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A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Dim 14 Jan 2018 - 18:55
— Alice, Madeleine De Montpensier
Je suis un personnage du groupe Sorcier| Scénario
« Regardez-moi dans les yeux... dans les yeux j'ai dit... »
WIZARD CARD Je gère mes affaires d'une main de fer. Les affaires vont très bien et plus j'ai de galions et plus je suis ravie. INFORMATIONS Rédigez quelques lignes sur les particularités (physiques, intellectuelles ou magiques) de votre personnage ainsi que sa baguette, son épouvantard, son animal de compagnie, sa matière préférée ... bref, tout ce qui vous passe par la tête ! | ©️ Schizophrene ◈ Jessica Chastain |
MY STORY IS NOT LIKE THE OTHERS
What About Us
Lorsque je repense à mon enfance je ne peux pas dire que j'ai été malheureuse. Je suis née à Paris entourée de ma mère et de sa famille et de nombreux amis. Grâce à ma chère maman, Heloïse de Montpensier, journaliste et auteur à succès en France, j'ai été choyée et aimée. Nous vivions dans une jolie maison en plein cœur du maraîs à Paris. J'avais tout ce dont un enfant peu avoir envie, ni trop, ni trop peu. J'ai toujours été en admiration devant ma mère, devant sa prestance, sa façon de se mouvoir, sa façon de parler, de raconter les histoires. Elle a longtemps été un modèle pour moi et je crois qu'elle l'est toujours à présent. Elle a mené de front sa vie de femme, d'auteur, de mère de famille seule et sans jamais baisser les bras. Son courage et sa bonne humeur sont une bénédiction pour ceux qui l'entoure.
En ce qui concerne mon père, on ne peut pas dire qu'il en soit vraiment un. Stanislas Vladorovitch, vampire et criminel de son état, était un séducteur invétéré. Il rencontra Héloïse au cours d'une soirée, il batifola avec elle plusieurs mois jusqu'à ce qu'elle lui apprenne être enceinte. Alors là il prit ses jambes à son cou laissant comme seul souvenir un message :
Lorsque mes pouvoirs de jeune sorcière firent leur apparition toute la famille de Montpensier poussa un soupir de soulagement mais ce ne fut que de courte durée. Ce qu’ils redoutaient arriva peu après. Ce que j’appelais la malédiction des semi-vampires commença à se développer. Mon teint rose et frais se mua en teint pâle et diaphane. Je commençais à ressembler à ces poupées de porcelaine au teint blanc et aux longues boucles rousses. Puis ce fut mon sommeil qui fut perturbé. Je faisais des cauchemars, je devenais somnambule, je veillais jusqu’à des 2 heures du matin ne trouvant enfin le sommeil qu’au levé du soleil et seulement le temps d’une ou deux heures. Ma mère se mit en quête de réponses à toute cette « évolution ». Les livres s’entassaient dans la maison, elle prit contact avec des sorciers de tous horizons : sorciers d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud. Oh elle avait bien évidemment une idée sur la question mais elle se refusait à la mettre en forme. Non, elle ne voulait pas croire que sa fillette allait devenir un vampire. Pourtant lorsqu’à l’âge de 5 ans je perdis totalement le sommeil et que je dévoilais une nouvelle facette de mon évolution, à savoir des canines plus longues que la normale qui commençaient à ressembler à ces crocs, elle se décida à contacter Stanislas. Il mit un mois à répondre à sa demande mais l’essentiel est qu’il se déplaça. Cet homme immense, au visage émacié, au regard perçant, aux longues canines, me regardait comme si j’étais justement une poupée de porcelaine. Il s’approchait mais ne me touchait pas, il me souriait puis redevenait triste. Son regard me fit de la peine pourtant je ne me sentis pas proche de lui comme un enfant avec son père. « Stan… Tu ne remarques rien ? Elle a le teint pâle, ses canines sont plus longues que la normale… » « Elle est parfaite Héloïse, je ne vois pas pourquoi tu t’inquiètes » Comme une enfant à qui l’on fait un compliment je souriais bêtement. « Ce n’est pas tout elle ne dort pas, elle ne rêve pas… Est-ce qu’elle va devenir comme toi… » le visage de maman se froissa et elle lâcha le mot terrible « un vampire ». Mon sang ne fit qu’un tour et je le dévisageais. Pendant les vacances mes cousins de Montpensier m’avaient parlé des créatures maléfiques et des vampires. Ils m’avaient dit qu’ils étaient des monstres suceurs de sang, des êtres abjects et cruels. « Et alors Héloïse ce serait si horrible que cela si ma fille était une vampire comme moi ? Tu ne m’as jamais semblé dégoûté avant… » Soudain je vis rougir ma mère, je ne comprenais pas pourquoi, à 5 ans les sous-entendus n’étaient pas compréhensibles. « Aurore, viens ma chérie, viens voir papa. » Docilement je m’approchais de lui et comme si j’étais une plume il m’installa sur ses genoux. « Aurore n’est pas une vampire. Elle est une semi-vampire, une Dhampire comme on le dit dans certains pays. Elle a hérité génétiquement de certaines caractéristiques comme le teint pâle, les canines, l’absence de sommeil. Et en grandissant elle développera soit une grande force, soit un magnétisme et un charme hors du commun, soit un don semblable à la légilimens. Elle n’aura pas ces trois dons, seul l’un d’entre eux se révélera à elle. » Son timbre grave et chaud me berçait, ses bras étaient une alcôve idéale pour me petit corps. « Es-tu rassurée maintenant ? » Je me sentais bien, pourtant il ne me laissa pas rester plus longtemps. « Oui, merci d’être venu. Je ne voulais pas te blesser. Accepte mes excuses. » « Ce n’est pas grave j’ai l’habitude de ce genre de réaction mais cela blesse toujours quand cela vient des proches ». Il me reposa, déposa un baiser sur mon front « Au revoir ma petite Aurore. Je reviendrais te voir. » Et comme il était venu, il repartit sans un bruit. A partir de ce jour et tous les 5 ans ce cher Stanislas faisait une apparition dans ma vie. Il venait pendant plusieurs semaines, se mêlait de ma vie, de mes choix et de tout ce qui concernait notre famille. Plusieurs fois je surpris mes parents ensemble à croire qu'il y avait entre eux une attirance et un magnétisme incontrôlable. A 15 ans je compris qu'en fait ma mère adorait mon père et que cela était réciproque mais que ni l'un ni l'autre n'avaient envie de construire un couple sur la durée. Ils préféraient se retrouver, s'aimer sans promesse ni lendemain. Ce ne fut que bien plus tard que cette forme de relation amoureuse ferait écho dans ma propre vie.
If i fell in love...
Il s'en était fallu de peu pour que l'on ne se rencontre pas. En effet je n'avais pas prévu de me rendre dans cette librairie au départ. J'étais à Paris sur le pont de traverse pour rejoindre ma correspondante anglaise. Comprenant qu'elle m'avait posé un lapin, plutôt que de faire la tête, j'en avais profité pour flâner un peu dans les boutiques. Après avoir dévalisée plusieurs boutiques de vêtements, j'avais refait son stock d'ingrédients pour potions et onguents chez l'Apothicaire. C'est en sortant les bras chargés de paquets que je passais devant une toute petite librairie dont la devanture colorée me tapa dans l'oeil. J'entrais faisant tinter le carillon de la porte et fut accueillie chaleureusement par une dame toute de violet vêtue. L'atmosphère douce et feutrée me donna envie de fouiner dans les rayonnages quoi qu'un peu poussiéreux. C'est là entre les allées que je bousculais un jeune homme lui faisant lâcher une pile de livres. Confuse je m'excusais m'attendant à une pluie de remontrances et posais mes sacs pour ramasser les livres.« Oh je suis vraiment désolée, j'espère que je ne vous ai pas fait mal ? » Aussi je fus surprise lorsqu'il me prit la main pour m'aider à me relever et qu'il plongea son regard dans le mien. « Ce ne sont que des livres, je n'ai rien. » D'habitude c'était moi qui sondait l'âme des autres mais là je me retrouvais désarmée face à ce garçon grand, ténébreux, aux yeux verts, pourtant solaire et amical. «Cristobal Cortina» Cristobal, jamais je n'oublierais la façon dont il m'avait parlé, ni la chaleur de sa main, ni son regard posé sur moi. «Alice de Montpensier». Si le coup de foudre existe alors j'avais été frappée de plein fouet ce jour là et depuis mes sentiments pour lui n'avaient jamais cessés. Notre couple avait surpris tout le monde. Lui, le beau brun, avec l'air sombre et mystérieux, moi la fille de bonne famille à l'air angélique et doux. Nos maisons respectives étaient en compétition, nos parents voyaient cette relation d'un mauvais œil. A part nos amis, ils n'y avaient que nous pour nous réjouir de ce bonheur soudain. Tout s'enchaîna à une vitesse vertigineuse. A peine quelques mois après notre rencontre j'étais enceinte. Nous n'avions pas prévu d'être parents si jeunes à 17 et 18 ans mais nous avons accueilli cet "accident" comme une bénédiction et nous avons décidé de garder le bébé.
