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five seconds to go /mordry.
Lun 8 Jan 2018 - 23:09
morgane fait tourner sa plume au-dessus de sa tête, pensive. allongée dans le fond de son lit, elle prend le temps de respirer et s’octroie une légère pause dans ses recherches. la jeune blonde pense tellement qu’elle en oublie de dormir, de manger, de respirer. elle écrit, elle lit, elle cherche. elle en devient folle, folle pour la vérité. elle ne peut pas croire que son ami d’enfance lui ait autant menti. elle ne peut pas croire qu’il soit coupable non plus. alors elle se perd entre son métier et ses sentiments, jouant l’accordéon avec son cœur plus utilisé depuis bien longtemps. morgane n’a jamais aimé personne si ce n’est lui, et ce n’était même pas un réel sentiment. c’était plus fort, plus puissant. plus vrai. elle n’a jamais retrouvé ça avec personne - et pourtant le temps s’est arrêté entre elle et landry depuis bien longtemps. elle a donc enfoui tout ça au plus profond de sa poitrine, cherchant la meilleure façon d’oublier toute la peine que ça peut lui procurer. elle refuse de se laisser aller, de croire qu’il peut l’atteindre aussi facilement. elle est plus forte que son ignorance, morgane. et elle ne le laissera pas gagner cette partie. elle a trop souffert pour ça. elle a trop essayé pour ça. la jeune blonde se redresse, elle regarde au loin, par la fenêtre. l’hiver lui glace le sang, elle ne peut pas s’empêcher de penser à son frère dehors. elle soupire, passant la main devant elle et arrachant toutes les recherches du jour. elle n’a pas la force de continuer ce soir. elle ne peut pas laisser cette vie prendre le dessus. elle enfile donc une veste et des chaussures pour retrouver le froid extérieur. elle doit souffler, elle doit prendre l’air. elle doit se vider définitivement la tête pour retrouver une vie saine, une vie normale. une vie qui pourrait ressembler à la sienne si elle n’était pas hantée par de vieux démons. elle s’arrête prendre un café, elle passe par son parc préféré et elle cherche une occupation pour ne pas penser. sa tête est prête à exploser, elle a les yeux fatigués. ses cheveux sont attachés, sans aucune forme. elle n’est clairement pas présentable – mais ça n’importe pas morgane lorsqu’elle devient cette femme pleine d’ambition. elle tient à elle lorsqu’elle se présente devant un homme, qu’elle sait qu’il ne sera jamais le bon. elle ne lui laissera pas le choix, elle saura l’envoûter. mais là, elle préfère passer inaperçue. elle continue sa balade, passant doucement entre les petites rues. elle s’enfonce, laissant la nuit tomber sur ses épaules. elle avait presque oublié que les journées étaient courtes. elle lève la tête, ressert sa veste contre ses joues et tente de rentrer chez elle. une ombre l’interpelle cependant. elle tourne la tête, elle reconnait l’odeur. celle qu’elle n’oubliera jamais. morgane marche, elle suit. elle ne peut pas s’en empêcher. son cœur commence à battre, elle sent l’aventure commencer. sa baguette est sortie, le temps s’arrête et son pouls bat la cadence des pas. c’est landry, elle le sait. elle reconnait sa taille, elle reconnait son allure. elle sent sa présence. elle peut le retrouver, elle peut comprendre peut-être. il s’arrête, elle entre dans une ruelle. elle suffoque, elle espère qu’il ne l’a pas vu. elle ne bouge pas. il n’y a que sa poitrine qui bat fort. certainement trop fort.
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Re: five seconds to go /mordry.
Mar 9 Jan 2018 - 16:35
five seconds to go
Landry & Morgane
« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. »
La neige qui semblait ne plus vouloir s'arrêter de tomber depuis quelques jours avait entièrement recouvert la ville d'un épais manteau blanc. Les rues s'étaient faites glissantes, les allées verglacées et les grandes avenues, qui avaient pris une étrange teinte grisâtre sous la bouillasse qui jonchait le sol et les caniveaux, semblaient quant à elles complètement inaccessibles à pieds. Alors à moins que l'on ne tienne pas à ses souliers, mieux valaient éviter les grands axes et les trottoirs mal entretenus qui semblaient noyés sous de grandes flaques à l'allure douteuse.
