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Re: Sortilège et désenchantement
Mer 21 Fév 2018 - 13:24
J’écoute attentivement le discours de monsieur Cioban, méditant ses paroles quelques instants. L’alcool ne m’aide pas vraiment à avoir les idées claires, mais je parviens quand même à atteindre un certain niveau de réflexion. En réalité, je ne crois pas qu’il soit question de cacher une quelconque faiblesse. Il s’agit plutôt de protéger un secret qui d’une certaine manière pèse sur ma conscience. Il y a aussi une part d’éducation. Si j’ai remis en question nombres de principes qui m’ont été inculqués dans ma jeunesse, j’ai malgré tout conservé certaines habitudes issues de mon éducation. Comme celle de ne pas étaler ma vie privée en public. À tort sans doute. En réalité monsieur Cioban a raison sur ce point. Pas de relation possible lorsqu’on maintient en permanence une certaine distance. Je laisse échapper un léger soupir. Il a marqué un point. Je consens alors à répondre de manière un peu plus précise à sa question précédente.
- En réalité vous avez raison. Ce n’est pas ma carrière qui m’a menée à Hungcalf. Ma présence ici a tout à voir avec Hermès. Mais pas pour les raisons que vous croyez.
Il ne répond rien, se contentant de me regarder en fronçant légèrement les sourcils comme s’il ne voyait pas où je veux en venir. Je mets quelques instants pour trouver mes mots et tenter de préciser ma pensée. Je parle lentement, cherchant la bonne formulation pour chacune de mes phrases. Je n’ai pas l’habitude de cet exercice et je crains de trop en dire ou au contraire pas assez pour être comprise.
- Notre relation sort du cadre professionnel pour être honnête. Je sais qu’Hermès me voit comme une amie mais en réalité ça va même au-delà de ça. Accepter ce poste à Hungcalf c’est une façon d’être un peu plus présente dans sa vie d’une certaine manière.
Monsieur Cioban affiche un air un peu surpris et prend quelque secondes pour réfléchir à son tour avant de répondre.
- Je vois... Mais... Hermès est au courant de vos sentiments ? Je veux dire... Je ne suis pas certain de comprendre.
Alors qu’il m’adresse un sourire chaleureux, c’est à mon tour de froncer les sourcils. Lorsque soudain je comprends sa méprise, j’ouvre des yeux ronds et je m’empresse de le détromper, secouant la tête pour préciser.
- Non, non, il ne s’agit pas de ça. Pas du tout. Hermès… c’est mon fils.
Ce n’est qu’après avoir parlé que je réalise ce que je viens de révéler. Immédiatement je regrette d’avoir accepté de prendre ce verre. Sans l’alcool, jamais je ne me serais laissée aller à parler ainsi. Je lance quelques regards autour de nous comme pour m’assurer que personne n’a entendu ce que je viens de dire. Malheureusement, je n’ai aucun doute sur le fait que monsieur Cioban lui a parfaitement entendu ce que je viens de dire.
- En réalité vous avez raison. Ce n’est pas ma carrière qui m’a menée à Hungcalf. Ma présence ici a tout à voir avec Hermès. Mais pas pour les raisons que vous croyez.
Il ne répond rien, se contentant de me regarder en fronçant légèrement les sourcils comme s’il ne voyait pas où je veux en venir. Je mets quelques instants pour trouver mes mots et tenter de préciser ma pensée. Je parle lentement, cherchant la bonne formulation pour chacune de mes phrases. Je n’ai pas l’habitude de cet exercice et je crains de trop en dire ou au contraire pas assez pour être comprise.
- Notre relation sort du cadre professionnel pour être honnête. Je sais qu’Hermès me voit comme une amie mais en réalité ça va même au-delà de ça. Accepter ce poste à Hungcalf c’est une façon d’être un peu plus présente dans sa vie d’une certaine manière.
Monsieur Cioban affiche un air un peu surpris et prend quelque secondes pour réfléchir à son tour avant de répondre.
- Je vois... Mais... Hermès est au courant de vos sentiments ? Je veux dire... Je ne suis pas certain de comprendre.
Alors qu’il m’adresse un sourire chaleureux, c’est à mon tour de froncer les sourcils. Lorsque soudain je comprends sa méprise, j’ouvre des yeux ronds et je m’empresse de le détromper, secouant la tête pour préciser.
- Non, non, il ne s’agit pas de ça. Pas du tout. Hermès… c’est mon fils.
Ce n’est qu’après avoir parlé que je réalise ce que je viens de révéler. Immédiatement je regrette d’avoir accepté de prendre ce verre. Sans l’alcool, jamais je ne me serais laissée aller à parler ainsi. Je lance quelques regards autour de nous comme pour m’assurer que personne n’a entendu ce que je viens de dire. Malheureusement, je n’ai aucun doute sur le fait que monsieur Cioban lui a parfaitement entendu ce que je viens de dire.
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Re: Sortilège et désenchantement
Mer 21 Fév 2018 - 18:51
Je n'avais pas véritablement dans l'idée de l'inciter à m'en dire davantage sur sa vie, à travers cette petite démonstration. A dire vrai, je souhaitais plutôt mettre en avant les modalités de ce qui me semble définir une relation saine et lui faire comprendre qu'elle est tout à fait en droit de les placer comme bon lui semble.
J'admets toutefois avoir laissé l'inspiration me porter quand à ce discours sur la vulnérabilité. C'est ce que nos interactions m'ont inspirées, à force. Je suppose que l'alcool m'aide tout autant qu'elle à parler sans détour... J'ai toujours raisonné sur un mode émotionnel, à tenter d'atteindre le cœur des choses. Mais peut-être est-ce m'aventurer trop avant.
Son petit soupir me laisse à penser que ma démarche est peut-être trop intrusive. Sans doute se sent-elle pressée par ma curiosité : je ne sais pas. En tout cas, je dois bien admettre ressentir une pointe de culpabilité en l'entendant, quand bien même me donne-t-elle raison un instant plus tard.
Je l'écoute malgré tout sans mot dire, me contentant d'afficher une expression reflétant l'état de circonspection dans lequel je me trouve.
Ce qu'elle me dit à propos d'Hermès est assez ambiguë pour chasser toutes les émotions précédentes. Je ne suis pas sûr de comprendre... Constatant cela, Castilla poursuit donc la course de ses explications, mais d'une voix particulièrement hésitante. Tout ceci m'amène à des connexions surprenantes.
J'ignore si je dois me sentir gêné ou surpris... J'essaie donc de maintenir une façade naturelle et sympathique, tout en répliquant. Ma phrase laisse filtrer un sous entendu évident, quand à une hypothétique relation amoureuse entre eux. Cela dit, je n’omets pas de lui signifier ma confusion, car tout ceci me semble malgré tout un peu gros.
C'est alors au tour de la professeure d'avoir l'air surprise. Secouant la tête, elle s'empresse de corriger ma méprise par une révélation de taille : Hermès est son fils.
Je me fige tout à fait pendant l'espace d'une seconde. Cette nouvelle est certainement la dernière que je m'attendais à entendre ce soir. Mais dans le même temps, tout fait sens : les photo de quidditch dans le bureau, cette implication dans la vie du jeune homme... Oui, c'est logique.
Je viens doucement poser mon front dans ma main, le coude posé sur la table. On dirait que je viens de découvrir le sens de la vie, tant j'ai l'air stupéfait. Deux ou trois secondes s'égrainent ainsi en silence, comme les idées achèvent de tracer leur chemin dans mon esprit.
« Incroyable.
Fais-je finalement, en me laissant retomber contre le dossier de ma chaise. Je la regarde, tandis qu'un sourire s'étire sur mon visage. Un léger gloussement s'échappe alors de mes lèvres, évoluant rapidement vers un rire court et franc.
« C'est complètement fou ce que vous me dites, Castilla... Je passe une main sur mon front, l'air toujours un peu halluciné, mais aussi amusé en un sens. Mais attendez... S'il ne vous voit que comme... Ça veut dire qu'il n'est pas au courant ?
Automatiquement, une douzaine de nouvelles connexions se font dans mon esprit. La vie d'Hermès est largement connue dans les médias et sans m'avancer, il me semble bien qu'il a une famille bien à lui. Et cette histoire avec le mari alors ? Bon sang, plus j'y pense, moins je comprends.
