Le paysage était couvert de neige, comme c'est le cas de nombreux mois en hiver dans cette petite ville de la Province du Québec au Canada, Saint-Hyacinthe, qui comptait un orphelinat très particulier, un orphelinat où se trouvait des enfants de familles particulières elles-aussi, car tous les enfants de cet orphelinat exceptionnel était des sorciers. Autant dire qu'il n'y avait pas beaucoup d'enfants dans cet orphelinat, ils sont en général qu'une poignée, mais il est bien rare qu'ils soient adoptés. Bien souvent, leurs parents sont des non-maj' qui découvrent que leur enfant est étrange, il se produit un événement dans la pièce qui lui font penser que leur enfant est possédé par le démon, une croyance bien ancrée au début du 20ème siècle. L'orphelinat de Saint-Hyacinthe s'occupait donc de ces enfants sorciers rejetés par les familles de non-maj' entre autre, mais aussi des enfants de parents sorciers qui se retrouvaient là pour une raison ou pour une autre, un abandon, la mort des parents … C'était dans cet orphelinat, logé dans une maison d'allure victorienne aux planches de bois anthracite aux toits d'ardoise noires recouverts d'une épaisse neige poudrée, que se trouvait un petit garçon, âgé de 5 ans, sans nom bien entendu, et que l'orphelinat avait prénommé Septimus, un petit garçon très sage, et qui étonnamment ne parlait pas beaucoup, il était très timide, sa voix semblait s'être envolé et son esprit vide comme s'il venait de naître. La neige néanmoins ne tenait pas sous les pas d'un couple venant là avec une grande malle en osier. L'homme était d'une large stature, grand le cheveu blond, tandis que sa compagne était rousse avec des tâches de rousseur sur le visage. Leur malle semblait tout à fait normal, et quiconque l'aurait ouverte y aurait vu des vêtements qu'apportait ce couple à l'orphelinat pour les pauvres petits, même si en réalité, si un œil magique s'y penchait d'un peu plus prêt, elle y aurait vu une famille de boursouf bleutés. Oui, car ce couple était les heureux propriétaires d'une ménagerie magique vers la capitale de Québec. Et périodiquement, il prenait sur leur temps de travail et de famille pour venir donner un peu de bonheur dans cet orphelinat. Les enfants avaient besoin de tendresse et d'amour et à défaut de parents, ils leur apportaient celui des animaux magiques de leur malle. Oh bien sûr, s'ils avaient pu ils les auraient tous adopté, mais ils avaient déjà une famille nombreuse, cinq enfants en tout, et ils ne pouvaient en accueillir plus. En tout cas jusqu'à ce qu'il rencontre le petit dernier, Septimus. Le petit garçon était resté muet depuis son arrivée à l'orphelinat de Saint-Hyacinthe, et rien ni personne n'avait réussi à le sortir de son silence. Sybille, la femme rousse s'occupant de la ménagerie avec son époux Archibald, avait essayé de dérider le petit garçon et elle ne parvient qu'à le faire sourire avec un bébé boursouf aussi timide que lui, qui n'osait pas sortir de la malle. Pour une raison qu'aujourd'hui encore elle ignore, elle ressentait une sympathie particulière pour ce petit garçon, et elle avait passé l'après-midi avec lui. A la fin de la journée, elle fut surprise de l'entendre prononcer un mot, un seul « Merci ». Le visage de ce petit garçon était resté gravé dans son esprit, même après être retourné dans sa famille avec son époux et ses cinq enfants. Une semaine plus tard, elle avait contacté la directrice de l'orphelinat et lui avait demandé des nouvelles du petit Septimus, et elle apprit qu'il s'était encore plus renfermé sur lui-même, mais qu'il avait fait un dessin le matin même représentant le bébé boursouf bleu avec une grande dame ) côté aux cheveux oranges. Attendrie, elle pria son mari de retourner à l'orphelinat, pour essayer de faire sourire à nouveau ce petit garçon. Alors que celui-ci était resté dans son coin toute la journée, quand il vit la dame aux cheveux oranges, un grand sourire naquit sur son visage et il s'approcha d'elle pour poser sa main dans la sienne et l'amener à son dessin, accroché au dessus de son lit. C'était le seul dessin alors que les autres enfants en avaient fait plein. Sybille n'avait pas pu le laisser ainsi seul, et après de multiples négociations avec son époux, elle eut gain de cause : le petit Septimus allait pouvoir quitter l'orphelinat de Saint-Hyacinthe. Mais désormais, il s'appelerait Hyacinthe Taschereau, il venait de gagner des parents aimants et cinq frères et sœurs, qui deviendraient assez rapidement sept, le tout formant un grande famille unie.