Happiness is a warm gum
A l'annonce de ma grossesse, nos parents voulurent se rencontrer, faire une « réunion de crise ». Cristobal était le fils du Javier Cortina le « Baron » de la drogue et du trafic illicite en Amérique du Sud. Cet homme avait de nombreux ennemis à travers le monde et il pensait qu'envoyer son fils unique en Europe serait une bonne idée pour le protéger. Pour lui la sécurité était primordial, aussi lorsqu'il arriva à Paris, avec toute sa « cour », ma mère paniqua légèrement. « Toute cette logistique est-elle indispensable M. Cortina » lâcha-t-elle en découvrant les quatre gardes du corps armés de leurs baguettes ainsi que les chiens de gardes. Le Baron leva un sourcil et répondit tout en allumant un cigare « On ne sait jamais à qui l'on a affaire chère Madame. ». Maman fit une moue agacée « Ma famille n'est pas une menace pour vous. Nous ne sommes ici réunis que pour parler de nos enfants. Pas pour parler d'une guerre de clan. »
Cristobal et moi arrivèrent avec des boissons et de quoi grignoter et en entendant les premiers échanges de nos parents, il ne fut pas difficile de comprendre que les choses s'annonçaient mal. « Et voilà de quoi nous rassasier ! » A presque 4 mois de grossesse, mon ventre commençait tout juste à se voir et je surpris le sourire de la mère de Cristo, Carolina, qui jusqu'à présent était restée silencieuse : « Vous êtes resplendissante Alice. J'espère que ce sera une petite fille. J'adorerais pouvoir lui apprendre à danser le tango. Comme ma grand-mère avec moi. » Un sourire complice se posa sur les lèvres de Cristobal et Carolina. « Qu'importe fille ou garçon, il sera le futur des Cortina. » lança Javier sans se lâcher son cigare. Les mains de ma mère se crispèrent en entendant les propos du Baron. D'un simple regard je lui fis comprendre de ne rien dire. « Javier, notre bébé sera l'avenir de la famille que Cristobal et moi nous formerons. Et comme pour le moment nous ne sommes pas mariés, l'enfant portera nos deux noms. Il ou elle sera un Cortina de Montpensier. » La main de mon fiancé caressa mon dos et il vint poser ses lèvres sur mon front. « A votre guise les enfants, à votre guise. Mais il n'en reste pas moins qu'à partir d'aujourd'hui des gardes du corps vous suivrons partout afin de protéger mon petit-enfant. » J'allais émettre une fin de non recevoir lorsque le Baron leva la main « Ne dites rien, Cristo n'a jamais eu le choix et quand il s'agit de protéger les miens je ne transige jamais. Désormais Alice et vous, chère Madame, vous êtes de la famille. »
Il me fallut plus d'une heure avant de réussir à calmer ma mère. Elle qui avait toujours vécu dans les principes français de liberté, d'égalité et de fraternité, ne comprenait pas du tout pourquoi il fallait ce type de protection. Comment expliquer à ma mère que je venais d'entrer dans une grande famille du crime organisé et que de fait ma vie était liée à celle de dangereux personnages. Cristo mit fin à ses angoisses sûrement avec la force de l'habitude « Héloïse, ne vous inquiétez pas. En Colombie mon père est un homme influent politique et économiquement parlant et de nombreuses personnes voit cela d'un mauvais œil. Il ne s'agit que de mesure de précautions. Je vis en France depuis mes 11ans et il ne m'est jamais rien arrivé. » « Bien alors s'il le faut... » Dès le soir même, deux malabars vinrent prendre leur service auprès de ma mère et moi.
Bang Bang He shoot me down...
Je me souviendrais toute ma vie de ce jour sombre... Le temps semblait aussi maussade que moi, la pluie semblait pleurer sur la ville comme les larmes coulaient le long de mes joues. Si j'avais su que ce jour là je perdrais les deux personnes que j'aimais plus que tout au monde.
Rien ne m'avais préparé à ce que mon monde s'écroule en un seul et même jour. C'est au Parc du Luxembourg que les Sbires du Baron Cortina nous ont retrouvé. Je me souviens encore de la scène. Je me promenais avec Aurore dans sa poussette lorsque je trouvais un banc libre près de la fontaine. Le soleil jouait dans les arbres, les enfants jouaient, les jeunes adultes discutaient et un sourire passa sur mon visage. A un an, notre adorable fille jouait avec son doudou et sa petite sorcière Sally. En la regardant, je voyais le visage de mon Cristo, son sourire, ses mimiques, les mêmes yeux verts, les mêmes boucles. Je dévorais des yeux son doux visage et mon cœur se gonflait d'amour et de tendresse.
Soudain, sans s'excuser du dérangement une femme longiligne et au visage fermé s'installa à mes côtés puis lança abruptement : "Elle est jolie votre fille... Elle vous ressemble beaucoup enfin elle tient plus de son père au niveau des yeux". Je restais interdite, je m'interrogeais puis je me tournais vers elle tout en cherchant où j'avaiis bien pu la rencontrer. "Je euh... merci... On se connaît ?" Elle me scruta avec dégoût puis lâcha un rire mesquin " Vous ne me connaissez pas mais moi je vous connais et même très bien Miss Alice de Montpensier enfin je devrais dire Mme Cristobal Cortina"
La panique s'empara de moi, fébrilement j'agrippais mon sac à main et celui d'Aurore, j'étais prête à empoigner la poussette de ma fille lorsqu'une main gantée se posa avec force sur mon poignet "N'ayez pas peur. Je viens de la part du Baron" Je lâchais les sacs et enlevais tant bien que mal la main de cette femme détestable "Il souhaite vous voir au plus vite." J'observais ma fille qui agitait son petit bras dans ma direction puis son sourire lumineux, ses yeux doux. Oh par Merlin je n'avais qu'un souhait que Cristobal sorte de derrière un buisson et vienne nous sortir de là mais aucun bruit ne me parvint hormis celui des gants de cuir de la femme de main des Cortina. "Alors allons-y tout de suite. Je ne demande qu'une chose, ne touchez pas un seul de ses cheveux" mon ton était menaçant et mon regard aussi tranchant qu'une lame de rasoir. La femme en noir me dévisagea venimeuse mais elle avait du lire la détermination et l'animosité dans mes pupilles aussi ravala-t-elle ses menaces. Je pris Aurore dans mes bras, elle écouta mes explications en me lançant un regard concentré et en dévisageant la grande brune de temps en temps. Ma fille était très intuitive et elle avait du sentir que quelque chose clochait et s'agrippa à mes bras. C'est ainsi que nous sommes allés à la rencontre de la famille Cortina. Si seulement j'avais su...
Rien ne se passa comme j'aurais pu l'imaginer et ce fut même bien pire. Le couple que nous formions Cristo et moi n'avait jamais été à son goût mais dès la naissance d'Aurore il avait été conquis. Carolina et lui étaient des grands-parents gâteaux, ils envoyaient des cadeaux pour la petite, prenaient de ses nouvelles et venaient dès qu'ils le pouvaient. Cependant, Cristobal me manquait, voir le « Baron » Cortina sans lui, était toujours un moment de malaise. Il était si impressionnant et froid qu'il pouvait parfois vous faire sentir de trop dans une conversation.
La femme de main de Cortina me fit entrer dans le salon où je trouvais les parents de Cristobal silencieux et étrangement collés l'un à l'autre. Je voulus partir, je me sentais de trop devant ce moment intime entre les parents de mon fiancé mais la femme en cuir me barra le passage. « Miss de Montpensier et Miss Cortina de Montpensier sont là, Baron » A l'annonce de nos noms les deux êtres se détachèrent l'un de l'autre m'offrir un spectacle qui fit passer sur mon visage de la surprise, de la compassion, du doute puis de la tristesse. Tous deux avaient le visage baignés de larmes. Ce qui me frappa surtout c'est l'expression du Baron. Lui si froid, si fort et stoïque habituellement, il semblait complètement décomposé et perdu. Carolina se jeta dans mes bras en répétant des mots « ...fils...parti....l'ont pris...fils... » Une boule se forma dans mon estomac à mesure que mes oreilles identifièrent les sons. « mon fils... il est parti... Ils l'ont pris... mon fils... » La pauvre femme manqua de s'évanouir dans mes bras et finalement je me laissais tomber à genoux pour la rattraper et la tenir contre moi. Mes bras se refermèrent autour d'elle et je sentis aussitôt ses larmes mouiller mon gilet. « Carolina, ma chère et tendre... Je t'en pris vient t'asseoir. » La voix du Baron était lasse, faible et je sentis ses mains se poser sur mes épaules.
Au loin j'entendis Aurore babillait, quelqu'un lui parlait avec tendresse. J'entendis les roues de la poussette sortir de la pièce. Je voulais dire ou faire quelque chose pour qu'on n'emmène pas ma fille mais je ne pouvais plus bouger. Mes « beaux-parents » m'entouraient et pleuraient sur leurs fils. Pourtant mon cerveau refusait de faire le lien, d'identifier ce fils qu'ils avaient perdu. Était-ce un système de défense, non, je refusais simplement de me rendre à l'évidence. Au bout d'une éternité, Carolina accepta de se lever, elle s'agrippa à mon bras et me fit asseoir à ses côtés. Des questions me brûlaient les lèvres, elles affluaient par dizaines cependant je n'avais pas le courage, je ne voulais pas en faire une réalité. « Je... où est Cristobal ? Normalement il devait nous retrouver au jardin du Luxembourg. Nous devions faire des emplettes pour votre anniversaire de mariage. » Je consultais ma montre magique et vis qu'elle s'était arrêtée sur « en danger ». «Alice, il ne viendra pas. Nous l'avons perdu. » Incrédule je regardais le Baron « Perdu ? Enfin, Javier Cristo a 19 ans, il n'est pas homme à se perdre.» Son soupir me brisa le cœur, je savais les mots que je l'obligeais à prononcer. « Ma chère enfant, Cristobal est mort. Ils... l'ont tué. Il ne reviendra plus auprès d'Aurore et toi. ». Une lâme vint déchirer mon torse, ma respiration devint saccadée, mes bras entourèrent mon corps et un cris se forma sur ma bouche et fut expulser de mes poumons et fendit l'air.