On dirait bien que, sans le vouloir, j'ai mis le pied dans quelque chose d'énorme. Et si ces confessions sont le fruit d'une alcoolisation un peu trop forte, j'ai bien peur que demain soit teinté de regret.
Bon sang...
Sans rien ajouter de plus, je termine mon verre : qui aurait pu croire que les choses tournent de cette façon ?
J'admets toutefois avoir laissé l'inspiration me porter quand à ce discours sur la vulnérabilité. C'est ce que nos interactions m'ont inspirées, à force. Je suppose que l'alcool m'aide tout autant qu'elle à parler sans détour... J'ai toujours raisonné sur un mode émotionnel, à tenter d'atteindre le cœur des choses. Mais peut-être est-ce m'aventurer trop avant.
Son petit soupir me laisse à penser que ma démarche est peut-être trop intrusive. Sans doute se sent-elle pressée par ma curiosité : je ne sais pas. En tout cas, je dois bien admettre ressentir une pointe de culpabilité en l'entendant, quand bien même me donne-t-elle raison un instant plus tard.
Je l'écoute malgré tout sans mot dire, me contentant d'afficher une expression reflétant l'état de circonspection dans lequel je me trouve.
Ce qu'elle me dit à propos d'Hermès est assez ambiguë pour chasser toutes les émotions précédentes. Je ne suis pas sûr de comprendre... Constatant cela, Castilla poursuit donc la course de ses explications, mais d'une voix particulièrement hésitante. Tout ceci m'amène à des connexions surprenantes.
J'ignore si je dois me sentir gêné ou surpris... J'essaie donc de maintenir une façade naturelle et sympathique, tout en répliquant. Ma phrase laisse filtrer un sous entendu évident, quand à une hypothétique relation amoureuse entre eux. Cela dit, je n’omets pas de lui signifier ma confusion, car tout ceci me semble malgré tout un peu gros.
C'est alors au tour de la professeure d'avoir l'air surprise. Secouant la tête, elle s'empresse de corriger ma méprise par une révélation de taille : Hermès est son fils.
Je me fige tout à fait pendant l'espace d'une seconde. Cette nouvelle est certainement la dernière que je m'attendais à entendre ce soir. Mais dans le même temps, tout fait sens : les photo de quidditch dans le bureau, cette implication dans la vie du jeune homme... Oui, c'est logique.
Je viens doucement poser mon front dans ma main, le coude posé sur la table. On dirait que je viens de découvrir le sens de la vie, tant j'ai l'air stupéfait. Deux ou trois secondes s'égrainent ainsi en silence, comme les idées achèvent de tracer leur chemin dans mon esprit.
« Incroyable.
Fais-je finalement, en me laissant retomber contre le dossier de ma chaise. Je la regarde, tandis qu'un sourire s'étire sur mon visage. Un léger gloussement s'échappe alors de mes lèvres, évoluant rapidement vers un rire court et franc.
« C'est complètement fou ce que vous me dites, Castilla... Je passe une main sur mon front, l'air toujours un peu halluciné, mais aussi amusé en un sens. Mais attendez... S'il ne vous voit que comme... Ça veut dire qu'il n'est pas au courant ?
Automatiquement, une douzaine de nouvelles connexions se font dans mon esprit. La vie d'Hermès est largement connue dans les médias et sans m'avancer, il me semble bien qu'il a une famille bien à lui. Et cette histoire avec le mari alors ? Bon sang, plus j'y pense, moins je comprends.
On dirait bien que, sans le vouloir, j'ai mis le pied dans quelque chose d'énorme. Et si ces confessions sont le fruit d'une alcoolisation un peu trop forte, j'ai bien peur que demain soit teinté de regret.
Bon sang...
Sans rien ajouter de plus, je termine mon verre : qui aurait pu croire que les choses tournent de cette façon ?
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Re: Sortilège et désenchantement
Mer 21 Fév 2018 - 23:11
J’écoute monsieur Cioban exprimer sa surprise. Et à mesure qu’il énonce à voix haute son incrédulité, il semble également comprendre la complète portée de ce que je viens de lui révéler. Je secoue la tête en réponse à sa question. C’est avec une pointe de culpabilité que je le reconnais.
- Non, Hermès ne sait rien.
Je plonge mon regard dans celui de monsieur Cioban pour ajouter avec anxiété.
- Je peux compter sur votre discrétion ?
- Ça va de soi. Soyez sans crainte.
Il semble aussi sérieux que sincère et j’en suis un peu soulagée. En fait… si je regrettais de prime abord d’avoir laissé l’alcool me délier ainsi la langue, je commence à me demander si c’est une si mauvaise chose. Après tout, j’avais déjà commencé à évoquer ce sujet à demi-mots un peu plus tôt tandis que nous partagions une cigarette sur le trottoir. Prise d’une impulsion soudaine, je déclare.
- Je crois que je vais peut-être prendre un second verre finalement.
Joignant le geste à la parole, je me tourne pour faire signe au serveur qui est passé tout à l’heure et je lui demande de me resservir la même chose. Mon compagnon de soirée se joint à moi avec un sourire, réclamant également un second verre au serveur avant de s’adresser à moi.
- Hé bien Castilla, vous êtes d'humeur à faire la fête ce soir ?
Il me lance un regard taquin en ajoutant.
- Je vous emmène danser après ça ou comment ça se passe ?
J’apprécie sincèrement sa façon de détendre l’atmosphère et je lui réponds avec un sourire amusé.
- Je crois que je vais m’en tenir aux verres et aux confidences.
Le serveur ne tarde pas à revenir avec nos boissons et les dépose sur la table. Lorsqu’il s’éloigne, je prends mon verre et le lève légèrement en direction de monsieur Cioban.
- Au point où nous en sommes peut-être pouvez-vous m’appeler Adora.
- Non, Hermès ne sait rien.
Je plonge mon regard dans celui de monsieur Cioban pour ajouter avec anxiété.
- Je peux compter sur votre discrétion ?
- Ça va de soi. Soyez sans crainte.
Il semble aussi sérieux que sincère et j’en suis un peu soulagée. En fait… si je regrettais de prime abord d’avoir laissé l’alcool me délier ainsi la langue, je commence à me demander si c’est une si mauvaise chose. Après tout, j’avais déjà commencé à évoquer ce sujet à demi-mots un peu plus tôt tandis que nous partagions une cigarette sur le trottoir. Prise d’une impulsion soudaine, je déclare.
- Je crois que je vais peut-être prendre un second verre finalement.
Joignant le geste à la parole, je me tourne pour faire signe au serveur qui est passé tout à l’heure et je lui demande de me resservir la même chose. Mon compagnon de soirée se joint à moi avec un sourire, réclamant également un second verre au serveur avant de s’adresser à moi.
- Hé bien Castilla, vous êtes d'humeur à faire la fête ce soir ?
Il me lance un regard taquin en ajoutant.
- Je vous emmène danser après ça ou comment ça se passe ?
J’apprécie sincèrement sa façon de détendre l’atmosphère et je lui réponds avec un sourire amusé.
- Je crois que je vais m’en tenir aux verres et aux confidences.
Le serveur ne tarde pas à revenir avec nos boissons et les dépose sur la table. Lorsqu’il s’éloigne, je prends mon verre et le lève légèrement en direction de monsieur Cioban.
- Au point où nous en sommes peut-être pouvez-vous m’appeler Adora.
- InvitéInvité
Re: Sortilège et désenchantement
Jeu 22 Fév 2018 - 14:24
Je m'empresse de rassurer Castilla quand à ma discrétion. Il va de soi que son secret ne sera pas ébruité avec moi. Notre relation a commencé sous le signe de la confiance : elle-même connaît les détails les plus intimes de ma vie, après tout. Et quand bien même, il n'est pas dans mon tempérament de croiser les conversations des uns avec les autres. J'avais bien assez souffert des ragots et autres on-dit pour me prêter à ce petit jeu, si l'on peut appeler ça comme ça.
Plus simplement, je considère la réserve comme une preuve de loyauté.