Étonnamment, l'esprit de Hyacinthe s'était tellement fait à ce nouveau cadre qu'il en avait complètement oublié son passé à l'orphelinat, comme si sa mémoire s'était adapté pour lui faire croire qu'il avait toujours été un Taschereau. Lui qui était châtain ne s'étonnait même pas d'avoir tant de frères et sœurs roux ou blonds, et il était le seul à n'avoir les yeux ni du père ni de la mère. Mais cela, il l'occultait totalement.  Ce n'était en effet qu'à l'âge de 16 ans qu'il avait découvert la vérité, quand une de ses vieilles tantes séniles avait clairement fait comprendre qu'il n'était qu'une pièce rapportée. Bien entendu, elle ne le pensait pas, elle avait juste ce genre de paroles blessantes propres à toute vieille personne qui n'a plus toute sa tête, mais cela avait réveillé ses soupçons, et après avoir fait quelques recherches, il avait mis ses parents devant le fait accompli : c'est alors qu'il avait découvert qu'il était un enfant adopté. Mais étrangement, une fois ce choc passé, il n'en reparla plus jamais, préférant passer au-dessus comme s'il n'avait jamais rien su, ce qui rassurait ses parents. Néanmoins, cela cachait un terrible gouffre dans le cœur du jeune Hyacinthe, lui qui savait maintenant qu'il avait été sûrement abandonné par ses parents biologiques, ressentait plus que jamais une peur profonde : celle de ne pas être assez bien, la peur de l'abandon. C'est la raison pour laquelle peut-être il a tant d'affection pour ses amis, il a tout simplement peur du rejet. Il n'a heureusement jamais subi de rejet amoureux, n'étant jamais véritablement tombé amoureux, son aventure avec une femme bien plus âgée que lui n'était qu'une brève relation.

C'est donc comme n'importe quel Taschereau que Hyacinthe fit son entrée dans le monde magique en intégrant Ilvermorny, l'école de magie américaine, beaucoup plus proche du Québec que les écoles européennes.  Il était extrêmement anxieux alors que ses aînés l'observaient du premier étage pendant que lui-même prenait place au centre des quatre statues d'animaux-totem. Il avait peur de ne pas être reçu dans la même maison que ses frères et sœurs, et même si toutes les maisons se valaient, il voulait rendre fier sa famille. Très rapidement, deux statues s'étaient éveillés, le Puckwoodgenie avait brandi sa flèche en hauteur l'Oiseau-Tonnerre avait commencé à battre des ailes. Deux maisons s'offraient donc à lui, deux maisons qui lui plaisaient car toute la fratrie était répartie entre les deux, les uns plus aventuriers, et les autres plus dans l'empathie. Le choix de Hyacinthe se porta sur la maison du Puckwoodgenie, sentant au plus profond de lui que c'était vers cette maison qu'il devait aller. Intervint ensuite la cérémonie de la baguette, et c'est une baguette de poirier, très fine et avec une courbure au niveau du manche, comportant une épine du Monstre du Fleuve Blanc qui l'avait choisi. Une scolarité qui somme toute se passa merveilleusement bien, il n'était pas excellent mais faisait son maximum, et on ne pouvait lui retirer son courage et son assiduité aux cours, toujours motivé par la volonté de travailler toujours plus dur pour rendre fier ses parents. Ce goût pour le travail s'intensifia quand il apprit qu'il était un enfant adopté, il voulait vraiment remercier sa famille de l'avoir adopté, et ses résultats étaient autant de signes d'amour qu'il leur destinait. Son évolution le portait davantage vers les matières proches de la nature, comme la botanique, mais aussi les soins aux créatures magiques, comme tous ses frères et sœurs, ayant des parents aussi proches des animaux ce n'était pas étonnant. Hyacinthe était vraiment passionné par les créatures magiques, notamment par ces Eruptifs, une espèce qu'il n'avait vu que rarement, quand il avait accompagné ses parents rendre visite à une amie de la famille, une magizoologue spécialiste des éruptifs. Hyacinthe avait alors 15 ans, mais en faisait un peu plus, son visage à l'air grave le vieillissant quelque peu. La spécialiste avait quant à elle 46 ans, mais elle faisait très jeune, avec son large pantalon de toile beige et son chapeau lui donnant des allures d'aventurière. Personne ne le sut jamais mais c'est lors de ce voyage que Hyacinthe perdit sa virginité, avec cette femme, de plus de 30 ans son aînée ! Il avait été attirée par elle, et cela s'était conclu la nuit même. Il ne regrettait pas cet épisode, mais il n'avait aucun sentiment pour cette femme, et elle non plus de toute manière. Il était devenu un homme et pourtant son cœur n'était pas encore habitué à ressentir des sentiments solides … Il n'était pas à l'épreuve des balles, n'ayant jamais battu pour personne.

Quand il en vint à finir ses études à Ilvermorny, sa famille organisa une grande fête pour fêter ses résultats plus qu'honorables. Il s'était démené pour réussir, et s'en était admirablement sorti, bien plus qu'il ne le pensait. Désormais, s'offrait à lui deux choix. Il pouvait travailler avec ses parents, comme l'avait fait un de ses frères avant d'entamer des études pour devenir magivétérinaire, ou directement commencer des études supérieurs, ce qu'avaient fait tous ses frères et sœurs. Certains avaient déjà fini leurs études c'est sûr, mais certains y étaient encore, ce ne fut donc pas long pour lui de décider son avenir : il irait à Hungcalf, dans cette université écossaise qui accueillait les sorciers du monde entier. Mais ce serait le premier des Taschereau à entamer une filière journalistique, il avait une véritable passion pour les voyages et voulait à tout prix écrire sur les autres cultures, et il se doutait que les arts journalistiques étaient les plus adaptés pour cela. C'est ainsi qu'il commença ses études à Hungcalf, prenant comme options la Botanique, les Soins aux créatures magiques et Musique. Désormais adulte confirmé, Hyacinthe vit une vie épanouie dans ce novuel univers, même si de nombreuses surprises l'attendent …