« Noooooooon... Pas lui.... Nooooooon..... Cristooobaaal.» ma voix se brisa dans les larmes. On essaya de me toucher, de me câliner, de caresser mes cheveux. Je me dégageais, je me débattais puis d'un bond je me relevais avec violence. « C'est vous ! C'est vous Baron ! » Je le pointais du doigt comme une icône de la vengeance. « Il est mort à cause de vous. Lui n'avait jamais fait de mal à personne, il n'avait jamais été ni plus ni moins qu'un étudiant brillant et inventif. Il voulait juste être magizoologiste. » Les larmes coulaient m'obligeant à essayer mes yeux d'un revers de la main. « Mais vous, vous n'avez pas accepté sa décision, vous l'avez obligé à participer à votre empire ». Avec toute la haine que contenait mon corps je hurlais mes mots. Pourtant je savais bien que Cristo avait fait son choix, qu'il avait accepté la proposition de son père mais non je n'étais que haine, chagrin, colère. D'une main je dégainais ma baguette et la pointant vers le Baron et sans savoir comment je fus propulsais dans les airs et retombait dans un grand fracas contre une armoire. Alors je vis la femme en cuir remettre sa baguette dans sa botte. Elle avait utilisé un sortilège informulé et avait protégé son patron d'une main de maître. Cet événement coupa court à toutes mes velléités. D'un geste tendre Carolina s'approcha de moi et essuya mon visage. « Il vous aimait de tout son cœur Aurore et toi, tout comme nous. » Mon cœur se serra à ses mots. « Il ne peut pas être parti. J'ai besoin de lui. Qu'est-ce que je vais faire seule avec Aurore ? ». Le Baron s'avança vers nous avec ses sbires et m'aidèrent à me relever et à m'allonger sur le canapé. « Nous serons toujours là pour vous deux. Nous allons renforcer la sécurité. Personne ne touchera plus à un seul cheveux de ma famille. »
Quand enfin j'arrivais chez ma mère avec Aurore, accompagnée ma garde rapprochée, elle comprit tout de suite. Comme elle était légilimens, elle n'eut qu'à ouvrir mon esprit pour y voir tout le malheur qu'il contenait. Ses bras se refermèrent autour de moi pour me maintenir alors que je craquais et laissait à nouveau la peine m'envahir. Bien des heures plus tard alors qu'Aurore était au lit et que les sbires étaient partis monter la garde je me décidais à parler à ma mère du plan qui m'avait traversé l'esprit. « Je ne peux pas rester en France, je ne peux pas... Je dois partir, je dois brouiller les pistes. » Maman fronça les sourcils et s'apprêta à formuler sa phrase lors que je la coupais « Aurore ne doit pas rester près des Cortina, nous devons mettre le plus de distance possible entre eux et nous. » Je me recroquevillais sur le canapé, mes bras entourant les jambes. « Alice, ma chérie, tu ne peux pas faire ça. Ils sont ta famille comme toi. Tu ne peux pas les priver de leur petite fille ! » La colère monta en moi et j'exultais « Et ils y ont pensé à ce qu'ils allaient nous faire quand ils ont demandé à Cristo de s'associer à leur affaires ? » Ma mère semblait incrédule comme si elle comprenait enfin de quoi il retournait. « Ils m'ont volé mon amour, ils ont fait de leur petite fille une orpheline. Et je devrais faire quoi ? Les laisser mettre en danger ma fille ? Les laisser me mettre une cible sur le dos ? » Des pleurs se firent entendre, Aurore avait du être réveillée par ma voix. « Je vais partir aux Etats-Unis. » J'allais consoler ma fille en lui chantant sa chanson préférée « Black Bird » des Beatles. En revenant je trouvais ma mère un parchemin et une plume à la main. « Alice, si tu veux vraiment partir là-bas alors tu iras chez des amis de ton père. » Elle ne me laissa pas la parole lorsqu'elle vit mon air pincé. « Ne commence pas jeune fille ! Les amis de ton père sont très discrets et ils pourront t'aider. » « Je ne veux pas qu'elles vivent chez des vampires. » Lâchant un soupir contrariée elle continua «Ce ne sont pas des vampires mais des sorciers que ton père a aidé lorsque les non-mage ont essayé de persécuter les sorciers. Ils ont toujours dit à ton père qu'ils feraient n'importe quoi pour lui. » Je restais sceptique mais je n'avais pas vraiment le choix. «Très bien, je vais leur écrire que nous venons à New-York leur rendre visite. Maintenant va dormir, nous allons avoir du travail demain pour préparer notre séjour».
I've loved, I've lost....
En arrivant à New-York tout me sembla plus grand, plus immense, plus démesuré que tout ce que j'avais vu en France et pourtant je retrouvais ça et là des influences de mon chère pays : l'arc de triomphe, la statut de la liberté, certains restaurants. New-York me séduisit immédiatement mais ce sont surtout les amis de mes parents qui me firent la plus belle impression. Ils étaient adorables, compatissant, généreux et tout de suite ils furent conquis par Aurore.
Pendant 6 mois les filles de Montpensier restèrent à New-York. Je pansais mes plaies mêmes si elles restaient toujours à vif et je profitais surtout de ma fille qui avait appris à marcher et prononçait désormais quelques mots. Je lui parlais de son père, de ses grands-parents, de la magie, des vampires, des animaux magiques. Je lui expliquais qu'elle devait être une fille forte, une sorcière sûre d'elle et surtout qu'elle devait être indépendante. Parfois ma mère m'observait faire des recommandations à ma fille comme si elle se doutait de quelque chose, comme si elle s'attendait à ce que je voulais faire pour protéger l'amour que Cristobal et moi avions mis au monde. Aussi elle ne fut pas étonner lorsqu'un soir après la mise au lit d'Aurore je demandais à mes hôtes de veiller sur ma fille. Ils étaient du même âge que ma mère et donc étaient encore tout à fait alertes pour s'occuper d'une enfant. En l'espace de 6 mois ils avaent appris la vraie raison de notre venue et même s'ils furent surpris de ma demande, ils acceptèrent de s'occuper d'elle. C'était pour eux un acte de confiance de ma part qui les touchait énormément. Ils m'assurèrent qu'ils s'occuperaient d'elle avec amour et tendresse comme si elle était leur propre petite-fille. Après cela, je n'étais pas soulagée, non j'étais tiraillée entre la peine, la colère et la tristesse. En moins de 6 mois j'avais perdu mon amour et je devais abandonner mon enfant. Mon cœur était meurtri, mon état mental était flanchant, mon corps était fatigué mais je devais faire cela, je devais laisser derrière moi celle que j'aimais plus que ma propre vie. Je devais lui laisser une chance d'avoir une vie sereine et joyeuse.
Cette nuit-là je couchais ma fille en lui chantant sa chanson « Black bird singing in the dead of night, take your broken wings and learn to fy, all your life, you have to be waiting for this moment to arise. » Sa petite main effleura ma joue et sa voix douce monta à mes oreilles « Pleure maman » Je caressais ses longs cheveux noisette « Je pleure parce que je t'aime Aurore. Je t'aime plus que tout au monde et plus encore. » Sa tête se posa contre ma poitrine et je sentis sa respiration se calquer sur les battements de mon cœur. « Je devoir partir loin mon ange. Tu resteras auprès de Linus et Meggie. Ils vont s'occuper de toi, t'aimer, te regarder grandir et devenir une petite sorcière merveilleuse... » Ma voix se brisa, c'était tellement difficile de la laisser, de lui dire au revoir alors que tout mon être réclamait l'odeur de son cou, la chaleur de son petit corps, la douceur de son regard, le son de sa voix. Je l'aimais et je devais la quitter pour son bien. Il le fallait je n'avais plus le choix. « Je t'aime Aurore, souviens-toi de moi dans ton cœur. Je t'aime mon amour ». Mon bébé poussa un petit soupir d'aise et s'endormit dans mes bras. Alors tout doucement je la couchais dans son petit lit, je déposais près d'elle un petit hérisson bleu clair dans lequel j'avais caché une photo de Cristobal et moi ainsi qu'une lettre qu'elle trouverait lors de son 17ème anniversaire. Ma mère et moi avions travaillé ensemble à l'élaboration d'un sortilège pour que cette peluche ne puisse révéler son secret qu'au jour de ses 17 ans. Je refermais la porte, je pris mes affaires et je laissais à mes hôtes une longue lettre leur expliquant ce que j'attendais d'eux pour l'éducation de ma fille et aussi quelques recommandations pour sa sécurité. Je finissais la lettre en les remerciant et en leur parlant de la peluche.
Stop crying your heart out
Plus rien, je ne ressentais plus rien. On m’avait pris mon amour, j'avais dû laisser ma fille, mon amour. Je ne voulais plus rien faire. Me lever le matin me semblait inimaginable. Parler à quelqu’un était inenvisageable. Sortir était un supplice. Rien ne me donnait le goût de vivre. Elle n’était plus là, il n’était plus là et rien ne pourrait remplacer ces deux êtres qui m’étaient chers.
Un soir je profitais de l'absence de ma mère pour mettre à exécution mon sombre dessein. Je sentais en moi la douleur se faire de plus en plus intense et rien ne semblait pouvoir l'atténuer. Dans la salle de bain j'avais fait couler un bain chaud où je m'enfonçais des pieds à la tête. Mon corps trouva un réconfort au toucher de l'eau, à l'apesanteur qu'elle lui procurait. Immergée, je retenais ma respiration, je sentais l'air se faire de plus en plus rare à mesure que les secondes s'égrenaient et pourtant je ne remontais pas à la surface. Il y avait comme un paix incroyable ici, les bruits étaient atténués, la douleur était présente mais comme anesthésiée.
Mes souvenirs de Cristobal défilèrent, les moments heureux, notre rencontre, les balades, nos étreintes, la venue au monde d'Aurore puis tout bascula pour ne me montrer que les pires moments, la mort de Cristobal, l'abandon d'Aurore. Une dernière image me vint en tête, celle de mon corps inerte dans la baignoire, le corps tailladé et les veines des poignets ouvertes sur la longueur... Soudain tout s'effaça, un main m'attrapa et me fit sortir de l'eau. Je découvris avec surprise le visage de ma mère, elle semblait partagée entre la colère et la tristesse. « Ne me regarde pas comme ça jeune fille. Tu croyais vraiment que je te laisserais faire. Je sais très bien ce que tu as en tête, ne l’oublie pas. » Surprise, trahie, choquée, voilà tout ce que j'étais. Ma mère était légilimens mais depuis le début de mon adolescence nous avions convenu qu'elle n'avait plus le droit de s'introduire dans mon esprit sans ma permission. Jamais je n'aurais cru qu'elle y aurait recours à présent. « Tu avais promis de ne plus lire dans mes pensées maman ! » Elle plissa les yeux, secoua la tête et attrapa mon visage. « Et te laisser mettre fin à tes jours ! Tu es mon enfant, je ne te laisserai pas faire ça sans combattre ».
Sans réfléchir je la laissais me faire sortir de l'eau. Elle m'entoura d'une grande serviette chaude comme elle le faisait dans mon enfance. Son regard bleu myosotis me détaillait comme si elle cherchait une entaille, une blessure que je me serais infligée. Je touchais mon visage pour remettre une mèche en place quand je sentis de l'eau couler sur mon visage. « Tu as touché le fond, ton monde s’est écroulé et j’en suis la première navrée et attristée mais tu n’y peux rien. SI j'avais pu faire quoique ce soit pour les empêcher mon cœur, je l'aurais fait» C'est là que je compris que je pleurais, que les vannes étaient ouvertes. Les douces mains de ma mère essuyèrent mes yeux, ses lèvres embrassèrent mes joues. « Maintenant tu as deux solutions, soit tu restes ici à pleurer et tu finiras par disparaître, soit tu utilises ta peine, ta tristesse et ta colère pour en faire quelque chose de positif et pour reconstruire quelque chose. » Depuis combien de temps étais-je dans cet état, depuis combien de temps supportait-elle ma peine, mes larmes, mes cris... Malgré tout, ma mère était toujours là pour moi et encore maintenant je lui était reconnaissante de tout ce qu'elle avait fait pour moi. Sans rien dire mais en formant un image mentale précise je formulais le souhait de changer de vie, de pouvoir faire de cette souffrance, de cette colère, de cette tristesse une force pour créer un avenir différent.
