant aussitôt, je coupais court à tout emportement supplémentaire et lui tendais une main frêle et tremblante : « Écoute. Laisse-moi au moins t’accompagner à l’infirmerie. » dis-je finalement en jetant un coup d’oeil anxieux à ma montre. Le temps filait bien plus vite que je ne l’avais imaginé et les chances que j’arrive en retard à ma répétition ne cessaient de croître. Néanmoins, cette lueur mélancolique dans son regard m’alarmait véritablement, comme si je me sentais responsable de son affliction. Peut-être était-ce un peu le cas ? À trop désirer sa rupture avec Gideon, voilà que la culpabilité me rongeait désormais. Ni l’un, ni l’autre ne semblait se réjouir de cette situation. Et, à vrai dire, cela ne m’avait enchanté qu’une fraction de seconde, percevant aussitôt la souffrance de Gideon. Mes pulsions égoïstes m’avaient aveuglé quant aux sourires et aux rires qu’elle suscitait en lui. J’enfouissais mon visage frigorifié dans mon écharpe et m’éloignais, non pas en direction de Myrddin Wyllt comme je l’aurais dû, mais bel et bien vers le château et ce, sans même vérifier si Holly me suivait ou non.
Ses doigts enroulés autour de l’étui de son violon, il me semblait percevoir un semblant d’appréhension et de tourment dans ce geste maladroit. Nous ne nous étions jamais étendues sur le sujet. Toutefois,
Holly & Tina
To live is to suffer, to survive is to find some meaning in the suffering.
Les excuses n’avaient jamais été mon fort. Percevant son regard terrifié, je reprenais aussitôt : « Pas pour ton violon ! Enfin si, mais... Il faudra changer les cordes. Le choc a été rude, mais il n’est pas cassé. Je peux m’en occuper, si tu le souhaites. Je connais un très bon luthier et avec l’orchestre, je bénéficierai d’un prix. Non, en réalité… Je suis désolée d’avoir été si... Désagréable avec toi. » J’accrochai son regard bleuté et refermai son boîtier que je gardais entre mes mains, commençant à malmener mes longs doigts, tant je craignais sa réaction. Une réaction virulente ou douce. L’une comme l’autre m’aurait mis particulièrement mal à l’aise. Me redressant aussitôt, je coupais court à tout emportement supplémentaire et lui tendais une main frêle et tremblante : « Écoute. Laisse-moi au moins t’accompagner à l’infirmerie. » dis-je finalement en jetant un coup d’oeil anxieux à ma montre. Le temps filait bien plus vite que je ne l’avais imaginé et les chances que j’arrive en retard à ma répétition ne cessaient de croître. Néanmoins, cette lueur mélancolique dans son regard m’alarmait véritablement, comme si je me sentais responsable de son affliction. Peut-être était-ce un peu le cas ? À trop désirer sa rupture avec Gideon, voilà que la culpabilité me rongeait désormais. Ni l’un, ni l’autre ne semblait se réjouir de cette situation. Et, à vrai dire, cela ne m’avait enchanté qu’une fraction de seconde, percevant aussitôt la souffrance de Gideon. Mes pulsions égoïstes m’avaient aveuglé quant aux sourires et aux rires qu’elle suscitait en lui. J’enfouissais mon visage frigorifié dans mon écharpe et m’éloignais, non pas en direction de Myrddin Wyllt comme je l’aurais dû, mais bel et bien vers le château et ce, sans même vérifier si Holly me suivait ou non.
- Diane de CornouillerADMIN 🌹 hermine bretonne
- » parchemins postés : 1013
» miroir du riséd : Lili Reinhart
» crédits : ECK ou Cinderella
» multinick : Le serpent de glace (James B.), le moineau (Luan N.) et le soleil-arc-en-ciel (Samara G-P.)
» âge : Presque 32 ans (20/09/1992)
» situation : mère célibataire (et multi-crush)
» nature du sang : sang-pur
» particularité : semi-vélane
» année d'études : 4e année
» options obligatoires & facultatives : Nouveau cursus (4e année, Ducs validés) :
Option obligatoire :
Stylisme enchanté
Option facultative :
Potions
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Ancien cursus avorté en 7e année (Magics obtenus) :
Options obligatoires :
Histoire de la magie,
Etude des moldus,
Sciences politiques magiques.
Options facultatives :
Sortilèges,
Littérature magique,
Musique.
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Re: [Durant la coupe] This neverending game has turned colder ♠ HollyTina
Mar 6 Fév 2018 - 0:30
« Tu crois ou… ? »
Je voudrais pouvoir la rassurer, mais j'en suis incapable. Tout est flou, inconnu pour moi, et je n'ai aucune idée de ce que mes sensations peuvent révéler. Je me pose des questions en permanence, sans être capable de trouver la moindre réponse ferme et rassurante. Et je ne suis complètement rassurée ni pour mon bébé, ni pour mon ex-belle-soeur dont la quinte de toux subite me fait froncer les sourcils.