La professeure semble soulagée : la mise au point n'aura donc pas été inutile. J'ignore ce qui lui traverse l'esprit en cet instant, toujours est-il qu'elle décide finalement de reprendre un verre. Une telle initiative me surprend un peu de sa part, mais dans le bon sens du terme : je prend cela comme une envie de s'amuser de sa part, quand bien même s'agirait-il d'autre chose.
Souriant, je suis donc son mouvement et me joint à elle en commandant à mon tour, avant de lui en faire la remarque. L'invitation à danser que je lui glisse n'est pas plus sérieuse que cela. C'est plutôt une manière de la taquiner gentiment... Cela dit, je suis le genre d'homme à aller au bout de sa parole et il est clair que si elle acceptait, je ne me défilerais pas.
Mais naturellement, en femme bien élevée, elle refuse. Un sourire roublard reste néanmoins accroché au coin de ma bouche, en réponse à celui qu'elle affiche. Je la regarde de ce même air un brin joueur, silencieux mais l'expression semblant dire « on verra ce qu'il en est plus tard ».
Cette seconde tournée ravive l'éternelle envie de fête qui m'habite. Sans compter que le temps a nettement arrangé mon état d'ébriété : mon organisme récupère beaucoup plus vite que celui d'un humain normal. Mécaniquement, je retrouve mon énergie et l'envie de m'amuser.
« Adora.
Fais-je alors, tandis que le serveur dépose nos verres sur la table. Je trinque, avant de prendre une petite gorgée.
« Plus de « monsieur Cioban » non plus, alors.
Cela va sans dire. Laissant le silence retomber sur nos têtes pendant quelques secondes, je l'observe d'un air songeur.
« J'avoue que je n'étais pas ravi en vous voyant débarquer tout à l'heure. Fais-je alors, jouant avec la paille de mon verre. Je ne m'attendais pas à ce que la soirée prenne cette tournure. Mais je dois dire que ça me va bien comme ça... Vous avez nettement plus à offrir que cette image de rigueur un peu froide que j'ai pu percevoir la première fois que l'on s'est rencontré.
Les gens de bonne compagnie évoquent rarement les sentiments qu'ils éprouvent les uns à l'endroit des autres. Mais ce n'était pas mon cas. J'aimais revenir sur des moments ou des impressions que j'avais pu vivre. Principalement pour évoquer le positif, d'ailleurs. C'était une manière d'élaborer les relations, car j'amenais les gens à parler de leur propre comportement et ressenti.
« Je suis content.
J'ajoute simplement, en guise de conclusion.
Plus simplement, je considère la réserve comme une preuve de loyauté.
La professeure semble soulagée : la mise au point n'aura donc pas été inutile. J'ignore ce qui lui traverse l'esprit en cet instant, toujours est-il qu'elle décide finalement de reprendre un verre. Une telle initiative me surprend un peu de sa part, mais dans le bon sens du terme : je prend cela comme une envie de s'amuser de sa part, quand bien même s'agirait-il d'autre chose.
Souriant, je suis donc son mouvement et me joint à elle en commandant à mon tour, avant de lui en faire la remarque. L'invitation à danser que je lui glisse n'est pas plus sérieuse que cela. C'est plutôt une manière de la taquiner gentiment... Cela dit, je suis le genre d'homme à aller au bout de sa parole et il est clair que si elle acceptait, je ne me défilerais pas.
Mais naturellement, en femme bien élevée, elle refuse. Un sourire roublard reste néanmoins accroché au coin de ma bouche, en réponse à celui qu'elle affiche. Je la regarde de ce même air un brin joueur, silencieux mais l'expression semblant dire « on verra ce qu'il en est plus tard ».
Cette seconde tournée ravive l'éternelle envie de fête qui m'habite. Sans compter que le temps a nettement arrangé mon état d'ébriété : mon organisme récupère beaucoup plus vite que celui d'un humain normal. Mécaniquement, je retrouve mon énergie et l'envie de m'amuser.
« Adora.
Fais-je alors, tandis que le serveur dépose nos verres sur la table. Je trinque, avant de prendre une petite gorgée.
« Plus de « monsieur Cioban » non plus, alors.
Cela va sans dire. Laissant le silence retomber sur nos têtes pendant quelques secondes, je l'observe d'un air songeur.
« J'avoue que je n'étais pas ravi en vous voyant débarquer tout à l'heure. Fais-je alors, jouant avec la paille de mon verre. Je ne m'attendais pas à ce que la soirée prenne cette tournure. Mais je dois dire que ça me va bien comme ça... Vous avez nettement plus à offrir que cette image de rigueur un peu froide que j'ai pu percevoir la première fois que l'on s'est rencontré.
Les gens de bonne compagnie évoquent rarement les sentiments qu'ils éprouvent les uns à l'endroit des autres. Mais ce n'était pas mon cas. J'aimais revenir sur des moments ou des impressions que j'avais pu vivre. Principalement pour évoquer le positif, d'ailleurs. C'était une manière d'élaborer les relations, car j'amenais les gens à parler de leur propre comportement et ressenti.
« Je suis content.
J'ajoute simplement, en guise de conclusion.
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Re: Sortilège et désenchantement
Jeu 22 Fév 2018 - 16:07
Pour être honnête, je passe également une soirée agréable. J’étais venue dans une optique purement professionnelle et voilà que les évènements ont pris une tournure bien plus personnelle. J’étais loin de m’y attendre mais je dois reconnaître que ça me fait du bien de lâcher un peu prise pour une fois. Je ne m’accorde que très peu l’occasion de m’amuser en dehors des quelques réunions de famille des Delacroix auxquelles je suis parfois conviée. Et là encore, je garde une certaine maîtrise et même les rares confidences que je peux faire à Astrid sont toujours soigneusement contrôlées.
Ce soir c’est différent. Je me suis confiée à Thomas naturellement sans tenir compte des limites que je m’impose habituellement. L’alcool y est surement pour quelque chose, mais à la réflexion, je crois également que j’en avais besoin. En réalité, maintenant que je suis lancée, je crois que je pourrais facilement continuer. Mais je lui ai probablement suffisamment déballé ma vie pour ce soir et je ne voudrais pas non plus l’importuner. Je me contente de sourire à sa remarque.
- Je dois avouer que je n’avais pas vraiment prévu non plus de vous dévoiler ainsi mes secrets. Mais vous aviez raison encore une fois. Ça ne fait pas de mal de parler de soi de temps en temps.
Je laisse échapper un léger rire.
- Finalement c’est peut-être vous le professeur ce soir.
Il a un petit soufflement du nez, puis il pose son menton au creux de sa main, le coude posé sur la table. Il semble vaguement pensif tout à coup.
- Vous savez depuis le temps que je bosse à l'Université, j'ai vu passer toutes sortes de gens.
Je bois une gorgée de cocktail avant de demander comme pour l’encourager à poursuivre.
- Que voulez-vous dire ?
Il se redresse pour répondre.
- Rien de plus que cela... Disons que j'ai croisé des personnalités et des histoires très différentes. Je suppose qu'à force, ça donne un certain sens de...
Il réfléchit un instant avant de poursuivre.
- Ce que l'on voit de prime abord ne correspond pas toujours à ce qui se trouve derrière, voyez...
Je hoche la tête pour lui signifier ma compréhension.
- Je vois tout à fait. Et je partage votre avis. Mais je crois vous l’avoir déjà dit lors de notre première rencontre.
Ce soir c’est différent. Je me suis confiée à Thomas naturellement sans tenir compte des limites que je m’impose habituellement. L’alcool y est surement pour quelque chose, mais à la réflexion, je crois également que j’en avais besoin. En réalité, maintenant que je suis lancée, je crois que je pourrais facilement continuer. Mais je lui ai probablement suffisamment déballé ma vie pour ce soir et je ne voudrais pas non plus l’importuner. Je me contente de sourire à sa remarque.
- Je dois avouer que je n’avais pas vraiment prévu non plus de vous dévoiler ainsi mes secrets. Mais vous aviez raison encore une fois. Ça ne fait pas de mal de parler de soi de temps en temps.
Je laisse échapper un léger rire.
- Finalement c’est peut-être vous le professeur ce soir.
Il a un petit soufflement du nez, puis il pose son menton au creux de sa main, le coude posé sur la table. Il semble vaguement pensif tout à coup.