We belong together
Landry Mormont, ton nom roule sur ma langue comme une délicieuse liqueur dont je m’enivre. La chronologie de notre relation remonte à quelques années, lorsque tu es entré à Hungcalf précisément. Jeune Grymm que tu étais, plein d’arrogance, de fougue, de colère et de séduction. Tu avais du charme certes mais ce n’est pas cela qui m’a donné envie de te connaître un peu mieux. Non, c’est ton talent de duéliste qui m’a plu. Tu es été hargneux, fier à bras, démonstratif et sans attendre que le maître des sortilèges ne le demande, je me suis proposée pour être ton adversaire. Mais quel pied j’ai pris par Merlin ! C’était si bon d’avoir un adversaire à ma hauteur. Tu étais plus jeune que moi pourtant il y avait dans ton regard une maturité que je n’avais encore jamais vu jusque là. Je ne sais pas si c’est à ce moment là que je reconnus en toi mon égal toujours est-il que je t’ai abordé à la fin de la séance d’entraînement. C’était un vendredi si je me souviens bien.
« Pas mal ta technique ! Bien joué le coup du silencio ! Je suis Alice de Montpensier. » Tu m’as regardé avec méfiance puis tu as serré ma main fermement comme si tu voulais évaluer ma force physique. « Landry Mormont. J’ai bien ta façon bouger. T’es pas trop nulle pour une rousse Française de surcroît ! ». Ta répartie fusa, je sentais ton regard ironique sur moi, comme si tu t’attendais à ce que je te gifle ou que je te hurle dessus. « Je vois que tu dégaines les mots aussi vite que ta baguette. Espérons quand même que ce ne soit pas le cas pour le reste. J’en connais qui vont être déçues sinon. » Avec un regard plein de sous-entendus et en te montrant le petit fan club qui t’attendait près de la porte, je te laissais là comme un con sur la piste de duel. Comme j’avais un cours de potions une demi-heure plus tard je pris le chemin des cuisines pour demander une pomme ou un encas afin de ne pas tomber en hypoglycémie. Tu me rattrapas et posa ta main sur mon épaule. « Tu sais que tu plais mocheté » Je me retournais pour lui faire face « Tu as du culot j’aime ça. Par contre mocheté ? Sérieux tu n’as rien trouvé de mieux pour me faire réagir ? Tu vas devoir t’entraîner Darling. » D’un geste assuré je te poussais contre le mur, me collait à toi et chuchotais à ton oreille « Si tu es partant retrouve-moi ce soir au Vampire Night’s. Tu ne seras pas déçu. » Et c’est comme ça que tout commença entre nous.
De ce jour, nous sommes restés amis. Notre relation a évolué dans le temps. Nous sommes devenus amants, nous nous sommes détestés après notre séparation mais nous nous aimions trop pour supporter l’absence de l’autre. Alors nous avons construits une relation qui n’est qu’à nous. Nous sommes comme frère et sœur, comme des jumeaux maléfiques et inséparables. Je t’aime d’un amour absolu mais pas comme on aime dans une relation de couple. Tu m’aimes aussi de cette manière absolu et inconditionnel même si je sens parfois que ton sang ne fait qu’un tour lorsque l’on s’approche un peu trop de moi, lorsqu’un homme se prend dans mes filets. Tu es protecteur, tu as un instinct de propriété absolument effarant surtout lorsque l’on sait que tu détestes qu’on te fasse une crise de jalousie. Une fois m’a suffit pour savoir que tu étais fidèle en amitié mais pas en amour. De l’extérieur notre relation peut sembler malsaine car si nous nous aimons comme un frère et une sœur, ils ne se passent jamais longtemps avant que l’un de nous ne ressente le besoin de retrouver le corps de l’autre. Je te connais par cœur, je sais tes forces et tes faiblesses. Je connais ton secret et tu connais le mien enfin ce que j’ai bien voulu t’en dire. Pourtant cette relation est une chose précieuse à mes yeux et rien ne saurait la remettre en question.
Butterflies & Hurricanes
Ma voie n’était pas toute tracée en sortant de Hungcalf avec mes MAGICS en poche. Je n’avais pas voulu poursuivre en doctorat non par manque d’intelligence mais plutôt parce qu’il me tardait de pouvoir enfin travailler ! J’avais déjà 26 ans et je ne me voyais pas encore sur les bancs de l’université à 30 ans ! Autant dire une éternité. Etant sortie major de Promo de la filière en Sciences Occultes, je n’eus que l’embarras du choix concernant mon premier emploi. Je pris la décision d’accepter l’offre d’assistante potionniste chez un Apothicaire renommé qui travaillait sur le chemin de travers. Je fis mes armes avec lui pendant quatre ans me perfectionnant dans la réalisation de poisons et de potions dangereuses. Toutefois je n’étais pas satisfaite de cette vie de potionniste. Mon patron gérait ses affaires comme un gagne petit et ne voyait pas qu’il avait de l’or entre les mains. A plusieurs reprises des personnes peu recommandables m’accostèrent sur le chemin de travers afin d’obtenir une potion pour régler leurs petits problèmes. Si j’avais eu quelques scrupules la première fois, pesant le pour et le contre et me demandant ce que Cristo aurait fait. Je pris finalement la décision que je n’étais que la potionniste et que ce que les autres en faisaient n’était pas mon affaire. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire j’avais quelques clients réguliers qui m’assurèrent un revenu hebdomadaire confortable en plus de mon salaire d’assistante. Pourtant être potionniste n’était pas du tout en adéquation avec mon ambition, avec ma vision de l’accomplissement professionnel.
Alors afin d’étendre mon réseau, je postulais comme briseuse de sort chez Gringotts. Qui mieux que les Gobelins pour amasser des sommes affolantes et avoir des clients de tous les bords. Quatre années passèrent pendant lesquels deux ans je m’affairais à devenir indispensable pour la banque. J’avais remarqué que certains briseurs de sort avaient parfois le privilège de traiter directement avec les clients les plus influents. Et l’influence, le pouvoir et l’argent voilà qui m’intéressait. Je n’avais jamais manqué de rien mais il semblait que l’argent pouvait acheter bien des choses et ouvrir de nombreuses portes. En me rendant indispensable auprès des Gobelins, mon carnet d’adresse s’étoffa et mes talents de potionniste mais aussi de briseuse de sort et créatrice de sortilège. Dans mes moments de temps lorsque je ne traînais pas avec mon Landry chéri ou que je n’étais pas à Paris, je résolvais, pour un joli paquet de Galions, des affaires épineuses pour mes clients les plus importants et fidèles. Est-ce que j’étais une femme de main comme celle du Baron Cortani ? Je ne sais pas. Je me souvenais bien de cette femme brune toute de cuir vêtue. Elle était si sûre d’elle, si confiante. Son aura suintait le contrôle, la domination, le sexe et la douleur. Cette femme faisait baisser les yeux aux plus durs à cuir des hommes, elle tenait en respect tout un chacun et j’admirais cela. Bien entendu je ne me voyais pas comme une femme de main, une exécutante mais plutôt comme une femme d’affaire qui n’avait pas peur de se salir les mains. Ce que je voulais à tout prix c’était construire comme le Baron mon propre empire. Je pensais souvent à ma belle-famille. Je prenais de loin en loin des nouvelles d’eux et je savais que l’empire se portait bien. Ils avaient fini par adopter un jeune orphelin quelques années après le décès de Cristo et notre disparition.
Finalement, mon destin frappa. Mon cher ami, mon ange maléfique, mon jumeau ténébreux, mon amant terrible vint m’offrir une magnifique opportunité. Il venait de prendre en main en ancien bar d’Inverness, dans son écosse natale, où se situait notre cher Hungcalf. Il ne voyait personne d’autre que moi comme partenaire et associée. Autant vous dire que j’ai sauté sur l’occasion de devenir une véritable femme d’affaire et cerise sur le gâteau Landry serait à mes côtés !
Lorsque je repense à mon enfance je ne peux pas dire que j'ai été malheureuse. Je suis née à Paris entourée de ma mère et de sa famille et de nombreux amis. Grâce à ma chère maman, Heloïse de Montpensier, journaliste et auteur à succès en France, j'ai été choyée et aimée. Nous vivions dans une jolie maison en plein cœur du maraîs à Paris. J'avais tout ce dont un enfant peu avoir envie, ni trop, ni trop peu. J'ai toujours été en admiration devant ma mère, devant sa prestance, sa façon de se mouvoir, sa façon de parler, de raconter les histoires. Elle a longtemps été un modèle pour moi et je crois qu'elle l'est toujours à présent. Elle a mené de front sa vie de femme, d'auteur, de mère de famille seule et sans jamais baisser les bras. Son courage et sa bonne humeur sont une bénédiction pour ceux qui l'entoure.