« Assieds-toi… »
Elle me désigne un banc un peu plus loin, et je hoche simplement la tête. Je crois que nous en avons besoin toutes les deux. Je crois que nous sommes toutes les deux assez peu sûres de la façon don nous devons nous comporter face à l'autre et son mouvement avorté avec moi en témoigne sans doute. Je tente de ne pas relever, de ne pas laisser voir en tous les cas, que je l'ai repéré. Est-ce que j'aurais refusé qu'elle touche mon bras ? Je n'en ai pas la moindre idée. J'imagine que ç'aurait semblé incongru, que j'aurais été surprise. Est-ce que j'aurais réagi plus violemment ? Je n'en sais rien, je n'en sais absolument rien. Elle m'invite à m'asseoir près d'elle, et je ne me fais pas vraiment prier pour la rejoindre. Je vois bien sa nervosité, je la partage, à vrai dire. Sans doute pour des raisons différentes, j'imagine. Elle semble pourtant comprendre une part des miennes, comme son regard tombe sur mon violon, et qu'elle ose une question que je n'aurai jusque-là pas cru entendre dans sa bouche.
« Tu permets que j’y jette un oeil ? »
La question me laisse interdite, incapable d'une réponse autant que d'une réaction dans un premier temps. Je l'observe, remarque son regard glissant vers l'arrondi de mon ventre, et peut-être est-ce qui achève ma décision : l'étui de mon violon glisse vers ses genoux, et je me retrouve plus angoissée encore à attendre sa réaction lorsqu'elle l'ouvrira.
« Je… Je suis désolée Holly. »
L'effroi doit se lire sur mon visage, car elle s'empresse de rajouter :
« Pas pour ton violon ! Enfin si, mais... Il faudra changer les cordes. Le choc a été rude, mais il n’est pas cassé. Je peux m’en occuper, si tu le souhaites. Je connais un très bon luthier et avec l’orchestre, je bénéficierai d’un prix. Non, en réalité… Je suis désolée d’avoir été si... Désagréable avec toi. »
Je l'ai écoutée, partagée entre le soulagement et la gratitude autant qu'une nouvelle vague de stupeur et d'incompréhension. Je ne sais pas d'où tout ça vient - quoi que l'enfant qui grandit en moi soit la réponse la plus probable - et je ne sais, une nouvelle fois, pas comment réagir.
« C'est un soulagement. Je ne sais pas comment j'aurais réagi s'il avait été détruit... Je pourrais le faire réparer aussi, tu sais, et... »
Je m'arrête, évite de rajouter que le prix m'importe peu tant que le travail est fait parfaitement tellement je tiens à mon instrument, en sachant pertinemment que leur famille ne roule pas sur l'or.
« ...et tu n'as pas vraiment à t'en charger, tu sais... »
En réalité, je meurs d'envie d'accepter la proposition, mais reste encore sur mes gardes, je crois. Je n'évoque même pas l'identité de la famille de luthier à laquelle je pense, certaine que ça ne ferait qu'attiser un feu qui semble seulement commencer à décroître.
« Écoute. Laisse-moi au moins t’accompagner à l’infirmerie. »
Elle s'est levée sans même attendre ma réponse, ni vérifier que je la suivais. Un sourire pâle étire mes lèvres comme je lui emboîte le pas après avoir serré mon précieux violon contre moi.
« D'accord... » finis-je par acquiescer en parvenant à nouveau à sa hauteur. « ...si tu laisses l'infirmière s'occuper de ton rhume magique... »
Pas besoin d'être un grand médecin pour savoir de quel mal elle souffre en cette saison, bien que son affection n'ait pas été évoquée jusque-là. La voix de Gideon résonne pourtant encore à mes oreilles, cette dernière nuit où nous nous sommes vus. Je t'avais dit de faire le cursus médicomagie... Je suis sûr qu'à l'heure qu'il est, tu aurais trouvé la solution. Et je ravale les larmes qui ne demandent qu'à perler aux coins de mes yeux.
« Je suis contente que tu n'aies rien eu de grave, Tina, mais je crois que je serais vraiment rassurée seulement quand on aura toutes les deux été auscultées... »
Parce que je ne suis pas sûre que je me pardonnerais d'avoir été là et de ne rien avoir pu faire pour l'empêcher d'être blessée. Je n'ai repris la parole qu'une fois que nous sommes parvenues devant l'infirmerie pour prononcer ces mots, cependant, une fois que mon calme me semble revenu, et les pleurs taris. Pourtant une fois face à l'infirmière, et le temps qu'elle fasse ce qu'elle a à faire avant de donner son verdict, je ne peux pas m'empêcher de prendre la main de la Pokeby, cherchant visiblement son soutien.