- Vous savez depuis le temps que je bosse à l'Université, j'ai vu passer toutes sortes de gens.
Je bois une gorgée de cocktail avant de demander comme pour l’encourager à poursuivre.
- Que voulez-vous dire ?
Il se redresse pour répondre.
- Rien de plus que cela... Disons que j'ai croisé des personnalités et des histoires très différentes. Je suppose qu'à force, ça donne un certain sens de...
Il réfléchit un instant avant de poursuivre.
- Ce que l'on voit de prime abord ne correspond pas toujours à ce qui se trouve derrière, voyez...
Je hoche la tête pour lui signifier ma compréhension.
- Je vois tout à fait. Et je partage votre avis. Mais je crois vous l’avoir déjà dit lors de notre première rencontre.
- InvitéInvité
Re: Sortilège et désenchantement
Jeu 22 Fév 2018 - 19:34
Adora semble également apprécier la tournure des événements. A croire que tout ceci lui pesait sur la conscience. Auquel cas je dois me considérer comme largement privilégié de bénéficier ainsi de sa confiance. Nous avons bu un verre, il est vrai, mais je crois que même le plus lourd des secrets tient l'alcool.
Cela m'amène mécaniquement à m'interroger sur ce qui aura amené tous ces aveux : la situation dans son ensemble, ma manière de creuser avec insistance, ou encore autre chose ? Je ne sais pas. Mais je ne peux que m'amuser de constater combien un changement de décors suffit manifestement à faire bifurquer une relation... De l'atmosphère rigoureuse d'une salle de classe à la décomplexion du Vampire's...
Cela laisse songeur.
Pour une raison ou une autre, je reçois assez sérieusement sa dernière remarque : moi, le professeur ?
J'ignore bien de quoi, alors. Je ne suis qu'un type ordinaire... Le concierge de l'université, depuis près de dix ans maintenant. Ni plus, ni moins.
Il n'y a pas besoin d'avoir potassé des bouquins pour être à l'aise dans les rapports humains. Et c'est sans doute pour cela que j'ai tant misé sur ma capacité à socialiser, dans la vie : j'ai au moins ça pour moi. Ce n'est pas juste pour les autres, mais je m'en moque.
Au contraire, même : je m'en félicite.
Ma réponse demeure donc assez vague. Je n'ai pas vraiment envie de trop m'aventurer dans ce terrain là, car ça me couperait certainement cet élan de bonne humeur que je viens juste de retrouver. Je relativise donc simplement sur l'expérience acquise au fil des ans et développe la veine quand elle me demande de préciser ma pensée.
La manière dont elle répond me fait l'effet d'une fléchette plantée au milieu de la cible. J'esquisse un sourire en coin, l'air de lui reconnaître cette victoire rhétorique.
« C'est vrai, oui. Je m'en souviens. Vous parliez des semi vampires alors...
Nous voilà symboliquement ramenés sur le même plan, là où j'évoquais plus tôt une forme de déterminisme. Ce n'est pas tout à fait la même chose, mais je vois où elle veut en venir.
« Vous savez, même si j'ai parfois tendance à réagir de manière... Hun... Irréfléchie, disons ça comme ça... Ces cours représentent beaucoup pour moi.
Mon visage s'éclaire soudain, comme si je venais d'être frappé par un genre de révélation quasi divine.
« Heh ! A ce propos... Je me penche alors dans sa direction. Adora, je suis désolé d'avoir manqué votre cours ce soir. Cela ne se reproduira pas : je vous le promets.
Je laisse un sourire teinté de malice frayer son chemin sur mes traits, avant de me laisser retomber contre le dossier de ma chaise, l'air satisfait d'avoir corrigé ce qui m'apparaît comme un manquement à la plus élémentaire des courtoisies. Car un homme digne de ce nom doit savoir reconnaître ses fautes et demander pardon, à ce qui se dit.
Je suis plutôt d'accord avec ça.
Cela m'amène mécaniquement à m'interroger sur ce qui aura amené tous ces aveux : la situation dans son ensemble, ma manière de creuser avec insistance, ou encore autre chose ? Je ne sais pas. Mais je ne peux que m'amuser de constater combien un changement de décors suffit manifestement à faire bifurquer une relation... De l'atmosphère rigoureuse d'une salle de classe à la décomplexion du Vampire's...
Cela laisse songeur.
Pour une raison ou une autre, je reçois assez sérieusement sa dernière remarque : moi, le professeur ?
J'ignore bien de quoi, alors. Je ne suis qu'un type ordinaire... Le concierge de l'université, depuis près de dix ans maintenant. Ni plus, ni moins.
Il n'y a pas besoin d'avoir potassé des bouquins pour être à l'aise dans les rapports humains. Et c'est sans doute pour cela que j'ai tant misé sur ma capacité à socialiser, dans la vie : j'ai au moins ça pour moi. Ce n'est pas juste pour les autres, mais je m'en moque.
Au contraire, même : je m'en félicite.
Ma réponse demeure donc assez vague. Je n'ai pas vraiment envie de trop m'aventurer dans ce terrain là, car ça me couperait certainement cet élan de bonne humeur que je viens juste de retrouver. Je relativise donc simplement sur l'expérience acquise au fil des ans et développe la veine quand elle me demande de préciser ma pensée.
La manière dont elle répond me fait l'effet d'une fléchette plantée au milieu de la cible. J'esquisse un sourire en coin, l'air de lui reconnaître cette victoire rhétorique.
« C'est vrai, oui. Je m'en souviens. Vous parliez des semi vampires alors...
Nous voilà symboliquement ramenés sur le même plan, là où j'évoquais plus tôt une forme de déterminisme. Ce n'est pas tout à fait la même chose, mais je vois où elle veut en venir.
« Vous savez, même si j'ai parfois tendance à réagir de manière... Hun... Irréfléchie, disons ça comme ça... Ces cours représentent beaucoup pour moi.
Mon visage s'éclaire soudain, comme si je venais d'être frappé par un genre de révélation quasi divine.
« Heh ! A ce propos... Je me penche alors dans sa direction. Adora, je suis désolé d'avoir manqué votre cours ce soir. Cela ne se reproduira pas : je vous le promets.
Je laisse un sourire teinté de malice frayer son chemin sur mes traits, avant de me laisser retomber contre le dossier de ma chaise, l'air satisfait d'avoir corrigé ce qui m'apparaît comme un manquement à la plus élémentaire des courtoisies. Car un homme digne de ce nom doit savoir reconnaître ses fautes et demander pardon, à ce qui se dit.
Je suis plutôt d'accord avec ça.
- InvitéInvité
Re: Sortilège et désenchantement
Jeu 22 Fév 2018 - 23:16
J’écoute Thomas m’expliquer que nos cours sont importants pour lui. En réalité, je l’avais déjà compris et c’est la raison pour laquelle j’ai accepté de l’aider. Mais c’est une bonne chose qu’il puisse le formuler. Ça ne fera que renforcer sa motivation pour l’aider à surmonter sa peur de l’échec. Il en profite pour s’excuser de m’avoir posé un lapin et je souris en réponse. Encore une fois, une impulsion dont je n’ai pas l’habitude me pousse à déclarer d’un ton amusé.
- J’accepte vos excuses à une condition.
C’est d’un ton joueur qu’il me répond simplement, attendant la suite.
- Allez-y.
Je bois une gorgée de cocktail pour me donner une contenance avant de répondre.
- Que vous trouviez un autre prétexte que de m’obliger à vous courir après la prochaine fois que vous voudrez passer une soirée en ma compagnie.
Je suis moi-même surprise de ma propre audace. Si je n’ai pas lancé d’invitation directe, je viens malgré tout de l’inciter à le faire lui-même. À quand remonte la dernière fois que j’ai envisagé une telle sortie ? Je préfère ne pas compter. J’aimerais pouvoir mettre mon comportement sur le compte de l’alcool, mais même si mes pensées sont embrouillées et que mon esprit n’est pas aussi alerte qu’à mon habitude, je dois reconnaître que les cocktails ne sont en rien responsables de cette initiative. La raison ne cesse de me rappeler que j’ai déjà bien assez tardé et que je risque de le regretter amèrement lorsqu’il me faudra assurer mes cours demain. Mais je m’aperçois qu’il y a un petit moment déjà que j’ai laissé la raison de côté pour simplement profiter de cette soirée qui s’offre à moi de manière impromptue. Et je compte bien en profiter un peu plus longtemps et si possible jusqu’à avoir l’assurance de pouvoir renouveler l’expérience.