En ce qui concerne mon père, on ne peut pas dire qu'il en soit vraiment un. Stanislas Vladorovitch, vampire et criminel de son état, était un séducteur invétéré. Il rencontra Héloïse au cours d'une soirée, il batifola avec elle plusieurs mois jusqu'à ce qu'elle lui apprenne être enceinte. Alors là il prit ses jambes à son cou laissant comme seul souvenir un message :
« Héloïse, J'espère que l'enfant et toi vous vous porterez bien. Si un jour l'enfant montre des dons particuliers alors contacte-moi. Désolée de ne pouvoir faire plus. Stan »
Lorsque mes pouvoirs de jeune sorcière firent leur apparition toute la famille de Montpensier poussa un soupir de soulagement mais ce ne fut que de courte durée. Ce qu’ils redoutaient arriva peu après. Ce que j’appelais la malédiction des semi-vampires commença à se développer. Mon teint rose et frais se mua en teint pâle et diaphane. Je commençais à ressembler à ces poupées de porcelaine au teint blanc et aux longues boucles rousses. Puis ce fut mon sommeil qui fut perturbé. Je faisais des cauchemars, je devenais somnambule, je veillais jusqu’à des 2 heures du matin ne trouvant enfin le sommeil qu’au levé du soleil et seulement le temps d’une ou deux heures. Ma mère se mit en quête de réponses à toute cette « évolution ». Les livres s’entassaient dans la maison, elle prit contact avec des sorciers de tous horizons : sorciers d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud. Oh elle avait bien évidemment une idée sur la question mais elle se refusait à la mettre en forme. Non, elle ne voulait pas croire que sa fillette allait devenir un vampire. Pourtant lorsqu’à l’âge de 5 ans je perdis totalement le sommeil et que je dévoilais une nouvelle facette de mon évolution, à savoir des canines plus longues que la normale qui commençaient à ressembler à ces crocs, elle se décida à contacter Stanislas. Il mit un mois à répondre à sa demande mais l’essentiel est qu’il se déplaça. Cet homme immense, au visage émacié, au regard perçant, aux longues canines, me regardait comme si j’étais justement une poupée de porcelaine. Il s’approchait mais ne me touchait pas, il me souriait puis redevenait triste. Son regard me fit de la peine pourtant je ne me sentis pas proche de lui comme un enfant avec son père. « Stan… Tu ne remarques rien ? Elle a le teint pâle, ses canines sont plus longues que la normale… » « Elle est parfaite Héloïse, je ne vois pas pourquoi tu t’inquiètes » Comme une enfant à qui l’on fait un compliment je souriais bêtement. « Ce n’est pas tout elle ne dort pas, elle ne rêve pas… Est-ce qu’elle va devenir comme toi… » le visage de maman se froissa et elle lâcha le mot terrible « un vampire ». Mon sang ne fit qu’un tour et je le dévisageais. Pendant les vacances mes cousins de Montpensier m’avaient parlé des créatures maléfiques et des vampires. Ils m’avaient dit qu’ils étaient des monstres suceurs de sang, des êtres abjects et cruels. « Et alors Héloïse ce serait si horrible que cela si ma fille était une vampire comme moi ? Tu ne m’as jamais semblé dégoûté avant… » Soudain je vis rougir ma mère, je ne comprenais pas pourquoi, à 5 ans les sous-entendus n’étaient pas compréhensibles. « Aurore, viens ma chérie, viens voir papa. » Docilement je m’approchais de lui et comme si j’étais une plume il m’installa sur ses genoux. « Aurore n’est pas une vampire. Elle est une semi-vampire, une Dhampire comme on le dit dans certains pays. Elle a hérité génétiquement de certaines caractéristiques comme le teint pâle, les canines, l’absence de sommeil. Et en grandissant elle développera soit une grande force, soit un magnétisme et un charme hors du commun, soit un don semblable à la légilimens. Elle n’aura pas ces trois dons, seul l’un d’entre eux se révélera à elle. » Son timbre grave et chaud me berçait, ses bras étaient une alcôve idéale pour me petit corps. « Es-tu rassurée maintenant ? » Je me sentais bien, pourtant il ne me laissa pas rester plus longtemps. « Oui, merci d’être venu. Je ne voulais pas te blesser. Accepte mes excuses. » « Ce n’est pas grave j’ai l’habitude de ce genre de réaction mais cela blesse toujours quand cela vient des proches ». Il me reposa, déposa un baiser sur mon front « Au revoir ma petite Aurore. Je reviendrais te voir. » Et comme il était venu, il repartit sans un bruit. A partir de ce jour et tous les 5 ans ce cher Stanislas faisait une apparition dans ma vie. Il venait pendant plusieurs semaines, se mêlait de ma vie, de mes choix et de tout ce qui concernait notre famille. Plusieurs fois je surpris mes parents ensemble à croire qu'il y avait entre eux une attirance et un magnétisme incontrôlable. A 15 ans je compris qu'en fait ma mère adorait mon père et que cela était réciproque mais que ni l'un ni l'autre n'avaient envie de construire un couple sur la durée. Ils préféraient se retrouver, s'aimer sans promesse ni lendemain. Ce ne fut que bien plus tard que cette forme de relation amoureuse ferait écho dans ma propre vie.
If i fell in love...
Il s'en était fallu de peu pour que l'on ne se rencontre pas. En effet je n'avais pas prévu de me rendre dans cette librairie au départ. J'étais à Paris sur le pont de traverse pour rejoindre ma correspondante anglaise. Comprenant qu'elle m'avait posé un lapin, plutôt que de faire la tête, j'en avais profité pour flâner un peu dans les boutiques. Après avoir dévalisée plusieurs boutiques de vêtements, j'avais refait son stock d'ingrédients pour potions et onguents chez l'Apothicaire. C'est en sortant les bras chargés de paquets que je passais devant une toute petite librairie dont la devanture colorée me tapa dans l'oeil. J'entrais faisant tinter le carillon de la porte et fut accueillie chaleureusement par une dame toute de violet vêtue. L'atmosphère douce et feutrée me donna envie de fouiner dans les rayonnages quoi qu'un peu poussiéreux. C'est là entre les allées que je bousculais un jeune homme lui faisant lâcher une pile de livres. Confuse je m'excusais m'attendant à une pluie de remontrances et posais mes sacs pour ramasser les livres.« Oh je suis vraiment désolée, j'espère que je ne vous ai pas fait mal ? » Aussi je fus surprise lorsqu'il me prit la main pour m'aider à me relever et qu'il plongea son regard dans le mien. « Ce ne sont que des livres, je n'ai rien. » D'habitude c'était moi qui sondait l'âme des autres mais là je me retrouvais désarmée face à ce garçon grand, ténébreux, aux yeux verts, pourtant solaire et amical. «Cristobal Cortina» Cristobal, jamais je n'oublierais la façon dont il m'avait parlé, ni la chaleur de sa main, ni son regard posé sur moi. «Alice de Montpensier». Si le coup de foudre existe alors j'avais été frappée de plein fouet ce jour là et depuis mes sentiments pour lui n'avaient jamais cessés. Notre couple avait surpris tout le monde. Lui, le beau brun, avec l'air sombre et mystérieux, moi la fille de bonne famille à l'air angélique et doux. Nos maisons respectives étaient en compétition, nos parents voyaient cette relation d'un mauvais œil. A part nos amis, ils n'y avaient que nous pour nous réjouir de ce bonheur soudain. Tout s'enchaîna à une vitesse vertigineuse. A peine quelques mois après notre rencontre j'étais enceinte. Nous n'avions pas prévu d'être parents si jeunes à 17 et 18 ans mais nous avons accueilli cet "accident" comme une bénédiction et nous avons décidé de garder le bébé.
Happiness is a warm gum
A l'annonce de ma grossesse, nos parents voulurent se rencontrer, faire une « réunion de crise ». Cristobal était le fils du Javier Cortina le « Baron » de la drogue et du trafic illicite en Amérique du Sud. Cet homme avait de nombreux ennemis à travers le monde et il pensait qu'envoyer son fils unique en Europe serait une bonne idée pour le protéger. Pour lui la sécurité était primordial, aussi lorsqu'il arriva à Paris, avec toute sa « cour », ma mère paniqua légèrement. « Toute cette logistique est-elle indispensable M. Cortina » lâcha-t-elle en découvrant les quatre gardes du corps armés de leurs baguettes ainsi que les chiens de gardes. Le Baron leva un sourcil et répondit tout en allumant un cigare « On ne sait jamais à qui l'on a affaire chère Madame. ». Maman fit une moue agacée « Ma famille n'est pas une menace pour vous. Nous ne sommes ici réunis que pour parler de nos enfants. Pas pour parler d'une guerre de clan. »
Cristobal et moi arrivèrent avec des boissons et de quoi grignoter et en entendant les premiers échanges de nos parents, il ne fut pas difficile de comprendre que les choses s'annonçaient mal. « Et voilà de quoi nous rassasier ! » A presque 4 mois de grossesse, mon ventre commençait tout juste à se voir et je surpris le sourire de la mère de Cristo, Carolina, qui jusqu'à présent était restée silencieuse : « Vous êtes resplendissante Alice. J'espère que ce sera une petite fille. J'adorerais pouvoir lui apprendre à danser le tango. Comme ma grand-mère avec moi. » Un sourire complice se posa sur les lèvres de Cristobal et Carolina. « Qu'importe fille ou garçon, il sera le futur des Cortina. » lança Javier sans se lâcher son cigare. Les mains de ma mère se crispèrent en entendant les propos du Baron. D'un simple regard je lui fis comprendre de ne rien dire. « Javier, notre bébé sera l'avenir de la famille que Cristobal et moi nous formerons. Et comme pour le moment nous ne sommes pas mariés, l'enfant portera nos deux noms. Il ou elle sera un Cortina de Montpensier. » La main de mon fiancé caressa mon dos et il vint poser ses lèvres sur mon front. « A votre guise les enfants, à votre guise. Mais il n'en reste pas moins qu'à partir d'aujourd'hui des gardes du corps vous suivrons partout afin de protéger mon petit-enfant. » J'allais émettre une fin de non recevoir lorsque le Baron leva la main « Ne dites rien, Cristo n'a jamais eu le choix et quand il s'agit de protéger les miens je ne transige jamais. Désormais Alice et vous, chère Madame, vous êtes de la famille. »
Il me fallut plus d'une heure avant de réussir à calmer ma mère. Elle qui avait toujours vécu dans les principes français de liberté, d'égalité et de fraternité, ne comprenait pas du tout pourquoi il fallait ce type de protection. Comment expliquer à ma mère que je venais d'entrer dans une grande famille du crime organisé et que de fait ma vie était liée à celle de dangereux personnages. Cristo mit fin à ses angoisses sûrement avec la force de l'habitude « Héloïse, ne vous inquiétez pas. En Colombie mon père est un homme influent politique et économiquement parlant et de nombreuses personnes voit cela d'un mauvais œil. Il ne s'agit que de mesure de précautions. Je vis en France depuis mes 11ans et il ne m'est jamais rien arrivé. » « Bien alors s'il le faut... » Dès le soir même, deux malabars vinrent prendre leur service auprès de ma mère et moi.
Bang Bang He shoot me down...
Je me souviendrais toute ma vie de ce jour sombre... Le temps semblait aussi maussade que moi, la pluie semblait pleurer sur la ville comme les larmes coulaient le long de mes joues. Si j'avais su que ce jour là je perdrais les deux personnes que j'aimais plus que tout au monde.
Rien ne m'avais préparé à ce que mon monde s'écroule en un seul et même jour. C'est au Parc du Luxembourg que les Sbires du Baron Cortina nous ont retrouvé. Je me souviens encore de la scène. Je me promenais avec Aurore dans sa poussette lorsque je trouvais un banc libre près de la fontaine. Le soleil jouait dans les arbres, les enfants jouaient, les jeunes adultes discutaient et un sourire passa sur mon visage. A un an, notre adorable fille jouait avec son doudou et sa petite sorcière Sally. En la regardant, je voyais le visage de mon Cristo, son sourire, ses mimiques, les mêmes yeux verts, les mêmes boucles. Je dévorais des yeux son doux visage et mon cœur se gonflait d'amour et de tendresse.