C’est mauvais pour les affaires si tu veux mon avis, lâcha Dan qui vint se planter derrière moi, les mains dans le dos, comme lorsqu’il réfléchissait intensément ou qu’il était contrarié. Un rictus se dessina à la commissure de mes lèvres. Cette vieille canaille avait raison. Toute cette merde blanche n’avait rien de bon. À cause d’elle, les habitués se faisaient rares et les clients peinaient à pointer le bout de leur baguette. Je sais lui répondis-je avant de me tourner vers lui. Tu as ce que je t’ai demandé ? Ma main se dirigeait vers mon fidèle ami avant de restée quelques secondes en suspens. Oui … Répondit-il avant de me tendre un petit paquet, mais le vieux McBernic a demandé à te voir.
Mes yeux se plissèrent inconsciemment lorsque je glissai rapidement l’emballage grossier dans un coin de ma veste. Grégoire McBernic souhaitait me rencontrer ? Sans doute pour me rouler une nouvelle fois, pensais-je à voix haute avant de passer une main dans mes cheveux. Bien, j’y vais maintenant coupais-je court avant de me lever brusquement. Landry, ce n’est pas une bonne idée. Je ferais mieux de venir avec toi. Je n’aime pas ça m’assura Daniel avant de poser une main sur mon épaule. Une bonne idée ? Bien sûr que cela n’en était pas une. Mais avais-je vraiment le choix ? Ce gros porc commençait à me taper sur les nerfs en plus de foutre en l’air une partie de mon business. Il fallait que je règle ce problème une bonne fois pour toutes. Et il était hors de question que Dan s’occupe de lui à ma place. Il était temps de leur montrer, à tous, qui était le patron …
Reste ici lui ordonnais-je avant d’attraper ma baguette et de la ranger dans l’étui coincé dans la ceinture de mon pantalon. Demande aux filles de se préparer pour ce soir et fait venir un groupe de jazz. Peut-être que cela attirera un peu plus de monde … Soupirais-je avant de passer la porte de mon bureau et de monter les escaliers quatre à quatre qui menaient droit vers la sortie. Une fois au-dehors, je ressaierai immédiatement les pans de mon manteau et enroulais négligemment mon écharpe en laine autour de mon cou avant de m’enfoncer silencieusement dans les rues d’Inverness.
Le vent glacial me fouettait les joues et la neige fondue perçait déjà à travers mes bottines en cuir lorsque je passais devant St Andrews, au croisement de bishops road et ardross street. Je n’étais plus très loin. Le repère du confiseur était à seulement trois pâtés de maisons. Je pressai le pas et commençai à élaborer rapidement un plan au cas où les choses tourneraient mal lorsqu’une étrange et désagréable sensationfamilière me parcourra l’échine. Et merde pestai-je avant de comprendre que j’étais suivi. Il ne manquait plus que ça ! Était-ce un sbire du sugar-man ? Cet enfoiré essayait-il de me doubler avant même de nous rencontrer ? Une grimace se logea sur mes lèvres tendues avant que je ne réduise la cadence. S’il comptait me chercher des noises, ce pauvre type était mal tombé …
Déterminé à ne pas me laisser intimider et régler le problème rapidement, je glissai une main sous ma veste et attrapai ma baguette avant de revenir sur mes pas. À quelques mètres de là, une ruelle sombre et particulièrement peu avenante devait sans doute abriter ce rat. Je m’approchai alors doucement de l’interstice et levai le plus discrètement possible ma baguette – prêt à me défendre – lorsque mon regard croisa le sien. Morgane ? Lâchais-je, surpris, en voyant celle qui avait partagé ma vie durant bien des années. Qu’est-ce que tu fais là ? Lui demandais-je prudemment alors que mon cœur s’emballât sans que je ne puisse rien y faire. Tu es toute seule ? Je regardai rapidement derrière elle et n’avais toujours pas baissé ma garde.
C’est mauvais pour les affaires si tu veux mon avis, lâcha Dan qui vint se planter derrière moi, les mains dans le dos, comme lorsqu’il réfléchissait intensément ou qu’il était contrarié. Un rictus se dessina à la commissure de mes lèvres. Cette vieille canaille avait raison. Toute cette merde blanche n’avait rien de bon. À cause d’elle, les habitués se faisaient rares et les clients peinaient à pointer le bout de leur baguette. Je sais lui répondis-je avant de me tourner vers lui. Tu as ce que je t’ai demandé ? Ma main se dirigeait vers mon fidèle ami avant de restée quelques secondes en suspens. Oui … Répondit-il avant de me tendre un petit paquet, mais le vieux McBernic a demandé à te voir.