À ma remarque, Thomas a un léger mouvement de recul et hausse un sourcil. Son sourire et son air amusé démentent son ton faussement outré.
- Hun, vous le prenez sur ce ton-là ?
Il s’approche légèrement pour ajouter.
- Acceptez mes invitations à danser et alors je n'aurais pas besoin de vous faire courir.
Il ne s’y attendait surement pas et moi non plus d’ailleurs. Mais alors que je pose mon verre, c’est sans hésitation que j’accepte son invitation cette fois.
- D’accord.
- J’accepte vos excuses à une condition.
C’est d’un ton joueur qu’il me répond simplement, attendant la suite.
- Allez-y.
Je bois une gorgée de cocktail pour me donner une contenance avant de répondre.
- Que vous trouviez un autre prétexte que de m’obliger à vous courir après la prochaine fois que vous voudrez passer une soirée en ma compagnie.
Je suis moi-même surprise de ma propre audace. Si je n’ai pas lancé d’invitation directe, je viens malgré tout de l’inciter à le faire lui-même. À quand remonte la dernière fois que j’ai envisagé une telle sortie ? Je préfère ne pas compter. J’aimerais pouvoir mettre mon comportement sur le compte de l’alcool, mais même si mes pensées sont embrouillées et que mon esprit n’est pas aussi alerte qu’à mon habitude, je dois reconnaître que les cocktails ne sont en rien responsables de cette initiative. La raison ne cesse de me rappeler que j’ai déjà bien assez tardé et que je risque de le regretter amèrement lorsqu’il me faudra assurer mes cours demain. Mais je m’aperçois qu’il y a un petit moment déjà que j’ai laissé la raison de côté pour simplement profiter de cette soirée qui s’offre à moi de manière impromptue. Et je compte bien en profiter un peu plus longtemps et si possible jusqu’à avoir l’assurance de pouvoir renouveler l’expérience.
À ma remarque, Thomas a un léger mouvement de recul et hausse un sourcil. Son sourire et son air amusé démentent son ton faussement outré.
- Hun, vous le prenez sur ce ton-là ?
Il s’approche légèrement pour ajouter.
- Acceptez mes invitations à danser et alors je n'aurais pas besoin de vous faire courir.
Il ne s’y attendait surement pas et moi non plus d’ailleurs. Mais alors que je pose mon verre, c’est sans hésitation que j’accepte son invitation cette fois.
- D’accord.
- InvitéInvité
Re: Sortilège et désenchantement
Ven 23 Fév 2018 - 21:07
Il semblerait que ma compagne du soir ait décidé de se laisser porter par l'audace. Sa retenue habituelle fait place à davantage de spontanéité, comme elle s'aventure finalement sur le terrain du jeu avec moi. Ainsi, la condition qu'elle m'impose sonne comme une invitation détournée à retenter l'expérience, une prochaine fois. Je dois bien admettre n'avoir pas anticipé un tel culot de la part d'une femme ordinairement si policée.
De fait, cela m'amuse... Je ne peux qu'accepter de me prêter au jeu de ce petit flirt innocent, après cela. Tissant l'image d'un homme jamais à cours de répartie, je réplique donc d'un ton faussement offusqué en revenant sur la manière dont elle a dédaigné mon invitation à danser un peu plus tôt.
Et puisque nous sommes dans une dynamique de surenchère, la voilà qui accepte, tout en posant son verre d'un geste décidé. Hé bien, je suppose que les responsabilités et le lendemain ne sont plus d'actualité, pour le moment. A moi d'assumer ma proposition jusqu'au bout désormais.
Sans attendre, je me lève donc de ma chaise et lui tend la main.
« Voyons ce que vous valez sur une piste de danse, alors.
Fais-je non sans un brin d'insolence. La professeure m'adresse un sourire, tout en venant glisser sa main dans la mienne. Je la guide alors à travers la salle jusqu'à rejoindre la piste, au milieu des autres.
Le Vampire's ne se cantonnait pas qu'à un style de musique en particulier. Et pour assurer un niveau constant de fréquentation, ils veillaient à décliner les genres tout au long de la semaine, afin que chacun y trouve son compte. Les playlists les plus en vogue étant surtout réservées à la fin de semaine, quand le gros des étudiants décidait de sortir. Mais ce soir, nous étions sur de l’électro swing : probablement l'un de mes styles préféré lorsqu'il s'agit de danser.
D'un mouvement savamment calculé, je ramène Adora face à moi. Un sourire de défi sur le visage, je commence à bouger au gré de la musique, donnant le ton avec quelques pas, tout en l'invitant à suivre mon rythme d'un regard engageant.
Je ne vais pas dans la complexité, cherchant dans un premier temps à évaluer son aisance. Cela dit, il m’apparaît bien vite qu'elle sait ce qu'elle fait. Cela fait sans doute longtemps qu'elle n'a pas pratiqué, mais on sent que la technique est là.
La maîtresse des sortilège recèle donc d'autres atouts cachés : mon sourire s'accentue légèrement en coin. Je lui envoie un regard de chat, tout en poursuivant. Je prends sa taille, la fait tourner... L’enchaînement des pas se fait sans fausse note. J'ai cessé de réfléchir, laissant simplement l'instinct guider mes gestes... Et il est naturellement inutile de préciser que tout ceci m'amuse beaucoup.
De fait, cela m'amuse... Je ne peux qu'accepter de me prêter au jeu de ce petit flirt innocent, après cela. Tissant l'image d'un homme jamais à cours de répartie, je réplique donc d'un ton faussement offusqué en revenant sur la manière dont elle a dédaigné mon invitation à danser un peu plus tôt.
Et puisque nous sommes dans une dynamique de surenchère, la voilà qui accepte, tout en posant son verre d'un geste décidé. Hé bien, je suppose que les responsabilités et le lendemain ne sont plus d'actualité, pour le moment. A moi d'assumer ma proposition jusqu'au bout désormais.
Sans attendre, je me lève donc de ma chaise et lui tend la main.
« Voyons ce que vous valez sur une piste de danse, alors.
Fais-je non sans un brin d'insolence. La professeure m'adresse un sourire, tout en venant glisser sa main dans la mienne. Je la guide alors à travers la salle jusqu'à rejoindre la piste, au milieu des autres.
Le Vampire's ne se cantonnait pas qu'à un style de musique en particulier. Et pour assurer un niveau constant de fréquentation, ils veillaient à décliner les genres tout au long de la semaine, afin que chacun y trouve son compte. Les playlists les plus en vogue étant surtout réservées à la fin de semaine, quand le gros des étudiants décidait de sortir. Mais ce soir, nous étions sur de l’électro swing : probablement l'un de mes styles préféré lorsqu'il s'agit de danser.
D'un mouvement savamment calculé, je ramène Adora face à moi. Un sourire de défi sur le visage, je commence à bouger au gré de la musique, donnant le ton avec quelques pas, tout en l'invitant à suivre mon rythme d'un regard engageant.
Je ne vais pas dans la complexité, cherchant dans un premier temps à évaluer son aisance. Cela dit, il m’apparaît bien vite qu'elle sait ce qu'elle fait. Cela fait sans doute longtemps qu'elle n'a pas pratiqué, mais on sent que la technique est là.
La maîtresse des sortilège recèle donc d'autres atouts cachés : mon sourire s'accentue légèrement en coin. Je lui envoie un regard de chat, tout en poursuivant. Je prends sa taille, la fait tourner... L’enchaînement des pas se fait sans fausse note. J'ai cessé de réfléchir, laissant simplement l'instinct guider mes gestes... Et il est naturellement inutile de préciser que tout ceci m'amuse beaucoup.