Soudain, sans s'excuser du dérangement une femme longiligne et au visage fermé s'installa à mes côtés puis lança abruptement : "Elle est jolie votre fille... Elle vous ressemble beaucoup enfin elle tient plus de son père au niveau des yeux". Je restais interdite, je m'interrogeais puis je me tournais vers elle tout en cherchant où j'avaiis bien pu la rencontrer. "Je euh... merci... On se connaît ?" Elle me scruta avec dégoût puis lâcha un rire mesquin " Vous ne me connaissez pas mais moi je vous connais et même très bien Miss Alice de Montpensier enfin je devrais dire Mme Cristobal Cortina"
La panique s'empara de moi, fébrilement j'agrippais mon sac à main et celui d'Aurore, j'étais prête à empoigner la poussette de ma fille lorsqu'une main gantée se posa avec force sur mon poignet "N'ayez pas peur. Je viens de la part du Baron" Je lâchais les sacs et enlevais tant bien que mal la main de cette femme détestable "Il souhaite vous voir au plus vite." J'observais ma fille qui agitait son petit bras dans ma direction puis son sourire lumineux, ses yeux doux. Oh par Merlin je n'avais qu'un souhait que Cristobal sorte de derrière un buisson et vienne nous sortir de là mais aucun bruit ne me parvint hormis celui des gants de cuir de la femme de main des Cortina. "Alors allons-y tout de suite. Je ne demande qu'une chose, ne touchez pas un seul de ses cheveux" mon ton était menaçant et mon regard aussi tranchant qu'une lame de rasoir. La femme en noir me dévisagea venimeuse mais elle avait du lire la détermination et l'animosité dans mes pupilles aussi ravala-t-elle ses menaces. Je pris Aurore dans mes bras, elle écouta mes explications en me lançant un regard concentré et en dévisageant la grande brune de temps en temps. Ma fille était très intuitive et elle avait du sentir que quelque chose clochait et s'agrippa à mes bras. C'est ainsi que nous sommes allés à la rencontre de la famille Cortina. Si seulement j'avais su...
Rien ne se passa comme j'aurais pu l'imaginer et ce fut même bien pire. Le couple que nous formions Cristo et moi n'avait jamais été à son goût mais dès la naissance d'Aurore il avait été conquis. Carolina et lui étaient des grands-parents gâteaux, ils envoyaient des cadeaux pour la petite, prenaient de ses nouvelles et venaient dès qu'ils le pouvaient. Cependant, Cristobal me manquait, voir le « Baron » Cortina sans lui, était toujours un moment de malaise. Il était si impressionnant et froid qu'il pouvait parfois vous faire sentir de trop dans une conversation.
La femme de main de Cortina me fit entrer dans le salon où je trouvais les parents de Cristobal silencieux et étrangement collés l'un à l'autre. Je voulus partir, je me sentais de trop devant ce moment intime entre les parents de mon fiancé mais la femme en cuir me barra le passage. « Miss de Montpensier et Miss Cortina de Montpensier sont là, Baron » A l'annonce de nos noms les deux êtres se détachèrent l'un de l'autre m'offrir un spectacle qui fit passer sur mon visage de la surprise, de la compassion, du doute puis de la tristesse. Tous deux avaient le visage baignés de larmes. Ce qui me frappa surtout c'est l'expression du Baron. Lui si froid, si fort et stoïque habituellement, il semblait complètement décomposé et perdu. Carolina se jeta dans mes bras en répétant des mots « ...fils...parti....l'ont pris...fils... » Une boule se forma dans mon estomac à mesure que mes oreilles identifièrent les sons. « mon fils... il est parti... Ils l'ont pris... mon fils... » La pauvre femme manqua de s'évanouir dans mes bras et finalement je me laissais tomber à genoux pour la rattraper et la tenir contre moi. Mes bras se refermèrent autour d'elle et je sentis aussitôt ses larmes mouiller mon gilet. « Carolina, ma chère et tendre... Je t'en pris vient t'asseoir. » La voix du Baron était lasse, faible et je sentis ses mains se poser sur mes épaules.
Au loin j'entendis Aurore babillait, quelqu'un lui parlait avec tendresse. J'entendis les roues de la poussette sortir de la pièce. Je voulais dire ou faire quelque chose pour qu'on n'emmène pas ma fille mais je ne pouvais plus bouger. Mes « beaux-parents » m'entouraient et pleuraient sur leurs fils. Pourtant mon cerveau refusait de faire le lien, d'identifier ce fils qu'ils avaient perdu. Était-ce un système de défense, non, je refusais simplement de me rendre à l'évidence. Au bout d'une éternité, Carolina accepta de se lever, elle s'agrippa à mon bras et me fit asseoir à ses côtés. Des questions me brûlaient les lèvres, elles affluaient par dizaines cependant je n'avais pas le courage, je ne voulais pas en faire une réalité. « Je... où est Cristobal ? Normalement il devait nous retrouver au jardin du Luxembourg. Nous devions faire des emplettes pour votre anniversaire de mariage. » Je consultais ma montre magique et vis qu'elle s'était arrêtée sur « en danger ». «Alice, il ne viendra pas. Nous l'avons perdu. » Incrédule je regardais le Baron « Perdu ? Enfin, Javier Cristo a 19 ans, il n'est pas homme à se perdre.» Son soupir me brisa le cœur, je savais les mots que je l'obligeais à prononcer. « Ma chère enfant, Cristobal est mort. Ils... l'ont tué. Il ne reviendra plus auprès d'Aurore et toi. ». Une lâme vint déchirer mon torse, ma respiration devint saccadée, mes bras entourèrent mon corps et un cris se forma sur ma bouche et fut expulser de mes poumons et fendit l'air.
« Noooooooon... Pas lui.... Nooooooon..... Cristooobaaal.» ma voix se brisa dans les larmes. On essaya de me toucher, de me câliner, de caresser mes cheveux. Je me dégageais, je me débattais puis d'un bond je me relevais avec violence. « C'est vous ! C'est vous Baron ! » Je le pointais du doigt comme une icône de la vengeance. « Il est mort à cause de vous. Lui n'avait jamais fait de mal à personne, il n'avait jamais été ni plus ni moins qu'un étudiant brillant et inventif. Il voulait juste être magizoologiste. » Les larmes coulaient m'obligeant à essayer mes yeux d'un revers de la main. « Mais vous, vous n'avez pas accepté sa décision, vous l'avez obligé à participer à votre empire ». Avec toute la haine que contenait mon corps je hurlais mes mots. Pourtant je savais bien que Cristo avait fait son choix, qu'il avait accepté la proposition de son père mais non je n'étais que haine, chagrin, colère. D'une main je dégainais ma baguette et la pointant vers le Baron et sans savoir comment je fus propulsais dans les airs et retombait dans un grand fracas contre une armoire. Alors je vis la femme en cuir remettre sa baguette dans sa botte. Elle avait utilisé un sortilège informulé et avait protégé son patron d'une main de maître. Cet événement coupa court à toutes mes velléités. D'un geste tendre Carolina s'approcha de moi et essuya mon visage. « Il vous aimait de tout son cœur Aurore et toi, tout comme nous. » Mon cœur se serra à ses mots. « Il ne peut pas être parti. J'ai besoin de lui. Qu'est-ce que je vais faire seule avec Aurore ? ». Le Baron s'avança vers nous avec ses sbires et m'aidèrent à me relever et à m'allonger sur le canapé. « Nous serons toujours là pour vous deux. Nous allons renforcer la sécurité. Personne ne touchera plus à un seul cheveux de ma famille. »
Quand enfin j'arrivais chez ma mère avec Aurore, accompagnée ma garde rapprochée, elle comprit tout de suite. Comme elle était légilimens, elle n'eut qu'à ouvrir mon esprit pour y voir tout le malheur qu'il contenait. Ses bras se refermèrent autour de moi pour me maintenir alors que je craquais et laissait à nouveau la peine m'envahir. Bien des heures plus tard alors qu'Aurore était au lit et que les sbires étaient partis monter la garde je me décidais à parler à ma mère du plan qui m'avait traversé l'esprit. « Je ne peux pas rester en France, je ne peux pas... Je dois partir, je dois brouiller les pistes. » Maman fronça les sourcils et s'apprêta à formuler sa phrase lors que je la coupais « Aurore ne doit pas rester près des Cortina, nous devons mettre le plus de distance possible entre eux et nous. » Je me recroquevillais sur le canapé, mes bras entourant les jambes. « Alice, ma chérie, tu ne peux pas faire ça. Ils sont ta famille comme toi. Tu ne peux pas les priver de leur petite fille ! » La colère monta en moi et j'exultais « Et ils y ont pensé à ce qu'ils allaient nous faire quand ils ont demandé à Cristo de s'associer à leur affaires ? » Ma mère semblait incrédule comme si elle comprenait enfin de quoi il retournait. « Ils m'ont volé mon amour, ils ont fait de leur petite fille une orpheline. Et je devrais faire quoi ? Les laisser mettre en danger ma fille ? Les laisser me mettre une cible sur le dos ? » Des pleurs se firent entendre, Aurore avait du être réveillée par ma voix. « Je vais partir aux Etats-Unis. » J'allais consoler ma fille en lui chantant sa chanson préférée « Black Bird » des Beatles. En revenant je trouvais ma mère un parchemin et une plume à la main. « Alice, si tu veux vraiment partir là-bas alors tu iras chez des amis de ton père. » Elle ne me laissa pas la parole lorsqu'elle vit mon air pincé. « Ne commence pas jeune fille ! Les amis de ton père sont très discrets et ils pourront t'aider. » « Je ne veux pas qu'elles vivent chez des vampires. » Lâchant un soupir contrariée elle continua «Ce ne sont pas des vampires mais des sorciers que ton père a aidé lorsque les non-mage ont essayé de persécuter les sorciers. Ils ont toujours dit à ton père qu'ils feraient n'importe quoi pour lui. » Je restais sceptique mais je n'avais pas vraiment le choix. «Très bien, je vais leur écrire que nous venons à New-York leur rendre visite. Maintenant va dormir, nous allons avoir du travail demain pour préparer notre séjour».
I've loved, I've lost....
En arrivant à New-York tout me sembla plus grand, plus immense, plus démesuré que tout ce que j'avais vu en France et pourtant je retrouvais ça et là des influences de mon chère pays : l'arc de triomphe, la statut de la liberté, certains restaurants. New-York me séduisit immédiatement mais ce sont surtout les amis de mes parents qui me firent la plus belle impression. Ils étaient adorables, compatissant, généreux et tout de suite ils furent conquis par Aurore.