Mes yeux se plissèrent inconsciemment lorsque je glissai rapidement l’emballage grossier dans un coin de ma veste. Grégoire McBernic souhaitait me rencontrer ? Sans doute pour me rouler une nouvelle fois, pensais-je à voix haute avant de passer une main dans mes cheveux. Bien, j’y vais maintenant coupais-je court avant de me lever brusquement. Landry, ce n’est pas une bonne idée. Je ferais mieux de venir avec toi. Je n’aime pas ça m’assura Daniel avant de poser une main sur mon épaule. Une bonne idée ? Bien sûr que cela n’en était pas une. Mais avais-je vraiment le choix ? Ce gros porc commençait à me taper sur les nerfs en plus de foutre en l’air une partie de mon business. Il fallait que je règle ce problème une bonne fois pour toutes. Et il était hors de question que Dan s’occupe de lui à ma place. Il était temps de leur montrer, à tous, qui était le patron …
Reste ici lui ordonnais-je avant d’attraper ma baguette et de la ranger dans l’étui coincé dans la ceinture de mon pantalon. Demande aux filles de se préparer pour ce soir et fait venir un groupe de jazz. Peut-être que cela attirera un peu plus de monde … Soupirais-je avant de passer la porte de mon bureau et de monter les escaliers quatre à quatre qui menaient droit vers la sortie. Une fois au-dehors, je ressaierai immédiatement les pans de mon manteau et enroulais négligemment mon écharpe en laine autour de mon cou avant de m’enfoncer silencieusement dans les rues d’Inverness.
Le vent glacial me fouettait les joues et la neige fondue perçait déjà à travers mes bottines en cuir lorsque je passais devant St Andrews, au croisement de bishops road et ardross street. Je n’étais plus très loin. Le repère du confiseur était à seulement trois pâtés de maisons. Je pressai le pas et commençai à élaborer rapidement un plan au cas où les choses tourneraient mal lorsqu’une étrange et désagréable sensation
Déterminé à ne pas me laisser intimider et régler le problème rapidement, je glissai une main sous ma veste et attrapai ma baguette avant de revenir sur mes pas. À quelques mètres de là, une ruelle sombre et particulièrement peu avenante devait sans doute abriter ce rat. Je m’approchai alors doucement de l’interstice et levai le plus discrètement possible ma baguette – prêt à me défendre – lorsque mon regard croisa le sien. Morgane ? Lâchais-je, surpris, en voyant celle qui avait partagé ma vie durant bien des années. Qu’est-ce que tu fais là ? Lui demandais-je prudemment alors que mon cœur s’emballât sans que je ne puisse rien y faire. Tu es toute seule ? Je regardai rapidement derrière elle et n’avais toujours pas baissé ma garde.
(c) DΛNDELION
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Re: five seconds to go /mordry.
Jeu 11 Jan 2018 - 9:34
c’était sans aucun doute la chance de sa vie. morgane ne pouvait pas la laisser tomber, même si ça impliquait de suivre son meilleur ami dans les travers d’une nouvelle vie où morgane n’a jamais eu sa place. elle a tenté, pourtant. pendant longtemps. elle l’a cherché, elle a voulu retrouver cette place qu’il a rapidement éjectée. elle en avait le cœur un peu plus brisé chaque jour, jusqu’à ce qu’il se casse littéralement en deux et qu’elle ne puisse plus le recoller. morgane n’en a donc que faire de le surprendre, de le mettre mal à l’aise ou de lui faire peur. ce qu’elle veut à présent, c’est une vérité. pourquoi a-t-elle été évincée de la vie de son meilleur ami ? pourquoi ne sont-ils pas devenus encore plus proches dans l’adversité, plutôt ? pourquoi est-ce que landry n’a pas compté sur morgane pour l’aider ? elle n’en a été que trop vexée. a pas de loup derrière lui, elle retrouve les battements de son cœur et l’excitation qui s’étaient éteints depuis bien longtemps. elle ne pense même plus à l’amour, aux sentiments ou à tout ce qui s’y associe, morgane. elle a bien trop souffert de perdre landry. il était tout, pour ne plus être rien en quelques jours. elle se mord la lèvre, ce qu’elle fait toujours lorsque le stresse monte à son cerveau. elle s’arrête lorsqu’il s’arrête, s’avance lorsqu’il reprend. mais elle comprend en une seconde qu’il peut la voir. elle se cache, elle attend – la respiration saccadée et haletante. elle a peur soudain qu’il l’entende. elle ne peut pas se faire voir, si près du but. les pas se rapproche, elle se recule dans le fond de l’allée et esprère qu’il