- InvitéInvité
Re: Sortilège et désenchantement
Dim 25 Fév 2018 - 11:59
Si je suis un peu rouillée sur les premiers pas, il ne me faut pas longtemps pour retrouver mes marques. Thomas mène la danse et je le suis sans difficultés majeures. Assez vite, je retrouve l’aisance de ma jeunesse et je me laisse porter par la musique. Je souris, je m’amuse. Il y a bien longtemps que je n’ai pas fait preuve d’une telle insouciance et ça fait du bien. Je me souviens que j’aimais danser lorsque j’étais jeune. Mon ex-mari détestait ça et j’ai fini par ne plus mettre les pieds sur une piste de danse. Je suis heureuse d’avoir à nouveau cette occasion.
C’est tout naturellement que j’accompagne Thomas sur le morceau suivant puis sur celui d’après encore. C’est finalement au bout de la quatrième danse, que je finis par déclarer forfait, levant mes mains perpendiculaires l’une à l’autre devant moi pour réclamer une pause à mon partenaire. Nous retournons nous asseoir à notre table et il boit une gorgée de son verre avant de déclarer avec un petit sourire en coin.
- Vous avez de la ressource Adora. Je suis impressionné.
Je m’accorde également une gorgée de cocktail pour achever de reprendre mon souffle avant de répondre avec un léger rire.
- Je n’avais pas fait ça depuis… plus de vingt ans au moins.
Il se laisse retomber contre le dossier de sa chaise en ouvrant légèrement les bras et c’est sans se départir de son sourire en coin qu’il déclare.
- Voilà qui est corrigé.
Je ris franchement cette fois.
- Oui en effet. Encore que je suis un peu rouillée depuis le temps. Je tenais plus longtemps à l’époque.
Il joue avec la paille de son verre en demandant, un peu taquin.
- Vous étiez moins raisonnable ?
Je penche légèrement la tête sur le côté, le regard un peu dans le vague comme pour réfléchir à sa question. Raisonnable en réalité je l’ai toujours été. Peut-être pas autant qu’aujourd’hui, mais je n’ai jamais non plus fait de véritables excès. Même mes décisions sont toujours restées raisonnables lorsqu’elles auraient parfois dû être un peu plus teintées de passion. Une seule fois j’ai été prête à laisser la raison de côté. Malheureusement nous aurions dû être deux et j’étais seule à le vouloir. Je n’ai plus retenté l’expérience. À mon grand regret. Je finis par reporter mon attention sur Thomas pour lui répondre.
- J’ai eu une éducation stricte. J’ai souvent été raisonnable. Mais on ne l’est jamais totalement quand on est jeune. J’ai eu Hermès à 17 ans. Ça devrait suffire à répondre à votre question.
C’est tout naturellement que j’accompagne Thomas sur le morceau suivant puis sur celui d’après encore. C’est finalement au bout de la quatrième danse, que je finis par déclarer forfait, levant mes mains perpendiculaires l’une à l’autre devant moi pour réclamer une pause à mon partenaire. Nous retournons nous asseoir à notre table et il boit une gorgée de son verre avant de déclarer avec un petit sourire en coin.
- Vous avez de la ressource Adora. Je suis impressionné.
Je m’accorde également une gorgée de cocktail pour achever de reprendre mon souffle avant de répondre avec un léger rire.
- Je n’avais pas fait ça depuis… plus de vingt ans au moins.
Il se laisse retomber contre le dossier de sa chaise en ouvrant légèrement les bras et c’est sans se départir de son sourire en coin qu’il déclare.
- Voilà qui est corrigé.
Je ris franchement cette fois.
- Oui en effet. Encore que je suis un peu rouillée depuis le temps. Je tenais plus longtemps à l’époque.
Il joue avec la paille de son verre en demandant, un peu taquin.
- Vous étiez moins raisonnable ?
Je penche légèrement la tête sur le côté, le regard un peu dans le vague comme pour réfléchir à sa question. Raisonnable en réalité je l’ai toujours été. Peut-être pas autant qu’aujourd’hui, mais je n’ai jamais non plus fait de véritables excès. Même mes décisions sont toujours restées raisonnables lorsqu’elles auraient parfois dû être un peu plus teintées de passion. Une seule fois j’ai été prête à laisser la raison de côté. Malheureusement nous aurions dû être deux et j’étais seule à le vouloir. Je n’ai plus retenté l’expérience. À mon grand regret. Je finis par reporter mon attention sur Thomas pour lui répondre.
- J’ai eu une éducation stricte. J’ai souvent été raisonnable. Mais on ne l’est jamais totalement quand on est jeune. J’ai eu Hermès à 17 ans. Ça devrait suffire à répondre à votre question.
- InvitéInvité
Re: Sortilège et désenchantement
Dim 25 Fév 2018 - 18:43
Les danses s’enchaînent naturellement. Je me laisse simplement porter par le moment, profitant des compétences de ma partenaire pour m'amuser un peu. Après un moment, Adora finit néanmoins par déclarer forfait et me fait signe de prendre une pause à notre table. Je la suis d'une énergie pleinement retrouvée.
Ses talents de danseuse font plaisir à voir et je ne me prive pas de lui faire part de mes impressions à ce sujet. Et quand elle m'avoue n'avoir pas pratiqué depuis deux décennies, j'admets ne pas me sentir étonné. Avec le tableau qu'elle m'a fait de sa vie conjugale, j'imagine que le quotidien ne débordait pas de fantaisie.
Au delà de ça, je découvre à peine la partie « indisciplinée » de sa personnalité. J'ignore jusqu'où elle s'étend, mais c'est une curiosité que je me plais à explorer, pour le moment. Ma petite pique à ce sujet semble toutefois la laisser plus songeuse que je ne l'aurais imaginé. Je disais cela sur le ton de la légèreté, mais c'est pas une anecdote tout à fait sérieuse qu'elle choisit de me répondre, en évoquant Hermès.
« Dix-sept ans...
Fais-je, arquant légèrement un sourcil, tout en continuant de jouer avec la paille de mon verre. A dix-sept ans, je vivais mes derniers mois à Poudlard avant d'entrer dans la vie active... J'étais jeune, le cœur et l'esprit plus instable que jamais. Sans doute habité par un trop grand mal de vivre et le besoin terrible de m'extraire de cette institution dans laquelle je ne suis pas parvenu à me réaliser.
On ne prend jamais de bonnes décisions à dix-sept ans.
Cet aveux charrie derrière lui son lot de questions. Avoir un fils si jeune n'est pas un fait anodin... J'ai l'impression que chaque confession ne fait que dévoiler une nouvelle ombre, plus importante encore que la précédente. De mot en mot, la vie d'Adora apparaît plus tortueuse : je me sens partagé entre la curiosité et les injonctions de la pudeur qui m'intime de ne pas en demander davantage. Bientôt, j'en saurais plus sur elle qu'elle sur moi. Quoiqu'il me semble qu'elle tienne entre ses mains les piliers fondateurs de mon identité...
A une ou deux exceptions près.
Sans doute.
« Vous prévoyez de lui dire ?
Je demande alors, relevant les yeux vers elle.
Ses talents de danseuse font plaisir à voir et je ne me prive pas de lui faire part de mes impressions à ce sujet. Et quand elle m'avoue n'avoir pas pratiqué depuis deux décennies, j'admets ne pas me sentir étonné. Avec le tableau qu'elle m'a fait de sa vie conjugale, j'imagine que le quotidien ne débordait pas de fantaisie.
Au delà de ça, je découvre à peine la partie « indisciplinée » de sa personnalité. J'ignore jusqu'où elle s'étend, mais c'est une curiosité que je me plais à explorer, pour le moment. Ma petite pique à ce sujet semble toutefois la laisser plus songeuse que je ne l'aurais imaginé. Je disais cela sur le ton de la légèreté, mais c'est pas une anecdote tout à fait sérieuse qu'elle choisit de me répondre, en évoquant Hermès.
« Dix-sept ans...
Fais-je, arquant légèrement un sourcil, tout en continuant de jouer avec la paille de mon verre. A dix-sept ans, je vivais mes derniers mois à Poudlard avant d'entrer dans la vie active... J'étais jeune, le cœur et l'esprit plus instable que jamais. Sans doute habité par un trop grand mal de vivre et le besoin terrible de m'extraire de cette institution dans laquelle je ne suis pas parvenu à me réaliser.
On ne prend jamais de bonnes décisions à dix-sept ans.