Je voudrais pouvoir la rassurer, mais j'en suis incapable. Tout est flou, inconnu pour moi, et je n'ai aucune idée de ce que mes sensations peuvent révéler. Je me pose des questions en permanence, sans être capable de trouver la moindre réponse ferme et rassurante. Et je ne suis complètement rassurée ni pour mon bébé, ni pour mon ex-belle-soeur dont la quinte de toux subite me fait froncer les sourcils.
« Assieds-toi… »
Elle me désigne un banc un peu plus loin, et je hoche simplement la tête. Je crois que nous en avons besoin toutes les deux. Je crois que nous sommes toutes les deux assez peu sûres de la façon don nous devons nous comporter face à l'autre et son mouvement avorté avec moi en témoigne sans doute. Je tente de ne pas relever, de ne pas laisser voir en tous les cas, que je l'ai repéré. Est-ce que j'aurais refusé qu'elle touche mon bras ? Je n'en ai pas la moindre idée. J'imagine que ç'aurait semblé incongru, que j'aurais été surprise. Est-ce que j'aurais réagi plus violemment ? Je n'en sais rien, je n'en sais absolument rien. Elle m'invite à m'asseoir près d'elle, et je ne me fais pas vraiment prier pour la rejoindre. Je vois bien sa nervosité, je la partage, à vrai dire. Sans doute pour des raisons différentes, j'imagine. Elle semble pourtant comprendre une part des miennes, comme son regard tombe sur mon violon, et qu'elle ose une question que je n'aurai jusque-là pas cru entendre dans sa bouche.
« Tu permets que j’y jette un oeil ? »
La question me laisse interdite, incapable d'une réponse autant que d'une réaction dans un premier temps. Je l'observe, remarque son regard glissant vers l'arrondi de mon ventre, et peut-être est-ce qui achève ma décision : l'étui de mon violon glisse vers ses genoux, et je me retrouve plus angoissée encore à attendre sa réaction lorsqu'elle l'ouvrira.
« Je… Je suis désolée Holly. »
L'effroi doit se lire sur mon visage, car elle s'empresse de rajouter :
« Pas pour ton violon ! Enfin si, mais... Il faudra changer les cordes. Le choc a été rude, mais il n’est pas cassé. Je peux m’en occuper, si tu le souhaites. Je connais un très bon luthier et avec l’orchestre, je bénéficierai d’un prix. Non, en réalité… Je suis désolée d’avoir été si... Désagréable avec toi. »
Je l'ai écoutée, partagée entre le soulagement et la gratitude autant qu'une nouvelle vague de stupeur et d'incompréhension. Je ne sais pas d'où tout ça vient - quoi que l'enfant qui grandit en moi soit la réponse la plus probable - et je ne sais, une nouvelle fois, pas comment réagir.
« C'est un soulagement. Je ne sais pas comment j'aurais réagi s'il avait été détruit... Je pourrais le faire réparer aussi, tu sais, et... »
Je m'arrête, évite de rajouter que le prix m'importe peu tant que le travail est fait parfaitement tellement je tiens à mon instrument, en sachant pertinemment que leur famille ne roule pas sur l'or.
« ...et tu n'as pas vraiment à t'en charger, tu sais... »
En réalité, je meurs d'envie d'accepter la proposition, mais reste encore sur mes gardes, je crois. Je n'évoque même pas l'identité de la famille de luthier à laquelle je pense, certaine que ça ne ferait qu'attiser un feu qui semble seulement commencer à décroître.
« Écoute. Laisse-moi au moins t’accompagner à l’infirmerie. »
Elle s'est levée sans même attendre ma réponse, ni vérifier que je la suivais. Un sourire pâle étire mes lèvres comme je lui emboîte le pas après avoir serré mon précieux violon contre moi.
« D'accord... » finis-je par acquiescer en parvenant à nouveau à sa hauteur. « ...si tu laisses l'infirmière s'occuper de ton rhume magique... »
Pas besoin d'être un grand médecin pour savoir de quel mal elle souffre en cette saison, bien que son affection n'ait pas été évoquée jusque-là. La voix de Gideon résonne pourtant encore à mes oreilles, cette dernière nuit où nous nous sommes vus. Je t'avais dit de faire le cursus médicomagie... Je suis sûr qu'à l'heure qu'il est, tu aurais trouvé la solution. Et je ravale les larmes qui ne demandent qu'à perler aux coins de mes yeux.
« Je suis contente que tu n'aies rien eu de grave, Tina, mais je crois que je serais vraiment rassurée seulement quand on aura toutes les deux été auscultées... »
Parce que je ne suis pas sûre que je me pardonnerais d'avoir été là et de ne rien avoir pu faire pour l'empêcher d'être blessée. Je n'ai repris la parole qu'une fois que nous sommes parvenues devant l'infirmerie pour prononcer ces mots, cependant, une fois que mon calme me semble revenu, et les pleurs taris. Pourtant une fois face à l'infirmière, et le temps qu'elle fasse ce qu'elle a à faire avant de donner son verdict, je ne peux pas m'empêcher de prendre la main de la Pokeby, cherchant visiblement son soutien.
- ça remonte...: