Le jour se lève. Les premières lueurs de ce lever du soleil commencent à surplomber l’ensemble du pays. Des premières lueurs qui confirment la dissipation de cette température hivernale survenue beaucoup plus tôt dans le mois. Des premières lueurs qui rassurent légèrement le cœur de cette enseignante qui a bien besoin d’un peu de chaleur pour retrouver un semblant de joie de vivre naturelle. Son regard est reposé contre cette fenêtre. Il transperce le verre transparent pour se faufiler vers ce paysage qui entoure la bâtisse de l’université. Les bras croisés contre sa poitrine, plusieurs minutes s’écoulent avant qu’elle se secoue, que son regard se détache de cette vitre pour reprendre un petit peu de plomb et commencer à quitter son appartement pour le commencement de son premier cours. L’enseignement… Certainement une profession que les parents Vautier n’auraient jamais voulue pour leur fille aînée, préférant sans doute un emploi au sein du ministère de la magie. Loin d’être étonnant, mais un souvenir fort. Un souvenir où Astoria a pu tenir tête au patriarche de la famille et lui montrer, corps et âme, que c’était son désir le plus fort et que rien ni personne ne pourrait la dissuader de se lancer dans cette voie professionnelle. Bien que les aînés des aînés lui en aient un petit peu voulu, cela ne les empêche pas de la laisser faire ce qu’elle désire, pour une fois… Un soupir s’extirpe de ses lèvres et l’heure du travail sonne. Elle sonne, encore et encore… jusqu’à arriver à la fin de la journée. A la fin d’une journée remplie de rebondissements et de dur labeur. Les étudiants montrent toujours autant d’enthousiasme pour le cours de défenses contre les forces du mal et cela ne peut que réconforter Astoria dans son choix de carrière. Elle se souviendrait toujours de ce premier jour où le trac était présent, cela se ressentait dans les profondeurs de son âme et pourtant, être face à ses élèves, ses premiers élèves… ça l’a aidé à laisser ce trac s’envoler dans les plus hautes altitudes de ce ciel bleu. Surprenant, ça l’est et réconfortant, ça l’est encore davantage. C’est un véritable plaisir que de faire partie de ce corps enseignant, de retrouver les bancs de l’école en qualité de professeur, de retrouver les senteurs des bois… Peu trouveraient l’envie et le plaisir de pouvoir travailler au sein de son ancienne université, Astoria a trouvé sa voie et elle ne peut que s’en sortir victorieuse, pour une fois…

Prendre l’air. Retrouver un peu de liberté. Les professeurs ressentent le besoin de pouvoir se détacher de leur quotidien pour un petit peu de détente bien mérité. Les mains de la jeune femme laissent retomber le dossier contre la table de son bureau pour troquer contre le déplacement vers sa chambre, vers sa garde-robe pour se changer et se préparer à passer une soirée de relaxation loin de l’université et du tracas quotidien. Oui, ses pensées vont envers ses petites sœurs et petit frère. Le désir de pouvoir passer une journée, ou une soirée en leur compagnie ne pourrait pas leur faire le moindre mal. Une petite réunion de famille en tout bien tout honneur, dans l’unique but de pouvoir resserrer les liens et de faire table rase du passé. C’est un souhait qui importe beaucoup au professeur et dont elle se donnera les moyens nécessaires pour y parvenir. Néanmoins, c’est envers une autre préoccupation que son esprit se tourne. Une préoccupation plus détendue et plus revigorante : une promenade dans le quartier des sorciers et laisser son envie guider ses pas.

La Taverne du Troll. Le dévolu d’Astoria s’est porté sur cet endroit dont l’odeur des breuvages effectués en son sein l’ont convaincu de passer une petite soirée tranquille et de laisser son esprit en mode repos. C’est vêtue d’une tenue légère pour passer l'hiver et faire face au léger froid surplombant le quartier que la professeur fait son entrée à l’intérieur de la Taverne. Ses pas la dirigent directement vers le comptoir où elle commande au serveur une bonne biereaubeurre digne de ce nom ; en tout cas, le goût de ce breuvage à base de bière lui rappelle étroitement cette biereaubeurre. Réceptionnant sa tasse à taille assez conséquente, le regard d’Astoria glisse sur la pièce et sur les différentes personnes présentes dans la taverne et dont le brouahaha commence à bien se faire entendre. Au milieu de tous ces sorciers, ses yeux s’attardent plus vers un groupe d’étudiants qui semble avoir une conversation assez animée, mais s’attardent surtout sur la silhouette d’une jeune femme à la chevelure longue et dorée. Se rapprochant de ce groupe, Astoria esquisse un sourire sur le coin de ses lèvres, abandonnant sa tasse contre le comptoir : « Vous devriez penser à ne pas trop boire si vous désirez être en forme pour mes cours de demain. » Sa voix douce et tendre laisse régner un certain silence dans ce groupe, surpris de retrouver un professeur à la taverne à une heure un peu tardive. Les yeux de la professeur se reposent ensuite sur cette étudiante. Une étudiante impliquée, appliquée à ses cours. Une étudiante qu’elle apprécie beaucoup pour le travail effectué au quotidien, mais également pour la personnalité qui en ressort. Une étudiante qui réussit à la titiller d’une façon qui laisse encore Astoria dans le flou le plus total, agrandissant ce trou perdant dans sa vie. « Autant savais-je votre expertise en matière de Quidditch que je ne me doutais pas que vous seriez aussi impliqué dans les matchs. J’apprécie beaucoup. Les Wright se doivent de remporter le prochain match, n’est-ce pas ? » Un clin d’œil souriant s’adresse et s’offre à mademoiselle Lefèvre. « Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Amusez-vous, mais consommez avec modération. » Un dernier léger sourire et Astoria s’éclipse, s’éloigne du petit groupe pour s’installer au comptoir et boire, enfin, une gorgée de sa tasse.