ne viendra pas vers elle. mais landry est bien plus malin que dans ses souvenirs, bien plus débrouillard. sa baguette insulte morgane par sa pointe figée sur son visage. alors il serait capable de braquer son arme magique sur elle ? elle ne veut pas le croire. il s’approche encore, la pensant étrangère. morgane reste calme, c’est trop tard de toute façon. elle ne peut pas s’échapper et elle ne peut pas non plus faire comme si c’était un hasard. a elle d’assumer, à présent. il lui faut une petite minute à landry avant de la reconnaître. ils s’échangent un regard tous les deux, et morgane ne peut arrêter son cœur qui hurle à l’idée de l’avoir de nouveau si près d’elle. morgane ? il demande, la lâchant et faisant baisser son arme. elle croise les bras, elle se secoue un peu morgane et elle passe une main dans ses cheveux. qu’est-ce que tu fais là ? il demande, ordonnant à la jeune femme de lever ses yeux sur lui. des yeux de défis. figure-toi que j’adore m’enfoncer dans les ruelles, juste par plaisir. elle sourit, pour le provoquer. serait-il assez naïf pour croire qu’elle ne le suivait pas ? tu es toute seule ? il ajoute donc, ce qui interpelle la jeune femme. elle marche, tourne autour de landry. elle l’intimide alors que c’est son palpitant qui l’est. oui. pourquoi ? t’attendais quelqu’un ? elle inspire, et expire. elle est peut-être à un tournant de la vérité. enfin.
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Re: five seconds to go /mordry.
Dim 14 Jan 2018 - 17:11
five seconds to go
Landry & Morgane
« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. »
Depuis quand ne l’avais-je pas revue ? Mes yeux n’arrivaient pas à se détacher de son visage et je la scrutais intensément – comme pour assimiler qu’elle était bien là – lorsqu’une vague d’émotions contradictoires me submergea. Merlin … Mais pourquoi fallait-il que nos chemins se croisent à nouveau ? J’avais pourtant pris toutes les précautions nécessaires et inimaginables pour ne pas me retrouver dans cette situation. J’évitais les quartiers qu’elle fréquentait, changeait de direction à chaque fois que je l’apercevais, essayais de me faire discret afin qu’elle n’entende plus parler de moi … Et pourtant, malgré tous mes efforts, nos destins semblaient étroitement liés. C’était comme si nos chemins étaient faits pour se joindre ; destinés à se rencontrer à la moindre intersection possible de nos vies – aussi différentes soient t’elles.
Mais pourquoi cette main invisible, cette puissance divine, s’acharnait sur nous ? Pourquoi mettait-elle Morgane sur mon chemin alors que je faisais tout pour l’en éloigner ? Moi qui m’évertuais depuis des années à le tenir loin de moi et du monstre qui sommeillait au fond de mes entrailles, je devais me rendre à l’évidence : tous mes efforts étaient vains. Car à chaque fois que je la poussais hors de ma vie, elle semblait s’en rapprocher davantage. Nom d’un gobelin, mais quelles options avais-je à la fin ? Devais-je me battre indéfiniment ? Pourtant, il serait tellement plus simple de baisser les bras et l’autoriser à entrer à nouveau dans ma vie …
Impossible, murmurais-je comme pour moi-même. Depuis la mort de Joséphine, je mettais promis de la protéger de moi et de cette aura maléfique que semblait émaner de tout mon être. J’avais fait la promesse de ne plus faire de mal à ceux qui m’étaient chers. Je voulais les préserver de moi, les tenir éloigner du démon qui avait pris possession de ma chair et mon âme, quelques années plus tôt. Figure-toi que j’adore m’enfoncer dans les ruelles, juste par plaisir me répondit-elle sur la défensive. Je clignais des yeux et sortait de l’état second dans lequel je m’étais plongé – avant de reporter mon attention sur la blonde. Alors comme ça, elle aimait jouer au chat et à la souris ? Un sourire en coin se dessina sur mon visage tandis que mes yeux se mirent à pétiller de malice. Morgane avait toujours été un brin provocatrice. Elle n’avait jamais eu peur de rien. Et c'est ce que j’avais toujours aimé chez elle : son tempérament de feu, son assurance et sa langue acérée. Pourtant, je savais qu’elle n’était pas sereine. Je sentais au plus profond de moi qu’elle aussi était mal à l’aise. La situation dans laquelle nous nous trouvions était inconfortable, si ce n’est gênante. Pourtant, je ne dis rien et la laissais tourner autour de moi sans rien dire.