Pendant 6 mois les filles de Montpensier restèrent à New-York. Je pansais mes plaies mêmes si elles restaient toujours à vif et je profitais surtout de ma fille qui avait appris à marcher et prononçait désormais quelques mots. Je lui parlais de son père, de ses grands-parents, de la magie, des vampires, des animaux magiques. Je lui expliquais qu'elle devait être une fille forte, une sorcière sûre d'elle et surtout qu'elle devait être indépendante. Parfois ma mère m'observait faire des recommandations à ma fille comme si elle se doutait de quelque chose, comme si elle s'attendait à ce que je voulais faire pour protéger l'amour que Cristobal et moi avions mis au monde. Aussi elle ne fut pas étonner lorsqu'un soir après la mise au lit d'Aurore je demandais à mes hôtes de veiller sur ma fille. Ils étaient du même âge que ma mère et donc étaient encore tout à fait alertes pour s'occuper d'une enfant. En l'espace de 6 mois ils avaent appris la vraie raison de notre venue et même s'ils furent surpris de ma demande, ils acceptèrent de s'occuper d'elle. C'était pour eux un acte de confiance de ma part qui les touchait énormément. Ils m'assurèrent qu'ils s'occuperaient d'elle avec amour et tendresse comme si elle était leur propre petite-fille. Après cela, je n'étais pas soulagée, non j'étais tiraillée entre la peine, la colère et la tristesse. En moins de 6 mois j'avais perdu mon amour et je devais abandonner mon enfant. Mon cœur était meurtri, mon état mental était flanchant, mon corps était fatigué mais je devais faire cela, je devais laisser derrière moi celle que j'aimais plus que ma propre vie. Je devais lui laisser une chance d'avoir une vie sereine et joyeuse.
Cette nuit-là je couchais ma fille en lui chantant sa chanson « Black bird singing in the dead of night, take your broken wings and learn to fy, all your life, you have to be waiting for this moment to arise. » Sa petite main effleura ma joue et sa voix douce monta à mes oreilles « Pleure maman » Je caressais ses longs cheveux noisette « Je pleure parce que je t'aime Aurore. Je t'aime plus que tout au monde et plus encore. » Sa tête se posa contre ma poitrine et je sentis sa respiration se calquer sur les battements de mon cœur. « Je devoir partir loin mon ange. Tu resteras auprès de Linus et Meggie. Ils vont s'occuper de toi, t'aimer, te regarder grandir et devenir une petite sorcière merveilleuse... » Ma voix se brisa, c'était tellement difficile de la laisser, de lui dire au revoir alors que tout mon être réclamait l'odeur de son cou, la chaleur de son petit corps, la douceur de son regard, le son de sa voix. Je l'aimais et je devais la quitter pour son bien. Il le fallait je n'avais plus le choix. « Je t'aime Aurore, souviens-toi de moi dans ton cœur. Je t'aime mon amour ». Mon bébé poussa un petit soupir d'aise et s'endormit dans mes bras. Alors tout doucement je la couchais dans son petit lit, je déposais près d'elle un petit hérisson bleu clair dans lequel j'avais caché une photo de Cristobal et moi ainsi qu'une lettre qu'elle trouverait lors de son 17ème anniversaire. Ma mère et moi avions travaillé ensemble à l'élaboration d'un sortilège pour que cette peluche ne puisse révéler son secret qu'au jour de ses 17 ans. Je refermais la porte, je pris mes affaires et je laissais à mes hôtes une longue lettre leur expliquant ce que j'attendais d'eux pour l'éducation de ma fille et aussi quelques recommandations pour sa sécurité. Je finissais la lettre en les remerciant et en leur parlant de la peluche.
Stop crying your heart out
Plus rien, je ne ressentais plus rien. On m’avait pris mon amour, j'avais dû laisser ma fille, mon amour. Je ne voulais plus rien faire. Me lever le matin me semblait inimaginable. Parler à quelqu’un était inenvisageable. Sortir était un supplice. Rien ne me donnait le goût de vivre. Elle n’était plus là, il n’était plus là et rien ne pourrait remplacer ces deux êtres qui m’étaient chers.
Un soir je profitais de l'absence de ma mère pour mettre à exécution mon sombre dessein. Je sentais en moi la douleur se faire de plus en plus intense et rien ne semblait pouvoir l'atténuer. Dans la salle de bain j'avais fait couler un bain chaud où je m'enfonçais des pieds à la tête. Mon corps trouva un réconfort au toucher de l'eau, à l'apesanteur qu'elle lui procurait. Immergée, je retenais ma respiration, je sentais l'air se faire de plus en plus rare à mesure que les secondes s'égrenaient et pourtant je ne remontais pas à la surface. Il y avait comme un paix incroyable ici, les bruits étaient atténués, la douleur était présente mais comme anesthésiée.
Mes souvenirs de Cristobal défilèrent, les moments heureux, notre rencontre, les balades, nos étreintes, la venue au monde d'Aurore puis tout bascula pour ne me montrer que les pires moments, la mort de Cristobal, l'abandon d'Aurore. Une dernière image me vint en tête, celle de mon corps inerte dans la baignoire, le corps tailladé et les veines des poignets ouvertes sur la longueur... Soudain tout s'effaça, un main m'attrapa et me fit sortir de l'eau. Je découvris avec surprise le visage de ma mère, elle semblait partagée entre la colère et la tristesse. « Ne me regarde pas comme ça jeune fille. Tu croyais vraiment que je te laisserais faire. Je sais très bien ce que tu as en tête, ne l’oublie pas. » Surprise, trahie, choquée, voilà tout ce que j'étais. Ma mère était légilimens mais depuis le début de mon adolescence nous avions convenu qu'elle n'avait plus le droit de s'introduire dans mon esprit sans ma permission. Jamais je n'aurais cru qu'elle y aurait recours à présent. « Tu avais promis de ne plus lire dans mes pensées maman ! » Elle plissa les yeux, secoua la tête et attrapa mon visage. « Et te laisser mettre fin à tes jours ! Tu es mon enfant, je ne te laisserai pas faire ça sans combattre ».
Sans réfléchir je la laissais me faire sortir de l'eau. Elle m'entoura d'une grande serviette chaude comme elle le faisait dans mon enfance. Son regard bleu myosotis me détaillait comme si elle cherchait une entaille, une blessure que je me serais infligée. Je touchais mon visage pour remettre une mèche en place quand je sentis de l'eau couler sur mon visage. « Tu as touché le fond, ton monde s’est écroulé et j’en suis la première navrée et attristée mais tu n’y peux rien. SI j'avais pu faire quoique ce soit pour les empêcher mon cœur, je l'aurais fait» C'est là que je compris que je pleurais, que les vannes étaient ouvertes. Les douces mains de ma mère essuyèrent mes yeux, ses lèvres embrassèrent mes joues. « Maintenant tu as deux solutions, soit tu restes ici à pleurer et tu finiras par disparaître, soit tu utilises ta peine, ta tristesse et ta colère pour en faire quelque chose de positif et pour reconstruire quelque chose. » Depuis combien de temps étais-je dans cet état, depuis combien de temps supportait-elle ma peine, mes larmes, mes cris... Malgré tout, ma mère était toujours là pour moi et encore maintenant je lui était reconnaissante de tout ce qu'elle avait fait pour moi. Sans rien dire mais en formant un image mentale précise je formulais le souhait de changer de vie, de pouvoir faire de cette souffrance, de cette colère, de cette tristesse une force pour créer un avenir différent.
We belong together
Landry Mormont, ton nom roule sur ma langue comme une délicieuse liqueur dont je m’enivre. La chronologie de notre relation remonte à quelques années, lorsque tu es entré à Hungcalf précisément. Jeune Grymm que tu étais, plein d’arrogance, de fougue, de colère et de séduction. Tu avais du charme certes mais ce n’est pas cela qui m’a donné envie de te connaître un peu mieux. Non, c’est ton talent de duéliste qui m’a plu. Tu es été hargneux, fier à bras, démonstratif et sans attendre que le maître des sortilèges ne le demande, je me suis proposée pour être ton adversaire. Mais quel pied j’ai pris par Merlin ! C’était si bon d’avoir un adversaire à ma hauteur. Tu étais plus jeune que moi pourtant il y avait dans ton regard une maturité que je n’avais encore jamais vu jusque là. Je ne sais pas si c’est à ce moment là que je reconnus en toi mon égal toujours est-il que je t’ai abordé à la fin de la séance d’entraînement. C’était un vendredi si je me souviens bien.
« Pas mal ta technique ! Bien joué le coup du silencio ! Je suis Alice de Montpensier. » Tu m’as regardé avec méfiance puis tu as serré ma main fermement comme si tu voulais évaluer ma force physique. « Landry Mormont. J’ai bien ta façon bouger. T’es pas trop nulle pour une rousse Française de surcroît ! ». Ta répartie fusa, je sentais ton regard ironique sur moi, comme si tu t’attendais à ce que je te gifle ou que je te hurle dessus. « Je vois que tu dégaines les mots aussi vite que ta baguette. Espérons quand même que ce ne soit pas le cas pour le reste. J’en connais qui vont être déçues sinon. » Avec un regard plein de sous-entendus et en te montrant le petit fan club qui t’attendait près de la porte, je te laissais là comme un con sur la piste de duel. Comme j’avais un cours de potions une demi-heure plus tard je pris le chemin des cuisines pour demander une pomme ou un encas afin de ne pas tomber en hypoglycémie. Tu me rattrapas et posa ta main sur mon épaule. « Tu sais que tu plais mocheté » Je me retournais pour lui faire face « Tu as du culot j’aime ça. Par contre mocheté ? Sérieux tu n’as rien trouvé de mieux pour me faire réagir ? Tu vas devoir t’entraîner Darling. » D’un geste assuré je te poussais contre le mur, me collait à toi et chuchotais à ton oreille « Si tu es partant retrouve-moi ce soir au Vampire Night’s. Tu ne seras pas déçu. » Et c’est comme ça que tout commença entre nous.
De ce jour, nous sommes restés amis. Notre relation a évolué dans le temps. Nous sommes devenus amants, nous nous sommes détestés après notre séparation mais nous nous aimions trop pour supporter l’absence de l’autre. Alors nous avons construits une relation qui n’est qu’à nous. Nous sommes comme frère et sœur, comme des jumeaux maléfiques et inséparables. Je t’aime d’un amour absolu mais pas comme on aime dans une relation de couple. Tu m’aimes aussi de cette manière absolu et inconditionnel même si je sens parfois que ton sang ne fait qu’un tour lorsque l’on s’approche un peu trop de moi, lorsqu’un homme se prend dans mes filets. Tu es protecteur, tu as un instinct de propriété absolument effarant surtout lorsque l’on sait que tu détestes qu’on te fasse une crise de jalousie. Une fois m’a suffit pour savoir que tu étais fidèle en amitié mais pas en amour. De l’extérieur notre relation peut sembler malsaine car si nous nous aimons comme un frère et une sœur, ils ne se passent jamais longtemps avant que l’un de nous ne ressente le besoin de retrouver le corps de l’autre. Je te connais par cœur, je sais tes forces et tes faiblesses. Je connais ton secret et tu connais le mien enfin ce que j’ai bien voulu t’en dire. Pourtant cette relation est une chose précieuse à mes yeux et rien ne saurait la remettre en question.