Cet aveux charrie derrière lui son lot de questions. Avoir un fils si jeune n'est pas un fait anodin... J'ai l'impression que chaque confession ne fait que dévoiler une nouvelle ombre, plus importante encore que la précédente. De mot en mot, la vie d'Adora apparaît plus tortueuse : je me sens partagé entre la curiosité et les injonctions de la pudeur qui m'intime de ne pas en demander davantage. Bientôt, j'en saurais plus sur elle qu'elle sur moi. Quoiqu'il me semble qu'elle tienne entre ses mains les piliers fondateurs de mon identité...
A une ou deux exceptions près.
Sans doute.
« Vous prévoyez de lui dire ?
Je demande alors, relevant les yeux vers elle.
- InvitéInvité
Re: Sortilège et désenchantement
Dim 25 Fév 2018 - 23:34
La question que me pose Thomas, je me la suis souvent posée moi-même. Sans jamais en trouver la réponse. Il est difficile de trouver les mots pour définir ce que je ressens à ce sujet. Je porte la paille de mon verre à mes lèvres pour boire une gorgée de cocktail avant de répondre. Finalement, c’est en contemplant le mouvement des glaçons dans mon verre que j’essaie d’expliquer, de me justifier. D’apporter à Thomas la réponse que je n’ai pas moi-même.
- Je ne sais pas. J’aimerais qu’il sache. Mais d’un autre côté…
C’est vrai, j’aimerais sincèrement le lui dire. Mais il y a tant de raisons qui m’en empêchent. Je relève les yeux pour regarder le semi-vampire.
- Je sais qu’il est heureux, j’ai peur de tout gâcher en lui révélant la vérité.
Je marque une légère pause, laissant échapper un bref soupir.
- Il y a sans doute un peu d’égoïsme de ma part aussi. Je crains sa réaction.
J’interroge alors mon compagnon de soirée du regard même si en réalité, la question que je pose ne s’adresse pas vraiment à lui.
- Et puis comment pourrais-je le lui dire ? Il ne sait même pas qu’il est un enfant adopté.
C’est avec tact et retenue qu’il me répond.
- C'est un sujet beaucoup trop grave pour que je m'exprime dessus. J'ignore quels rapports vous entretenez avec ses parents adoptifs mais cela vaudrait peut-être la peine de les en aviser.
Je secoue légèrement la tête avant de poursuivre sur un ton d’excuse.
- Je suis désolée. J’arrête de vous ennuyer avec mes histoires.
C’est avec un rire sans joie que je tente de plaisanter.
- Vous allez finir par regretter que je ne fasse plus de mystères.
Thomas se penche vers moi et pose brièvement sa main sur la mienne d'un geste chaleureux, avant de dire.
- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire Adora. C'est une histoire complexe et je m'en voudrais de vous donner un mauvais conseil. Vous connaissez Hermès mieux que moi : j'ignore comment il pourrait réagir.
Il retrouve sa position initiale.
- Cela dit j'ai tendance à penser qu'un tel secret ne pourra pas rester caché indéfiniment...
Je suis sincèrement touchée par sa sollicitude. Il y a longtemps à présent que ce secret pèse sur ma conscience et pouvoir le partager ne serait-ce qu’un peu avec quelqu’un qui n’est pas impliqué me fait du bien. Et encore une fois, je sais qu’il a raison. Les secrets finissent souvent par être révélés et celui-ci ne fera surement pas exception. J’espère alors que j’aurai su prendre une décision lorsque ça arrivera. Je hoche légèrement la tête.
- Vous avez probablement raison. Avec vous, cela fait maintenant cinq personnes qui connaissent la vérité.
- Je ne sais pas. J’aimerais qu’il sache. Mais d’un autre côté…
C’est vrai, j’aimerais sincèrement le lui dire. Mais il y a tant de raisons qui m’en empêchent. Je relève les yeux pour regarder le semi-vampire.
- Je sais qu’il est heureux, j’ai peur de tout gâcher en lui révélant la vérité.
Je marque une légère pause, laissant échapper un bref soupir.
- Il y a sans doute un peu d’égoïsme de ma part aussi. Je crains sa réaction.
J’interroge alors mon compagnon de soirée du regard même si en réalité, la question que je pose ne s’adresse pas vraiment à lui.
- Et puis comment pourrais-je le lui dire ? Il ne sait même pas qu’il est un enfant adopté.
C’est avec tact et retenue qu’il me répond.
- C'est un sujet beaucoup trop grave pour que je m'exprime dessus. J'ignore quels rapports vous entretenez avec ses parents adoptifs mais cela vaudrait peut-être la peine de les en aviser.
Je secoue légèrement la tête avant de poursuivre sur un ton d’excuse.
- Je suis désolée. J’arrête de vous ennuyer avec mes histoires.
C’est avec un rire sans joie que je tente de plaisanter.
- Vous allez finir par regretter que je ne fasse plus de mystères.
Thomas se penche vers moi et pose brièvement sa main sur la mienne d'un geste chaleureux, avant de dire.
- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire Adora. C'est une histoire complexe et je m'en voudrais de vous donner un mauvais conseil. Vous connaissez Hermès mieux que moi : j'ignore comment il pourrait réagir.
Il retrouve sa position initiale.
- Cela dit j'ai tendance à penser qu'un tel secret ne pourra pas rester caché indéfiniment...
Je suis sincèrement touchée par sa sollicitude. Il y a longtemps à présent que ce secret pèse sur ma conscience et pouvoir le partager ne serait-ce qu’un peu avec quelqu’un qui n’est pas impliqué me fait du bien. Et encore une fois, je sais qu’il a raison. Les secrets finissent souvent par être révélés et celui-ci ne fera surement pas exception. J’espère alors que j’aurai su prendre une décision lorsque ça arrivera. Je hoche légèrement la tête.
- Vous avez probablement raison. Avec vous, cela fait maintenant cinq personnes qui connaissent la vérité.
- InvitéInvité
Re: Sortilège et désenchantement
Lun 26 Fév 2018 - 21:12
Comme on pouvait s'y attendre, le point de vue d'Adora est partagé.
D'un côté, il y a ce jeune homme couronné par le succès et entamant une brillante carrière dans le sport. L'élu entre mille : celui qui touche du doigt ce que tant convoitent. Un jeune homme ignorant le lourd secret qui pèse autour de ses origines et jouissant donc, par là même, de toute la sérénité que peut offrir le sentiment d'insouciance.
Qui oserait tâcher un tableau si parfait ?
De l'autre côté, il y a Adora : une mère... Simplement une mère : inutile de développer plus avant, tout est contenu dans ce titre. Il n'y a pas besoin d'être parent soi-même pour imaginer le sentiment terrible que doit procurer la séparation d'avec son enfant. J'ignore comment elle est parvenu à supporter ces années de distance... Les retrouvailles doivent garder un arrière goût d'inachevé. Il y a tant de choses qu'elle doit avoir envie de lui dire...
Peut-on la blâmer de vouloir revendiquer sa place auprès de son fils ? Bien sûr que non.
Quand elle m'interroge du regard, je suis encore traversé par toutes ces pensées. J'en conclus rapidement que tout ceci me dépasse largement. Je sens qu'il ne me revient pas de l'orienter dans quelque direction que ce soit. C'est une affaire bien trop intime pour qu'un étranger tel que moi s'en mêle. Elle est seule à pouvoir prendre une décision si lourde de conséquence, en vérité. Et cela ne se fera pas sans casse, malheureusement.
Mais s'il y a bien une chose que j'ai compris de l'existence, à force de m'y frotter, c'est que d'aller au monde requiert des sacrifices. L'on est contraint par les affres de la vie à prendre des décisions qui nous feront renoncer, en parallèle, à tout un univers de possibilités annexes. C'est déchirant et c'est injuste, parfois, mais on n'y peut rien. Le réel est un agrégat de compromis : accepter de s'y faire c'est s'autoriser à vivre vraiment, parce qu'on laisse de côté le regret.
Mais oui, c'est dur.
C'est toujours dur.
Ma réponse renvoie Adora derrière ses lignes. Je pense qu'elle s'attendait à autre chose de ma part. Que je tranche davantage ? Sans doute. Peut-être a-t-elle le sentiment que ses histoires ne m'intéressent pas. C'est en tout cas l'impression que ses mimiques me donnent.