Oui. Pourquoi ? T’attendais quelqu’un ? Finit-elle par me demander tout en continuant son petit manège qui commençait – légèrement – à m’agacer. Mes yeux n’avaient toujours pas quitté son visage et je scrutais le moindre de ses traits avant de briser le cercle qu’elle s’évertuait à tracer tout autour de moi. Je te retourne la question lui rétorquais-je avec une pointe de sarcasme dans la voix, ce n’est pas moi qui étais en train d’attendre dans une ruelle sombre d’Inverness. Le sourire qui s’était dessiné sur mes lèvres s’étirait davantage sous ma barbe tandis que je reniflais négligemment. Elle était seule. Cela ne faisait plus aucun doute. Mais que fichait-elle ici au juste ? Était-elle en train de me suivre ? Et si c’était le cas, pour quelle raison ? Je fronçais les sourcils et passais rapidement ma main dans ma barbe d’une semaine avant de la laisser tomber le long de mon manteau. Morgane me perturbait. C’était une véritable énigme, et même après toutes ces années, j’avais encore du mal à la cerner. Mais tu t’es sans doute perdue ajoutais-je, n’est-ce pas ?
Le sourire qui n’avait pas quitté mes lippes s’effaçait instantanément lorsque je jetais un coup d’œil derrière elle. La ruelle dans laquelle nous étions était une impasse. Un véritable coupe-gorge dans lequel je n’avais aucune envie de rester. Peu importe soufflais-je, cela ne me regarde pas. J’ajustai les pans de mon manteau, ressaierai l’écharpe autour de mon cou et pinçai les lèvres avant de tourner les talons. Je ne te dérange pas plus longtemps Morgane, mais tu ne devrais rester ici lui conseillais-je avant de tendre le bras vers la rue principale.
Mais pourquoi cette main invisible, cette puissance divine, s’acharnait sur nous ? Pourquoi mettait-elle Morgane sur mon chemin alors que je faisais tout pour l’en éloigner ? Moi qui m’évertuais depuis des années à le tenir loin de moi et du monstre qui sommeillait au fond de mes entrailles, je devais me rendre à l’évidence : tous mes efforts étaient vains. Car à chaque fois que je la poussais hors de ma vie, elle semblait s’en rapprocher davantage. Nom d’un gobelin, mais quelles options avais-je à la fin ? Devais-je me battre indéfiniment ? Pourtant, il serait tellement plus simple de baisser les bras et l’autoriser à entrer à nouveau dans ma vie …
Impossible, murmurais-je comme pour moi-même. Depuis la mort de Joséphine, je mettais promis de la protéger de moi et de cette aura maléfique que semblait émaner de tout mon être. J’avais fait la promesse de ne plus faire de mal à ceux qui m’étaient chers. Je voulais les préserver de moi, les tenir éloigner du démon qui avait pris possession de ma chair et mon âme, quelques années plus tôt. Figure-toi que j’adore m’enfoncer dans les ruelles, juste par plaisir me répondit-elle sur la défensive. Je clignais des yeux et sortait de l’état second dans lequel je m’étais plongé – avant de reporter mon attention sur la blonde. Alors comme ça, elle aimait jouer au chat et à la souris ? Un sourire en coin se dessina sur mon visage tandis que mes yeux se mirent à pétiller de malice. Morgane avait toujours été un brin provocatrice. Elle n’avait jamais eu peur de rien. Et c'est ce que j’avais toujours aimé chez elle : son tempérament de feu, son assurance et sa langue acérée. Pourtant, je savais qu’elle n’était pas sereine. Je sentais au plus profond de moi qu’elle aussi était mal à l’aise. La situation dans laquelle nous nous trouvions était inconfortable, si ce n’est gênante. Pourtant, je ne dis rien et la laissais tourner autour de moi sans rien dire.