Butterflies & Hurricanes
Ma voie n’était pas toute tracée en sortant de Hungcalf avec mes MAGICS en poche. Je n’avais pas voulu poursuivre en doctorat non par manque d’intelligence mais plutôt parce qu’il me tardait de pouvoir enfin travailler ! J’avais déjà 26 ans et je ne me voyais pas encore sur les bancs de l’université à 30 ans ! Autant dire une éternité. Etant sortie major de Promo de la filière en Sciences Occultes, je n’eus que l’embarras du choix concernant mon premier emploi. Je pris la décision d’accepter l’offre d’assistante potionniste chez un Apothicaire renommé qui travaillait sur le chemin de travers. Je fis mes armes avec lui pendant quatre ans me perfectionnant dans la réalisation de poisons et de potions dangereuses. Toutefois je n’étais pas satisfaite de cette vie de potionniste. Mon patron gérait ses affaires comme un gagne petit et ne voyait pas qu’il avait de l’or entre les mains. A plusieurs reprises des personnes peu recommandables m’accostèrent sur le chemin de travers afin d’obtenir une potion pour régler leurs petits problèmes. Si j’avais eu quelques scrupules la première fois, pesant le pour et le contre et me demandant ce que Cristo aurait fait. Je pris finalement la décision que je n’étais que la potionniste et que ce que les autres en faisaient n’était pas mon affaire. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire j’avais quelques clients réguliers qui m’assurèrent un revenu hebdomadaire confortable en plus de mon salaire d’assistante. Pourtant être potionniste n’était pas du tout en adéquation avec mon ambition, avec ma vision de l’accomplissement professionnel.
Alors afin d’étendre mon réseau, je postulais comme briseuse de sort chez Gringotts. Qui mieux que les Gobelins pour amasser des sommes affolantes et avoir des clients de tous les bords. Quatre années passèrent pendant lesquels deux ans je m’affairais à devenir indispensable pour la banque. J’avais remarqué que certains briseurs de sort avaient parfois le privilège de traiter directement avec les clients les plus influents. Et l’influence, le pouvoir et l’argent voilà qui m’intéressait. Je n’avais jamais manqué de rien mais il semblait que l’argent pouvait acheter bien des choses et ouvrir de nombreuses portes. En me rendant indispensable auprès des Gobelins, mon carnet d’adresse s’étoffa et mes talents de potionniste mais aussi de briseuse de sort et créatrice de sortilège. Dans mes moments de temps lorsque je ne traînais pas avec mon Landry chéri ou que je n’étais pas à Paris, je résolvais, pour un joli paquet de Galions, des affaires épineuses pour mes clients les plus importants et fidèles. Est-ce que j’étais une femme de main comme celle du Baron Cortani ? Je ne sais pas. Je me souvenais bien de cette femme brune toute de cuir vêtue. Elle était si sûre d’elle, si confiante. Son aura suintait le contrôle, la domination, le sexe et la douleur. Cette femme faisait baisser les yeux aux plus durs à cuir des hommes, elle tenait en respect tout un chacun et j’admirais cela. Bien entendu je ne me voyais pas comme une femme de main, une exécutante mais plutôt comme une femme d’affaire qui n’avait pas peur de se salir les mains. Ce que je voulais à tout prix c’était construire comme le Baron mon propre empire. Je pensais souvent à ma belle-famille. Je prenais de loin en loin des nouvelles d’eux et je savais que l’empire se portait bien. Ils avaient fini par adopter un jeune orphelin quelques années après le décès de Cristo et notre disparition.
Finalement, mon destin frappa. Mon cher ami, mon ange maléfique, mon jumeau ténébreux, mon amant terrible vint m’offrir une magnifique opportunité. Il venait de prendre en main en ancien bar d’Inverness, dans son écosse natale, où se situait notre cher Hungcalf. Il ne voyait personne d’autre que moi comme partenaire et associée. Autant vous dire que j’ai sauté sur l’occasion de devenir une véritable femme d’affaire et cerise sur le gâteau Landry serait à mes côtés !
RÉSERVEZ VOTRE AVATAR
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- Code:
<bottin><pris>●</pris> <b>Jessica Chastain</b> ━ Alice de Montpensier</bottin>
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Dim 14 Jan 2018 - 18:56
Bonjour à tous,
Je fais ma fiche dans les deux jours.
A très vite
Bisous
Je fais ma fiche dans les deux jours.
A très vite
Bisous
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Dim 14 Jan 2018 - 19:56
Bienvenue sur Hung' Alice , bonne chance pour ta fiche
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Dim 14 Jan 2018 - 23:15
Le second semi vampire du forum associé de Landry, voilà qui est intéressant.
Je viendrai traîner sur ta fiche de lien.
Bienvenue !
Je viendrai traîner sur ta fiche de lien.
Bienvenue !
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Lun 15 Jan 2018 - 7:59
Rebienvenue parmi nous alors avec ce personnage fort intéressant !
Bon courage pour la suite !
Bon courage pour la suite !
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Lun 15 Jan 2018 - 12:03
Merci niamh
Merci Tomy, j'ai fait la demande pour l'être, encore faut-il que ma demande soit acceptée par le staff . J'ai lu ta fiche, hâte de pouvoir trouver un lien d'enfer
Merci Hermès
Merci Tomy, j'ai fait la demande pour l'être, encore faut-il que ma demande soit acceptée par le staff . J'ai lu ta fiche, hâte de pouvoir trouver un lien d'enfer
Merci Hermès
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Mar 16 Jan 2018 - 9:36
Olalala ce choix de scéna Bienvenue sur le forum et bon courage pour ta fiche
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Mar 16 Jan 2018 - 17:30
Ohhh j'ai hâte d'en savoir plus Bienvenue !
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Mar 16 Jan 2018 - 20:48
Y'a rien à faire, t'es la plus belle !
OMG, j'aime trop ce début de fiche, tu me vends du rêve honey !
Alice est tellement badass ! Par contre, si tu gardes la magnifique Jessica, il faudra vieillir Alice (35 ans) puisqu'on accepte seulement 5 ans de différence entre l'avatar et le personnage J'ai hâte de RP avec toi !
OMG, j'aime trop ce début de fiche, tu me vends du rêve honey !
Alice est tellement badass ! Par contre, si tu gardes la magnifique Jessica, il faudra vieillir Alice (35 ans) puisqu'on accepte seulement 5 ans de différence entre l'avatar et le personnage J'ai hâte de RP avec toi !
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Jeu 18 Jan 2018 - 12:29
Landry Mormont a écrit:Y'a rien à faire, t'es la plus belle !
je ne pense pas qu'on va être très copine toutes les deux, mais trop trop bon choix et il nous faudra un sujet pour faire tourner landry en bourrique
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Jeu 18 Jan 2018 - 13:41
Morgane Nicolson a écrit:Landry Mormont a écrit:Y'a rien à faire, t'es la plus belle !
je ne pense pas qu'on va être très copine toutes les deux, mais trop trop bon choix et il nous faudra un sujet pour faire tourner landry en bourrique
BATTEZ VOUS DANS LA BOUE ! :ramsay:
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Jeu 18 Jan 2018 - 14:35
Landry Mormont a écrit:Morgane Nicolson a écrit:Landry Mormont a écrit:Y'a rien à faire, t'es la plus belle !
je ne pense pas qu'on va être très copine toutes les deux, mais trop trop bon choix et il nous faudra un sujet pour faire tourner landry en bourrique
BATTEZ VOUS DANS LA BOUE ! :ramsay:
@Megane ma douce, je crois que je vais adoré être une épine dans ton pied Mais pour faire tourner notre cher Landry en bourrique alors je dis ouiiiii
Un combat de boue na mais ho ! Iron Lady ne se traîne jamais dans la boue !
J'ai fini ma fiche...
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Mar 23 Jan 2018 - 13:25
Courage pour ta fiche ma belle
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Mar 23 Jan 2018 - 13:31
Alice de Montpensier a écrit:Landry Mormont a écrit:Morgane Nicolson a écrit:Landry Mormont a écrit:Y'a rien à faire, t'es la plus belle !
je ne pense pas qu'on va être très copine toutes les deux, mais trop trop bon choix et il nous faudra un sujet pour faire tourner landry en bourrique
BATTEZ VOUS DANS LA BOUE ! :ramsay:
@Megane ma douce, je crois que je vais adoré être une épine dans ton pied Mais pour faire tourner notre cher Landry en bourrique alors je dis ouiiiii
Un combat de boue na mais ho ! Iron Lady ne se traîne jamais dans la boue !
J'ai fini ma fiche...
non mais l'autre, dans la boue carrément ?
mais qu'il est fou :05: :05:
attends-toi au pire ma grande
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Mar 23 Jan 2018 - 14:12
bienvenue
dans ta nouvelle famille
★ Le Staff de Hungcalf a l'immense plaisir de te compter parmi ses
★ Lorsque la paperasse sera enfin bouclée, tu pourras enfin commencer tes rps, faire ta fiche de liens, lire quelques annexes ou bien développer l'histoire de ton personnage dans ta bibliothèque personnelle.
★ Si le quidditch est ta passion, n'hésite pas à agrandir les rangs de l'équipe de ta maison. Tu souhaites t'investir dans un club ou une association ? Alors viens donc en rejoindre un, c'est de ce côté. Tu peux également faire un tour du côté de notre marché aux liens pour te faire des amis ! *-*
★ Si tu te cherches un copain ou une idée de RP, n'hésite pas à passer ici pour trouver un partenaire ! Et quand tu auras amassé plein de gallions, une boutique avec plein d'objets et d'avantages est à ta disposition ! *--* D'ailleurs, si tu as pris un scénario ou que tu as privilégie un groupe qui manque de membres, viens te recenser ici pour acquérir tes gallions !
★ T'es paumé ? Tu ne sais pas qui est dans quelle maison ou dans quels cours ? Tu te demandes qui sont les étudiant(e)s qui sont dans la même filière ou la même année que toi ? Tu aimerais savoir si ton voisin est un sang-pur ou un né-moldu ? Bah ne cherche plus ! Pour ça, y'a le : Référentiel de Hungcalf !
Have fun sur Hung !
PS: ALICE, ALICE, ALICE !
Je ne m'attendais pas du tout à cette histoire ! Le fait qu'elle est un enfant est une véritable surprise et j'avoue avoir été déroutée plus d'une fois par ton histoire ! Mais je trouve que tout ça donne encore plus de profondeur au personnage et au final, ça colle bien ! Je pense que tous les deux, ils vont faire une équipe de choque ! Et j'ai hâte de voir ça !
- InvitéInvité
Re: A song of Ice and Fire | Alice de Montpensier
Mer 24 Jan 2018 - 11:51
Je sens que nos deux personnages vont bieeeen s'entendre!! bienvenue sur le forum
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