Mais comme il ne s'agit pas de cela, je veille à clarifier aussitôt ma position en évoquant le caractère trop intime de tout ceci. Trop de données me manquent pour envisager la situation sous un angle véritablement objectif.
J'essaie donc de la rassurer en faisant preuve d'un peu de chaleur et argumentant de manière plus précise. Et comme ouverture, je m'autorise cette conclusion un brin nébuleuse, qui traduit davantage une impression sous-jacente qu'un véritable point de vue.
La professeure semble d'accord avec cette dernière affirmation et en profite pour me glisser que je suis la cinquième personne à connaître la vérité sur cette histoire.
« C'est un sacré honneur que vous me faites. Je ne sais pas si je le mérite.
Fais-je avec un sourire sans joie. La professeure réplique en me rappelant que j'ai tendance à me sous estimer. J'ai un petit soufflement du nez.
« Je ne crois pas, non.
Ce n'était pas tout à fait honnête... Mais disons que sur ce sujet précis, j'estimais effectivement cette confiance comme un cadeau peut-être un peu trop généreux de sa part. Sans épiloguer davantage sur le sujet, j’enchaîne simplement.
« En tout cas, je ne peux que vous conseiller de faire attention... Hermès est un personnage médiatique et dès que la nouvelle se saura... Et croyez-moi : ici, tout se sait très vite... Cela risque de vous échapper. Il ne faudrait pas que des indésirables en profitent pour se rappeler à vous...
C'est une conclusion un peu sombre, néanmoins réaliste. Une telle affaire ferait vraisemblablement grand bruit dans le monde du Quidditch. Tout le monde sorcier en serait aussitôt informé et verrait alors gonfler son lot de rumeurs... Pas de quoi penser sereinement la suite, je pense...
D'un côté, il y a ce jeune homme couronné par le succès et entamant une brillante carrière dans le sport. L'élu entre mille : celui qui touche du doigt ce que tant convoitent. Un jeune homme ignorant le lourd secret qui pèse autour de ses origines et jouissant donc, par là même, de toute la sérénité que peut offrir le sentiment d'insouciance.
Qui oserait tâcher un tableau si parfait ?
De l'autre côté, il y a Adora : une mère... Simplement une mère : inutile de développer plus avant, tout est contenu dans ce titre. Il n'y a pas besoin d'être parent soi-même pour imaginer le sentiment terrible que doit procurer la séparation d'avec son enfant. J'ignore comment elle est parvenu à supporter ces années de distance... Les retrouvailles doivent garder un arrière goût d'inachevé. Il y a tant de choses qu'elle doit avoir envie de lui dire...
Peut-on la blâmer de vouloir revendiquer sa place auprès de son fils ? Bien sûr que non.
Quand elle m'interroge du regard, je suis encore traversé par toutes ces pensées. J'en conclus rapidement que tout ceci me dépasse largement. Je sens qu'il ne me revient pas de l'orienter dans quelque direction que ce soit. C'est une affaire bien trop intime pour qu'un étranger tel que moi s'en mêle. Elle est seule à pouvoir prendre une décision si lourde de conséquence, en vérité. Et cela ne se fera pas sans casse, malheureusement.
Mais s'il y a bien une chose que j'ai compris de l'existence, à force de m'y frotter, c'est que d'aller au monde requiert des sacrifices. L'on est contraint par les affres de la vie à prendre des décisions qui nous feront renoncer, en parallèle, à tout un univers de possibilités annexes. C'est déchirant et c'est injuste, parfois, mais on n'y peut rien. Le réel est un agrégat de compromis : accepter de s'y faire c'est s'autoriser à vivre vraiment, parce qu'on laisse de côté le regret.
Mais oui, c'est dur.
C'est toujours dur.
Ma réponse renvoie Adora derrière ses lignes. Je pense qu'elle s'attendait à autre chose de ma part. Que je tranche davantage ? Sans doute. Peut-être a-t-elle le sentiment que ses histoires ne m'intéressent pas. C'est en tout cas l'impression que ses mimiques me donnent.
Mais comme il ne s'agit pas de cela, je veille à clarifier aussitôt ma position en évoquant le caractère trop intime de tout ceci. Trop de données me manquent pour envisager la situation sous un angle véritablement objectif.
J'essaie donc de la rassurer en faisant preuve d'un peu de chaleur et argumentant de manière plus précise. Et comme ouverture, je m'autorise cette conclusion un brin nébuleuse, qui traduit davantage une impression sous-jacente qu'un véritable point de vue.
La professeure semble d'accord avec cette dernière affirmation et en profite pour me glisser que je suis la cinquième personne à connaître la vérité sur cette histoire.
« C'est un sacré honneur que vous me faites. Je ne sais pas si je le mérite.
Fais-je avec un sourire sans joie. La professeure réplique en me rappelant que j'ai tendance à me sous estimer. J'ai un petit soufflement du nez.
« Je ne crois pas, non.
Ce n'était pas tout à fait honnête... Mais disons que sur ce sujet précis, j'estimais effectivement cette confiance comme un cadeau peut-être un peu trop généreux de sa part. Sans épiloguer davantage sur le sujet, j’enchaîne simplement.
« En tout cas, je ne peux que vous conseiller de faire attention... Hermès est un personnage médiatique et dès que la nouvelle se saura... Et croyez-moi : ici, tout se sait très vite... Cela risque de vous échapper. Il ne faudrait pas que des indésirables en profitent pour se rappeler à vous...
C'est une conclusion un peu sombre, néanmoins réaliste. Une telle affaire ferait vraisemblablement grand bruit dans le monde du Quidditch. Tout le monde sorcier en serait aussitôt informé et verrait alors gonfler son lot de rumeurs... Pas de quoi penser sereinement la suite, je pense...
- InvitéInvité
Re: Sortilège et désenchantement
Mer 7 Mar 2018 - 23:29
Je ne peux que hocher la tête en terminant mon verre. Mais la notoriété d’Hermès n’est qu’une des nombreuses raisons qui me poussent à me taire. Si le désir qu’il sache la vérité est toujours présent, au fond de moi, je crois que je me suis depuis longtemps résignée à l’idée qu’il ne saurait jamais qui je suis réellement ni ce qu’il représente pour moi. C’est avec une pointe de fatalisme que je réponds avec un léger soupir.
- Je ne le sais que trop bien…
Je repousse finalement la paille de mon verre avec laquelle j’étais en train de jouer pour me redresser un peu sur mon siège.
- Je crois qu’il est plus que temps que je rentre chez moi. Merci pour les verres et pour cette soirée.
Si elle était totalement imprévue et qu’elle s’achève sur une note mélancolique, je n’en ai pas moins passé une excellente soirée. J’ai sincèrement apprécié la compagnie de Thomas, autant que sa délicatesse vis-à-vis des confidences que je lui ai faites. Ma motivation pour l’aider à atteindre ses objectifs lors de nos cours n’en est que renforcée.
Gentleman, il me raccompagne jusque dans la rue et nous transplanons pour arriver devant l’entrée de l’université avant de partir chacun de notre côté. C’est finalement épuisée que je rejoins enfin ma chambre. Assurer mes cours dans quelques heures à peine risque de s’avérer bien moins plaisant que la soirée que je viens de passer.
- Je ne le sais que trop bien…
Je repousse finalement la paille de mon verre avec laquelle j’étais en train de jouer pour me redresser un peu sur mon siège.
- Je crois qu’il est plus que temps que je rentre chez moi. Merci pour les verres et pour cette soirée.
Si elle était totalement imprévue et qu’elle s’achève sur une note mélancolique, je n’en ai pas moins passé une excellente soirée. J’ai sincèrement apprécié la compagnie de Thomas, autant que sa délicatesse vis-à-vis des confidences que je lui ai faites. Ma motivation pour l’aider à atteindre ses objectifs lors de nos cours n’en est que renforcée.
Gentleman, il me raccompagne jusque dans la rue et nous transplanons pour arriver devant l’entrée de l’université avant de partir chacun de notre côté. C’est finalement épuisée que je rejoins enfin ma chambre. Assurer mes cours dans quelques heures à peine risque de s’avérer bien moins plaisant que la soirée que je viens de passer.
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