Oui. Pourquoi ? T’attendais quelqu’un ? Finit-elle par me demander tout en continuant son petit manège qui commençait – légèrement – à m’agacer. Mes yeux n’avaient toujours pas quitté son visage et je scrutais le moindre de ses traits avant de briser le cercle qu’elle s’évertuait à tracer tout autour de moi. Je te retourne la question lui rétorquais-je avec une pointe de sarcasme dans la voix, ce n’est pas moi qui étais en train d’attendre dans une ruelle sombre d’Inverness. Le sourire qui s’était dessiné sur mes lèvres s’étirait davantage sous ma barbe tandis que je reniflais négligemment. Elle était seule. Cela ne faisait plus aucun doute. Mais que fichait-elle ici au juste ? Était-elle en train de me suivre ? Et si c’était le cas, pour quelle raison ? Je fronçais les sourcils et passais rapidement ma main dans ma barbe d’une semaine avant de la laisser tomber le long de mon manteau. Morgane me perturbait. C’était une véritable énigme, et même après toutes ces années, j’avais encore du mal à la cerner. Mais tu t’es sans doute perdue ajoutais-je, n’est-ce pas ?
Le sourire qui n’avait pas quitté mes lippes s’effaçait instantanément lorsque je jetais un coup d’œil derrière elle. La ruelle dans laquelle nous étions était une impasse. Un véritable coupe-gorge dans lequel je n’avais aucune envie de rester. Peu importe soufflais-je, cela ne me regarde pas. J’ajustai les pans de mon manteau, ressaierai l’écharpe autour de mon cou et pinçai les lèvres avant de tourner les talons. Je ne te dérange pas plus longtemps Morgane, mais tu ne devrais rester ici lui conseillais-je avant de tendre le bras vers la rue principale.
(c) DΛNDELION
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Re: five seconds to go /mordry.
Jeu 18 Jan 2018 - 12:26
morgane sent son cœur battre dans la main de landry qui lui tient le bras. elle tente de se débattre, râlant sur son ancien ami. elle ne supporte pas d’écouter son cœur hurler, morgane. elle ne supporte pas cette sensation affreuse d’être à sa merci. elle soupire, jurant qu’elle trouvera une solution pour arrêter cette poitrine chaude et envieuse d’une relation qu’elle a perdu. elle redresse les yeux, chargés de défis et de questions, vers landry et lui répond sans faire attention à son ton impertinent. elle ne lui doit plus rien, morgane. ça fait bien longtemps qu’il l’a laissé tomber et qu’il ne veut plus rien entendre d’elle. c’est encore plus facile de gérer ces retrouvailles, du coup. elle se pince les lèvres, elle lui sourit avec sarcasme et elle tente d’en apprendre un peu plus sur cet amant maléfique qui n’a plus rien de semblable à son ami d’enfance. je te retourne la question. il murmure, sans répondre à celle qu’elle avait osé posé. ça l’énerve d’un coup, qu’il n’assume pas. elle s’est toujours sentie à l’écart, elle s’est toujours brisée sur un mur pour être considérée par landry. c’était tellement différent, avant. elle en rêve parfois. elle espère que ça pourra changer. elle y croit, sans pour autant laisser ses jambes courir vers une solution qui prendra le temps qu’il faudra. je t’ai demandé en premier. elle réagit comme une gamine comme ultime défense, la belle brune. elle ne sait pas faire autrement, elle n’en a même pas envie. morgane tire la langue, tourne sur elle-même et se libère de toutes les tensions qu’elle gardait jusque-là. elle n’a rien à perdre, elle l’a déjà perdu. elle le défi, elle le force à assumer ses responsabilités pour qu’elle n’ait pas à avouer les possibles fautes qu’elle a à son actif. ce n’est pas moi qui étais en train d’attendre dans une ruelle sombre d’inverness. il lance, pour se défendre. morgane ne laisse pas passer parfaite occasion de le remettre à sa place. il me semble que tu te balades dans inverness aussi. elle hausse les sourcils, s’arrête devant lui et plonge ses yeux clairs dans son regard noir. il était bien plus heureux, avant. il était bien plus doux. morgane ne reconnait pas l’homme qu’elle a aimé. mais tu t’es sans doute perdue. n’est-ce pas ? elle inspire et soupire. elle perd patience, la jeune femme. elle n’en a jamais eu. qu’est ce que tu cherches, landry ? tu ne crois pas que tu es celui qui me doit une vérité ? tu ne crois pas que c’est à toi de parler, pour une fois ? parce qu’elle a toujours été celle à la langue pendue. mais pour une fois, elle préférerait se taire et écouter.
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Re: five seconds to go /mordry.
Mer 24 Jan 2018 - 1:23
five seconds to go
Landry & Morgane
« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. »
Ma main resta un long moment en suspens avant que je ne la laisse finalement retomber le long de mon corps.
Morgane ne semblait pas décidée à partir. Bien au contraire. Les pieds fermement encrés dans le sol et la tête haute, elle semblait me défier du regard. Mais qu’attendait-elle de moi au juste ? Que je la raccompagne ? Que je lui dise ce que je foutais là ? Je penchai légèrement la tête sur le côté – comme pour mieux l’appréhender – lorsqu’elle se mit à me questionner sans la moindre retenue : Qu’est-ce que tu cherches, Landry ? Tu ne crois pas que tu es celui qui me doit une vérité ? Tu ne crois pas que c’est à toi de parler, pour une fois ?
Les yeux fous et la respiration saccadée, Morgane semblait à bout de nerfs. Sans doute à cause de son impatience légendaire – qui avait été mise à mal durant toutes ces années ? Un rictus étirait mes lèvres à cette idée. La belle voulait, et attendait sans doute, quelques réponses de ma part. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi me demander tout cela aujourd’hui, après tant d’années ? N’étions-nous pas devenus des étrangers l’un pour l’autre après tout ce temps ? Je la regardai un instant sans rien dire. Ses traits tirés par l’agacement et l’impuissance lui donnaient un air terriblement enfantin. Pourtant, elle n’avait plus rien de la gamine que j’avais connu dans les landes. L’ingénue s’était envolée pour laisser place à une femme qui n’avait plus rien de candide. Les épreuves, la haine, la tristesse et la douleur avaient (sans le moindre doute) marqué la poupée. Je pouvais le voir au fond de ses yeux. Morgane avait changé. Et que je le veuille ou non, je devais bien l’admettre : le fait de m’être éloignée d’elle n’avait rien changé. Elle avait subi, elle aussi – tout comme le commun des mortels – les affres du temps et de la vie.
De quoi parles-tu Morgane ? Lançais-je avant de froncer les sourcils, le regard dur. Je voyais pertinemment où elle voulait en venir et savais très bien ce qu’elle attendait de moi. Néanmoins, je n’avais aucune envie de lui répondre, ici et maintenant. Pour moi, tout ça c'était du passé … Et il était inutile de le déterrer. Cela ne nous apporterait rien de bon, ni à elle, ni à moi. Je ne vois pas de quoi tu parles, sifflais-je, maintenant, si tu veux bien m’excuser, j’ai une course à faire. Fuir était sans doute la meilleure solution. Je savais que Morgane était du genre tenace. Elle ne lâcherait pas l’affaire aussi facilement, alors mieux valait-il battre en retraite tant qu’il était encore temps ! Sans lui accorder un ultime regard, je tournai vivement les talons et sortais de l’impasse dans laquelle nous nous trouvions – tout en espérant qu’elle n’aurait pas la brillante idée de me suivre. Sois raisonnable Morgane …
Morgane ne semblait pas décidée à partir. Bien au contraire. Les pieds fermement encrés dans le sol et la tête haute, elle semblait me défier du regard. Mais qu’attendait-elle de moi au juste ? Que je la raccompagne ? Que je lui dise ce que je foutais là ? Je penchai légèrement la tête sur le côté – comme pour mieux l’appréhender – lorsqu’elle se mit à me questionner sans la moindre retenue : Qu’est-ce que tu cherches, Landry ? Tu ne crois pas que tu es celui qui me doit une vérité ? Tu ne crois pas que c’est à toi de parler, pour une fois ?
Les yeux fous et la respiration saccadée, Morgane semblait à bout de nerfs. Sans doute à cause de son impatience légendaire – qui avait été mise à mal durant toutes ces années ? Un rictus étirait mes lèvres à cette idée. La belle voulait, et attendait sans doute, quelques réponses de ma part. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi me demander tout cela aujourd’hui, après tant d’années ? N’étions-nous pas devenus des étrangers l’un pour l’autre après tout ce temps ? Je la regardai un instant sans rien dire. Ses traits tirés par l’agacement et l’impuissance lui donnaient un air terriblement enfantin. Pourtant, elle n’avait plus rien de la gamine que j’avais connu dans les landes. L’ingénue s’était envolée pour laisser place à une femme qui n’avait plus rien de candide. Les épreuves, la haine, la tristesse et la douleur avaient (sans le moindre doute) marqué la poupée. Je pouvais le voir au fond de ses yeux. Morgane avait changé. Et que je le veuille ou non, je devais bien l’admettre : le fait de m’être éloignée d’elle n’avait rien changé. Elle avait subi, elle aussi – tout comme le commun des mortels – les affres du temps et de la vie.
De quoi parles-tu Morgane ? Lançais-je avant de froncer les sourcils, le regard dur. Je voyais pertinemment où elle voulait en venir et savais très bien ce qu’elle attendait de moi. Néanmoins, je n’avais aucune envie de lui répondre, ici et maintenant. Pour moi, tout ça c'était du passé … Et il était inutile de le déterrer. Cela ne nous apporterait rien de bon, ni à elle, ni à moi. Je ne vois pas de quoi tu parles, sifflais-je, maintenant, si tu veux bien m’excuser, j’ai une course à faire. Fuir était sans doute la meilleure solution. Je savais que Morgane était du genre tenace. Elle ne lâcherait pas l’affaire aussi facilement, alors mieux valait-il battre en retraite tant qu’il était encore temps ! Sans lui accorder un ultime regard, je tournai vivement les talons et sortais de l’impasse dans laquelle nous nous trouvions – tout en espérant qu’elle n’aurait pas la brillante idée de me suivre. Sois raisonnable Morgane …
(c) DΛNDELION
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Re: five seconds to go /mordry.
Lun 29 Jan 2018 - 20:25
morgane a perdu patience à la seconde où elle a croisé le regard de landry et qu’elle a compris qu’il ne lui dirait rien. voilà des années qu’ils s’évitent avec soin et elle bouscule ce soit ses habitudes, ne lui faisant absolument pas plaisir. elle entend d’ailleurs son cœur hurler, se demandant ce qu’elle a encore fait pour qu’il ne veuille même pas lui adresser un sourire, ou juste poser sa main sur sa joue comme il le faisait dans le passé. morgane n’a jamais compris pourquoi il est parti et elle a bien l’impression qu’elle n’en aura jamais la réponse. malgré tout, elle sait qu’elle n’a plus rien à perdre et qu’elle se doit de faire de cette rencontre un choc, une explosion dans leur relation disparue. elle prend donc une longue inspiration, serre les dents et offre son plus haut menton à landry, demandant des comptes sur les années d’absence et les mots interdits. que cache-t-il à la fin ? pourquoi ne peut-elle plus être la confidente qu’elle était auparavant ? pourquoi ne peut-elle donc pas suffire ? morgane croise les bras sur sa robe de sorcière et tient le regard dans les yeux de landry, interdits et passifs. comment peut-il le rester à ce point ? comment peut-il être si fermé sur leur histoire ? morgane entend son cœur heurter le bas de son ventre, sur la descente aux enfers. elle qui pensait tant ne pas être la raison de cet éloignement, il s’avère qu’elle l’est peut-être. de quoi parles-tu morgane ? il demande à son tour, l’air de rien. morgane s’offusque sur une nouvelle question après les siennes. il fait un pas en arrière, il prend un peu de recul et morgane comprend qu'il veut fuir. elle ne le laisser pas faire, pas encore. je ne vois pas de quoi tu parles. maintenant, si tu veux bien m’excuser, j’ai une course à faire. il ajouta donc, tournant les talons sur une femme qui ne peut se permettre de rester là à rien faire. elle décroise alors ses mains et plonge sous sa robe pour attraper l’arme de défense et d’attaque des sorciers. elle brandit sa baguette vers landry et ne fait rien, si ce n’est le menacer. landry, si tu ne me dis pas la vérité, je vais devoir le faire par la force. c’est la rage qui prend le dessus, c’est la limite de la magie qui parle pour obtenir des réponses. morgane est soudain essoufflée et apeurée, elle ne sait plus à qui elle a à faire, mais elle refuse de passer encore une nuit sans réponses. et peut-être que par ce geste, il comprendra à quel point c’est important pour elle.
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